La peur ne demande qu'à être vaincue Feat. - Azalja Galarza Whitted
Elle me donna un verre de mojito maison. Il avait une jolie couleur émeraude.
- Tu n’as pas à me remercier, c’est normal,répondit-elle avec douceur.Et puis, tu as fait un bon boulot, honnêtement.
Je n’avais pas tenu très longtemps sur le dos, avant de paniquer… Mais j’imaginais que je pouvais déjà me satisfaire de cela.
- Comment est-ce que… tu te sens ?demanda-t-elle.
Je tins mon verre entre mes deux mains, les avant-bras appuyés sur mes genoux, et réfléchis. Je ne pensais pas faire face au souvenir de mon père avec autant de clarté. Ordinairement, j’en cauchemardais seulement, ne revivais en général que le moment où je voyais Nikolaus au-dessus de moi, hors de l’eau, serrer ses doigts autour de mon cou pour me garder immergé. Jusqu’à ce que je manque d’air et me réveille en sursaut…
- A la fois… content et frustré,avouai-je au bout de quelques secondes de silence.Je sais que j’ai progressé. Mais je sais aussi que ce n’est largement pas assez, et que j’ai encore pas mal de chemin à faire.
Je haussai les épaules.
- En général, je suis patient. Mais là… j’ai juste hâte d’en finir avec ça.
Ce qui était sûrement tout à fait normal. Je regardai mon interlocutrice et souris en la voyant lever son verre pour trinquer. Je fis tinter le mien contre le sien, et nous bûmes notre première gorgée.
- Il est très bon ton mojito,commentai-je agréablement surpris.Je n’ai pas l’habitude d’en boire. Mais je dois reconnaître que là, ça passe bien.
Il fallait qu’elle me donne la recette. Je perdis mon regard dans l’horizon qui prenait les couleurs chaudes du coucher de soleil. Je ne m’étais pas rendu compte à quel point le temps était passé vite dans l’eau, malgré les passages les moins amusants. Tant mieux, dans un sens… A présent, la nuit tombait peu à peu, et ce serait au tour d’Azalja d’affronter sa phobie. Et je comptais bien être aussi présent et utile qu’elle l’avait été avec moi. Je lui devais énormément.
- Et toi ?m’enquis-je en reportant mon attention sur elle.Ҫa va aller ?
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Installée dehors, en compagnie de Meyer, le couché de soleil promettait une interlude délicate à leur soirée fortement complexe. Elle s’enquit alors de savoir comment il allait et comment il avait vécu leur première session. Ce dernier confia être content mais frustré en vue de la masse de travail qu’il lui restait à fournir. Azalja haussa doucement les épaules.
- Oui… tu as encore du chemin à faire, mais c’est normal. Si c’était si simple, tu n’aurais pas conservé cette phobie plus d’un siècle. Sois patient avec toi-même. Je sais que c’est frustrant mais… tu as encore tellement de temps devant toi. Et puis, rien ne nous empêche de nous voir toutes les semaines pour travailler là dessus.
Ils trinquèrent alors, au mojito cette fois-ci. Azalja n’avait pas même pris la peine de demander s’il aimait cela et l’avait servi directement mais elle estimait que, les mojitos servis aux Etats-Unis n’avaient que très peu en commun avec ceux de l’Amérique Centrale et Latine. Il fallait bien l’avouer, leurs voisins cubains savaient aussi bien s’y prendre avec le rhum, qu’eux avec la tequila.
Te donner la recette secrète de ma mère ? Et puis quoi encore. Pas même sous la torture très cher !
Elle rit doucement. Il n’y avait rien de si officiel avec ce cocktail, mais elle aimait simplement le taquiner. Il le méritait bien après avoir passé autant de temps dans l’eau à faire face à ses démons. Et puis honnêtement… elle ne rirait pas encore très longtemps. Elle prit une nouvelle gorgée de sa boisson alors que son interlocuteur s’inquiétait de son état. Azalja haussa doucement les épaules.
- Je ne sais pas, ce serait mentir que de te dire que je n’ai pas envie de partir en courant. Je n’ai pas la moindre envie de le faire. Je n’ai pas la moindre envie de retrouver confrontée à la pénombre et encore moins aux démons de mon passé.
Elle laissa échapper un soupir et reprit une nouvelle gorgée. Pour calmer l’angoisse qui commençait à monter dans sa poitrine, elle aurait probablement besoin d’une intraveineuse de mojitos.
- J’ai juste… hésita-t-elle. Je ne sais pas. Je ne me suis jamais sentie en sécurité la nuit. J’ai toujours eu la sensation d’être une proie sans défense. Il s’est passé tant de chose… de nuit. Tant de choses qui remontent toujours dès le couché du soleil. Et je me sens toujours si faible, si stupide d’avoir été brisée telle une vulgaire brindille par ces deux lycans, par mon ex petit ami…
Elle soupira à nouveau, avant de piocher dans l’une des quesadilla au fromage. Elle n’avait pas vraiment faim à cause de son estomac qui se tordait sous l’anxiété, mais maintenant que tous ces plats étaient là… elle ne manqua d’ailleurs pas de les présenter un à un à Meyer. Certains étaient plus connus que d’autres, mais tous étaient préparés selon les vieilles recettes de famille des Galarza.
Comme Azalja s’en était douté, la nuit ne tarda pas à pointer le bout de son nez. A vrai dire, elle était tombée bien plus vite qu’elle ne l’aurait cru et ça ne lui plaisait strictement pas. Alors que le spremières étoiles parsemaient le ciel qui fonçait de minute en minute, elle se leva, débarassant la table et se réfugiant dans la corvée de vaisselle, plus par échappatoire que par réelle volonté de nettoyer.
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Elle me fit d’abord remarquer qu’effectivement, j’avais encore du chemin à faire car si c’était aussi simple, je n’aurais pas gardé ma phobie plus d’un siècle. Cependant, en tant que lycan, j’avais beaucoup de temps devant moi pour apprendre à la vaincre. Elle me proposa même de nous voir toutes les semaines pour y travailler. Je ne savais dire si ça me faisait plaisir ou non. Revoir Azalja, sans aucun doute. Retourner à l’eau aussi souvent, par contre… La demoiselle plongea ensuite dans ses pensées, se réfugiant quelques instants dans la dégustation de son mojito. Puis elle haussa les épaules.
- Je ne sais pas, ce serait mentir que de te dire que je n’ai pas envie de partir en courant,dit-elle.Je n’ai pas la moindre envie de le faire. Je n’ai pas la moindre envie de me retrouver confrontée à la pénombre et encore moins aux démons de mon passé.
Et je la comprenais parfaitement. Mais comme elle, je serai présent pour la soutenir. Je l’imitai tandis qu’elle buvait un peu de sa boisson. Il y eut un silence, et elle reprit la parole.
- J’ai juste… Je ne sais pas.
Elle hésita.
- Je ne me suis jamais sentie en sécurité la nuit. J’ai toujours eu la sensation d’être une proie sans défense. Il s’est passé tant de choses… de nuit. Tant de choses qui remontent toujours dès le coucher du soleil. Et je me sens toujours si faible, si stupide d’avoir été brisée telle une vulgaire brindille par ces deux lycans, par mon ex petit ami…
Seul mon père avait contribué à la terreur qui me gagnait quand j’approchais d’une étendue d’eau. Pour elle, plusieurs acteurs entraient en jeu et ils étaient, pour ainsi dire, quelque peu aléatoires. Mon père était mon père. Des lycans malintentionnés, il y en avait partout à Los Angeles et dans ce monde, tout comme des conjoints venimeux. Alors je pouvais imaginer à quel point affronter sa peur pouvait être difficile quand le danger pouvait venir de n’importe où. Redevenant silencieuse, Azalja combla son malaise en mangeant quelques quésadillas au fromage. Mais elle ne semblait pas vraiment les apprécier. A mon avis, son appétit ne viendrait qu’après son épreuve passée – en supposant que tout se passe bien, je l’espérais. Elle me présenta les plats. Je goûtai à tout, posai mille questions sur leur composition, lui demandai lesquels elle préférait, ceux qu’elle cuisinait le plus facilement. Je n’aimais pas la savoir soucieuse, alors je fis tout pour lui faire penser à autre chose qu’à sa phobie, jusqu’à ce que la nuit tombe complètement, et que les étoiles scintillent une à une dans le ciel devenu noir. Lorsqu’elle se leva et commença à débarrasser la table, je perçus sa démarche hésitante, et même ses jambes trembler légèrement. Je me mis debout à mon tour et l’aidai à rentrer les assiettes presque vides, pour aller les poser près de l’évier. Je m’appuyai dos au plan de travail, près d’elle. Quand elle prit le liquide vaisselle et le retourna au-dessus de l’éponge, je le lui pris des mains et le reposai à sa place. Je penchai la tête sur le côté pour mieux observer son visage tendu par l’anxiété.
- Ce n’est pas parce que j’ai pu aller dans l’eau que tu dois te sentir obligée de sortir ce soir,déclarai-je d’un ton doux, rassurant.Chacun son rythme, d’accord ?
Je croisai les bras.
- Ceci dit,ajoutai-je avant qu’elle ne puisse répondre.Sache que si tu es d’attaque, je suis là. S’il faut que je te porte sur mon dos, je le ferai. S’il faut…
Je réfléchis.
- S’il faut que je me transforme, je le ferai aussi. Paraît que je fais moins peur en loup. Ҫa doit être le côté grosse peluche,ricanai-je.Mais je te préviens,fis-je en levant un index faussement menaçant sous son nez,tu n’as pas intérêt à sortir un peigne et des rubans, ma charmante fille se charge déjà de me refaire une beauté les soirs de pleine lune.
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En dépit des efforts de Meyer pour la rassurer, Azalja n’avait pas la moindre envie de faire face à la nuit. Après tout, c’était une réaction normale, non ? Alors qu’elle s’échapper pour entamer la vaisselle, l’Allemand l’avait rejoint, s’adossant au plan de travail avant de doucement lui prendre des mains l’éponge et le liquide vaisselle. Azalja releva son regard de Bambi vers lui, tandis que ce dernier lui offrait une échappatoire pour ne pas affronter sa peur tout de suite. La jeune lycane baissa les yeux, considérant sincèrement cette option.
Elle resta silencieuse et Meyer reprit très rapidement la parole, lui assurant qu’il serait là pour elle, même s’il devrait la porter sur son dos pour rentrer. Bien-sûr, la présence du blond était grandement rassurante. Après tout, il avait été extrêmement délicat avec elle lorsqu’il l’avait littéralement ramassée dans une rue de Los Angeles la semaine passée. Mais même si Meyer avait été un véritable saint, elle n’avait nullement envie de réitérer cette expérience. D’autant plus que, qui sait, un jour, elle finirait probablement par tomber sur quelqu’un de bien moins intentionné que le lycan qui lui faisait actuellement face. Elle n’avait toujours pas repris la parole, gardant ses yeux rivés vers le bas, lorsque Meyer reprit la parole, contant alors la passion de Janna pour le peigner et lui placer des rubans dans la fourrure. Un petit rictus s’esquissa sur les lèvres d’Azalja qui commença à imaginer un loup massif à la mercie d’une petite fille armée de rubans et barettes en tout genre.
Elle releva alors un regard hésitant sur lui, bien différente de la Azalja pleine de confiance qu’il avait vu dans l’eau.
- Non… je vais essayer. Il le faut. Je ne veux pas passer ma vie à craindre la nuit. J’ai vécu cette phobie une fois, je peux la vaincre à nouveau, j’en suis sûre. C’est juste que…
Elle marqua une pause, réfléchissant à ses mots. Que quoi ? Que c’était terrifiant ? Oui, bien-sûr. N’était-ce pas là l’essence même d’une phobie ? Elle n’acheva donc pas sa phrase, sachant très bien que Meyer comprenait ce qu’elle ressentait mieux que personne. Elle jeta un œil à l’horloge du salon, indiquant 21 heures. Elle prit alors une profonde inspiration.
- Allons-y.
Essayant de se remplir de courage, Azalja sortit de la maison en compagnie de Meyer. Pieds nu, dans le sable frais, elle n’avait pas pris de veste ou de gilet, songeant que l’air rafraîchi de la nuit lui ferait le plus grand bien. De plus, il fallait bien l’admettre, c’était une superbe nuit. Le manque de civilisation environnante offrait un soir absolument noir et étincellant d’étoiles.
Elle croisa les bras sur sa poitrine et s’avança doucement. Les pieds enfoncés dans le sable, à un mètre de la terrasse, il semblait que ses jambes refusaient d’avancer plus loin, préférant rester dans le confort de la lumière, donc la baie vitrée de sa maison continuait d’éclairer doucement cette partie-là de la plage.. Néanmoins… Le reste restait résolument sombre. Beaucoup trop sombre. Elle ne l’avait pas remarqué, mais sa respiration s’était faite de plus en en plus rapide, jusqu’à arriver à un rythme saccadé. Ses bras, serrés contre sa poitrine, montraient une crispation assez intense. Une crispation si intense que ses phalanges, autour de ses avants-bras, avaient pris une teinte blanche, coupées de la circulation sanguine.
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Elle eut un léger sourire amusé, et leva un regard hésitant, voire légèrement effrayé, sur moi. Cette vision me fit mal au cœur, me motiva davantage quant à mon envie de l’aider, de tout faire pour qu’elle soit à l’aise de nuit le plus rapidement possible.
- Non… je vais essayer,répondit-elle.Il le faut. Je ne veux pas passer ma vie à craindre la nuit. J’ai vécu cette phobie une fois, je peux la vaincre à nouveau, j’en suis sûre. C’est juste que…
Elle laissa sa phrase en suspens. Je préférai garder le silence, lui donner le temps de réfléchir, se mettre en condition. Finalement, elle jeta un coup d’œil à l’horloge du salon. Je suivis son regard, vis qu’elle affichait vingt-et-une heures. Azalja prit une profonde inspiration.
- Allons-y,fit-elle en délaissant la vaisselle.
Je la suivis hors de la maison, sur la terrasse. Nous restâmes pieds nus pour aller vers la plage. De toute façon, avec des chaussures, le sable s’engouffrerait vite à l’intérieur et ce ne serait pas confortable. Mais à peine avions-nous fait un mètre en dehors de la terrasse que la biologiste s’arrêta, les bras étroitement croisés sur sa poitrine. Je faillis lui rentrer dedans, me stoppai juste à temps. Je fis un pas sur le côté pour l’observer. Elle n’avait vraiment pas l’air dans son assiette. C’était comme si elle se tenait à la limite de la lumière qu’offrait les lampes de la terrasse. Après, l’obscurité nous avalerait tous les deux. Que faire ? Comment faire ? Je me mordis la lèvre inférieure en réfléchissant. Déjà, lui montrer que j’étais toujours là et que je n’allais pas la lâcher. Alors, doucement, je me replaçai derrière elle et posai mes mains sur le côté de ses épaules.
- Schöne*.
Je regardai devant nous. Automatiquement, ma vue de lycan s’adapta à la pénombre et mes iris prirent une teinte dorée.
- Est-ce que tu sais te servir de la nyctalopie sans te transformer ?demandai-je.
Comme elle avait été récemment mordue, j’ignorais si elle en était capable. J’avais vu son corps changer sous la peur l’autre soir. Allait-elle encore perdre le contrôle aujourd’hui ?
- Si ce n’est pas le cas, ne t’inquiète pas,la rassurai-je aussitôt.Ce n’est vraiment pas grave. C’est même normal. Tu ne peux pas tout maîtriser d’un coup.
Si elle ne pouvait pas le faire, je la guiderais, tout naturellement. Elle me répondit que non, elle n’y parvenait pas sur commande. Je vis le haut de son cou et ses oreilles rougir, comme si elle en avait honte. Il ne fallait pas.
- Je suis né lycan, tu le sais,dis-je en frottant légèrement ses épaules que je sentais frissonnantes sous mes doigts.Je ne me souviens plus exactement mais je crois avoir mis… entre deux et trois ans avant de savoir me servir de la nyctalopie. Tu n’as pas à t’en faire, chacun son rythme.
Je la lâchai, passai devant elle et lui fis face. Mon regard doré croisa le sien, je lui accordai un sourire encourageant.
- Komm*,murmurai-je en lui tendant ma main.
______________________ * Schöne : Ma belle * Komm : Viens
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Le coeur d’Azalja battait à tout rompre. A vrai dire, elle était persuadée que même Meyer pouvait entendre son palpitant complètement déchaîné. Le lycan la rejoignit et posa ses mains puissantes et chaudes sur ses épaules. Il s’adressa à elle non sans une certaine douceur, lui demandant si elle savait se servir de la nyctalopie sans se transformer. Une légère bouffée de honte l'envahit. Face à des loups aussi accomplis que Meyer, Rachel, Ryan ou Gabriel, Azalja se sentait toujours si minuscule, incapable de contrôler quelque chose de si simple que sa vision. Comme elle ne répondit pas, Meyer reprit la parole, sentant probablement son malaise puisqu’il tentait de se montrer rassurant. Néanmoins, la honte ne se dissipa pas. Elle senti ses joues s'enflammer, ayant la sensation d’être si stupide et incapable. Une sensation qu’une personne comme elle, tant accomplie sur le plan académique, ne supportait pas.
- Non, je… je n’y arrive pas, bredouilla-t-elle finalement.
Il lui parla alors du fait qu’il était né lycan et qu’il lui avait fallu deux ou trois ans avant de parvenir à maîtriser la nyctalopie. Si elle était rassurée, elle ne dit cependant rien, se contentant de hocher doucement la tête. Il la lâcha puis vint lui faire face, l’observant de son regard doré qui indiqua à Azalja que lui, serait capable de voir où ils allaient.
Elle baissa les yeux sur la main tendue de Meyer et la prit. Comme si l’Allemand était une bouée de secours en pleine noyade, elle serra ses fins doigts entre ceux du lycan. Doucement, elle avança d’un pas, les jambes tremblantes. Le souffle saccadé, elle releva son regard vers les yeux dorés de son ami qui étincelaient dans la nuit. Elle avait peur. Non, elle était terrifiée. Terrifiée de quitter la lumière et de faire face à l’obscurité, même si Meyer était là.
- Ne me lâche pas… souffla-t-elle.
Elle avança d’un autre pas, dans l’ombre. Elle n’avait pas remarqué que le sable formait un creux à cet endroit et trébucha tête la première en avant, se rattrapant de justesse à Meyer, enfin… à son torse. Les mains plaquées contre ses abdos aussi durs que du bétons, Azalja ferma les yeux, le cœur battant à tout rompre. Elle inspira profondément, essayant de se reprendre en main, laissant son front reposer contre le buste du blond le temps de reprendre son souffle. Tout allait bien. Elle avait juste trébuché, ce n’était rien. Rien du tout. Et puis, Meyer l’avait rattrapée. Elle allait bien, elle était en sécurité.
Après une petite minute, les battements de son cœur se firent alors légèrement plus lents, bien que toujours plus rapides que la normale. Son souffle avait reprit une cadence plus posée elle aussi. Elle releva la tête et réalisa alors qu’elle avait toujours ses mains plaquées sur son torse et pouvait ainsi en sentir chaque contour… ce qui la fit rougir tout à coup. Ouf. Heureusement, il faisait nuit. … ATTENDEZ NON. Oui, elle n’y voyait rien, mais Meyer, lui, pouvait tout voir. Eh merde. Vite vite vite vite… il fallait qu’elle dise quelque chose.
- Ah, c’est du solide ça hein… lâcha-t-elle.
Sérieusement ?! Elle n’avait rien trouvé de mieux ?! Eeerh, foutu anxiété qui l’empêchait de réfléchir correctement.
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Elle la regarda longuement avant de la prendre. Je la serrai dans la mienne, juste assez fort pour lui montrer mon soutien, sans lui faire mal. Puis nous avançâmes d’un pas. Tremblante de tout son corps, son regard apeuré se planta dans le mien, et elle me supplia de ne pas la lâcher.
- Je ne te lâche pas,assurai-je.
J’avais l’impression que son épreuve allait être encore plus difficile que la mienne. J’arrivais à rentrer dans l’eau, à m’immerger jusqu’au cou. Elle, par contre, peinait vraiment à faire face à l’obscurité, au point d’en être presque totalement paralysée. Elle fit quand même un autre pas. C’était un bon début.
- Attention au…
Mais je ne pus finir. Je venais de voir un trou dans le sable, que je venais d’enjamber. Et je voulais prévenir Azalja mais elle mit son pied en plein dedans, et trébucha en avant. Je la rattrapai par les épaules tandis que ses mains venaient contre mon torse pour amortir sa chute. Je sentis ses ongles agripper mon tee-shirt, et me gratouiller la peau à travers. Il y eut un silence puis…
- Ah, c’est du solide ça, hein…fit-elle embarrassée.
Je soufflai par le nez, un sourire en coin.
- Une histoire d’entretien,répondis-je en essayant de ne pas rire.Mais tu sais,ajoutai-je en repensant à ce qu’elle avait dit tout à l’heure au sujet du haut de maillot de bain que je lui avais malencontreusement détaché,si tu voulais tâter la marchandise, il fallait juste demander. Pas besoin de m’arracher mon tee-shirt. J’y tiens, en plus.
C’était presque réutilisé mot pour mot. Cette fois, je ne pus m’empêcher de rire, avant de l’aider à se redresser, et passer par-dessus le trou.
- Ҫa va aller, je suis là,repris-je en voyant qu’elle n’était pas du tout détendue malgré la blague.
Je regardai vers la plage, me tournai de nouveau vers la biologiste.
- Je suis désolé, je suis à court d’idée,avouai-je gêné.Dis-moi… qu’est-ce qui pourrait t’aider à avancer ? Tu veux que j’utilise la lampe torche de mon téléphone ?
Au moins, cela lui éclairerait le chemin si elle ne pouvait pas utiliser sa nyctalopie.
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Lentement mais sûrement, Azalja entrait dans l’ombre, faisant confiance en Meyer. Il lui assurait qu’il ne la lâcherait pas, ce qui poussa la jeune femme a faire un nouveau pas. Un nouveau pas qui fut vite compliqué, puisque le lycan n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’elle avait déjà trébuché, se rattrapant au torse (très avantageux) de Meyer. Embarrassée, elle tenta de plaisanter pour cacher son malaise. Ce dernier lui parla d'entretien et… plaisanta. Une plaisanterie qui avait un sacré goût de déjà vu puisqu’il s’agissait presque mot à mot de sa blague. Trouvant ça amusant, mais n’en montrant pas grand chose, Azalja rétorqua du tac au tac sur un ton sérieux :
- Bah retire-le alors.
Oui, évidemment, elle le taquinait en retour pour avoir volé sa blague. Il n’empêche que la plaisanterie n’avait pas été suffisante pour la détendre. Elle était toujours aussi crispée contre lui et ce dernier fut forcé de l’aider et dépasser ce fichu trou. Elle n’était toujours pas rassurée, désormais un peu plus dans la pénombre. "Ça va aller, je suis là”, avait- il dit. Elle hocha doucement la tête, essayant d’esquisser un petit sourire.
Il avoua ne pas avoir beaucoup d’idées sur la manière de la rassurer, lui demandant ce qui pouvait l’aider à avancer et proposant d’allumer la lampe torche de son téléphone. La jeune lycane hocha doucement la tête, en signe positif. Elle attendit que Meyer allume donc la lampe torche de son téléphone pour observer un peu autour d’elle. Le sable, l’eau, et un tout petit peu plus loin, on voyait les vagues. Rien de bien différent donc… Mais l’obscurité rendait tout cela presque suffocant. Prenant la main de Meyer dans la sienne, ils commencèrent donc très doucement à avancer. Elle serrait sa main dans la sienne avec un peu trop de force, sous-entendant largement son niveau d’anxiété.
Ils avancèrent quelques petites minutes, si lentement qu’ils n’avaient fait qu’une vingtaine de mètres quand tout à coup, Azalja remarqua une silhouette au loin. Une silhouette qui approchait d’eux. La jeune femme recula, percutant au passage la cuisse de Meyer. Mais l’homme qui se trouvait devant eux continua d’approcher.
- Eh, euh.. vous savez où est la.. - S-Sam ?... le coupa Azalja.
Elle semblait presque en choc tremblait de tous ses membres alors qu’elle pensait connaître cet homme. A ses yeux, c'était Sam. Son ex-petit-ami. Un homme qu’elle craignait, qu’elle détestait, qui l’avait tant blessée. Pourtant, ça ne pouvait pas être Sam, pour la simple raison que Sam était mort il y a quelques années…
Euh.. quoi ? Ca va madame ? demanda-t-il en tendant sa main vers Azalja.
Mais… la jeune lycane laissa échapper un grondement. Un grondement qui n’avait absolument rien d’humain. Un grondement menaçant, vil. D’ailleurs, Meyer qui serrait toujours sa main pouvait même sentir ses griffes acérées de loup sortir.
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Elle hocha positivement la tête, silencieuse. Je sortis le téléphone de la poche de mon pantalon, activai donc le flash permanent. Ҫa n’éclairait pas grand-chose mais au moins, Azalja savait où elle mettait les pieds. Se détachant de moi, la demoiselle prit ma main et nous fîmes quelques pas de plus. Nous marchions lentement, très lentement. Mais je restai patient, gardai son rythme, et sa main dans la mienne qui serrait mes doigts de plus en plus fort. Il s’écoula peut-être une dizaine de minutes. Puis je vis un homme venir vers nous. Azalja ne l’avait pas encore remarqué, il était encore trop loin dans l’obscurité. Les sourcils froncés, je m’arrêtai. A première vue, il n’avait pas l’air dangereux, plutôt perdu. Quand mon amie la louve l’aperçut enfin, elle eut un mouvement de recul et se cogna contre moi. Je ne voyais pas en quoi ce type pouvait nous attaquer. Par contre, je me demandais ce qu’il faisait là, à se balader dans le noir. Ce n’était pas un lycan, sinon je le saurais. Un randonneur nocturne ? S’il était un simple humain, il aimait le risque, celui-là.
- Eh,fit-il incertain.Euh… vous savez où est la… - S… Sam ?
Je baissai les yeux sur Azalja. Elle tremblait encore plus fort et regardait le type comme si elle voyait la mort en personne. Sam ? C’était qui, lui ?
- Euh… quoi ?répondit l’inconnu, perplexe.Ҫa va madame ?
Apparemment, ce n’était pas Sam. Il tendit la main vers elle, l’air de vouloir l’aider. Mauvaise idée… La jeune femme réagit immédiatement en poussant un grondement venu du fond de sa gorge. Il ne fallut que quelques secondes pour que je sente ses ongles pousser comme des griffes et me rentrer dans le dos de la main. Ce n’était pas bon du tout, ça. Rangeant mon téléphone dans ma poche, je me plaçai entre les deux en tendant ma main libre vers l’homme pour l’obliger à reculer.
- Écoutez, je ne sais pas ce que vous cherchez, mais ce n’est vraiment pas le moment, là,déclarai-je en les surveillant tour à tour.Azalja, calme-toi,repris-je en l’attrapant par l’épaule.
Mais son corps commençait à muter.
- Allez-vous-en,conseillai-je à l’inconnu.Tout de suite. - Mais…hésita-t-il, visiblement inquiet.Votre amie n’a pas l’air… - Occupe-toi de ton cul !coupai-je en perdant patience.
Il recula en me regardant avec des yeux ronds comme des soucoupes, tandis qu’Azalja poussait des gémissements de douleurs, ponctués de grognements de plus en plus féroces.
- Fous le camp,ordonnai-je.Vite !
Il partit en courant. Je ne m’en préoccupai plus et me tournai vers la demoiselle qui me labourait la main avec ses griffes. Elle souffrait tellement qu’elle en perdit l’usage de ses jambes. Je la soutins, m’agenouillai dans le sable en la tenant dans mes bras.
- Azalja, tiens bon, je suis là,dis-je.Il est parti, tout va bien.
Mais rien ne semblait l’apaiser. Et plus elle résistait à sa transformation, plus elle aurait mal. Conséquemment, je changeai de stratégie.
- Schöne, écoute-moi,poursuivis-je de ma voix la plus rassurante.Nous sommes seuls, près de chez toi, pas en pleine ville. Alors ne lutte pas.
Je passai ma main sur sa joue, plantai mon regard doré dans le sien, qui le devenait aussi.
- Tu es un lycan, ne lutte pas contre ce que tu es. Plus tu le feras, plus les transformations seront difficiles.
Je grimaçai, à la fois à cause de ses griffes dans ma main et de mes mots pas franchement très encourageants. Mais il s’agissait de la vérité, je n’avais pas envie de lui mentir. Cela ne l’aiderait en rien.
- Tu ne crains rien ici, promis. Et je suis là,répétai-je.
Je la serrai contre moi.
- Je suis là. Je suis avec toi...
Elle s’agrippa de toutes ses forces, remontant sa main sur le haut de mon bras, l’autre au niveau de mon omoplate qu’elle commençait à lacérer. Je serrai les dents sans rien dire.
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Peu importait que Meyer se montre doux et rassurant, peu importait que cet homme ne soit pas Sam, mais un parfait innocent simplement perdu. Peu important qu’elle soit en sécurité et peu importait que tout allait bien. Pour Azalja, rien n’allait bien. Son corps, déjà en proie à une angoisse brûlante, réagissait au quart de tour et il avait simplement suffit qu’un homme ressemblant ne serait-ce qu’un tout petit peu à Sam suffit à être la goûte d’eau qui fasse déborder le vase. Comme à chaque fois qu’elle était en proie à une anxiété aussi vive et débordante, l’instinct de lycan d’Azalja sortait. Victor, son Alpha, avait tendance à dire que c’était parce qu’elle refoulait bien trop ses émotions et Ryan à dire qu’elle devait s’accepter. Mais pour la jeune biologiste, tout cela, c’était bien trop. Elle n’y pouvait rien et la transformation s’était enclenchée. Était-ce un mécanisme de défense de son propre corps face à tant de peur ? Probablement. Mais Azalja ne se contrôlait pas encore, tout juste âgée d’un an. La Mexicaine grognait de plus en plus férocement et il devenait assez improbable à première vue qu’un petit bout de femme comme elle puisse produire un tel son. Et pourtant… plus l’homme restait, s’approchait, plus Azalja grognait et sa transformation pointait le bout de son nez. Alors que Meyer la retint par l’épaule pour s’interposer entre eux, c’est bel et bien un instinct bestial et primitif qui prit le dessus puisque notre si douce et innocente Azalja grogna contre l’Allemand. Il s’interposait entre elle et sa proie, et ça, ça ne se faisait pas !
Finalement, l’homme s’enfuit en courant et honnêtement, si la douleur de ses os qui se brisaient et se déplaçait dans son corps n’avait pas été aussi forte, elle aurait été tentée de se lancer à sa poursuite. Pour faire quoi ? Honnêtement, elle n’en savait rien. Le lycan en elle qui avait tant réprimé était simplement beaucoup trop heureux de pouvoir sortir. Un lycan qu’Azalja tant bien que mal de garder bien enfoui en elle en contrant cette transformation non désirée. Elle tomba alors à la renverse, ses jambes lui prodigant tant de douleur qu’elles ne parvenaient plus à supporter le poids de son corps. Elle hurla de douleur mais aussi d’effort sous la difficulté de retenir cette transformation. Meyer tomba à genoux, retenant le petit corps meurtri d’Azalja, sentant probablement ses os, ses muscles et ses organes se déplacer en elle. Elle hurlait toujours tant, plantant sans s’en rendre compte ses griffes dans le dos de son aîné. Retenir la transformation était atroce. Une véritable torture qui fini par la faire éclater en larmes. Ce genre de crise était si intense, si nouvelle pour elle que, dans de tels moments, la seule chose qu’elle voulait, c’était que tout s’arrête. Peu-importe comment.
Meyer tenta de se montrer rassurant de lui parler, quand tout à coup, il lui proposa de se laisser aller à sa transformation. Elle s’y refusa, continuant de se tordre de douleur dans les bras de Meyer. Il glissa sa main sur sa joue, captant son regard tandis que les larmes dévalaient ses joues.
- Noooooon… ça fait si mal…
Les larmes et les hurlements continuaient de la secouer de tout son être. Meyer continua de l’encourager, de lui expliquer que la douleur des transformations empireraient si elle les réprimer de la sorte. C’était aussi ce que Gaby et Ryan lui avaient expliquer, mais elle n’en voulait pas. Mais Meyer avait raison, elle était en sécurité, dehors, ils étaient seuls et il était là pour elle. De plus, la transformation la martelait tant qu’elle en devenait impossible à contenir. Elle cessa alors de luter, et, comme toujours, la métamorphose fut extrêmement douloureuse et lente. Elle hurlait, pleurait, probablement suppliait Meyer. De quoi ? Aucune idée elle-même. Le contact avec le corps de l’Allemand la rassurant, elle se sentait en sécurité, contenue. Elle s'agrippa alors à lui comme si sa vie en dépendait et se laissa encore plus aller… jusqu’à ce que la transformation s’achève. Le souffle chaud de la louve provoquant une fine vapeur dans la nuit, elle retomba sur Meyer qui tomba sur le dos. S’il était capable de retenir son poids humain sans la moindre difficulté, son poids de louve était une affaire. Azalja était néanmoins une louve ridiculement petite et fluette, au pelage caramel et chocolat au lait. Elle avait encore un pelage de jeune lycan, très doux. Se tenant au dessus de l’allemand, elle baissa sa tête vers lui, essoufflée, ne réalisant visiblement pas totalement que la transformation était terminée.
Aardbei
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Je sentis son corps changer de plus en plus, ses os changer de place, ses muscles se modifier. Mais elle résistait encore. Elle ne cessait de pleurer et dire que ça la faisait souffrir. Je le savais. Je le savais très bien. Malheureusement, je ne pouvais rien faire pour apaiser sa douleur. Elle hurla, pleura de plus belle, s’accrocha plus fort. Une minute passa. Une longue minute durant laquelle je dus encore supporter ses lamentations. Sa voix me déchirait le cœur. Je ne pensais pas être aussi sensible au mal de quelqu’un que je ne connaissais pas encore beaucoup. J’avais rarement l’occasion d’assister à la transformation d’un autre lycan. Et je me rendais compte à quel point c’était difficile, surtout quand on appréciait ledit lycan, et que ça ne se passait pas très bien. Finalement, Azalja sembla se résigner et elle se détendit un peu, le temps que la mutation se termine. Déséquilibré, je tombai en arrière, sur le dos, et la louve se laissa choir contre moi. Je relevai la tête. Son pelage d’un brun chocolat et caramel qui rappelait sa chevelure châtain était aussi doux que joli. Il s’éclaircissait sous sa mâchoire, et demeurait plus foncé sur les oreilles. Essoufflée, elle ne bougeait plus, les yeux fermés d’épuisement. Je levai une main, la posai doucement sur sa tête en me redressant un peu plus, appuyé sur le coude.
- C’est fini,murmurai-je.Tout va bien.
Mon regard tomba sur ses vêtements qui n’avaient pas tenu le coup, et qui gisaient déchirés dans le sable.
- Par contre… je suis au regret de te dire que ta robe est foutue. C’est dommage, elle t’allait bien,fis-je remarquer avec un sourire.
La louve se décala, j’en profitai pour me remettre debout. Elle n’était pas si grande sous cette forme. Nous faisions à peu près la même taille désormais.
- Je ne vais pas te laisser seule comme ça,décidai-je en la contournant pour aller derrière elle.Donne-moi deux minutes.
Tandis qu’elle regardait ailleurs, je retirai mon alliance, la rangeai soigneusement au fond de ma poche, et me déshabillai. Après avoir fait une boule qui tenait solidement avec mes vêtements, je les laissai sur place et entamai ma propre transformation. Une fois finie, je rejoignis Azalja, passai à côté d’elle en fouettant volontairement sa truffe avec le bout de ma queue, pour la taquiner. Comme sous forme humaine, j’étais plus massif qu’elle. Mais elle n’en restait pas moins impressionnante. Par ce geste gentiment provoquant, je l’invitais également à me suivre. Nous avions commencé une balade sur la plage. Pourquoi ne pas la continuer ?
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Azalja se retrouva au-dessus de Meyer, dominant l’Allemand, le souffle haletant, les palpitations rapides. Son corps se détendait de plus en plus, trouvant finalement son aise. Le blond posa alors Azalja sur sa tête, murmurait que c’était terminé. L’Americano-Mexicaine tenta alors de prendre conscience de son nouveau corps qu’elle n’arborait pas si souvent, en ayant toujours quelque peu honte. Après tout, sa mère l’avait vue sous forme de louve et l’avait elle-même qualifiée de “berger Allemand disproportionné” quand sa grand-mère l’avait surnommée “créature du diable”. Mais Meyer avait raison, tout allait bien, et, devant lui, elle n’avait pas à rougir de cette forme.
C’est alors qu’il lui dit que sa robe était foutue et que c’était bien dommage puisqu’elle lui allait bien. Elle se sentie rougir mais… DIEU MERCI LES POILS MASQUAIENT SES JOUES ROUGIES. Bénie soit la fourrure ! Néanmoins elle sentit la pointe de ses oreilles se rapprocher légèrement en signe de… intimidation. Azalja, peu habituée à ce que ses oreilles bouge pour elle, releva ses iris dorés en l’air, comme pour les observer avant de se rendre compte que sa réaction était totalement stupide et que… EH MERDE. Certes, elle ne rougissait pas, mais ses oreilles l’avaient totalement trahie.
Elle baissa alors la tête, tant parce qu’elle réalisait que son comportement était terriblement juvénile (mais après tout, elle était une jeune louve), que par calme et curiosité. La vue de nuit était véritablement pratique, elle devait bien l’avouer. D’ailleurs, elle réalisa sa position et rougit de plus belle, tandis que ses oreilles le montraient aussi. Elle se décala, laissant Meyer la liberté de ses mouvements. Ce dernier la contourna, affirmant qu’il n’allait pas la laisser seule comme ça. Curieuse, elle penchant légèrement la tête sur le côté, tel un de ces adorables memes de chiens qui entendent un bruit qui fait couic dans une de ces videos sur les réseaux sociaux. Elle se tourna alors, pour le suivre du regard avant de voir ôter ses vêtement sous ses yeux. WOW. TOUS. SES. VÊTEMENTS.
… WOW.
… WOW.
Alors ça. C’était un spectacle qui valait bien le coup d'œil, parce que même que sa queue… oh non. Sa queue remuait de joie et d'excitation ! NOOON. Satanée queue. Ne pouvait-elle plus mater un homme remarquablement bien bâti sans que sa queue ou ses oreilles ne la dénonce ?! Elle se tourna alors, essayant d’arrêter les mouvements de sa queue à l’aide de sa gueule. Elle se retrouva alors à tourner en cercle, essayant d’immobiliser le plumeau, trouvant cela au passage… terriblement amusant. Mais heureusement, les signaux canins partant aussi vite qu’ils n’arrivent, sa queue fini par rester en place. Ouf.
Meyer la rejoint alors, sous la forme d’un superbe loup, blanc et sable. Il était extrêmement imposant, musclé et semblait avoir conservé une carrure aussi développée que sous forme humaine. Il fouetta sa queue sur sa truffe, l’air provocateur, ce qui déclencha un rire d’Azalja. Elle ne tarda pas à le rejoindre en trottinant, prise d’humeur assez joueuse, elle lui sauta dessus, mordillant son oreille pour le faire tomber au sol. Okay okay, elle devait bien l’avouer, la forme de loup était beaucoup plus amusante qu’elle ne le pensait.
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Elle répondit présente, bien plus à l’aise désormais. Il y avait une chance sur deux pour que sa transformation lui permette de mieux affronter la nuit, et ça avait fonctionné. Tant mieux, j’étais content de la voir en meilleure forme. J’ignorais ce que j’aurais fait si je n’avais pas réussi à la calmer, ou si elle s’était jetée sur le randonneur nocturne pour le dévorer… Je regardai Azalja trottiner gaiement à côté de moi. Sous ma forme humaine, elle m’aurait certainement entendu rire de la voir si enjouée. Je trouvais la situation… bizarre. Dans le sens positif, cependant. Je n’avais jamais pris le temps, ni eu l’occasion de me transformer dans l’unique but de passer un bon moment avec un autre lycan, promener, chasser… En vérité, je ne prenais ma forme lupine que lors des nuits de pleine lune, ou quand j’allais courir en forêt, seul ou avec Janna. Je n’imaginais pas que ce genre de moment pouvait être si agréable. Je ne m’imaginais pas non plus que la biologiste irait jusqu’à me sauter dessus en me mordant l’oreille, apparemment folle de joie. Je laissai échapper un jappement surpris, me vengeai en faisant un bond vers elle, la poussant à l’épaule avec la tête. Et je partis en courant. Je l’entendis me poursuivre. Bien décidé à ce qu’elle ne me rattrape pas, j’accélérai l’allure. Quand je l’eus distancée d’une dizaine de mètres, je m’arrêtai brusquement et me retournai pour lui faire face. Prise au dépourvue, elle freina trop tard, traçant de grandes lignes sur le sable derrière elle. Je me décalai sur le côté, la regardai s’étaler museau le premier. Elle se releva, se secoua le pelage, faisant voler des grains de sable tout autour d’elle. Je fermai les yeux pour me protéger, me secouai légèrement à mon tour. Et je regardai Azalja. Je n’avais pas vraiment d’idée sur ce que nous pouvions faire. La demoiselle connaissait mieux les lieux que moi. J’avais l’habitude de courir en milieu forestier, pas en bord de plage. D’un signe de tête, je lui indiquai de passer devant. En marchant ou au pas de course – je m’en fichais un peu, tout m’allait – elle pouvait ainsi me faire visiter l’endroit, et me montrer les coins qu’elle aimait en particulier. Elle les fréquentait de jour et je me disais que ce serait pas mal qu’elle puisse les voir aussi de nuit, sans avoir peur. Si ça se trouvait, certains d’entre eux auraient une toute autre ambiance, plus ou moins satisfaisante. En plus, il faisait bon, pas un nuage ne venait cacher les étoiles de plus en plus nombreuses. Le ciel était beau ici, bien plus que lorsque je le contemplais depuis la maison. Et le roulement des vagues sur le sable ajoutait à l’atmosphère apaisante. Par contre, il semblait que j’étais plus sensible à l’air iodé sous forme lupine. En baissant la tête pour reporter mon attention sur la louve, j’éternuai trois fois.
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Peu habituée à se transformer, Azalja était beaucoup plus intriguée par sa forme de louve que concentrée sur sa peur. Il fallait bien avouer que la possibilité de pouvoir voir aussi bien dans la nuit ôtait sacrément la barrière mentale qu’elle ressentait vis à vis d’être dépourvue de toute protection. Sous forme lupine, ses yeux lui permettaient de voir presque comme en plein jour, ses sens étaient décuplés et sa force augmentée. Elle se sentait presque… puissante. Habituellement, elle ne se transformait que lors de ses leçons en compagnie de Gabriel, pas pour passer “un bon moment”. De plus, le fait de le faire avec Meyer était différent. Il n’était pas un Pawnee et même si aucun membre de sa meute ne la jugeait en aucun point, Azalja se sentait tout de même observée, comme si ses progrès étaient traqués. Elle avait été tant rejetée dans sa jeunesse, tant en décalage, qu’elle avait cette peur incompréhensible que les Pawnee la rejetteraient si elle échouait. Stupide, n’est-ce pas ? Surtout venant d’une telle meute. Mais c’était plus fort qu’elle et ainsi, Meyer lui permettait de respirer un peu. De plus, chez les Pawnee, elle était la lycanne juvénile, cette qui n’était pas expérimentée et le service de mentorat n’allait donc que dans un sens. Oui, Meyer était né lycan et était pleinement maître de lui-même, mais le fait qu’elle l’aide dans sa phobie de l’eau mettait Azalja beaucoup plus à l’aise.
Ainsi, elle se sentit prise d’un élan joueur, elle lui sauta dessus et lui mordilla l’oreille. Ce dernier poussa un jappement surpris alors qu’Azalja riait. Lui, étant beaucoup plus imposant et beauuuucoup plus fort, n’eut besoin que d’un coup de tête pour que la petite Azalja tombe en arrière. Ça ne l’empêchait pas de rire. Alors que Meyer partit en courant, Azalja se leva et se lança à sa suite. Finalement, il stoppa net, et, les reflexes de la jeune louve étant beaucoup moins prononcés, elle freina trop tard et s’étala de tout son long, museau premier. Elle se retrouva allongée sur le dos, dévoilant un petit ventre beaucoup plus clair, presque chocolat blanc. Elle se releva, se secoua, avant que Meyer ne lui fasse signe de passer devant… et d’éternuer. Hilare, Azalja remua la queue, les oreilles dressées sous le comique de la situation.
Elle passa alors devant, de sa petite démarche très fine de gazelle, elle commença à l’élancer au pas de course sur le plage, tout près de l’eau. Les vagues venaient rafraîchir agréablement ses coussinets, éclaboussant légèrement autour d’elle. Étrangement, elle se sentait presque comme… libre. Elle continua de courir, apprivoisant peu à peu la nuit. Elle décida alors que, Meyer ayant déjà largement été assez en contact de l’eau, il serait bon de quitter la plage. Elle remonta alors et s’engouffra dans les bois, veillant à ce que le lycan continue de la suivre. L’odeur de la forêt et des pins centenaire était délicieuse, enivrante. Elle pouvait sentir toutes les effluves du sous-bois et de sa biodiversité. Elle continua de courir dans les bois ainsi entre les branches et les troncs. Le dénivelé montait, mais l'endurance d’un loup était si supérieure à celle d’un humain que pour la première fois, elle pouvait courir le long de la montée sans le moindre problème. Ils montèrent ainsi, jusqu’à arriver sur un terrain plus plat. Azalja avança, marchant, un brin épuisée par leur course, jusqu’à ce que les arbres se dissipèrent. Elle continuant d’avancer, finissant par révéler le flanc d’une falaise. Elle s’approcha prudemment du bord, s’arrêtant à un petit mètre, observant les vagues qui s’écrasaient contre la paroie rocheuse de la falaise. Ils étaient ainsi en hauteur et la vue qui s’étendait sous leurs yeux était si belle qu’elle en était improbable, rendue encore plus sublime par leur vue nocturne. La baie se dessinait devant eux. Une longue plage sublime et vide alors qu’elle était habituellement pleine de baigneurs. la forêt était moins épaisse et moins luxuriante, mais les arbres bordaient la plage. La route encadrait le tout et les lumières des maisons et du centre de Long Beach dansaient sous leurs yeux. Le souffle un peu haletant, Azalja posa son regard sur Meyer. Elle voulait lui prononcer sa gratitude, mais sans mots, c’était impossible. Elle vint lui donner un petit coup de museau sur la joue avant d’y frotter son front avec douceur.
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L’instant d’après, la louve passait à côté de moi, pleine de grâce et de souplesse. Quand elle s’élança au galop, je la regardai d’abord quelques secondes avant de me mouvoir. J’étais vraiment rassuré de voir qu’elle pouvait se déplacer dans la nuit sans crainte. Le fait de s’être transformée, gagnant ainsi en volume et en force, y était pour quelque chose. Mais à mon avis, la nyctalopie jouait le plus grand rôle. Il faudrait vraiment qu’elle puisse l’utiliser sous sa forme humaine. Rattrapant rapidement la demoiselle, je me plaçai à sa gauche tandis qu’elle se rapprochait du bord de l’eau. Une multitude de gouttes volèrent derrière nous tandis que nous tracions nos empruntes dans le sable mouillé que venaient caresser le roulement des vagues. J’évitai de regarder vers le large. De jour, je trouvais l’océan pas mal effrayant mais de nuit, c’était pire. J’avais l’impression qu’il allait m’engloutir dans un amas de ténèbres glacées. Alors je me concentrai sur Azalja qui, au bout de quelques mètres, s’éloigna de la plage pour remonter en direction de la verdure. Je restai dans ses pas, nous parcourûmes une bonne distance parmi les buissons et pins qui me rappelaient, dans de très lointains souvenirs, les paysages de Méditerranée. Nous nous enfonçâmes un peu plus entre les arbres, faisant fuir les petits animaux et les oiseaux qui ne s’attendaient pas à ce que deux lycans passent par là cette nuit. Nous montâmes encore, toujours en direction de l’Est. Après encore quelques minutes à courir, nous parvînmes sur un terrain plus plat et plus dégagé. Azalja ralentit et poursuivit en marchant. Je me calai à son rythme, levant la truffe pour profiter encore des odeurs boisées avant de retrouver l’air iodé. Nous nous trouvions sur une falaise et nous rapprochions de son rebord. Tous deux prudents, nous nous arrêtâmes à distance raisonnable, juste assez pour pouvoir voir les vagues se jeter contre la roche en bas, et profiter d’une vue imprenable sur le quartier de Long Beach, lumineux et accueillant. Un peu essoufflé, je reculai et me décalai, gêné par un buisson touffu qui m’empêchait d’admirer le paysage à ma guise. Ah, parfait. De là, le spectacle était grandiose. En y pensant, il faudrait que je prenne le temps de mieux observer les environs quand je me promenais seul de nuit, en apprécier leur beauté. En tout cas, je ne regrettais absolument pas d’être venu de ce côté de Los Angeles. J’allais vraiment finir par vouloir venir vivre par ici… En plein dans mes rêveries, je tressaillis quand le museau d’Azalja entra soudain en contact avec ma joue, avant qu’elle ne vienne y frotter son front. Une marque d’affection plutôt inattendue… Mais pas désagréable. Encore une fois, c’était quelque chose que je n’avais jamais eu l’occasion de vivre avec un autre lycan. Les démonstrations de tendresse, je les avais toujours réservées à Mary et Janna, sous forme humaine. Les soirs de pleine lune, je servais parfois de peluche à ma fille – notamment l’hiver, pour la réchauffer – qui était toujours ravie de me brosser la fourrure avant de se coucher. Mais ce n’était pas pareil. En tout cas, ce soir, j’y vis de la part de la biologiste comme un remerciement, une façon de me dire qu’elle était contente de pouvoir oublier sa phobie le temps d’une transformation, et en ma compagnie. Et j’en demeurais très heureux. Aujourd’hui, chacun de nous avait réussi à dépasser un peu sa peur. Profitant du fait que la tête d’Azalja était un peu plus basse que la mienne, j’y laissai reposer mon menton, appréciant secrètement la douceur de sa fourrure. Je me surpris même à laisser échapper un soupir d’aise, suivi d’un grognement de quiétude que je ne pus retenir. La demoiselle recula la tête et me regarda, l’air de se demander ce qu’il m’arrivait. Pour toute réponse, je m’étirai, étendant les pattes avant devant moi, le fessier levé vers le ciel, avant de l’abaisser pour m’allonger. Je ne savais absolument pas quelle heure il était, ni si la maison d’Azalja était proche. Nous avions pas mal couru et notre vitesse de lycan pouvait nous emmener rapidement très loin. Je m’en fichais un peu, à vrai dire. J’étais tellement bien, là, que j’avais juste envie de rester posé. Les gauche-droite de ma queue sur le sol rocheux en disaient long sur mon état de bien-être. Elle bougeait tellement qu’elle venait taper contre les pattes de la louve.
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Azalja frotta doucement son museau contre la joue de Meyer, par marque d’affection et de reconnaissance. Privée de l’usage de la parole, c’était ainsi qu’elle avait décidé de montrer sa tendresse au lycan. Après tout, il avait honoré toutes ses promesses et les résultats de cette soirée étaient plus que positifs puisqu’Azalja se voyait apprécier d’être en pleine nuit dehors pour la première fois depuis bien longtemps. Meyer vint parfaire ce moment de douceur entre les deux amis en venant poser son menton sur le dessus de son crâne. Azalja ferma alors les yeux, appréciant tout autant cette proximité totalement innocente. C’est alors qu’il laissa échappa un soupir d’aise qui la fit sourire intérieurement. Oui, elle pouvait comprendre. C’était extrêmement agréable d’être ainsi proches après une soirée aussi riche en émotions. Néanmoins, elle ne comprit pas tellement le son qu’il produisit ensuite. Un espèce de grognement sourd. Elle leva les yeux vers lui, l’air interrogateur. Pour toute réponse, il s’étira alors de tout son long avant de s’allonger, sa queue balayant frénétiquement le sol de contentement.
Azalja se redressa alors et entreprit elle aussi de s’allonger. Néanmoins, encore parfois peu consciente de ses gestes, elle eût plus tendance à se laisser tomber tel un cachalot, faisant voleter un peu de poussière et de feuilles mortes. Elle laissa échapper un jappement d’aise, ses pattes appréciant alors le repos. Elle roula sur elle-même, venant buter contre Meyer. Ainsi allongée sur le dos, les pattes en l’air son regard se posa sur le ciel étoilé rendu si spectaculaire par la précision de la vue nocturne. Elle s’étira doucement, détendue, remplie de plénitude, son regard doux et chocolat perdu dans les cieux si captivants qu’elle découvrait. Sans s’en rendre compte, sous la détente de ses muscles, ses pattes se détendit et la jeune louve se retrouva ainsi plus ou moins lovée à côté de Meyer. Une position parfaitement innocente, sans la moindre arrière pensée et probablement rendue très naturelle par la proximité fraternelle dont les Pawnee faisaient preuve. Combien de fois avait-elle ainsi fini lovée dans la bras de Gabriel durant la pleine lune ? Des tas !
Néanmoins, la relaxation fut de courte durée puisque… eh bien… rappelons-le, la transformation d’Azalja en lycan avait eu lieu dans un moment de stress intense, dans une situation particulière que son esprit avait apparenté à une situation de danger dont il fallait protéger Azalja. A cet instant… elle était comblée. paisible alors… son esprit n’avait plus à la protéger, non ?... Mais Azalja ne fit pas le parallèle. Ses muscles se tendirent peu à peu et si elle crut d’abord souffrir de crampes, ce qu’il se passait fut extrêmement vite clair. D’abord, elle perdit sa vision nocturne, ce qui la fit hoqueter de surprise et de frayeur. Elle eut le réflex de rouler contre Meyer, enfouissant son visage dans le pelage blanc de son ami, espérant que ce ne soit qu’un bug et que sa vision nocturne reviendrait. Mais… non. Son corps en avait décidé autrement et, effrayé de se retrouver à nouveau dans l’obscurité, qui plus est au milieu des bois, Azalja paniqua et se retrouva incapable de maîtrisé cette transformation. La douleur fut terrible, lancinante et insupportable. Les os craquaient, les muscles mutaient, et les jappements de douleur d’Azalja devinrent peu à peu des gémissements humains. Des gémissements de plus en plus humains… tout comme son corps, entièrement nu, à même le sol. La douleur s’assourdissant peu à peu, Azalja réalisa qu’elle était complètement nu et se recroquevilla sur elle même en position foetale, le souffle haletant, son avant bras couvrant sa poitrine dénudée, encore secouée de quelques derniers spasmes de douleur.
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Cette dernière s’allongea aussi, se laissant tomber comme une masse à côté de moi. Puis elle roula sur le côté et se lova contre mon flan. Elle finit les quatre fers en l’air, apparemment très à l’aise ainsi. Je ris intérieurement, suivis son regard qui se perdait dans le ciel étoilé. Sa chaleur me fit du bien, et au bout d’un moment, je finis par fermer les yeux, et reposer ma mâchoire sur mes pattes avant. Il se passa peut-être cinq minutes durant lesquelles un silence apaisant régnait entre nous. Puis quelque chose de bizarre se passa. Azalja se mit à remuer et à pousser des gémissements plaintifs. Je rouvris les yeux, la regardai rouler contre moi et enfouir son museau dans mon pelage en tremblant. Je croyais qu’elle s’était faite mal, même si je ne voyais pas trop comment. Mais en vérité, je réalisai qu’elle était en train de reprendre forme humaine. Sans le vouloir, visiblement. Évidemment, nous nous trouvions à des centaines de mètres, voire plusieurs kilomètres de sa maison. Et elle n’avait aucun vêtement à proximité. Je me redressai brusquement, la regardai sans savoir quoi faire. Que fallait-il que je fasse ? Je ne pouvais pas la laisser seule ici. Même en allant vite, l’aller-retour allait lui paraître long, et je ne voulais pas qu’elle panique, et croie que je l’abandonnais. Quand elle eut complètement repris forme humaine, elle se recroquevilla sur elle-même, en position fœtale, l’avant-bras contre sa poitrine pour la cacher. Je tournai sur moi-même en regardant partout, un peu affolé, incapable de trouver une solution rapidement. Réfléchis, réfléchis, bon sang ! Je levai la truffe, humai l’air. A quelques pas vers le Nord, je perçus une odeur. Celle de la tomate cuite. Je reportai mon attention sur Azalja, hésitai. Bon, tant pis, je n’avais pas le choix. Je partis au galop en direction de l’odeur, arrivai en une poignée de secondes au pied de la haie d’une maison. Je la contournai, arrivai derrière une barrière qui entourait une terrasse. A travers la baie vitrée, je vis une famille attablée autour d’un bon festin. Ҫa sentait bon les épices et les tortillas au maïs. Si je n’étais pas si pressé, je me serais volontiers invité. Mais je n’étais pas venu ici pour dîner. Jetant un coup d’œil autour de moi, j'aperçus un fil de fer sur lequel séchait une rangée d’habits. Je repérai une robe, avançai à pas de loup en essayant de rester dans l’ombre. Puis je saisis le bas du vêtement du bout des crocs et tirai dessus pour le décrocher. Mais il tenait bien.
- Maman !
Je me figeai, tournai la tête vers la baie vitrée, tenant toujours le tissu. Un gamin qui devait être âgé d’à peine dix ans me regardait, les yeux ronds comme des soucoupes.
- Pablo, je t’ai dit de fermer la porte, les moustiques vont…
La femme, qui devait être sa mère, poussa un hurlement en me voyant, jeta ce qu’elle tenait dans les mains dans ma direction : une carafe d’eau vide qui se brisa au sol tout près de moi. Je tirai une bonne fois pour toutes sur la robe, parvins à la décrocher et partis en courant. Je revins auprès d’Azalja aussi vite que j’étais parti. Encore plus prostrée, tremblante comme une feuille, elle pleurait en m’appelant. Le cœur serré, je me précipitai et laissai tomber la robe sur elle. J’avais déchiré le bas du tissu avec mes crocs mais au moins, elle pouvait se couvrir avec. Elle semblait être à sa taille. Je m’allongeai ensuite derrière elle, pattes avant tendues devant moi, en évitant de dévisager la moindre parcelle de son intimité. Intimité que je pris soin de cacher en déposant ma queue ébouriffée sur le bas de son corps, le temps qu’elle parvienne à se calmer. Je l’espérais. Pour l’y aider, je tournai la tête en direction de la sienne, déposai doucement mon menton sur sa tempe et attendis. Je ne savais pas si elle se sentirait protégée ou oppressée. Il y avait une chance sur deux pour qu’elle s’alarme de plus belle et me repousse.
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Azalja, transformée à nouveau en humaine, se retrouva recroquevillée sur elle-même, gémissant des derniers spasmes de douleur, entendant les pas de Meyer s’éloigner. L’angoisse se mit alors à déchirer ses tripes, ne pouvait se résigner à penser qu’il venait de s’en aller, de la laisser, là, seule, nue dans les bois, en pleine nuit. Paralysée par la peur, seules quelques larmes vinrent troubler sa tétanie. Néanmoins, son calvaire ne fut pas des plus longs, puisqu’elle fini par entendre des pas. L’angoisse se fit encore plus vive. Elle appela Meyer entre plusieurs larmes, priant pour que ce soit les pas de l’Allemand qu’elle entendait se rapprocher. Finalement, elle sentit quelque chose se poser sur elle. Elle sursauta, avant de réaliser qu’il s’agissait d’un tissu.
- Meyer ?...
Elle senti alors quelque chose de poilu se poser contre elle. Elle se redressa légèrement, plaquant la robe contre elle, tendant sa main vers la source poilue. Elle plongea alors ses fins doigts dans la fourrure, tant pour sentir la chaleur rassurante du loup que pour s’assurer qu’il s’agissait bien de l’Allemand. Alors que ce dernier confirmait son identité d’un hochement de tête, Azalja sembla légèrement se détendre. Il déposa doucement son menton sur sa tempe et la jeune mexicaine ferma les yeux, essayant de retrouver la même sensation de sécurité qu’elle avait ressenti la semaine passée. Elle glissa ses fins doigts sous le mentons de Meyer, contre son poitrail, profitant de la douceur et de la chaleur de sa fourrure. Il lui fallu quelques minutes pour que ses pleurs et ses tremblements se calment. Finalement, elle fini par doucement se redresser et passer entièrement la robe, non sans une certaine lenteur, essayant de masquer sa nudité du mieux qu’elle le pouvait. Robe enfilée, elle resta alors là, assise par terre, sans trop savoir quoi faire. Elle n’avait aucune envie de retenter une transformation lupine et n’avait qu’une seule envie, rentrer. Mais, presque nue, pieds nu, le chemin serait profondément désagréable. Tant pis, c’était toujours mieux que de rester là dans le noir.
- Est-ce qu’on peut rentrer ? S’il te plait… murmura-t-elle.
Comme pour supporter un peu mieux la pénombre, elle se pencha en avant, venant doucement enfouir son visage dans le cou du lycan, fermant les yeux à nouveau.
- Je ne veux pas me retransformer. Je ne pense pas que j’y arriverai…
Aardbei
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Néanmoins, quand je sentis ses doigts effleurer la fourrure de ma queue, ce fut pour la caresser, pas l’enlever. Puis elle remonta sa main vers mon cou, me grattouilla le poitrail et se blottit un peu plus, apparemment rassurée. Ses tremblements et ses pleurs finirent par s’atténuer peu à peu. Je restai patient, profitant discrètement de ses caresses lui servant plus à s’apaiser qu’à réellement me faire du bien. Pourtant, je ne cessais de frissonner de plaisir. J’y étais extrêmement sensible sous forme lupine… Il fallut quelques minutes à la demoiselle avant de se reprendre un minimum en main. Quand elle se redressa, je détournai poliment le regard tandis qu’elle enfilait sa robe de fortune.
- Est-ce qu’on peut rentrer ?demanda-t-elle d’une toute petite voix.
Je reportai mon attention sur elle, sur le haut de son dos que laissait entrevoir le vêtement un peu trop grand pour sa taille.
- S’il te plaît…
Elle n’avait pas besoin d’insister. Je ne voyais pas ce que nous pouvions faire de plus ici, et j’imaginais bien qu’après un moment traumatisant comme celui-là, elle avait juste envie de retrouver le confort et la sécurité de sa maison. Je m’apprêtais à me lever mais Azalja enfouit son visage dans mon cou.
- Je ne veux pas me retransformer,dit-elle.Je ne pense pas que j’y arriverai…
Ce n’était pas grave. J’allais l’aider, et jusqu’au bout. Alors, je me levai doucement, m’étirai, et m’abaissai au maximum à côté d’elle afin qu’elle puisse monter sur mon dos. Je la vis hésiter. Elle n’avait pas à être gênée, je le faisais de bon cœur. Pour la pousser à bouger, je la fouettai d’un coup de queue en bas de son dos. Elle finit par monter. Je me redressai lentement, attendis qu’elle soit bien accrochée. Au début, je retournai vers l’ouest au pas. Quand je vis que la biologiste se tenait bien, j’accélérai l’allure et partis au trot. Nous arriverions à destination en moins de dix minutes. J’espérais que ce n’était pas trop inconfortable pour elle. Les lumières de sa terrasse apparurent bientôt lorsque nous redescendîmes vers la plage. Je ne savais pas si Azalja les voyait ou si elle avait le visage caché dans ma fourrure. En tout cas, je ralentis seulement quand je trouvai mon tas de vêtements, toujours roulés en boule dans le sable, à quelques mètres de l’escalier qui permettait de monter chez la jeune femme. Je les attrapai du bout des crocs, gravis ensuite les marches. Je m’arrêtai quand nous fûmes sous les lumières rassurantes de la terrasse. La demoiselle se laissa glisser à terre, je l’observai un instant pour être certain que tout allait bien pour elle. Puis je disparus quelques secondes vers le devant de la maison plongé dans la pénombre. Je repris forme humaine, me rhabillai et retournai voir Azalja. Elle était rentrée dans le salon. Me tournant le dos, elle avait les bras croisés sur sa poitrine comme si elle craignait encore quelque chose. Je ne réfléchis pas plus longtemps, m’approchai et vins croiser mes bras par-dessus les siens pour la serrer contre moi. Mon torse collé à son dos, je comptai sur la chaleur de mon corps pour lui transmettre le maximum de soutien physique et moral.
- Tu t’es très bien débrouillée,l’encourageai-je, sincère.
Je ne savais pas vraiment quoi dire d’autre alors je gardai le silence.
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Azalja n’avait qu’une seule envie, qu’un seul désir : rentrer chez elle. Elle ne se sentait absolument pas en état de continuer ici, dans la pénombre et si elle était parvenue à trouver la force d’affronter ses peurs un peu plus tôt, là, à cet instant, elle n’en avait plus la moindre envie. Alors, elle demanda à rentrer. Meyer compris et se baissa pour lui faire comprendre de monter sur son dos. La Mexicaine hésita très longuement, ne se sentant pas des plus à l’aise à l’idée de monter sur Meyer. Néanmoins, ce dernier lui donna un petit coup de queue, dans le bas du dos, pour l’encourager. Elle hocha alors doucement la tête et obtempéra de d’escalader le dos du lycan. Elle s’installa, gardant ses deux jambes d’un même côté et se baissa, plaquant son buste contre l’échine de Meyer, l’entourant de ses bras, tant pour une question de stabilité et que parce qu’ainsi, elle pu enfouir son visage dans sa longue fourrure claire et ne fermer les yeux.
Meyer s’élança alors, non sans une certaine délicatesse. Après une dizaine de minutes, Meyer se stoppa et se baissa, faisant ainsi comprendre à sa passagère qu’ils étaient arrivés à destination. Elle releva la tête et rouvrit les yeux, devant légèrement plisser les yeux alors que ses iris retrouvaient enfin la lumière. Elle se redressa complètement et se laissa glisser pour retrouver la terre ferme. Meyer s’éloigna directement et Azalja devina qu’il allait se retransformer. Elle préféra donc lui laisser l’espace d’accomplir sa transformation et préféra rentrer chez elle, pour retrouver le confort et la sécurité de sa demeure. Elle entra dans le salon et croisa les bras sur sa poitrine, se sentant encore largement chamboulée par les émotions. Il fallait bien l’avouer, cette soirée avait été extrêmement éprouvante. Meyer entra alors et, prise dans ses pensées, c’est à peine si elle l’entendit. Il glissa ses bras autour des siens et la serra contre son torse. Elle ferma doucement les yeux, profitant de la douceur de ses gestes et de la chaleur de son corps. Il tenta alors de l’encourager, la complimentant sur ce qu’elle avait fait.
Azalja garda le silence. Elle rouvrit les yeux et se retourna, se retrouvant alors le buste contre celui de Meyer. Elle glissa alors ses fins bras autour de son torse et plaqua son front contre son cou. Elle le serra contre elle, un moment, profitant de toute la douceur de son étreinte. Les palpitations de son cœur se faisant de plus en plus paisibles et sa respiration moins saccadée.
Calmée, elle détacha son visage de son refuge et redressa la tête, observant Meyer de ses immenses yeux de Bambi. Elle se hissa doucement sur la pointe des pieds et rapprocha son visage du sien avant de déposer ses lèvres sur le bas de sa joue avec une immense douceur.
- Merci pour tout, murmura-t-elle.
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J’espérais qu’elle en était convaincue, même un peu. Je ne savais pas trop interpréter son absence de réponse, en vérité. J’imaginais qu’elle avait besoin de temps pour se remettre de ses émotions. Alors je ne bougeai pas et attendis. Elle décida alors de se retourner et de se blottir dans mes bras, ses mains sur mes omoplates, le front contre mon cou. J’en fus surpris mais pas tellement gêné. J’étais même en train de songer qu’un simple câlin comme celui-ci me faisait beaucoup de bien. Beaucoup trop, même… A tel point que je ne pus contrôler mes mains qui allèrent se poser en haut de son dos. La douceur de sa peau sous mes doigts me donna des frissons, et son parfum floral chatouilla agréablement mes narines. Je fermai les yeux, voulant en profiter encore un moment. Mais Azalja se recula un peu et me regarda. Ses yeux noisette tachetés de vert me rappelèrent soudain tellement ceux de Mary que j’en eus un pincement au cœur. Et je ne pus réellement apprécier ce moment où la demoiselle se hissa sur la pointe des pieds pour déposer un léger baiser sur le bas de ma joue.
- Merci pour tout,murmura-t-elle.
J’avais l’impression que mes mains dans son dos étaient paralysées, parcourues de fourmillements douloureux. Pourquoi fallait-il que je peine encore à me détacher de l’amour que je portais encore à ma défunte épouse alors qu’elle était partie depuis bientôt deux ans ? Même l’image de Sofia, pour qui j’éprouvais quelque chose de plus fort que je le croyais, ne parvenait pas à chasser celle de Mary ce soir. Si l’enquêtrice demeurait très différente de ce à quoi ressemblait ma regrettée femme, Azalja, elle, s’en rapprochait cependant beaucoup. Aussi petite, aussi fine, les cheveux mi-longs, bien que plus clairs, mais les mêmes yeux, et un visage aux traits doux qui trahissaient une gentillesse et une générosité naturelles. Attirante sans le savoir elle-même, peu confiante mais amoureuse de la vie, toujours désireuse d’apporter son soutien à autrui, à travers ses sourires et la chaleur de ses mots justes. Bon sang… je devais arrêter de tout mélanger. Sinon j’allais encore broyer du noir et ce ne serait pas très poli en présence de la biologiste. Tentant de prendre une expression normale, de répondre d’abord par un sourire des plus francs, mes mains quittèrent son dos pour se poser sur le côté de ses épaules.
- Tu as été là pour moi dans l’eau, alors je suis là pour toi dans l’obscurité,dis-je simplement.
Mon regard tomba sur ma main gauche. Je fouillai aussitôt dans la poche de mon jean pour récupérer mon alliance et la remettre à sa place. Je me sentis un peu mieux. Un peu… J’observai l’ensemble du salon, repérai la bouteille de tequila.
- Tu as besoin d’alcool ?demandai-je en reportant mon attention sur Azalja.J’ai besoin d’alcool.
Oh oui, j’en avais besoin. Je pris donc la liberté d’aller nous chercher un verre chacun, et nous servir. Je les déposai sur la table basse et m’affalai dans le canapé. D’un signe de la main, j’invitai la demoiselle à venir s’installer à côté de moi.
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Azalja senti les mains de Meyer se figer dans son dos. Elle embrassa la joue et pu voir à l’expression de son visage que quelque chose n’allait pas. Pour elle, il était toujours bien compliqué de comprendre ce genre de chose. Oui, elle voyait que quelque chose était différent, mais quoi ? Son étreinte l’avait-elle mis mal à l’aise ? Le fait de l’avoir accidentellement vue nue l’avait-il dégoûté ? Se rendait-il compte à quel point la peur d’Azalja était profonde et, par conséquent, regrettait-il d’avoir mis les pieds là dedans ? Il posa alors ses mains sur le côté de ses épaules, disant qu’il avait été là, comme elle l’avait été pour lui. Elle afficha un très léger sourire, ayant comme cette impression que Meyer repoussait quelque chose en lui. Essayait-il de s'efforcer de ne pas songer à quelque chose ? Les souvenirs douloureux de son adolescence avaient-ils refait lourdement surface à la suite de leur petite expédition maritime ?
- On est une équipe, nan ? s’enquit-elle avec un petit sourire.
Il lui proposa alors de l’alcool, affirmant en avoir besoin. Elle rit doucement, hochant doucement la tête alors qu’il s'affalait sur le canapé et l’invitait à le rejoindre.
- Je te rejoindrai d’ici une minute. J’ai vraiment besoin d’une douche et… honnêtement, d’enfiler une culotte, parce que… le sans sous-vêtement, c’est vraiment bizarre.
Sans attendre une réponse elle s’éloigna, lançant qu’elle n’en aurait pas pour longtemps alors qu’elle disparaissait à l’étage. En effet, il lui fallut tout au plus cinq à dix minutes pour une douche rapide et enfiler des vêtements propres et lui appartenant. C’est accompagnée des effluves de son parfum de fleurs et de vanille qu’elle arriva, les cheveux encore humide commençant déjà à onduler. Elle avait revêtu un simple short en tissu léger et un débardeur qui pourraient largement faire office de pyjama si elle s’endormait après un peu trop de tequila. Récupérant un paquet de M&Ms, la jeune louve vint s’affaler sur le canapé à son tour, s’installant en tailleurs.
- Désolée de t’avoir fait attendre.
Après avoir attendu sa réponse, elle reprit les deux verres remplis et lui en tendit un avant de trinquer et de prendre une gorgée. C’était une bonne tequila, il fallait bien l’avouer. Ses oncles savaient y faire et après une telle soirée, dieu que ça faisait du bien. Elle décida alors d’être honnête quant à ce qu’elle avait remarqué. Après tout, après ce qu’ils avaient vécu ensemble, Azalja avait la sensation de pouvoir se montrer un peu plus naturelle avec lui et lui demander sans de grands détours ce qui traversait son esprit.
- Quand on est rentrés… j’ai bien vu qu’il y avait quelque chose. Est-ce que… c’est mon étreinte, ou mon baiser ? Je… je suis désolée si je t’ai mis mal à l’aise. Je… parfois c’est un peu compliqué pour moi de savoir ce qui se fait ou non. Et puis… honnêtement, ces instincts de lycans et cette sensation de… similarité quand je suis en face d’un autre lycan, c’est encore assez… bizarre. Ma meute est assez tactile, je ne te dis pas le nombre de câlins que je reçois de ma mentor. Pour le coup mon père n’a pas tord… ils peuvent être un peu hippies.
Elle affiche alors un petit sourire désolé, essayant d’alléger un peu la conversation, juste qu cas où.
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Elle rit et dit :
- Je te rejoindrai d’ici une minute. J’ai vraiment besoin d’une douche et… honnêtement, d’enfiler une culotte, parce que… le sans sous-vêtement, c’est vraiment bizarre.
Je ricanai, la laissai monter à l’étage pour aller se laver. Je ne bougeai pas du canapé, restai dans le silence le plus total pendant près de dix minutes. J’entendais vaguement l’eau s’écouler depuis la salle de bain mais n’y faisais pas vraiment attention. Le regard perdu quelque part entre mes genoux et la table basse, je triturais machinalement mon alliance. Bientôt, le parfum d’Azalja mélangé à celui du gel douche me parvint, et la demoiselle me rejoignit, vêtue d’un simple débardeur et d’un short confortable. Ses cheveux encore mouillés ondulaient sur ses épaules bronzées.
- Désolée de t’avoir fait attendre,fit-elle en s’asseyant en tailleur sur le canapé, un paquet de M&M’s à la main.
Elle me donna mon verre et nous trinquâmes. L’alcool qui me brûla la gorge me fit du bien, et après deux petites gorgées, je terminai le verre cul sec.
- Quand on est rentrés… j’ai bien vu qu’il y avait quelque chose.
Je frissonnai, évitai le regard de la biologiste en me servant un autre verre.
- Est-ce que… c’est mon étreinte, ou mon baiser ? Je… je suis désolée si je t’ai mis mal à l’aise. Je… parfois c’est un peu compliqué pour moi de savoir ce qui se fait ou non.
D’après elle, les instincts de lycan et la similarité qu’elle ressentait en face d’un autre congénère lui paraissaient encore bizarres. Sa meute était très tactile avec elle, elle recevait apparemment un nombre de câlins incalculable de la part de sa mentor. Son sourire désolé me fit de la peine. Je ne voulais pas l’embarrasser.
- Nein… non,répondis-je en hochant négativement la tête.Ce n’est pas de ta faute. Enfin… tu n’y peux rien.
Je me mordis l’intérieur de la lèvre, soupirai en levant les yeux au ciel.
- C’est complètement stupide.
Je posai mon verre sur la table basse. Joignis les mains, les avant-bras appuyés sur mes cuisses.
- C’est…
Un silence. Je gardai les yeux rivés sur mes doigts que j’entrecroisai.
- Parfois, j’ai l’impression que j’arrive à oublier Mary. Je veux dire… passer outre ce que j’ai pu ressentir pour elle, et aller de l’avant. Ҫa libère, je me sens mieux… je crois. Et parfois… il y a des moments où… je vois un peu d’elle dans certaines personnes. Et je me dis qu’inconsciemment, c’est comme si je voulais la retrouver à travers… une autre.
Femme. Le mot ne voulait pas sortir.
- Sauf que… ça me paraît plus malsain que réconfortant, quand j’y réfléchis. Je me dis que ça me ferait plus de mal qu’autre chose de vouloir absolument retrouver les mêmes sensations.
Je jetai un coup d’œil rapide à Azalja qui m’écoutait, attentive. Je devais m’arrêter là, ne pas le dire. Ne surtout pas dire…
- Vous avez les mêmes yeux.
Et merde.
- Un peu le même caractère aussi…
Arrête-toi là, Dummkopf*.
- Elle avait ton âge… quand elle est morte.
Bon, stop. Je pris mon verre et le bus d’un trait.
- Excuse-moi,murmurai-je en le reposant un peu fort sur la table.Je n’aurais pas dû dire ça. Ҫa ne se fait pas.
Nouveau soupir tandis que je collais la paume de ma main contre mon front en fermant les yeux, le coude appuyé sur le genou.
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Azalja s’était excusé, mais il semblait que le comportement de Meyer soit dû à autre chose que ses gestes. Il lui assura qu’elle n’y était pour rien, et commença à parler, non sans hésitations. Azalja lui adressa un regard qu’elle voulu doux et rassurant. Peut-être qu’ils ne se connaissaient que depuis relativement peu de temps, mais après tout ce qu’ils avaient vécu, plus particulièrement ce soir, il pouvait se confier à elle sans la moindre hésitation.
Il se lança alors, parlant de Mary, sa défunte femme, de sa volonté d’aller de l’avant de combien cela pouvait être parfois complexe à faire, comme s’il essayait de retrouver sa femme au travers d’une autre. Azalja baissa doucement les yeux, ne sachant trop quoi lui dire, estimant ne pas pouvoir comprendre la complexité de ces émotions, ne l’ayant elle-même pas vécu. Elle se contenta alors de poser une main extrêmement douce sur son avant-bras, pour lui montrer qu’elle était là pour lui. Comment ? Elle ne le savait pas elle-même. Ce n’était pas comme si elle pouvait faire quoi que ce soit pour arranger la situation.
Finalement, ce qui perturbait vraiment Meyer fini par sortir : elle ressemblait à Mary. Il bu son verre d’une traite, et s’excusa avant de plaquer sa main sur son front. Azalja se redressa et et prit doucement sa main pour accéder à son visage. Elle posa alors son autre main sur sa joue, d’un geste doux et fraternel.
- Meyer… soupira-t-elle. Je suis désolée, je ne sais pas trop quoi te dire. Je n’ai pas vécu ce que tu as vécu alors je ne peux pas prétendre comprendre. Mais… Mary était ta femme, la mère de ta fille. Tu l’aimais profondément et tu l’aimes toujours autant probablement. Je ne pense pas que ce soit bizarre ou malsain que tu la retrouves ailleurs. Au contraire, ça semble même… logique dans un sens.
Elle soupira doucement, puis enchaîna :
- Je pense que c’est la nature humaine de se rattacher à quelque chose de marquant. Mon ex est décédé il y a quelques années, et… même si nous n’avions clairement absolument pas la même relation que Mary et toi et que… je l’ai détesté sur la fin, je continue encore de le voir de temps en temps, dans certaines situations. Je ne pense pas que ce soit quelque chose de malsain. Je pense simplement que… ce genre de chose bouscule tellement l’âme… je suis désolée que… je te rappelle Mary. Ça ne doit pas être chose simple.
Cela confortait d'ailleurs d'autant plus Azalja dans sa volonté de ne JAMAIS être en couple. De toute évidence, les relations amoureuses finissaient toutes mal. Sa propre relation avec Sam, ses parents, et maintenant Meyer et Mary. Les fin heureuses des contes de fées n'étaient vraiment qu'un beau ramassis de conneries.
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Je sentis Azalja s’agiter sur le canapé. L’instant d’après, sa main douce attrapa gentiment la mienne pour me forcer à la retirer de mon front. Elle posa l’autre sur ma joue, dans un geste rempli de bonté qui me donna de nouveaux frissons.
- Meyer… Je suis désolée, je ne sais pas trop quoi te dire.
Sa voix n’était que soupir, basse, sur un ton de confidence mêlé de tristesse. Je n’avais pas l’intention de foutre l’ambiance de cette fin de soirée en l’air. La biologiste avait autre chose à faire qu’être embarrassée par le fait que je la comparais à mon épouse décédée. Mais, évidemment, je n’avais pas pu m’empêcher de parler. Moi qui ne disais jamais rien habituellement, ne me confiais qu’à… A personne, en fait. La seule avec qui j’avais le plus discuté de manière personnelle, c’était Sofia. Depuis, je m’ouvrais plus facilement mais j’avais l’impression d’en faire parfois trop, comme ce soir. J’avais cette envie de me rapprocher d’Azalja parce qu’elle était quelqu’un de bien et de très agréable. Mais je ne voulais pas le faire de cette façon, pas en mélangeant le passé et le présent, en la mêlant à une autre vie qui ne la concernait pas.
- Je n’ai pas vécu ce que tu as vécu alors je ne peux pas prétendre comprendre,reprit-elle.Mais… Mary était ta femme, la mère de ta fille. Tu l’aimais profondément et tu l’aimes toujours autant probablement.
C’était bien le problème, non ? Finalement, je ne passais toujours pas à autre chose parce que mes sentiments demeuraient toujours aussi forts que lorsqu’elle était en vie. Ce que j’éprouvais pour Sofia était réel. Mais mon amour pour Mary n’avait toujours aucune limite.
- Je ne pense pas que ce soit bizarre ou malsain que tu la retrouves ailleurs.
Ah bon…
- Au contraire, ça semble même… logique dans un sens.
Je me demandais bien pourquoi. Azalja poursuivit sur le fait que, d’après elle, se rattacher à quelque chose de marquant était tout simplement dû à la nature humaine. Elle me parla de son ex décédé il y avait quelques années, de la relation très différente qu’elle entretenait avec lui, comparé à Mary et moi. Elle l’avait détesté sur la fin et, malgré cela, ne parvenait pas non plus à l’oublier. Elle continuait de le voir encore de temps en temps, dans certaines situations. A ce moment-là, je me rappelai du prénom qu’elle avait employé devant le randonneur nocturne, tout à l’heure. Sam. Était-ce lui, son ex ? Avais-je été témoin d’une perte de contrôle concernant cet homme qu’elle avait confondu avec un autre à cause de ses souvenirs ? Ҫa m’en avait tout l’air. Et je savais ce que cela faisait. Voir Mary partout où je regardais, à travers chaque regard que je croisais, chaque femme de dos qui lui ressemblait un peu. Au début du mois de janvier, quelques jours après le premier anniversaire de mort de Mary, j’avais tiré Freja d’une agression dans la rue. Et durant quelques secondes, je m’étais revu un an en arrière, ayant la chance de pouvoir sauver mon épouse. J’avais confondu la violoniste avec Mary, et m’étais heurté à la dure réalité, celle qui me rappelait que je n’avais pas été là pour ma femme, pour l’arracher aux griffes de Bear, lui éviter les choses horribles qu’il lui avait fait subir à cause de moi. Tout ça pour un combat qui ne s’était jamais terminé… pour un sale type avec qui je n’avais rien à voir, qui avait voulu mêler sa vie à la mienne à travers le meurtre par la vengeance.
- Je ne pense pas que ce soit quelque chose de malsain,répéta Azalja, me faisant sortir de mes songes.Je pense simplement que… ce genre de chose bouscule tellement l’âme…
Elle avait raison. Mais je trouvais quand même mal de lui avoir fait savoir cela. C’était juste… irrespectueux pour elle, extrêmement gênant. Elle déclara être désolée de lui rappeler Mary.
- Ça ne doit pas être chose simple.
Ce fut à mon tour d’attraper sa main, celle qui était sur ma joue, pour l’abaisser. Je la gardai cependant dans la mienne, l’observai pendant un moment, en silence. Je ne savais pas quoi répondre à ses derniers morts. Et, en vérité, je n’avais plus tellement envie de réfléchir. Alors je me contentai de contempler sa main. Sa peau bronzée faisait ressortir ses ongles ni trop courts, ni trop longs, simplement jolis et bien entretenus. Mary aimait toujours y mettre du verni, disait que ça l’occupait quand elle s’ennuyait et qu’il lui permettait de garder ses ongles en bon état. Plus jeune, elle se les rongeait beaucoup. Elle avait réussi à s’en occuper correctement et à les faire pousser depuis son entrée à l’université de médecine, peu avant notre rencontre. Je soupirai. Mary, encore Mary… Je lâchai la main d’Azalja, me servis un troisième verre de tequila. Je le portai à mes lèvres, me ravisai.
- Je te payerai une nouvelle bouteille,dis-je en désignant ladite bouteille d’un geste du menton.Si tu ne m’arrêtes pas, je risque de la torcher avant minuit.
Je savais pertinemment que ça n’aiderait en rien à me remonter le moral. Mais si je pouvais oublier un peu tout ce qui me tracassait concernant ma vie sentimentale en ce moment, juste l’espace de quelques heures, j’étais prêt à descendre autant d’alcool qu’il le faudrait, quitte à en vomir après. Juste… quelques heures de répit. C’était tout ce que je demandais.
- En plus, je suis venu les mains vides, c’est impoli. Je pense toujours à ramener un truc quand on m’invite.
Je bus une gorgée.
- Je suis complètement à l’envers…
Je m’affalai contre le dossier du canapé, mon verre entre les mains. Et je levai un regard fatigué vers la louve.
- Est-ce que… tu préfères que je m’en aille ?demandai-je.Je pense avoir assez plombé l’ambiance comme ça…