Jared, Elizabeth & Catalina BlackthornMalibu Creek, Ferme des Blackthorn, 1er Septembre 2036
La lumière des néons était aveuglante, l’air climatisé bien trop froid, et les hauts parleurs ne laissaient aucun répit à vos tympans. Bienvenue à l'aéroport de Los Angeles. Tout était bien trop… trop. Catalina Blackthorn avançait dans les couloirs de l'aéroport, les talons de ses escarpins claquant sur le sol, lorsque tout à coup, elle fut percutée par un homme en costard cravate qui la boula sans la moindre délicatesse pour récupérer ses bagages. L’Andalouse arqua un sourcil, l’air hautain. Quel rustre. La démone visualisa alors la valise de l’homme dont la fermeture lâcherait au moment où il la sortirait du tapis et heurterait la femme dà côté qui viderait accidentellement son Coca Cola format XXL, et…
- Eh merde ! lâcha l’homme alors que ses affaires se répandaient sur le sol, à la vue de tous alors que la femme faisant tomber sa boisson.
Un fin sourire marqua le visage de la matriarche. Ah. Voilà qui allait désormais bien mieux. Le coeur un peu plus léger, elle récupéra sa propre valise et s’éloigna, un léger sourire de contentement sur ses lèvres carmins. Son avion avait atterri à l’heure et elle avait notifié directement son fils aîné par message ne sachant s’il viendrait la chercher lui-même, lui enverrait un taxi, ou aurait missionné Elizabeth. C’est néanmoins avec une immense joie qu’elle vit son fils, l’attendant patiemment au terminal. Tout son visage s’illumina en voyant son premier né. Elle le prit dans ses bras et le serra contre elle avant de venir poser de tendres baisers sur ses joues. Son sourire et ses yeux brillants d’amour trahissaient toute l’affection qu’elle avait pour ses enfants. Une affection sans borne, inconditionnelle.
Les retrouvailles faites, Catalina avait été conduite à la ferme des Blackthorn. Elle y retrouva Rosa qui l’accueillit avec sa gentillesse habituelle, informant la matriarche qu’elle avait déjà fait mettre à température ses vins favoris. Catalina avait sourit et remercié la vieille démone pour sa délicate attention. Elle fut alors conduite à la chambre d’amis, préparée pour elle. Elle y resta seule, pour avoir le confort de pouvoir s’installer et se reposer un peu. Catalina ne se fit pas prier et commença par un bain bien chaud, délassant ses muscles tendus par le long très très long vol. Elle décida de lancer un FaceTime avec son époux, songeant qu’il serait fortement heureux de ce… panorama. La conversation fut néanmoins plutôt brève et Catalina put continuer de se prélasser un moment, finissant même par s’endormir quelque minutes. Néanmoins, la matriarche se savait attendue pour le dîner et si ni les enfants ni Elizabeth n’avaient été présents à son arrivée, elle se doutait qu’elle les verrait très très bientôt. L’heure du dîner approchant, elle sorti du bain, se para d’une robe blanche élégante, sécha ses longs cheveux bruns qu’elle laissa retomber en une pluie ondulée sur son épaule droite, se maquilla de son habituel rouge à lèvre carmin et se percha sur une paire de sandales à talons aiguilles. Impeccable, Catalina l’était toujours. Jamais vous ne la verrez non parée, jamais. Elle quitta alors la chambre d’ami et Rosa la conduisit aux jardins, près de l’étang. La vue était belle, paisible. Catalina se sentait à vrai dire presque en vacances… Elle prit place sur le salon d’extérieur, croisant ses interminables jambes en attendant que quelqu’un la rejoigne. Visiblement, on avait sous-estimé sa ponctualité ou sa capacité à se préparer “rapidement”. Mais Catalina s’en moquait. Elle se surprenait à savourer le fait de ne pas être chez elle et de ne pas être en charge. Jared et Elizabeth pourraient avoir 2 heures de retard alors qu'elle n’en dirait rien. Et tout ça, ça sans une seule goutte de vin !
Aardbei
Catalina s'exprime en español, vieux valencien, anglais.
Maman était en route! Lorsque Jared avait appris par cette dernière qu’elle comptait visiter Los Angeles, il n’avait pu refuser et s’était empressé de lui proposer une place à la ferme Blackthorn. Domaine qu’il avait acheté avec Elizabeth et qu’il avait travaillé à rendre le plus chaleureux possible. Sa mère avait accepté et déjà le plan s’organisait. Elle viendrait chez lui le temps qu’elle le désirait, Elizabeth avait accepté et Rose était préparée… Avertir ses frères et sœurs maintenant? Non, ils avaient tous préféré garder la surprise en commun accord et c’est ainsi que dans le plus grand secret, Jared allait chercher sa mère à l’aéroport. Parce que hors de question de laisser sa Mama chérie prendre un taxi, ou encore pire! Un autobus… Non! Hors de question! Il allait donc la chercher avec sa voiture sport noire et un bouquet de roses noir et rouge. Souriant, il tendait les fleurs à sa mère, en soufflant,
-Mama! C’est un plaisir de te voir… J’espère que tu as fait bon vol?
Approchant, le Démon venait serrer la femme contre lui, une étreinte des plus chaleureuses… Qui aurait pu porter à la confusion n’importe qui autour de l’aéroport qui ne connaissait pas leurs liens, ni leurs races. Parce que physiquement, ils avaient environ le même âge et cela aurait pu s’apparenter à des retrouvailles de couple. Soulevant la valise de Catalina, il déposait ses bagages dans le coffre de voiture, venait lui ouvrir la portière du côté passager et refermait en retournant derrière le volant.
Le voyage jusqu’à la ferme se passait dans la joie et la bonne humeur. Jared reprenait le temps perdu auprès de sa mère, lui racontait les derniers évènements… Les premiers pas d’Alexander, la beauté grandissante de Catriona et le bonheur d’être auprès de son épouse. Une douce vie de famille qui ne ressemblait en rien aux propos d’un Démon! Mais venait enfin un sujet plus à son image, alors qu’il lui partageait les péripéties et progrès de la Confrérie. Ce groupe de Démon qu’il avait créé à Los Angeles pour la faire sombrer dans le chaos. Ils avaient agi avec un franc succès à deux reprises et il n’était pas déçu des résultats. Mais la Confrérie se montrait prudente, agissant intelligemment en premier lieu. Il était heureux de savoir que sa mère voulait construire des affaires dans cette ville également et lui proposait même son aide au besoin.
Une fois arrivée au domaine, c’est avec un grand sourire que Rosa avait accueilli la matriarche. La vieille Démone ayant toujours été dans la famille pour prendre soin de cette dernière. Sa chambre avait été préparée, le ménage fait… Tout était impeccable! Jared s’était assuré que les mets préférés de sa mère seraient préparés, que ses vins préférés étaient également au sous-sol. Tout cela dans l’intérêt que son séjour soit le plus agréable possible. Après tout, l’aîné de la fratrie lui devait bien cela, puisqu’elle était une mère exemplaire et qu’il lui devait le respect. Faisant visiter les lieux à sa mère, il lui présentait également tous leurs animaux et la laissait dans sa chambre pour profiter d’un moment de repos.
Elizabeth rentrait avec les enfants et c’est à ce moment que Jared faisait un résumé à sa femme du déroulement du trajet et de la soirée à venir. Un repas en famille organisé par Rosa après le repos de sa mère. Approchant de sa femme qu’il étreignait, il l’embrassait avec douceur en lui demandant à son tour le déroulement de sa journée, non sans remuer ses jambes avec Catriona assise sur les siennes. Le rire de la petite fille faisait fondre son cœur, pendant qu’Alexander jouait sur le sol avec des dinosaures. Un doux moment, avant d’aller rejoindre Catalina comme convenu au jardin. Soulevant Catriona dans ses bras, il la soutenait d’une main, avant de poser son autre bras autour de la taille d’Elizabeth, la laissant soulever Alexander. Souriant, il lui demandait alors,
-Tu es prête? Tu n’as pas à t’inquiéter, Mama t’aime déjà beaucoup…
Et une fois qu’elle était prête, il déposait un baiser sur sa tempe et la guidait jusqu’au jardin, ou la mère des Blackthorn se trouvait. Une fois près d’elle, l’hispanique soufflait en anglais, mais avec un léger accent de Valencia,
-Toujours un plaisir de te revoir, Mama. Tu t’es bien reposé? Je te présente officiellement Catriona Aelys Catalina Blackthorn.
Catalina Blackthorn… Une belle mère des plus agréables, je devais l’admettre. Mais peut être la seule femme qui avait réussi à me faire « peur ». Evidemment, il ne s’agissait pas d’une peur d’effroi et plus d’un stress latent à chaque rencontre. Un stress qui diminuait, au fur et à mesure de ma vie conjugale avec son fils aîné mais un stress pourtant toujours présent tant cette figure maternelle qui m’avait fait défaut et que je voyais se mouvoir dans sa propre famille me paraissait sans défaut, bien à mon contraire. J’avais, néanmoins, pris la décision, en accord avec Jared, de m’absenter, le soir de son arrivée, de notre domaine, en profitant pour quelques affaires. Un rendez-vous pédiatrique pour le vaccin de notre fille, quelques heures de tournage pour mon prochain film qui permettrait l’apparition d’Alexander, contentant, je l’espérais, les paparazzi qui avaient une tendance à me faire sortir de mes gonds – je remerciais d’ailleurs infiniment le service de gardiennage dont notre propriété avait le bénéfice et qui réussissait par je ne savais quel miracle à nous préserver des journalistes. Ainsi la soirée était-elle déjà tombée lorsque je revins dans ma propre demeure. Catriona dans mes bras, toute endormie et son frère poussant son chariot de marche l’air fier quoiqu’encore peu stable sur ses jambes, j’embrassai Jared, soufflant d’aise de me retrouver à ses côtés. Il était étonnant de voir à quel point l’homme avait su prendre une place importante dans ma vie au point que le retrouver était devenu un moment important, presqu’essentiel à toute journée. Ainsi sa mère était-elle déjà arrivée et en train de se préparer. Soit. M’installant à ses côté en lui confiant sa fille, je pris ainsi le parti de lui raconter ma journée… La « colère » de Catriona par peur du vaccin, les « capacités » de son fils dans l’acting et l’adoration qu’avaient porté l’équipe de tournage à leur fille de toute beauté. Une véritable histoire de maman, si l’on pouvait dire, peut être beaucoup trop « fière » de ses enfants avec un léger déni à la prime. Et tout cela avant de m’absenter quelques instants le temps de me « rafraichir » après cette journée ô combien speed. Je pris ainsi une douche bien rapide, me séchant les cheveux pour les ramener en demi-queue et enfiler une robe que je jugeais assez élégante pour faire face à ma belle-mère. Rejoignant rapidement mon époux dans le salon, il m’informa que sa mère était déjà installée. Seigneur… J’espérais ne pas avoir pris trop de temps par rapport au « planning » que m’avait indiqué Jared.
Le bras de Jared autour de ma taille et nos enfants dans nos bras respectifs, j’esquissai alors un sourire tendre, me laissant embrasser en soupirant doucement.
- Je suis toujours prête pour tenter de continuer à faire bonne impression. M’amusai-je dans un demi-sourire avant qu’il ne me conduise dans le jardin.
Là-bas, saluant Catalina d’un sourire des plus chaleureux alors que je déposais mon fils au sol, je laissai Jared présenter notre dernière-née à sa grand-mère. Cette dernière, les yeux grands ouverts, observait la démone dans d’immense sourires digne des nourrissons, gazouillant et s’agitant comme pour la saluer et provoquer son attention. Une attention qui ne manqua pas de secouer le jeune Alexander qui, du haut de ses 14 mois, s’agita pour retourner au sol afin de marcher vers sa grand-mère et lui attraper la robe pour ne pas retomber sur les fesses. Ses grands yeux bleu clair, aux antipodes des iris Blackthorn, observaient alors la matriarche lorsqu’il prononça ses premiers mots face à Catalina.
- Abuelai’ ! Décréta-t-il avant de répéter plusieurs fois ce mot avant de continuer. A b’azo ! ‘a mi… ‘i’e’d’eana’…
Lançant un regard amusé à Jared, je me mis alors à rire, m’approchant de l’enfant pour m’agenouiller près de lui avant que sa grand-mère ne comprenne ses demandes. Il semblait désormais clair qu’apprendre trois langues à un enfant dès ses premiers instants pouvaient provoquer quelques malentendus… En trois « phrases », Alexander avait ainsi mixé la façon espagnole, abuelita, et écossaise, seanmhair, de dire « mamie », et avait tenté de demander les bras en espagnol, « brazo » puis dans un écossais… Extrêmement approximatif.
- Tha aon ag ràdh « seanmhair » agus gàirdeanan, mo chridhe. (On dit « mamie » et « bras », mon cœur). Lui expliquai-je alors en gaélique avant de laisser son père reprendre les mots espagnols afin d’y mettre un accent que je n’avais pas.
Me redressant pour permettre à Catalina, si elle le désirait, de prendre son petit fils avec elle, je m’installai alors face à la magnifique démone avec Jared en souriant, reprenant dans un espagnol teinté d’écossais.
- Creo que su apodo ha sido encontrado.(Je crois que votre surnom a été trouvé.) Dis-je alors qu’Alexander s’entêtait à dire « Abuelai’ ». En cualquier caso, y pidiendo disculpas por no haber podido hacerlo tan pronto como llegaste... te doy la bienvenida a Los Ángeles ya nuestra finca.(Dans tous les cas, et en m'excusant de ne pas avoir pu le faire dès votre arrivée... Je vous souhaite la bienvenue à Los Angeles et dans notre ferme.)
Les progrès que j’avais pu faire dans cette langue depuis ma première visite en Espagne où je ne maîtrisais que quelques mots simples avaient été particulièrement importante. Je n’étais, certes, toujours pas capable de converser de manière complexe en espagnol, mais j’arrivais désormais à m’exprimer de manière intelligible et pouvais tenir une conversation facile. J’avais mis un point d’honneur à atteindre, au moins, ce niveau, afin de m’intégrer d’autant dans cette famille démoniaque alors que je savais pertinemment bousculer les « habitudes » générationnelles de cette dernière ne serait-ce que de par ma race… Ainsi était-il plus que nécessaire, autant pour moi que pour mon mari dont j’avais instinctivement pris la main, que je face tous les efforts nécessaire à une intégration…
- ¿Cómo encuentra la casa de su hijo?( Comment trouvez-vous donc la demeure de votre fils ?) Demandai-je alors en souriant tandis que Rosa arrivait pour déposer le vin d’apéritif sur la table basse.
Me redressant, en bonne hôtesse, j’en proposai alors à la mère et au fils. L’impression passait, après tout, aussi sur la bonne tenue de la maison et ma capacité à recevoir des invités… A moins que cette façon de penser ne soit passé de mode….
Jared, Elizabeth & Catalina BlackthornMalibu Creek, Ferme des Blackthorn, 1er Septembre 2036
C’était un bouquet de roses à la main que Jared récupéra sa chère mère à l’aéroport. Bien évidemment, une telle attention avait profondément touchée notre démone centenaire. Remerciant son aîné, elle avait rejoint ce dernier dans la voiture, non sans prendre le temps de l’embrasser. Le trajet fait, la visite terminée, Catalina avait rejoint la chambre qui serait sienne durant les prochaines semaines, l’Andalouse s’y était accordée un instant de repos avant de descendre à la terrasse extérieure. Elle y vit ensuite arriver le couple, soutenant chacun un enfant, souriants, l’air de poser pour une photo de famille. Catalina ne manqua pas de se lever, son visage s’illuminant de ce regard et ce sourire si tendre et maternel. Rencontrant les deux enfants, son bonheur aurait-il pu être plus grand ? Pas vraiment, non. Au milieu de sa famille, elle se sentait entière, remplie d’un bonheur qui dépassait tout qualitatif ou quantitatif.
- ¡Oh, qué belleza! s’extasia Catalina en s’approchant un peu de celle qui portait son prénom. Puis-je la prendre ?...
Elizabeth la salua à son tour et Catalina ne se fit pas prier pour offrir une bise chaleureuse et méditerranéenne à la vampire. Il y avait bien longtemps que l’Andalouse avait accepté sa belle fille au sein de la famille, l’appelant même bien souvent par réflexe “ma fille”, comme elle le faisait pour Katel ou Marina par exemple.
Le petit Alexander s’adressa alors à l’Andalouse qui… n’eut pas vraiment une grande compréhension de ses paroles. Polyglotte, elle l’était, mais ça… ça ne ressemblait pas vraiment à un assemblage de mots logiques à ses oreilles. Les explications faites, Catalina prit son petit fils dans ses bras et se rassit, le posant avec une tendresse infinie sur ses genoux et entourant son petit corps de ses fins bras remplis d’amour. Elle posa un baiser sur son front, humant le parfum de l’enfant qui lui avait manqué, même si ça n’était pas son petit fils biologique. Peut-importait. Il faisait parti de la famille désormais.
- Oh très chère, ne t’en fais pas pour cela, répondit Catalina en espagnol à sa belle fille qui s’excusait de ne pas être allée la chercher à l’aéroport. Vous avez une bien charmante maison, mis hijos. Je suis extrêmement reconnaissante de votre accueil et de votre hospitalité. Bien-entendu, vous avez beaucoup à faire, je m'efforcerai de ne pas être un fardeau.
Même s’il faudrait une sacrée dose de courage (ou de stupidité) pour dire à Catalina en face qu’elle était un fardeau, l’Andalouse se souvenait de cette époque certes bénie de Satan mais extrêmement éprouvante ou les enfants Blackthorn étaient en bas âge.
Rosa arriva et posa alors l’apéritif sur la table. Catalina n’eut aucun mal à reconnaître le verre qui lui était destiné et s’en saisit. Une seule inspiration et elle reconnut sans aucun mal de quel vin il s’agissait.
- Ah, mi hija, j’espère que Jared met autant de bonne volonté à satisfaire tes désirs que les miens. Quel excellent choix mon cher, approuva-t-elle avec un sourire, néanmoins sans boire, au cas où l’un des hôtes veuilles dire quelques mots pour un toast.
Aaah, finalement, sa famille, un verre de vin, une vue superbe. Tout cela avait bel et bien un goût de vacances et Catalina semblait se détendre de seconde en seconde. Elle reprit néanmoins bien vite la parole.
- Oh, mais où avais-je la tête ! Rosa, va à ma chambre, j’ai apporté quelques présents.
La doyenne hocha la tête et s’exécuta rapidement, trouvant sans mal les présents apportés par Catalina. Elle n’avait oublié personne : tout le monde avait sa petite attention et c’est les bras chargés qu’elle revint.
Aardbei
Catalina s'exprime en español, vieux valencien, anglais.
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Dernière édition par Catalina Blackthorn le Mar 25 Oct - 14:08, édité 1 fois
- Dicen... Quiero los brazos de la abuela. Te amo hombrecito (On dit... Je veux les bras Mamie. Je t’aime petit homme)
En corrigeant son fils dans ses mots, Jared avait ajouté un accent plus prononcé qu’à l’habitude. Il voulait que son fils entende clairement les fluidités de sa langue maternelle et qu’il les décèle facilement. Sa mère avait pris soin de corriger le gaélique, habite que le couple avait pris pour que le Petit Prince soit le plus éduqué en terme linguistique. Peut-être que des parents jugeraient le fait qu’un enfant en si bas âge soit confronté à autant de variation de langue différente… Mais pas Jared. Alexander était intelligent et démontrait ses fortes capacités d’apprentissage de par sa compréhension déjà grandissante des langues maternelles de ses deux parents. Son fils, oui… SON fils. Il n’était pas du même sang, mais Jared ne l’avait jamais considéré comme autrement, tout comme il savait que Catalina le prendrait sur le même pied.
Elizabeth relançait la conversation avec un Espagnol des plus fonctionnels. Jared ne le disait pas à sa famille pour ne pas gêner sa femme, mais il était si fier d’elle! Elle qui avait pris le temps d’apprendre sa langue, elle qui avait pratiqué son accent devant des séries, en fredonnant des chansons… Il n’avait raté aucun effort de la vampiresse pour mieux s’intégrer à sa vie et le Démon avait donc pris comme résolution d’apprendre le gaélique. Ce n’était pas une mince tâche et il avait énormément de difficulté… Mais le brun arrivait désormais à comprendre l’essentiel lorsqu’on s’adressait à lui dans cette langue. Un regard fier vers sa comparse, il observait Alexander maintenant sur les genoux de sa grand-mère. Que dire de cette image… De sa mère avec son fils sur ses genoux? Il ne pouvait pas être plus comblé, alors qu’il approchait doucement Elizabeth contre son corps d’une main douce. C’était beau à voir et si le Démon n’était pas un grand sensible, il était ému. Il était heureux d’apprendre que sa mère appréciait la maison d’ailleurs, même s’il l’avait bien remarqué de par ses petits sourires en observant le tout. Après tout, il n’était pas son fils pour rien! Il connaissait le non verbal de sa mère, ses réactions et la nature de ses sourires. Tout comme elle connaissait les siens…
C’était bien une famille de Démon! Alors que Catalina taquinait doucement Elizabeth quant aux bons désirs de son fils à satisfaire les besoins de sa femme… Jared ne pouvait qu’envoyait un sourire amusé vers Elizabeth avec un brin de malice dans le regard. Non, la sexualité n’était pas un sujet tabou dans la famille et il n’était aucunement gêné de la remarque. Il était seulement content de constater que sa mère était ravie du choix de vin. Mais il valait mieux offrir à césar ce qui lui revenait, voilà pourquoi il soufflait en espagnol,
-Le compliment n’ait pas pour me déplaire Mama… Mais c’est Elizabeth qui a choisi le vin! Elle a fait des recherches avant ton arrivée et c’est rappelé de ce que tu buvais au mariage.
Adressant un clin d’œil amusé à Elizabeth, il penchait son visage vers elle et déposait un doux baiser sur ses lèvres, comme pour se faire pardonner. Avant de redresser la tête avec curiosité en demandant,
-Des présents? Tu n’étais pas obligé, c’est un plaisir pour nous de t’accueillir! Mais puisqu’il en est ainsi, tu devras m’aider en retour pour que je puisse les ouvrir.
Relâchant Elizabeth, il approchait de la Démone avec la petite Catriona dans ses bras. Se penchant légèrement vers l’avant, il déposait la petite fille dans les bras de sa grand-mère et souriait de façon attendrie en reculant d’un pas. Oui, cette scène était décidément à croquer… Catalina avec ses deux petits enfants sur elle… Au point que l’hispanique prenait alors une photo avec son téléphone cellulaire. Photo qui serait envoyée à son père sur la conversation familiale plus tard.
- Il n’en sera évidemment rien, Madam… Catalina. Dis-je en espagnol en souriant, me reprenant difficilement afin de ne pas appeler la démone par son nom de famille, sur-politesse oblige.
Ma belle-mère ? Un fardeau ? Outre l’immense idiotie que de dire à une telle femme qu’elle en était un, je considérais la famille de Jared comme une bénédiction. Je n’avais jamais connu ma mère, décédée lorsque j’étais en bas âge. Mon père aurait pu être mort que ma vie n’en aurait pas été dérangée tant il était absent et seuls mes frères avaient compté pour moi alors… Oui. Je devais avouer qu’observer une scène familiale, que voir des parents aimants et cette femme, désormais grand-mère, avec notre fils sur les genoux me plaisait plus que de raison.
Prenant délicatement un verre de sang en main, l’ayant mis de côté afin de ne pas être confondu par triste inadvertance, je me laissai m’approcher doucement de mon mari, tendrement, afin de venir caresser, discrètement comme à mon habitude, la main qui soutenait notre fille. C’était sans compter la réflexion de ma chère belle mère qui m’arracha quelques rougeurs sur le visage, encore certainement trop peu habituée à ce franc parler bien caractéristique de cette famille démoniaque.
- Je… Commençai-je. Je pense ne pas avoir à me plaindre.
Si je faisais bien des efforts pour parler de ce genre de choses, je devais bien avouer peiner, malgré tout, à m’y habituer. Mon éducation était telle que tout sujet sortant du commun acceptable, portant sur l’émotif ou pire l’intime devait être banni. J’avais grandi dans ces principes et ces derniers étaient particulièrement ancrés en moi. Des principes que j’essayais aujourd’hui, pour le plaisir de mon époux, de démanteler, petit à petit, difficilement mais sûrement. Au moins avais-je, cette fois, pu répondre une phrase entière sans bégayer ou presque. Un exploit. Pour sûr.
- Votre fils m’a aidé malgré tout. Répondis-je au compliment redistribué par Jared. Il m’a confirmé ce choix.
Répondant au baiser dudit fils, je plissai néanmoins les yeux, appuyant ce baiser d’une manière peut être plus passionnée qu’à la normale face à une tierce personne, afin de lui murmurer un mot.
- Tha mi an dòchas gun coinnich thu ris na feumalachdan agam a-nochd. (J'espère que tu satisferas mes besoins ce soir.). Lui soufflai-je alors.
Mais mieux valait ne pas s’éterniser sur ce point au risque de me voir virer rouge si ma belle mère comprenait et entendait mes propos ô combien déplacés à cet instant. Par chance, Catalina se rappela d’un fait… Qui me fit arquer un sourcil. Des présents ? Cela ne m’étonnait étrangement pas d’elle, et le départ de Rosa fut alors accueilli dans un sourire.
- Votre présence est le seul cadeau qu’il nous fallait. Souris-je alors en laissant Jared déposer Catriona dans les bras de sa grand-mère.
Le tableau était réellement touchant. Si la famille était une chose des plus importantes pour moi, je devais admettre que ce que je voyais sous mes yeux était tout bonnement parfait. Et c’était peut être lors de ces instant bénis des Dieux que je me rendais compte que j’avais désormais une famille… Les cadeaux disposés sur la table, le petit garçon se tourna vers sa grand-mère, ses grands yeux bleus la fixant avec un sérieux à tout épreuve avant de se retourner vers les présents.
- An làthai’ ? Demanda-t-il.
L’écossais était donc la première chose qui lui était venue. Et… Je dus avouer en être fière alors que j’hochai la tête.
- Seadh Dear. Tiodhlac dhut fhèin agus fear do Chatriona. (Oui, chéri. Un cadeau pour toi et un pour Catriona.) approuvai-je.
La phrase fut visiblement peu comprise alors qu’il me regardait avec des yeux surpris. Il lui fallut ainsi un temps de réflexion avant de commencer à s’agiter sur les genoux de l’espagnole pour descendre et se dépêcher vers la table avec le plus grand intérêt : il avait compris. Mais contre toute attente, il ne sembla pas chercher son cadeau mais… Celui de sa petite sœur. Prenant un à un les cadeaux et les montrant à sa grand-mère jusqu’à entendre le nom de Catriona. Dès lors, il tituba jusqu’à sa sœur pour déposer – ou plutôt jeter – le cadeau sur elle.
- Ab’elo ! Ab’elo ! S’énerva-t-il en espagnol alors qu’il lui semblait que sa démone de sœur n’allait pas assez vite à son goût. Abuelai’ ! Se fâcha-t-il alors contre sa grand-mère. Abuelai’ ! An làthai’ !
Hé bien… Si elle ne comprenait pas le message… Alexander était pourtant parfaitement clair, et même fâché. Il voulait que sa petite sœur ouvre le cadeau et vite !
Jared, Elizabeth & Catalina BlackthornMalibu Creek, Ferme des Blackthorn, 1er Septembre 2036
Peu importait le langage étrange du petit garçon, Catalina n’en avait que faire. Alexander sur les genoux de sa grand-mère, cette dernière était parfaitement dans son élément, entourée de sa la petite famille qu’avait formée son fils. Entre réflexion pleine de sous-entendus érotique et opinion honnête sur la demeure du couple, Catalina était pleinement elle-même. Elle connaissait désormais Elizabeth depuis assez longtemps pour se laisser aller à un certain lâcher prise, n’ayant pas trop à dorer sa personnalité pour mettre à l’aise sa belle-fille. Elizabeth la connaissait désormais depuis assez longtemps pour comprendre son humour et ses limites. C'était une chose d’ailleurs assez plaisante car les petits coups de coudes de Leandro lui demandant (à raison) d’être plus délicate envers la vampire avaient parfois frôlé les limites de la patience de Catalina. Mais aujourd’hui, c’était du passé, et Elizabeth elle-même venait d’affirmer ne pas avoir à se plaindre de la présence de l’Andalouse. Catalina la connaissait depuis elle aussi assez longtemps pour savoir que cette réponse était tout ce qu’il y avait de plus sincère. Ainsi, la matriarche adressa un petit sourire à sa brue.
Complimentant Jared sur le choix de vin, ce dernier rendit les hommages à son épouse. Catalina affiche à nouveau un sourire.
- Oh, mi hija, voyons, tu fais déjà partie de la famille, plus besoin de tenter de marquer ainsi des points avec moi. Pauvre Abygael aura fort à ratrapper à ce rythme, répondit-elle, le regard pétillant de malice.
Catalina ne l’avait toujours pas rencontrée et Aldo ne l’avait toujours pas prévenu de leur union à venir, chose qu’elle savait tout de même puisque la matriarche ne finissait toujours pas tout savoir tôt ou tard. C'était ainsi aussi l’objet de sa visite aux États-Unis. Mais des présentations plus plaisantes avaient lieu à cet instant : Catalina rencontrait sa petite-fille, portant son prénom. Comment l’Andalouse pouvait-elle être plus heureuse qu’à cet instant ? Impossible. Demandant la permission de prendre la petite dans ses bras, Jared la plaça aux creux de son bras droit. Catalina se plaça non sans un certain savoir, n’ayant de toute évidence rien oublié de la maternité en dépit des décennies. Catronia contre elle, tenue par un bras, Alexander de l’autre côté, la matriarche était désormais entourée de ses deux derniers petits enfants. Elle n’en remarqua pas même la photo prise par Jared, bien trop absorbée par le nourrisson.
- Quelle perfection, souffla-t-elle avant de venir déposer un tendre baiser sur le front du bébé, puis un sur la tempe d’Alexander.
Elle se souvint alors avoir apporté des présents pour toute la famille, envoyant Rosa les chercher, Catalina pu profiter un peu plus de ses petits enfants. La vieille démone revint alors, chargées de présents, déposant un premier pour Alexander et un deuxième pour Catriona sur la table. S’agitant pour descendre, Catalina le posa sur la terre ferme, tandis que le petit garçon se précipitait sur le cadeau de sa petite soeur pour le lui balancer littéralement. Heureusement, les réflex de la grand-mère épargnèrent le visage de la petite fille avant que le paquet ne lui arrive en pleine tête.
Alors que Catriona peinait à déballer son cadeau, Alexander sembla totalement perdre patience.
- Calme toi, mi corazón, lui dit-elle de son habituel ton maternel mais un brin autoritaire.Pourquoi tu n’aiderais pas Catriona à la place ?
Alors qu’Alexander sembla sceptique et demanda s’il en avait le droit (du moins, c’est ce que Catalina comprit), la grand-mère lui autorisa, guidant la petite main de Catriona alors qu’Alexander donna un “petit” coup de pouce à sa soeur en déchirant une grande partie du papier cadeau, révélant alors une couverture d'emmaillotage, douce à souhait, bordée au prénom de la petite Blackthorn ainsi qu’un doudou des plus mignon (et VRAIMENT mignon, pas démoniaquement mignon). Pas vraiment ce qui captiva le plus Alexander qui se rua à la place sur son propre paquet contenant un jouet ainsi qu’une peluche, du même animal que Jared avait eu quand il était enfant.
Catalina n’en avait pas oublié les parents non plus puisque deux paquets attendaient Jared et Elizabeth. L’un contenait un écrin, protégeant un collier de rubis, pierre fétiche de la famille (du moins, selon Catalina), et l’autre n’étant qu’une simple enveloppe. Néanmoins, l’enveloppe, à destination de Jared, avait un contenu bien plus intéressant : un weekend, dans un hôtel de charme perdu au milieu des montagnes californiennes, destiné aux massages érotiques de couple. Pas de panique donc, concernant les rayons du soleil, ça n’était pas le genre d’hôtel dont on quittait la chambre.
Aardbei
Catalina s'exprime en español, vieux valencien, anglais.
Jared avait-il déjà pensé qu’il verrait sa mère aussi gaga? Une fois… Lorsqu’il avait envisagé de marier Leticia, lorsqu’il était un jeune Démon. Il avait à ce moment imaginé la vie parfaite au côté de cette Démone, avec qui il avait voulu fonder une famille. Mais cela ne s’était pas passé ainsi, non, elle était revenue avec un autre homme, alors qu’il l’avait attendu sur l’Auteuil, seul… La guerre que cela avait enclenchée entre les deux familles n’était pas passée inaperçue et suite à cette dernière, Jared avait voyagé, l’amenant aux États-Unis. Suite à cet épisode, il avait perdu foi en l’amour, s’était lancé dans des relations sans fondement… C’était adonné à la passion de la luxure, utilisant ses partenaires pour satisfaire ses besoins… Mais à travers ses comportements passés, il y avait eu principalement une déception, celle de ne pouvoir donner des petits enfants à sa mère adorée.
Mais voilà que son rêve était devenu réalité! Il avait une femme qu’il aimait plus que tout. Une partenaire de vie qui l’acceptait comme il était, l’aimait et le supportait… Il avait deux merveilleux enfants, aussi intelligents que magnifiques… Il avait une famille, présente et aimante. Comment Jared ne pouvait-il pas être heureux, alors que toutes les conditions pour avoir la vie parfaite étaient remplies? Oui, il était bien, souriant… Mais alors qu’il prenait la main d’Elizabeth avec une certaine douceur, il était attendri de la vue de sa mère, ouvrant des cadeaux avec ses enfants. Cela lui rappelait sa jeunesse, les Noëls avec toutes les familles Blackthorn. Que de bons souvenirs revenaient dans sa mémoire, alors qu’Alexander ouvrait ses cadeaux hâtivement, puis ouvraient grand la bouche, heureux des dons. Il commençait déjà à jouer avec le jouet, assis près de Catalina, alors que Catriona souriait à la sensation de la couverture qui recouvrait maintenant son être. Observant les traits de la matriarche, la petite fille souriait alors fortement, avant d’échapper le rire le plus mignon de cette terre, celui d’un bébé. Avant d’ouvrir son propre cadeau, Jared soufflait alors,
-Merci Mama… Tu n’étais pas obligé d’apporter des présents! Avec ou sans, tu seras toujours la bienvenue chez nous et je crois que les enfants sont d’accord!
Alexander commençait à remuer son jouet dans tous les sens, alors qu’il quémandait l’attention de la matriache. Lui montrant comment il jouait avec ce dernier, alors qu’il tombait dans un jeu imaginaire dont lui seul avait le secret. Échappant un petit rire, Jared laissait Elizabeth ouvrir son présent en premier, restant près d’elle pour regarder et… Ouvrait grand la bouche devant la beauté du bijou,
-Mama! Mais c’est… Du rubis? La pierre précieuse représentant notre famille! C’est un merveilleux présent!
Alors qu’il ouvrait son enveloppe, il se montrait patient, sachant très bien en connaissant sa mère que le contenu serait admirable aussi. Après tout, Mama ne faisait jamais les choses à moitié! Alors qu’il observait le contenu de cette dernière, le regard du Démon s’ouvrait plus grand et une certaine malice non maline s’y installait. Tournant le document vers Elizabeth, il soufflait alors avec amusement et joie,
-Regarde Mi Amor… Nous allons pouvoir prendre de petite vacance bientôt… Peut-être pourrions-nous même profiter de la présence de Mama pour faire garder les enfants? Après tout, Rosa serait présente pour aider également.
Approchant doucement de sa mère, Jared venait lui faire un câlin, tout en faisant attention à Catriona qui était sur cette dernière. Déposant un baiser sur sa joue, il se redressait en ajoutant,
-Merci Mama, je t’aime. Je suis heureux que tu sois en visite, tu m’as grandement manqué.
Un sourire amusé étira mes lèvres alors que je secouai doucement la tête. J’étais, à vrai dire, rassurée de savoir que j’avais trouvé ma place au sein de cette famille soudée et surtout démoniaque et Dieu seul savait qu’il avait été difficile, pour moi, de le faire et surtout de me sentir à l’aise en la compagnie de mes beaux-parents, et notamment, de ma belle-mère. Mais maintenant que c’était chose faite… Le soulagement était réellement présent. Ainsi, je repris doucement.
- Rassurez-vous. Abygael est une jeune femme des plus convenables.
Si je ne comprenais absolument pas le désir de la jeune femme de s’unir à Aldo au vu de la différence de comportement et de caractère que les deux personnages avaient, je n’étais rien ni personne pour m’opposer à cela. Et Abygael ayant toujours été une employée modèle, j’avais donc pris le parti de… Disons… Ne pas la noyer, à défaut de pouvoir l’aider. Elle devrait y arriver d’elle-même de toutes les manières. Ce n’était pas mon rôle que d’en faire l’éloge réelle auprès de ma belle-mère.
Ce fut alors l’heure des cadeaux. Arquant un sourcil face à la vivacité et le caractère déjà bien trempé de notre fils, ma main dans celle de Jared, je lui soufflai quelques mots, l’air amusé.
- Je suis sûre qu’il a ton caractère et rassure-moi… Tu t’es calmé en grandissant, n’est-ce pas ? Plaisantai-je alors en observant le jeune garçon délaisser bien vite sa sœur au profit de son propre cadeau.
Mais que ce soit la réaction de la dernière-née Blackthorn ou de son frère, nul doute que mon regard s’en trouva attendri alors que le rire de Caty m’arrachait un sourire sincère, autant que l’enthousiasme d’Alex, assis aux pieds de sa grand-mère, qui jouait avec entrain… Oui… Tout était parfait. Mais Catalina n’avait visiblement pas fini avec ses cadeaux et ce fut avec une surprise loin d’être feinte que j’observai alors le collier que venait de m’offrir ma belle-mère. Emerveillée et surtout touchée du geste, je demandai ainsi à mon époux de me le mettre avant d’esquisser un sourire réel à l’espagnole.
- Vous n’auriez pas du… Soufflai-je réellement émue, ma main sur la pierre. Enfin… Je… Soupirant, malgré tout gênée de cette attention, je me mis à rire doucement. Merci beaucoup Catalina. Vous n’imaginez pas combien ce geste compte pour moi.
Et ce n’était là pas un mensonge, bien au contraire. Recevoir un cadeau de sa part était déjà une chose très appréciable, mais que ce cadeau soit directement en lien avec la famille dont elle avait la charge me prouvait tout simplement que l’idée que je me faisais de mon intégration aux Blackthorn était tout simplement… Réelle.
Ce fut alors enfin au tour de Jared d’ouvrir son cadeau. Et cette fois, ce fut un sourire plus mutin quoique tendre qui s’afficha sur mes lèvres.
- Hé bien… Je suppose que si ta mère accepte de garder Caty et Alex… Nous pourrions effectivement en profiter. J’ai fini le tournage pour ces deux semaines donc… Si tu arrives à prendre des vacances… Catalina, qu’en dites-vous ? Demandai-je directement à la démone. Rassurez-vous… Ils sont… En général, assez calmes. Plaisantai-je en relâchant la main de Jared pour le laisser faire preuve de tendresse envers sa mère.
Je n’étais bien évidemment pas à ce point proche de la démone mais j’appréciais ce sentiment familial que j’avais, bien malgré moi, très peu connu.
- Vous nous avez manqué à tous. Ponctuai-je ainsi les dires de Jared, un sourire entendu aux lèvres.
Jared, Elizabeth & Catalina BlackthornMalibu Creek, Ferme des Blackthorn, 1er Septembre 2036
La matriarche était parfaitement dans son élément, entourée de sa famille et cernée de leur amour. En fallait-il plus pour la combler de bonheur ? Probablement pas. Tout était déjà parfait ainsi. Jared était devenu un démon des plus accomplis. Son premier né, la première vie qu’elle avait porté, était bien loin d’être le nourrisson sans défense qu’il avait été. Celui qui, après sa naissance, ne réussissait pas à s'apaiser seul, sans le contact de sa mère. Combien de longues heures Catalina avait-elle passé, Jared lové contre elle ? Combien d’étreintes, combien de baisers, combien de caresses ? Combien de fois s'était-elle endormie à son tour contre Jared, épuisée par sa première maternité ? Aujourd’hui, Jared n’avait plus besoin du contact de sa mère pour trouver le sommeil. Il était devenu un homme et un parent à son tour. Catalina pouvait-elle espérer une plus grande fierté pour son fils ? Non. Jared était accompli. Jared soufflait l’avenir du clan Blackthorn et honorait toute l’éducation que Leandro et elle s’étaient acharné à lui donner. Elle aurait aimé revenir en arrière et souffler à l’idée de la jeune Catalina et du jeune Leandro que tout irait bien, que leurs doutes et leurs angoisses de jeunes parents n’avaient pas lieu d’être et que Jared dépasserait toutes leurs espérances. Mais était-ce vraiment nécessaire ? Au fond, elle l’avait toujours su : Jared serait un remarquable démon. Aujourd’hui, elle partageait ce même sentiment, cette même intuition vis à vis d’Alexander et Catriona. Elle ne pourrait probablement pas les voir aussi âgés que Jared actuellement, mais elle le savait. Elle le sentait. Peu importe qu’elle aurait déjà trépassé au prochain siècle, elle savait que les deux jeunes enfants seraient plus brillants qu’elle n’aurait pu l’imaginer. Ils l’étaient déjà.
Catalina afficha alors un sourire lorsque Jared la remercia de ses présents. Non, elle n’était en effet pas obligée, mais pourquoi pas ? Pourquoi pas ne pas montrer par quelques présents combien elle les aimait. Combien elle les aimait tous, même ceux qui n’étaient pas de son sang. C’était un geste que Jared sembla immédiatement comprendre au travers du rubis offert pour Elizabeth. Elizabeth comptait pour elle, elle était la femme qui rendait Jared heureux chaque jours et elle était la mère de ses deux petits-enfants. Elle était sa fille. Pas sa belle-fille. Sa fille. Alors oui, un rubis s’imposait. Et si, lorsqu’Elizabeth avait affirmé qu’Abygael était une jeune femme “des plus convenables”, Catalina était restée parfaitement silencieuse, se contentant d’un très léger sourire, clôturant ainsi la conversation, la remarque de la blonde n’était pas tombée dans une sourde oreille. Évidemment, l’opinion d'Elizabeth avait un certain poids. Probablement plus que cette dernière ne devait l’imaginer elle-même. Justement, à ses remerciements, Catalina afficha à nouveau un léger sourire, comme si ce n’était absolument rien.
- Ah, mija, voyons, il était plus que temps que tu portes toi aussi la pierre de notre famille. Leandro en était absolument certain lui aussi.
Le couple découvrit ensuite le présent qui leur était destiné : un weekend dans un hôtel de luxe destiné au couple. La grand-mère savait combien être parent pouvait être merveilleux mais aussi… Par Satan, terriblement épuisant pour une vie de couple ! Combien de fois le petit Adrian avait interrompu ses parents en plein rapprochement physique pour une affaire de cauchemar ou d’un ange soit-disant caché dans son placard qui menaçait de lui faire du mal ? Au moins… Elizabeth et Jared pourraient s'octroyer pleinement à leur couple sans être menacé d’être dérangé.
- Oh, mais ce serait absolument avec plaisir. Il est d’ailleurs plus que temps qu’Alexander et Catriona découvrent le plus grand art de leur grand-mère. Jared, chéri, rassure moi, ton barbecue n’est pas une de ces moderne ignominie au gaz ? plaisanta-t-elle.
Elle laissa échapper un petit rire, montrant bien qu’elle les taquinait. Enfin… Enfin… c’était mieux de le penser, non ? Mais Catalina avait un certain humour. Un humour qui ressortait tout particulièrement à ce moment, dans cet instant familial si paisible. Reprenant une gorgée de main, Catriona toujours lovée contre elle, la soirée promettait d’être aussi douce qu’à cet instant. La promesse fut d’ailleurs tenue. Entre douceur, rires et tendresse, la ferme des Blackthorn brûlait d’une amour familial incandescent.
Aardbei
Catalina s'exprime en español, vieux valencien, anglais.