Juillet à été compliqué pour moi. Et heureusement, j’ai pu partir un Week end avec Nolan et Wyatt histoire d’oublier mes soucis. Le Lycan avait le chic pour me faire rire et me faire tout oublier. Non pas qu’Ismaël n’y arrivait pas. Mais mon mâle était quelqu’un de moins turbulent alors forcément, je vivais mon plaisir autrement avec lui. En rentrant du camping, j’ai pus retrouver une maison propre, entretenu et j’avais même déjà un thé chaud qui m’attendais. Mais la surprise ne s’arrêtait pas là. Ismaël m’avait aussi annoncé qu’il avait réussi à avoir des vacances pour aout et qu’il voulait m’emmener loin d’ici tout comme je l’avais fait pour notre week-end en forêt. Nous allons partir en Ecosse et avec Wyatt.
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Aout 2036
L’avion décolle, je suis coté hublot et je joue avec Wyatt qui glousse de plaisir. J’avais peur qu’il hurle et dérange tout le monde, mais bizarrement, le bambin semblait heureux de se trouver dans cet avion. Je le pose sur mes jambes tout en lui lisant doucement l’histoire de Théo le petit Lycan. Une histoire qu’Ismaël n’affectionne pas. Théo était un petit Lycan qui adorait se faire des amis. À la fin du livre, toutes les races deviennent ses amis sous le nom de Soso la vampirette, Mimi le démon, Titi l’ange et Nini l’humaine. Mais mon homme avait bien comprit avec le temps que je voulus que Wyatt soit quelqu’un qui accepte les gens comme ils sont. Son parrain était un ange et sa marraine un vampire. Bref. Une fois l’histoire terminée, le petit s’endort doucement contre moi et je prends la main d’Ismaël.
« Ça va ? »
Je voulais savoir s’il était nerveux que je rencontre son père. Il m’avait déjà briefé. Son père était encore plus vieux que lui alors autant dire que le fait que la femelle de son fils ai un enfant hors mariage qui en plus n’est pas celui d’un Fairfox…bah je pars déjà avec un grand malus. Mais j’ai promis à Ismaël de faire tout ce que je pouvais pour laisser ma coté protectrice de la femme de côté.o Mais j’ai bien précisé que je ne le laisserais pas me manquer de respect.
Je pose doucement ma tête contre son épaule et je profite du voyage. J’ai un truc à lui annoncer, mais je préfère attendre le bon moment. Avec ce qu’il y a eu, j’ai décidé de faire comme Ezekiel… Abandonner mes responsabilités. Je ne le fais pas pour Ismaël. Je sais que si je venais à aller en prison, il saurait agir et gérer la vie de Wyatt. Mais mon fils lui n’a pas besoin d’avoir une mère en prison. Je vais donc garder mon rôle d’aigle qui est certes dangereux…Mais qui ne me coûtera pas la prison, du moins pas autant que si on me prenait sous ma forme de corbeau . Mais ça je lui annoncerais quand nous seront en Ecosse et tous les deux. Lorsque l’avion se pose enfin, j’enfile un blouson à Wyatt et quant à moi, je mets un sweat. Le climat n’est pas le même et je dois avouer que je suis un peu déçu de ne pas avoir un hôtel. On doit loger dans la demeure familiale et je ne sais pas pourquoi je ne le sens pas. Surtout au vu de ce que ma dit Ismaël sur son père. J’allais devoir supporter le roi des lieux sur son terrain…avec aucun coin neutre pour me réfugier si je perds le contrôle sur mes émotions. Vêtu d’une robe noire qui m’arrive aux genoux et d’un collant sombre, j’avais mis aussi des bottes. Une tenue simple et non provocante afin de respecter le patriarche.
Les derniers mois furent éprouvants. Autant physiquement que mentalement. Ainsi, tu avais eu la douce idée d’offrir un certain dépaysement à ta louve ou plutôt... Tu avais l’intention d’officialiser ta relation avec elle. Et comment ? Eh bien... Tu allais la mener à ton pays natal : l’Écosse. Évidemment, tu avais eu une discussion avec elle, la prévenant que tu avais l’intention de la faire rencontrer ton père. Un vieux lycan de bientôt quatre cent dix ans... Autant le dire, tu n’étais pas particulièrement serein intérieurement, car il était de la vieille école. Mais tu ne fis pas part de tes doutes. Après tout, tu savais pertinemment que si cela allait dégénérer, tu avais prévu une issue de secours.
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Août 2036
Le jour du départ arriva. Hm... Tu n’affectionnais pas particulièrement les virées en avion. Mais actuellement, il s’agissait du moyen de transport le plus rapide. Tu aurais été bien tenté de lui faire traverser la mer pour une belle croisière, mais tu redoutais que le petit soit malade tout du long. Tu avais donc opté pour quelque chose de “rapide”. L’avancement technologique ne cessait de t’impressionner. À l’époque, pour se rendre en Ecosse, il aurait fallu plusieurs jours voire semaines... Désormais ? L’on pouvait faire le voyage en moins de dix heures. Impressionnant, n’est-ce pas ? Pendant le voyage, tu laissais ta louve s’occuper de son fils. Celui-ci était étonnamment calme, mais tu avais fait en sorte de prendre les billets en classe supérieure afin d’assurer le confort de Britanie et de son fils, mais aussi le tien. La classe économique ? Non, merci. Ainsi, elle lui racontait son histoire concernant l’égalité des races. Évidemment, tu avais rapidement mis tes écouteurs pour ne pas écouter ces obscénités. Tu vins à ôter un écouteur quand tu sentis ta main se faire toucher.
« Je pense que j’irais mieux quand on aura les pieds au sol. Je n’aime pas spécialement être dans les airs. »
La gratifiant d’un petit sourire, tu la laissais donc s’installer sur toi et tu remis tes écouteurs. Bon... elle pouvait clairement voir que tu n’étais vraiment pas à l’aise dans l’avion. Au moins, elle connaissait une autre de tes “faiblesses”. Pensais-tu à ce qui allait arriver une fois à la terre ferme ? Non, il valait mieux ne pas s’en préoccuper au risque de rapidement se torturer mentalement. La discussion avec la lycane avait suffi avant de partir. Elle avait été clair avec toi, tu avais entendu et écouté ses revendications. Adviendra que pourra, n’est-ce pas ?
Une fois enfin arrivé, tu restais en chemise pour ta part. Le froid d’Ecosse te fit avoir un soupir d’aise. Ah... le retour au pays. Cela te faisait un bien fou. Prenant les valises d’une main, tu tendais le bras à Britanie pour qu’elle puisse le prendre tandis que son autre bras avait Wyatt, une voiture noire assez grande t’attendait avec un chauffeur. Celui-ci ouvrit la porte en s’inclinant.
« Bienvenue en Ecosse et dans mon monde, ma louve. »
Un petit gloussement d’amusement alors que ton véritable visage était bien présent. Après tout... tu ne te cachais pas dans ton pays... Le majordome prit les valises afin de les mettre dans le coffre puis tu pris Wyatt pour l’installer dans la voiture en laissant Britanie s’installer. Une fois, tout le monde attaché, la route put enfin commencer. Tu en profitais pour lui montrer les divers endroits à visiter plus tard, il y en avait pour au moins encore deux petites heures de voiture. Une fois à bon port... Elle put voir le magnifique manoir Fairfox. Une demeure splendide et magnifique. Ton père t’attendait avec les domestiques, tu prenais le petit à ton bras alors que tu tendais la main à Britanie pour la faire sortir de la voiture, tendant désormais ton bras pour la présenter à ton père. L’homme avait quelques rides d’expressions et de vieillesse, il te regardait avec un amour bien présent puis après une accolade bien virile, il vint à tendre la main vers Britanie pour la serrer avec respect.
« Bienvenue à la demeure Fairfox. Je suis Lucius Fairfox, enchanté de faire votre connaissance. Si vous voulez bien me suivre. »
Pour l’instant rien de violent, tu connaissais ton père. Il ne lavait jamais son linge en public... Les bagages furent emportés pour être envoyés dans tes appartements et ton père vous menait jusqu’au petit salon où le thé était en train d’être servi. Il s’installait sur son fauteuil et tu vins à t’asseoir sur le divan avec le petit sur tes genoux.
« J’espère que la fraîcheur écossaise ne vous a pas trop surprise, Mademoiselle Backson. Los Angeles est bien chaleureuse à côté. Avez-vous fait bon voyage ? »
Oui, il s’adressait directement à ta femme. Non pas parce qu’il souhaitait t’ignorer, mais tout simplement qu’il voulait voir comment elle allait s’exprimer. Il la savait jeune... Mais tu gardais le sourire. Après tout, quel père ne cherchait pas à savoir comment la femme de son fils se comportait ? À l’époque, Amelia avait fait forte impression et tu savais que Britanie serait tout aussi rayonnante. Déjà, il avait noté l’effort de la tenue. Ta première épouse avait été plus... exubérante. Ce n’était pas plus mal. Pendant ce temps-là, tu faisais gazouiller Wyatt sur tes genoux.
C’est le moment de vérité. Ismaël m’a bien expliqué les choses. Papa Fairfox n’est pas vraiment un grand vilain, seulement, il a ses convictions et si Ismaël peut parfois être antipathique, son père est cent fois pire et ma situation de mère célibataire avant d’être avec Ismaël ne va pas arranger les choses. Par chance, je sais parler avec des gens comme lui. Mon statut de corbeau m’a souvent mené à discuter avec ce genre de personne. Vêtue de mon élégante robe qui me donnait un look, classe, moderne sans être aguichante pour autant, je garais pour moi mon angoisse. Tout comme l’alpha qui partage ma vie, j’ai enfilé le fameux masque qui camoufle plein d’émotions.
Durant le trajet en voiture, j’écoutais Ismaël me montrer les lieux. Je sentais sa fierté écossaise refaire surface et je trouvais ça touchant. Une fois la voiture arrêté devant la demeure, le Lycan sort et prend Wyatt dans ses bras. Je sors aussi et j’admire avec calme les alentours. Puis j’avance aux côtés de mon homme sans un mot. Main dans la main nous marchons, je lâche Ismaël pour qu’il salut son père et lorsque mon potentiel beau père mon tends la main, c’est avec un sourire polie que je tend ma main et que je sers celle du loup. Je réponds alors doucement.
« Enchanté Monsieur Fairfox »
Je suis alors l’hôte et une fois dans un salon, j’attends qu’Ismaël soit assis pour ensuite m’asseoir à ses côtés alors qu’il avait mon fils sur ses jambes. J’aimais ce genre d’image. Voir Ismaël aussi à l’aise avec Wyatt, le considérant comme son fils. J’ouvre le blouson du petit et je laisse Ismaël lui retirer, car on s’adresse à moi. J’ouvre mon Sweat afin d’être un peu plus présentable et je réponds poliment en posant un regard bienveillant sur Lucius.
« Je m’adapte vite aux climats et pour être honnête, je suis beaucoup plus subjugué par la beauté de ce pays que par son climat alors je n’ai pas encore vraiment compris qu’il fait froid et humide »
Je plie doucement mon sweat pour le poser à côté de moi et je reprends la parole.
« Et le voyage a été très agréable merci. Votre maison est très accueillante, je suis contente de vous rentrer et de voir où a grandi Ismaël »
Je tourne la tête quand j’entends Wyatt gazouillé. Si en général, il rigole avec son père, car Nolan fait souvent le clown, avec Ismaël la complicité était différente. On sentait que le petit avait envie de papoter avec son beau-père. Je dis souvent à Ismaël que plus tard les deux aurons de longues conversations les soirs de pleine lune.
Je tourne ensuite la tête vers Lucius et je prends à nouveau la parole me montrant le plus à l’aise possible.
« Cette demeure à été construite par votre famille ? »
J’avais réellement envie de m’intéresser aux Fairfox. Je savais que la famille était connue ici et j’avais fait beaucoup de recherche pour mieux comprendre Ismaël.
Ce voyage était important, à la fois pour toi mais aussi pour la louve. Les présentations avec ton père signaient en quelle sorte l’officialisation de ta relation avec la demoiselle. Donc... Tu avais tenté de la briefer sans pour autant lui mettre la pression. Cela ne servait à rien et cela n’allait pas l’aider à se sentir à l’aise... Ainsi, tu lui avais expliqué que ton père demeurait un loup assez âgé et qu’il allait certainement avoir certaines paroles très vieillottes ou déplacées... Autant prévenir que guérir, n’est-ce pas ? Ainsi une fois arrivé devant la demeure, tu ne fus pas surpris de voir le calme olympien de ton père. A l’extérieur, il était toujours très propre sur lui et très respectueux. Une fois à l’intérieur, tu avais pris le soin de garder le petit sur tes genoux, preuve irréfutable que tu l’acceptais comme ton fils et surtout que tu te plaçais en tant que protecteur. Évidemment, il avait pu voir cela et il s’était toutefois concentré sur ta louve. Il avait posé une question assez bateau. Néanmoins, la réponse de Britanie semblait lui plaire. Elle s’exprimait très bien, sa gestuelle était même très adaptée. Étais-tu surpris de voir sa capacité d’adaptation ? Pas vraiment, tu savais pertinemment qu’elle n’aurait pas de difficulté. Malgré tout, tu restais à l’affût pour le moment, même si physiquement, tu ne laissais rien paraître. Mentalement, tu étais méfiant.
Alors que tu continuais à gazouiller sur tes genoux, tu pus voir ton père se redresser légèrement alors qu’elle posait une question assez intéressante. Il fronçait doucement les sourcils avant de sourire faiblement et il répondit avec son accent bien écossais.
« Et encore, vous n’avez vu que les quartiers centraux pour le moment. Ismael a une aile complète lui appartenant. Et quand je quitterais ce monde, la demeure entière lui appartiendra. »
Il souriait paisiblement, car il se savait vieux. Il ne lui restait que cent cinquante ans à vivre maximum. Mais il ne semblait pas inquiet pour le moment.
« Effectivement, la demeure a été construite en l’an 1210. Elle a été restaurée évidemment et mise au goût du jour et adaptée pour assurer la durabilité des structures. Nous sommes une vieille famille de lycans à quelques exceptions près. »
Il eut un regard vers un portrait. L’on pouvait voir un portrait de famille. L’on pouvait voir une belle femme aux cheveux noir et aux yeux couleur ambre avec deux jeunes garçons de dix ans et ton père. Ta louve pouvait deviner qu’il s’agissait de toi plus jeune et donc qu’il s’agissait de ta mère.
« J'ai cru comprendre que vous êtes dans l’éducation, c’est bien ça ? Ismael m’a parlé de vous. Pourriez-vous me parler de vous ? Et... de votre fils. »
Il vint à regarder Wyatt. Clairement... Il désirait des explications. Il n’y avait pas de jugements dans son regard. Juste il demeurait intrigué et il souhaitait l’entendre parler. Pour ta part, tu avais été très synthétique et tu estimais qu’elle était mieux placée pour parler d’elle.
« Je sais aussi que vous êtes bien plus jeune que mon fils. Vos parents n’ont vu aucun inconvénients à cela ? Après tout... Ismael est bientôt à la moitié de sa vie. »
Clignant des yeux quelques secondes, ton père venait d’évoquer un sujet que tu n’avais pas spécialement abordé avec elle... Enfin, tu l’avais fait, mais très brièvement... Tu ne t’attendais pas spécialement à ce qu’il ose en parler, mais au moins, tu allais peut-être avoir des réponses à quelques-uns de tes doutes... Notamment sur le fait que tu mourras bien plus tôt qu’elle et que tu avais conscience que tu risquais de l’abandonner à un moment ou un autre. Même si tu n’aimais pas y songer... Pour ta part, tu restais silencieux. Après tout, elle était une femme libre et indépendante, tu n'avais pas à parler à sa place.
Je m’exprimais bien, je savais quels mots employés, mais en aucun cas, je n’étais hypocrite. Je m’intéressais réellement à ma belle-famille. Alors forcément, j’étais ravie d’entendre le père de Mael me parler de la construction de cette demeure. Mon visage n’a pas changé d’expression quand il a parlé de l’héritage du Lycan, car clairement, cela ne m’intéresse pas. Je ne me suis pas mise avec Ismaël pour son argent ni pour son rôle d’alpha. Bien au contraire, j’aurais préféré qu’ils soient simples comme moi. Mais quand on aime, on accepte tout. Il accepte ma bienveillance abusive, j’accepte sa notoriété caché et réel.
Une fois la partie construction de la demeure passée, je prends ma tasse et je bois doucement quelques gorgées de thé. Un thé assez bon, je dois l’avouer. Je commence à avoir tellement l’habitude des thés et infusion de Mael que je deviens limite chiante sur la qualité maintenant. Je n’arrive plus à boire ces maudits sachets du commerce maintenant. Je vais devenir une bourgeoise de thé. Je tourne la tête vers les portraits. Un petit sourire s’affiche sur mon visage. Ismaël et Abraham son jumeau. Je reconnais le patriarche et je devine bien vite que la femme avec eux n’est d’autre que la mère de mon petit ami. Elle est magnifique. Monsieur Fairfox m’adresse à nouveau la parole. Je pourrais presque me croire à l’Ordre, sauf qu’ici y a du thé et ma famille. L’Ordre… Je repense alors à ma décision. Je tourne la tête vers Ismaël avec un regard tendre. Je vais devoir lui en parler. Mais j’attendrais le bon moment. Puis mon regard se pose sur mon fils qui joue avec les doigts son père adoptif. Je vais devoir parler de ma famille imparfaite, mais que j’aime. Inutile de parler d’alcool, surtout que c’est très rare que je boivent autant. C’était même la première fois. Je tourne alors mon visage toujours aussi radieux vers le patriarche et je réponds doucement. « Wyatt est le fruit d’une grande amitié. J’ai fait le choix de l’élever seule, à l’époque, j’étais célibataire. Il n’a jamais été question de couple avec mon ami. »
Je ne baissais pas le regard, je n’avais pas honte de cette situation, le père de Maël pourra donc vite comprendre que je suis quelqu’un qui sait ce qu’elle veut et qui l’assume. J’ajoute alors.
« J’ai vécu ma grossesse seul, je l’ai assumé et j’ai élevé mon petit comme toute louve le ferait. Lorsqu’Ismaël est entré dans ma vie, je n’ai pas voulu imposer le moindre rôle à votre fils. Un lien, c’est apparemment créer naturellement entre eux. Wyatt à donc maintenant une famille stable et aimante d’un côté et de l’autre, il a une famille plus libéré et moins protocolaire. J’ai donc envie de dire qu’il tout ce qu’il faut dans sa vie pour être épanouie. Une mère aimante, un père qui fait ce qu’il peut pour être un bon exemple et un deuxième père qui lui montre le droit chemin. »
A la fin de ma phrase, je tourne la tête vers Ismaël et je lui souris tendrement alors que Wyatt pousse sur ses pieds pour tenter de se dresser sur Ismaël pour l’enlacer par le cou. Bon, c’est un peu château branlant, mais je n’ai pas de doute sur le fait qu’Ismaël fera attention. Je concentre à nouveau mon regard sur le patriarche et je complète. « Et oui, je suis enseignante dans une école primaire depuis plusieurs années. Mes parents sont aussi enseignants, j’ai suivi leurs chemins. »
Je pose ensuite ma tasse vue qu’avant mes réponses, il y avait eu une autre question. Je dis alors.
« Quant à l’âge de Mael. Je ne suis pas née Lycanne. On m’a transformé sans mon consentement. Mes parents sont au courant que très récemment. J’ai gardé le secret durant des années pour ne pas les inquiéter. Nous n’avons pas parlé de l’âge d’Ismaël. Pour eux, tant que je suis heureuse, c’est le principal. Quand au fait que votre fils finira sa vie avant moi. Sachez que je suis une femme indépendante. La perte d’Ismaël me brisera le cœur, mais je continuerais ma vie tout en gardant mon amour pour lui jusqu’à ce que je puisse le rejoindre. Quant à Wyatt, il pleura sûrement son père adoptif, mais il me soutiendra et peut-être que son frère ou sa sœur aussi me soutiendra. »
Une façon pour moi de faire comprendre à Ismaël qu’un jour, je porterais son enfant ? Exactement. Toujours en souriant, c’est mon tour de questionner papa. Je prends ma tasse et je demande.
« Ma question va peut-être être déplacée Monsieur Fairfox. Mais si j’ai bien compris vous étés seul ici…La solitude ne vous pèse pas trop ? Pourquoi ne pas être venue avec vos fils à Los Angeles ? »
Un interrogatoire... Effectivement, ta louve pouvait le ressentir ainsi. Toi-même, tu avais ce sentiment complexe. Il était clair que ton père était en train de faire le nécessaire pour avoir toutes les informations qu’il jugeait nécessaire afin de traiter celles-ci et surtout se faire un avis sur la louve. Chose essentielle, Britanie était beaucoup moins exubérante qu’Amelia... Celle-ci avait fini la conversation de manière assez violente à la première rencontre, ta tante avait dû intervenir pour que ton père ne se permette pas de faire un acte qu’il regretterait. Mais contrairement à ta défunte épouse, la louve parlait particulièrement bien, sans condescendance ni prise de haut. Certes, elle n’était pas issue d’une famille aisée mais elle ne se rendait pas “piteuse” pour autant et surtout... elle était modeste et réfléchie. Contrairement à Amelia qui était hautaine et très démonstrative. On pouvait même dire que c’était le jour et la nuit. Néanmoins, tu ne criais pas victoire mentalement. Les réponses étaient claires et concises mais un froncement de sourcil apparut sur le visage de ton père quand elle vint à évoquer cette fameuse “amitié”. Il était clair qu’il trouvait cela déplacé... Mais il n’en fit aucune remarque pour le moment, car ta louve parvenait à enchaîner les réponses de manière fluide et distinguée. Sa gestuelle était également adéquate, il semblerait qu’elle appréciait le thé que les domestiques avaient fait. Elle te comprendra désormais sur ton côté très relou sur la qualité des feuilles et du temps d’infusion... Une fois habituée aux bonnes choses, il est difficile de passer à quelque chose de plus médiocres... Elle vint à expliquer sa grossesse qu’elle avait vécu seule... Pour ta part, l’on pouvait voir ton regard changé, ton père avait remarqué cela. La désaprobation... tu estimais qu’aucun homme n’aurait dû accepter de la laisser vivre cela seul. Un petit rictus fier s’était étiré sur le visage de ton père alors qu’il acquiesçait d’un simple et léger hochement de tête tandis qu’il buvait quelques gorgées de son thé. Elle semblait avoir répondu de manière satisfaisante à ses questions. Néanmoins, un froncement de sourcil survint quand elle vint à lui poser une question... Quant à toi, tu n’avais pu contenir ce petit sourire quand elle vint à évoquer la possibilité d’un autre enfant. L’idée te rendait bien heureux mais les conséquences d’une telle décision te revinrent en pleine figure... Elle était têtue malgré tout...
Ton père prit une petite inspiration en reposant la tasse sur le socle puis sur la table avant d’entremêler ses doigts, posant ses coudes sur ses cuisses, il répondit avec simplicité.
« Votre question n’a rien de déplacé. Il est rare qu’une personne de votre âge se soucie de ce genre de choses. J’apprécie l’attention. Je ne peux me permettre de quitter le sol écossais car les biens familiaux ainsi que les entreprises y siègent. Il s’agit de la responsabilité du chef de famille. Quand je ne serais plus, Ismael devra également revenir vivre en Ecosse pour revendiquer ses droits s’il le désire. »
Une realité dont tu étais bien conscient et tu savais qu’il y avait encore assez de temps de répit... Ton père avait encore une centaine d’année minimum à vivre. Tu n’étais pas malheureux à l’idée de reprendre les terres familiales mais tu n’avais évoqué cela pour éviter d’inquiéter la lycane. Malgré tout, ton père avait une question véritablement déplacée à poser et il allait profiter de celle de la louve pour le faire.
« Puisque nous sommes dans les questions légèrement indiscrètes. Avez-vous l’intention de vous marier ? J’ai bien compris que vous étiez une femme des temps actuelles, fière et indépendante. Je constate aussi que vous n’êtes nullement intéressée par les biens et la richesse de mon fils, néanmoins... Si il est votre désir de fonder une famille plus soudée avec mon fils en ayant un autre enfant. Celui-ci ne doit être fait hors mariage dans le cadre où il arriverait quelque chose à Ismael... Il serait plus confortable de souder votre couple devant Dieu et administrativement parlant. Car le cas échéant... nos traditions familiales nous contraint à léguer la fortune à Abraham et Kyle uniquement. Votre enfant ne sera pas pris en compte et je doute que ce soit ce que souhaite Ismael, je me trompe ? »
Il t’adressait un regard qui en disait long. Le fait est qu’il n’avait pas tort... Tu avais déjà songé au mariage. Néanmoins, tu estimais que cela était peut être un peu trop tôt pour Britanie... Tu adorais qu’elle puisse porter ton nom également... Mais il était évident qu’elle ne le ferait pas et qu’elle ne pouvait se le permettre. Un soupir te gagnait alors que tu prenais la parole à la place de ta louve cette fois.
« La question du mariage n'a pas encore été abordé, Père. Il était évident que je devais te la présenter avant de concevoir d’une union. Au moins pour le respect des traditions mais aussi il fallait que Britanie puisse connaître ma famille. » « J'entends. Mais désormais que c’est chose faite, je m’inquiète pour l’avenir de ton couple. Je me souviens que tu avais énormément trainé avec Amelia avant de l’épouser et regarde le résultat ? Elle ne t’a donné qu’un seul fils en plus de quarante ans de relation. Certes, il s’agissait d’une autre époque. Mais j’ose espérer que maintenant que tu es avec une lycane, votre relation sera bénie par Dieu. »
Ah.... La première remarque sur la supériorité lycane, il fallait que Britanie s’y attende. Tu serrais doucement Wyatt qui avait tenté de t’enlacer. Caressant doucement son dos avant de lui faire reprendre une place plus convenable pour éviter une perte d’équilibre, tu soufflais légèrement et ton père eut un petit sourire.
« Ismael m’a également prévenu que nous ne partagions pas les mêmes points de vue raciaux. Je ne vous ferais donc pas l’affront de converser à ce sujet. Malgré tout, je souhaite avoir votre avis sur ce que je viens d’évoquer. Beaucoup de jeunes femmes actuelles répudient le mariage en estimant que celui-ci est semblable à des chaînes que l’on place aux poignets. Faites vous partie de ces revendicatrices ? »
A cet instant, tu savais que tu ne pouvais te permettre d’intervenir. C’était à Britanie de répondre et pas à toi. Une fois de plus, ton père maniait les mots de sorte à obtenir les informations qu’il désirait et il testait encore la diction de ta louve.
L’interrogatoire du père d’Ismaël ne me mettait pas mal à l’aise, après tout, j’ai été interrogé par l’Ordre ne l’oublions pas. Mais surtout, j’étais sincère dans toutes mes réponses. Je ne cherchais pas à me faire passer pour quelqu’un que je ne suis pas aux yeux de cet homme. Tout ce que je voulais, c’est qu’il me connaisse et qu’il m’accepte comme je suis. Quand bien même il ne m’accepterait pas, cela ne m’empêchera pas de continuer d’aimer Ismaël.
Lorsqu’un petit moment de silence s’installe, je me permets de poser moi aussi des questions. La réponse ne me plaît pas, mais je ne laisse rien paraître sur mon visage. Il est hors de question que le père d’Ismaël ne voit ne serais ce qu’une brèche dans notre couple. Ismaël ne m’avait pas parlé de cela, mais d’un coté nous n’avons encore rien évoqué sur notre avenir. Mais il est clair que je ne viendrais pas vivre en Écosse. Je ne séparerais pas Wyatt de son père et je ne quitterais pas mes amis et ma famille pour les terres Fairfox.
Le père Fairfox se lance alors lui aussi dans des questions indiscrètes vue qu’apparemment le moment y est propice. Je l’écoute alors avec attention. Il était donc question de mariage. Encore une fois, mon visage ne laisse rien paraître. Je continue d’écouter. Mais il est clair que si l’argent doit être donné à Kyle et le frère de mon mâle, je n’y vois aucun inconvénient. Quoiqu’il arrive, je subviendrais aux besoins de mes enfants sans aucune aide et encore moins financière. J’allais donc répondre que le mariage n’était pas d’actualité et qu’il était hors de question que je me marie pour ce genre de chose. Mais Ismaël a déjà pris la parole. J’écoute donc l’échange entre les deux Lycans. Je ne suis pas surprise des paroles du père sur les Lycans. Ismaël a accepté mon ouverture d’esprit. Je doute que son père lui l’accepte alors je vais faire comme-ci je n’en avais rien à faire. Mais quand il parle de fils… Mes yeux commencent doucement à s’assombrir. Et si je décidais d’avoir une fille ? D’ailleurs, c’est ce que je souhaite. J’ai un fils et je dois avouer que si je devais refaire un enfant, j’aimerais une fille.
Quant à Dieu, je ne suis pas croyante, je suis Athée. Si je dois me faire bénir, c’est seulement si Ismaël insiste, mais dans mes souhaits, j’aimerais juste la mairie et un repas entre amis. Surtout qu’il serait hors de question que je me marie sans ma famille. Donc si vraiment, je dois passer par une église, ça sera ici pour faire plaisir à Ismaël, mais la Mairie sera avec mes parents.
Le père d’Ismaël prend alors à nouveau la parole, mais c’est à moi qu’il s’adresse. Je l’écoute et je suis surprise de voir que mon Lycan à déjà parler de moi et de mes idée éthique. Il veut une réponse, il va en avoir une.
« Je n’ai rien contre le mariage monsieur Fairfox, tant qu’il est fait par amour et non par argent. Je n’épouserai pas votre fils si c’est pour le confort de mes enfants. Et je dis bien mes…Car peut importe combien d’enfant, j’aurais avec Ismaël, Wyatt est aussi son fils même s’ils n’ont pas le même sang. Deuxièmement, je ne suis pas religieuse… Je peux accepter un mariage religieux ici pour vous, mais l’administratif sera dans ce cas-là en Amérique avec mes parents…Et mes amis. Car je doute que vous ailliez l'envie d’avoir des surnaturel de toute sorte ici »
Je bois une dernière gorgée et j’ajoute.
« Quant à vous donner un petit-fils… Sachez que je préfère une fille, si la nature m’écoute ça sera le cas et je suis désolée pour elle, elle n’aura pas les mêmes droits que son frère Kyle si je comprends bien. »
J’affiche un petit sourire et j’hausse les épaules en terminant ma réponse.
« Loin de moi l’envie de vous agacer monsieur, mais j’aime votre fils, pas ses biens… Donc si ce que vous voulez, c’est un petit-fils et un mariage pour protéger vos biens, il serait sûrement mieux que vous invitiez votre autre fils à se marier… Ou bien, il va falloir attendre qu’Ismaël ne veuille plus de moi et me repousse car je ne me marirais que par amour. Sur ceux… J’adorerais avoir une nouvelle tasse de thé, il est très bon et je vais devoir vous abandonner quelques minutes pour changer mon fils et l’allonger, le voyage a été long et le décalage horaire le fatigue. »
Wyatt commençait en effet à faire son nid contre Ismaël. Je me lève alors poliment et je m’incline face au père. Soit Ismaël m’accompagne, soit il va devoir me faire escorter, car je vais me perdre ici moi.
La question du mariage... Certes, tu y avais songé. Ton désir d’officialiser pleinement ta relation avec la louve était sincère. Bien sûr, étant de la vieille école, il te semblait plus que normal de lui proposer de devenir ta femme mais... Tu savais également que cela n’était pas évident et surtout, tu voulais respecter l’ouverture d’esprit de Britanie. Après tout, elle était bien plus moderne que toi, il était donc nécessaire de t’adapter en conséquence. Intérieurement, tu savais que ton père allait drastiquement insister sur cela. Néanmoins... Le début des paroles de la lycane te fit plaisir malgré tout. Il était clair qu’elle mettait un point d’honneur sur le fait que tu n’allais pas le faire par obligation mais bien par désir. Appuyant sur ce fait, elle se permit aussi d’ajouter quelque chose qui fit tiquer ton père. Le fait que si tu devais avoir un enfant avec elle, elle préférait qu’il s’agisse d’une fille. Pour ta part... c’était le cas aussi. Tu ne voulais pas d’un deuxième garçon. Evidemment, tu n’eus vraiment le temps de répondre puisque ton père vint à glousser d’amusement, bien que ses yeux laissaient entrevoir le trouble qu’il avait pu ressentir face à ces propos.
« Si je vous ai offensé en sous-entendant une chose pareille, sachez que ce n’était nullement mon intention. Mon fils est libre de faire ce qu’il lui plait et j’entends vos dires, ma chère. Je vais demander à Laurence de nous préparer davantage de thé.»
Se levant, il prit la peine de sortir de la salle en premier pour aller chercher directement un domestique. Pour ta part, tu venais à te lever également alors que tu tenais toujours le petite d’une main, tu venais à prendre la main de la louve pour la guider directement dans les différentes ailes de la demeure. Marchant un peu, elle pouvait clairement voir que la famille FAIRFOX était très fortunée mais aussi ancienne. Une fois dans tes appartements, tu ouvrais la porte. Les bagages y étaient déjà et le tout avait été rangé comme il faut, hormis pour les affaires du petit car ils avaient le choix à Britanie de les ranger comme elle le souhaitait. Un petit soupir s’échappait de tes lippes alors que tu décidais de commencer à changer Wyatt, non sans avoir déposé un baiser sur le front de ta louve avant toute chose.
« Tu as été parfaite, sache le. »
Ces quelques mots prononcés, tu terminais de changer la couche du petit avant de commencer à le bercer. Avec une couche propre, il était plus facile de somnoler. Alors qu’il commençait à s’endormir, tu t’approchais d’un petit lit pour bébé qui avait été mis à disposition pour que Wyatt puisse être également confortablement installé.
« Je n’ai presque pas parlé, je le sais. Mais ce n’était pas pour te jeter en pâture. Au contraire, je voulais démontrer à mon père que la femme que j’aime, est une louve déterminée qui sait ce qu’elle désire. »
Tu t’approchais d’elle en venant finalement la serrer dans tes bras après avoir pris le soin de te nettoyer les mains avec une lingette, puis tu glissais ta main sur son bas dos avant de murmurer doucement à son oreille comme s’il s’agissait d’une douce confidence.
« Et... quitte à choisir... Si nous devions avoir un enfant.. Je préférerais également avoir une fille. Et qu’il le veuille ou non, elle aura les mêmes droits. Wyatt également. Même s’il n’est pas mon fils biologique, je le considère comme tel. »
La serrant doucement contre toi, tu venais à lui laisser un peu d’espace vital après avoir déposé un baiser sur ses lippes féminines. Soufflant légèrement, tu entendis la petite clochette qui indiquait que le thé était surement prêt. Il fallait donc y retourner. Néanmoins, tu venais finalement à ajouter.
« Je ne vais pas te mentir que te voir malmener mon père avec ta douce répartie, cela me plait beaucoup. »
Un petit gloussement d’amusement alors que tu regardais Wyatt qui semblait bel et bien avoir succombé aux affres du sommeil. Tu réfléchissais quelques secondes avant de murmurer doucement à ta bien aimée.
« Je peux mander une nourrice pour qu’elle le surveille pendant que nous terminons notre conversation avec mon père ou tu préfères que je le reprenne avec moi ? »
Certes, j’étais sincère dans tout ce que je disais au patriarche de la famille Fairfox. Mais je me devais d’employer des mots choisis et des tournure de phrase pacifiste afin de ne pas pousser ce vieil homme dans ses retranchements et qu’il se mette en position d’attaque. C’était un exercice épuisant pour moi, mais je tenais bon pour Ismaël. Le simple fait qu’il ai voulu me présenter à sa famille signifiait que je n’étais pas juste une passade. J’étais bien plus que cela. Apparemment, mes mots avaient été entendus, car Monsieur Fairfox s’excuse s’il m’a offensé. Je n’aurais jamais pensé que ce Lycan pouvait s’excuser au pré d’une femme et encore moins de sa potentiel belle fille.
Ismaël et moi, nous nous levons pour aller nous occuper de Wyatt. Je suis soulagée de voir que mon compagnon veuille venir, je ne risque donc pas de me perdre. J’offre un nouveau sourire à mon futur beau-père et je suis Ismaël. Je reste silencieuse sur le chemin, car j’observe les lieux avec admiration. Je ne me vois pas vivre ici, mais je dois avouer que c’est joli et reposant. Une fois dans les appartements d’Ismaël, je me dirige vers le sac à langer, mais tu es vite stoppé par les lèvres d’Ismaël sur ton front. Tu rougis un peu et tu acceptes le compliment tout en laissant Ismaël jouer le rôle de père qui veut changer son fils. Tu en profites pour t’asseoir en murmurant. « J’ai été sincère surtout. Mais tu vas me devoir des explications monsieur Fairfox »
Aucune méchanceté da ns ma voix, au contraire, c’était de la taquinerie, mais il est clair qu’il allait devoir me parler de ces choses familiales qu’il a hormis de me dire. Si un jour, il doit venir vivre ici, j’aimerais le savoir, car je n’ai pas prévu d’abandonner Los Angeles.
Je soupire afin de me vider la tête et de profiter pour ne plus faire attention à mes mots. Ismaël commence alors à bercer Wyatt vue qu’il a finis de le changer et il me confie qu’il est conscient qu’il n’avait pas beaucoup parlé. Je souris doucement à ses mots et je tourne la tête vers lui en lui lançant mon petit regard fière. Wyatt était maintenant posé dans son petit lit et il ne mit pas longtemps à s’endormir. Je suis alors Ismaël du regard jusqu’à ce qu’il s’assoie à côté de moi et je l’écoute me parler. Je sens alors sa main dans le bas de mon dos et j’apprends qu’Ismaël désire lui aussi une fille. J’en suis la première surprise et doucement, je pose mes lèvres sur sa joue en guise de réponse. Surtout concernant le sujet Wyatt. J’étais touché qu’Ismaël l’adopte. Je sais que tous les Lycans ne font pas cela, le côté loup des hommes est souvent contre ce genre de chose et pourtant Ismaël lui malgré son rang d’Alpha est prés à endosser le rôle de père. Je me blottis dans les bras d’Ismaël quelques secondes, je profite d’un tendre baiser alors que la clochette retentis. Le thé…Bien sûr, je ‘l’avais déjà oublié. Je me levé avec lui et je ricane à sa phrase. Ça va je malmené pas son père, disons que j’arrive à le recaler tout en étant aimable et bienveillante. Je lance ensuite un regard vers le lit de Wyatt et à la question d’Ismaël, je réponds en prenant dans le sac à langer un boîtier blanc que je vais poser à côté du petit.
« J’ai prévu le babyphone »
Une caméra que je contrôle avec mon smartphone et la 5g . Une révolution ce petit bijoux. Je prends ensuite le chemin de la sorti avec Ismaël, mais avant qu’il n’ouvre la porte, j’use de ma force pour le plaquer au mur en souriant.
« Par contre… Je suis sage, je suis gentille, j’ai droit à un cadeau. »
Nous ne sommes plus dans la chambre, mais dans une sorte de hall qui appartient encore à Ismaël. Mon téléphone dans la main, j’écrase mon corps contre celui d’Ismaël et doucement, je vais baiser avec envie son cou, sa clavicule, puis je remonte sur sa mâchoire et tel un petit démon, je lui offre le baiser le plus enivrant possible afin de faire réagir ses bas instincts. Et lorsque j’y arrive, je me recule en souriant alors que la clochette sonne une deuxième fois.
« Je te laisse supporter ta frustration pendant que je malmène ton gentil papa. »
Je quitte ensuite les appartements d’Ismaël, une sorte de sécurité pour être sûr que ses bas instincts ne me piégé pas dans son territoire. Amusé, j’attends qu’il me suive, puis je travers la demeure à ses côtés et je reprends mon sérieux. Je dis alors.
« Mael… Je dois te dire un truc… »
Je me stop et je profite des quelques secondes qu’il nous reste seul et j’annonce à Ismaël.
« Je ne sais pas trop comment te le dire, et comme c’est ma décision, je me dis qu y a pas besoin d’épiloguer dessus pendant une heure. »
Je me doute qu’il veuille savoir alors je lui annonce doucement.
« Je raccroche mes plumes… Je me refuse à risquer de finir loin de Wyatt »
Un code qu’il comprendra vite et je voulais aussi qu’il comprenne que si je faisais cela, c’était pour Wyatt. Certes, je le fais aussi pour mes proches, mais je suis bien trop indépendante et fière pour avouer que je le fais aussi pour Ismaël et moi… Pour avoir la paix si un jour les secrets explosent.
La silhouette du père d’Ismaël apparaît au loin. Il est temps de finir la discussion avec beau papa et…D’attaquer la suite du séjour.
La sincérité... Voilà un fait que tu devais désormais d’appliquer et que tu t’étais même jurée de respecter au sein de ton couple. Ta louve méritait ta franchise et ta pure honnêteté. Après tout... si prochainement, tu désirais l’épouser -ce qui était le cas-, il te fallait être totalement transparent avec elle et même si cela ne pouvait pas forcément apporter qu’un ciel sans nuage. La vie d’un couple pouvait connaître des hauts et des bas, des moments de complicités comme des disputes. C’était avec cette maturité-ci que tu pouvais donc anticiper les quelques futurs événements. Dans le fond, tu savais que Britanie n’était pas à l’aise avec ton père. Amelia ne l’a jamais été, ta propre mère en voyant son vrai visage après le mariage avait également eu beaucoup de mal à accepter certains points... Mais à la différence que tu avais vieilli, tu t’étais endurci et surtout, tu avais gagné en force... Même si ton père était un vieux lycan, il avait perdu plus de la moitié de ses capacités guerrières et athlétiques. Donc... Si jamais il avait, ne serait-ce qu’un geste semi-déplacé, tu avais la possibilité et tu détruirais cette idée avant même qu’il ne la mette à exécution. Personne ne touchera à ta louve et Wyatt. Ceci était clair comme de l’eau de roche dans ton esprit.
Comme tu t’y attendais, elle vint à te taquiner sur le fait que tu lui devais des explications. Hm... était-il sain de lui avouer que tu avais fait une sorte de déni ? Qu’auparavant, tu ne te sentais absolument pas digne de pouvoir reprendre les affaires familiales ou que tu n’avais juste pas envie de t’enfermer là dedans ? L’une des raisons pour laquelle, tu avais laissé le silence planer sur la question... A la place, tu te contentais d’acquiescer en lui souriant d’un rictus tendre.
« Oui, nous en discuterons à tête reposée et quand nous serons plus tranquille, si ça te convient. »
Pas besoin de hâter le sujet, il y avait encore le décalage horaire à supporter, des discussions à avoir avec ton père. Le moment n’était pas bien choisi pour évoquer tes doutes sur la question. Ainsi, tu en avais profité pour changer le petit, il dormait déjà comme une petite loutre dans son berceau. Après un instant de douceur et de calme avec ta lycane, tu l’avais serré doucement en la blottissant contre toi. Mais le devoir appelait et quand elle sortit le babyphone, tu pris un air impressionné en souriant, elle pensait vraiment à tout. Tu lui fis d’ailleurs cette douce remarque en te dirigeant finalement vers la porte. Néanmoins, tu n’eus le temps de dire “ouf” qu’elle te plaquait contre le mur en dehors de la chambre. Oh. Pour le coup, tu ne t’y attendais pas vraiment. Sans doutes avais-tu anticipé un câlin, une douce étreinte avant de repartir au “procès” mais pas à l’exigence d’une récompense. La voilà qui se pressait contre toi et qui enfouissait son visage dans ton cou. Etais-tu sûre de t’être entiché d’une lycane ? Car à cet instant, tu pouvais presque reconnaître le comportement d’une démone. Elle était en train de t’aguicher, de faire monter la température de ton corps. Eh bien...le baiser des plus langoureux qui suivit, éveillait tes sens à une vitesse déconcertante... Tu sentais un “inconfort” bien ciblé et une étroitesse se faire sentir jusqu’à ce que la clochette sonne une deuxième fois. Un petit grognement de frustration s’échappait de tes lippes alors que tu avais bien envie de l’attraper pour lui apprendre qu’il ne vaut pas mieux te frustrer dans tes propres appartements mais elle s’échappait avant, hors de ta portée... Contraint de la suivre, tu soufflais légèrement en replaçant tes attributs de sorte à tenter de camoufler les vestiges de son sadisme. Prenant sur toi pour ne pas lui faire sa petite affaire sur le bord de cette magnifique commode Louis XIV, tu fronçais les sourcils quand elle prit un air plus sérieux. Arrêtant de marcher pour la dévisager, tu inclinais la tête. Oh... ça ne sentait pas bon. Et pourtant... elle fit l’annonce, elle raccrochait ses plumes. Le message était clair, tu avais très bien compris de quoi il s’agissait.
« Je vois... »
Alors même que tu t’apprêtais à prolonger la conversation, tu sentis l’odeur de ton père. Hm... Tu n’allais pas pouvoir argumenter sur la question, ainsi tu soupirais intérieurement avant de poser ta main sur sa hanche pour la tirer contre toi légèrement et l’inviter à continuer de marcher. Murmurant doucement.
« Nous en reparlerons plus amplement tout à l’heure. »
Signe que tu avais pris en compte ses paroles et que tu avais bien l’intention de comprendre plus en détail cette décision. Après tout, la Résistance comptait beaucoup pour ta louve. Elle n’avait pas dû prendre cette décision à la légère. Une fois de nouveau dans le salon des invités, tu t’installais avec la lycane à tes côtés, le thé avait été servi et disposé sur la table. Ton père s’asseyait sur son fauteuil en joignant ses mains. Te dévisageant longuement puis finalement, il posait les yeux sur Britanie. Ton père ne put s’empêcher de te demander avec un brin d’amusement.
« Je suppose que tu as prévu de faire visiter notre pays à ta femme ? » « Oui, j’avais l’intention de l’emmener à Edimbourg et aussi lui montrer toute la forêt qui entoure notre demeure. » « Parfait. J’aurais toutefois une question que je juge essentielle pour le bon déroulement de votre séjour, ici. Britanie. Avez-vous un régime particulier ? Des choses que vous ne voulez pas manger ? Mais aussi... J’ai prévu une petite réception demain soir, je ne vous contrains pas à y participer mais... vous seriez évidemment la bienvenue. Dois-je vous compter dans les participants ? »
Il était rare que ton père demande l’avis d’une personne sans l’imposer. Pour ta part, tu savais que tu allais être fortement intimé à participer mais si ta louve refusait d’y aller, tu ne daignerais pas t’y rendre non plus. Tu te décidais toutefois à le dire sans aucune honte.
« Si tu n’en as pas envie, nous nous absenterons et irons au restaurant au village pendant la soirée, comme ça nous éviterons de rester enfermés dans mes appartements. Qu’en penses-tu ? »
Autant lui proposer une alternative où elle pourrait avoir le choix. Ton père était assez surpris que tu le dises directement mais il était bien curieux de la réponse de ta louve.
J’étais fière ? Bien sûr. Si y a bien une chose que j’adore, c’est être désiré par Ismaël. Et là clairement j’avais tout fait pour réveiller les envies en lui et je m’en suis vite rendu compte lorsque mon corps a senti une certaine raideur contre mon bassin, mais le plus drôle fut quand la clochette a sonné une deuxième fois et qu’Ismaël s’est mis à grogner. J’avais donc réussi à frustrer le grand Alpha enragé et je crois que j’ai bien fait de vite filer de son territoire, car je doute que la clochette de son père ne le calme s’il avait réussi à mettre la main sur moi. Amusée, je marche à ses côtés dans la demeure avec un petit air fière.
Et puisque nous devions retourner au pré de papa Fairfox, j’en profite durant le trajet pour annoncer à Ismaël la décision que j’avais prise. Je ne savais pas trop quand nous aurons un moment à nous et j’avais besoin de me délaisser de cette nouvelle. Il m’écoute et je sais qu’il va vouloir en parler. Mais ma décision est prise alors quand ça sera le moment, je ne pourrais que lui expliquer pourquoi j’ai fait ce choix. Il passe alors sa main sur ma hanche et me rapproche de lui afin de reprendre la marche et il me confie que nous en parlerons plus tard.
Rapidement, je reprends place dans le divan du salon des invités. Je prends ma tasse de thé pour en boire une gorgée alors que la patriarche s’adresse à Ismaël. J’allais donc découvrir la foret du coin et la capitale du pays. J’étais ravi, je n’ai pas beaucoup voyagé, je n’ai même jamais quitté Los Angeles. Alors découvrir Edimbourg était un plaisir. Surtout si nous ne sommes que tous les trois. Un voyage en famille en somme.
Je bois une gorgée de thé quand on s’adresse à moi. Je repose la tasse sur sa coupelle sur mes jambes et je réponds.
« Je mange de tout Monsieur Fairfox »
Je semblais très à l’aise devant lui. Peut-être que je commençais à m’habituer. Puis il me parle d’un réception. Je tourne la tête vers Ismaël afin de voir ce qu’il voudrait lui et c’est là qu’il me parle de restaurant. Je souris doucement au Lycan , puis je regarde le père d’Ismaël. Je réponds alors en souriant comme à mon habitude.
« Je me rangerais au choix d’Ismaël. Merci pour l’invitation. Mais si votre fils préfère que nous allions dîner dehors, je me rangerai donc à ses côtés. »
Ça fait un peu femme soumise ? Tant pis. Je n’ai pas spécialement envie d’aller à cette réception, et si Ismaël n’en a pas envie non plus alors ça m’arrange. Je croise une jambe avec élégance et je bois une nouvelle gorgée de thé. Je continue de discuter avec mon futur beau-père, j’écoute aussi les discussions entre eux. Puis vint le repas. Le dîner se passe de façon très cordiale. Apparemment, le patriarche n’a aucun souci avec moi et je fais bonne impression. Tant mieux, car pour Ismaël, je n’avais pas envie qu’il y soit une guerre civile dans le manoir. Certes certains mots du père me déplaisaient, mais je savais répondre avec diplomatie tout en montrant que je n’étais pas d’accord.
Une fois le repas fini, nous prime congé avec Ismaël pour retourner dans ses appartements. Une fois seul, je vais voir si Wyatt dort bien, puis je reviens dans le petit salon des appartements de mon Lycan et je retire mes chaussures en gémissant de soulagement.
« Enfin la fin de cette torture plantaire… Je crois que je vais avoir des ampoules demain avec ces chaussures. »
Prenant en considération ce que lui disait ta louve. Ton père faisait effectivement un effort de son côté, il savait que si tu estimais que le lieu n’était pas assez sain pour Britanie, tu pouvais décider de partir. Après tout, tu n’avais pas pris cette initiative à l’époque avec Amélia car tu n’étais pas aussi déterminée et sûr de toi à l’époque... Ou bien ta piété filiale était sans doute moins grande qu’à tes jeunes années... L’un comme l’autre, tu avais laissé entrevoir dans ton regard qu’il y avait certaines choses que tu ne laisserais pas passer. Ton père n’avait besoin d’être prévenu à ce sujet, ton regard en disait suffisamment long, du moins... c’était ce que tu avais estimé. Quand elle évoqua le fait qu’elle mangeait de tout, il acquiesçait donc avec un faible sourire puis... quand elle répondit qu’il se rangeait de ton côté, tu fis mine de réfléchir tandis que les iris de ton paternel se posait sur toi. Hm... Clairement, tu n’avais pas envie d’y aller. Après tout... ton but de ce voyage était de faire découvrir les environs à ta bien aimée, pas de te confondre dans la masse aristocratique pour satisfaire des envies futiles de sociabilisation mondaine. De ce fait, tu répondis simplement en adressant un sourire calme à ton père.
« Ce repas n’était pas prévu donc... Je souhaite que l’on respecte le programme que j’avais prévu avec Britanie. Peut être une autre fois mais demain soir, nous avions quelque chose d’autre de prévu. » « Très bien, ce sera donc pour une prochaine occasion. La réception se terminera aux alentours de minuit. Si vous ne souhaitez pas être incommodés à votre retour, passez par l’aile Est de la demeure plutôt que l’entrée principale. » « Oui comme à l’époque où je faisais le mur. »
Avais-tu répondu avec un brin d’amusement tandis que ton père avait un faux regard de reproche. Ah... l’époque de l’insouciance où tu n’avais pas encore d’épouse, ni d’enfant... Une époque bien révolue. Mais tu ne la regrettais pas plus que cela, il y avait un temps à la jeunesse et un autre à la maturité. De ce fait, tu étais bien heureux. Ceci étant dit, tu laissais ta bien aimée converser avec ton père. Celui-ci posait des questions assez calmes et plutôt informatives, rien d’outrancier pour le moment et il allait certainement se cantonner à ça. Tu en profitais aussi pour discuter avec lui, il évoquait des souvenirs de l’époque où tu étais encore un jeune loup. Ainsi la lycane put avoir quelques petites anecdotes sur le fait que tu étais... un véritable petit con à l’époque. Oui, il fallait le dire... Tu buvais, tu te battais, tu courrais le jupon... Oui ce n’était pas une période très glorieuse de ton existence mais tout le monde était passé par là, n’est ce pas ?
Après cette discussion terminée, le repas s’enchaina. Jusque là, encore de la cordialité et aucune aversion. Ce n’était pas plus mal pour le coup. Un petit soupir de soulagement s’échappait de tes lippes une fois sortie de la grande salle et bien installé dans le petit salon de tes appartements, tu t’affalais sur le canapé en tapotant la place à côté de toi.
« Viens là. »
Une fois qu’elle fut installée, tu prenais ses mollets pour les placer sur tes cuisses puis tu commençais à lui masser les pieds. Effectivement pour avoir porté des talonnettes à l’époque où celles-ci étaient encore à la mode, tu savais à quel point c’était désagréable. Ainsi, tu lui offrais ce petit message en évitant les zones où elle aurait potentiellement des ampoules.
« J'avais presque oublié à quel point la nourriture chez mon père est bourrative... Je pense me lever aux aurores pour aller courir un peu. Tu voudras m’accompagner ou tu souhaites faire une grasse matinée ? »
Une autre proposition afin de pimenter un peu la journée. Tandis que tu continuais de soulager ses pauvres petons, tu te souvins de la conversation plus tôt. Wyatt dormait encore et l’aile était “déserte”, personne ne pouvait entendre ce qui se disait dans la pièce donc, tu en profitais pour lui demander.
« Donc... Tu as pris la décision de raccrocher ? Est-ce que c’est par rapport à ce qu’il s’est passé au Q.G ? Ou c’est à cause de ton interrogatoire ? »
A vrai dire, tu pensais qu’il s’agissait plutôt d’une accumulation mais tu préférais lui demander directement plutôt que de faire des conclusions hâtives. Après tout, il y avait bien une raison claire à cette prise de décision. Surtout en prenant en considération à quel point, elle était attachée au rôle qu’elle avait au sein de la Résistance.
Le repas c’était très bien passé et même si le patriarche à voulus au début m’agacer, je pense avoir eu le bon comportement. Cet homme n’est pas le genre à se faire marcher dessus, alors il est inutile de vouloir se montrer plus forte que lui. Surtout qu’il est plus âgé et de pars mon éducation, je lui dois le respect. Je pense aussi qu’Ismaël y est pour quelque chose. J’ai bien vue leurs échanges de regards par moment. Le père avait il peur que son fils décide d’écourter le séjour ? Car je doute qu’Ismaël soit le genre à se ruer sur son père s’il me manque de respect. Bref une fois dans l’aile d’Ismaël, je retire vite mes chaussure et je m’avachie dans le canapé et je tourne la tête vers Ismaël quand il prend doucement mon mollet pour le poser sur sa jambe. Mon dieux ! un massage. Ce Lycan sait comment me séduire. Je m’allonge donc sur le divan, la tête sur l’accoudoir et je soupir de bien être quand il commence à me masser le pied. Rapidement il arrive à soulager la lourdeur de mes plantes de pieds et je le bénie intérieurement même si je ne suis pas un ange.
Je ferme les yeux quelques secondes afin de décompresser un peu. J’allais donc esquiver la réception Fairfox pour aller diner tranquillement avec mon mâle et mon fils à l’extérieur. J’ai déjà hâte. Ismaël me parle alors d’un footing. Je glousse un peu et je réponds.
« Grasse matinée non, tu as déjà oublié que Wyatt émerge à sept heure du matin ? Je serais bien venue courir, mais je préfère m’occuper de Wyatt. Pas que je n’aime pas le fait de prendre une nounou ici mais il a ses habitudes. Et puis je ne connais pas trop les nounous du coin. Mais je serais ravis de partager la douche d’après footing avec toi »
Je ferma nouveau les yeux pour me détendre encore plus. Jusqu’à ce que le Lycan me parle de ma décision. J’ouvre les yeux pour fixer le plafond et je réfléchis quelque secondes. Puis je réponds.
« Je raccroche juste mon rôle de chef. Ce qu’il y a eu au QG n’a pas trop eu de lien. C’est de ma faute je n’aurais jamais dû ramener Wyatt là-bas même pour cinq minutes. Non j’ai décidé de raccrocher à cause de l’Ordre et… d’Ezekiel »
Je laisse planer un peu le silence puis je me redresse en retirant mon pied de sur Isma. Je me tourne et cette fois c’est ma tête que je pose sur ses jambes. Puis je reprends la parole.
« Avant mon interrogatoire, Ezekiel est venu me voir. Il voulais abandonner ses responsabilité pour préserver sa compagne. Sur le coup je n’ai pas trop compris. Puisque toi et moi ne fonctionnons pas comme ça. Jamais je ne quitterais mon groupe pour toi, tout comme jamais tu n’abandonnerais ta meute pour moi. Et il y a eu l’Ordre. C’est là que j’ai compris. Lorsque je prend mon costume, j’abandonne ma vie. J’oublie Wyatt pour ne pas être influencé, je t’oublie et j’oublie mes proches. Quand Kane m’a interrogé, je me suis dit que s’il avait eu une preuve contre moi, je partais en prison. Sans avoir dit à mon fils que je l’aimais, sans t’avoir dit à toi que je t’aimais. C’est là que j’ai compris Ezekiel »
J’admire le Lycan vue d’en bas et j’ajoute.
« Avant je n’avais pas peur de la prison. Je n’avais rien à perdre. Mais maintenant, j’ai trop de gens qui compte sur moi. Voila pourquoi je raccroche. Je ne veux pas que Wyatt grandisse sans sa mère. Je ne veux pas que Nolan abandonne son fils car il estimera que tu es plus mature pour t’occuper de Wyatt et … Je ne veux pas que tu te retrouve seul à gérer ta vie, ta meute et mon fils…Ou plutôt notre fils car de ce que j’ai compris tu l’as adopté dans ton cœur depuis le début »
Je lève la main et doucement je caresse sa mâchoire en souriant. Je clôture alors.
« Et enseigner me manque. Je veux reprendre à temps pleins. L’école a déjà une place pour moi avec les enfants de huit et neuf ans »
Un massage, quelque chose qui pouvait paraître insignifiant, mais qui apportait un bien-être satisfaisant. Tu avais pu le constater quand ta louve avait pris la peine de te masser le dos pendant votre week-end en amoureux. De ce fait, tu t’étais dit que cela allait aussi lui faire un bien fou surtout si ses pauvres pieds étaient endoloris. Alors que tu massais la plante de ses pieds, tu faisais attention à la pression de chaque mouvement pour éviter de lui faire mal. Après tout, tu avais une sacrée force... Autant que le moment reste agréable pour ta louve. Après avoir évoqué ton désir d’aller faire un footing le lendemain matin pour pouvoir garder la forme, tu eus un petit sourire entendu quand elle évoquait la potentielle douche. Oh... tu ne connaissais que trop bien ces “douches” mais cela ne te dérangerait pas. Au contraire même. L’avantage de tes appartements était qu’ils étaient très bien insonorisés. Et puis... niveau pudeur dans ta demeure de jeunesse... Tu n’en avais pas des masses... Tu te souvenais qu’à l’époque où les murs n’étaient pas encore trop épais avant les travaux et quand tu vivais avec Amélia... Elle adorait crier pour gêner les domestiques. Ce petit souvenir te fit légèrement rire en imaginant Britanie dans une posture similaire. C’était assez amusant sur le coup.
Ainsi, tu avais acquiescé en lui disant que tu irais la chercher en rentrant de ta promenade de santé. Puis tu vins finalement à lui parler de la conversation que tu n’avais pu finir avec elle. Tes sourcils se froncèrent en la voyant se redresser pour désormais poser sa tête sur ta cuisse. Tu attrapais une lingette pour te laver les mains puis tu glissais tes doigts dans sa chevelure, massant délicatement son crâne, tu voyais qu’elle était soucieuse... Elle avait évoqué que c’était à la fois à cause de l’Ordre, mais aussi de son ami emplumé. Demeurant attentif à ses propos, tu restais à l’écoute et continuais de masser son crâne. Ainsi, elle expliquait la raison de son choix... Certes, tu comprenais sa décision et il était clair que maintenant qu’elle avait Wyatt... Il était complexe de vivre dans la dangerosité... L’arrestation l’avait en quelque sorte atteinte et tu t’en étais douté. Dans un sens, c’était une crainte légitime. De ce fait, tu venais à hocher doucement la tête avant de soupirer doucement.
« Effectivement... Je comprends mieux la raison de ta prise de décision. Si c’est ce que tu désires, je te soutiens dans ton choix. Après tout... Ça ne va pas changer la vision que j’ai de toi. Tu resteras cette femme qui m’a plu pour son indépendance et sa débrouillardise. »
Non, tu n’allais pas chercher à la faire changer d’avis ou même lui faire comprendre qu’elle était capable de faire la part des choses. Elle avait pleinement le droit d’arrêter et c’était même une décision purement logique et réfléchie. Il n’y avait aucune raison pour toi de tenter de la dissuader, de plus... Cela ne changeait absolument rien de la femme forte qu’elle était. Ce côté très protecteur envers son fils... C’était quelque chose qui te plaisait beaucoup et que tu partageais avec elle. Un petit sourire s’étirant sur tes lippes alors que tu ajoutais avec un certain calme.
« Oui, dans un sens... Je l’ai toujours considéré comme mon fils. Même si je me gardais de faire la moindre remarque pour éviter les scènes de ménage. Il est une partie de toi donc... je veux m’assurer de son bonheur comme s’il était également une partie de moi. Certes, je ne vais pas m’octroyer la place de Nolan, mais je veux contribuer à son bonheur, à notre bonheur à tous les trois. »
Déposant finalement un petit baiser sur le front de ta louve, tu eus un petit rictus en l’imaginant reprendre le travail à temps plein. Il était vrai qu’elle demeurait une institutrice de talent. Une idée te vint à l’esprit et tu te sentis presque obligée de lui partager.
« Je pense que le plus amusant serait que tu sois également l’institutrice de ton fils quand il rentrera à la maternelle, ce serait assez divertissant non ? Et puis... Il ne pourrait pas vraiment faire de bêtise sans que tu ne sois au courant. »
Tu imaginais déjà les commérages entre institutrices sur le comportement de Wyatt. Et surtout... Tu avais même une petite vision qui pourrait rendre jalouse ta bien-aimée, tu vins donc à lui partager pour tenter de changer de sujet.
« Je serais curieux de voir la réaction de tes collègues si je venais à chercher Wyatt, ou que Nolan s’y rende également... Tu feras des jalouses. Deux beaux loups venant chercher ton fils... »
Les femmes pouvaient être cruelles entre elles et ça... Tu le savais très bien. Mais jouer sur cette petite corde, c’était amusant. Malgré tout... Tu te souvenais encore de la façon dont certaines assistantes maternelles avaient tenté de te draguer quand tu venais chercher le petit... On te considérait assurément comme un membre de la famille plus qu’autre chose.
Il était temps de parler de choses sérieuses. J’avais donc inversé le sens de ma place. Remplaçant mes pieds par ma tête afin d’être plus proche d’Ismaël, je me lance dans les explications. J’explique alors au Lycans les raisons de mon abandon. Non pas pour lui, ni pour ma sécurité. Non pour préserver mon fils. Surtout que je sais que je peux être utile sous un aigle. Le statut de Corbeau reste surtout administratif si on ajoute aussi quelques ordres. Mais en général, je fais tout voter avec les renards. Alors ma vie ne va pas trop changer. Au contraire, je vais même avoir plus de temps vue que je vais abandonner la paperasse et pouvoir profiter du temps que je gagne dessus.
Ismaël prend alors la parole et accepte ma décision. De toute façon, il sait très bien que même s’il ne l’acceptait pas cela ne changerais rien. J’ai toujours été indépendante. C’est d’ailleurs ce qui lui plaît chez moi. Je suis quand même heureuse de voir que sa vision de moi ne changera pas. Je prends certes moins de risque juridique en tant qu’Aigle, car le corbeau nous protège. Mais physiquement, je prends bien plus de risque dans ce combat et il le sait. Il me parle ensuite de son attachement pour Wyatt. Je souris tendrement en le regardant d’en bas. Je sais qu’il n’ose pas intervenir sur certains sujets pour éviter les scènes de ménage. Et je sais aussi de quoi il parle. Il n’accepte pas que Grenat soit la marraine de Wyatt, il n’accepte pas que je veuille que mon fils soit tolèrent envers les autres races. Je sais que cela sera toujours le point noir dans notre couple, mais vue tout ce qu’il y autour, je ne me fais pas de soucis. Ce n’est pas ça qui nuira à notre amour. Je ferme les yeux quand il pose ses lèvres sur mon front me rassurant encore sur ce point. Puis il rebondit sur ma reprise de travail.
Je ricane et je réponds doucement.
« Je n’enseigne pas aux maternelles. ET quand il sera dans le niveau où j’enseigne, je refuserais de l’avoir. Il faut qu’il vive sa vie sans maman derrière. »
Le Lycan me parle ensuite d’une image qui me fait sourire. Je réponds alors.
« Tant qu’elles ne bavent que sur Nolan ça me va. Toi tu es à moi »
Je poke alors sa joue avec le bout de mon doigts et j’ajoute amusée.
« Ne fais pas trop le malin, je suis déjà la maman la plus sexy de l’école. Moi aussi, j’ai des hommes qui bavent sur mon chemin. »
Réplique inutile, car on sait tous qu’Ismaël n’est pas jaloux. Territorial certes, mais tout le monde connaît mon caractère donc personne n’osera jamais venir me draguer. D’ailleurs, je me redresse et cette fois, je monte sur lui, assise à califourchon et je pose mes deux mains de chaque côté de son visage. Je le fixe de mes yeux ronds et doucement, je me penche pour aller embrasser son cou avec tendresse, mordillant sa peau par endroit. Je me redresse ensuite avec un regard inquisiteur.
« Maintenant à toi petit cachottier. Tu comptais me dire quand, que à la mort de ton père, tu devrais gérer les affaires ici ? Je n’ai pas prévu de quitter Los Angeles tu sais ? Et cela même avec un Fairfox dans le ventre. Ma vie est en Amérique même si je t’avoue que l’Ecosse est magnifique pour des vacances. »
Eh bien... Ce sera donc une négation complète concernant une potentielle femme à la fois mère et maitresse de son enfant. Dommage. Mais compréhensible. Il était clair que Wyatt n’avait pas spécifiquement besoin d’être couvé par sa mère. Britanie avait un véritable sens de l’équilibre et sa logique sur la question était inconditionnelle. En y resongeant... Tu te disais que si ta mère avait été ta préceptrice également... Il y aurait eu un rapport d’autorité beaucoup plus présent. Un parent se devait d’éduquer son enfant en tout point mais pas au risque de l’étouffer. Un choix judicieux de ta louve que tu acceptais sans même rechigner. Tu savais admettre quand tu avais tort, n’est-ce pas ? Donc, tu soufflais légèrement avant de sourire faiblement et acquiesçant d’un petit hochement de tête.
« Tu as entièrement raison. Ce ne serait pas adapté pour lui. Il faudra bien qu’il vole de ses propres ailes et qu’il ne passe pas son temps à se reposer sur toi, même s’il pourra toujours compter sur ton soutien. Au moins, on ne pourra pas lui reprocher d’être le “chouchou” de la maitresse. »
Gloussais-tu légèrement puis tu eus le droit à cette fausse pique concernant le fait qu’elle demeurait assurément la mère la plus séduisante de cette école. A cette réflexion, tu lui adressais un doux sourire amusé puis tu haussais les épaules. Oh... Elle te savait non jaloux donc... Il était clair qu’il s’agissait de pure taquinerie. Ainsi, tu ne le prenais absolument pas mal.
« Au moins, la plupart de ses messieurs sont munis de bons yeux. Ne pas voir ton potentiel attractif serait être aveugle. »
Aïe... Tu recommençais à parler comme un “vieux”. Même si tu n’avais jamais vraiment cessé de parler à l’ancienne, cette façon de t’exprimer était bien plus... noble que d’habitude. Il semblerait que retourner aux sources, déteignait également sur ta façon de t’exprimer. Soufflant quelque peu, tu fronçais finalement les sourcils alors qu’elle changeait de posture. Puis vinrent les baisers qui te firent légèrement frissonner et cette petite morsure gentillette. Ah... la douceur avant le petit reproche. Tu le sentais venir ? Assurément. Posant tes mains sur ses hanches, tu haussais délicatement les épaules. Autant te jeter à l’eau et tant pis cela venait à assumer que tu pouvais couler.
« Je n’ai pas jugé utile de t’en parler car j’étais encore indécis sur la question. Certes, il s’agit d’un héritage familial, même si j’ai envie de faire honneur à ma famille... Je préférais ne pas en parler avant que cela devienne vraiment... réel. Tu vois où je veux en venir ? »
Pourquoi parler de quelque chose qui serait potentiellement dans une centaine d’années ? Et puis... Ce n’était pas dis que la louve ne choisirait pas de partir des Amériques... Surtout que sa famille finirait par déceder... Certes, c’était difficile à évoquer, notamment si tu risquais de manquer de délicatesse. Néanmoins, il fallait te justifier un peu plus, c’était légitime pour la louve, elle avait le droit de savoir.
« Si je dois reprendre les affaires d’Ecosse... Je ne devrais m’y rendre qu’une fois par semaine voire toutes les deux semaines. Je peux très bien gérer les affaires depuis Los Angeles. Mais la demeure familiale... Je vais assurément devoir engager quelqu’un pour la gérer si tu ne désires pas y vivre avec moi. Je ne voulais... tout simplement... rien t’imposer. »
Effectivement, tu venais de donner la raison principale qui t’avait poussé à garder le silence sur tes doutes et sur ce point. Il était inconcevable que tu lui imposes un autre mode de vie qu’elle n’aurait pas choisi. Après tout... Tu ne désirais que son bonheur.
« Voilà la raison de mon silence. Et puis sincèrement, ça m’était doucement sorti de la tête avec tout ce qui s’est passé à L.A. »
Un point véridique, puisqu’un certain nombre de contretemps s’était enchaîné au fil des mois. Elle ne pouvait donc pas douter de ta sincérité sur ce fait. Tu avais déposé un baiser sur ses lèvres tandis que tes mains continuaient de caresser ses hanches, le regard désolé.
Assise à califourchon sur Ismaël, je profitais du fait que j’avais le dessus sur lui intimement parlant. En général, c’est lui. Sourire aux lèvres, je baise tendrement son cou, je mordille quelques endroits entre sa mâchoire et sa clavicule, puis je me redresse et d’un regard inquisiteur malgré mon sourire, je le questionne sur ses cachotteries. Il me connaissait, il savait que lorsque j’avais des reproches à faire, sauf grosse colère, je me montrais toujours tendre avant. Une façon à moi de montrer que je ne suis pas en colère et que je suis ouverte au dialogue.
Il hausse les épaules et se jette à l’eau. Je secoue la tête lorsqu’il me demande si je vois où il veut en venir. En effet, pourquoi faire des plans sur la comète alors que Fairfox senior semble en pleine forme. Je suis alors rassuré d’apprendre qu’en aucun cas, il ne m’imposera de vivre ici. Je sais qu’Ismaël est à mon écoute, mais je sais aussi que pour les affaires importantes, il peut vite s’emballer et m’imposer les choses jusqu’à ce que je mette les hola. Je continue de sourire et je l’écoute parler alors que je caresse doucement son avant-bras avec le dos de ma main.
Je sens alors ses mains se mouvoir sur ma taille tandis qu’il conclut en me rappelant que beaucoup d’élément avaient eu lieu à L.A et que nous avions eu très peu de moment à nous pour parler de ce genre de chose. Je savoure ses lèvres durant un tendre baiser, puis je remarque son regard désolé. Je passe alors ma main le long de son bras, de son épaule et je caresse sa joue avec douceur.
« Tes réponses me vont. J’ai bien noté que tu ne veux rien m’imposer et que tu es prêt à t’organiser afin que j’aie encore une place au pré de toi. Moi ça me va »
Je reste assise sur lui sans le quitter du regard et alors que j’avais dans l’idée de taquiner mon loup plus intimement, voilà que mon fils ce réveil. Je l’entends alors m’appeler. Même s’il est trop jeune pour parler, il commence à babiller et il n’est pas rare d’entendre un I pour Ismaël et un am pour maman, un ap pour papa. Je n’ose pas trop en parler avec Ismaël, mais ça ne me dérange que Wyatt l’appel Ismaël plus tard. Des fois, je me dis pourquoi ne l’appellerait t’il pas papa ou un petit diminutif comme Pa ou autre. Après tout Ismaël s’occupe de lui comme un père, et même si Nolan fait de gros efforts pour s’occuper de son fils, je sens bien qu’il est surtout la partis clown et inconsciente de la vie de Wyatt. Je me lève des jambes d’Ismaël et je lui pose alors cette question.
« Il est peut-être temps de faire comprendre à Wyatt qu’ici, c’est moi qui t’appelle Ismaël… Et que lui, il va falloir qu’il te trouve un surnom d’amour plus proche de papa. Qu’en penses-tu ? »
Je laisse alors le loup réfléchir à cela alors que je vais chercher Wyatt dans son lit. Le petit semble en pleine forme. J’en profite donc pour lui donner un bain, lui mettre un pyjama plus chaud et plus confortable vu que le climat diffère de L.A
Je le tiens d’un bras alors que je lui prépare un biberon et que je sors une compote de fruit. Durant les préparatifs, je parle à mon fils comme je le fais toujours pour le stimuler. Je lui explique alors que contrairement à ses copains, il a deux papas. Un qui lui a donné la vie et un qui lui apprend la vie. Le petit m’écoute avec attention en suçant ses doigts. Voilà le discours que je lui tiendrais chaque de sa vie jusqu’à ce que ça entre dans sa petite tête d’ange. Je lui donne son biberon qu’il tient lui-même alors que je me dirige vers le canapé pour m’allonger à moitié. Rapidement, il s’agite dans mes bras voulant prendre son biberon dans les bras d’Ismaël. Je l’installe donc en position semi-assise le dos contre le torse du Lycan et je pose la compote sur la table basse. Je dépose ensuite un baiser sur la joue de Wyatt qui tète son biberon de lait chaud, puis je pose mes lèvres sur la joue d’Ismaël en annonçant.
« Je vais prendre une douche. »
Ma douche ne dure pas longtemps, mais je suis ravi de troquer ma robe inconfortable contre un leggings et un débardeur pour dormir. Je vais ensuite me poser dans ce qui va être notre lit pour lire un peu et redescendre de cette tension due à la rencontre avec le père d’Ismaël.
Lorsque Wyatt voudra enfin dormir, Ismaël pourra aller le coucher et lorsqu’il me rejoindra dans le lit, je profiterais du moment pour passer du temps avec lui. Après tout, je l’avais un peu taquiné avant de retourner voir son père, il était temps d’aller au bout des choses… Le bruit des draps qui se froissent, le bruit de nos corps qui se frottaient l’un contre l’autre, nos souffles d’envie… Comme souvent, quand nous sommes loin de L.A et nos soucis respectifs, nous profitons de la vie ensemble.
Le lendemain, je sors du lit complètement explosé de fatigue. Le décalage horaire, ce moment bestial avec Ismaël la nuit, j’allais devoir faire un gros effort sur le maquillage. Comme Ismaël l’avait dis il est parti courir. Wyatt quant à lui commence déjà à gigoter dans sa chambre, je le sens. Je vais donc préparer le petit-déjeuner le temps qu’il émerge. Du thé, le biberon, des œufs, des tartines. Un petit de Healthy, mais aussi riche, car je ne sais pas ce que le Lycan a prévu aujourd’hui.
Lorsqu’Ismaël revient, je sens son odeur, je sens aussi qu’il est sorti de sa zone de confort durant la course ce qui me fait sourire. La douche ne va pas être du luxe et je lui ai promis de la prendre ensemble. Surtout qu’en général après manger Wyatt aime se rendormir une petite heure. Cet enfant est un mélange de chats de chien. Après manger, il passe son temps à ronfler.
« Le petit-déjeuner est prés chéri… »
Wyatt était assis sur une vieille chaise haute inclinée en arrière pour son dos vu qu’il ne tiens pas encore assis. Le biberon dans le bec, il boit sagement.
Accepter tes torts n’était guère une chose complexe pour toi avec ta louve. Mais démontrer que tu étais désolé réellement ? Cela l’était un peu plus. Toi qui n’étais pas si expressif, qui ne laissait pas paraître une once de faiblesse... Une chose bien aisée. Mais Britanie le méritait. Et ainsi, elle eut le droit à cette expression que tu n’avais que très rarement. Celle d’un homme qui se sentait véritablement mal d’avoir pu blesser sans le vouloir. Visiblement, elle ne remettait pas en question ta sincérité et elle répondit même au baiser que tu lui offris en guise d’excuse. Certes, c’était bien là un maigre lot de consolation mais tu faisais avec tes maigres moyens à l’heure actuelle. Tu acquiesçais d’un hochement de tête quand elle soulignait le fait que tu allais t’organiser pour assurer de pouvoir être à ses côtés, qu’elle accepte quitter Los Angeles ou qu’elle s’y refuse.
« Il y a toujours moyen de s’organiser pour assurer son bonheur. Les quelques heures d’avion ne sont rien pour m’assurer de pouvoir être à tes côtés, tout en gérant l’affaire familiale. Mais encore là... Nous sommes loin de cette échéance, tu auras déjà eu le temps de vouloir avoir ton week-end de répit sans moi. »
Petite plaisanterie évidente mais il était vrai que certains coupables avaient parfois besoin de distance pour se ressourcer et aller mieux. C’était le cas de ta mère et ton père... Tu te souvenais encore qu’Enora soupirait de soulagement quand elle voyait ton père partir pour une ou deux semaines en voyage d’affaires. Ou quand il devait s’absenter un week-end... Tout dépendait certainement de l’époque ou de la relation entretenue. Mais tu t’étais fait l’idée que cela serait peut-être similaire pour toi dans quelques décennies. Alors que tu caressais les hanches de ta louve, tu n’eus le temps de profiter de cette étreinte puisque Wyatt appela. Retirant tes mains afin de la laisser rejoindre, elle te posait une question assez pertinente... Tu n’y avais jamais vraiment réfléchi jusque là... Un surnom “d’amour”. Rien ne te venait véritablement en tête. Hormis peut être un mais... cela ne plairait pas vraiment.
« Le seul qui me viendrait à l’esprit risquerait de ne pas te plaire. C’est “Athair”, ça veut dire “Père” dans l’ancien dialecte écossais. Un peu trop vieux jeu pour toi, n’est-ce pas ? Nous trouverons à un moment donné... Je n’ai jamais été très doué pour les surnoms. »
Elle avait d’ailleurs pu le remarquer aisément... Tu l’avais toujours appelé par son prénom ou parfois “ma louve” de temps à autre, il y avait même un petit surnom que tu te gardais de dire car tu ne savais pas vraiment si cela allait lui plaire. “Mon ange” car elle était indéfectiblement ce petit ange gardien qui prenait grandement soin de toi et sa bonté ne pouvait être discuté par personne. Alors qu’elle revenait jusqu’à toi, elle commençait à expliquer les choses à Wyatt. Certes, il était encore petit pour comprendre mais c’était une bonne idée de lui en parler dès le début. Puis le petit décida de venir dans tes bras, tu laissais Britanie le déposer contre toi et tu acquiesçais quand elle te prévint qu’elle se décidait à prendre une douche. La soirée passa drastiquement vite, quand le petit fut enfin décidé à dormir, tu allas le déposer dans son lit et tu allas prendre une douche rapidement à ton tour. Et surtout... Tu étais bien décidé à obtenir réparation de sa précédente taquinerie. Et tu n’allais pas lésiner sur les efforts afin de faire grimper sa frustration pour mieux la soulager. La délicieuse sensation de sa peau contre la tienne, la chaleur de ses soupirs, le tressaillement d’extase si propre à cette union qui fut à la fois tendre mais aussi plus que bestiale. Clairement, tu n’avais pas pu t’empêcher de la titiller allègrement, sans doute un peu malicieux de ta part mais elle semblait tout aussi heureuse que tu l’étais. Un moment de partage et de pure symbiose avec elle.
Evidemment et malgré le fait que cette nuit fut des plus torrides, tu ne dérogeais pas à la règle que tu t’étais fixé, tu avais enfilé un short de sport et tu étais parti courir pour te revigorer. L’air écossais était d’un vivifiant... Bien sûr, tu avais pris un thé et quelque chose à grignoter rapidement avant d’aller courir mais tu revins après deux bonnes heures de course. Revenant donc assez transpirant malgré tout, tu soufflais longuement en replaçant les mèches de tes cheveux, adressant un petit sourire à ta bien aimée.
« Quel accueil princier, je n’en demandais pas autant. Je ne te fais l’affront de t’embrasser, je dois sentir le fauve à des kilomètres. Tu es sûre de vouloir prendre une douche avec moi après ? »
Gloussant légèrement, tu venais à t’asseoir en commençant à siroter ton thé et manger le délicieux déjeuner qu’elle avait préparé. Alors que tu la dévisageais longuement, tu commençais finalement à lui proposer le potentiel programme de la journée.
« Pour nous remettre du décalage horaire, je te propose de rester tranquillement ici pendant l’après midi et nous sortirons vers dix sept heures afin que je te fasse visiter un peu le village près de la demeure et te faire découvrir la forêt environnante, puis nous passerons la soirée au restaurant pour fuir cette réception que mon père a voulu organiser, ça te convient ? Comme ça, Wyatt aura eu le temps de faire sa petite sieste et au besoin, tu sais que je peux le porter constamment. »
Reste à savoir si cela allait lui plaire ou si elle allait opter pour faire autre chose. Mais... Tu prévoyais malgré tout une petite balade dans la forêt car... Tu avais quelque chose à lui demander et même en dépit de ce que ton père avait évoqué, tu y réfléchissais depuis déjà deux bons mois... Pour le coup, tu n’avais aucune certitude et tu te demandais comment la louve allait réagir. Adviendra que pourra, n’est-ce pas ?
« Heureusement pour nous, tu n’auras pas à voir mon frère jumeau. Abraham peut être particulièrement agaçant quand il s’y met. Surtout pendant les réceptions. »
Tu avais évidemment dit cela avec le sourire. Il valait mieux en rire, non ? Ta relation conflictuelle avec ton frère n’avait pas besoin d’atteindre ta louve mais autant la prévenir avant qu’elle ait l’occasion de le voir... Mieux vaut prévenir que guérir.
Une fois le repas avec le patriarche passé, nous avons pu avec Ismaël nous retrouver à trois dans ses quartiers afin de lézarder et de discuter. Il m’a rassuré sur le fait qu’il trouvera un moyen pour que je ne sois pas obligé de faire un choix entre Los Angeles et lui, puis je lui ai parlé de Wyatt et de son rôle de père adoptif. Je lui notifie que le dialecte Écossait ne me dérange pas, mais que je doute qu’une enfant qui commence à parler dans quelques années arrive à le prononcer facilement. Rapidement vint le moment du rituel du coucher pour mon petit loup, la douche, le pyjama, le repas dans les bras de son beau-père et enfin le couché. Ismaël me rejoint alors dans le lit qui sera le nôtre quelques jours pendant nos vacances et il ne se gêna pas pour me faire payer la frustration que je lui ai laissée avant de retourner dîner. Malgré notre nuit des plus sportive, le Lycan est quand même parti courir. Je me suis réveillé peu de temps après pour aller m’occuper de mon fils et alors qu’Ismaël rentre enfin, il peut admirer le petit-déjeuner que j’ai préparé. Sans vouloir être offensante, je n’ai pas besoin de domestique pour vivre.
Le Lycan s’installe sans m’embrasser. Je ne suis pas fan de la sueur donc je le remercie malgré tout l’amour que j’ai pour lui. Mais je lui réponds que je veux ma douche avec lui et que ce n’est pas négociable. Durant le petit-déjeuner, le jeune Fairfox m’étale le programme. L’idée n’est pas mauvaise surtout qu’apparemment cet après-midi ils ont prévue de la pluie. Et mine de rien, Wyatt à du mal à se faire au décalage. D’ailleurs, il baille déjà malgré son biberon dans le bec. Je valide donc le programme et je souris quand Ismaël me parle de son jumeau. Bizarrement, je n’ai aucun mal à les différencier, sûrement parce que Mael est tatoué, mais en soit je n’ai rien contre Abraham. Une fois le petit-déjeuner fini, je prends Wyatt pour son rot et je laisse mon homme débarrasser la table. Je vais lire un peu avec mon fils et comme je le prévoyais, en dix minutes, il s’endort. Je l’allonge dans son lit et je me dirige vers la salle de bain. Je fais couler l’eau pour attirer le Lycan et après une douche des plus délicieuse, nous retournons à nos occupations. Wyatt dort trente minutes et une fois réveiller, je passe la matinée à jouer avec lui laissant Ismaël faire ce qu’il veut ou doit faire.
La journée se passe dans le calme et en famille. Je prends même une heure pour visiter le manoir avec mon beau-père sans aucun souci.
Vers dix-sept heures, je mets un pull à Wyatt, j’enfile une veste avec mon jean et mon pull, puis direction la foret qu’Ismaël veut absolument nous montrer. Je tiens le petit dans un porte-bébé contre ma poitrine alors qu’il observe les jeux de lumière. La pluie à cesser et un beau soleil nous éclaire. L’odeur de la terre mouillée est agréable et je dois avouer que nos forêts américaines sont fades à côté de celles d’Écosse. Je demande alors à Ismaël.
« Tu passais beaucoup de temps dans cette forêt ? Tu voulais absolument me la montrer, c’est qu’elle compte pour toi, je me trompe ? »
Je ne sais pas grand-chose sur l’enfance d’Ismaël. Je connais juste sa phase d’adulte, ses mariages, son conflit avec son fils et son jumeau. La mort de sa mère… Mais j’ai encore du mal à imaginer Ismaël enfant. Que faisait-il ? Il courrait dans cette forêt ?
Eh bien... Ce sera donc une douche avec ta bien-aimée. Tu fus malgré tout surpris qu’elle ne soit pas contre l’idée de prendre sa douche avec toi, tu connaissais son potentiel “dégoût” pour la sueur. Évidemment, celle qui était le fruit d’effort charnel ne posait aucun problème, mais celle du sport... Disons qu’elle était malgré tout forte en odeur. Toi-même, tu ne supportais pas longtemps ta propre odeur... Néanmoins, une fois le déjeuner terminé. Tu ne restas pas plus longtemps à table, voulant éviter à ta belle de finir inodore à cause de tes effluves. Commençant à préparer tes affaires pour prendre ta douche, il semblerait que tu fus beaucoup plus lent que ta louve qui était déjà en train de préparer la douche. Te laissant entrainer dans celle-ci et profitant d’un petit moment d’intimité avec ta louve. Une fois cette douche terminée, tu venais à te poser sur le divan et décidais de lire un peu. La sieste de Wyatt était une belle excuse pour profiter du calme. Quand le petit monstre fut éveillé, tu te décidais à rester avec ta louve et lui afin de jouer un peu. Il n’y avait pas de mal à te comporter comme un père gaga de son fils, même s’il ne s’agissait pas du tien et que tu gardais une certaine contenance sur le visage. Tu profitais aussi de t’occuper du petit quand la louve vint à visiter le manoir avec ton père.
L’heure d’aller se promener arriva enfin. Enfilant une chemise bleu clair, un jean et des baskets. Tu accompagnais ta bien-aimée en la guidant dans cette immense forêt bien loin des bruits de la ville ou des villages. Le tout était harmonieux et des plus plaisants, une véritable bouffée d’air frais et un moyen de s’évader. Tenant la main de ta louve en la serrant doucement. Tu tournais la tête vers elle face à sa question.
« C’est ici que j’ai passé mes meilleurs moments et aussi là où je me promenais avec ma mère quand j’étais plus jeune. J’ai énormément de bons souvenirs ici. J’aime la demeure, mais il y a aussi des souvenirs que j’aimerais oublier par moment. »
Un petit soupir s’échappait de tes lippes alors qu’un léger vent se faisait sentir. Inspirant longuement, gorgeant tes poumons de cet air vivifiant et délectable, tu fermais les yeux. Profitant du bruit des feuilles, de la forêt qui vivait autour de toi. En réouvrant les yeux, tu pus voir une biche un peu plus loin, tu la pointais du doigt pour que ta bien-aimée puisse la voir puis tu venais finalement à sourire faiblement.
« Mais pour être sincère avec toi... Je ne t’ai pas emmené ici uniquement pour ressasser de bons souvenirs... J’ai quelque chose à te demander... Cela fait déjà deux mois que j’y songe, mais... »
Sortant de ta poche un petit écrin noir, tu venais à le tenir dans ta main. Pour dire vrai, tu savais pertinemment que ce n’était pas véritablement ce qu’elle préférait... Mais toutefois avant même qu’elle n’ait le temps de parler, tu étais devant elle et tu plaçais ton index sur ses lippes comme pour lui demander de t’écouter.
« Avant que tu ne me le demandes... Non, ce n’est pas à cause de mon père. Je t’aime, Britanie. Avec toi, je me sens épanoui et j’ai l’impression de n’être le monstre qu’on pense que je suis. Tu me permets d’ouvrir les yeux sur certaines choses et tu es cette lumière qui m’a permis de sortir de l’obscurité. Je sais que c’est particulièrement cliché et que mes paroles peuvent être similaires à ce que l’on peut lire dans ces vulgaires romans à l’eau de rose, mais... Je suis sincère. Je désire passer le reste de ma vie avec toi. Je sais que je suis loin d’être parfait, qu’il y a certaines choses que je dois améliorer notamment en matière de communication... Mais je te promets de faire des efforts et de te rendre heureuse, toi et Wyatt. »
Déposant un doux baiser sur ses lippes après avoir retiré ton index, tu restais ainsi quelques secondes avant de te reculer légèrement. L’écrin était toujours fermé, elle était libre de te le prendre pour l’ouvrir ou de tout simplement refuser. Malgré tout... Tu la regardais avec une infinie tendresse et tes paroles étaient plus que sincères. Craignais-tu son refus ? Oh que oui et cela se voyait dans tes iris...
Dans la forêt, je questionnais Ismaël sur l’endroit et ses souvenirs. Je comprends vite l’amour pour sa mère, mais aussi les mauvais souvenirs dans la demeure. Quelque part, je suis heureuse de pouvoir lui offrir une vie plus douce, plus calme et lui offrir de tendres souvenirs. Surtout que depuis que nous sommes ensemble, je le vois rarement dans l’état où il était quand il venait à la maison avant. En espérant qu’il ne me cache pas ses soucis pour me préserver, mais ce n’est pas le moment de lui en parler.
Il pointe ensuite du doigt une biche. Je me stop et je regarde en souriant. La nature, bien avant de devenir une Lycanne, j’aimais la nature, des fois, je me dis que même si Rufus m’a fait beaucoup de mal, son besoin de me transformer était sûrement due au fait qu’il voulait que je voie son monde. Au final, je lui suis redevable car… Sans Rufus, je n’aurais jamais rencontré Ismaël. Je tourne ensuite la tête vers le Lycan qui me parle. Me demander quelque chose ? Deux mois qu’il y pense ?
Je le vois alors sortir de sa poche un écrin. Je fronce doucement les sourcils et j’ouvre la bouche me préparant à le réprimander, car son père avait parlé de mariage. Il pose alors directement son doigt sur mes lèvres et il prend la parole. J’écoute ses paroles et en même temps, je ne peux que le croire. Cette bague il l’avait avec lui avant qu’on arrive, on ne s’est pas lâché une seconde donc je doute qu’il ai pus aller acheter un bague pour faire plaisir à son père. Je profite alors du baiser qu’il m’offre après avoir retiré son doigt, puis je reste silencieuse quelques secondes.
Je le fixe du regard, je sens qu’il est nerveux. Je le connais assez pour savoir l’effort surhumain que cela lui a demandé de m’ouvrir son cœur à ce point. Je souris alors tendrement et j’ouvre l’écrin tout en le laissant sur la paume de sa main. Je vois alors cette bague, je la prend doucement et je la passe à mon doigt en lui disant.
« Va falloir trouver une longue chaîne au village pour que je puisse la porter autour de mon cou »
Je sais que les Lycans ne portent pas de bagues, lors des transformations, on peut perdre son doigt ou tout simplement casser le bijou. Wyatt dort contre moi alors je fais attention à ne pas l’écraser contre le Lycan. Doucement, j’effleure ses lèvres des miennes et je murmure.
« J’accepte. »
Je l’embrasse ensuite tendrement en posant mes mains sur ses hanches. Au bout de quelques secondes, je recule en le fixant du regard et je lui dis.
« Te connaissant… Je me dis qu’on va se marier ici, je me trompe ? »
Il sait qu’on n’aurait pas le temps de revenir ici plus tard , Je regarde l’anneau et je lui dit.
« Tant que tu acceptes qu’on se mari aussi à Los Angeles pour mes parents, ça me va… La mairie en petit comité nous suffit chez les Backson »
Oui, je ne suis pas fan des cérémonies, mais je suis prête à faire un effort pour Ismaël en me mariant religieusement ici devant sa famille.
Nerveux ? Oh... Le mot en lui-même serait un doux euphémisme de ce qui se passait dans ton esprit. Il y avait tant de facteurs qui pouvaient empêcher la louve d’accepter ta proposition de mariage. Le temps de relation, ton caractère particulièrement désagréable par moment, ta condition, ton emploi, tes responsabilités mais aussi... ta famille. Et alors que tu étais prêt mentalement à toute éventualité, ayant essayé de mettre toutes les chances de ton côté pour ne pas recevoir un refus complet, tu sentis ton cœur bondir quand elle vint à faire ouvrir l’écrin pour y caresser la bague et finalement la mettre. Il s’agissait d’une bague en or blanc, magnifiquement forgée, légère et élégante sans trop de fioritures. Une alliance précieuse mais à l’image de sa possesseuse. Souriant tendrement en entendant ses mots, tu venais à la serrer un peu plus contre toi en tentant de ne pas écraser le pauvre Wyatt qui n’avait rien demandé à personne. Profitant du baiser quelques instants en murmurant un petit “merci”. Cela semblait ridicule... Mais un simple remerciement était la preuve que tu étais aux anges. Les premières questions arrivèrent et tu eus un petit sourire amusé sur le coup avant de sortir un autre écrin. Eh oui... tu avais tout prévu. Ouvrant cette fois l’écrin toi-même, tu vins à montrer la belle chaîne en or blanc que tu avais acheté en complément de la bague. La chaîne était fine mais solide, assez longue pour assurer qu’elle ne casse en cas de transformation.
« J'y avais déjà songé... Mais j’ai préféré attendre ta décision avant de te la montrer. »
Plutôt satisfait du choix que tu avais effectué malgré tout, tu écoutais attentivement ce qu’elle souhaitait, puis tu acquiesçais d’un hochement de tête.
« C’est parfait pour moi, je n’ai jamais été friand des grands cérémonials. Mais si cela te convient, nous nous marierons religieusement avec mon père et une de mes tantes pour témoin en Ecosse. Puis nous ferons notre mariage administratif à Los Angeles. Evidemment, si tes parents sont d’accord et toi également, nous pourrions faire un petit repas de famille après l’échange des vœux à la mairie quand nous y serons ? »
Bien sûr, l’avis de la louve était essentiel. Il s’agissait de ton troisième mariage... donc tu avais en quelque sorte les bases pour cela mais pour elle ? Ce n’était pas le même son de cloche, un mariage était spécial et il devait être à l’image des deux futurs époux. Ces propositions étant faites et les arrangements effectués. Le reste de la journée se passa assez tranquillement, tu l’emmenais visiter également le village qui n’était pas trop loin, le restaurant choisi était traditionnel mais convivial. Pour toi, il s’agissait surement de l’une des meilleures journées que tu avais passé depuis des décennies... Elle avait accepté de t’épouser... Elle qui n’était guère dans ce modèle traditionnel, elle avait fait l’effort pour toi. Que demander de plus ?
Concernant la cérémonie, elle fut organisée le lendemain et se passait dans un lieu ouvert au milieu de la forêt. Pas d’Eglise, ni de grands moyens, quelque chose d’assez intime après tout... Tu étais de confession protestante depuis ton jeune âge. Le prêtre était un ami de la famille depuis des siècles ainsi, il ne fut pas trop dérangé par les principes de base. Il s’agissait davantage d’une cérémonie solennelle plus que religieuse. Davantage pour faire plaisir à ton père mais aussi pour marquer le coup. Evidemment, l’émotion était présente dans tes yeux, tu respirais le bonheur intérieurement. Plus que reconnaissant des efforts que faisait ta louve. Ton père quant à lui était resté silencieux et avait malgré tout fortement apprécié également les efforts qu’avaient fait Britanie. Pour ton plus grand étonnement, le courant semblait mieux passer avec Britanie qu’avec Amelia à l’époque, cela te rassurait en un sens.
J’étais loin de m’imaginer de tout ce qui allait se passer durant ces vacances. Si mes vacances avec Nolan avaient été très calmes et posées malgré les bêtises de mon amis, les vacances avec Ismaël elles, étaient mouvementé et surprenante, chose que j’adore. Un repas angoissant avec son père qui au final fut un repas qui s’est passé dans le plus grand des calmes, une demande en mariage parfaite en forêt , un restaurant des plus agréable…
Autant vous dire que je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer. La journée passé, Ismaël l’a annoncé à son père et comme je m’y attendais, la cérémonie était pour le lendemain. Ça allait un peu vite pour moi, mais je décide de prendre sur moi et de ne rien dire. Ismaël est aussi nerveux que moi avec les préparatifs et je ne reviens pas sur ma décision de me marier. C’est juste que j’ai l’impression de trahir mes parents, car ils ne seront pas là. Mais d’un côté nous sommes athées alors.
Je laisse donc les Fairfox organiser pendant que moi, je préviens ma mère en lui disant que dans une semaine, je me marie à la Mairie de L.A. Forcement, elle panique et je la rassure. Je ne me mari pas de force, je ne suis pas enceinte et je ne fais pas ça pour protéger Wyatt financièrement. Par chance, mon père aussi pense comme moi et c’est lui qui s’occupe de ma mère. Je raccroche et une notification m’alerte. Tiens, c’est bizarre… J’ai un retard de trois jours. Je décide de ne pas m’inquiéter après tout avec le décalage horaire, l’avion et le stress que j’ai accumulé récemment, c’est normal. Je range donc mon téléphone et je laisse la domestique de la famille m’aider à enfiler une robe de mariée dont je ne suis pas fan, mais elle est traditionnelle et j’ai envie de faire plaisir à Ismaël. C’est son mariage… Le mien sera à L.A et là, je pourrais faire comme bon me semble.
C’est donc avec un sourire tendre et la silhouette droite que je me rends à la forêt afin de graver un nouveau souvenir pour Ismaël. Notre union. Mains dans la main, nous nous jurons fidélité, aide et respect et c'est bien sur trois valeurs importantes pour moi, mais aussi pour lui. Wyatt quant à lui observe en silence comme-ci il savait que c’était un moment important et par moments, je lui lançais des regards tendres pour lui montrer que j’étais là. On pourrait penser que ce mariage n’était pas heureux, il n’y avait pas spécialement de fête, c’était très solennel. Mais c’était normal. Notre vie n’était pas ici, nos proches n’étaient pas là. Notre retour à L.A sera bien plus festif. Ma mère est déjà à la recherche d’un tailleur pour mon mariage. Je ne vais pas inviter mes amis, c’est pour ça que j’ai fais le choix d’un petit comité familial. Je ne veux pas que Grenat soit mal à l’aise avec Ismaël ou qu’Ismaël se force à être sympa. Je sais que ça sera trop demandé et je ne veux pas lui imposer cela.
Une fois nos vœux échangés, la soirée se poursuit et nos vacances aussi.
Quelques jours après, nous rentrons à L.A. Je n’ai encore prévenu aucun de mes amis du mariage. Je ne sais pas trop comment leur annoncer nos choix sans devoir expliquer pourquoi. Je me vois mal dire à mes amis Résistant que j’ai épousés l’alpha suprémaciste des Enragés et que donc vampire et autres surnaturels ne sont pas dans son cœur. L’avantage de me marier en famille, c’est que je vais pouvoir le justifier et au pire payer un coup à mes amis au café. La cérémonie à la mairie de Los Angeles est bien plus joyeuse. Le maire est sympas, je porte une jolie robe blanche style charleston qui me met en valeur. Wyatt souris dans les bras de ma mère qui pleure. À la fin durant le repas chez nous. Mon père enlace Ismaël et lui confie.
« Prends soin de ma fille… Je ne veux pas la revoir comme il fut un temps. »
Pas besoin de réfléchir pour comprendre qu’il parle de Rufus. Voilà comment aujourd’hui, je remplis mes papiers pour devenir Britanie Fairfox
Elle était magnifique, resplendissante... Cette cérémonie dans la forêt marquait un autre souvenir bon et joyeux. Il semblerait que ce lieu allait regrouper tous les bons moments de ta vie... Après tout, c’était ici en te promenant avec Amelia que Kyle a décidé de quitter le ventre de sa mère... Et aujourd’hui, tu te mariais avec Britanie... Autant le dire, tu étais au comble du bonheur. Même si l’expression de ton visage laissait entrevoir un certain sérieux habituel, la louve pouvait voir dans tes yeux... Ceux-ci pétillaient de bonheur. Tu étais au comble de la joie. La cérémonie fut certes solennelle et assez religieuse malgré tout, mais tu appréciais l’effort qu’elle avait fait d’accepter une telle cérémonie...
Evidemment, tu avais eu un léger doute sur l’acceptation de ses parents concernant ce mariage... La cérémonie à la mairie devait être préparée légèrement en avance afin d’assurer une certaine tranquillité pour les papiers. Pour toi, tout coulait de source. Mais tu avais cerné le caractère de la mère de Britanie. Tu avais donc demandé à ta femme si sa mère avait bien accepté la nouvelle... Tu eus les explications à ce sujet, elle semblait nerveuse... Tu l’étais également mais bon, tu parvenais à ne pas trop le montrer. Toutefois, tu étais heureux... véritablement. Tu n’arrivais pas à décoller ce petit rictus de tes lippes. Le reste des vacances se passèrent dans la joie et la bonne humeur. Ton père appréciait véritablement Britanie, beaucoup plus qu’il n’avait accepté Amelia. Sans doutes que le caractère de la louve était bien plus compatible que celui de ta défunte épouse, avec celui de ton père... Pour ta part, tu promis à ton père de revenir une fois par an avec ou sans Britanie en fonction de son emploi du temps et son envie surtout.
Une fois de retour à Los Angeles, le mariage civil fut organisé pleinement. Tu avais mis un joli costume, pas trop pompeux et tu avais pris le soin de mettre du maquillage pour continuer de camoufler tes tatouages. Autant laisser encore un peu de temps à ses parents de se faire à l’idée... Une fois à la mairie, la cérémonie sembla plus... réelle ? Ou plus émotive... Voir le visage si heureux des parents de Britanie, la voir dans sa magnifique robe... elle était tout simplement splendide, tu savais au plus profond de toi que tu ne la méritais pas mais... à cet instant, tu t’en foutais. Elle était ton épouse, ta femme... Après le repas, tu eus le droit à une étreinte virile avec le père de ta louve.
« Soyez rassuré, je prendrais grand soin d’elle. Elle vivra comme une reine. »
Aussi étonnant que cela pouvait paraître... La louve venait d’acquérir un titre de noblesse écossais en t’épousant. Mais ça, elle l’ignorait et tu estimais que cela n’avait pas grand intérêt de lui en parler. Car ce n’était pas la renommée ou la richesse qui l’intéressait. Serrant le père de la louve pour le rassurer. Les papiers furent donc signés et la louve portait désormais ton nom... La concrétisation de ton amour avec la jeune louve... Il ne manquait plus que l’arrivée d’un enfant pour ajouter à ton bonheur mais encore une fois... Il y avait le temps pour cela. La louve avait déjà Wyatt comme enfant, enchaîner une autre grossesse aussi tôt ne lui plairait assurément pas... Donc, tu ne lui en parlais pas, profitant du bonheur qu’elle t’apportait déjà actuellement.