Quelques leçons !

Après des mois et des mois à galérer matins et soirs dans les transports en commun pour aller au travail, rentrer chez moi, me balader à Los Angeles, j’avais pris la sage décision d’essayer de passer le permis. Des fois, des trajets en voiture se font en trente minutes, par contre en transport c’est 1h30. Après de nombreuses recommandations également, j’ai fini par m’inscrire dans une auto-école. Dégagez des routes, j’arrive ! Le code avait été acquis rapidement. La théorie, c’est assez simple pour moi. Apprendre, réviser, ça peut être long mais ça va, j’y arrive. Par contre la pratique… C’est une autre histoire. J’avais pris plusieurs leçons à l’auto-école, j’avais appris les bases mais je manquais très clairement de confiance en moi, je me montrais là aussi assez maladroite. Parfois je reste longtemps à attendre avant de m’insérer sur un giratoire parce que je n’ose pas m’imposer. Comme on dit, c’est en forgeant que l’on devient forgeron… Eh bien c’est en conduisant que l’on devient conducteur du coup. Il fallait que je pratique et quoi de mieux que de la conduite supervisée pour ça ? Je me rends donc aujourd’hui chez Meyer pour quelques heures de conduite. Je suis contente de faire ça avec lui, je m’entends bien avec, j’espère juste qu’il aura la patience nécessaire et que je ne vais pas le rendre chèvre. Après Meyer lycan, Meyer chèvre… Et là je viens très clairement d’imaginer Meyer avec un corps de chèvre… Je me mets à rire toute seule à cette pensée. J’espère qu’il n’a pas peur de mourir non plus. Bon les lycans se soignent assez vite… ça devrait aller… Bref, je continue mon petit chemin jusqu’à arriver à la demeure de Meyer. Je serais arrivée tellement plus vite en voiture… Je frappe à la porte de la maison, attendant sagement que l’on m’ouvre.

Bonjour ! Je suis là et je suis prête ! J’espère que tu vas bien et Janna aussi ! Je suis très contente de vous revoir. Et surtout, merci d'avoir accepté de me donner ces quelques leçons ! Tu n'as pas trop peur, ça va ? Je ferais attention à ce qu'il ne t'arrive rien !

J’affiche un grand sourire angélique sur mon visage. Hors de question d'avoir un accident ou quoi. Je vais me concentrer et ça va bien se passer ! En espérant que je ne sois pas trop tête en l'air. Mais je promets de ramener à Janna son papa vivant.

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Quelques leçons !
Feat. - Akira Rainsworth

Cela faisait un petit moment que nous n’avions plus revu Akira. Elle venait régulièrement pour jouer avec ma fille, la garder quand je devais sortir – pour le travail ou les arènes – mais les derniers événements nous avaient quelque peu empêchés de reprendre contact. Par conséquent, maintenant que nous avions repris une vie presque normale à la maison, j’étais content de pouvoir retrouver quelques habitudes. Mais cette fois, Akira ne venait pas pour Janna. Elle m’avait appelé pour me parler de ses premières leçons de conduite avec l’auto-école, et voulait savoir si je pouvais l’aider avec des cours supplémentaires. Pourquoi pas, du moment qu’elle n’envoyait pas ma BMW dans un mur… A ce propos, j’avais trouvé un terrain vague assez grand pour s’entraîner. Il ne restait plus qu’à attendre que la demoiselle arrive à la maison, et nous pourrions y aller. J’allai ouvrir quand elle sonna à la porte, à l’heure que nous nous étions donnée.

- Bonjour ! fit-elle joyeusement. Je suis là et je suis prête ! J’espère que tu vas bien, et Janna aussi !

Je souris, satisfait de voir qu’elle était toujours d’aussi bonne humeur. Ses longs, très longs cheveux blonds se balançaient dans son dos, brillant d’un éclat doré à la lumière du soleil. Visiblement, elle avait enfin décidé de me tutoyer. Je trouvais bizarre qu’elle me vouvoie tout en ayant le sentiment de me considérer comme un père.

- Ҫa va, merci, répondis-je en ouvrant davantage la porte pour la laisser entrer.
- Je suis très contente de vous revoir, reprit-elle en avançant. Et surtout, merci d'avoir accepté de me donner ces quelques leçons ! Tu n'as pas trop peur, ça va ? Je ferai attention à ce qu'il ne t'arrive rien !

Je ricanai.

- Je n’ai pas peur pour moi, mais pour ma bagnole, prévins-je en l’emmenant dans la cuisine.

Je lui offris à boire. Le terrain ne se trouvait pas très loin, et il était encore tôt dans l’après-midi. Janna se trouvait à l’école, personne ne viendrait déranger les leçons. Alors nous pouvions prendre le temps de boire un coup avant d’y aller.

- Par contre, je n’ai pas pensé à te demander, ni à te préciser… fis-je un peu contrarié en m’asseyant en face d’elle à la table de la cuisine. J’ai une boîte auto. Tu apprends avec ça ou une manuelle ?

Je trouvais que le mieux était toujours de commencer par une boîte manuelle. C’était plus compliqué mais au moins, une fois la chose acquise, conduire des voitures en boîte automatique était un jeu d’enfant.

Quelques leçons !

17/09/2036

Meyer était bien là et il m'attendait. Ça faisait longtemps que l'on ne s'était pas vu et ça m'avait manqué. Je m'étais habituée à venir rendre visite à Janna et son papa. Je jouais avec elle je l'aidais à faire ses devoirs je la gardais. Bref, c'était un peu devenu comme ma petite sœur. Les revoir me rechauffait le cœur. Et savoir quils vont bien, encore plus. Même si aujourd'hui je viens les voir pour des leçons de conduite et que je suis un peu stressée à cette idée. Je ne suis pas encore très à l'aise derrière le volant. Gérer la boîte de vitesse ça va, mais être dynamique, oser faire les choses et gérer les proportions de la voiture était un peu plus compliqué pour moi. L'anticipation aussi, ce n'était pas évident. Bref, j'avais pas mal de point sur lesquels progresser. Je lui ai demandé s'il n'avait pas trop peur et il me répondit en rigolant qu'il avait peur pour sa voiture. Je me mis à rire.

Je ferais attention et en cas de casse, je payerais toutes les réparations.

J'espère quand même réussir à ne pas faire trop de dégâts. Je suis Meyer jusqu'à la cuisine. Il me sert à boire. Je le remercie avant de boire quelques gorgées. Cela fait du bien. Il me pose une question et j'avoue ne pas avoir pensé à ce point. Il me demande si j'apprends à conduire en boite manuelle ou en boite automatique comme sa voiture est une boite auto. Pour le coup, ça ne correspond pas.

Mince je n'avais pas pensé à ça...

Dis-je embêtée. Je réfléchis quelques instants me disant que finalement tout allait se stopper aussi vite que ça avait commencé. Quand quelque chose me traversa l'esprit.

J'apprends en boite manuelle mais en soit, ce n'est pas la mécanique qui me pose problème. J'ai dû mal à anticiper et je stress pas mal derrière le volant et ça, ça passera à force de conduire alors... Je pense que même si vo... Ta voiture est en boîte automatique, ces quelques heures pourront toujours m'être très utile.

Je lui souris. Je suis assez sereine à l'idée de conduire avec lui. Comme je m'entends bien avec, je trouve qu'il y a quelque chose de rassurant à conduire avec lui.

J'espère juste que tu seras assez patient et pas trop sévère...

Dis-je avant de me mettre à rire. Mon dieu, j'espère vraiment que tout cela va bien se passer et que ça ne va pas ruiner notre amitié.

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Quelques leçons !
Feat. - Akira Rainsworth

- Mince, je n'avais pas pensé à ça, répondit Akira embarrassée.

Elle réfléchit, reprit la parole.

- J'apprends en boîte manuelle mais en soi, ce n'est pas la mécanique qui me pose problème.

Si elle arrivait à se débrouiller avec la boîte de vitesse, c’était déjà pas mal.

- J'ai du mal à anticiper et je stresse pas mal derrière le volant, avoua-t-elle. Et ça, ça passera à force de conduire alors… Je pense que même si vo… ta voiture est en boîte automatique, ces quelques heures pourront toujours m'être très utiles.

Je hochai la tête, bus une gorgée d’eau.

- J'espère juste que tu seras assez patient et pas trop sévère…

Nous échangeâmes un rire.

- Parfois, ma propre patience me surprend moi-même, déclarai-je.

Je terminai mon eau, vis qu’elle avait fini aussi. Je me levai et l’invitai à me suivre au garage. Je déverrouillai la voiture, m’installai derrière le volant. Akira s’assit côté passager, je démarrai pendant que la porte du garage s’ouvrait lentement.

- Je nous emmène dans un endroit pratique, et où tu ne risques pas de foncer dans un mur.

Sur ce, nous voilà partis. Il ne fallut que cinq minutes de route pour atteindre le fameux terrain. C’était un grand parking qui entourait une grande surface abandonnée depuis longtemps. Personne n’avait jamais repris l’enseigne depuis sa fermeture, il y avait plus de vingt ans. Je me demandais ce qu’ils attendaient pour remplacer le bâtiment, ou le retaper pour en faire quelque chose de nouveau. Les marquages des places de parking étaient quasiment tous effacés par le temps. Quelques poteaux électriques avaient survécu au vandalisme, ainsi que des abris à chariots vides. Je m’arrêtai au beau milieu de ce vaste endroit.

- Allez, à toi.

Nous échangeâmes les places.

- Ne te gêne pas pour régler le siège et les rétros, je les remettrai correctement après, la rassurai-je en attachant ma ceinture.

Tandis qu’elle faisait ses petits changements pour être la plus à l’aise possible – elle dut bien avancer le siège car il était reculé à fond pour moi – je pointai du doigt le pommeau de vitesses, sur lequel étaient inscrites les lettres P, R, N et D à la verticale.

- Il n’y a rien de sorcier là-dedans, expliquai-je. Là, on est positionnés sur P, qui veut dire « Parking ». C’est un point mort avec une sécurité en plus, comme un frein à main. Le R, « Reverse », c’est pour la marche arrière, le N, « Neutre », a la même fonction que le P mais la voiture pourra quand même bouger si on la pousse, ou si on l’arrête en pente. Et le D, « Drive », c’est tout simplement pour avancer.

Je lui montrai ensuite les pédales, à ses pieds.

- Comme tu peux le voir, il n’y a que deux pédales : le frein et l’accélérateur, vu qu’il n’y a pas besoin de passer les rapports. Ҫa va faire bizarre mais tu ne vas les utiliser qu’avec ton pied droit. Ton pied gauche restera au repos sur le côté.

Je réfléchis à ce que j’aurais bien pu oublier.

- Pour avancer, tu n’as qu’à appuyer sur le frein, passer la marche avant, et relâcher le frein doucement, poursuivis-je. Et pour freiner, tu as juste à appuyer sur le frein. A ce moment-là, tu vas peut-être essayer d’utiliser ton pied gauche pour appuyer sur la pédale d’embrayage. Mais c’est normal. Tous ceux qui ont commencé par une boîte manuelle ont ce vieux réflexe, au début.

Je lui offris un sourire avenant et rassurant.

- Prête ?

Quelques leçons !

17/09/2036

Mon dieu, dans quelle idée je me suis embarquée ? Meyer va s’arracher les cheveux avec moi. Il va devenir chauve. Un Meyer chauve ça donne quoi ? Oui, non, mauvais plan. Est-ce que la conduite va me faire perdre celui que je considère comme un père ? J’espère de tout coeur que non. Bon allez Akira, arrête de te mettre la pression, ça va aller. Lui et moi, on riait déjà, parfois sa patience le surprend. Bon… C’est déjà un début. Il me précise qu’il nous emmène dans un endroit pratique où je ne risque pas de foncer dans un mur. Je passe ma main sur mon front en soupirant, l’air de dire “Ouf !”. Je le suis jusqu’à la voiture. Je monte côté passager. Il nous conduit rapidement au lieu qu’il avait repéré. On échange les places. Ça y est, je suis derrière le volant. Il me précise que je peux régler le siège comme bon me semble. Heureusement, parce que là, je n’atteins même pas les pédales et je ne vois rien. J’avance bien le siège, je le remonte également et je règle tous les rétros. On est un peu les extrêmes opposés niveau positionnement en voiture. Bon… Je crois que je suis prête. Meyer m’explique tout le fonctionnement de la boîte automatique. C’est vachement différent mais ça n’a rien de bien sorcier. Même si ça fait quand même pas mal d’informations à retenir d’un coup. Il me demande si je suis prête. Je le regarde un peu anxieuse mais son sourire me rassure et je ne peux m’empêcher d’en afficher un sur mon visage.

Oui. Je vais faire de mon mieux. Du coup si j’ai bien compris, au démarrage, la pédale de frein sert un peu d’embrayage, c’est ça ?

Bon… On va essayer. Je rallume le moteur, j’appuie sur le frein et je passe la marche avant. Bon jusque là, tout va bien. La voiture commence à rouler doucement.

Yes ! J’ai réussi. Il n’y a pas de petite victoire pour moi.

Dis-je avant de rire un peu. Je roule tranquillement. Je suis un peu tendue sur le volant. Mais ça, c’est comme à chaque début de leçon. *

Je me permets de tester un peu.

J’essaye de m’arrêter, voulant par réflexe utiliser mon pied gauche pour l’embrayage comme il l’avait prédit. Je finis par m’arrêter. Je tente de passer la marche arrière, m’emmêlant un peu les pinceaux entre les lettres jusqu’à sélectionner la bonne. Une fois la marche arrière enclenchée, je commence à reculer en faisant bien attention de tourner ma tête et de regarder vers l’arrière en vision directe. Je m’arrête de nouveau pour finalement repasser la marche avant.

Je crois que j’ai  à peu près saisi le truc. Merci pour tes explications claires.

Je repense à ce qu’il m’a dit tout à l’heure à l’idée de foncer dans le mur.

D’ailleurs… Tu m’as emmené là pour que je ne risque pas de foncer dans un mur… Tu es si désespéré que ça à mon sujet ? Je ne suis pas si maladroite quand même !.

Dis-je en lui tirant la langue. Bon, au fil des mois, il avait largement eu le temps de constater ma maladresse et il est vrai que foncer dans un mur avec la voiture reste une possibilité.

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Quelques leçons !
Feat. - Akira Rainsworth

Elle sourit à son tour.

- Oui, je vais faire de mon mieux, répondit-elle motivée. Du coup, si j’ai bien compris, au démarrage, la pédale de frein sert un peu d’embrayage, c’est ça ?

J’acquiesçai. Elle fit face au volant, pressa le bouton pour rallumer le moteur. Je la regardai appuyer sur la pédale de frein et passer la marche avant. Elle relâcha prudemment, la voiture commença à rouler doucement.

- Yes ! J’ai réussi, dit-elle toute fière. Il n’y a pas de petite victoire pour moi.

Elle rit, accéléra un peu pour parcourir une partie du parking tranquillement, tournant de temps en temps le volant pour faire quelques slaloms.

- Je me permets de tester un peu.
- Fais donc, fis-je confiant.

Elle roula encore et essaya de s’arrêter. Comme je m’en doutais, son pied gauche chercha l’embrayage. Mais elle ne perdit pas ses moyens et appuya sur le frein avec le pied droit, bien qu’un peu brusquement. Elle tenta une marche arrière, s’emmêla les pinceaux avec les lettres sur le pommeau de vitesse. Je restai patient, la laissai faire sans rien dire. Elle y parvint, pivota la moitié de son corps pour regarder vers l’arrière. Nous fîmes quelques mètres et nous arrêtâmes. Elle repassa la marche avant.

- Je crois que j’ai à peu près saisi le truc, déclara-t-elle tandis que nous repartions doucement. Merci pour tes explications claires.

Elle réfléchit.

- D’ailleurs… Tu m’as emmenée là pour que je ne risque pas de foncer dans un mur… Tu es si désespéré que ça à mon sujet ? Je ne suis pas si maladroite quand même !

Elle me tira la langue, je ricanai.

- Je prends des précautions, Mädchen*, répondis-je en allant lui gratouiller le haut du crâne du bout des doigts. Tiens, arrête-toi.

Elle s’exécuta.

- Je ne te l’ai pas précisé mais tu l’as fait automatiquement : garde toujours un pied sur le frein quand tu veux utiliser la boîte de vitesse.

Je profitai du fait qu’elle soit justement dans cette position pour passer moi-même la marche arrière. Et je lui montrai l’écran qui se trouvait sur le tableau de bord. La caméra de recul nous montrait ce qui se trouvait derrière la voiture.

- On s’habitue vite à ces trucs, avouai-je. Comme aux radars. Ce modèle les a à l’arrière seulement. En tout cas, il vaut mieux garder le réflexe que tu as eu. Ça ne coûte rien de se retourner pour ne rien rater. On ne sait jamais.

Je positionnai le levier de vitesse sur le P pour qu’Akira puisse enfin lâcher le frein, et reposer un peu sa jambe.

- Qu’est-ce qui te stresse le plus quand tu conduis ? demandai-je après avoir pris quelques secondes pour réfléchir. Sur quoi voudrais-tu qu’on insiste aujourd’hui ?


______________________
* Mädchen : Jeune fille

Quelques leçons !

17/09/2036

Pour le moment, tout se passait bien. Je n’avais pas encore fait trop de grabuge et c’était tant mieux. Heureusement j’ai envie de dire. On est sur un parking et il n’y a personne alors si je commençais déjà à foncer dans des murs, ce serait compliqué. Je me permet de tester la voiture pour être sûre de bien comprendre, de bien faire. Je trouve que ça change un peu de la manuelle mais c’est sûre que c’est plus simple, j’ai moins besoin de me concentrer sur la mécanique. Je suppose également que je vais moins caler. Alors comme ça, Meyer prend ses précautions avec moi. Je me suis mise à rire. Comment lui en vouloir ? Il me demande de m’arrêter et je le fais. J’écoute ses remarques. J’avoue avoir fait les choses sans vraiment me rendre compte, remplaçant l’embrayage par le frein. Il me montre alors la caméra de recul. C’est vrai que je n’y avais pas prêté attention non plus. Il faut dire qu’à l’auto-école ils nous disent bien de contrôler en vision directe et de ne pas se fier uniquement à la caméra et au radar de recul. En tout cas, il avait relevé que mon réflexe de regarder en arrière était une bonne chose et cela me fit sourire. Au moins j’avais une bonne habitude à ce niveau là.

Je crois que j’ai gardé la bonne habitude qu’ils m’ont donné à l'auto-école.

Avouais-je. Meyer changea la position du levier de vitesse et ainsi j’ai pu relâcher le frein. Bon, ce n’était pas extraordinaire mais pour le moment je m’en étais bien sortie. Il me demande ce qui me stresse le plus quand je conduis et sur quoi j’aimerais travailler aujourd’hui. Je réfléchis quelques instants, regardant en l’air avant de poser mon regard dans le sien.

Eh bien… La conduite en elle-même me stresse. J’ai la boule au ventre avant mes leçons, j’ai peur de mal faire. Les autres autour ça n’aide pas. Par exemple, quand je dois me garer ou quoi, s’il y a quelqu’un qui attend derrière moi, ça va me stresser, je vais vouloir faire vite et finalement je mets deux fois plus de temps. Les démarrages en côte… C’est aussi ma bête noir. Quand quelqu’un se colle à moi je me dis qu’il a plus confiance en moi que moi même. Et j’ai beaucoup de mal sur la prise d’information. Je n’arrive pas à regarder assez loin et à anticiper. Et quand je vois les choses… J’ai dû mal à réagir rapidement. Voilà je crois que c’est tout…

Et c’est déjà pas mal. Je ne sais pas trop s’il va savoir faire quelque chose pour m’aider mais peut être que ces informations vont l’aiguiller.

Je ne sais pas sur quoi on va pouvoir travailler exactement mais je pense surtout qu’il faut que je pratique plus pour prendre confiance en moi.

Donc en soit, même juste rouler un peu en ville, ça peut aider.

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Quelques leçons !
Feat. - Akira Rainsworth

Elle réfléchit quelques instants.

- Eh bien… La conduite en elle-même me stresse. J’ai la boule au ventre avant mes leçons, j’ai peur de mal faire.

Normal quand on commençait les leçons.

- Les autres autour, ça n’aide pas, poursuivit-elle. Par exemple, quand je dois me garer ou quoi, s’il y a quelqu’un qui attend derrière moi, ça va me stresser, je vais vouloir faire vite et finalement, je mets deux fois plus de temps.

Je hochai la tête. Je connaissais ce stress et il était présent chez quasiment tous les conducteurs encore peu expérimentés. Ce n’était jamais agréable de se sentir observé pendant une manœuvre. Elle ajouta qu’elle détestait aussi les démarrages en côte à cause des gens qui s’arrêtaient derrière elle, trop près, souvent.

- Et j’ai beaucoup de mal sur la prise d’information. Je n’arrive pas à regarder assez loin et à anticiper. Et quand je vois les choses… j’ai dû mal à réagir rapidement. Voilà, je crois que c’est tout…

Si elle venait de commencer la conduite, je trouvais ses inquiétudes tout à fait légitimes.

- Je ne sais pas sur quoi on va pouvoir travailler exactement mais je pense surtout qu’il faut que je pratique plus pour prendre confiance en moi.

J’acquiesçai.

- C’est exactement ce que j’allais te dire, répondis-je. C’est en pratiquant que tu vas prendre confiance. N’aies pas honte de demander des heures supplémentaires, tu ne seras pas la première à le faire, ni la dernière.

Je détachai ma ceinture, appuyai sur le bouton pour détacher la sienne aussi.

- Un moniteur sera plus à même de t’apprendre à gérer tout ça, repris-je. Avec une voiture adaptée, surtout. J’aurais bien aimé te laisser aller sur la route aujourd’hui mais nous n’avons pas le droit.

Je lui fis un sourire désolé.

- Même pour les démarrages en côte, une boîte auto ne t’aidera pas à te faire la main puisque la voiture ne reculera pas, et ne calera pas.

J’ouvris la portière.

- Malheureusement, je ne vais pas pouvoir faire plus pour toi.

Je sortis de la voiture, elle fit de même. Je la rejoignis du côté conducteur au moment ou des gouttes de pluie commencèrent à tomber. Le ciel s’était bien couvert, tout à coup. Il faisait à peine gris tout à l’heure.

- Allons nous mettre à l’abri.

Je me remis derrière le volant, laissai la jeune femme retourner s’assoir côté passager pendant que je faisais les réglages du siège et des rétroviseurs. Et nous retournâmes à la maison. Il restait encore un peu de temps avant d’aller chercher Janna à l’école. J’invitai Akira à se mettre à l’aise, comme d’habitude à chaque fois qu’elle venait.

- Tu veux rester dîner ici ce soir ? proposai-je à tout hasard.

Quelques leçons !

17/09/2036

La conduite en voiture automatique, c'est assez rigolo je trouve. Il y a moins besoin de se prendre ma tête je trouve. Mais malheureusement toute bonne chose a une fin et c'était le cas de la leçon de conduite. Elle n'avait pas été très longue mais elle ne fut pas inutile. J'avais pu tester une voiture en boîte automatique et du coup, si un jour j'en conduis une, je ne serais pas perdue. Ou du moins pas trop. Mais pour le coup, comme l'avait relevé Meyer m, la voiture n'était pas adaptée pour approfondir et continuer mes leçons. Tant pis. Avec Meyer, on échange nos place et il nous ramène tranquillement jusqu'à chez lui.

Ne t'en faites pas. Ça m'a permis de découvrir la boîte manuelle, ça pourra peut-être m'être utile un jour.

Je lui souris. Non, ce n'était pas du temps perdu. Tout apprentissage est bon à prendre. Et puis comme ça, je m'endormirais moins bête ce soir. En tout cas, nous arrivons tranquillement à sa demeure. Je me mets à l'aise, retirant ma veste et mes chaussures. C'est là que Meyer me propose de rester dîner ce soir. Comment refuser un telle opportunité de passer un peu de temps avec Meyer et Janna. Ça faisait si longtemps que je n'avais pas vu la petite. Nous étions habitué à nous voir régulièrement et il y a eu une sorte de coupure. Mais la j'avais la possibilité de passer un moment avec eux et ça me rendait très heureuse.

Oh ! Avec plaisir ! Ça va me permettre de revoir Janna aussi. Merci ! Ça me rend super heureuse.

Je lui offris un très grand secret. Oh que oui, je suis super contente. Je tenais encore à le remercier pour ce qu'il avait essayé de faire même si ça n'avait pas le résultat escompté. Il y a tellement de chose que j'aimerais apprendre et que je ne sais pas faire malheureusement. En dehors de la couture, du dessin de la cuisine et du jardinage, je suis perdue.

Merci en tout cas d'avoir quand même essayé de m'apprendre quelques petites choses. J'ai encore tant à apprendre sur plein de chose... Nager ca pourrait être bien, me défendre aussi. J'avais commencé à apprendre avec un monsieur mais je ne l'ai plus revu depuis et puis... je ne veux pas trop l'embêter non plus. J'ai voulu prendre des cours de Krav Maga l'année dernière aussi mais avec le travail j'étais trop claquée alors ça n'a pas duré.

Ça y est je m'emballe et je raconte toute ma vie. Pauvre Meyer. J'affiche une mine un peu gênée.

Désolée de t'embêter avec tout ça. Il m'arrive d'être un peu bavarde des fois.

Je rougis légèrement. Je ne sais pas si il en aura quelque chose à faire de toute ça, ni même s'il pourra m'aider.

Et toi... il y a des choses que tu ne sais pas faire ? Que tu aimerais apprendre ? Si jamais il y a quelque-chose que je sais faire et que je peux aider...

Je me dis qu'on apprend tous les jours et à n'importe quel âge alors je me pose la question. Je ne pense pas que je pourrais l'aider à quoi que ce soit mais sur un malentendu...

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Quelques leçons !
Feat. - Akira Rainsworth

Elle retira son manteau et ses chaussures, je fis de même et les rangeai à leur place.

- Oh ! Avec plaisir ! répondit-elle enjouée. Ça va me permettre de revoir Janna aussi. Merci ! Ça me rend super heureuse.

Je regardai l’heure. Dans une trentaine de minutes, il me faudrait aller chercher la petite à l’école. Si elle n’avait pas trop de devoirs, elle pourrait les faire rapidement et profiter de la présence d’Akira pour jouer avec elle.

- Merci, en tout cas, d'avoir quand même essayé de m'apprendre quelques petites choses, reprit la blondinette, reconnaissante. J'ai encore tant à apprendre sur plein de choses… Nager, ça pourrait être bien.

Un frisson me parcourut. Malheureusement, je ne pourrais rien pour elle concernant la nage.

- Me défendre aussi, ajouta-t-elle. J'avais commencé à apprendre avec un monsieur mais je ne l'ai plus revu depuis.

Apparemment, elle hésitait à reprendre contact parce qu’elle ne voulait pas l’embêter. Elle expliqua qu’elle avait voulu prendre des cours de Krav maga l’année dernière mais, à cause du travail qui la fatiguait déjà beaucoup, elle n’avait pas pu combiner les deux. Pendant ce temps, je nous offris un jus de fruits chacun, et j’invitai Akira à s’installer à la table de la cuisine, comme tout à l’heure.

- Désolée de t'embêter avec tout ça. Il m'arrive d'être un peu bavarde des fois.
- Tu ne m’embêtes pas, assurai-je. Ҫa fait de l’animation.

Elle rougit, nous prîmes le temps de savourer notre jus de fruits.

- Et toi… Il y a des choses que tu ne sais pas faire ? demanda-t-elle, curieuse. Que tu aimerais apprendre ? Si jamais il y a quelque chose que je sais faire et que je peux aider…

Je souris devant tant de gentillesse et de volonté. Mais je n’avais pas envie de lui parler du fait que je ne savais pas nager, et que j’étais justement en train d’apprendre doucement avec Azalja. Face à la biologiste ou tout autre adulte avec lequel je m’entendais bien, je n’avais presque pas honte de le dire. Par contre, devant Akira, si jeune et ayant encore besoin d’apprendre les choses de la vie, je me sentais plus embarrassé.

- Tu en fais déjà beaucoup, notamment pour Janna, répondis-je. Je suis content qu’elle ait un peu de compagnie en dehors de l’école. Ses cours de piano sont individuels. Elle n’a vraiment d’amis qu’en classe. Et puis… elle t’adore, alors ça me va.

Je bus une gorgée de jus, mon regard tomba sur la porte qui donnait au cellier. Dans cette pièce, une trappe permettait d’aller au sous-sol. Cela faisait bien longtemps que je n’étais plus descendu pour aller faire un peu d’exercice. Et comme Akira semblait vouloir apprendre à se défendre, c’était peut-être l’occasion d’y retourner. Je me levai, lui fis signe de me suivre.

- Je peux te montrer quelques bases de défense, si tu veux, proposai-je en ouvrant la porte. Je n’ai pas beaucoup de matériel mais nous n’en aurons pas tellement besoin au début.

Je relevai la trappe, passai en premier pour vérifier que l’échelle tenait toujours bien et qu’il n’y avait pas d’obstacle à l’arrivée. Quand la demoiselle fut descendue à son tour, je lui montrai les lieux. Le sous-sol était spacieux et divisé en trois salles qui s’étendaient sur toute la longueur de la maison. La dernière tout au fond ne me servait à rien car nous n’avions pas beaucoup d’affaires à stocker. Dans la deuxième, j’y avais rangé les cartons qui contenaient tout ce qui avait appartenu à Mary : vêtements, bijoux, décorations personnelles, cahiers, cours de médecine… Et dans la première où nous nous trouvions actuellement, j’avais commencé à aménager de quoi faire un peu de sport. Pour le moment, il n’y avait qu’un sac de frappe suspendu au plafond et le vélo d’appartement de Mary que je n’avais jamais utilisé. Dans un meuble étaient rangés quelques paires de gants de boxe, des bandes de maintien, des poids plus ou moins gros et une barre de traction que je n’avais pas encore installée. Dans un coin de la pièce, quelques tapis épais reposaient droits contre le mur. J’avais prévu de les coller directement au sol pour qu’ils ne bougent plus, et laisser juste un passage permettant d’accéder aux deux autres pièces du sous-sol sans avoir à retirer les chaussures.
Je me tournai vers Akira avec un sourire avenant.

- Si tu es partante, prends cinq minutes pour t’échauffer et il nous restera un peu de temps pour tester quelques techniques.

Quelques leçons !

17/09/2036

Une fois arrivé à la maison, à l'aise, Meyer m'invita à m'installer à la table de la cuisine, ce que je fais. Il nous servit un verre de jus de fruit. C'est vrai que ça donne soif de parler. En effet, je papote, et je raconte ma vie, je n'arrête pas de parler et après je me rends compte que c'est un peu trop et que je dois sûrement ennuyer Meyer. Je bois quelques gorgées. Il est quand même bien patient avec moi. Il se montre aussi rassurant dans ses mots. Ça ne le dérange pas, ça fait de l'animation qu'il me dit. Je lui souris.

Je suis contente alors.

J'espère qu'il ne dit pas ça juste pour ne pas me vexer. En tout cas, j'avais demandé à Meyer si de son côté il y a des choses qu'il ne savait pas faire et si je pouvais l'aider. Il me répondit que je faisais déjà beaucoup pour Janna. Je n'ai pas l'impression de faire grand chose, je passe du temps avec elle et j'adore ça, c'est loin d'être un gros effort, au contraire, c'est un plaisir. J'espérais quand même lui rendre réellement la pareille un jour pour tout ce qu'il fait pour moi depuis que l'on s'est rencontré. J'étais très contente qu'il soit heureux que je passe du temps avec Janna mais je voulais faire plus encore. Avant que je n'ai me temps de lui répondre, Meyer me fait signe de le suivre, ce que je fis. Il me propose de me donner quelques bases de défense.

Oh... je veux bien oui...

Je suis assez intriguée. Depuis le temps que je viens, je ne connaissais pas l'existence de cette trape. Je le suis donc dans cet endroit inconnu, fesant attention à où je mettais les pieds. Une fois en bas, je fouille la pièce du regard. J'avais l'impression de découvrir une salle mystérieuse. Je saute en l'air comme une enfant avant de courir un peu partout. Je regarde Meyer avec un grand sourire sur les lèvres.

J'adore ! J'ai l'impression de découvrir une pièce mystérieuse avec un passage secret !

Je reviens vers Meyer.

Je suis carrément partante !

Bon... je ne suis absolument pas en tenue adéquate en robe mais bon on fera avec. Je commence à m'echauffer un peu. Je me permets de revenir un peu sur le sujet précédent.

Tu sais... Je prends énormément de plaisir à passer du temps avec Janna, ça ne me demande pas le moindre effort. Et si tu as besoin, je pourrais l'emmener se promener et peut-être se faire de nouveaux amis, même faire une activité avec elle, ce serait avec plaisir. Et... je le redis mais... si tu as besoin de quoi que ce soit, je le ferais avec plaisir. Toi aussi tu as le droit de te reposer sur moi, ce n'est pas que dans un sens. D'accord ?

Je lui fais un clin d'œil avant de venir me mettre sur la pointe des pieds pour ébouriffer ses cheveux quelques instants. Je m'arrête pour reprendre l'échauffement. J'étais sincère. Lui aussi il pouvait compter sur moi. Est-ce que malgré mon côté enfantin je grandissais un peu ? Peut-être. Il le faut. Je ne peux pas toujours me reposer sur les autres.

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Quelques leçons !
Feat. - Akira Rainsworth

Elle se trouvait encore dans la deuxième pièce. Elle me rejoignit en courant et sautillant, apparemment très contente.

- J'adore ! J'ai l'impression de découvrir une pièce mystérieuse avec un passage secret !

Je ricanai. Elle déclara qu’elle était effectivement partante pour s’essayer aux bases de la défense. Je la vis baisser les yeux sur sa robe et hausser les épaules, l’air de se dire « Je ne suis pas en tenue adéquate mais tant pis ». Non, ce n’était vraiment pas grave, j’allais faire en sorte de ne pas lui faire faire des mouvements risquant d’abîmer ses vêtements. Tandis qu’elle s’échauffait les poignets et autres articulations, je décalai le sac de frappe qui était accroché sur un rail au plafond, le poussant jusqu’au mur pour ne pas qu’il nous gêne. Puis j’allai prendre deux tapis que je plaçai au sol.

- Tu sais… Je prends énormément de plaisir à passer du temps avec Janna, ça ne me demande pas le moindre effort, dit-elle. Et si tu as besoin, je pourrais l'emmener se promener et peut-être se faire de nouveaux amis, même faire une activité avec elle, ce serait avec plaisir.

Elle ajouta que si j’avais besoin de quoi que ce soit, elle le ferait toujours avec plaisir.

- Toi aussi tu as le droit de te reposer sur moi, ce n'est pas que dans un sens. D'accord ?

Elle se mit sur la pointe des pieds et m’ébouriffa les cheveux. Je les remis en place avec un sourire en coin, lui fis face en reprenant mon sérieux.

- C’est gentil, Akira, j’y penserai, répondis-je simplement.

Étant donné que la menace de Bear et de ses hommes planait toujours – surtout après l’enlèvement récent – je n’avais pas très envie de laisser Janna seule en ville avec Akira. Elles n’auraient aucun moyen de se sortir du pétrin. Cependant, je préférai ne pas en parler à la jeune fleuriste. Cela ne ferait que l’effrayer, et je ne voulais pas qu’elle pose de questions à ce sujet. J’attendis qu’elle soit prête. Je réfléchis à ce que je pouvais lui inculquer, pris la parole.

- Il y a quelques moins, j’ai montré à une amie quatre techniques de base en cas d’agression. On peut commencer par ça.

En janvier, après avoir installé le système d’alarme dans l’ancienne maison de Freja, nous nous étions retrouvés dans son jardin pour travailler sur sa défense. La violoniste avait la fâcheuse tendance à attirer les hommes malintentionnés. Alors j’avais voulu l’aider, même si ce n’était pas grand-chose. Je montrai donc à Akira la technique de la saisie au poignet qui était la plus difficile des quatre. Étant donné notre large différence de gabarit, je n’étais pas certain que la demoiselle puisse venir à bout d’un type comme moi un jour. Mais je préférais qu’elle sache quand même quoi faire dans le cas où un homme veuille l’attraper. Avec un peu de chance, son geste pouvait surprendre son agresseur et lui permettre de s’enfuir. En bougeant lentement pour qu’elle puisse bien voir les mouvements à faire, j’illustrai cette première technique en me mettant à la place de la victime. Puis, comme avec Freja, je proposai à Akira de faire quelques essais.

Quelques leçons !

17/09/2036

Il paraît que tous les jours on apprend de nouvelles choses. En tout cas, cela se confirme avec Meyer. Après un petit cours de conduite en boite automatique, il allait me donner des leçons d’auto défense. J’apprends assez vite de manière générale mais pour ce qui est de la défense, je ne sais pas ce que ça va donner. La théorie ça devrait aller mais la pratique…Avec mon gabarit de crevette et ma peur de blesser l’autre… On n’est pas sorti de l’auberge. Cependant, il faut que je me secoue un peu, si j’ai un agresseur, je ne devrais pas avoir de compassion pour lui tout comme il n’en aura sans doute pas pour moi. Mais… C’est difficile pour moi. Apparemment, ce n’était pas la première fois qu’il montrait des techniques à quelqu’un. C’est vraiment une bonne patte Meyer, il aide son entourage sans se poser de question et je trouve cela vraiment adorable. Il donne de son temps et de son énergie. C’est pour ça que j’ai envie de lui rendre la pareille, je veux le voir sourire et heureux, et c’est pareil pour sa fille.

D’accord, je suis prête.

J’essaye de faire les mêmes mouvements qu’il m’a montrés un peu plus tôt. Alors c’est un peu laborieux au début mais je m’améliore petit à petit. J’y vais lentement puis j’accélère petit à petit. Ce n’était pas encore tout à fait ça mais il y avait quand même le début de quelque chose. J’essaye de faire de mon mieux, mettant du cœur dans ce que je fais. Je prenais très au sérieux ses leçons. Bon je n’allais pas non plus le mettre à terre vu son gabarit par rapport au miens mais peut être que ça me permettra de survivre en cas d’agression. L’effet de surprise peut être pas mal. Cette fois j’allais donner mon maximum. Je reprends alors les étapes que m’a expliqué Meyer mais cette fois, je les exécute le plus rapidement possible. J’allais presque faire ça pour de vrai. Juste, les coups d’après je vais les faire dans le vide pour ne pas lui faire mal. Je refuse plus que tout de frapper Meyer. Je prends mon élan et Bim j’enchaîne avant de vouloir continuer en tapant dans le vide… Taper dans le vide.. Je m’arrête d’un coup. Aïe… Pourquoi j’ai mal au poignet ? Mon autre main se pose au niveau de mon poignet endolori. Pourquoi j’ai senti quelque chose de dur ?! Oh non ! J’ai cogné dans Meyer pour de vrai au lieu de faire semblant. Il a dû avoir mal aussi, j’y ai mis toute ma force ! Bon j’ai une force de mouche…. Mais c’était toute ma force quand même !

Oh non ! Je suis désolée… Je ne voulais pas… Je voulais faire semblant et… Et je me suis loupée. Pardon ! Pardon ! Pardon !

Je m’incline en avant m’excusant au moins une dizaine de fois. Si je me retrouve un jour face à un agresseur, je n’ai pas intérêt à réagir ainsi…

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Quelques leçons !
Feat. - Akira Rainsworth

Au début, ce ne fut pas très concluant. Mais c’était normal, il fallait le temps d’assimiler chaque geste et chaque étape. Au bout d’un petit moment, la demoiselle parvint à accélérer un peu l’allure et retenir les mouvements. Durant cinq bonnes minutes, elle frappa dans le vide, de plus en plus vite. Puis, prise dans son élan, elle s’élança et je pris un coup de poing dans l’oreille.

- Oh non ! s’exclama-t-elle confuse. Je suis désolée… Je ne voulais pas… Je voulais faire semblant et… Et je me suis loupée. Pardon ! Pardon ! Pardon !

Je soufflai par le nez. J’avais à peine senti le coup, cette petite n’avait vraiment aucune force.

- Qui t’a dit que tu devais t’excuser auprès de ton agresseur ? répliquai-je en ricanant. Si tu lui montres tes faiblesses, il en profitera.

Je la vis se tenir le poignet en grimaçant.

- Fais-moi voir, m’inquiétai-je prenant doucement sa main.

Je l’examinai, fis doucement bouger son bras pour vérifier que tout allait bien. Rien de cassé, ni de tordu. La douleur s’en irait bientôt, nous pouvions continuer. Ce que je lui montrai ensuite fut la technique du tirage de doigts, au cas où un type osait mettre une main sur sa cuisse dans un bar ou un restaurant. Évidemment, cela pouvait aussi fonctionner dans n’importe quelle situation, du moment qu’Akira parvenait à tordre les doigts de son assaillant assez fort pour le dissuader d’aller plus loin. J’enchaînai avec la technique du coup de coude, en lui indiquant les endroits où frapper pour déstabiliser son adversaire : la gorge, le cou, le menton, la tempe, les côtes, le plexus solaire… Si elle avait un objet contondant à portée de main, c’était aussi efficace. La quatrième technique n’était autre que celle du stylo, ou du crayon, qu’il fallait placer horizontalement sous le nez de l’agresseur en appuyant vers le haut, contre l’os. Cet os étant très sensible, le mouvement pouvait faire très mal.

- Maintenant que tu connais ces bases, il faut que tu saches donner un coup de poing correct, sans te casser le poignet, déclarai-je.

J’allai déplacer le sac de frappe pour le mettre au milieu de la pièce. Puis je pris la main d’Akira et lui fis fermer le poing. Et je pointai ses jambes du doigt.

- Le mieux, c’est de toujours pivoter les hanches et le buste afin de générer de la puissance. Tu verras que si tu frappes un objet de façon statique, tu auras moins de puissance que si le bas de ton corps suit le mouvement. Expire au moment de frapper, ça aide à détendre tes muscles avant l’impact. Si c’est trop dur, n’hésite pas à faire un bruit quand tu frappes. Il ne faut pas en avoir honte, même les pros le font pour être sûrs qu’ils expirent.

J’expliquai ensuite que son bras et son poing devaient être détendus jusqu'à l’instant précédent l'impact, et qu’il fallait resserrer le poing au dernier moment. Elle devait donner son coup de poing en ligne droite, sans détour. Même si elle était tentée de mouvoir son bras en arc de cercle, il ne fallait pas le faire car la puissance provenait des hanches et du buste, pas du bras.

- Et surtout, ne prend pas d’élan. Sinon, tu vas juste montrer à l’autre ce que tu vas faire avant même de donner ton coup.

Je lui montrai le sac de frappe.

- Essaye le mouvement, sans frapper fort, conseillai-je. On testera la puissance après.

Pendant qu’elle faisait semblant de donner des coups, je fouillai dans le meuble et en sortis une paire de bandes de maintien. Je les lui enroulai solidement autour des poignets et des mains, proposai de passer aux choses sérieuses en frappant fort dans le sac, cette fois.

Quelques leçons !

17/09/2036

Chose improbable… J’avais donné un coup de poing à Meyer. J’avais tapé, moi… Quelqu’un de gentil qui ne m’avait rien fait. Si je m’en voulais ? Complètement. Je venais de m’excuser environ une centaine de fois. Sans exagérer… Bon juste un peu. C’est alors que Meyer me demande qui m’a dit de m’excuser auprès de mon agresseur… Pas faux mais… Il n’est pas mon agresseur lui… J’écarquille les yeux.

Mais… Vous n’êtes pas mon agresseur alors c’est normal de m’excuser.

J’avais repris le vouvoiement sans même m’en rendre compte. Peut-être à cause du côté professeur qu’avait Meyer à l’heure actuelle. En tout cas, avec ma maladresse, je m’étais fait mal. Je commençais même à me demander si je n’avais pas plus mal que Meyer lui-même. La douleur allait passer et ce n’était rien. Au pire j’aurai un bleu je suppose. Il m’apprend ensuite diverses techniques dont j’essaye de reproduire les mouvements. J’apprenais tout plein de choses et j’aimais ça. Je m’endormirais moins bête ce soir. Tordre les doigts, coup de coude, technique du stylo, le genre de choses que je ne fais jamais. Je ne suis pas du genre à frapper. Comme j’aime le dire: il faut régler les soucis avec des mots. Mais bon… Apparemment ça ne marche pas toujours… Pas mal d'exemples que je préfèrerais oublier me reviennent en tête. Meyer m’explique ensuite comment donner un coup de point: pivoter le buste et les hanches, expirer au moment de frapper, pas prendre d’élan. Beaucoup de choses à retenir mais c’est en pratiquant que j’y arriverai. Je commence donc à faire semblant de donner des coups. Au moins cette fois, je ne vais pas avoir peur de faire mal à un sac de frappe. A moins que celui-ci ne devienne vivant, il ne devrait rien sentir. C’est alors qu’il revient vers moi pour me mettre des bandes autour de mains. Je le regarde faire, curieuse.

Oh… Ce sont des bandes de matiens c’est ça ?

Je n’y connaissais pas grand chose mais il me semblait bien que c’était ça. Bon… Apparemment on va passer aux choses sérieuses.

Je crois que je suis prête. Écartez-vous, je veux être sûre de ne pas vous refaire mal.

Ensuite j’attaque, donnant un coup, le plus fort possible dans le sac.

Ya !

Pas si mal pour une première. Le sac avait un peu bougé. Je reprends les coups dans le sac, me donnant à fond. Après plusieurs coups, j’étais déjà essoufflée. Je n’ai aucun cardio…Je reprends doucement mon souffle.

Je crois… Qu’il y a un début. Allez, j’y retourne.

Je reprends alors mes coups, me donnant à fond et y arrivant de mieux en mieux. Et ce, jusqu’à essoufflement.

Pardon… Je… Je n’ai pas… Beaucoup de… Cardio.

Et ça, c’est depuis toute petite, mes soucis de santé n’ont jamais rien arrangé. Je redonne deux coups, essayant même de donner ensuite un coup de pied, comme dans les films. Je me laisse ensuite tomber sur les fesses, reprenant mon souffle.

Je suis une… Bien piètre élève…

Dis-je avec un sourire quelque peu gêné. Au moins j’avais fait de mon mieux mais ça n’avait pas duré longtemps.

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Quelques leçons !
Feat. - Akira Rainsworth

Elle me regarda faire, très intéressée.

- Oh… Ce sont des bandes de maintien, c’est ça ?

J’acquiesçai.

- Je crois que je suis prête. Écartez-vous, je veux être sûre de ne pas vous refaire mal.

Se sentait-elle si stressée pour me vouvoyer de nouveau comme si je n’étais qu’un professeur ? Je soufflai par le nez, à la fois amusé par son attitude, et le fait qu’elle craigne réellement de me faire mal, alors que je n’avais pas à m’en inquiéter. Mais d’un autre côté, cela montrait aussi qu’elle prenait confiance. C’était bien. Je reculai, la regardai donner un grand coup dans le sac en poussant un cri. Plutôt pas mal. Elle fit d’autres enchaînements jusqu’à en être essoufflée.

- Je crois… qu’il y a un début, commenta-t-elle. Allez, j’y retourne.

J’allai appuyer mon bassin contre le meuble et croisai les bras pour l’observer. Elle tint une petite minute et refit une pause.

- Pardon… Je… Je n’ai pas… beaucoup de… cardio.

Elle tenta deux nouveaux coups, et même d’envoyer le pied. Mais elle perdit l’équilibre et tomba sur les fesses.

- Je suis une… bien piètre élève…

Je levai les yeux au ciel avec un sourire en coin, m’approchai derrière elle et la soulevai sous les aisselles afin de la remettre debout.

- Ne dis pas ça, tu viens à peine de commencer, l’encourageai-je. C’est normal de ne pas savoir faire dès la première fois.

J’ajustai le bas de sa robe froissé par la chute, comme je le faisais souvent avec Janna quand elle s’amusait à crapahuter de partout dans la maison ou dehors.

- Quant au cardio, ça se travaille, repris-je en haussant les épaules. Pour ça, tu dois pratiquer un sport d’endurance de manière régulière. Mais attention, ne choisis pas le premier truc qui te tombe sous la main sous prétexte que ça va être efficace. Parce que pour que ça le soit, tu dois trouver une activité adaptée à tes capacités physiques. Et tu en trouveras une, ajoutai-je avant qu’elle ne proteste au sujet de la faiblesse de son corps.

Je réfléchis quelques secondes.

- Si tu n’aimes pas courir, tu peux faire de la marche rapide ou du vélo. Inscris-toi en salle de sport pour avoir le matériel, ou si tu n’aimes pas le faire en extérieur. La danse peut être très efficace, la gymnastique douce aussi. Je pense que même sans savoir nager, tu peux essayer l’aquagym… Mais je n’en suis pas sûr, tu dois te renseigner. Sinon… tu peux tenter le yoga ou le pilates.

Je tapotai le haut de sa tête blonde.

- Fais des essais, conseillai-je. En général, la première séance est gratuite quand tu demandes à t’initier. Par contre, je ne fréquente pas les salles, à part le club de boxe, ajoutai-je désolé. Tu vas devoir faire quelques recherches sur Internet.

Je regardai ma montre. Il était temps d’aller chercher ma fille.

- Tu veux venir chercher Janna à l’école ou tu préfères rester ici ? demandai-je.

Quelques leçons !

17/09/2036

J’enchaînais coup sur coup dans le sac de sable. Je n’avais pas peur de lui faire mal alors je me lâchais un peu plus. Bien sûr, tout cela avait fini par une chute de ma part, sinon ça ne serait pas un entraînement signé Akira. En tout cas, Meyer m’avait vite ramassé et remise sur pied. Il me remonta aussi vite le moral. Peut-être étais-je trop sévère envers moi-même et peut-être que je ne m’en sortais pas si mal pour une première fois ? En tout cas, j’avais envie d’y arriver et ça jouait beaucoup sur ma performance. Il ajusta le bas de ma robe et je le laissai faire. Cette impression d’être une enfant dont il s’occupait me faisait rire. J’aimais bien et il a l’air de le faire naturellement, sans se forcer. Il me donne ensuite quelques conseils pour travailler la cardio. Bien entendu, j’écoute attentivement. Je savais que je partais tout de même avec un handicap mais ça valait le coup d’essayer. Je pourrais peut-être sentir une amélioration ? Même si celle-ci serait légère, ce serait déjà mieux que rien. Il faut que je vois. Il me propose même des solutions à la course. C’est vrai que la marche rapide peut-être une bonne idée, j’aime bien aller me balader, je pourrais sûrement joindre l’utile à l’agréable ? A tester. Il me propose encore d’autres possibilités et elles me semblent toutes intéressantes.

J’irais me renseigner. Il y a pas mal de choses intéressantes et qui me plaise dans ce que vous avez dit.

Je lui souris, il m’avait motivé. Je me dis aussi que lorsque j’aurais le permis, ce sera plus simple de pratiquer certaines activités, surtout si je n’ai pas la possibilité de le faire juste à côté de chez moi.

Je dirais objectif permis en premier et après, recherche d’une activité physique. Tout ça m’a motivé ! Merci !

Que le temps passe vite quand on s’amuse. Il est l’heure pour lui d’aller chercher Janna. Il me propose de l’accompagner ou de rester ici. Avec tout ça, le goûté n’avait pas été préparé. Il serait donc préférable que je m’occupe de ça. Et puis Janna ne s’attendra pas à me voir, ça lui fera une double surprise en rentrant… Même triple, je lui ai aussi confectionné un petit cadeau et j’espère qu’il lui plaira.

Je vais rester ici et préparer le goûter comme ça quand vous arriverez, il n’y aura plus qu’à mettre les pieds sous la table ! Pas un mot sur ma présence à Janna !

D’un commun accord, nous remontons au rez-de-chaussée. Meyer part pour aller chercher sa fille et moi de mon côté je m’occupe du goûter. Je regarde dans les placards et je trouve ce qu’il faut pour préparer des gaufres. Allez Akira ! Aux fourneaux ! Je prépare donc la pâte à gaufre puis je les fais cuire. Hummm des bonnes gaufres bien chaudes ! J’en ai moi-même l’eau à la bouche ! Je les mets toutes dans une assiette que je mets sur la table. Je place ensuite des assiettes et des couverts pour trois. Je nettoie tout mon petit bazar et Hop ! Plus qu' attendre leur retour ! J’en avais profité pour aller déposer le paquet cadeau pour Janna sur sa chaise avec son prénom indiqué dessus. A l’intérieur du paquet se trouvait une peluche loup toute mignonne faite main.

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Quelques leçons !
Feat. - Akira Rainsworth

Elle déclara qu’elle irait se renseigner pour les salles de sport, mais que son objectif premier était de passer le permis. Elle me remercia, décida de rester à la maison pendant que j’allais récupérer Janna. Ainsi, elle préparerait le goûter pour nous faire gagner du temps.

- Pas un mot sur ma présence à Janna !

Je souris, promis de ne rien dire. Puis j’attrapai les clés de la voiture et filai au garage. Le trajet se fit dans une tranquillité totale. Je profitai de l’absence de ma fille pour mettre la musique plus fort et profiter de quelques-unes de mes chansons préférées. Je n’avais pas tellement l’occasion, ni le temps – ni l’envie, à vrai dire – de m’accorder un moment pour écouter de la musique à la maison. Je préférais le faire pendant les trajets en voiture. En plus, la BMW était dotée d’un son très correct. Bref, je retins quelques titres qui me donnaient envie de les reproduire à la batterie. Cela faisait un petit moment que je n’avais pas joué. Puis je parvins à l’école. Comme d’habitude, il y avait toujours plus de mamans que de papas, et j’avais droit au regard de celles qui rêvaient secrètement de passer quelques nuits en ma compagnie, surtout depuis que toute l’école savait pour le décès de Mary. Mais je n’y avais jamais prêté attention. Seule Madame Pritchard avait essayé de me mettre le grapin dessus, au moment où ça allait mal avec son mari. Depuis quelques temps, elle m’ignorait complètement. Je n’y comprenais rien parce que je ne voyais pas ce que j’avais fait de mal. Peut-être était-elle simplement vexée parce que je l’avais gentiment repoussée.

- Papa !

Janna arriva en courant et se jeta dans mes jambes, toute contente.

- Wie geht’s* ? demandai-je en posant un genou à terre pour lui faire un câlin.
- Alles klar* !

Un bisou sur la joue, et nous allâmes à la voiture. Je lui posai les ordinaires questions quotidiennes : ce qu’elle avait fait aujourd’hui, si elle n’avait pas eu de soucis avec ses camarades, si elle avait appris quelque chose de nouveau. Elle me raconta sa journée pendant une bonne partie du trajet de retour. Puis elle m’annonça que sa copine Zoey organisait une nouvelle soirée pyjama pour bientôt. Je ne voyais pas d’inconvénient à ce qu’elle y aille. En plus, elle n’avait pas retrouvé Zoey chez elle depuis cet été. Elles allaient bien s’amuser…

- Ҫa sent bon ! remarqua la blondinette en descendant de la voiture, dans le garage. J’ai trop faim !

Effectivement, une odeur de gâteau me parvenait depuis la cuisine. Qu’avait donc préparé Akira ? Nous le sûmes très bientôt en la rejoignant dans la maison.

- Aki ! s’exclama Janna en la voyant.

Elle lui fit un gros câlin, visiblement très contente de la voir. Mon regard tomba sur la table, au milieu de laquelle reposait une assiette remplie de gaufres. Mon estomac se manifesta aussitôt et nous nous installâmes à nos places.

- Oh, c’est quoi ? s’enquit Janna en prenant un paquet cadeau sur sa chaise.

Elle me regarda, je haussai les épaules.

- C’est de la part d’Akira, répondis-je. Je n’y suis pour rien.

Elle l’ouvrit, poussa un « Ooooooh ! » très expressif.

- Il est trop joli !

Il s’agissait d’une peluche loup apparemment faite main. Très jolie.

- T’as vu, on dirait toi, ricana ma fille en me la mettant sous le nez. Il a les mêmes couleurs.

Ah oui, je n’avais pas fait attention.

- Merci Aki ! fit Janna en posant la peluche à côté d’elle sur la table. Il est trop mignon !


______________________
* Wie geht’s : Ҫa va ?
* Alles klar : Tout va bien

Quelques leçons !

17/09/2036

Tout était prêt pour recevoir Meyer et Janna. J’avais déjà hâte. J’espérais de tout coeur que le goûter allait leur plaire. J’étais très maladroite et n’était pas douée dans grand chose mais la cuisine, je m’en sortais plutôt bien. En plus j'adorais en faire alors autant joindre l’utile à l’agréable. J’avais tout mis en place: les couverts, des verts, j’avais sorti des jus de fruit, j’avais aussi mis à disposition ce que j’avais trouvé dans les placards pour garnir les gaufres. Il y avait pas mal de choix et il y en avait pour tous les goûts, aussi bien du salé que du sucré. J’avais également mis en place le fameux cadeau. On était bon, et c’est d’ailleurs à ce moment-là que j’entendis la voiture de Meyer. Ça y est, ils sont arrivés. Le temps que Janna arrive, je me fais toute discrète. Lorsqu’elle me voit, elle vient me faire un câlin. Je la sers dans mes bras en retour. J’étais tellement heureuse de la revoir aussi ! Elle n’a pas changé, toujours aussi mignonne. J’entends ensuite l’estomac de Meyer, je tourne mon regard vers lui et je me mets à rire légèrement.

Bon appétit !

Nous nous mettons donc à table. C’est là que Janna découvrit le paquet. Je lui souris gentiment, attendant sa réaction à son ouverture. J’espérais que mon cadeau lui plaira. J’y ai mis tout mon amour. Quand je vois sa réaction, mon sourire s’agrandit.

Je suis heureuse qu’il te plaise.

Elle trouve qu’il ressemble à Meyer et ça me fait rire. C’est vrai qu’il y a un petit air. Il est possible que j’ai été quelque peu inspirée. Elle me remercie.

Avec plaisir ma puce. J’avais tellement envie de faire quelque chose pour toi.

Je regarde Meyer dans les yeux l'air de dire "attention".

Vous êtes le prochain sur la liste.

Lui dis-je avant de lui tirer la langue, le taquinant. J’adorais faire des cadeaux et encore plus les faire moi-même. Quand je vois la réaction des gens face à des choses que j’ai moi même fabriquées, ça me rend encore plus heureuse. Je regarde ensuite les gaufres.

Mangeons-les tant qu’elles sont encore chaudes. Vous allez voir, c’est un délice. Vous les voulez à quoi vos gaufres ?

En fonction de leur réponse, je m’occuperai de garnir leurs gaufres et de les servir. Je prenais grand plaisir à le faire. J'attendais alors attentivement leurs choix.

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Quelques leçons !
Feat. - Akira Rainsworth

- Je suis heureuse qu’il te plaise, répondit la demoiselle, ravie.

Elle rit, déclara qu’elle avait envie de faire quelque chose pour elle. Puis elle me regarda et ajouta que j’étais le prochain sur la liste, l’air faussement menaçant. Le prochain pour quoi ? Recevoir un cadeau ? Je ricanai en levant les yeux au ciel. Cette fille était trop généreuse… Elle désigna les gaufres.

- Mangeons-les tant qu’elles sont encore chaudes, dit-elle. Vous allez voir, c’est un délice.

Je la croyais sur parole. A chaque fois qu’elle préparait un repas ici, nous nous régalions. Akira était bonne cuisinière. En plus, je remarquais à chaque fois qu’elle prenait toujours soin de nettoyer toute la vaisselle utilisée après avoir œuvré. C’était très respectueux de sa part, j’appréciais le geste.

- Vous les voulez à quoi, vos gaufres ?

Elle avait disposé sur la table un tas de bonnes choses à tartiner. Confitures, miel, crème, sucre, et même du fromage et du jambon. Il y en avait pour tous les goûts. En général, j’aimais manger du sucré à cette heure-ci. Mais je devais avouer qu’une gaufre au fromage me tentait bien. Akira s’occupa de tartiner celle de Janna avec de la confiture de fraise. Le goûter se déroula dans la bonne humeur. Janna raconta sa journée à notre amie qui, attentive, n’hésitait jamais à poser davantage de questions pour en savoir plus. Je regardai ensuite les devoirs que ma fille devait faire pour demain. Un exercice de math et un d’anglais qu’elle plia en moins de deux. Fier d’elle, je l’autorisai à aller jouer avec Akira tandis que je débarrassais ce qu’il restait du goûter.
Au début de la soirée, je commençai à préparer le dîner. La jeune fleuriste mangea en notre compagnie, puis nous la ramenâmes chez elle. Très contente de sa peluche loup, Janna se mit au lit avec et le serra dans ses bras tandis que je remontais la couverture sur ses épaules. Nous échangeâmes un câlin et un bisou.

- Papa.

La main sur la poignée de la porte, je me retournai et lui accordai un regard interrogateur. Elle me regarda, hésitante.

- Qu’est-ce qu’il y a ? l’encourageai-je.

Elle se coucha sur le flanc pour mieux me voir.

- T’as toujours pas trouvé d’amoureuse ?

Mon cœur fit un petit bond. Elle m’avait posé cette question au mois de juin. Depuis, j’avais découvert mes sentiments pour Sofia et faisais tout pour les oublier. Et… j’avais eu une discussion extrêmement gênante avec Azalja à qui j’avais avoué trouver des similitudes entre Mary et elle. Ҫa avait mis une sacrée ambiance… rapidement comblée par une surconsommation d’alcool. Heureusement que je ne travaillais pas le lendemain… La question de Janna était encore plus embarrassante aujourd’hui. Parce que je ne savais plus où j’en étais. J’avais l’impression que mon cœur et ma tête étaient sens dessus-dessous.

- N… non… finis-je par répondre, perturbé.

A ma plus grande surprise, elle sourit.

- Tu en trouveras une, je le sais.

Elle avait l’air si sûre d’elle… Je ne savais même plus si je devais en rire ou en pleurer. Je me contentai donc de répondre à son sourire, avant de lui souhaiter une bonne nuit, et de quitter la pièce.