En ce moment, je ne faisais que vivre mon travail. Je vivais travail, mangeais travail, dormais travail, buvais travail. En bref m, je n'avais pas un seul instant pour moi. Tout cela devient compliqué mais je tiens le coup. Il y a des périodes comme ça où c'est le rush, tout s'enchaîne: shootings, répétitions, concerts et d'autres où c'est le calme plat. J'aime être en activité, je dirais même j'adore mais un peu de repos ne me fait pas de mal non plus. De plus, depuis que je suis une lycane c'est plus compliqué, je dois apprendre à gérer mes émotions et avec la fatigue accumulée, ce n'est pas si simple, loin de là. Je dois donc à la fois gérer mon emploi du temps chargé et mes péripéties de louve. Je repense à la veille. J'avais fini ma séance de dédicace et au lieu de rentrer tranquillement chez moi j'avais eu droit à quelques déboires et une transformation inaupinée. J'avais eu droit en plus à une nouvelle rencontre et quelques retrouvailles. Bref ne parlons plus d'hier, il faut que je me concentre sur le moment présent. Ce soir était une soirée d'exception. Une soirée privée avait été organisée et j'avais un court concert mais un concert quand même à donner. Les invités de cette soirée étaient tous des personnes du showbiz: chanteurs, comédiens, mannequins, acteurs, etc. En bref, une soirée chic. J'avais donc opté pour une robe bustiée noire moulante, longue avec deux fentes remontant jusqu'à mi cuisse, de chaque côté de la robe. Celle-ci se noud dans le cou avec un joli décoller sur le devant. Pour l'accompagner, j'enfile des escarpins noirs, un ras de cou noir puis je relève mes cheveux en chignon et je n'oublie pas de me maquiller. Je suis prête. Un taxi m'attend devant chez moi et je suis emmenée sans encombre jusqu'à la soirée. J'arrive sur place, je suis un peu en avance. C'est parfait, ainsi je peux faire comme convenu l'ouverture de la soirée. Celle-ci commence, je prends place sur la scène pour faire mon petit concert. Après environ trente minute, je rends le micro, je quitte la scène et je viens au milieu des autres célébrités. Je vois beaucoup de visages familiers, je les salue. Cette soirée s'annonçait intéressante.
Voici quelques jours qu'Alejandro avait enfin posé sa valise à Los Angeles. La ville où tout était possible, à portée de main.
Dans une voiture noire, il regardait le paysage nocturne défiler devant ses prunelles d'été. Les lumières brillaient de milles feux, Hollywood ne semblait jamais trouver le repos.
Un mince sourire vint se dessiner sur ses fines lèvres à cette idée.
Ce soir là, l'acteur avait une envie d'évasion. En effet, une journée auparavant, il avait reçu une bien curieuse invitation à son hôtel. Une fine écriture manuscrite était lisible, lui proposant une charmante soirée en l'honneur d'une chanteuse, Keira Alexanderson.
Il ne la connaissait guère ni n'avait écouté l'une de ses chansons. Cependant, une curiosité le prit. Pour une fois que sa soirée demeurait libre...
Il posa ses chaussures vernie sur les pavés de pierres qui menait à l'entrée de l'établissement.
Visiblement du gratin avait été convié, de quoi nouer quelques relations. Il saluait quelques individus avant de se diriger à l'intérieur du bâtiment.
Sa main se leva, prenant un verre de champagne sur l'un des plateaux qui se baladaient. Non loin, une scène encore vide. Après avoir échangé quelques mots, un charmant sourire aux lèvres, il alla s'installer.
Alejandro était vêtu d'un costume immaculée qui faisait ressortir sa peau naturellement hâlé. Son pendentif rangé, il croisa les jambes, réajustant ses manches dans un mouvement millimétré.
La chanteuse arriva après une attente qui lui sembla interminable. Lorsque les premières notes résonnèrent dans la salle, l'audience resta coi.
Les lucarnes émeraudes suivaient les moindres faits et gestes de la performeuse.
Elle avait réussi l'exploit de faire bouger sa tête au rythme de la musique. De plus, la beauté de la demoiselle n'avait rien à jalouser aux mannequins dans les magazines du moments.
Belle silhouette, une voix envoûtante...
Un énième sourire ourlait ses lèvres tandis qu'il buvait une gorgée de ce nectar pétillant.
Le spectacle terminé, Alejandro applaudissait comme les autres de l'audience. La voyant descendre de la scène et se mêler à eux, le jeune homme vint à elle.
"Excellente performance lady Alexanderson."
lançat-il en s'inclinant légèrement, une main portée à sa poitrine. Se redressant, il lui adressa un sourire franc.
"Je vous remercie pour cette invitation, ce fut très distrayant."
A nouveau, il la détaillait du regard avant de reprendre en tendant une main polie vers la chanteuse.
"Alejandro De La Vega. Je suis enchanté de vous connaître par le biais de cette charmante soirée."
J'avais fini mon concert d'ouverture, à présent j'étais tranquille, je pouvais profiter pleinement de la soirée. Je saluais mes visages qui m'étaient familie et j'ouvrais l'œil à de futures rencontres. C'est comme ça dans ce genre de soirée. Des serveurs tournaient dans la salle, je prends un verre de champagne que un des plateaux. Je n'avais pas besoin de conduire pour rentrer donc je pouvais me faire plaisir, sans en abuser bien entendu. L'alcool de temps en temps et en petite dose. Alors que je me faufile entre les gens, j'entends une voix s'adresser à moi, félicitant ma performance. Je me tourne alors vers mon interlocuteur. Je ne le connaissais pas, je l'avais déjà vu dans des magazines mais je n'y avais pas porté plus d'attention. Très bel homme, vêtu d'un costume blanc, plus grand que moi, plutôt plaisant à regarder. Je dirais même un canon, fallait bien l'avouer. Il s'incline, je m'incline à mon tour.
Bonsoir, merci bien, c'est un plaisir.
Je le regardais de haut en bas, non pas pour le juger, juste pour observer et apprécier. Il se présente, je m'approche de lui, vu le monde, c'est plus simple pour discuter.
Enchantée Monsieur De la Vega. Vous pouvez m'appeler Keira. Je suis ravie de faire votre connaissance.
Il me tend sa main que je saisis avec douceur. J'ai beaucoup de mal à m'ouvrir et à aller vers les autres mais ce genre de soirée un peu mondaine me permettait de garder ma casquette de comédienne / chanteuse. Ainsi ma timidité semblait s'envoler, je pouvais continuer à jouer mon rôle. Qu'est-ce que je pourrais dire de plus ? Je ne suis pas très douée pour ça. Je regarde quelques instants autour de moi, la soirée prenait une tournure de soirée dansante. Je pouvais peut-être en profiter pour rebondir grâce à ça ? Je rapproche légèrement mon visage du siens, j'esquisse un sourire qui pouvait sembler presque provoquant ?
Vous dansez très cher ?
Bien entendu je m'adapterais. S'il acceptait nous irions vers la piste mais s'il ne le voulait pas, il n'y aurait aucun souci. Après si c'est question de ne pas savoir danser, je peux le guider sans problème je suis habituée. Je lui dis doucement.
Si vous ne savez pas danser, laissez-moi vous guider.
Dis-je en lui faisant un clin d'œil. Danser me détendait et surtout cela évitait qu'il me pose des questions trop personnelles si jamais il en avait eu l'intention.
La chanteuse brillait sous les lumières qui éclairait les alentours. Suite à ces brèves présentations, le jeune homme s'apprêtait à tourner les talons lorsqu'il fut retenu par la proposition de l'artiste.
Une danse ? Ceci lui arracha un sourire. Pourquoi pas ? Après tout il était venu se distraire durant quelques heures. Néanmoins, il suivit le mouvement visuel sur sa personne. Ce jugement face à lui était quelques peu déconvenue or il passa outre.
Alejandro n'était point narcissique mais il savait ce qu'il dégageait.
Ses cheveux blancs de naissance demeurait un albinisme partiel. D'ailleurs, cela avait fait jasé plus d'un.e.
Son enfance ainsi que son adolescence avaient été ponctué par des remarques à ce sujet.
On le traitait de blanche neige, mutant, voir même, d'"erreur de la nature".
Lui, l'avait abordé autrement.
Durant quelques secondes, un voile traversa ses prunelles en repensant à cette époque. A cette présence familière qu'il ne pensait plus jamais revoir.
A nouveau, la voix de Keira le fit sortir de ses souvenirs. Il souffla du nez et se penchait vers elle.
"Comment refuser une telle invitation ?"
Il se redressait et s'inclinait poliment de nouveau.
"Permettez moi de vous montrer mes talents, chère amie."
Il la guidait vers la piste, heureux de passer une soirée en compagnie d'une consœur à la fibre artistique. La musique débuta.
Pour être meneur d'une valse, il fallait être assuré de ses pas. Ce qui n'était guère une mince affaire,
Alejandro reculait à nouveau en déroulant les jambes vers l'arrière, dans cette fluidité presque reptilienne qui lui était propre. lorsqu'il dansait il semblait presque flotter, comme si la gravité n'existait pas en ces lieux
C'était là une valse de proximité, où les jambes d'un danseur se muaient volontiers à celles de l'autre. Mais ainsi, il était plus facile pour un profane de suivre le courant plutôt que d'apprendre des pas et des tempos par cœur.
Il attira à nouveau la chanteuse vers lui dans une élégante impulsion, afin d'explorer un nouveau rythme. Cette fois, il ne s'agissait plus d'épouser les pas de l'acteur, mais se muer au tournoiement dans lequel il l'emportait.
Il n'était guère un danseur professionnel, loin de là, il lui arrivait de se laisser porter de temsp à autre.
Je venais de demander à un parfait inconnu s'il souhaitait danser et celui-ci accepta. Je fus à la fois surprise et contente. C'est vrai, c'était demandé de manière si spontanée. Il allait me montrer ses talents... J'esquisse un sourire et je me laisse guider vers la piste de danse me demandant à quoi m'attendre. La musique commence et je suis chacun de ses pas, tenant mon regard, mes yeux bleus, dans les siens. C'était une agréable surprise, il avait une façon de danser qui me plaisait. Je me laissais transporter à chacun des pas, j'avais l'impression de flotter, je me sentais si légère. Vu de l'extérieur ce devait être vraiment élégant à voir. Je me sens terriblement bien dans cette valse, je me sens à ma place et j'ai un bon partenaire. Il était mannequin mais peut-être aussi danseur à ses heures perdues ? Je ne dis pas que c'est un professionnel mais je dis qu'il est plutôt doué. Il se défend plutôt bien. Je lui avais proposé de le guider mais il n'avait absolument pas besoin de cela. Après quelques minutes qui passèrent très vite tant la danse fut agréable, la musique s'arrêta pour passer à la suivant. Je lâche la main de mon partenaire, je m'incline en avant laissant une légère vue sur mon décolleté sans que ce soit fait exprès mais la robe était ainsi.
Merci pour cette danse, ce fut très agréable très cher Alejandro.
Je me redresse. Non vraiment, j'avais beaucoup apprécié ce moment. Au fond j'espérais que lui aussi de son côté. On est à une soirée pour passer du bon temps donc il valait mieux que ça se passe bien pour tout le monde. Je regarde les serveurs tourner dans la pièce. Après une bonne danse, on a bien mérité de boire un verre, non ? Un serveur passa à proximité. Je saisi deux verres, je remercie le serveur, puis j'en tends un à mon interlocuteur. C'est à ce moment-là qu'un homme un peu pressé me bouscule par derrière, me faisant perdre l'équilibre. Je bascule en avant, les deux verres se renversant sur le jeune homme... et moi avec... Mon dieu quelle situation embarrassante. Je deviens rouge pivoine. Ma casquette de femme actrice et assurée en moi avait disparue, laissant place à ma timidité habituelle. Et pour couronner le tout, nous sommes tous les deux tâchés... Quelle galère... Et bien sur celui qui m'a bousculé est parti sans demander son reste. Pas un pardon, rien. Il y en a ils sont célèbres et ils se croient tout permis. Alors que je suis dans les bras de Alejandro, je relève la tête vers lui, nos visages sont très proches. Que c'est embarrassant. Je bégaye un simple pardon... presque inaudible. Est-ce que je peux aller me cacher dans un trou de souris s'il vous plait ?!
A peine la danse achevée qu'un incident se produisit. La jeune femme se fit bousculer par un tiers et.. Aspergeait l'acteur de champagne couteux...
Les gouttes perlaient de son visage pour finir sur sa chemise. Quelle idée d'avoir porté du blanc ce soir là. Le jeune homme restait silencieux quelques secondes alors que le visage de Keira était proche du sien.
Dans l'instant, la colère se mélangeait à l'empathie. Il posa ses mains sur les épaules de la chanteuse et la redressait. Le mannequin demanda un torchon à l'un des serveurs qui s'empressa de revenir.
Lentement, il tapotait son visage en poussant un léger soupir.
"Ce n'est rien."
répondit-il avec un calme déconcertant.
"Voilà une soirée bien arrosée."
Reprit-il sur le ton de l'humour afin d'apaiser le malaise de l'artiste.
Il se mit à rire et désignait le duo d'une main.
"Allons nous rafraîchir, j'ai bien peur que nos vêtements soient fichus avec un champagne d'aussi bonne qualité."
Néanmoins, il retira sa veste qui était brièvement touché sur les épaules, son visage et sa chemise ayant tout encaissé.
Avec délicatesse, Alejandro la déposait sur les épaules menues de la jeune femme.
"Je mettrai la note de mon nouveau smoking à votre nom ? "
Son rire était chaleureux, comme si cet incident ne s'était jamais produit il y a quelques secondes.
Je suis vraiment une championne. La championne pour me retrouver dans des situations délicates. Comment de simples félicitations suivies d'une danse ont pu me faire atterrir dans les bras d'une personne que je viens à peine de rencontrer. Quelle plaie. J'étais rouge, rouge de honte. Ce n'est rien... Parle pour toi ! J'aurais préféré être à ta place qu'à la mienne à l'heure actuelle... Alors que je m'apprêtais à répondre, il fit une... blague ? Il se mit à rire et finalement, cela me dérida et je me mis à rire avec lui. Wow, il avait réussi à apaiser la situation en deux secondes et le pire c'est que ça a marché sur moi. Je me sentais ainsi un peu plus à l'aide. Bon il y avait mieux comme situation mais celle-ci semblait s'arranger peu à peu. Il me proposa d'aller prendre l'air... Pourquoi pas... Ce serait toujours mieux que de se regarder dans le blanc des yeux et ainsi ça me laisserait le temps de reprendre un peu mes esprits. J'acquiesce donc d'un signe de tête, restant silencieuse. Alors que je commençais à marcher pour aller dehors, il déposa sa veste sur mes épaules. J'ouvris de grand yeux surprise, je ne m'attendais pas à cela. Il agissait comme un vrai gentleman. Je le regarde quelques instants avant de détourner le regard. Je me mis à rougir légèrement. La plaisanterie qu'il fit à propos de son smoking n'arrangea pas les choses. Je ne répondis rien et pour ne pas qu'il voit que je rougis, j'accélère un peu le pas pour aller dehors, le devançant légèrement. Je suis enfin dehors. Je soupire, comme soulagée. Je finis par lui dire, toujours sans le regarder dans les yeux.
Merci... Pour la veste...
C'est vrai qu'il faisait plutôt frais le soir dehors et sans sa veste, je ne suis pas sure que j'aurai tenu ainsi à l'extérieur. Je finis par enfin me tourner vers lui, lui adressant un sourire timide. Je finis par enfin par lui répondre concernant son smoking. Le prenant peut-être un peu trop au sérieux.
Et pour votre smoking, je pourrais l'envoyer au pressing pour vous et vous la ramener si vous le voulez. Je vous dois bien ça. Et au fait. Vous pouvez me tutoyer.
Je commence à me poser quand même une question. Sa chemise est trempé par le champagne Est-ce qu'il ne risque pas d'avoir froid ?
Vous êtes sur que vous ne voulez pas récupérer votre veste ? Vous allez attraper froid, vous êtes encore mouillé.
Alejandro la suivait en silence, continuant de frotter son visage qui luisait encore... Une fois a l'extérieur, il vint prendre une grande bouffée d'air frais. Qu'il était bon de sentir cette brise revitalisante en cette belle soirée.
Oui, elle avait atteint son objectif, le distraire. De plus, l'acteur appréciait nouer de nouveaux contacts, surtout dans un milieu artistique.
Il remarquait les rougeurs naissantes chez la jeune femme ce qui titilla sa curiosité. Le jeune homme s'appuyait contre un mur, bras croisé sur son torse.
"Allons, je plaisantais. Ce smoking est irrécupérable.", Lançait-il en riant légèrement de nouveau.
Ses prunelles d'émeraudes se posèrent de nouveau sur la chanteuse. Penchant légerement sa tête sur le côté, il reprit.
"Je n'ai pas froid."
Il soufflait du nez.
"Vous me demandez de vous tutoyer, or, vous faites l'inverse l'instant d'après."
L'acteur lui offrit un clin d'oeil, taquin. Déportant ses lucarnes vers les réverbères qui les éclairait, il reprit un ton plus posé.
"J'ai remarqué à quel point nous ne sommes pas pareil sur une scène, n'est ce pas ? J'ai vu cette passion, cette vivacité quand vous chantiez. Maintenant, je constate un tout autre aspect."
Alejandro m’avait suivi. J’espérais qu’assez de temps s’était écoulé pour que j’arrête de rougir comme une idiote et surtout pour qu’il ne le voit pas. J’ai l’impression d’être une adolescente qui vient d’avoir son premier bisous. Il réagit par rapport à son smoking en disant que de toute façon il était irrécupérable. Il se mit ensuite à rire. Je sais que les pressings peuvent corriger beaucoup de choses mais de là à faire des miracles… il avait sûrement raison, c’était foutu. Peut-être ma robe aussi ? Quoi que, c’est du noir, sur un malentendu ça peut passer. Alors que je m’inquiétais qu’il ait froid, il me dit que ce n’était pas le cas, j’esquissais un léger sourire, restant ensuite silencieuse. Je lui avais proposé de me tutoyer mais il releva le fait que j’avais fait l’inverse. Hum… Effectivement. Je cherche une excuse et par chance, j’en trouve une rapidement. Je continue cependant à le vouvoyer.
Je souhaitais avoir votre accord avant, ne souhaitant pas paraître impolie.
Dis-je sur un ton presque solennel. Cependant son clin d'œil taquin me dérida. Je rougis légèrement, détournant le regard. Arg… Je n’ai pas ça, j’ai l’impression de perdre le contrôle de la situation. J’essaye de prendre sur moi pour reprendre mon “rôle” de comédienne, un peu plus sûre de moi mais j’ai l’impression qu’avec lui je n’y arriverais pas. Il n’arrange rien en relevant le fait que j’étais différente sur scène et en dehors. Erf… Grillée. Que pourrais-je bien répondre à ça ? Je m’apprête à sortir quelque chose mais sa dernière phrase m’acheva… Il m’avait vu en train de rougir, je pensais avoir été discrète et… Absolument pas. Je lui tourne le dos, croisant les bras sur ma poitrine et regardant ailleurs. Je réponds sans réfléchir en élevant un peu la voix.
Je… Je n’ai pas rougis !
Dis-je encore plus rouge qu’avant. L’incident de la soirée m’avait fait perdre mes moyens et Alejandro n’avait absolument rien arrangé. En soit ce qu’il avait dit était gentil mais je n’aimais pas montrer mes émotions: la peur, la tristesse ni lorsque je rougissais. Dans ces moments-là je me sentais vulnérable et c’était quelque chose que je refusais que les autres voient. A cet instant j’avais l’impression d’être une petite fille qui boudait. Je finis par rétorquais:
Sur scène c’est plus facile, j’ai l’impression de pouvoir me mettre à nue, je n’ai pas besoin de réfléchir. Et j’adore la scène. Voilà c’est tout.
Dis-je pour me justifier. Le fait que je n’étais pas à l’aise s'entendait dans ma voix. Je venais presque de jouer les filles dures pour ne pas perdre la face. Mais… Pourquoi ne pas être moi-même ? Non… Je me suis fait trop avoir… Je ne peux pas, je ne veux plus prendre de risque.
Le comportement de Keira l'intriguait. Son regard fuyait, lui offrant son dos telle une éclipse. Les derniers mots de la jeune femme lui arracha une légère grimace. Il ne connaissait que trop bien ce sentiment par le passé, l'infliger à autrui était une torture néfaste.
Se décollant du mur, il se rapprochait d'elle et se mit à ses côtés. La brise venait jouer avec ses mèches blanches encore humides de ces pérégrinations.
"Loin de moi l'idée de vous mettre dans l'embarras. Vous n'avez pas à vous justifier."
Il penchait sa tête en avant afin qu'elle puisse l'avoir dans son champs de vision. Un fin sourire ourlait ses lèvres. Sa voix fut pleine de douceur comme une caresse pour les oreilles.
"Je suis navré mais je vais devoir vous laisser, le champagne me colle à la peau."
L'acteur riait doucement. Rester ainsi ne lui convenait guère. La brève compagnie qui lui fut offerte était un délice dans cette semaine épuisante. Parfois, il lui arrivait de songer à prendre quelques vacances... Or, sa raison le rattrapait à maintes reprises.
"Ce fut un plaisir de faire votre connaissance, au plaisir de vous revoir mademoiselle Alexanderson."
Alejandro garda le vouvoiement délibérément, la distance était trop grande à ses yeux.
Sur ce, il tourna les talons et disparaissait aussi vite qu'il était apparu dans la vie de la jeune fille. Derrière lui et sur la veste demeurait le parfum musquée aux notes de fleur d'oranger.
J'étais fuyante et plus le temps passait et moins ça ne s'arrangeait. J'étais fasse à un homme charmant qui avait l'air de me démasquer. Franchement, je n'aimais pas ça. Je voulais bien uniquement si je connaissais la personne depuis suffisamment longtemps mais là... Non. Le faisait-il exprès ? Je me le demandais. Et c'est juste après cette pensé là qu'il me dit qu'il ne souhaitait pas me mettre dans l'embarras, comme-ci il avait lu dans mes pensées... Bon... ça se voyait tant que ça apparemment que j'étais embarrassée. Il s'approche, il entre dans mon champ de vision. Je le regarde du coin de l'œil. Il doit apparemment partir. Bon... Apparemment je l'ai fait fuir. Ah non, en fait c'est le champagne qui l'incommode. Il est apparemment heureux de notre rencontre. Hum... Le disait-il de manière sincère ou juste par politesse ? Je ne sais pas et je ne m'en préoccupai pas plus que cela. Je m'incline en avant pour le saluer.
Plaisir partagé. Je vous souhaite une excellente fin de soirée.
Il s'éloigne... Mais j'ai toujours sa veste sur les épaules... Il n'avait pas demandé à la récupérer. Bon après tout il avait dit qu'elle était fichu mais... C'était quand même gentil de sa part et je retiendrais ce côté gentleman qu'il a. Un homme élégant et raffiné. Pour résumé, en partant il m'avait laissé sa veste et son parfum qui par cette dernière avait imprégnée ma peau. La prochaine fois, je ferais en sorte de lui trouver une nouvelle veste pour dédommager celle-ci. Il part, je fais de même de mon côté. J'avais déjà bien profité de la soirée et j'avais fait mon concert d'ouverture. J'appelle un taxi. Celui-ci arrive, je rentre à l'intérieur et je quitte la soirée pour rejoindre ma villa.
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