Hm... Les affaires étaient toujours aussi prospères. À l’évidence, tu avais été contrainte et forcée de te faire référencer en tant que démone dans ce registre ridicule. Malgré tout... Si tu espérais pouvoir continuer de faire un profit colossal avec tes entreprises... En sachant que tu ne t’étais jamais cachée en tant que démone... Ce serait ridicule d’aller à l’encontre du gouvernement. Même si cela te dérangeait lourdement, il fallait être logique. Tu avais plus à perdre en refusant qu’en acceptant. Par ailleurs... Les années s’étaient écoulées comme un battement de cils. Cela faisait déjà cinq ans que tu demeurais en couple avec Maleck. Enfin, que tu avais officialisé la relation plutôt. L’avantage était que tu étais indépendante, il l’était également... Il pouvait se passer des mois sans se voir sans que cela ne soit insupportable pour l’un comme pour l’autre. Il avait acheté un deuxième furet... Quand vous aviez emménagé ensemble... Les deux boules de poils n’étaient plus toutes jeunes... Elles n’allaient pas tarder à mourir. Bon, cela ne t’étonnait pas. Les animaux étaient des créatures éphémères. Mais cela ne t’empêchait pas de bien les traiter pendant les OPEX du démon.
Alors que tu étais en plein télétravail, tu entendis un cliquetis. Arquant un sourcil, tu sortis de ton bureau pour te rendre jusqu’à l’entrée. Vêtue d’une jupe crayon, d’une chemise et coiffée d’un chignon... Tu pus voir le militaire enfin de retour. Un gloussement d’amusement s’échappant de tes lippes alors que tu avais un air narquois dans le regard.
« Déjà ? Oh, j’aurais espéré avoir la paix plus de temps. »
Sarcastique, évidemment, cela te faisait plaisir de le voir. Après tout, même si cela faisait déjà deux mois qu’il était parti... Il avait réussi à obtenir quelque chose de toi. De la fidélité. Tu n’allais pas voir ailleurs même quand tu devais attendre de longues périodes. Oh... Ta salle de jouets te permettait de bien satisfaire tes propres pulsions, mais il était clair que tu étais bien plus irritable qu’à l’accoutumé.
« Visiblement, tu es parti au fin fond des abysses pour ne donner aucune nouvelle. Non pas que cela m’a déplu, mais un petit message pour prévenir de ton retour n’aura pas été de trop. J’aurais au moins pris la peine de t’accueillir de manière plus appréciable. »
Oh, il savait très bien où tu voulais en venir... Il aurait été accueilli avec ta nuisette la plus aguicheuse et sexy ainsi qu’un de tes sous-vêtements les plus provocant. Mais c’était tant pis pour lui, à la place... Il t’avait en mode “Business Woman”. Le toisant du regard, tu l’observais de haut en bas avant de demander en croisant les bras contre ta poitrine avec un ton toujours condescendant.
« J’ose espérer que tu as l’intention de prendre une douche avant de m’approcher. Même tes bestioles poilues sentent moins mauvais que cela. »
Piquante et taquine... Comme à chaque fois. Et pourtant, ce n’était pas un compliment que tu venais de lui faire. Par ailleurs... Tu constatais en le regardant qu’il avait pris de la masse musculaire... Il avait tout de même dû avoir une mission particulièrement éprouvante. Mais s’il s’attendait à ce que tu sois plus douce avec lui et que tu le plaignes... C’était qu’il ne te connaissait pas si bien que cela.
Cinq années d’OPEX, de vie de couple et de bonheur. Était-il étrange de dire qu’un Démon arrivait à trouver le bonheur dans sa vie? Non, surtout en considérant la simplicité des besoins de Maleck. Quittant souvent Los Angeles dans le cadre de mission avec l’armée, il quittait plusieurs mois, parfois quelques semaines, rarement quelques jours… Puis revenaient à la maison pour y retrouver sa femme des plus délectables. Sahaquiel avait son caractère, ses habitudes et ses difficultés… Mais leur couple fonctionnait à merveille, alors qu’ils étaient fidèles malgré la distance, malgré les écarts dans le temps et leur vie commune. Ils se comprenaient, s’acceptaient… Cela dans la routine et le vice. Que demander de mieux? Maleck était heureux, content de pouvoir se confier sur ses penchants souvent inavoués sans jugement. Il était conscient des activités de sa femme et pour autant, il ne l’arrêtait pas. Son sens du devoir restait aigu, mais surtout avec les évènements en lien avec la puce, il comprenait plus que jamais l’importance de militer pour leurs droits. Rejoindre la Confrérie? Impossible avec son implication dans l’armée, mais cela ne l’empêchait pas d’être à l’écoute de Sahaquiel pour faire sa part.
Sa mission avait terminé plus rapidement que prévu. L’avion atterrissait à Los Angeles, sur la base militaire et c’est avec un sourire en coin qu’il accueillait le souffle chaud de la ville dans ses cheveux. Décidément, le froid de la Russie ne lui manquerait pas! Avait-il averti Sahaquiel de son arrivée plus tôt? Non, il voulait lui faire la surprise! Même si elle détestait bien souvent… Oui, c’était son côté un peu provocant qui parlait sur ce coup. Portant son uniforme militaire et son sac à dos uniquement, il prenait un taxi jusqu’au domicile de Sahaquiel, le sien depuis plusieurs années… Et usait de sa clé pour tenter d’entrer discrètement dans le domicile. Encore raté! Alors qu’il ouvrait la porte, son regard croisait celui de la Démone, debout et l’observant. Les sens de cette dernière étaient beaucoup trop développés! Souriant avec amusement, il refermait la porte derrière lui, verrouillait et laissait tomber son sac à dos sur le sol en lui envoyant un sourire narquois,
-Je ne voulais te faire ce plaisir, je dois faire de ta vie un enfer, non?
Approchant, le Démon était des plus heureux de la voir. Oui, il l’aimait! Même si ses mots n’étaient pas toujours les mieux choisis, ou même s’il n’était pas le plus démonstratif. Lui avouer qu’il avait pensé à elle en observant les étoiles durant une nuit? Hors de question! Il s’immobilisait toutefois, à un mètre de cette dernière en haussant un sourcil. Être parti au fin fond des abysses? Oui, il avait terminé dans les glaciers de la Russie… Sans réseau, loin de tout… Mais elle était compréhensive et c’est donc avec un petit sourire en coin qu’il répondait,
-Là où le père Noël habite, il n’y avait pas grand réseaux… Mais il est vrai que j’aurais pu t’appeler une fois arrivée à la base, pour t’avertir. Je voulais te faire la surprise, mais il semble bien que cela soit raté!
L’accueillir de façon plus délectable… Le Démon savait très bien ce qu’elle voulait dire et son regard aucunement chaste parcourait alors les courbes de cette dernière. En manque. Oui il l’était! Deux mois dans le froid, à se branler en cachette les nuits humides… La chaleur humaine lui manquait, la chaleur de SA femme principalement. L’envie de la prendre contre lui se faisait sentir, tout comme l’odeur de son corps, épargné d’une douche depuis quelques jours.
-Tu viendras avec moi, sous la douche?
Était-il offensé du commentaire? Non aucunement! Il ne se sentait juste plus. Après tout, les douches avaient été des plus difficiles en Russie, fraîche… Au point que de ne pas en prendre avait semblé plus intéressant pour bien des soldats. Récupérant son sac, il prenait la direction de la chambre, pour jeter son linge sale dans le panier. Soufflant en marchant,
-Comment vont mes bestioles poilues d’ailleurs?! Ils ont été sages?
Retirant les vêtements qu’il portait sur lui sans aucune pudeur, il balançait le tout dans le panier de linge sale et haussait un sourcil en observant la Démone, d’un air amusé,
-Tu me rejoins dans la douche dans cinq minutes? Après, j’ai une petite surprise pour toi! J’ai acheté des sucettes énormes au pays de père Noël. Semblerait qu’elles soient les meilleures au monde! Est-ce vrai? J’en doute… Mais le vendeur était très convaincant.
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