Les jours s'étaient écoulé depuis la passage de Touka au manoir et Max commençait à peine à se remettre de ses conséquences. Quelques points de suture par ici, quelques bleu par là ainsi que d'autre brulure, le tout dans des rires et de la bonne humeur pour le départ de Dushka

Aujourd’hui, la porte du manoir s'ouvrit pour accueillir des invités de la patronne. C'est là que Max commença, petit à petit, à réaliser ce qui l'attendait. Enfin, réaliser était un bien grand mot, car, voyant les esclavagiste qui l'avait vendu à la famille en premier lieu réapparaitre avec de nouveaux esclave, mais surtout entendre la patronne leur dire de l'embarquer, ça, ça le fit se tétaniser.

Beaucoup de pourquoi tournait dans sa tête, mais surtout, cette fois, il les dit à haute voix, demandant pourquoi elle faisait ça, disant tout ce qu'il faisait pour la famille, tout ce qu'il était capable de faire et de changer pour rester à leur coté, mais rien n'y faisait, il était rejeté tel un vieux chiffon troué dans les mains des revendeur.

Menottes au poignée et embarqué au fond d'un fourgon avec l'un de leurs homme à l’arrière avec d'autres esclaves, il ne comprenait toujours pas, finissant par se dire qu'il avait échoué, qu'il s'était surement trop mal comporté pour être pardonné.

Il ne bougeait donc pas d'un pouce dans ce fourgon entendant tous les passagers se moquer d'eux et jouant à deviner ce qu'ils allaient en faire.

Une coïncidence ? Un coup du destin ? Une intervention supérieure ? Il ne le savait pas, mais après une bonne heure de route, quelque chose arriva au véhicule, se retrouvant à être retourné dedans comme une chaussette dans une machine à laver. Il se retrouvait avec une épaule démise et sûrement quelques points de suture sauté, mais il était encore en vie, ce qui n'était pas vraiment le cas du geôlier qui était la tête dans un angle anormal contre le métal du véhicule et de certains autres prisonniers. Dans la cabine, il pouvait entendre les autres esclavagistes grogner, lâcher des jurons avant d'attraper leurs armes en sortant difficilement du véhicule. Puis, de nombreux coups de feu s'en suivirent et là, Max compris qu'il n'avait pas de temps à perdre. Il ne voulait surtout pas retourner avec eux, il ne voulait pas se retrouver à nouveau sur le marché, jamais.

Rapidement, il se mit à fouiller comme il le pouvait le corps de l'autre, cherchant les clefs, mais ne réussit pas à les trouver. Il ne lui restait plus qu'une chose à faire, se disloquer la main en plus du bras pour se sortir de là. Prenant appui de ses pieds sur la carlingue du véhicule, il force en serrant les dents pour faire glisser sa main en dehors des menottes. Un craquement, de la peau arrachée avec le frottement et du sang en guise de lubrifiant lui permirent enfin de s'en sortir, ouvrant précipitamment la porte pour s'enfuir à toutes jambes.

Dehors, il faisait nuit complet, seul les flash des automatiques révélait la position des esclavagiste qui tirait dans la nuit sombre, la seule réponse à cela que Max eut droit fut de nombreux grognements et cries dans la nuit, tandis qu'il courrait pour sa survie, tandis que d'autres esclaves tentait de faire la même chose, attirant les tirs des autres, mais aussi le regard de ce qui bougeait dans la nuit.

La douleur, l'adrénaline et la peur, un cocktail très utile pour ne pas s’arrêter de courir, même dans son état. Petit à petit, la lumière du jour pointait le bout de son nez, alors qu'il continuait à s’efforcer de marcher, se rendant compte qu'il était en plein désert.

Il ne savait plus quoi faire à part marcher, se demandant où allait réellement, ne pouvant demander de l'aide sur la route avec son état surtout s'il retombait sur des esclavagistes.

Avoir été avec un tas de gens diffèrent durant sa jeunesse lui furent utile à cet instant pour réussir à se repérer dans un endroit pareil, se retrouvant à marcher en direction de l'ouest, vers des montagnes. Là, au moins, il aurait droit à un peu d'ombre, il aurait droit à un peu de répit, serrant ses cotes qui lui tachaient son t-shirt.

Il avait réussi à trouver quelques maisons sur la route qui lui permirent de s'abreuver sous ce soleil de plomb, buvant à l'eau de certaines pompes et puit avant de se dépêcher de déguerpir.

C'est après une d'heure de marche qu'il réussit enfin à atteindre Los Angeles soufflant lourdement en arrivant en ville. Où est-ce qu'il pouvait aller ? Il n'y avait aucun lieu sur en fait à ses yeux, quoi que, peut être, peut être que si, si ce qu'elle avait dit était vrai.

Sortant difficilement de sa poche la carte de visite, il regarda l'adresse dessus, le salon de tatouage, mais à cette heure-ci, la seule personne qui pouvait l'aider à ses yeux ne serait pas là. Il lui fallait se souvenir de là où elle habitait, mais déjà que marcher était un calvaire insoutenable, alors chercher où allait l'était autant.

Il s'était donc arrêté dans une ruelle pour se cacher du monde, pour souffler et pour essayer de se remémorer.

Si sa mémoire était bonne, elle était près de l'océan, à Malibu. Et c'est donc, quelques heures plus tard, qu'il s'y retrouva, cherchant avec peine la maison de ses souvenirs, mais le jour et la nuit changeait grandement l'apparence des lieux.

Max finissait par marcher comme un zombie, se traînant, titubant quelque peu, passant sûrement pour un drogué ou un alcoolique aux yeux des conducteur qui passait par là. Mais enfin ce début de périple touchait enfin à sa fin, se retrouvant, devant une architecture qu'il reconnaissait. Il vint s'appuyer contre le mur autour de la porte, puis, appuya sur la sonnette avant de s'asseoir, beaucoup trop crevé pour rester debout, beaucoup trop crever pour rester éveillé, espérant seulement ne pas s'être trompé de maison.

Max ne savait pas vraiment combien de temps, il avait comaté sur le bord de la maison ni à quel point il était cuit par le soleil, mais les petites tape que lui mettait Touka sur le visage faisait déjà un mal de chien.

Les yeux à moitié ouverts, les fronçant à cause de la fatigue, il se rendit enfin compte de qui lui faisait cela. Il avait déjà eut de la chance d'avoir survécu à cette nuit, d'avoir échappé aux esclavagistes et d'avoir pu traverser le désert, mais il avait aussi maintenant de la chance que ce soit Touka qui le trouve.

Se faisant aider à se relever, il grogna de douleur en serrant les dents et en soufflant lourdement sous son épaule démise, tandis qu'elle le portait jusqu'à l'intérieur. Une fois, dedans, il fut allongé sur le canapé par celle-ci.

Comateux, il la vu disparaître, puis réapparaître avec à manger et à boire, mais, même avec une faim de loup, la fatigue et la douleur restait beaucoup plus fort, ayant du mal à se mouvoir. Il se força quand même à tenter de boire, mais du s'y reprendre à deux fois, utilisant dans un premier temps sa main d'où il s'était démis le pouce, puis l'autre, avant de répondre, enfin, d'une certaine façon, au question de Touka.

" Je .... je ne comprend pas... J'ai toujours tout fait pour elles... j'ai toujours voulu leur bonheur... Mais malgré ça, elles m'ont quand même revendu... Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? "

Sa réponse et sa question n'étaient pas tellement tournées pour elle, mais plutôt pour lui, car il ne comprenait toujours rien à tout cela. Il s'était donné corps et âme au final à cette famille, mais avait fini par être rejeté et redonné à nouveau aux esclavagistes.


" Le fourgon, il y a eut un truc .... ils se sont fait attaquer ... j'ai couru dans le desert. Pourquoi tout ça ? Qu'est ce que j'ai fait pour ça ?"

On pouvait clairement voir son sale état, couvert de poussière du désert, des coulé de sang séché sur son front, la peau de sa main droite abimé et son pour ainsi que son épaule déplacé. Pour le reste des bléssures, tout ce passait en dessous des vêtements, point de suture sauté, d'autre tenant par la volonté du saint esprit, bleu et hématome, un patchwork de malchance en somme.

Libre et en sécurité, de mots bien compliqués et bien éloignés de tout ce qu'il pouvait penser et ressentir. A part l'incompréhension, le sentiment d'abandon et la honte, il ne ressentait pas grand-chose, à part la douleur et la fatigue.

Après cela, elle lui rappela sa promesse, puis l'incita à manger avant d'aller prendre une douche. Régler comme une horloge, même dans son état, enfin, surtout dans son état, il s’exécuta à la seconde même ou il l'entendit lui demander de manger, non pas par faim, même s'il avait bel et bien faim, mais comme réflexe à ce qui passait pour un ordre dans sa tête.

Il mangea donc rapidement tout en buvant régulièrement pour se réhydrater, écoutant à moitié ce que lui disait Touka, son esprit toujours planté sur une seul chose, comprendre ce qu'il avait fait de mal. Étais-ce vraiment parce qu'il avait protégé Touka ? Juste ça aurait suffit à effacer tout ses bons et loyaux services, tout ce qu'il a fait pour ne rien dire sur la famille et la protéger des personnes mal intentionné envers elle, que ce soit verbalement ou physiquement, surtout la fois où il avait sauvé Dame Zdenka d'un possible mort. Non, il ne comprenait toujours pas.

Quand il eut fini de manger, il se releva difficilement du canapé en portant son assiette jusqu'à l'évier de la cuisine, puis de son bras encore utile, se lança à nettoyer sans attendre tout cela. Tout devait être propre, parfait, il venait déjà d'être rejeté, ça n'arrivera pas une deuxième fois.

Une fois cela fait, il marcha donc jusqu'à la salle de bain que Touka lui indiqua gentiment et la seule réponse à ses questions qu'il donna lorsqu'elle le laissa pour qu'il se lave, fut

" Oui Madame."

Par pur réflexe, cela était sorti et il n'avait pas vraiment réfléchi de toute façon à ce qu'il venait de dire, partant simplement à la douche. L'étape de se déshabiller avait été encore plus compliquée que la dernière fois qu'il était venu et lui avait prit un temps infini, mais il devait le faire lui-même, il devait continuer à se prouver qu'il n'était pas si inutile que ça.

Pour d'autre personne, prendre une douche dans cet état aurait put durer des heures à se morfondre sous le pommeau, mais pas pour lui, pas le temps. Un jet pour s'humidifier, un coup de shampoing et un jet pour se laver, le minimum ou plutôt le maximum qu'il lui avait toujours été autorisé.

Une fois la douche rapidement finie, il s'habilla avec les vêtements qui lui avait été donné et, replia comme il pouvait ses vieux vêtements avant de les porter dans son bras valide. Il avait déjà quelque peu d'entraînement avec toutes les corrections qu'il avait eu droit au manoir.

Il sortit donc de la salle de Bain en poussant la porte avec son épaule, puis en arrivant vers Touka, lui dit

" Où dois-je poser mes vêtements ? "

Max hocha simplement la tête lorsqu'elle lui indiqua quoi faire de ses vêtements, se voyant se les faire prendre de son bras. Alors que Touka s'affairait dans tous les sens pour lui, lui, ne savait pas quoi faire, quoi penser, à part rester là et attendre de savoir ce qu'elle allait lui dire ou peut être lui ordonner.

Revenant de la cuisine après avoir déposé un sac vers l'entrée, elle lui annonça qu'un taxi allait arriver dans une heure pour les emmener et surtout pour le soigner. Si elle lui avait parlé à nouveau d'hôpital, il aurait de nouveau refusé comme lors de leur première rencontre, mais à la place, elle avait parlé d'ami à elle.

Bien qu'il n'était pas très rassuré, vu son état, il n'avait pas vraiment le choix et espérait avoir bien fait de lui accorder sa confiance. Max fit une légère grimace lorsqu'elle touche son pouce déboîté, soupirant lentement pour essayer d’être le moins audible possible dans sa douleur. Selon les sœurs qui l'éduquaient, une n'aimait pas l'entendre se plaindre quand cela arrivait, une autre aimait cela et la dernière aimait cela seulement pour pouvoir le rabaisser lorsqu'elle le soignait.

Un peu d'alcool ainsi que de coton et la voilà lancé dans le premier soin, venant alors dire timidement ce qu'elle avait sur le cœur. Elle s'excusa de l'avoir mordu l'autre soir et de lui avoir fait mal, ce à quoi, Max répondu sans avoir à y réfléchir, mais toujours d'une voix fatiguée par sa " journée. "

" Tu as fait ce que tu avais à faire donc tu n'a pas besoin de t'excuser. "

Il laissa un temps de pause, voulant bien ajouter quelque chose avant de grimacer et serrer la mâchoire en la sentant passer sur ses plaies les plus soignable dans la situation.

" Je ... Ce n'est pas une remarque négative, mais .... ça excuse beaucoup ce que tu penses avoir fait, donc je préfère quand même le dire. Ça se sentait que tu n'avais jamais mordu quelqu'un."

En disant cela, il voulait surtout qu'elle ne s'en veuille pas, mais pensait aussi qu'il était fort possible que cela lui apporte de futures représailles, ne jamais discuter avec les sœurs et surtout pas la mère sur les choix et mouvements.

Maintenant que les blessures les plus simples étaient réglés, il n'avait plus qu'à attendre que le taxi arrive, restant debout en silence tout en essayant de joindre les deux bouts de cette histoire qui ne faisait toujours aucun sens pour lui. L'abandon de Zdenka pour l'étranger, alors que c'était elle qui l'avait sauvé des esclavagiste, le départ de Dushka de la maison et sa revente, rien ne faisait sens pour lui. Avait-il été si nul que ça ?

Elle avait donc pris goût à mordre après cela se dit-il, tant mieux dans un sens, cela lui fera moins se contrainte et puis, il paraissait que boire du sang en bouteille était un peu comme manger un plat réchauffé au micro onde, c'était mangeable, mais jamais mieux que tout juste préparé.

Max la regardait simplement se déplaçait, puis, quand elle partit aller chercher des affaires à elle, il s'assied dans le canapé, ne pouvant plus tenir debout si longtemps dans son état.

Mais l'ambiance qui se devait être réconfortante et agréable pour lui ne le fut pas vraiment. Par logique Touka se mit à lui demander s'il voulait parler de ce qui lui était arrivé, précisant aussi que ses amis allaient lui poser des questions sur lui, lui demandant ce qu'elle devait raconter.

Elle tenta bien de le rassurer, de dire les bonnes choses pour qu'il se sente en sécurité et apaisé, mais dans son état mental et avec ce qu'elle venait de lui demander, il n'avait pas trop entendu le reste de sa phrase.

A la place, il s'était concentré sur ses questions. Que dire ? Que pouvoir dire ? Allait-il trahir la famille ? Elles l'avaient abandonné, alors il pouvait bien tout dire, mais lui ne les avait pas abandonnées, il ne l'avait pas voulu. Et si tout ceci était toujours un test ? Un test de sa loyauté, et que, s'il le réussissait, il pourrait rentrer, ou peut être même revoir Dame Zdenka. Mais si ce n'était pas un test, si tout était vrai, pouvait-il vraiment leur faire confiance ? Elle le lui assurait, mais comment être sûre que tout était vrai ?

Max était beaucoup trop fatigué pour tout ça soupirant en venant se frotter le visage de sa main valide avant de répondre fébrilement, ne la regardant pas dans les yeux, ne remarquant même pas qu'elle le fixait, trop plongé dans ses propre tourments.

" Je .... je me suis fait capturer par des esclavagistes et j'ai réussi à .... m'échapper dans le désert."

C'est ce qu'il y avait de plus simple à dire, cela ne remettait pas en cause la famille Van Helsinki et cela ne cachait pas ce qu'il s'était passé pour qu'il soit dans cet état. Son portable avait de nouveau vibré et là, elle lui annonça qu'il pouvait y aller. Max se releva donc du canapé, marchant jusqu'à la porte d'entrée pour attraper son sac de vêtement sale.

Mais là, le manque de confiance en ce monde se fit de nouveau très présent, la voyant alors tenir un bandeau en main que le chauffeur venait de lui donner. Max déglutis lourdement en l'entendant et en comprenant que c'était pour lui, prenant un réflexe en reculant l'un de ses pieds en arrière.

Elle avait beau justifier cela pour protéger son clan, cela ne sonnait pas ainsi dans sa tête. Le port du bandeau, il le connaissait, c'était même la première chose qu'il reçut, en se faisant kidnapper en Allemagne. Le doute l'habitait énormément à cet instant, disait-elle la vérité ou cela était un piège ?

Max n'en pouvait plus de tout ça, n'en pouvait plus de tous ces doutes, toute cette peur et toute cette douleur, il ne voulait pas retourner dans une cage, mais en avait-il encore le choix à cet instant ?

Se disant que de toute façon, il n'en avait pas, il avança fébrilement en soupirant vers elle, regardant le sol pour mettre ce bandeau et entrer dans la voiture, pour le meilleur ou pour le pire.