Jour de repos. Enfin nuit de repos. Puis c’est la même chose t’façons. Bref. Aujourd’hui, j’étais de repos. Et j’comptais bien en profiter. T’façons Rorie bossait à la Soro, donc j’me retrouvais seul comme un con à l’appart. Alors… Quoi de mieux que de sortir retrouver un « vieux » camarade d’armée ? Un mec que j’avais eu l’occasion de rencontrer lors d’une des OPEX avec l’armée anglaise. Plutôt cool à vrai dire, un camarade que j’appréciais revoir dès que l’occasion se présentait et celle-ci… Se présentait pour ainsi dire jamais. Non mais c’était vrai ! Il avait beau plus être à l’armée et moi être en perm, on avait jamais cinq minutes pour se boire une bière… Ou une limonade… Putain d’alcoolisme. J’avais envie de bière moi ! Non. Steph. Ta gueule. Limonade. Grimaçant à cette pensée, je m’étais préparé après avoir sommé Maleck de me rejoindre au Edison, un bar de Downtown. Ouais. Sommé. Parce qu’il avait pas intérêt à se défiler cette fois-là. Je savais de source sûre (de lui-même en fait) qu’il bossait pas, alors merde.
Mon célèbre jean t-shirt enfilé, je m’étais enfin extirpé de l’appartement en direction du bar. Il était alors près de vingt deux heures quand je m’y installai, commandant… Putain sérieux. Bref. Commandant un cocktail sans alcool qui coûtait trois fois plus cher qu’une bière, j’attendis, sirotant mon verre comme une putain de gonzesse lorsqu’enfin Maleck apparu. Me relevant, je vins le saluer d’une accolade pour le mener jusqu’à la sacro-sainte table que je nous avais réservé. Sacro-sainte ouais, parce que le bar, à cette heure-là, était rempli, les places coûtaient chères et d’ailleurs dès lors que j’avais quitté ma place, et même si verre et affaires y étaient restés, des vautours avaient semblé vouloir fondre sur les chaises. Vautour que j’avais viré d’un regard assassin avant d’esquisser un large sourire à mon ami, me réinstallant confortablement sur la chaise.
- J’t’ai commandé à boire. Dis-je en m’étirant. C’que t’aime comme d’habitude, à savoir un jus de pamplemousse bio avec des confettis dedans.
Je plaisantais, j’avais bien évidemment pris un truc qu’il aimait, comme d’hab. On avait assez bu de verres ensemble en OPEX pour que j’sache ce qui le faisait vibrer ce brave soldat. Retournant avec mon cocktail pour gonzesse, je repris alors parole.
- Alors ? Quoi de neuf d’puis le temps ? T’as jamais l’temps pour moi je note hein ! Sérieux je me sens hyper délaissé ! Nan mais tu penses plus à moi quoi !
Un instant, je l’observai sérieusement alors que ma voix avait grimpé dans les aigües. Quelques instants de silence, et je me mis à rire franchement, oubliant la voix de crécelle pour reprendre celle habituelle.
- Ca va, fais pas cette gueule, je déconne. Quoi de beau donc ?
Depuis combien de temps n’avait-il pas vu Stephen? Le chef de la milice ne saurait dire, mais les jours étaient devenus des semaines. Puis les semaines étaient devenues des mois. Une fois, c’était le soldat qui était en mission à l’extérieur, une fois c’était le milicien qui était dans son bureau à rédiger des rapports. Il ne pouvait nier que son ami lui manquait. Ho, le Démon s’était bien fait quelques connaissances dans l’Ordre, fraternisant avec les miliciens… Mais rien n’égalisait l’ambiance crasseuse de l’armée! Parce que si le grand public croyait que les soldats étaient blancs comme neige, ils se foutaient tous le doigt dans l’œil. Rien n’était plus vache qu’un groupe de soldat ensemble… Maleck avait des bons souvenirs en compagnie de Steph, comme la fois qu’ils avaient remplis de sable avec des puces le sac de couchage du soldat Wilson. Ou la fois qu’ils avaient lancé à la douche Gagné, parce qu’il ne s’était pas douché depuis 2 semaines et partageait leur tente. Ha l’armer… Elle lui manquait! Mais le simple fait de penser retourner sur l’eau lui évoquait des frissons, son trauma étant mieux, mais pas encore complètement guéris. Pourrait-il seulement réellement en guérir complètement un jour? Le milicien commençait à en douter.
Il ne pouvait pas se défiler, même que cet enfoiré de Steph le lui confirmait de nouveau en message texte. Souriant avec amusement, le Démon s’était douché, préparé et avait enfilé du déodorant. De quoi avoir l’air présentable pour ces retrouvailles qu’il envisageait avec joie depuis quelques jours déjà. Il enfilait donc un jean troué, un t-shirt blanc et un petit manteau de cuir noir. Ses clés dans la poche droite, son téléphone poche arrière et portefeuille poche avant gauche. N’était-ce pas pratique d’avoir autant de poches? Conduisant sa voiture sport jusqu’au stationnement du bar, il s’assurait de bien verrouiller celle-ci avant d’entrer dans l’établissement, croisant alors le regard de Steph. Une lueur amusée et moqueuse traversait son regard. Mais à travers ses émotions se lisait une claire joie de le revoir. Après une étreinte virile digne de vieux camarades, il rejoignait alors la table du vampire et éclatait de rire en rajoutant,
-J’espère que tu n’as pas oublié le sirop de licorne et princesse, Scott!
Ricanant, il lui souriait en grimaçant légèrement à la suite. Ce ton aigu était digne des femmes jalouses et délaissé par leurs hommes qui osaient sauver leur pays! Il secouait sa tête avec amusement en soufflant,
-Et toi? Comment oses-tu m’abandonner pour aller faire la guerre ailleurs?! Défendre le pays n’est pas une excuse pour ne pas sortir les poubelles!
Secouant sa tête, il riait alors franchement, avant de reprendre sur une note plus sérieuse,
-Ho… Tout et rien à la fois… L’Ordre me demande beaucoup de mon temps, j’enchaîne les missions et la formation des nouveaux miliciens. Il y a aussi la paperasse… Ensuite, l’entraînement pour ne pas perdre la main… Je m’occupe toujours autant de ma furette et… J’ai rencontré une fille. Ce n’est rien de sérieux, mais on s’amuse bien il faut l’avouer! Et…
Il fixait alors le verre du vampire, avant de poser une main sur le verre de bière qu’il avait devant lui. Fronçant doucement les sourcils, il les relevait alors soudainement avec de la surprise et un brin de fierté,
- Evidemment que non. Comme si j’pouvais oublier ta saloperie de licorne ! Tu m’as assez fait chier avec la dernière fois !
Ce qui était bien avec Maleck, c’est qu’il entrait plus que facilement dans les délires. J’pouvais dire toutes les conneries du monde, le Sergent-Major les suivraient. Quelles qu’elles soient. Et ça, c’était toujours aussi sympa. D’ailleurs n’hésita-t-il même pas à me suivre sur le terrain de voix de crécelle folle furieuse et jalouse, ajoutant son grain de sel au buffet.
- Tu crois quoi ? J’ai des trucs important à faire, moi. Ricanai-je, la main sur le cœur et l’air outré. Les poubelles peuvent attendre ! Les dictateurs, non !
C’était clairement de l’ironie. D’ailleurs j’avais jamais eu à faire à des armes dictatoriales. Mais on s’en foutait sérieusement. On ricanait. Et ça faisait du bien de le voir. Franchement. D’ailleurs repris-je assez rapidement mon sérieux pour lui demander, quand même, des nouvelles. Parce que la déconne était une chose, mais j’étais heureux de le revoir et de pouvoir savoir ce que devenait mon camarade lâcheur d’armée.
- Et voilà pourquoi j’aime le terrain. Soufflai-je en buvant une gorgée. Pas de paperasses. Fin pas trop. Putain faut que je te raconte la dernière idée à la con de l’état-major d’ailleurs.
Une fille ? Il avait rencontré une fille. Ricanant un coup, je le laissai continuer pour le voir se fixer sur mon verre. Ah bah voilà le moment tant attendu. Il allait donc définitivement me prendre pour une gonzesse avec mon cocktail sans alcool. Par chance, j’avais d’ailleurs pas pris le détox au concombre parce que fallait pas non plus déconner.
- Chaque chose en son temps. Commentai-je. Donc tu te tapes une nana ? Vas-y, elle est comment ? Souris-je avant de grimacer.
J’allais pas non plus pouvoir longtemps éluder la question, le connaissant, il allait revenir là-dessus comme un chien qui aurait renifler une bonne grosse merde. Alors… Soupirant, je m’étirai un coup pour boire une nouvelle gorgée.
- Longue histoire pour l’alcool. En gros résumé. J’me suis engueulé avec ma copine. Et comme à chaque fois que j’suis vénère j’ai été boire. Sauf que bon elle a eu un geste qu’il fallait pas et j’me suis d’autant plus énervé. Ça m’a pas plu de m’voir comme ça. J’suis reparti en OPEX rapidement et j’ai demandé à Grenat de passer chez moi vider tout l’alcool de l’appart sans en oublier une goutte, en plus de prendre soin du chat et du lapin d’ailleurs. Et depuis… Je levai alors mon verre. Plus une goutte d’alcool. Nada. Que dalle.
Résumé express, fallait bien le dire, mais résumé plutôt complet malgré tout. J’avais pas oublié beaucoup de détails. Mis à part d’expliquer ce qu’était le geste de Roxanne qui m’avait pas plu. Mais on allait éviter cette réponse, ça valait mieux, parce que ça me plaisait toujours pas d’y repenser malgré mon pardon. Quant à qui était Grenat… Bah. Il le savait. J’avais pas besoin de lui rappeler qui était mon ex / meilleure pote / voisine.
- Du coup t’imagine bien que le numéro de femme jalouse ça vient de là, j’ai dû dire adieu aux boissons de bonhomme. Ricanai-je.
A vrai dire, plus qu’avoir dû, j’avais surtout pas envie de replonger et craignais qu’en en buvant un verre, je ne sache plus m’arrêter.
- Mais t’inquiète. Par contre je fume toujours autant si ça peut te rassurer. Mais bref ! Du coup ! Ta nana ! Autant jouer les gonzesses jusqu’au bout hein : tu l’as rencontré où comment et bien sûr la question obligatoire : elle a un bon cul ?
Question con et useless, preuve en était : je me mis à rire bêtement. Ah putain ça faisait quand même du bien ce genre de soirée là.
La paperasse était l’élément que Maleck détestait le plus dans son rôle à la tête de la milice de l’Ordre. S’il comprenait l’important de cette dernière, elle représentait la majorité de son travail et cela? Et bien l’endormait bien souvent… Le temps dans l’armée lui manquait lors de ces moments. Les soirées à rire entre militaires, le danger du terrain à l’étranger, voyager et visiter de nouveau pays… L’armée avait son lot de dangerosité, mais son lot de plaisir également et le Démon ne pouvait nier ressentir une certaine nostalgie en pensant à cette dernière. Avec une lueur amusée, le brun demandait en ricanant à son tour,
-Depuis quand l’état-major n’a pas des idées à la con? Va s’y raconte!
Parfois ils avaient de bonnes idées, il ne fallait pas exagérer non plus… Mais il était plus amusant d’en rire présentement et de profiter du moment en compagnie de Stephen et d’une bière… Puis une boisson pour femme… Maleck ricanait, mais il était fier de son ami. L’alcool était devenu un problème pour ce dernier et tant mieux s’il arrivait à ne pas boire dans un BAR! Il avait de quoi pouvoir avoir la grosse tête présentement, surtout devant cette volonté. Le milicien décidait donc de lui laisser un petit répit pour le moment, répondant plutôt à sa question,
-Elle est très belle… De longs cheveux roses, des yeux émeraude, bien proportionnés, sportive… Attends, je te montre une photo!
Sortant son téléphone cellulaire, Maleck montrait une photo de Sahaquiel, une qu’il avait trouvée sur une plate forme de réseau social. Souriant, il soufflait alors d’un ton taquin,
-Maintenant, cette histoire d’alcool?
Le Démon écoutait son ami avec attention. Lui offrant sur ce coup du support visuel et de l’empathie. Pas comme un psychologue ou une femme… Mais le type d’écoute entre potes, attentif, sans se moquer de lui, sans toutefois pleurer pour lui. Alors que Stephen terminait son récit, le milicien lui soufflait sans moquerie,
-Je suis réellement content pour toi, mec… C’est un grand pas que tu as fait… Tu peux être fier de toi sur ce coup, Major!
Des questions en lien avec Sahaquiel étaient alors lancées. C’était à prévoir, après tout, Stephen aimait s’informer sur ce genre de chose! Avec un petit ricanement, Maleck répondait alors,
-Je t’épargne les détails, même si je sais très bien que tu voudrais en savoir plus petit vicieux… Mais je l’ai rencontré dans un Spa pendant une journée de repos et j’ai eu droit à une gâterie dès le premier jour! Dans une cabine de douche fermée…
S’étirant, il se rappelait encore de ce jour et même si sur le coup il n’avait pas été fier de perdre le contrôle de la sorte, surtout dans un milieu public… Il ne pouvait nier avoir adoré l’expérience! Prenant un air un peu plus sérieux toutefois, il avouait alors à son ami,
-C’est une Démone et… Cela me perturbe pour être franc… Je dois représenter l’Ordre, la justice et me montrer inflexible… Mais sa présence chaotique me fait du bien… Je me sens bien lorsqu’elle est près de moi, comme si j’étais à la maison… C’est particulier… Enfin! J’ai terminé d’être une gonzesse! Pour LA question la plus importante, son cul il est trop bon!
Ricanant, le Démon prenait une gorgée de sa bière, avant de demander avec intérêt,
-Je n’ai pas encore rencontré ta copine ni vu de photo, tu en as une? Comment ça se passe avec elle? Et comment va Grenat?
Il n’avait jamais rencontré la vampire, mais il l’a connaissait en quelque sorte par l’intermédiaire de Stephen. Enfin, il connaissait d’elle ce que Stephen lui avait raconté à son sujet. La Major n’avait pas eu des situations faciles à gérer récemment et Maleck s’était inquiété de sa santé mentale pendant un moment… Il était heureux de constater toutefois que ce dernier allait réellement mieux.
- Nan mais des fois c’est un peu plus intelligent que d’autres ! Mais là… Sérieux… En pleine OPEX ils m’ont demandé d’écrire des putains de dossiers. Des TONNES de papelards pour expliquer pourquoi on avait dû tirer… C’est de pire en pire leur connerie. Soufflai-je en grimaçant.
Mais bon. On était pas là pour parler de l’état-major. D’autant que le démon n’était même plus militaire alors on allait pas l’emmerder avec ça. Nan. On allait plutôt jouer les commères à commencer par sa nouvelle copine. Qui était, fallait bien l’avouer, plutôt belle gosse. Arquant un sourcil, j’hochai la tête, approuvant complètement le choix de Maleck. A l’époque où j’étais célibataire, sûrement que j’aurais fait le même choix.
Sauf que… Visiblement Maleck avait pas QUE envie de me parler de sa copine. Voilà qu’il me demanda pour l’alcool. Un résumé plus tard et j’arquai un sourcil. Moi qui imaginais qu’il allait se foutre de moi. Fallait dire qu’entre bidasse, on se saoulait très régulièrement… Alors maintenant… ça allait être vachement plus compliqué. Clairement. Enfin… Mieux valait pas y penser. Pas tout de suite tout du moins.
- Merci… Soufflai-je alors en me grattant l’arrière de la nuque.
Bon. Passons à autre chose. Repassons à cette nana bien gaulée de Maleck. Evidemment, je ne me gênai pas de poser toutes les questions qui pouvaient me venir en tête. Dont comment était son cul. Evidemment. Esquissant un sourire amusé alors que le démon me répondait, je soufflai alors. Je pouvais comprendre. Fin. Non. Je comprenais pas ce truc de démon chaotiques ou je savais pas quoi. Par contre, être avec quelqu’un qui n’est pas censé être de nos… Disons valeurs. Ça. Je pouvais comprendre. Beaucoup trop.
- Franchement… Commençai-je dans le mood gonzesse. Vu où j’en suis, le seul conseil que je pourrais te donner, c’est de faire ce qui te rend heureux. Et on s’en branle du reste, de l’Ordre, de la justice ou j’sais pas quoi.
Mood gonzesse terminé ! Il venait de répondre à la question la plus importante : son cul était bon. Parfait pour lui ! Non parce qu’on soit d’accord, moi j’en avais pas grand-chose à faire. A la limite j’étais content pour lui et c’était déjà bien.
- Mmh. Ouais c’vrai que la dernière réunion des officiers et sous-off elle était pas là.
Attrapant mon téléphone, je trouvai bien rapidement une photo que j’avais prise de Rorie à son insu avant de poser l’appareil devant Maleck.
- J’te présente Roxanne. Comment ça se passe… Pas trop mal j’suppose vu que j’vais lui demander de m’épouser. Ricanai-je comme si c'était super normal avant de prendre une gorgée de mon cocktail. On a eu des soucis mais pour la première fois ça tient bon. Alors… Alors j’me suis dit pourquoi pas. Soufflai-je. Pour c’qui est de Grenat… Elle va bien. Elle s’est trouvé un clébard avec une fille paraît. Donc j’suppose que ça va pour elle. En tout cas elle avait pas l’air malheureuse du tout quand j’l’ai vu la dernière fois.
Un résumé somme tout rapide mais réel. J’étais pas forcément du genre très bavard de toutes façons donc j’allais difficilement disserter deux heures sur ma vie privée mais au moins, j’essayais d’être clair et plus ou moins précis.
- Et crois moi… Repris-je en montrant mon portable où la tête de Rorie se trouvait. Elle, elle a le meilleur cul qu’on puisse trouver sur cette terre. T’imagine même pas. Ricanai-je. Et t’imagine même pas non plus à quel point ça me plait d’imaginer que j’vais l’avoir pour le reste de ma vie.
Ou pas. Disons qu’une lycane vivait moins qu’un vampire. Mais ça… Autant pas y penser. D’ailleurs, c’était un truc que j’avais pas dit ça.
- Et elle est lycane d’ailleurs. Surprise.
Ouais. Surprise. Parce que Maleck savait pertinemment comment je pouvais traiter les clébards sur le terrain et quand j’étais obligé d’en avoir dans mon bataillon… C’était rarement très joli.
Stephen parlait d’Opex et une certaine nostalgie était visible dans le regard du Démon. Un regret de son départ, une tristesse de ne pas être avec les gars au front pour défendre le pays… Oui il protégeait une ville de la menace surnaturelle, mais cela n’avait pas la même valeur que de protéger un pays contre les menaces étrangères. Et Maleck savait que Stephen comprenait ce sentiment mieux que personne, savait que le vampire reconnaitrait le regard d’un soldat avide de rejoindre les rangs. Les deux hommes changeaient de sujet, mais le brun comptait bien revenir là-dessus dans le futur… Question de savoir comment allaient certains soldats de son temps dans l’armée également, pour remettre les pendules à l’heure.
Et voilà que les deux hommes tombaient en mode discussion de fille… Mais c’est avec une certaine attention que le milicien écoutait son ami. Parce que oui, Stephen restait pour Maleck son meilleur ami, celui qui le comprenne le plus et ils avaient toujours été en mesure de se comprendre mutuellement. Il savait donc que malgré la nature féminine de la conversation, le brun ne se moquerait pas, enfin, pas tout de suite… Et lui dirait quelque chose d’utile. De faire ce qui le rendait heureux donc… Buvant une gorgée de sa bière, il fixait le plafond un instant, pensif, avant de retourner son attention sur le Major. Le Démon aurait à réfléchir sur ce sujet… Qu’est-ce qui le rendait heureux, hormis une bonne baston et tirer avec une arme de gros calibre? Beaucoup de chose pour dire vrai, mais Sahaquiel faisait-elle parti de ce bonheur? Il en était certain, même si elle assommait des adolescents pour son plaisir personnel dans des attractions pour enfant… Bref!
Voyant la photo de la Roxanne en question, le Démon prenait alors un air amusé, malicieux et sifflait en soufflant,
-Wowww Major! Tu me laisses une photo ou deux? Non en vrai, GG Bro, je suis content pour toi. Tu le mérites! Je suis quand même surpris qu’elle ait accepté de t’épouser!
Il lui envoyait un clin d’œil taquin, lui donnait un petit coup de poing très léger sur l’épaule et reprenait sa place, bière en main, attentif à la suite des mots du vampire. C’était déjà un très grand pas pour Stephen pour dire vrai! Déjà la cessation de sa consommation… Ensuite, épouser une… Lycane?! Alors qu’il commentait le cul de sa copine, le chef de la milice ne put s’empêcher de ricaner en retour, avant de demander comme un idiot,
-Une lycane? Elle accepte que tu la traites de clébarde? Et pour la question du meilleur cul de la planète… On va devoir faire un concours Major! Parce que la mienne se défend plutôt bien à ce niveau!
Le Démon n’était pas raciste, loin de là même! Mais il était surpris de savoir Stephen en couple avec une représentante de cette race… Lui qui pouvait se montrer si agréable en mission avec ces derniers. Le brun demandait alors un certain intérêt,
-Vous vous êtes rencontré comment? Parce que bon, soyons sérieux, normalement tu les méprises… À moins qu’elle aime l’humiliation? Je ne jugerais pas, tu sais!
Est-ce que c'était du regret que je lisais dans son regard là ? Ptet. Mais ça me regardait pas tant que Maleck disait rien. Si jamais il se décidait à m'en parler ou à me faire part de j'savais pas trop quoi, là, oui, ça deviendrait mon problème. Dans le cas contraire... Bah j'avais rien vu et c'était très bien comme ça. Enfin. On avait de toutes façons changé de sujet pour prendre une direction on ne pouvait plus féminine et on se retrouvait maintenant à discuter gonzesse. Enfin. Pas SUJET de gonzesse, non, mais de nos gonzesse à nous. Et je poussai même le vice à lui prodiguer à conseil super inutile. Faire ce qui le rendait heureux... On avait pas trouvé pire comme conseil, ça c'est sûr. Mais c'était peut être le seul conseil que j'avais en stock pour le moment. J'trouverais p'tet mieux après, qui pouvait le savoir... Ou pas d'ailleurs. C'était pas franchement mon genre de trouver de bons conseils. Moi j'étais plus du genre petit diable sur l'épaule, à l'instar de la race de Maleck d'ailleurs.
- Du calme, j'ai pas encore fait ma d'mande. Elle va p'tet me rire au nez et me dire de dégager du coup. Puis tu peux te branler pour les photos. Ma gonzesse, mes photos.
Ricanant à son léger coup de poing je soufflai alors. Ouais... J'devais avouer être un poil plus possessif avec Rorie que je l'avais été jusque là. Disons qu'aussi... Bon, déjà, j'avais pas beaucoup eu de nanas, de nanas officielles du moins. Puis ma dernière nana était quand même vachement moins dévergondée que l'actuelle, du coup... Je m'étais jamais vraiment posé la question de la possessivité que je m'étais donc découvert avec Roxanne.
- Ouais... Ponctuai-je alors. Une lycane... Ca t'en bouche un coin, hein ? Et c'est justement parce qu'elle accepte que j'suis avec elle. Ricanai-je en souriant.
Bon par contre pour le meilleur cul... Nan, la sienne gagnerait pas. Impossible. Et c'était pas parce que j'étais hyper subjectif sur ce coup ! Non ! J'étais... Non bon ok. J'étais clairement pas objectif mais je m'en branlais sérieusement.
- Va pour le concours. Celle qui gagne le plus de voix... Son mec devra payer une soirée de conso à l'autre.
Restait à fixer les modalités de concours... Genre... Photos sur internet ? Ca pourrait le faire... Ou alors on se la faisait à l'ancienne sur deux immenses pancartes en sortie d'autoroute avec un numéro payant histoire de se faire du fric sur le cul de nos nanas aussi... Ouaiiiis... Ca c'était une bonne idée tient. Enfin. Il allait falloir que j'y réfléchisse plus intensément avant quand même.
A sa dernière question, je grimaçai un coup. Parce que... Bah en fait je devais avouer que c'était pas glorieux. En tant que tel, je m'en foutais, ouais, mais c'était quand même vraiment pas glorieux.
- Baaaah... Commençai-je. T'sais quand Grenat m'a plaqué ça m'a pas plu - et c'était un putain d'euphémisme - alors j'ai un poil merdé et j'ai commencé à boire p'tet... Disons un peu trop. Sauf que boire en bar, ça voulait dire rencontrer des gens et tout et j'suis tombée sur elle. J'vais pas te faire un dessin, j'l'ai sauté dans tous les sens du terme et sans même me souvenir que je l'avais fait au début. Sauf que c'était plutôt sympa... Genre t'vois l'utilité d'un bon cul quoi ricanai-je. Et j'ai continué avec elle. De moins en moins saoul jusqu'à... Bah jusqu'à me dire que c'était cool de se voir sans baiser en fait. Et voilà. Et nan. Elle aime pas l'humiliation. Fin pas comme ça. Elle kiffe porter un collier de clébard. J'ai rien demandé mais en fait... Elle kiffe peut être ça en fin de compte...
Souriant, je soufflai alors doucement. Ouais... C'était définitivement pas glorieux quand même...
- Bon... Sinon, toi... Comment ça se passe à l'Ordre ? Tu t'emmerdes pas trop derrière ton bureau à signer de la paperasse ? Ricanai-je, moqueur. Non parce que j'sais que t'as une gueule de secrétaire mais t'es pas encore assez sexy pour kiffer ça de fou, j'le sens !
-Elle ne pourra pas te dire non. Parce que malgré tes airs de petits cons parfois, tu as un cœur en or Major… Profite, c’était le compliment de la soirée!
Il échappait un rire franc, avant de lui adresser un clin d’œil amusé au fait de se branler. Il aurait pu rajouter qu’il penserait à lui également en s’exécutant, ou qu’il n’en avait pas besoin avec la présence de Sahaquiel… Mais non, il avait des questions bien plus intéressantes à lui poser que le charrier. Soit des questions qui reliaient la réalité du couple de son ami, à savoir comment le couple s’était rencontré et si elle le tolérait malgré son racisme. Maleck n’en avait jamais été victime de par sa nature démoniaque, mais il avait été témoins d’incident avec des collègues lycan dans l’armée et connaissait plutôt bien son ami sur ce plan.
Venait le moment de vérité, celui dans lequel le Démon recevait les explications. Le brun avait été témoins d’un moment de la déchéance de Stephen lors de sa rupture et il s’en était toujours voulu d’une certaine façon. Lui, son si fidèle ami n’avait pas été énormément présent lors de cette partie de la vie du Major. La vie les avait séparés temporairement, le travail avait pris pratiquement tout son temps, mais Maleck comptait bien rattraper ce manque de sa part, alors qu’il écoutait attentivement le récit du vampire. Ce n’était pas un conte de fées, ni un récit d’amour au roméo et juliette… Mais à travers ce dernier, le Démon reconnaissait bien son ami. Souriant avec franchise, il commentait sur cette petite histoire en rajoutant,
-Ce n’est pas une histoire à l’eau de rose digne d’un téléroman, mais c’est votre histoire. Tant que vous êtes heureux ensemble, c’est l’important non? Le contexte de votre rencontre est quand même amusant si tu veux mon avis et à te regarder me parler d’elle, je suis certain qu’elle doit être géniale.
Comment cela se passait-il à l’Ordre… Maleck soupirait alors en prenant une gorgée de sa bière.
-Cela se passe très bien. Mon supérieur est toujours aussi satisfait de mon travail et je suis efficace.
C’était lui qui commençait à trouver le temps long… Il traversait les journées à coup de tasse de café, de rapport et d’entraînement. Les missions sur le terrain étaient plus fréquentes qu’auparavant, mais ce n’était rien en comparaison de l’adrénaline fournie lors de la défense d’un pays. Et plus il remplissait des formulaires, plus il se trouvait inutile. À quoi bon remplir les formulaires, hormis satisfaire des fonctionnaires? Ce n’était pas à coup de crayon que les États-Unis seraient plus en sécurité… Il avouait alors,
-Mais… L’armée me manque… Je vois la sécurité de mon pays dépérir et je me dis de plus en plus que ce n’est pas en poussant mon crayon que les choses changeront. Les missions avec les gars me manquent, l’ambiance de l’armée aussi… Mon PTSD de l’eau n’est pas complètement réglé, donc je ne me vois pas retourner à bord d’un destroyer… Mais je songe de plus en plus à retourner en réserve peut-être! Ou en mission de courte durée sur terre.
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