J'avais bien vu que Rachel était pas contente que je l'empêche de boire, tant pis, elle allait me remercier demain. Jouer les psy pour les personnes qui avaient trop bu c'était pas mon truc. Elle avait beau dire qu'elle tenait, j'avais un gros doute puisque j'étais pareil avant. Nan et puis, il fallait qu'elle rentre chez elle sur pieds, pas à quatre pattes. Qui sait ce qu'un taré pouvait lui faire ou si elle tuait elle-même quelqu'un en conduisant. J'allais donc la surveiller. Finalement, la lycane était pas trop fâchée puisqu'elle me proposa d'aller chez elle. J'étais étonné j'avoue, après tout certaines personnes préféraient ne pas partager leur intimité, j'imagine que ça voulait dire qu'elle m'aimait bien.
"Pourquoi pas, je préfère que tu boives chez toi à la limite, au moins tu t'endormiras sur le canapé et pas sur le comptoir." Répondis-je en plaisantant.
Elle me "rassura" en prétextant qu'on allait pas coucher ensemble, en soit c'est plutôt de moi qu'elle aurait pu se méfier. Je savais très bien qu'elle m'amenait pas chez elle pour ça et elle devait me faire assez confiance pour savoir que j'allais rien tenter non plus. Ou soit, elle avait une idée derrière la tête, j'savais pas trop. A forcer de sortir des conneries, je savais plus trop ce qui était vrai ou non.
"Ouais j'suis terrifié à l'idée que tu viennes dans mon lit, tu fais bien de m'le dire." Dis-je avant d'étouffer un rire.
De toute façon, y'a rien qui m'empêchait de pas la raccompagner. Rachel me laissa pas le choix puisqu'elle me sortit du bar ou alors elle se tenait à moi car elle voyait flou. Je me mis à rire ensuite à sa question, elle conduire ? Bin voyons.
"Donne moi plutôt les clés, ouais"
Si j'soufflais j'étais cuit aussi donc j'allais pas trop faire le con ce soir. J'entrai dans la voiture côté conducteur et je jetai un oeil vers elle pour vérifier qu'elle était bien installée. J'attendis ensuite qu'elle me dise où aller et je démarrai la voiture. J'avais plus qu'à aller chercher la mienne le lendemain.
On arriva devant chez Rachel et je me garai là où elle me dit de le faire. Je la suivis jusqu'à son appartement. J'avoue qu'à part Britanie et Viper, c'était rare que j'aille chez une fille juste comme ça mais j'étais pas stressé ou quoique ce soit, juste normal et ça faisait bizarre d'être normal en fait. J'avais un peu mal à la tête à cause de l'alcool alors je tardai pas à squatter son canapé. J'faisais un peu comme chez moi mais elle allait pas m'en vouloir, hein ?
"C'est sympa chez toi, j'aime bien. Ça fait combien de temps que t'es à L.A. ?"
Oh... C’était assez surprenant qu’il accepte de venir. Toi qui t’attendais à ce qu’il te sorte sa meilleure disquette pour pas rentrer chez toi, mais visiblement... Il était pas contre. Trop bienveillant dans l’âme, il pensait pas un instant que tu pouvais abuser de lui et il avait raison. Même pompette, tu ne faisais pas véritablement du rentre-dedans, hormis si la personne en face de toi était désireuse et encore... Tu avais tes propres limites qui ne devaient pas être franchies. Alors que tu l’avais entraîne vers la sortie, tu t’étirais doucement. Tes clés furent donc attrapées par le lycan sans que tu n’aies l’occasion de dire “ouf”. Bon, tu marchais avec une légère difficulté, mais faut dire que tu avais légèrement abusé sur l’alcool donc bon... Il décida de conduire directement. Mais si tu te souvenais bien... Lui aussi n'était pas totalement sobre nan ? Tu ne savais plus, tu avais plus vraiment les idées totalement claires, alors bon... Autant le dire, tu t’installais tranquillement sur le côté passager, mettant ta ceinture, tu appuyais sur le GPS et tu appuyais sur “maison” afin de laisser Nolan conduire en se laissant guider sans que tu sois contraint de lui donner l’adresse.
Baillant doucement, tu manquais de t’endormir pendant le trajet, mais tu avais décidé de prendre sur toi pour être sûre de rester totalement éveillée. Le faisant rentrer dans le parking souterrain, tu lui prenais le bras une fois la voiture garée et fermée puis tu le guidais jusqu’à l’ascenseur. Une fois au troisième étage, tu allais jusqu’à ton appartement. Une fois la porte ouverte, tu rentrais en invitant Nolan à te suivre puis refermais derrière toi, à clé. Oui, c’était un réflexe. On sait jamais... Une visite surprise pourrait être bien désagréable. La force de l’habitude sûrement. Le laissant s’affaler sur le canapé, tu retirais ta veste et tes chaussures tranquillement en t’étirant encore.
« Hm... Je sais plus trop, je dirais déjà plus de trente ans... Je me souviens d’avoir que connu L.A en règle générale, puis bon... Me demandes pas trop de chercher dans mes souvenirs, je suis pas vraiment en état... »
Pouffant de rire, tu regardais ta tenue, puis tu te dirigeais vers ta chambre en attrapant ton pyjama qui était un short avec un petit débardeur, même si t’avais tendance à préférer dormir à poil. Tu allais être sympa avec le loup et lui éviter de trop le gêner.
« Je vais à la douche vite fait. Je te dirais bien de faire comme chez toi, mais t’as déjà pris tes aises donc... essaie juste de rien casser. »
Riant doucement, tu allais dans ta salle de bains et tu pris cette fameuse douche rapide. Détendant tes muscles, tu profitais de la chaleur de l’eau. Ressortant une petite dizaine de minutes après, tu te dirigeais vers la salle de bains en pyjama. Sans soutif évidemment, le débardeur était sacrément décolleté mais bon, t’avais bien le droit d’être à l’aise nan ? Voyant le lycan encore affalé sur le canapé, tu eus un petit sourire à la fois malicieux et amusé puis tu vins à te mettre à califourchon sur lui en le toisant du regard puis tu t’affalais sur lui avant de lui faire... Un câlin. Ouais, tu t’étais blottie contre lui en enfouissant ton visage dans son cou.
« Je veux pas t’entendre faire ta vierge effarouchée, c’est qu’un câlin ! »
Pressant ta poitrine contre son torse, tu avais ce petit sourire aux lèvres. Ouais... Cette chaleur-ci... Ce réconfort que tu n’acceptais pas d’avoir de la part de ton entourage. Nolan avait mis les choses au clair avec toi, donc... pourquoi te priver vu qu’il y avait pas d’arrière-pensée.
« Laisse-moi profiter... C’est tellement rare que je puisse avoir un peu de tendresse... Si je suis ton amie, t’as pas à te sentir gênée nan ?... Alors crie pas s’il te plaît... Et sers moi... »
Ah... La fameuse phase... Celle où tu passais de la grande joie à la déprime... En règle générale, tu n’arrivais pas à ce stade puisque tu finissais dans le lit d’un mec ou d’une fille, tu faisais tes galipettes puis tu t’endormais ou tu t’en allais en fonction... Donc... Il te voyait pas vraiment dans ton moment le plus glorieux. Au mieux, il acceptait de te servir de peluche réconfortante et au pire, tu allais attraper une autre bouteille d’alcool pour oublier un peu plus. Gardant ton visage dans son cou, ton souffle s’écrasait contre sa peau alors que tu sentais son parfum. Il était plus jeune que toi, peut être la moitié nan ? Il était cute. Sans doute pour cette raison que tu le voyais comme un petit loup en peluche dans ton esprit. Aucune main baladeuse de ta part, tu étais juste blottie contre lui.
La réponse de Rachel à ma question me fit tousser de surprise. Trente ans ? P'tain, c'était encore plus vieux que moi. Je pouvais sentir qu'elle était plus âgée mais vu qu'elle avait l'air d'avoir 20 ans, ça faisait toujours bizarre. Elle en souhaita pas en dire plus et je me contentai donc de ça, elle était pompette après tout... Elle me laissa tout seul le temps d'une douche et je me levai donc pour faire un p'tit tour. Il y avait des objets qui demandaient qu'à être touchés. Elle m'avait dit de rien casser mais c'était pas le truc à dire car ça donnait toujours envie de le faire. Je préférai finalement aller me chercher un verre d'eau et je revins sur le canapé. J'sais pas il était quelle heure mais j'avais un ptit coup de barre.
Enfin c'était jusqu'à ce que la lycane sorte de la douche et se cale sur moi. J'eus un p'tit bug sur le coup, j'comprenais pas ce qu'elle faisait là. Elle me parla alors de câlin et je me figeai, j'avais une gueule de peluche ou quoi ? Et puis pourquoi venir sur moi pour ça, à moitié à poils ?
"Nan, j'crois pas..."
C'était bien ma veine ça, elle était trop bourrée qu'elle se mettait à être tactile c'est ça ? J'aurais peut-être dû boire aussi finalement. Je la portai sans trop difficulté pour la poser à côté de moi comme une petite poupée et j'avançai le torse pour chercher son regard.
"Alors ok t'es mon amie mais de un, j'fais pas de câlin ou alors rarement et de deux, on est pas assez proches pour ça." Dis-je calmement.
J'étais sévère ouais mais j'avais pas compris ce qu'il lui avait pris d'un seul coup.
"Et encore... Peut-être que si tu m'avais simplement demandé, je l'aurais fait."
Je me levai ensuite pour aller lui chercher un verre d'eau que je lui remis entre les mains, j'espérais que ça allait lui rafraîchir les idées.
"Tu t'sens pas bien ?"
J'faisais quand même l'effort de lui demander car je l'aimais bien malgré tout. Elle avait eu l'air d'avoir vraiment besoin de réconfort donc j'voulais comprendre ce qu'il se passait.
T’attendais-tu à te faire recadrer comme ça ? Franchement ? Ouais. Après tout, Nolan avait été clair dès le début avec toi mais tu pus constater à tes dépens qu’en plus de ça... Il était finalement pas tactile du tout. Tu le savais pas. Tu l’ignorais complètement même. Te sentais-tu un peu conne ? Clairement. Riant nerveusement alors qu’il te balançait tes vérités en pleine tronche. Tu détournais finalement le regard avant de soupirer doucement quand il fut parti. A vrai dire, il avait pas tort. Fin... Sa notion de l’amitié était particulière quand même nan ? Genre... Certes, tu pouvais inviter plein de mecs chez toi pour faire des trucs mais... t’invitais que très peu de gars par pure amitié. Là... Tu l’avais fait pour lui, est-ce qu’il se rendait compte de ton effort ? Visiblement pas. Tant pis, au moins il avait dressé sa limite. Alors qu’il venait te donner ce verre d’eau, tu fixais le contenant en regardant le liquide translucide. Puis tu buvais d’une traite avant de tourner les yeux vers lui. Attends... Il venait de te balancer ces trucs en pleine face et finalement il te demandait si t’allais pas bien ? Bah... ouai ? Sinon, t’aurais pas demandé un câlin. Fin bref... tu soufflais un peu plus avant de te relever en posant le verre sur ta table basse.
« Bah... Si je me suis permise de te prendre un câlin, c’était pas parce que j’avais envie de te faire chier. Mais ok. T’es pas tactile, t’aimes pas qu’on te touche et t’estimes qu’on est pas assez amis pour que je t’en fasse un, je te toucherais plus donc. »
Evidemment, tu avais dis ça avec un grand sourire et sans déprimer le moindre du monde. T’avais pas respecté son espace personnel donc il montrait les crocs, logique nan ? Tu te dirigeais finalement vers un meuble où tu sortais une belle bouteille de gin et deux verres au cas où il aurait soif.
« T’en veux un ? Ou je te sers un jus d’orange ? »
Toujours l’air taquin au visage, tu te servais ton verre de gin en buvant finalement cul sec, t’asseyant en tailleur avant de secouer légèrement la tête de gauche à droite. Finalement, tu le dévisageais longuement avant de lui demander clairement.
« Faut pas m’en vouloir... C’est rare que je finisse la soirée à discuter donc tu vas sûrement avoir ma petite phase de déprime. Tu sais... passer de l‘alcool joyeux à l’alcool malheureux. Je repense souvent à la vie que j’aurais pu avoir si mes parents étaient toujours là... Je serais sans doute pas la petite conne que je suis actuellement. Ma mère m’aurait trucidé sur place. »
Riant légèrement en imaginant ta mère sortir le journal pour te le taper gentiment sur la tête d’un air faussement mécontent, tu soufflais en resservant du gin et tu jouais avec le contenant sans le boire. Ton regard avait changé, il était rare que tu te confies et que tu parles de ce qui te rendait vraiment malheureuse mais là... avec l’alcool, tu étais un peu plus bavarde sur la question et tu ne pouvais pas mentir.
« Désolé... Je vais pas t’ennuyer avec ça. On a perdu nos parents tous les deux. Toi c’est plus récent que moi, c’était pas délicat de ma part. »
J'm'y attendais, que Rachel prenne mal le fait que je la remette littéralement à sa place j'veux dire. J'étais pas un nounours ou quoique ce soit et je pouvais être tactile avec mes proches selon l'émotion du moment mais c'est tout. Là elle s'était carrément vautré sur moi, y'avait pas marqué "matelas" sur ma tronche. Elle pouvait bouder, j'allais pas changer d'avis. Je l'écoutai me répondre et je grimaçai nerveusement, qu'est-ce que c'était casse couilles une meuf... J'avais rien demandé moi !
"C'est pas c'que... Bon si tu l'dis." Soufflai-je.
J'avais pas envie de me battre sur ce coup. Bon au moins elle m'avait pas mis à la porte, elle aurait pu ceci dit. Au lieu de ça, elle me proposa du gin et je secouai la tête avant de l'observer boire. Encore... Pourquoi j'le sentais pas ? J'savais comment les gens bourrés se comportaient, soit ils faisaient n'importe quoi en se sentant puissant soit ils chouinaient. Bon j'étais fixé, la lycane dit elle-même qu'elle avait l'alcool triste. Génial. Je jugeais pas, ça m'était déjà arrivé. Elle se livra un peu plus sur sa vie et je restai silencieux un instant. On était donc tous les deux des orphelins... La différence était que j'avais perdu mes parents plus tard qu'elle et donc nos vies avaient été impactées d'une autre manière. J'avais quand même grandi avec eux, pas elle mais dans tous les cas... C'était douloureux.
Je continuai de l'écouter sans rien dire, c'était pas le genre de sujet que j'évoquais souvent, voir jamais... Je gardais tout. L'ambiance était différente d'un coup, je savais pas comment on en était arrivés là. On était sortis pour s'amuser alors j'imaginais pas qu'on allait discuter de ça. J'crois qu'on fonctionnait pareil à ce niveau, s'amuser, boire... Oublier. C'était plus vraiment ce que je voulais faire. Je me mis en tailleur comme elle et je m'avançai pour lui coller une pichenette.
"Tu m'ennuies pas, dis pas ça... C'est dur oui, j'y pense tous les jours mais il y aura jamais de bons moments pour en parler, j'veux dire, la douleur sera la même dans 6 mois, 1 an ou 10 ans donc c'pas la question."
Je voyais qu'elle hésitait à boire son verre alors je lui pris doucement des mains et je le posai sur la table avant de lui relever le menton avec précaution.
"Tu peux essayer de t'anesthésier autant que tu veux, ça marchera pas ou alors qu'un peu de temps... La réalité revient vite en pleine face." Lui dis-je avant de la relâcher.
Je me sentais pas hyper bien non plus et ça me ressemblait pas d'être un peu plus sérieux ou calme comparé à d'habitude mais la conversation était trop importante pour pas la foirer. J'aurais pu utiliser un stratagème ou le prendre à la rigolade pour esquiver ce moment mais si Rachel voulait parler alors j'pouvais bien l'écouter, quitte à être triste moi-même.
"C'est sûr que ta vie aurait été différente ou pas... J'étais un vrai p'tit con avec mes parents, j'avais l'impression de tout le temps les décevoir alors j'faisais plus rien de bien. C'est pas trop tard pour avoir la vie que t'aimerais avoir si celle-ci te convient pas."
Rare... inédit même. Tu avais clairement pas l’habitude de parler de ce genre de choses à qui que ce soit. Même ton responsable légal Aymeric avait pas eu le droit à de vrais propos à ce sujet. Tu étais une tombe, tu ne parlais à personne. Les pédopsychiatres ou autre connerie dans le genre ont bien essayé de te faire parler. Tu avais fini par faire semblant et réussir à te montrer assez convaincante pour qu’on te foute la paix. Puis bon, c’était pas non plus des professionnels à cent pourcents. M’enfin... tu avais finalement osé en parler à Nolan. Sans doute à cause de l’alcool ou du moins, c’était une belle excuse que tu donnais. Dans le fond... T’avais peut être besoin d’en parler à quelqu’un qui pouvait te comprendre. Lui aussi avait perdu ses parents et lui aussi connaissait la souffrance qui t’accablait chaque jour. Pour le coup... c’était ce que tu avais compris en l’écoutant alors qu’il te mettait une pichenette. Un couinement d’agacement s’échappant de tes lippes alors que tu grognais mais sans répondre à cette attaque spontanée.
Alors que tu t’apprêtais à prendre une autre lapée de cette boisson anesthésiante, tu fus coupée dans ton élan par la main du loup qui prenait le verre pour te l’ôter des mains. Tu n’eus vraiment le temps de protester puisqu’il attrapait ton menton pour te le relever et les mots qui suivirent... Un petit pouffement jaune et sarcastique franchissait la barrière de tes lèvres avant que tu ne répondes simplement.
« C’est toujours plus facile de s’anesthésier. Ça permet d’oublier pendant un temps, même si ça finit par revenir et que c’est temporaire. Au moins... on se prend plus la tête pendant l’espace de quelques heures. »
La journée, tu étais bien trop occupée pour songer à ton passé et tu avais des amis qui parvenaient à te faire oublier cette partie de ta vie. Mais dès que tu rentrais chez toi, dès que tu étais totalement lucide et face à toi-même... Tu ne pouvais plus fuir. Comme il le disait si bien, la réalité te revenait en pleine face et sans aucune douceur...
« Tu sais... J’ai essayé d’imaginer la fille que mes parents auraient aimé que je sois. Mais j’y arrive tout simplement pas... A chaque fois que je pense à mes parents, j’ai juste les images d’horreur en tête... »
Un aveu de ce que tu avais vu ? Un peu... Tu en disais pas plus. Il avait peut être pas envie de le savoir aussi... T’en disais peut être un peu trop ? Bougonnant légèrement avant de finalement placer ses coudes sur la table basse en posant ses fesses sur le sol, elle mettait son menton entre ses mains avant de dire.
« Après, tu peux peut-être me dire qu’il est jamais trop tard pour bien faire mais... J’ai eu aucun modèle féminin à suivre. Je sais pas vraiment comment une fille bien doit se comporter. Mes souvenirs sont flous... Toi... T’as l’intention de faire quoi maintenant ? »
Ou plutôt... comment allait il faire pour apprendre à vivre orphelin ? Même si la meute était un soutien, elle remplacera jamais un vrai parent et ça... t’en avais plus que conscience...
Rachel était complètement déprimée et c'est ce qui la poussait sûrement à me faire des confidences. C'était plus la même, comme si la fille pétillante et taquine avait disparu ou alors... C'était la vrai Rachel que j'avais en face de moi. Jouer un rôle, boire pour oublier, ah... J'connaissais ouais et ça rendait malheureux. Je hochai la tête pour lui montrer que j'comprenais ce que ça faisait mais j'savais aussi que c'était pas une solution. Qu'est-ce que j'pouvais y faire ? J'étais pas quelqu'un de sa famille, je lui avais dit une fois de pas le faire mais j'savais qu'elle allait continuer.
Je continuais de l'écouter en silence, l'air plus sérieux que d'habitude. Elle était en pleine crise identitaire. Est-ce que j'allais être comme ça, moi aussi ? Le temps avait passé mais la louve avait l'air de revivre le passé comme si ça venait d'arriver, c'était flippant. Ou alors c'était le destin qui me disait de me bouger pour pas finir comme ça mais c'était plus facile à dire qu'à faire. J'savais pas vraiment quoi répondre, c'était une conversation difficile et je cherchais donc mes mots. J'avais pas envie de dire des conneries cette fois.
"Je les ai pas vu moi..." Dis-je presque sans émotion.
Je refoulais tellement que j'paraissais froid. Tyler m'avait empêché de... Les voir morts mais je me souvenais de ce moment où il m'avait annoncé la pire chose que j'avais jamais entendu.
"Ça les f'ra pas revenir Rachel, peu importe qui tu deviens."
J'comprenais pas trop où elle voulait en venir ensuite, pourquoi vouloir suivre un "modèle féminin" ? Bon j'étais un mec donc c'était un concept qui m'échappait sûrement mais personnellement, je cherchais pas à savoir ce que c'était être un homme non plus. J'étais ce que j'étais.
"C'est quoi une fille bien pour toi ?"
Elle me posa une question et je commençai à reprendre un peu plus de couleur. J'crois que ça m'avait fait du bien d'en parler un peu même si c'était pas grand chose. Je l'observai, songeur, qu'est-ce que j'allais faire ?
"J'sais pas trop..." Je haussai les épaules et repris. "On s'en est pas trop mal sortis avec Tyler, on a chacun notre vie et puis y'a la meute. Avoir un gosse à m'occuper me fait penser à autre chose aussi, j'me dis qu'il faut être là pour lui et un jour, quand il pourra comprendre, je lui dirai que..." Je sentis une boule dans ma gorge et je passai mes mains sur mon visage fatigué. "Ses grands-parents étaient des personnes géniales."
Hm... Visiblement, il avait eu la ‘chance’ de pas les voir... Oui c’était clairement entre guillements. Puisque tu ne savais pas si c’était l’idéal de ne pas voir la mort en face... Après tout, il était beaucoup plus difficile de faire son deuil quand l’on ne pouvait pas voir l’être cher et perdu... Il avait peut être pu les voir pendant l’enterrement... Tu n’en savais rien et tu n’allais pas lui demander, il avait l’air déjà d’être pas à l’aise du tout d’en parler donc, t’allais pas l’enfoncer davantage dans cette discussion... Puis il vint à te balancer que chercher à changer les fera pas revenir. Il avait pas tort, de toute façon... ils n’étaient déjà plus là. Et contrairement aux religieux ou autre personne qui croyaient en des forces supérieures... Pour toi, y avait rien après la mort. Tu te décomposais juste dans ton cercueil et tu disparaissais dans le néant. Rien de bien jouasse pas vrai ?
Puis finalement, il vint à te demander c’était quoi une fille bien pour toi. Tu haussais les épaules, réfléchissant quelques secondes avant de lui répondre d’un ton blasé, presque soulée que ces mots sortent de ta bouche tellement t’aimais pas du tout ce que tu disais.
« T’sais les filles qui sont biens, posées, sages et toutes ces conneries... Genre mariée avec des enfants sous les bras ou dans le bide. Je me vois clairement pas être mère, je me vois déjà pas avec quelqu’un alors maman ? Au secours, je rendrais un gosse malheureux... »
Riant à ce que tu venais de dire, tu le dévisageais longuement alors qu’il répondait à ton autre question. C’est vrai qu’il avait quand même un entourage familial, la meute était un bon repère. A l’époque, tu avais pas trop voulu qu’on te plaigne ou qu’on te soutienne. Tu voulais juste qu’on te laisse tranquille, donc... Les gens étaient partis du principe que t’étais passée à autre chose, alors que pas du tout.
« Ouais... Ton programme est plutôt pas mal. Puis vu que tu as ton gosse, t’as de quoi faire jusqu’à ce qu’il grandisse. Mais faudrait aussi que tu fasses ton propre deuil, c’est le plus dur ça. Soit t’es quelqu’un de loquasse et t’en parles à ceux en qui t’a confiance et qui peuvent te soutenir. Soit t’es con comme moi et tu dis à tout le monde que tout va bien alors que non. »
Gloussant nerveusement, tu passais une main sur ton visage alors que tu venais finalement à attraper la bouteille d’eau pour commencer à t’hydrater. Il allait pas te laisser picoler donc... Autant prendre quelque chose pour que ta gorge ne soit plus aussi séche.
« Puis bon, maintenant t’as aussi des fleurs à entretenir, petit fleuriste. Au moins tu peux pas dire que tu manques de distraction... ça doit y aller les gonzesses dans ta boutique. »
Ouais... Il fallait que tu changes de sujet. Tu sentais que ta gorge se serrait beaucoup trop et que tes yeux étaient en train de s’humidifier. Fallait pas que tu te mettes à chouiner et il était plus simple de fuir, comme à chaque fois d’ailleurs.
J'écoutai Rachel sans la couper mais on pouvait voir à ma tronche que j'étais perplexe. J'crois que j'étais pas assez intelligent pour tout comprendre. Si elle aimait pas ce genre de nana, pourquoi elle en voulait en être une ? Juste pour ses parents ? Elle avait été la première au bar à me dire qu'il fallait que j'vive comme j'avais envie. Elle écoutait pas ses propres conseils visiblement mais c'est pas grave, j'allais lui rappeler.
"J'crois pas que t'es pas une fille bien parc'que t'es pas posée ni mère. J'ai déjà un gosse et crois moi que j'suis loin d'être un exemple. T'es comme t'es Rachel, vis ta vie comme t'as envie et ils seront contents."
J'étais peut-être pas le meilleur pour conseiller mais j'disais ce que j'pensais et c'que j'ressentais, tout simplement. En fait, c'était plus facile de parler pour les autres que pour soi mais j'crois que j'étais sur la bonne voie. La louve affirma qu'il fallait faire son deuil avant tout. C'était pas une mince affaire, ouais.
"T'es pas tout à fait conne vu qu'tu m'en as parlé." Lui dis-je en lui patpat la tête. "Tout garder c'est pas bon mais en parler est pas facile non plus. En tout cas, si t'as un soucis, j'serai là. Ça m'a fait du bien aussi."
Elle se retenait de craquer, peut-être que pleurer un coup ça pouvait l'aider, j'en savais trop rien. J'savais pas gérer les larmes moi, j'pleurais déjà pas moi-même. Mais bon, on s'comprenait bien... J'pouvais pas jouer les bad boys indifférents cette fois. La blonde préféra changer de sujet et me parla de mon métier, au moins elle s'était mise à l'eau. Je haussai les sourcils avant de rire.
"Ouais... Un gars qui s'occupe de fleurs ça plaît apparemment, pourtant quand j'me présente j'dis pas que j'suis fleuriste, ça reste bizarre pour la plupart des gens, ils s'font tout de suite des idées. J'aime mon métier, il m'apaise et quand j'vois les sourires des clients, j'suis content. Par contre, j'drague pas mes clientes, j'reste sérieux." Je haussai les épaules et reprit l'air blasé. "Vu ton taff, il doit y avoir un défilé aussi."
Des abrutis qui devaient baver sur ses atouts. Ok ça m'arrivait de mater mais pas comme un gros pervers non plus.
Ils seront contents... Difficile d’avoir cet état d’esprit en ne croyant pas à l’au-delà ou autre connerie de ce genre. Mais il a peut être pas tort. De son vivant, ta mère aurait voulu que tu sois heureuse avant tout, peu importe les choix et les décisions que tu aurais pris. Tu t’étais donc fait une raison. Acquiesçant doucement d’un petit hochement de tête avant de finalement changer de sujet. Tu pensais l’avoir assez emmerdé avec ça pour aujourd’hui. Néanmoins... Il semblerait que lui aussi, ça lui avait fait du bien de t’en parler. Tu aurais pas cru sur le coup mais bon... T’étais pas vraiment en état de réfléchir bien logiquement... l’alcool avait l’avantage de te rendre un peu plus loquasse mais... pas plus lucide. C’était l’inconvénient.
« C’est gentil. Mais t’inquiète, tu me verras pas souvent comme ça. C’est pas mon truc d’étaler mes états d’âme. Déso du coup. »
Puis le changement de sujet fut un peu plus drastique. Il valait mieux que tu passes à autre chose car tu n’avais clairement pas envie de te morfondre toute la soirée. Pas devant lui en tout cas... Tu aurais été seule, tu aurais surement chouiné toute la nuit ou bien tu aurais appelé un autre plan cul afin de passer le temps et oublier. Puis il répondit finalement à ta petite taquinerie sur son métier de fleuriste. Pourquoi n’étais-tu pas étonnée qu’il ne drague pas pendant le travail. Même toi, tu savais rester professionnelle. Haussant les épaules à sa remarque, tu venais finalement à ajouter avec un petit sourire amusé.
« Si tu savais le nombre de sous-entendus que j’ai à chaque fois que l’un des clients sait que je me suis occupée de leur voiture... Tu risquerais de perdre foi en l’existence du monde. Les blagues sur le fait que j’ai du bien récurer la bagnole aussi, ça y va. »
Bah ouai... Les mecs avaient souvent l’impression que tu faisais des concours de t-shirt mouillé ou que tu nettoyais leur voiture comme tu le ferais dans ces vieux films pornos ridicules. Toi, ça te faisait bien marrer et tu prenais ces plaisanteries et remarques avec humour. De toute façon... ça t’était déjà arrivé de te taper l’un de tes clients donc bon... Est-ce que tu étais bien placée pour l’ouvrir ? Pas vraiment.
« M’enfin... Il commence à se faire tard... Tu peux dormir dans la chambre d’amis si tu veux ou aller prendre une douche avant. Y a du gel douche pour homme si tu veux, t’as aussi un verrou dans la salle de bains si t’as peur que je rentre. »
Ouais... encore de la taquinerie mais le fait est que... tu serais pas rentrée. Tu avais bien compris qu’il était absolument pas intéressé sur la question et que c’était juste un ami sans aucun sous-entendu. Tu l’avais su dès le début d’ailleurs, tu le voyais pas autrement. Ce câlin que tu avais quémandé, c’était juste du réconfort platonique dont tu avais besoin. Mais t’avais pas respecté son consentement, donc tu avais compris pourquoi il t’avait envoyé bouler. Te redressant difficilement, tu plaçais ta main sur ton front en titubant légèrement. Allant jusqu’à ta porte pour vérifier que la porte était bien fermée à clé, un réflexe que tu avais depuis toujours... Puis tu attrapais une bouteille d’eau que tu vins à engloutir en moins de deux.
« Si t’as besoin d’aller pisser, c’est la porte à côté de la salle de bains. Si t’as faim, tu te sers et fais comme chez toi... Moi... je vais aller m’écrouler dans mon lit... »
Baillant doucement, tu te dirigeais vers ta chambre en te tenant aux meubles et au mur sur ton passage. Autant éviter d’y aller en rampant nan ?
J'arrivais pas vraiment à dire si Rachel se sentait mieux d'avoir discuté mais en tout cas elle avait pas l'air d'assumer des masses d'avoir été dans cet état. Qui elle croyait feinter ? J'eus un sourire à sa remarque en regardant ailleurs et je haussai les épaules avant de répondre.
"Ok mais y'a pas de lézard, ça m'a pas dérangé. T'as dit qu'on était amis, non ? Bah c'est fait pour ça."
Elle pouvait continuer de jouer la forte avec les autres mais plus avec moi, je savais comment elle fonctionnait maintenant. La conversation avait ensuite changé sur nos métiers respectifs et ça m'étonnait pas que des clients sortent des trucs crades à la lycane. Elle était sexy mais ça valait pas qu'on l'emmerde non plus.
"J'suis pas le mec le plus parfait donc j'peux rien dire mais j'comprends oui, ça doit être relou." J'doutais quand même pas du fait qu'elle savait sûrement se défendre et mettre des tartes quand il le fallait.
On commençait à fatiguer l'Enragée me proposa de rester. J'avais pas d'affaires mais ça me gênait pas plus que ça, j'allais m'adapter. C'était pas comme si c'était la première fois que j'dormais chez une nana. J'avais pas prévu de rester là, je me levai même pour réfléchir à partir et puis j'vis Rachel tituber jusqu'à sa chambre. C'était pas beau à voir... Nan mais elle allait tomber là, non ? Je soupirai un coup et je la suivis pour la porter comme une princesse sans qu'elle ait rien à redire et je la posai délicatement sur son lit. Voilà, comme ça elle allait pas se blesser. Manquerait plus qu'on passe la nuit en urgences.
"Je vais rester au cas où, j'suis pas loin si t'as b'soin d'un truc, je peux même te chanter une berceuse si tu dors pas, ça marche bien avec Wyatt. Et non j'vais pas fermer la porte à clé..."
Je lui tirai la langue gentiment pour la taquiner et je partis à la douche. Ça m'étonnait pas que la blonde ait du gel douche pour homme, j'devais pas être le premier non plus à entrer ici... Mais bon, je m'en foutais un peu. Je ressortis de la salle de bain tout propre et en calbute, j'avais rien pour me couvrir et puis c'était comme ça que je pionçais. Je me mis au lit et je fermai les yeux, me gardant quand même en alerte au cas où Rachel m'appelait pour x raison.
Amis hein... Il était rare que tu aies des amis masculins ou même féminins. Peu de personnes parvenait à supporter ton côté très nature et à tendance légèrement destructeur quand tu picolais un peu trop. Mais bon, ses mots te faisaient plaisir et tu allais pas t’en plaindre. Acquiesçant d’un petit hochement de tête, tu haussais doucement les épaules quand il venait te dire qu’il était pas un mec parfait.
« Personne ne l’est donc bon, c’est pas des remarques à la con qui vont me faire peur. Je préfère bien en rire que faire la pauvre petite victime. Tu verras la tête qu’ils me tiraient quand je leur répondais que j’étais bien plus apte à me démerder toute seule qu’en comptant sur leur “expertise”.»
Ricanant de ta propre répartie, tu invitais le jeune lycan à aller se prendre une petite douche pour qu’il puisse se détendre un peu. Mais alors que tu désirais aller jusqu’à ta chambre, il se permit d’aller à l’encontre de ce que tu voulais en te suivant et te portant sans que t’aies vraiment ton petit grognement à prononcer puis, il te posait sur ton lit. M’ouais... Il te croyait si empoté que ça ou si novice ? Peut être bien mais bon, vu le brouhaha dans ta tête, tu te sentais pas prête à te battre avec lui sur la question.
« Tss... Manquerait plus que tu me remues comme un bébé qu’on essaie d’endormir. T’as cru quoi ? Allez va prendre ta douche, tu pues. »
Pouffant de rire, tu le laissais sortir de la pièce pour aller se laver. Un petit baillement s’échappant de tes lippes alors que tu avais l’impression qu’il allait te décrocher la machoire. Faut croire que l’alcool avait des effets exagérés par moment... M’enfin, tu t’endormis comme une vieille loque. Preuve irréfutable que tu avais sacrément confiance en Nolan pour te laisser aller à ce point. Il allait pouvoir avoir la paix tranquillement pendant toute la nuit, tu dormais paisiblement... Bien sûr... tu aurais pu aller vomir comme une personne normale mais nan, tu étais habituée donc c’était ton petit foie qui faisait bien son boulot pendant cette nuit... Le lendemain matin, ça allait être gueule de bois à coup sûr mais tu avais déjà préparé un jus de cranberry pour faire passer le mal de crâne. Finalement, cette soirée avait été presque libératrice, tu te sentais plus légère. Ça faisait du bien de parler à quelqu’un qui pouvait te comprendre. Mais évidemment, il allait avoir le droit à tes excuses pour le câlin non consenti. Bourrée, tu te foutais de plus de choses donc bon... Espérons qu’il allait pas t’en vouloir pour ça. Ce serait dommage de perdre un bon ami qui te voit pas uniquement comme une meuf à baiser. Finalement, il était bien différent de ces autres mecs. Ça faisait plaisir.
J'avais essayé d'aider Rachel mais elle luttait contre elle-même à m'faire croire qu'elle allait gérer seule. Elle aurait pu ouais mais pas aussi bien. J'voyais pas trop pourquoi ça la dérangeait autant qu'on prenne soin d'elle mais je l'avais pas laissé faire. Je m'étais ensuite mis au lit après une douche et je finis par m'endormir. Quelle nuit cheloue en y pensant. Je rouvris les yeux en me demandant pendant d'une seconde où j'étais et je me rappelai de la soirée. Il faisait jour et je regardai mon téléphone pour vérifier l'heure. J'avais bien dormi et Rachel m'avait pas réveillé finalement. Je me levai pour vérifier comment elle allait et puis je me ravisai. J'voulais pas la réveiller et j'eus plutôt l'idée d'aller dans la cuisine, après m'être habillé.
Je fouillai les placards comme si j'étais chez oim' et je sortis les ingrédients pour faire des pancakes. J'savais bien les faire, faut dire que je connaissais pas grand chose d'autre. Ils plaisaient bien à Wyatt d'ailleurs qui commençait à manger plus solide. Rachel allait bientôt sûrement sentir la bonne odeur de la pâte qui cuit sur la poêle. Je posai un à un les pancakes dans une assiette et j'entendis du bruit derrière moi. Je me tournai et j'eus l'air surpris.
"Wow, quelle sale tête. T'es la même fille que j'ai vu hier ?" Je me mis à rire et je vins ébouriffer ses cheveux. Elle aimait pas ça et j'le savais. "J't'ai fait ton p'tit déj, c'est pas un truc que j'fais d'habitude mais bon, on a pas couché donc j'suis pas obligé de partir comme un voleur." Je plaisantais là encore et je lui servis son assiette.
Bon j'allais pas rester trois heures non plus, j'voulais juste m'assurer qu'elle allait bien avant de partir.
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