Ce vaccin… Pourquoi l’avais-je fait ? Je n’en savais rien. Une bêtise, certainement. L’on me l’avait conseillé, et je l’avais fait. Cela s’arrêtait là. Une erreur, à mon humble avis, mais je l’avais fait… Que le Seigneur me pardonne. Au moins ce dernier m’avait-il permis de dormir six heures d’affilées. Quelque chose qui n’était pas arrivé depuis… Bien des centaines d’années. C’était au moins cela de pris. Mais maintenant que je venais de me réveiller… Un soupir, et je m’étirais quelque peu avant de me lever. D’abord, s’habiller. Mon pyjama en soie n’allait certainement pas être du meilleur effet à l’extérieur de ma chambre. D’abord… Une chemise. Blanche. Evidemment. Et à col montant. Il ne faudrait pas que mon torse soit visible. Cela serait hors de propos. Mon monocle, attaché au col, afin d’y voir clair. Oh. Bien sûr. Un pantal… Poruquoi diable n’arrivai-je pas à mettre ce pantalon ? Ce n’était pas si difficile à faire ! Une jambe puis l’… Mais… Seigneur Dieu ! Je n’allais pas sortir sans bas ! Cela serait tout à fait indécent et bien loin de ma qualité de majordome ! Bien… Il me fallait trouver une solut…
Mon corps sembla soudainement se diriger seul, attrapant une chose que je ne connaissais pas mais qui se trouvait bel et bien sur la chaise de ma garde-robe. Non… Seigneur ayez pitié de moi. Cela n’était qu’une blague des enfants, rien de plus. Jamais de la vie je ne pourrais porter une telle… Visiblement, je le pouvais. Mes jambes venaient de s’enfiler dans ce pagne, sans même que mon cerveau – fort heureusement – ne le demande ! Bien… Puisque je ressemblais à un clown, autant y aller plus profondément… Puisque j’allais mettre mes… TONGS ?! Depuis quand avais-je donc des tongs ? Jamais ô grand jamais je n’avais eu telle atrocité et jamais je n’aurais accepté de porter ces immondices sur mes pieds désormais visibles ! Comment diable pouvais-je me trouver dans cet accoutrement ?! Le pire était que je n’arrivais pas à me décider d’enlever ce costume… Et que l’horloge, déjà, sonnait les douze coups de minuits. J’étais en retard ! Je n’avais jamais été en retard de ma vie ! Comment cela pouvait-il arriver aujourd’hui !
Me « précipitant » – en marchant rapidement, il était hors de propos que je cours – en dehors de ma chambre, je notai intérieurement toutes les tâches que je pouvais avoir à faire. Ménage, Classement, Rangement, Ordre… Tout était parfaitement aligné dans mon cerveau. A tel point que je m’arrêtai même près de Liam pour l’observer.
- Monsieur Foley. Vous semblez ne rien faire ? Suivez-moi ! Les femmes de ménage nous attendent dans les cuisines ! C’est l’heure de ranger le salon privé du Maître !
Sans même lui laisser le temps de répondre, je l’attrapai par le bras pour l’emmener rapidement avec moi jusqu’au salon où attendaient déjà cinq jeunes femmes prêtes à nettoyer et ranger les moindres recoins de cette pièce et qui… Bien entendu me fixèrent.
- Je refuse le moindre commentaire sur cette tenue tout à fait… Je n’avais même pas de nom pour la qualifier. Au travail mesdemoiselles ! Et que ça saute et nettoie ! Nous n’avons pas toute la nuit ! Monsieur Foley ! Portez Miss Patty jusqu’aux étagères, notre tabouret est cassé ! Au moins ce dernier allait-il être utile !
Personne n'aimait les vaccins. Katyusha ne faisait pas exception à cette règle. Elle n'avait pas voulu se faire vacciner. Mais entre un mari médecin et un frère chirurgien, elle était mal tombée. Elle avait réussi à esquiver Victor.... Et avait envoyé paître Gerald ! Mais ce traître n'avait pas hésité à aller chercher Dracula pour la contraindre et aller se faire vacciner, comme les autres. Autant dire que faire un caprice à un homme qui est déjà grand-père pour plusieurs réincarnation, c'était peine perdue. Ce fut donc escortée par Gerald et Dracula que l'éternelle demoiselle était partie de faire vacciner, en tirant une tête qui exprimait à elle seule toute sa contrariété, de même que son mécontentement. Elle était partie pour bouder tout ce monde là pour le reste de la soirée mais.... Rien ne s'était passé comme prévu. Rapidement, elle s'était mise à avoir de la fièvre, et a souffrir de violent maux de tête. Gerald avait dès lors décidé de la garder en observation chez les Héritiers, où il savait qu'elle serait surveillée et entourée si son état venait à se dégrader. Bien entendu Dracula avait appuyé cette décision.... Mais Katyusha n'avait pas eu le temps de pester et de s'insurger. La fièvre l'avait mise chaos, au point que Gerald l'avait porté à son lit !
Six heures plus tard, la vampiresse s'éveillait de nouveau. Elle avait l'impression d'être enfarinée, et sa tête continuait de lui faire mal. Elle se leva péniblement, maugréant contre son frère qui avait utilisé Dracula pour la forcer. Mais alors qu'elle s'était retrouvée dans le miroir de la salle de bain pour se préparer.... Elle découvrit son visage, et ce qui était advenue d'elle.
Un cri strident et sonore fit trembler les murs de l'hôtel, alors que la noble rousse constatait avec horreur son nouveau faciès. Vieille et laide. Il n'y avait pas d'autres mots. Était-ce donc à cela qu'elle aurait ressemblé si elle avait dû vieillir ? Sa transformation avait réellement été une bénédiction ! Du moins jusqu'ici.... Elle se laissa aller à pleurer un peu, avant de se reprendre. Elle ne pouvait pas rester comme ça ! Mais elle ne pouvait pas sortir ainsi non plus ! Elle tenta d'appeler Gerald, tout en essayant d'enfiler une tenue.... Mais il fallait se résigner. Peut importe les vêtements elle ne pouvait cacher sa transformation. Et bien évidemment, son empaffé de frère ne répondait pas au téléphone ! Elle allait le tuer ! Lui faire manger ses vaccins ! Et se retrouva à s'assoir sur son lit, désemparée.
Cheigneur, qu'esche que j'vais faire mint'nant ?
La vampiresse se figea. Ce.... Langage. Qu'est-ce que c'était que ce langage ?! D'où sortait-il ?! Et c'était quoi cet ignoble accent ?!
Ha nan hein ! Cha ch'est trop ! ..... Aaaaaaaargh !!!
La vampiresse attrapa un oreiller pour enfouir sa tête dedans. Comment allait-elle se sortir de ce pétrin ? Il était hors de question que Victor la voit ainsi ! Même lui ne pourrait l'aimer avec une tête pareille, et ce langage vomitif ! Tant pis, elle resterait enfermée dans cette chambre jusqu'à ce que Gerald ne revienne et ne trouve une solution ! C'était lui et Dracula qui avaient insisté pour qu'elle fasse ce vaccin à la noix, c'étaient donc eux qui allaient se démener pour la soigner et lui faire retrouver son état normal ! Sinon, elle comptait bien leur rendre la vie impossible jusqu'à ce qu'elle obtienne réparation ! Mais c'était sans compter les autres vampires. On frappa à la porte de sa chambre, son cri d'horreur avait alerté les autres vampires. Katyusha se précipita pour fermer la porte à clef. Elle n'osait même pas leur répondre craignant ce qui allait sortir de sa bouche. Mais ce comportement ne fit qu'aggraver les inquiétudes de ses pairs. Gerald avait confié aux siens de veiller sur elle, et même si Dracula ne montrait rien, il était clair pour tout le monde que lui aussi tenait à cette vampiresse comme à la prunelle de ces yeux. Et voilà que cette dernière ne répondait pas, après un cri déchirant, et qu'il n'y avait pas moyen de rentrer dans la chambre.....
Allez chercher Severus ! Il possède les doubles des clefs des chambres ! Dites-lui que c'est urgent et expliquez lui la situation ! Il faut impérativement qu'on entre, elle est peut-être au plus mal !
Au plus mal oui, entendant cela, elle avait envie de mourir pour de bon, et de se cacher dans un placard. Pourquoi n'y avait-il pas de passage secret ici ?! Elle n'avait plus qu'à prier pour que Severus soit trop occupé à faire ses tâches pour venir....
Tu aurai pu avoir passer trois nuits de suite chez Aldo, ça aurait eu le même effet. Tu es tout simplement épuisé. Ce n’aurait pas été pour te déplaire si la majorité des héritiers n’avaient été dans le même état que toi par la faute de ce fichu vaccin. Aussi plutôt que de profiter de la délicieuse langueur qui t’afflige pour dormir un peu plus que d’ordinaire, tu n’as pu te résoudre à rejoindre ton lit. Au lieu de cela tu n’as cessé de traîner comme un zombie dans les couloirs afin de veiller à la sécurité du clan groggy par le médicament.
Ça ne t’as pas empêché pour autant, une fois le Soleil couché, de piquer du nez. Debout contre un mur, appuyé négligeaient contre ton monstrueux shillelagh. Et c’est ainsi que la bête noire de l’hôtel de trouve à moitié assoupit au milieu du passage.
- … Humpf?
Tu grognes et bailles aux corneilles, mais te laisse pourtant faire sans sursauter, ni non-plus tenter d’arracher la tête du Brit au réveil, preuve évidente de ta fatigue. Tu n’as beau pas apprécier grandement le majordome jusqu’à présent, tu as eu assez de temps pour t’habituer à sa voix…
Et à ses manières.
Aussi tu bugues quand tu t’aperçois que le distingué maître d’hôtel accroché à ton bras, se balade ce soir en tenue d’Adam. Bon sang! Heureusement que tu as eu plus d’une occasion de voir nombres de vieux à poil en deux siècles, car voir les fesses fripées de Severus t’aurai autrement retourné l’estomac. Est-ce qu’un vampire peu devenir sénile? Il a déjà la tête de l’emploi après tout.
Tu clignes frénétiquement des yeux, pour effacer l’image rémanente du fessier flasque, cherchant une pique salée pour faire remarquer à ton aîné que sortir ainsi est un attentat à la pudeur au mieux, sinon un crime contre l’humanité, quand le monde se teinte soudainement d’une affreuse teinte fuchsia.
- Ils ont ajouté de la stramoine au vaccin? Murmures-tu étonné.
Ça expliquerai peut-être les jeunes domestiques qui s’affairent nues dans la cuisine; tu hallucines tout bonnement. Mais c’est bien la première fois que ton délire prend une telle forme. Tu dégluties et à du mal à retenir un gloussement incongru quand la demande du majordome atteint ta conscience embrumée.Tu n’as pas vu de femmes nus depuis un petit moment et ta réaction s’en fait sentir, chauffant jusqu’à tes joues pales en songeant à la vue que tu aurais de la délicieuse Patty.
Ton regard se plante dans celui de Severus – et surtout nul part ailleurs – alors que tu cherches tes mots.
- Hum… Quand vous aurez mis un pantalon!... Les clients vont faire une crise cardiaque s’ils vous voient.
Et tu l’abandonne là aussi sec, pour rebrousser chemin, la main devant les yeux, si bien que tu percutes presque immédiatement un autre de tes semblables qui courre en appelant le majordome à propos de Katyusha. Tu n’écoutes entièrement ce qui se dit, l’urgence du ton te suffit pour que ru poursuives prestement sur ta lancée et parvienne à la porte de Dame Orlov en moins de deux. Et c’est sans cérémonie et avec ton indélicatesse coutumière que tu dégondes la porte, une la main sur tes yeux pour la franchir.
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