Etre un Aigle de la Résistance devenait compliqué depuis que Grenat vivait officiellement avec Noïd. Elle n'était plus toute seule maintenant, elle avait une famille dont il fallait s'occuper et elle ne pouvait donc plus rentrer blessée ou même ne pas rentrer du tout. L'idée de rendre les armes trotta donc dans sa tête, d'autant plus que Britanie n'était plus Corbeau et était moins présente également. Elle appréciait l'idée de se battre aussi pour son chef qu'était Britanie à l'époque mais elle ne connaissait pas celui ou celle qui avait pris sa place cette fois. Au moment où Grenat allait demander conseils aux personnes les plus proches du groupe, elle reçut un message du Corbeau comme d'autres Aigles. Il fallait se rendre au quartier d'Hollywood pour saboter une planque des Miliciens. La Résistance détestait l'Ordre et ses subalternes car il était inutile d'en venir à des mesures aussi extrêmes selon eux, d'autant plus que certains policiers des surnaturels les chassaient plus qu'ils ne protégeaient la population.
C'était une mission dangereuse, la vampire le savait mais elle accepta. Pourquoi ? Elle ne voulait pas laisser tomber ses collègues mais... C'était la dernière. Elle s'équipa et partit avec son groupe, arme non léthale à la main. Elle portait un gilet par balles et une sorte de tenue de raid, de quoi la protéger un minimum des possibles attaques. Avant de partir, elle appela Noïd pour le prévenir qu'elle ne savait pas à quelle heure elle allait rentrer. Les Pawnees étaient devenus les alliés de l'Ordre, ce qui ajoutait une raison de plus de laisser tomber car ça en revenait à se battre contre le clan de son chéri et ce n'était pas possible. Grenat n'avait rien contre les Pawnees et elle comprenait même qu'ils se rapprochent des plus forts.
La jeune femme arriva sur les lieux et lança l'offensive avec ses collègues après avoir fait du repérage. L'un d'eux jeta une bombe lacrymogène après avoir ouvert la porte du bâtiment, ce qui laissa les Miliciens dans le flou. Une bataille s'enclencha et une balle frôla la surnaturelle au niveau du bras, ce qui provoqua un cri. Ce qu'elle ignorait c'est qu'elle avait appuyé malencontreusement sur la touche rappel de son téléphone qui était dans sa poche et le dernier appel passé correspondait à une certaine personne qui pouvait tout entendre...
Ce soir, Grenat rentrait tard. C'était pas la première fois, et ce serait pas la dernière, sans que ça pose le moindre soucis à Noïd. Mais ce soir, elle n'avait pas donné de raison, parlant rapidement d'un truc vers Hollwood et il savait, dans ce genre de cas, que c'était qu'elle partait en mission avec la Résistance. Les activités pas exactement légales de la vampire n'avaient jamais gênées son chéri. Au contraire, le fait qu'elle soit dans la Résistance était... tellement elle. Grenat était une femme qui se battait pour la liberté de l'ensemble des populations surnaturelles, et qui savait s'impliquer pour ça. Et ce même si ça impliquait de faire des choses dangereuses. Et pour ces traits de caractère, Noïd l'aimait et la respectait. Jamais il ne lui aurait demandé d'arrêter.
Mais cependant... Les soirs ou il savait qu'elle était en mission, il ne pouvait pas faire autrement que s'inquiéter. Que la femme qu'il aime soit en train de faire il savait pas quoi qui la foutait en danger était jamais une pensée simple. Alors à ces moments, il ne pouvait pas faire grand chose. Juste bien s'occuper de Mika, et se débrouiller pour être la quand elle allait rentrer, peut-être blessée. La détendre, la faire sourire et la soigner à grand coup de câlin. Peut-être qu'il se soignait de son inquiétude comme ça aussi.
Ce soir, il ne pouvait donc faire que ça. Mika était couchée, et lui essayait de s'occuper l'esprit en faisant du ménage, ce qui fonctionnait pas trop mal. Leur petite maison brillait presque. Celle qu'ils avaient acheté, sa Grenat et lui. Lorsque son téléphone vibra de nouveau, et qu'il vit le nom de sa super chérie apparaître pour la deuxième fois de la soirée, il eut un soupir de soulagement. Qui s'effaça bien vite lorsqu'il décrocha
- « Gre ? Gre ? T'es ou ? Il se passe quoi ? »
Des bruits de balles. Des bruits de combats. Noïd sentit tout ses muscles se crisper, alors qu'il entendait ce qui se passait. Elle l'appelait par erreur. Oh bordel de merde. Il devait faire quoi ? Et puis il entendit une balle en plus, et Grenat crier de douleur, et son corps commença à bouger tout seul. Il fonça jusqu'à leur chambre. Attrapa le matériel que sa boîte mettait à disposition pour les sécurités vraiment hardcore. Gilet pare-balle, qu'il camoufla avec un pull, une matraque, de quoi masquer ses cheveux. Il avait pas de flingue, mais tant pis. Son corps lui hurlait de juste foncer, mais il ne le pouvait pas. S'il se faisait tuer, non seulement ça arrangerait rien, mais il laisserait Grenat et Mika seules. Il pouvait pas se le permettre. Est-ce que c'était une connerie d'y aller alors ? Peut-être. Sans doute. Mais la il pouvait pas juste rien faire. Fallait qu'il confie Mika à quelqu'un et ensuite... Il verrait.
Trois minutes après, il sortait de la maison, sa fille endormie dans les bras. Elle avait heureusement toujours eu le sommeil profond, ce qui tombait bien car il ne voulait pas l'inquiéter. Il la mit en voiture, et appela la membre de sa famille la plus proche de la destination, Isha à qui il laissa pas le temps de demander des explications, et lui disant qu'il y avait une grosse urgence et qu'il devait lui confier Mika. Quelques minutes après, il était chez elle, déposant avec précaution sa fille dans le lit préparé pour elle, lui embrassant le front alors qu'elle remuait, faisant un câlin à sa sœur (qui fit une drôle de gueule en voyant son attirail) pour la remercier, et fonçant dehors. Cette fois, il ne respecta pas les limitations de vitesse, et chevaucha un trottoir plus qu'il ne se gara. Il avait déjà mit vachement trop de temps à son goût pour arriver. Merde, pourquoi il avait une bagnole aussi pourrie ! Il aurait voulu un truc qui le fasse arriver en un instant. Un truc qui réduise les kilomètres qui le séparaient de Grenat genre BEAUCOUP plus vite !
Il était inquiet, il pouvait pas se contrôler. Depuis qu'il avait entendu la vampire avec qui il partageait sa vie crier de douleur, une inquiétude surpuissante contrôlait chacun de ses mouvements. Il voulait juste qu'elle aille bien. Il voulait juste la sentir dans ses bras. Il était con, il savait qu'il était con, sa Grenat était une femme incroyable, parfaitement capable de se débrouiller seule. Mais la... Il avait besoin de savoir qu'elle allait bien. De l'aider. Tout équipé, il se mit à courir. Il savait pas exactement ou elle était, il savait pas ce qu'elle faisait... Mais il était un loup, et il avait les sens aiguisés. Le périmètre de recherche était pas si large, et y avait les odeurs... Celle de la poudre, des bombes lacrymogènes... Il savait que c'était là. Il avait d'y aller, de sauter dans le tas... Mais il fallait pas qu'il soit aussi con. Ni les Résistants ni les Miliciens ne le connaissaient, s'il y allait comme ça ça allait mal finir. Il sauta, se mit à l'abri derrière un tas de caisse. C'était un bordel total. Il cherchait sa chérie du regard, voulant juste savoir qu'elle était en sécurité... Pour le reste, il aviserait ensuite.
Son bras brûlait mais l'adrénaline l'empêchait un peu d'y penser. Ce n'était pas passé loin mais elle n'allait pas avoir de deuxième chance si elle ne faisait pas plus attention. Grenat se mit à couvert et un collègue vint lui demander si ça allait, ce qui lui fit hocher la tête. On pouvait voir que la balle avait déchiré son haut et atteint la peau, lui laissant une trace ensanglantée. Elle restait focalisée sur la scène chaotique qui se jouait devant ses yeux. Les Aigles devaient trouver un moyen de neutraliser les Miliciens sans leur tirer dessus et tout en évitant d'être mortellement blessé. Ils restaient donc cachés pour le moment derrière ce qu'ils pouvaient : des barils, une table, des cartons...
La fumée se dissipa et on pouvait croire que les Résistants avaient décampé, il n'y avait plus un bruit. Un aigle profita qu'un des Miliciens soit en train de regarder partout pour le frapper dans le dos et il tomba sur le sol. Grenat changea de position dès lors que sa cible fut trouvée mais quelqu'un était déjà là, elle se tourna et...
"Noïd ?!" Demanda-t-elle en chuchotant.
Elle était encore plus blanche que d'habitude, on aurait dit qu'elle avait vu un fantôme. Mais comment pouvait-il être ici ? Pourquoi ? Un millier de questions lui passèrent par la tête, c'était la panique.
"Tu dois sûrement t'inquiéter mais il faut que..."
Grenat n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un type braqua son arme sur le lycan, dans son dos. Elle lança un regard noir à l'homme et leva les mains, c'était justement ce qu'elle voulait éviter. Heureusement, un Résistant qui était caché non loin de là sortit de l'ombre pour assommer leur assaillant. Il crut que l'albinos faisait partie de ses ennemis vu qu'il ne le connaissait pas et leva le bras pour l'attaquer aussi.
"Stop ! Il est avec nous !" S'écria Grenat en étirant ses bras devant elle.
"Hein ? Mais euh... T'es qui ?" Demanda l'homme un peu confus.
"Un nouvel Aigle qui... Vient d'arriver en renfort, il s'appelle... Il s'appelle... Hum..." Un prénom, vite, n'importe lequel ! "William, ses parents sont fans du grand dramaturge, c'est bien ça ?" Dit-elle en posant ses yeux sur son chéri. Si la Résistance savait qui il était réellement, elle pouvait avoir des problèmes.
"Ok... Bon bref, occupez-vous de ceux-là !"
La bataille reprit et la vampire sortit de sa cachette pour se confronter à un Milicien, elle n'avait malheureusement pas le temps de discuter avec le lycan et elle espérait d'ailleurs qu'il s'en aille pour sa sécurité. Elle ne pouvait pas imaginer qu'il puisse lui arriver malheur. La première chose qu'elle fit fut de le désarmer avec une prise et elle lui tordit le poignet au passage avant lui mettre un beau coup de poing. Son assaillant recula et sortit un couteau de sa poche, décidé à planter Grenat.
Toujours caché derrière ses caisses, Noïd cherchait désespérément Grenat du regard. Avec cette fumée, et les odeurs du combat précédent, il ne parvenait pas à sentir son odeur. Et le son du cri de douleur de sa vampire ne parvenait pas à s'extraire de son cerveau. Il devait savoir qu'elle allait bien, c'était plus important que tout. Et par conséquent, il se trouvait au milieu d'une scène de conflit entre la Résistance et la Milice, en se mettant en danger. Autour de lui, des gens bougeaient. Certainement des camarades de sa chérie, ils avaient pas une gueule de Milicien... Et finalement il la vit. Grenat. Oh punaise elle allait bien. Une énorme vague de soulagement envahit le loup-garou qui eut l'impression de respirer pour la première fois depuis des heures. Son amoureuse n'avait pas l'air heureuse de le voir, elle était livide. Noïd la comprenait, il se foutait en danger, elle n'avait rien demandé... En bref il était parfaitement conscient qu'il faisait une connerie en venant, mais pour le coup ça avait été plus fort que lui, il devait la voir.
- « Pardon. Je vais pas rester mais...»
Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'il sentit un pistolet dans son dos. Fait chier ! Non seulement il venait mais en plus il la gênait ! Noïd se prépara à lever les mains, imitant sa chérie mais ils furent sauvés par un autre Résistant... Qui manqua de vouloir assommer Noïd avant que Grenat s'interpose. De mieux en mieux, maintenant elle devait mentir pour le couvrir... Il se tourna lentement, montrant qu'il n'avait pas de mauvaises intentions.
- « William ouais... Je me suis fait avoir comme un bleu, désolé. »
Le Résistant semblait pas avoir envie de discuter, et c'était tant mieux. Non, il leur ordonna de s'occuper d'autres miliciens. Bon, ça c'était pas trop mal passé... Maintenant fallait sans doute qu'il se tire, non ? Il n'en eut pas le temps. Un Milicien agressa Gre, et elle riposta plutôt bien. C'était la première fois qu'il voyait sa vampire se battre, et c'était vraiment très impressionnant. Il était en couple avec une superwoman, il le réalisait à chaque fois. Mais même si elle n'avait pas vraiment besoin de lui, ça ne l'empêcha pas de venir en soutien quand le gars sortit un couteau et se rua sur elle. Pour être précis, il l'intercepta en mi-chemin avec un belle droite, et quand l'homme se tourna vers lui, Noïd ne lui laissa pas le temps de réagir. Désarmer quelqu'un armé d'un couteau, c'était complètement quelque chose qu'il savait faire, métier oblige. Et la, il allait pas s'assurer qu'un homme qui cherchait à planter sa chérie n'ait pas mal. Il le bloqua, le fit glisser pour qu'il tombe sur le ventre et tordit son bras dans son dos pour le forcer à lâcher le couteau. Dans cette position, y avait rien qu'il pouvait faire. Noïd en profita pour lui passer des menottes qui venaient de chez lui, et l'accrocha sans ménagement à un grand lampadaire qui éclairait la zone. Il ferait plus chier.
Il s'apprêtait à se tourner vers Grenat pour lui parler quand deux autres miliciens émergèrent. Noïd fit un signe à Grenat pour indiquer qu'il prenait celui de droite, et lui balança sans hésiter sa matraque à la tronche avant qu'il n'ait le temps de se servir de son arme à feu. Le temps qu'il réalise et qu'il se remette, Noïd était déjà dessus. S'en suivit un corps à corps dans lequel Noïd faillit recevoir un coup de couteau qui lui effleura les côtes, le faisant quand même un peu saigner, mais peu après Noïd avait terminé de le mettre inconscient, par une série de patates bien placées. Grenat avait déjà fini le sien. Quelle femme. Il se redressa, et vérifia sa blessure. Rien de grave, ça saignait juste.
Enfin ils eurent un moment de répit, et Noïd put, à l'abri des regards, la serrer brièvement contre lui. C'était sa vampire, contre lui, et elle allait bien. Ouf. Enfin la tension qui le parcourait pouvait enfin un peu se dissiper.
- « Désolé, ma Gre... T'as appelé tout a l'heure, par accident. J'ai tout entendu, y avait des coups de feu, t'as crié. Du coup... J'ai eu peur pour toi. J'sais que tu te débrouilles, mais... Je pouvais pas faire autrement. Pardon, ma chérie. »
Il avait eut ce qu'il voulait. Maintenant il ferait sans doute mieux de se casser, il faisait que l'emmerder en étant présent. Mais il en eut pas vraiment le temps, car le milicien de tout à l'heure revint. Heureusement qu'il l'avait lâchée, punaise... - « Grenat, William, vous avez géré ! On est pas loin de l'objectif, venez maintenant, on va bientôt pouvoir rentrer. »
Merde. Il n'allait pas pouvoir partir, maintenant. Bon, il allait falloir faire avec. Il chuchota à l'oreille de Grenat, alors qu'il marchait près d'elle.
- « On a pas le choix... Je vais suivre tes ordres, je veux pas te causer de problèmes... Mais... Je suis content que tu ailles bien. »
Noïd fut forcé de jouer le jeu et Grenat semblait être autant mal pour lui qu'il ne l'était. Drôle de situation. Ceci dit, il se débrouilla comme un chef et même si elle avait déjà eu l'occasion de le voir mettre des pains, elle en était très fière aujourd'hui. Elle eut presque envie de crier "that's ma' boy !" mais ça aurait été mal vu... Pour l'heure, la DJ était occupée à en découvre avec un Milicien armé d'un couteau. Il tendit le bras et elle se prépara à le high kick quand elle vit le lycan désarmer son assaillant en seulement quelques secondes. Elle le laissa faire tout en surveillant qu'il ne lui arrive rien. D'autres arrivèrent et une bataille s'enclencha. Les deux amoureux se battaient côte à côte, c'était presque surréaliste pour elle et en même temps grisant sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi. Peut-être parce que Noïd allait pouvoir la voir en action ? Elle avait tant travaillé pour ça. Lui aussi était incroyable et ils purent gérer la situation sans problème. Même son collègue Résistant était impressionné.
Le combat terminé, ils purent se retrouver seuls brièvement et la vampire fut réconfortée de sentir son chéri contre elle. Cette dernière put voir qu'il était blessé et même si c'était un lycan et qu'elle savait qu'il allait vite cicatriser, cela restait inquiétant. A la maison, elle aurait déjà sorti la trousse de secours mais là il fallait encore déguerpir de cet endroit. Le jeune homme s'excusa et Grenat secoua la tête avant de le regarder l'air tendre, elle l'aimait tellement.
"Tu es donc venu et tu braves le danger pour moi... C'est la plus belle chose qu'on puisse faire mon coeur, tu es le meilleur des chéris, ne t'excuse pas pour ça. Tu as été incroyable !" Répondit-elle presque émue. Il était complètement fou mais adorable à la fois.
Ils arrivaient à être mignons même dans une telle situation, c'était impensable.
"Ça va ? Tu n'as pas mal ?" Demanda-t-elle en checkant tout son corps, des pieds jusqu'au visage. Il lui était trop précieux pour qu'elle en reste là. "Je te ferai un bandage à la maison."
Elle ne pouvait pas l'embrasser par peur qu'on le remarque mais elle comptait bien le dorloter en rentrant. Le Résistant les interpella, ce n'était pas fini mais maintenant qu'ils s'étaient bien débrouillé, Grenat n'était pas inquiète que Noïd soit présent, au contraire, elle se sentait plus forte.
"Allons-y." Souffla-t-elle l'air déterminé.
La dernière phase fut néanmoins un peu plus dangereuse car des balles partaient dans tous les sens, obligeant les deux surnaturels à se cacher. Grenat réussit à choper une arme qui était attachée à la ceinture d'un des Miliciens qu'elle avait neutralisé et elle tira dans le tas en évitant les organes vitaux. L'usage d'armes à feu était interdit mais il n'y avait pas le choix pour se frayer un chemin jusqu'à la sortie.
Se battre près de Grenat donnait lieu à un sentiment un peu chelou quand même. Genre un mélange d'un grand sentiment de fierté d'un côté en se disant que c'était sa chérie qui était aussi badass, avec aussi une sensation d'être invincible quand elle était à côté. Face à autant de bons sentiments, vu qu'apparemment elle se sentait un peu comme lui, les membres de la Milice sur lesquels ils tapèrent ne firent pas long feu, et le couple pu se retrouver un peu à deux. Face à la confession de l'albinos, la vampire lui en fit une autre qui était tout aussi belle. Elle n'était pas du tout en colère qu'il soit venu. Au contraire, elle en était même émue. Il avait très envie de l'embrasser la tout de suite, mais... Hélas, ils ne le pouvaient pas. Ça n'empêcha pas Grenat de vérifier qu'il aille bien. Lui aussi ne se gêna pas pour regarder les blessures de sa tendre.
- « Un peu, mais c'est rien. Je me sens mieux rien qu'en voyant que tu vas bien... Et toi aussi t'as besoin de soins. Donc t'as intérêt à me laisser te papouiller un peu ce soir, sinon j'te fais une scène. »
Il lui sourit tendrement pour lui montrer qu'il plaisantait, et du résister à une nouvelle envie de la prendre contre lui. Ils devaient se contenir pour le moment, il fallait d'abord se focaliser sur l'objectif... Objectif qu'il ne connaissait même pas lui-même au final. Donc il suivit le mouvement une grande partie du temps, suivant les instructions de Grenat quand le besoin s'en faisait sentir. Malgré tout, cela restait dangereux, les balles volaient dans tous les sens... Il était pas facilement impressionnable, mais la quand même, c'était pas la même ambiance que ses missions de sécurité... S'il n'avait pas déjà vécu l'apocalypse lors de la manifestation à la Nouvelle Orléans, et si y avait pas sa vampire près de lui, il aurait été sans doute un peu effrayé. Au lieu de ça, il était mortellement concentré, déterminé à faire de son mieux. Un Résistant finit par tomber, une balle dans le ventre qui avait l'air dangereuse, passant dans un défaut du gilet pare-balles. Noïd jura, et entreprit de le mettre à l'abri.
- « Couvrez-moi... Je vais lui donner les premiers soins. »
Il était clairement pas médecin, mais les premiers secours faisaient partie de la formation d'agent de sécurité, si jamais une situation partait en vrille alors qu'il était en poste, que ça soit pour soigner un collègue ou un civil blessé à cause d'un taré. Et apparemment, personne se sentait capable de faire mieux que lui de toute manière... Ignorant les bruits de détonation, Noïd planqua l'homme derrière une caisse. Ils pouvaient pas bouger alors qu'il était dans cet état, ça le tuerait. Il lui enleva la partie supérieure de ses vêtements, et poussa un soupir de soulagement en constatant que la balle n'était pas restée logée dans son corps. Il aurait pas pu l'extraire dans tous les cas. Il put donc minimiser l'hémorragie, et déchira les vêtements de l'homme pour faire un bandage d'urgence, qui bloqua l'écoulement du sang, avant de lui remettre ses protections contre les balles.
- « Ça devrait tenir... Faut qu'on se tire d'ici maintenant ! »
Il chargea le Résistant sur son dos, et rejoignit les autres. Il était de cette façon pas des masses en position de participer au combat, mais fort heureusement Grenat et les autres s'en tiraient très bien, et sans tuer personne ils réussirent à dégager un espèce de chemin, qu'ils traversèrent au milieu de balles. Noïd en sentit une passer près de son visage et son cou se mit à saigner, mais il l'ignora. Avec un blessé sur le dos, c'était loupé pour pas trop se faire remarquer mais il y réfléchirait plus tard. La troupe de Résistants et l'intrus se replièrent donc. Les Résistants étaient entrés par une brèche qu'ils avaient crées, et ils repartirent par le même trajet. Le bâtiment derrière eux s'éloigna, et Noïd finit par se demander si c'était bon.
- « On est dehors ? Il a besoin de soins sér... »
Le bruit assourdissant de véhicules militaires qui arrivaient titillèrent son ouïe sensible, et il retint une bonne série de jurons. Ils étaient poursuivis. Noïd, autant par envie de se sentir en sécurité que par envie de la maintenir elle aussi hors de danger, se rapprocha de Grenat. Dans ce genre de situations, c'était elle la spécialiste, et mis à part courir très vite, il n'avait pas de plan. Il attendait donc ses instructions, ou celles d'autres membres de la Résistance.
Il était certain que Grenat avait hâte de rentrer et de se faire dorloter par son chéri, qui lui aussi semblait ressentir la même chose mais ce n’était pas fini. Elle se sentait un peu coupable de devoir l’obliger à jouer le jeu alors qu’elle aurait préféré qu’il quitte le champ de bataille. Il était entraîné, ce n’était pas le problème mais pas forcément pour ça. De plus, l’idée qu’il soit blessé voir pire la terrifiait. Ils s’étaient tout de même bien débrouillés jusque là et cela continua. Grenat prit les armes, Noïd quant à lui s’occupa d’effectuer les premiers soins, une véritable équipe de choc. Elle n’aurait jamais pensé ça possible et pourtant, en tout cas, elle était rassurée qu’il s’en sorte bien.
La jeune femme resta concentrée sur son objectif et réussit à neutraliser deux miliciens. Le chef de l’opération espérait qu’ils aient compris la leçon et que le gouvernement réagisse, qu’il comprenne que cette police de surnaturels était une aberration. Dans les faits, ce n’était pas aussi simple que ça… Voilà que la cavalerie arrivait en trombe devant le bâtiment. Les Résistants s’étaient réunis et avaient filé si rapidement que Grenat ne remarqua pas que Noïd saignait. Le chef les mena jusqu’à leur van et ils repartirent aussi vite que possible tout en essayant de se cacher des renforts. La Résistance n’en était pas à son premier coup d’essai et ce genre d’événement était à prévoir. Ils se changèrent rapidement dans le camion au cas où ils se faisaient contrôler et c’est là que Grenat remarqua le sang qui coulait le long du visage de son chéri. Elle eut l’air choquée et elle s’approcha pour regarder mais ça ne semblait pas être grave, sa peau avait été brûlée comme la sienne. Elle soupira de soulagement et pensa que ça n’allait être bientôt qu’un mauvais souvenir. Le van était équipé d’une trousse de soin et elle prit un coton pour nettoyer le sang et désinfecter la plaie.
Les Résistants devaient revenir à la base pour ramener le matériel et effectuer leur rapport mais Grenat demanda exceptionnellement à ne pas rester pour accompagner le “Résistant” blessé à l’infirmerie. En réalité, elle reprit sa voiture pour rentrer. Ce n’est qu’à cet instant qu’elle put enfin le prendre dans ses bras, toute la pression était en train de redescendre. Elle recula son visage pour le regarder alors qu’elle caressait sa joue, c’était son héros et elle l’aimait plus que tout.
“Allons chercher Mika et rentrons à la maison…” Souffla-t-elle en le regardant l’air tendre. “Tu as été exceptionnel mon coeur, tu nous a bien aidé mais ne t’inquiète pas, ça ne se reproduit pas parce que j’arrête ce type de mission, c’est beaucoup trop dangereux et ton intervention me l’a définitivement fait réaliser. Je ne suis plus toute seule, je préfère lutter contre les injustices d’une autre manière et pouvoir me consacrer à ma famille.”
Elle l’embrassa, émue, car lui et Mika étaient devenus ce qu’elle chérissait le plus et elle ne pouvait pas risquer de les perdre. Sur ses paroles, Grenat prit la route que Noïd lui indiqua pour aller chercher sa fille qu’ils avaient hâte de retrouver.
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