Cette situation m'était totalement inconnue et était nouvelle pour moi. J'allais prendre une douche avec un homme. Je n'étais clairement pas à l'ase et il n'y avait pas besoin d'être devin pour le deviner. Avec mes antécédents, je n'ai jamais osé aller assez loin avec mon ex. Pour certains ce n'est rien, mais pour moi c'était une épreuve. Une douche avec Boris, ce n'est pas rien. Je suis quand même rassurée d'être en maillot de bain mais je me sens totalement ridicule. J'avais essayé de m'en sortir toute seule comme une grand pour faire mon shampoing et me savonner mais ça s'était soldé par un échec. En effet, j'avais trébuché et avait atterris dans les bras de Boris qui avait réussi à me rattraper. Ce n'était pas désagréable d'être dans ses bras, clairement pas, mais ce n'était ni l'heure, ni le lieu. Il faut dire que dans ma tête c'était la panique. Et pas que dans ma tête apparemment. Boris l'avait bien deviné et a donc tenté de me rassurer avec ses mots. Cela marcha assez bien. J'aurai aimé fuir en courant, mais je ne le pouvais pas. J'avais trop mal pour ça. De plus Boris faisait de son mieux alors... Comment partir face à ça ? Impossible. Je m'étais retrouvée à lui avouer que j'avais besoin de son aide pour la suite. Il m'expliqua ce par quoi il voulait commencer et me conseilla de prendre appuie sur le mur avec mes deux mains. J'acquiesce d'un signe de tête puis c'est ce que je fis. J'étais plutôt contente d'être de dos à lui. Je devais avoir les joues rouges comme une pivoine. Malgré toutes les bonne attentions qu'il mettait dans ses gestes et dans ses mots, j'étais toujours autant intimidée. Je le laissais faire. Il faisait preuve d'une extrême délicatesse et c'était très agréable. Par contre, je ne disais plus rien, restant silencieuse, toujours autant embarrassée. J'étais dans l'incapacité de le regarder dans les yeux. Il s'était occupé de tout l'arrière, du dos jusqu'aux jambes puis du devant, notamment de mes jambes. Ses mains remontant sur mon corps. Je ne suis pas à l'aise, je sens une angoisse monter en moi. Je ne dis rien mais je ne me sens pas bien. Sans le vouloir, sa main s'était égarée. Il avait effleuré mes fesses et mon intimité. Je sais qu'il n'a pas voulu mal faire mais, je ne peux m'empêcher de le rappeler de la première fois. Je suis comme figée, paralysée par la peur. Mon corps refuse de bouger et aucun mot ne sort de ma bouche. Il me prévient qu'il va s'occuper de ma cheville mais c'est comme si je ne l'entendais pas. Il y alla doucement mais la douleur était là. Mon réflex fut de donner un coup vers l'arrière et c'est le ventre de Boris qui a pris. Je me laisse tomber sur les genoux, mes mains sur le sol, le regard vers le bas, quelques larmes coulent le long de mes joues. Non, ça ne va vraiment pas.
Pa... Pardon... Je suis... Terriblement désolée...
La douleur et tout ça, c'était trop pour moi. Mon passé me hantait encore et même si je ne voulais pas le montrer, j'avais de plus en plus de mal à le cacher.
La situation avait pris un virage à 90°. Pendant tout le temps du savonnage du dos et de l’arrière des jambes de Keira, je remarquais le silence de Keira. La connaissant un minimum, je prenais ce silence comme de la timidité de la situation. Il est vrai que cette douche n’était pas vraiment une douche des plus classiques, autant pour elle que pour moi. Même si, et encore une fois, c’était Keira qui était dans la position la moins agréable.
J’entamais la dernière ligne droite pour le savonnage de l’arrière du corps en finissant avec sa cheville blessée et c’est à ce moment-là qu’il se passa un imprévu. Je reçus un coup de talon au niveau du ventre, comme je ne mis attendais pas, je fus surpris et je pus réagir à peine en contractant un minimum mes abdos pour éviter d’avoir le souffle coupé. Je suis tombé en arrière, mais je réussis à mettre ma main derrière moi pour ralentir ma chute et éviter de taper l’arrière de la tête contre le mur de la douche. Bon, j’étais déjà sur mes genoux pour lui laver la cheville, ma chute fut très courte. Mais il ne suffit pas de grand-chose pour se faire bien mal.
Alors que je vis Keira s’effondrer sur elle-même, je me reculais contre le mur de la douche, à l’opposé de Keira. J’étais assis en face d’elle, dos posé sur le mur de la douche et je regardais avec de l’étonnement ainsi que de la tristesse Keira effondrée sur elle-même, les larmes aux yeux et s’excusant. Je ne compris pas vraiment ce qui se passait. En effet, j’ai dû lui faire mal en frottant sa cheville avec le gel douche et par réflexe, à cause de la douleur, elle bougea son pied qui m’atteignit au niveau du ventre. Dans ce malheur, j’ai eu de la chance, étant était proche d’elle, son pied n’a pas pu prendre de l’élan ce qui a fait que le coup n’était pas très fort. Et il vaut mieux que ça soit le ventre que le visage qui soit touché. Je ne sais pas pourquoi, même si je ne voyais pas ce qui aurait pu la faire agir à part la douleur de sa cheville, il n’y avait pas que de la douleur qui sortait d’elle, mais aussi une grande tristesse. Je pense qu’elle est triste de m’avoir donné ce coup de pied involontaire, mais il y avait quelque chose d’autre derrière, elle semblait trop malheureuse pour que sa réaction ne concerne que le coup de pied.
Je le regardais quelque second et frottant mon ventre où on pouvait voir une marque ronde et rouge, c’était l’endroit où le talon m’avait frappé, je pense que vous vous en êtes doutés. Je pris une grande respiration avant de m’approcher d’elle doucement et posais une main sur son épaule et je dis avec une douce voix :
-Allons Keira, ce n’est rien voyons. Tu n’as pas à t’excuser. Tout va bien, c’est plutôt à moi de m’excuser de t'avoir fait mal.
Je lui caressais doucement son épaule avant de poser ma seconde main sur son autre épaule pour l’aider à se redresser et à la faire s’asseoir correctement dans la douche, lui faire poser le dos sur le mur et de lui faire tendre ses jambes en faisant attention à sa jambe blessée. Lorsqu’elle était bien assise, je déposais une main sous son menton et je la fis se relever doucement pour la regarder dans les yeux avec un petit sourire et avec mon pouce, je suis allé lui essayer ses larmes.
- Keira, excuse-moi de t’avoir fait mal. Ça va aller ? Si je peux faire quoi que ce soit, dis-le-moi.
Il est vrai que je ne savais pas vraiment ce qui se passait exactement et je pense que derrière cette détresse, il y avait quelque chose d’autre, mais quoi ? Pour le moment, il fallait essayer de rassurer Keira et de l’aider à finir de la savonner ou/et de la rincer pour pouvoir l’entourer d’une serviette pour la sécher un minimum avant de l’emmener dans la chambre et la faire s’asseoir sur une chaise ou le lit. Ou bien faire ce qu’elle désirerait si elle voulait que je fasse quelque choser en particulier. Mais en aucun cas, je devais la laisser seule et dans la douche. Je ne m’attendais pas que la douche se termine ainsi, mais le plus important, c’est de s’assurer que Keira va bien et de la faire sortir d’ici en faisant attention à sa cheville. J’aimerais comprendre pourquoi cet effondrement soudain, mais je pense qu’il fallait d’abord et avant tout s’occuper d’elle.
On dit souvent qu'il faut vivre le moment présent. Mais comment peut-on faire quand notre passé ne cesse de nous hanter. Est-ce qu'un jour je pourrais être aux côtés d'un homme sans qu'il n'y ait de crainte et sans que ça finisse avec des larmes ? J'avais essayé de vivre le moment présent mais ça s'était soldé par un échec. Boris n'avait rien fait de mal. Il avait voulu m'aider à me savonner et en étant derrière moi, il ne pouvait pas très bien voir où il posait ses mains. Je sais qu'il n'a pas voulu avoir de geste déplacé ni rien et pourtant je n'avais pas pu m'empêcher d'être comme paralysée. J'aimerais pouvoir un jour vivre une histoire d'amour, fonder une famille et tout ce qui va avec. Mais comment pourrais-je le faire quand je vois comment je réagis là. J'avais donné un coup à Boris et j'avais fondu en larme. J'étais ridicule, complètement ridicule. Il pense qu'il est fautif mais il n'a pourtant rien fait de mal. C'est... L'autre là... Bref. Il me fit m'asseoir correctement. Je me laissais faire, j'étais tel un pantin. Je ne disais rien, je restais immobile. Il releva mon regard vers lui et j'étais incapable de faire semblant que tout va bien. Mon regard était triste et mes larmes étaient présentes. Il s'excusa... Il n'a pourtant rien fait. S'il peut faire quoi que ce soit, je dois le lui dire. Je finis par répondre doucement.
Tu ne peux rien faire.
Clair, net, précis. Effectivement, il ne peut rien faire pour tout ce qui me passe par la tête. Je détourne le regard. Il se veut rassurant mais c'est compliqué pour moi. J'avais déjà retrouvé l'usage de ma langue, c'était déjà un début. Il veut m'aider à finir de me rincer mais pour le coup je préfère fini seule. Je trouve une excuse pour le faire sortir quelques minutes.
Je... vais m'occuper de sous le maillot, tu peux sortir s'il te plait ?
Mon expression n'avait pas change. Lorsqu'il sort de la salle de bain, je me relève. Oui ma cheville me faisait mal mais je faisais avec. Je retire mon bikini pour me savonner puis je me rince. J'ai mal et la douche est quelque peu chaotique. Finalement je sors pour me sécher. Mince mes sous-vêtements et mon pyjama... Je les ai oublie. Bon... Pas le choix... Je m'enroule dans une serviette puis je sors de la salle de bain. Je reste muette. Je ne l'avais pas appelé pour qu'il m'aide pour la suite. Je n'avais pas osé lui demander de l'aide après tout ça et de toute façon en demander n'était pas mon genre. Je marche de manière chaotique, tenant ma serviette du mieux que je pouvais. Je boite, cherchant à atteindre mon armoire pour récupérer mes vêtements. Lentement mais surement. Je restais complètement muette, évitant de regarder Boris. Lorsque mon armoire est atteinte, je n'ai pas le courage de retourner dans la salle de bain. J'essaye d'enfiler mes vêtements par dessous la serviette en me contorsionnant mais ce n'est pas évident. J'avais fini par y arriver. Finalement je m'appuie contre l'armoire, relevant ma cheville blessée, j'avais été trop dessus au cours des dernières minutes. Je soupire.
Vous savez, j’ai appris avec le temps qu’avec Keira, il fallait être prêt à des changements de situation et d’ambiance de façon rapide et inattendue sans vraiment savoir le pourquoi du comment. Cela était dû à deux choses, sa nature de nouvelle lycane et ses transformations involontaires et par sa personnalité assez refermée et sur la défensive par moments. Bien que nous nous appréciions et que nous passions du temps ensemble, mes connaissances la concernant sont assez réduites en fait. Je ne savais pas grand-chose de son passé. Avait-elle vécu quelque chose ayant pu la rendre ainsi ou est-elle comme ça depuis sa naissance ? Je ne savais pas vraiment quoi penser de tout ça et je n’avais pas envie de me montrer trop curieux de peur de la mettre mal à l’aise. Il était aussi possible que je me faisais des idées et qu’en fait, tout était normal, si on peut dire.
En-tout-cas, elle m’avait dit que je ne pouvais rien faire pour elle et elle m’invita de la laisser seule dans la salle de bain pour terminer sa douche. Je la fixais deux secondes avant de sortir de la salle de bain pour la laisser finir. Je fermais la porte derrière moi et j’attendis non loin de la porte au cas où qu’elle aurait besoin d’aide. Il faut dire que sa cheville blessée lui compliquer pas mal la vie, même pour les choses les plus simples comme se laver et se déplacer. Je restais perplexe à ce qui venait d’arriver. Il y a eu un problème, je l’ai blessé et j’étais congédié, jusqu’à là, pas de problème, c’était compréhensible. Par contre, je ne sais pas pourquoi, mais l’expression de son visage, ses larmes et la tonalité de sa voix ne correspondaient pas vraiment à une simple douleur physique, c’était une expression d’une douleur bien plus profonde et grave.
J’étais dans ma réflexion lorsque je pouvais entendre qu’elle avait coupé l’eau de sa douche. Je m’éloignais de la porte sachant qu’une fois habillée, elle sortirait de la salle de bain. Je reculais jusqu’à me retrouver dos au lit et je croisais les bras en plissant légèrement les yeux en voyant la poignée de la porte de la salle de bain se baisser. Par contre, je m’attendais à voir Keira habillée et par dévêtir avec comme seul vêtement une serviette de bain. Je la regardais légèrement étonner, mais elle ne m'adressa aucun mot, même pas un regard. Je restais à ma place et je décroisais mes bras pour être paré à intervenir si elle venait à chuter. Il faut dire que ça démarche n’était pas du tout stable, je pense que la douche à du bien la fatiguer. Ce qui me gênait, c’était son entêtement à ne pas vouloir demander mon aide, et cela, malgré sa situation, j’en soupirais profondément devant cette vue.
Ne sachant pas vraiment comment agir, je la laissais faire. Nous avions, à priori, oublier de préparer son pyjama pour la nuit. Elle arriva à se traîner jusqu’à l’armoire où elle avait rangé ses habits avant de se changer tout en tenant sa serviette comme elle le pouvait. J’étais impressionné par son entêtement et sa capacité à se changer sous une serviette dans son état. Mais il faut croire que ce changement a fini par lui faire atteindre une limite avec sa cheville qu’elle releva avant de soupirer.
Je me frottais l’arrière du crâne avant de soupirer à mon tour. Je trouvais dommage que notre bonne journée se termine ainsi, dans cette ambiance morose. Je relavais mon regard vers elle et je m’approchais d’elle lentement. Je posais ma main sur le haut de son dos et je la regardais doucement avant de lui offrir un petit sourire pour essayer d’égayer cette pièce et de la rassurer.
- Ça va aller, Keira ? Laisse-moi t’assister, tu as bien trop fait avec ta cheville. Il est temps pour toi de te reposer.
Je fléchis lentement les jambes avant de glisser mon bras au niveau de l’arrière de ses genoux et je la soulevais doucement en me redressant. Je la portais vers le lit pour la déposer dessus en faisant attention de la garder contre moi et de ne pas lui faire mal. Une fois posé sur le lit, je m’assis au bord du lit et je pris sa main et je la lui caressais tendrement. Je posais mon regard dans le sien. J’étais calme, mes gestes étaient lents et je faisais en sorte de me montrer des plus délicats pour essayer de désamorcer cette pesante ambiance où on pouvait sentir une malaisance qui s’était installée depuis l’incident à la douche.
- C’était une sacrée journée, dit donc, avec une fin des plus inattendues. *Je ris doucement et je recouvris ses jambes avec la couette du lit en faisant attention à sa cheville* Si on met de côté la fin, je dois dire que j’ai grandement apprécié cette journée Keira. Merci pour tout.
Je pense qu’il était bien de penser aux choses positives de la journée pour atténuer cette finale des plus compliquées, que ça soit la blessure de sa cheville que cette douche. Je ne savais pas encore si j’allais rester pour cette nuit ou pas. Je pouvais toujours reporter ce gage à un autre jour s’il le fallait. Je ne sais pas si Keira était mentalement et émotionnellement prête à m’avoir à ses côtés pour cette nuit, il fallait que ça soit un moment agréable et non un poids ou un supplice. Attendons de voir comment allait Keira et je m’adapterais à ses envies.
L'ambiance était pesante dans la chambre. Je l'ai littéralement envoyer sur les roses et c'est un miracle qu'il ne soit pas encore totalement parti de la chambre. La journée avait si bien commencée mais encore une fois j'avais tout foutu en l'air. A croire que la poisse m'accompagne jusqu'en vacances. Est-ce que j'arriverais un jour à passer une journée avec Boris sans qu'il n'y ai de problème ou de fin désastreuse ? Je vais commencer à croire que non. Quelle plaie. Le silence régnait dans la pièce. J'avais presque fait comme si il n'était pas là. Aucun son ne sortit de ma bouche, aucun regard ne s'était posé pour lui. Non pas qu'il ai fauté, c'est plutôt moi qui l'ai fait. Je n'ose pas affronter son regard alors je l'évite. La fuite est tellement plus simple. Je l'entends s'approcher. Qu'est-ce qui lui passe par la tête ? Je sens sa main réconfortante sur mon dos, je relève ma tête vers lui. Il sourit, un sourire qui automatiquement me réchauffe le cœur et me rassure. Finalement il brise ce silence pesant. Il est toujours si doux malgré son accent russe très prononcé. Il me demande si ça va, au fond je sais qu'il se doute de quelque chose. J'ai du mal à cacher mes émotions avec lui et je n'aime pas ça. Il veut m'aider encore et je refuse son aide inlassablement. Je n'ai même pas le temps de dire quoi que ce soit que me voilà dans ses bras. Je le regarde quelques instants dans les yeux avant de détourner me regard, rougissant légèrement. Je reste cependant muette, me laissant porter jusqu'à mon lit.jai l'impression d'être une petite fille avec son père. Il se montre des plus délicats avec moi et je me sens peu à peu apaisée. Il a le don de réchauffer l'atmosphère. Il est content malgré tout de ma journée qu'il a passé et il me remercie. Mais...
Pourquoi tu me remercies alors que j'ai encore tout gâché ? Comment fais-tu pour rester encore là alors que je t'ai envoyé balader, gentiment certes, il y a à peine quelques minutes. Pourquoi tu acceptes de subir tout ça ? Dès que l'on passe du temps ensemble ça finit en catastrophe. Comment tu fais pour tolérer ça encore et encore ? T'es un idiot Boris.
Je soupire avant de me redresser, me mettant sur mes genoux et de le serrer dans mes bras.
T'es un idiot oui mais je t'adore et j'ai aussi passé une très bonne journée avec toi.
Je finis par le relâcher et détourner mon regard.
La vérité c'est que j'adore chaque instant passé avec toi et j'aimerais...
Je sens les battements de mon cœur s'accélérer. Pourquoi est-ce toujours aussi dur d'exprimer ce que l'on ressent. Je voudrais lui dire que j'aimerais qu'il ne me quitte plus jamais mais je sais aussi que c'est impossible et que je ne suis pas faite pour l'amour.
Rien oublie...
Je m'arrête la. J'en ai déjà trop dit, je ne dois pas.
Comme je vous l’ai dit, lorsque vous fréquentez ou sortez avec Keira, il faut vous attendre à des changements de situation et d’ambiance de façon imprévisible et sans vraiment savoir le pourquoi du comment. Ce n’était pas la première fois que je vivais cette situation avec Keira. Malgré ça, j’étais toujours surpris lorsque cela arrivait. Je devrais commencer à m’y habituer, mais il y avait toujours ce sentiment d’incompréhension qui faisait surface. Je ne savais pas vraiment si j’avais fait quelque chose de mal l’ayant fait réagir ainsi, étais-je trop excessif dans ce que j’ai pu faire ou était-ce elle qui réagissait de façon exagérée ? En fait, le plus agaçant dans l’histoire, c’est de ne pas savoir exactement ce qui a été fait de mal et de comprendre sa réaction face à ce qui venait de se passer. Elle m’avait pourtant montré qu’elle pouvait se montrer directe par moments si les circonstances le permettaient, même si elle était plutôt de nature refermée, mais elle n’aidait pas vraiment pour expliquer ses agissements. Elle s’excusait, se refermait et s’éloignait. C’était sa façon de faire, une façon de se protéger. De quoi ? De qui ? Aucune idée, mais je pouvais voir derrière ses actions que ça cachait bien plus ce qu’on pouvait voir à première vue. L’expression qui dit qu’il ne faut pas se fier aux apparences, elle savait l’incarner par moments.
En-tout-cas, je fis le premier pas pour désamorcer cette ambiance froide et triste qui commençait à s’installer depuis l’incident de la douche. Il n'y avait que deux possibilités selon moi. Soit elle acceptait mon intervention et nous allions pouvoir détendre l’atmosphère et reprendre le contact ou bien elle ne l’acceptait pas et la situation pouvait s’empirer. Heureusement pour moi, elle accepta mon geste, d’une façon originale, il est vrai. J’en fus rassuré même si j’ai eu droit à un « T’es un idiot Boris », venant d’elle c’était un compliment. Avant cela, elle me demanda pourquoi j’étais encore là avec ce qui venait d’arriver. Je pouvais comprendre son interrogation, même si notre petit moment dans la forêt pouvait lui apporter un début de réponse. Par la suite, elle m’enlaça dans ses bras avant de confirmer à nouveau que j’étais un idiot. Elle était très attachée à ce que je sache que j’étais un idiot, mais passons. Elle confirma qu’elle avait aussi passé une bonne journée en ma compagnie et elle avoua qu’elle adorait tous nos moments ensemble avant de conclure sa phrase en ne la finissant pas et me demandant d’oublier ce qu’elle venait de dire.
Je me sentis rassuré et je profitais chaleureusement son enlacement avant de sourire et je la gardais dans mes bras sans rien dire. Je fermais les yeux et lui fit poser son visage dans le creux de mon cou avant de l’emmener avec moi dans ma chute pour finir allonger sur le lit avec Keira dans mes bras. Je pris une grande respiration avant de soupirer doucement et longuement. Je glissais mes doigts dans sa longue chevelure et je déposais un petit baiser sur son front avant de lui dire doucement :
- Keira… Je suis encore là, car tu es une personne qui compte énormément pour moi. Avec qui j’aime passer du temps et que j’aimerais en passer plus dans l’avenir. Ne t’inquiète pas Keira, tu n’as rien gâché. Je suis là pour toi et je le serais toujours.
Je la gardais dans mes bras continuant à lui caresser les cheveux en posant ma joue sur le dessus de sa tête. Je me sentais bien, apaisé de la tournure qu’avait prise la suite. J’appréciais ce moment et j’étais content, si ce n’est plus, de savoir que nous partagions le même plaisir et désir d’être ensemble. Je ne sais pas de quoi sera faite la suite, mais je pense que nous sommes sur la bonne voie pour surmonter cette petite crise.
Les nuages gris ont laissé place à l'arc-en-ciel. Avec Boris on arrive à passer d'un extrême à l'autre. Je l'ai traité d'idiot et pourtant il n'a pas bronché un seul moment. Au lieu de cela, je suis dans ses bras encore, ses bras réconfortant dans lesquels je me sens si bien. On se rapproche peu à peu l'un de l'autre, c'est indéniable. Doucement mais sûrement. Lorsque l'on fait trois pas en avant, j'en fais un ou deux en arrière. Ou est-ce que tout cela va nous mener ? Je n'en ai pas la moindre idée. A la fois j'ai envie de le savoir mais à la fois j'en ai peur. Mon esprit me dit de tout arrêter mais à cette pensée, mon cœur se serre et veut que je me laisse aller. Peut-être devrais-je arrêter de trop réfléchir ? Je lui ai demandé pourquoi il est toujours là, pourquoi il n'est pas parti et il me répond que je compte énormément pour lui. Mon cœur se serre un peu plus. Ses mots m'apportent toute la chaleur dont j'ai besoin. C'est réciproque. Moi aussi je l'apprécie vraiment beaucoup. Et je ne suis même pas sûre que le mot "apprécié" soit le terme juste mais j'essaye encore de me voiler la face. Je le regarde quelques instants dans les yeux avant de finalement poser ma tête contre son torse. Je ne sais même plus quoi répondre. Mais on sait tout les deux que nos ressentis l'un pour l'autre sont les mêmes je viens caresser son dos gentiment. On reste comme ça quelques minutes. Je me sens apaisée, vraiment bien et c'est comme si l'incident de la douche était oublié. Je finis par relever mon regard vers lui.
Bon... je crois que l'on a nos deux gages à faire ce soir, non ?
Je lui souris, rougissant légèrement. Je me redresse, prenant la couette avec moi pour me couvrir un minimum. J'enlève mon short de pyjama, me retrouvant en tanga. Un sous-vêtement c'est comme un maillot de bain, non ? J'enlève ensuite mon haut de pyjama. Je plaque bien la couette contre moi avant de me rallonger sur le ventre. Une lycane pudique... c'est assez drôle en y pensant... surtout que la première fois qu'il m'a vu c'était sous ma forme lycane puis nue lorsque j'ai repris ma forme humaine. En fait Boris m'a déjà vu à plusieurs reprises nue mais je ressens toujours ce besoin de me cacher un minimum. Je suis habituée aux tenues sexy aussi sur scène mais ce qui doit être caché l'est toujours. A présent je relève mes cheveux pour les mettre sur le côté. Il n'y a plus qu'à comme on dit.
Si c'est bon pour toi, à toi de jouer.
Je sens mon cœur battre un peu plus fort. Cette situation me fait drôle mais je pense qu'un bon massage me fera le plus grand bien.
Vous savez, il y a plusieurs façons de réagir face à une situation délicate ou pas. Il y a la manière forte et la manière douce, en résumant grossièrement. Il faut savoir quelle est la façon la plus adaptée par rapport à la personne en face de vous et de notre état émotionnel et psychologique. Par rapport à Keira, je n’envisageais pas une autre approche que la douceur, du moins jusqu’à présent. Il faut avouer que ce n'est pas comme si je faisais face à une inconnue. Nous partagions un attachement particulier. C’était un peu compliqué en réalité car nous étions proches comme éloigné. Nous avions le désir de se voir et de passer du temps ensemble, mais nous pouvions nous retrouver dans des situations tendues ou gênantes qui pouvaient transformer l’ambiance d’un moment d’un extrême à l’autre si on peut dire. Mais malgré ces changements radicaux, nous arrivions à apaiser la situation et à nous rapprocher à nouveau. On pourrait croire que je faisais tout le travail car j’engageais, la plupart du temps, les actions pour essayer de détendre et stabiliser les choses, mais en réalité, Keira faisait autant que moi pour qu’on puisse retrouver une situation agréable, car elle me laissait agir et était réceptive à mes approches. Cela pourrait vous sembler étrange ce que je dis, mais je pourrais faire tous les efforts du monde, si elle de son côté ne les acceptait pas, nous ne pourrions pas avancer et reprendre les choses en mains, elle et moi, pour surmonter ces petites épreuves. Ce qui montre que nous étions proches l’un de l’autre et qu’un lien privé commençait à s’installer entre nous, nous permettant de passer les orages seine et sauf, bien sûr j’exagère l’exemple, mais c’est pour illustrer notre histoire.
La tempête était passée. J’ai pu le savoir grâce aux agissements tendre et gêné de Keira. Que ça soit par sa parole et ses rougissements que par ses mouvements. Il est vrai que nous avions deux gages à respecter ce soir et, de plus, les deux pouvaient être plutôt compatibles. Lorsqu’elle se prépara pour le massage en enlevant son haut et son bas, se trouvant le haut nue, mais caché par la couette du lit et en tanga avant de s’allonger sur le ventre, je ne pouvais me retenir de sourire et de rire discrètement. Il y avait deux raisons, le fait que nous allions pouvoir continuer à passer un agréable moment ensemble, mais aussi du fait qu’elle s’était cassé le pied pour s’habiller pour la nuit et la voilà en grande partie découverte. Je trouvais ça un peu ironique.
Elle me dit que si c’était bon pour moi, c’était à moi de jouer. Je la regardais tendrement avant de lui dire doucement :
– Je pense que nous sommes bons pour ton massage. Par contre… Il manque un petit quelque chose… Je reviens tout de suite, je vais voir quelque chose dans la salle de bains.
Je me dirigeais vers la salle de bains et j’ouvris les quelques placards avant de tomber sur un petit tube de lait hydratant. Un petit échantillon qu’offrait l’hôtel à leur client. Je le pris et retournais aux prés de Keira allongée sur le lit. Je me mis à côté d’elle, posé sur mes genoux et ouvris le tube de lait et dit souriant à Keira :
- J’ai trouvé un petit tube de lait hydratant de l’hôtel. Je vais l’utiliser, si tu me le permets, pour éviter l’échauffement et la friction de ta peau dut au massage.
Oui, selon le temps du massage, le frottement de mes doigts sur sa peau pouvait, à force, enflammé sa peau rendant le massage moins agréable. J’attendis qu’elle m’autorise l’utilisation du lait hydratant avant de mettre trois petits points de lait. Un en haut du dos, entre les eux omoplates, un autre au milieu et le dernier en bas du dos. Je déposais le tube à côté de moi au cas où et je commençais à étaler le lait avec le bout des doigts avant de donner de la force dans le mouvement et de faire de petite pression d’en haut à en bas avec le pouce et les doigts en faisant attention à la réaction de la louve. Je changeais par moments de geste en faisant de petit cercle dans le massage.
– Est-ce que ça te convient pour le moment ma chère ? N’hésite pas une seconde si quelque chose ne va pas, d’accord ?
Même s’il y avait de la force dans mes gestes, cette force était bien maîtrisée pour rester dans l’agréable et le tendre. Je n’avais pas spécialement l’habitude de masser les personnes, mais je savais maîtriser les forces de mes doigts dans ce que je faisais. Je commençais a doucement à descendre vers le milieu du dos. J’étais côtés d’elle, appuyer sur mes genoux, pencher au-dessus d’elle, lui massant chaleureusement son dos avec un petit sourire au coin. C’était un moment calme et agréable, je trouvais même ça apaisant.
Il était l’heure, les gages des deux côtés allaient être faits. Nous commencions donc par le massage et j’avais totalement dégagé mon dos pour que Boris ait un libre accès. Je me sentais quand même vulnérable à moitié nue mais j’avais fait en sorte de cacher ce qu’il y avait à cacher. Le comble quand même pour une lycane d’être pudique. Bref. J’étais allongée, attendant patiemment qu’il commence le massage. Sait-il les faire ou pas ? Je n’allais pas tarder à le découvrir. C’est alors qu’il me dit qu’il manque quelque chose. Je me demande quoi mais je le laisse partir en direction de la salle de bain, sans un mot. Il revient finalement avec un lait hydratant de l’hôtel. Je suis un peu surprise. Bon ce n’est pas une huile de massage mais il voulait faire les choses jusqu’au bout.
Ah oui carrément. Tu veux vraiment faire ça bien.
Tant mieux en soi. Je ne vais pas me plaindre, au contraire. Il commence à appliquer le lait, je frissonne légèrement. C’est froid. Il commence alors le massage. J’étais légèrement crispée mais je me détends peu à peu sous ses douces mains. Je ferme les yeux, profitant du moment présent. Il m’avait caché ses talents de masseur Boris. Il me demande si ça me convient ? Il n'a pas idée à quel point. Je soupire d’aise.
C’est parfait…
Je profite du massage sous ses mains de maître. Au bout de quelques minutes, une idée me traverse l’esprit.
Attends trente secondes.
Tout en maintenant la couette sur ma poitrine, je me redresse pour saisis alors mon téléphone et je lance une musique relaxante. Je me réinstalle tranquillement, allongée sur le ventre. Son massage me faisait un bien fou. Il mettait de la force tout en gardant une certaine maîtrise et il restait doux.
Tu m’avais caché ce talent…
Je rigole légèrement avant de fermer de nouveau les yeux. Les secondes passent, les minutes,... Seule la musique relaxante se fait entendre. Au bout de ce qui devait être à peu près une demi heure, je me sens partir. A cette allure, j’allais sombrer dans les bras de morphée. Mon corps s’était totalement relâché. J’étais dans un demi sommeil. Une fois que le massage avait duré bien assez longtemps et que Boris s’arrête, je me redresse pour m'asseoir sur le lit sans jamais lâcher la couette bien entendu.. Je lui souris tendrement.
Merci pour ce massage, c’était exquis.
Je ramasse alors mon haut de pyjama que j’enfile. Pour le bas, j’avais lâché l’affaire. Je viens finalement l’enlacer, posant ma tête contre son torse. avant de le faire basculer de sorte à ce que nous soyons tous les deux allongés l’un à côté de l’autre.Il n’y avait pas de doute, je me sentais déjà bien mieux. Par contre, la fatigue était présente. Je ferme les yeux sans le lâcher un seul instant.
Je n’ai plus le courage de bouger, j’annonce, dans trois minutes je dors.…
Je me sentais déjà partir. Trois minutes, j’avais sûrement vu trop large.
Il est bon de constater que la soirée avait repris une tournure des plus agréables et que nous avions passé le petit moment de crise sans encombre. Nous avions passé une superbe journée malgré les aléas qui nous est arrivée, qui se résume à deux choses, la cheville de Keira et l’incident de la douche. Mais nous voilà, tous les deux sur son lit, moi lui massant le dos et tout se passa très bien. Je continuais mon action en m’assurant de préserver l’équilibre entre la force et la douceur, afin que le massage puisse faire son effet sur les muscles de son dos et la douceur pour que cela lui soit agréable. Il faut croire que je m’en sortais plutôt bien en vue de la réponse de Keira à ma question si tout allait bien. Une réponse claire et nette qui me rassura et me fit plaisir. Il était agréable de savoir que ce qu’on fait est bien, pour ne pas dire parfait selon les dires de Keira. Je souris naturellement à sa réponse avant de continuer avec plaisir mon gage envers elle.
Au bout de quelque minute, elle me demanda de cesser un petit instant. La demande était faite calmement, ce n’était donc pas dû à une maladresse de ma part. Je compris assez rapidement le pourquoi de cette demande lorsqu’elle prit son smartphone et mit une musique d’ambiance relaxant. On se croirait presque dans une de ces instituts de bien-être. Il faut croire qu’elle voulait profiter au maximum de ce petit moment. Elle avait bien raison. Alors que je repris ma tâche, elle fit un second commentaire sur mes talents de masseurs avant de rire doucement. Je fis un petit rire avant de lui dire avec un petit sourire moqueur :
– Oh tu sais Keira, il ne faut pas tout dévoiler d’un coup et qui sait. J’ai peut-être d’autre talent à révéler.
Je ris discrètement avant de continuer ce que je faisais en continuant à faire attention à l’intensité de mes gestes et profitant avec elle de la petite musique qu’elle avait mise. Il m’arrivait de bouger un peu et de changer de côté pour le massage, que ça soit pour le confort de Keira que pour le mien. Garder une même position, au bout d’un certain temps, on commence à fatiguer ou avoir des fourmis dans les jambes.
Vous savez ce qu’on dit ? Toute bonne chose à une fin. Et au bout d’une demi-heure ou un peu plus, je conclus le massage. J’avais pu parcourir tout son dos à plusieurs reprises. Le lait hydratant a été bien étalé, ne laissant pas une surface grasse. Je reculais légèrement d’elle en disant tendrement :
– Et c’est terminé pour cette fois-ci ma chère. Mais qui sait ? Auras-tu droit à d’autre séance dans l’avenir.
Je lui souris doucement et lui tournais le dos pour qu’elle puisse se rhabiller sans être gêné. Elle me remercia pour ce fort agréable massage avant de remettre son haut de pyjamas avant de m’enlacer dans ses bras, déposant sa tête au niveau de mon torse avant de me faire basculer, me retrouvant allonger à ses côtés. Je la laissais faire, l’accompagnant dans sa manœuvre. Elle me signala comme quoi elle était hors service et qu’elle allait rejoindre Morphée assez rapidement et ce fut le cas. Je la regardais tendrement et la serra chaleureusement dans mes bras avant de tirer la couette sur nous deux. Je lui déposais un doux baisé sur son front avant de lui dire doucement :
– Bonne nuit Keira et fait de beau rêve…
Je posais la tête sur l’oreiller et fermais les yeux. Je pensais à notre journée, que ça soit notre sortie de la journée, le, baiser, sa cheville, l’incident de la douche et pour finir au massage. Il y a eu des hauts et des bas et pourtant nous voilà ensemble, dans son lit pour passer la nuit ensemble, elle dans mes bras. Ça a été une sacrée journée, mais qui resta une agréable journée malgré tout. Je finis par m’endormir paisiblement.
La nuit a été agréable et reposant. Je n’avais même pas remarqué que je m’étais endormi. Je finis par sortir de mon sommeil progressivement. J’ouvris les yeux et fixais le plafond un instant pour prendre mes repères. Je soupirais doucement avant de m’étirer de tout mon long en faisant attention de ne pas déranger Keira dormant sur le côté à ma gauche. Je souris doucement et prudemment, je me mis ma tête au-dessus d’elle et y déposai un bisou sur la joue avant de sortir discrètement du lit et de me diriger vers la salle de bains pour me passer de l’eau froide sur le visage pour motiver mon réveil. Après cela, je sortis de la salle de bains et j’ouvris légèrement les volets pour laisser passer un peu de lumière entre les lattes du volet. Je regardais autour de moi et je me dirigeais vers le téléphone de la chambre pour demander un petit-déjeuner à la chambre et pas avant une vingtaine de minutes. Cela laissait le temps à Keira de sortir de son sommeil et de passer un petit coup dans la salle de bains si elle en avait envie. Je surveillais la montre pour voir si elle se réveillait ou si je devais doucement l’aider. Après c’étaient les vacances, nous avions tout notre temps devant nous, il fallait savoir lever le pied de temps en temps.
Le sommeil avait eu raison de moi et je m’étais endormie rapidement. Il faut dire que l’on avait fait pas mal de choses cette journée, avec Boris nous avions été pas mal actif. De plus n’oublions pas que j’étais passée par pas mal d’émotions aussi bien positives que négatives. Entre le jet-ski ce matin, la randonnée cet après-midi, le rapprochement avec Boris et notamment ce baiser au milieu d’un paysage idyllique, puis la cheville sans oublier l’épisode de la douche et le massage. Beaucoup de choses en une journée mais surtout beaucoup de merveilleux souvenirs. Bref, je m’étais endormie et la nuit fut particulièrement bonne pour moi. Je ne m’étais pas réveillée une seule fois, j’étais restée collée à Boris toute la nuit, me sentant particulièrement bien et apaisée. Le matin était arrivé et la louve fut remplacée par le paresseux. Bien que Boris s’était réveillé, puis levé et même avait ouvert légèrement les volets, je n’avais pas bougé d’un poil, dormant encore de longues minutes paisiblement. Je finis par me réveiller doucement, me frottant un peu les yeux, m’étirant avant de me redresser. Je m’adresse à Boris d’une petite voix encore légèrement endormie.
Bonjour… J’espère que tu as bien dormi…
Je me lève doucement prenant appui sur mes deux jambes. Je serre les dents légèrement. J’avais oublié que je m’étais fait mal à la cheville la veille. Bon la douleur était quand même bien plus supportable mais ma jambe n’était pas tout à fait guérie. Sans un mot, je me rends à mon armoire pour récupérer de quoi m’habiller, du style un short et un débardeur puis je vais à la salle de bain. Je me passe un coup sur le visage, je fais quelques soins, je me maquille et me coiffe. Ah, me voilà déjà bien plus présentable. Ensuite je m’habille puis je ressors. Je boitille un peu pour aller m'asseoir sur un des fauteuils à côté de la table basse. Je soupire légèrement.
Bon… Je voulais voir pour aller à la jetée de Santa Monica, ça a l’air pas mal, il y a même des attractions mais… ça tombe à l’eau pour moi… Ma cheville va mieux mais j’ai encore mal, je ne pourrais pas marcher ou rester en appui dessus trop longtemps. Du coup je suis bonne pour rester ici aujourd’hui.
Si je suis déçue ? Carrément ! Même si les vacances ne sont pas finies, je perds une journée. En tout cas, j’espérais sincèrement que Boris, lui, passerait une bonne journée et trouverait une bonne occupation. Pour ma part je crois que je suis destinée à rester dans la chambre. Je ne sais pas comment je vais m’occuper mais je vais essayer de trouver. J’ai dû mal à tenir en place habituellement pendant les vacances…
Je te souhaite du coup de passer une bonne journée de ton côté. Qu'as-tu prévu ?
Je lui souris. Il profitera de cette journée pour nous deux. C’est alors que ça frappe à la porte. J’affiche une mine surprise ne m’y attendant pas. Je commence à me lever pour aller ouvrir comme après tout c’est ma chambre. Je ne savais pas que Boris avait commandé le petit déjeuner à la chambre. J'ouvre alors la porte. Les serveurs amènent alors sur la table basse le petit déjeuner. Encore une fois, ça a l'air délicieux, rien que la douce odeur des œufs brouillés me donne déjà l'eau à la bouche. Une fois qu'ils ont terminé de déposer tout le petit déjeuner et qu'ils sont repartis, je referme la porte et me tourne vers Boris.
Oh... Tu les as appelé quand ? Je ne t'ai pas entendu. Je dormais si profondément que ça ? Tu as tout prévu à ce que je vois.
Je reviens doucement mais sûrement m'installer sur le fauteuil, face à la nourriture. Une fois que Boris a fait de même, nous pouvons commencer à manger.
Du coup... Ou en étions nous ? Ah oui ! Alors, quoi de beau de prévu pour aujourd'hui ?
Je remuais le couteau dans la plaie envers moi-même. Moi aussi j'ai terriblement envie de sortir... J'espère que demain ça ira mieux...
Voilà une nouvelle journée qui débuta. Keira se réveilla quelque minute après moi et je pouvais constater que sa cheville lui était encore douloureuse. Ce petit élément allait devoir être pris en compte pour la suite de la journée. Il va falloir trouver quelque chose à faire en prenant en considération sa blessure. J’avais de la peine pour Keira, être en vacances et se blesser jusqu’à réduire notre mobilité et donc nos choix d’activité, cela pouvait se montrer irritant. En fait, de mon côté, ce n'était pas la blessure à sa cheville qui me gênait, mais bien ses mots qu’elle prononça. Bien sûr je ne parlais pas de sa demande si j’avais bien dormi que je lui répondis en souriant :
– Comment ça pourrait être autrement que oui comme réponse à cette question après avoir pu passer une nuit à tes côtés Keira, j’ai grandement apprécié ce moment à tes côtés.
En fait c’était ce qui suivit. Elle me dit que sa cheville lui faisait encore top mal pour pouvoir aller à la jetée de Santa Monica, ce qui n’était pas une surprise du fait que la démarche de Keira montrait très bien cela. Ce qui me fit soupirer de mécontentement on va dire, c’est la remarque qu’elle était bloquée ici pour aujourd’hui et qu’elle me souhaitait une bonne journée et me demanda à deux reprises ce que j’allais faire de ma journée de mon côté, une fois avant l’arrivée du petit-déjeuner et la seconde fois pendant le petit-déjeuner. Pardon ? De quoi elle parle ? Comment ça ? Ce que j’allais faire de mon côté ?
J’allais profiter du petit-déjeuner pour répondre à cette question de ce que j’allais faire. Je m’étais mis en face d’elle et je me fis un petit café au lait et deux tartines de confiture. Je fis attendre ma réponse en croquant dans ma tartine suivit d’une gorgée de mon café au lait avant de la regarder droit dans les yeux en levant un sourcil et dit de façon posé en cachant mon agacement face à cette question incompréhensible du fait que nous étions là pour passer du temps ensemble et non pour faire chacun son truc de son côté :
- À vrai dire, la seule chose dont j’ai prévu Keira c’est de… Passer le maximum de temps avec toi et de profiter de ta charmante présence qu’importe ton état. J’ai nul projet d’aller quelque part sans toi Keira.
Je fis une petite pause pour finir ma tartine et prendre quelque gorgée de mon café au lait avant de reprendre la parole avec un petit sourire au coin :
– Si tu veux te débarrasser de moi ma chère, il va en falloir bien plus.
Je ris à ma remarque. Je pense bien qu’elle ne pensait pas en mal à me demander ce que j’allais faire de mon côté. C’était gentil de sa part de m’expliquer que je n’avais pas à rester avec elle si j’avais prévu de faire quelque chose en particulier. Mais il n’y avait aucun moyen que je la laisse seule ici. Si elle voulait être seule, pourquoi pas, et encore… Mais là, c’était à cause de sa cheville qui n’était pas encore rétablie et donc son manque de mobilité.
– Ne t’en fais pas Keira, on va bien trouver quelque chose à faire pour nous occuper. Même si pour cela je devais te porter et te balader en voiture. Il y a peut-être un SPA, un centre de soin ou une piscine qu’on pourrait aller en profiter et essayer de détendre ta cheville. Après tout, ça ne serait plus des vacances agréable si tu n’étais pas à mes côtés.
Je suis convaincu qu’il y avait quelque chose à faire dans ce coin touristique malgré l’état de Keira, et au pire des cas, on s’occuperait à l’hôtel. Et oui, j’étais là pour passer du temps avec elle et je pense que son absence se fera sentir après ce petit séjour ici en ça compagnie.
Après une bonne nuit de sommeil comme celle-ci, j’aurai pu être d’attaque pour n’importe quelle activité mais ma cheville en avait décidé autrement. Je pense que ça va passer, peut-être même que demain je n’aurai plus mal mais pour aujourd’hui c’est foutu. J’étais contente en tout cas de savoir que Boris avait passé une bonne nuit tout autant que moi. Des fois dormir à deux ce n’est pas toujours évident mais ça avait été assez facile pour nous. Je rougis légèrement quand il précisa que ça ne pouvait pas être autrement comme il a pu dormir avec moi.
Ooooh… T’es bête.
Dis-je avant de rigoler légèrement. Je ne m’attendais pas à cette réponse. En tout cas, le petit déjeuner avait été emmené, nous avons pu nous installer et ainsi nous régaler. Nous reprenons donc notre conversation où elle a été interrompue , à savoir, ce que Boris avait prévu pour la journée. Sa réponse me surprit et me fit rougir davantage. Il avait prévu, peu importe les circonstances, de passer la journée avec moi. Si je veux me débarrasser de lui ? Absolument pas, au contraire d’ailleurs mais je ne veux pas que sa journée de vacances soit pénalisée à cause de moi. Il ajouta aussi qu’on allait sans doute trouver quelque chose à faire dans le coin. C’est vrai… J’avais baissé les bras avant même d’avoir essayé de trouver une solution à ce problème.
T’es adorable et je n'ai aucune envie de me débarrasser de toi... Au contraire... J'aime bien... Passer du temps avec toi...
Dis-je à voix de plus en plus basse plus j'arrivais vers la fin de ma phrase, détournant le regard. Je reprends alors une voix normal faisant comme-ci de rien n'était..
Mais… Je ne veux vraiment pas que ta journée de vacances soit pénalisée à cause de moi…
Je mange un peu de mes oeufs brouillés avant de reprendre la parole.
Je suis désolée, je dois être trop pessimiste. Je baisse les bras avant même de chercher une solution… Je vais regarder s’il y a un spa dans les parages.
Je prends donc mon téléphone qui était posé un peu plus loin mais accessible de là où j’étais. Je commençais alors une recherche internet pour savoir ce qu’il y avait d’intéressant dans le coin. Pas mal d’activités nautiques, mais ça, ce n’était pas étonnant, des restos mais aussi un spa proposant massages, soins beauté, piscine, hammam, sauna. Bref, tout ce qu’il faut pour une journée bien-être et détente.
Parfait ! Bon il est à 700 mètres. Ce n’est pas trop loin. Fin… A voir comment on s’y rend mais ça se tente.
700 mètres c’est rien mais quand tu as mal ça peut sembler très loin. Je montre alors l’adresse à Boris. Vraiment, ça a l’air pas mal. On finit de petit déjeuner tranquillement. Une fois fini, pour ma part, je passe à la salle de bain puis je vais préparer mes quelques affaires dont notamment un maillot de bain. Je mets le tout dans mon sac. Une fois prête, je rejoins Boris et nous partons ensemble direction le SPA.