Ça bouge chez moi ! Je déménage dans trois jours. Tout le monde le sait...enfin non pas tout le monde. Je n'ai pas encore eu le courage de le dire à Saori. Logan, Marya et les autres font attention à ne pas vendre la mèche. Mais ce matin alors que je prends mon petit déjeuner, ma mère se plante devant moi le visage sombre. Je lève les yeux vers elle tout penaud. Je sais ce qu'elle va me dire.
« Ariel...Dios Moi, tu comptes lui dire ? » « Maman je...Je vais lui faire du mal, je ne sais pas comment lui dire » « Bah va falloir, elle va être furieuse déjà en apprenant que tu pars dans trois jours »
Je soupir et je lui promets de le faire. Elle part donc hors de la maison pendant que remplis le lave-vaisselle. Je monte prendre ma douche, me brosser les dents. Puis je vais toquer à la porte de Saori. Bien sûr elle dort encore cette feignante. J'ouvre alors en grand les rideaux afin de la faire râler un peu. Puis je grimpe sur son lit et je me colle derrière elle pour la prendre dans ms bras afin de la faire arrêter.
« Allez debout ma belle, je dois te parler d'un truc. »
Oui cette phrase n'annonce rien de bon, mais je n'avais pas le choix. Je pars dans trois jours. Il faut absolument que je lui dise ce qui va se passer. J'attends qu'elle émerge alors que je réfléchi à comment lui expliquer tout ça. Lorsqu'elle a au moins les yeux ouverts, je prends la parole, allongé sur son lit.
« Tu sais que je bosse maintenant ? Et...je passe en temps plein bientôt alors. Je me suis pris un appartement et »
J'inspire un grand coup et je me lance.
« Je déménage dans trois jours Sao »
Dans ma tête je compte à reculons. Elle va exploser, c'est obligé. Soit elle va me tuer (façon de parler) soit elle va pleurer. Dans tous les cas je sens que je vais avoir le cœur lourd. Ça me fait mal de partir. Cette maison a été mon temple, je me suis reconstruit ici, mais je dois vivre ma vie. J'ai un petit ami et même si je sais que ça ne dérange personne si je le ramène ici, je ne me vois pas ramener le Lycan dans ma chambre pour faire ce qu'on fait quand on est que tous les deux. Au cas où, je prends un oreiller et je le place entre mon démon de sœur et moi. Oui bah on prend des précautions comme on peut hein. Ce qui est sûr c'est qu'elle n'est pas au courant que j'ai un mec. D'ailleurs heureusement sinon là, la maison aurait explosé. Mais juste le fait que son dernier frère déménage. Ça, elle va hurler.
Il se passe quelque chose. Je ne sais pas quoi mais il y a un truc louche. Je le sens. Ca fait des jours que cette sensation ne me quitte pas et je commence sérieusement à en avoir ras le cul. Pourquoi ai-je l’impression qu’un truc se trame dans mon dos et que je suis la seule à ne rien savoir ? Ca m’énerve tellement que mes nuits en sont gâchées. Impossible de m’endormir sans me poser mille et une questions et forcément à la longue, la fatigue est bien présente. Le matin j’ai encore plus de mal à me réveiller que d’habitude. Déjà que je ne suis pas une lève-tôt en temps normal…
Je n’entends pas lorsque quelqu’un toque à la porte. Je ne commence à m’éveiller que lorsque les stores sont levés et que le soleil m’atterrit dans la tronche. Tout ce que je trouve à faire, c’est ronchonner un peu avant de foutre le duvet par dessus ma tête pour retrouver l’obscurité.
- Tu m’emmerdes… Laisse-moi pioncer pour une fois que j’ai pas cours, bordel…
Le matin il ne faut pas trop m’en demander. En général je veux juste dormir et qu’on ne vienne pas me casser les pieds. Ariel peut squatter mon lit si ça lui chanter mais je reste cachée sous mon duvet. Pourquoi on ne me laisse pas essayer de récupérer mon sommeil moisi ? Bande de tordus !
Il doit me parler, hein ? Ben il me par…oulà non en fait ça pue. Dernièrement tous les « je dois te parler » se sont soldés par une mauvaise nouvelle. J’ai encore moins envie de me réveiller là. Cependant cette phrase n’arrête pas de tourner en boucle dans ma tête et il m’est impossible de retrouver un esprit tranquille. Plus moyen de fermer l’oeil désormais. Je soupire et sors ma tête de sa cachette en regardant Ariel, suspicieuse à mort.
Ouais je sais qu’il bosse et alors ? Il passe bientôt à temps plein, tant mieux pour lui. Et il s’est pris un appartement et va bientôt déménager. Très bientôt. Trois jours. Trois… QUOIIIIIIIIII ?! C’EST SEULEMENT MAINTENANT QU’IL M’ANNONCE CA ?!!! Et il me balance l’info comme ça, tranquillement, comme si c’était rien. En plus je suis sûre que tout le reste de la famille est déjà au courant depuis des semaines. Pas étonnant que l’ambiance est bizarre. Ma réaction ne se fait pas attendre. Je me recache directement sous le duvet en rageant. Je n’hurle pas mais le ton hausse suffisamment pour comprendre que cette nouvelle ne me plaît pas du tout.
- Vous faites tous chier !
J’en ai marre d’être toujours la dernière au courant. Pire encore, ils attendent toujours de me mettre devant le fait accompli pour me dire les choses. Et après ils s’étonnent que je fasse des crises, des conneries, des fuites ou que je m’enferme tout simplement dans ma chambre la majorité du temps. Ben là pour le coup ça me donne encore moins envie de changer de comportement.
Ils peuvent aussi oublier mes confidences, je n’en ferai plus. Je n’en fais déjà plus beaucoup maintenant mais à l’avenir, ils peuvent se les foutre où je pense. De toute façon ce n’est plus comme s’ils en avaient quelque chose à faire. Je suis même prête à parier qu’Ariel est aussi en couple. Il m’annoncerait de but en blanc qu’il vit une grande histoire d’amour et qu’il va se marier que ça ne m’étonnerait même pas. Toute façon j’ai laissé tomber donc qu’il fasse ce qu’il veut.
Allongé sur le lit de Saori, je viens de lâcher ma bombe. Je la connais, elle va me pulvériser, elle ne va pas pleurer, enfin pas tout de suite. Saori c'est comme un deuil, elle passe par plusieurs phases en général de ce que j'ai observé. En premier elle hurle...elle engueule, puis elle boude. Après, elle pleure ou elle déprime en faisant des conneries et enfin...elle pardonne. Oui c'est un grand deuil mais bon.
Après la séance de ralage de Saori parce que je l'empêchais de râler, je me lance et lui annonce que je déménage...dans trois jours. Je grimace un peu en l'entendant râler. Il y avait eu un moment de silence avant et j'avais fait un compte à rebours dans ma tête pour voir si je calculais bien le moment d'explosion de ma sœur.
Mais bizarrement rien de tout ça n'arrive. Saori se contente de se mettre sous sa couette en annonçant qu'on la faisait chier. Je tourne la tête vers elle. J'aurais préféré qu'elle me hurle dessus. Sa façon de s'enrouler dans sa couette me brise le cœur. J'inspire un grand coup, puis je me mets sous la couette. Je me cale derrière elle et je l'enlace par derrière. Elle peut se débattre ou me repousser je m'en cogne je la garde contre moi. J'ai plus de force qu'avant après tout. Je pose mes lèvres sur sa nuque et je murmure.
« Je ne savais pas comment te le dire sans te blesser, c'est pour ça que j'ai mis du temps. En plus tu ne semblais pas en forme ces temps-ci, je ne voulais pas en rajouter une couche »
J'étais sincère dans mes mots, Saori même énervé elle pouvait le sentir. Je serre un peu plus mon étreinte sur elle et j'ajoute.
« J'ai une chambre avec un grand lit, tu pourras venir squatter quand tu veux, comme ça au moins Lisandro pourra respirer avec sa copine et moi je suis toujours content de te voir »
J'espérais que mes mots l'apaisent. Elle sait que j'ai quelqu'un même si je ne me suis pas étendu sur le sujet. Mais Elijah fait pas mal de choses avec ses potes alors il ne m'en voudra pas si je passe du temps avec ma sœur. Je prends une mèche de cheveux de Saori et je l'enroule autour de mon doigt en attendant une réaction de sa part. Je n'aime pas quand elle m'en veut alors je crois que je préférerais qu'elle me hurle dessus et qu'elle me frappe au pire. Mais pas garder le silence, c'est de la triche. Je lui propose ensuite.
« Ça te dirais de faire des cookies ? »
Si elle accepte, je l'emmène avec moi à la cuisine et on s'y met. Si elle refuse, je la laisse tranquille et je descends à la cuisine pour commencer à préparer en espérant que l'odeur monte à sa chambre et la tire du lit.
Je déteste les jours où je peux me reposer mais où personne ne m’en laisse l’occasion. Moi qui ai déjà un sommeil catastrophique en ce moment, j’aurais bien voulu pouvoir profiter d’une grasse matinée. Et bien non, il ne faut pas y compter ! Ariel en a décidé autrement. Le pire dans tout ça, c’est qu’il ne m’a pas réveillée pour me dire que le petit-déjeuner était prêt, qu’il voulait aller se promener avec moi ou une autre idée de ce genre. Non, il vient me réveiller juste pour m’annoncer que dans trois jours, il dégage de la maison. Juste pour m’annoncer l’une des pires nouvelles qui existent dans ce monde.
Forcément, j’ai râlé et je me suis planquée sous ma couette pour bouder. J’en ai tellement marre d’être toujours la dernière au courant. D’être celle qui doit attendre que tout soit déjà fait avant de connaître la vérité. Quelqu’un déménage ? Ben je dois attendre que tout soit fait, ou que ce soit sur le point d’être accompli avant qu’on me le dise. Quelqu’un est attiré par une personne et songe à se mettre en couple ? Pareil je dois attendre que le couple soit déjà formé depuis un moment avant de savoir qu’ils étaient amoureux. J’en suis au stade où je n’ai même plus envie de leur parler de mes problèmes. De toute façon, ils ne me comprendraient même pas.
Lorsque Ariel se planque sous ma couette et m’enlace, je me débats dans le but d’être relâchée. Rien n’y fait, il me tient bien. En temps normal j’aurais adoré avoir un câlin mais aujourd’hui je n’ai même plus envie qu’on me touche. Je veux juste avoir la paix.
- Qu’est-ce que ça peut faire que j’sois en forme ou non ? Me l’annoncer plus tôt aurait été douloureux mais moins que maintenant !
J’aurais eu le temps de me faire à l’idée, de me préparer psychologiquement. Mais en à peine trois jours, c’est mort. Je dois tout faire en accéléré. Je suis une démone, pas une faiseuse de miracle.
- Tu parles… Ca va être le même bordel qu’avec tous les autres. J’suis sûre que t’es déjà en couple avec quelqu’un et que tu vas vivre avec.
Travail et couple veulent dire beaucoup moins de temps à m’accorder. Bouarf. Au point où j’en suis, j’ai déjà abandonné. Je ne vais tout simplement plus me pointer chez qui que ce soit. Je ne suis déjà plus venue chez Lisandro depuis la soirée organisée pour qu’il se réconcilie avec l’autre. Je ne vais jamais chez Noïd. Je ne vais plus chez Eden et Lilith non plus. Ne pas aller chez Ariel ne changera rien au final. Qu’ils fassent tous ce qu’il veulent, je n’ai même plus envie d’essayer quoi que ce soit pour retrouver leurs faveurs.
Je me débats à nouveau pour essayer de me dégager de son étreinte mais encore une fois, c’est un échec. J’ai l’impression qu’il a encore gagné en force. Je soupire ensuite après sa proposition. Si d’habitude je dis oui pour faire des cookies ou toute autre activité avec mes frères, cette fois je refuse net. Plus envie de faire le moindre effort. Juste envie de rester dans ma chambre.
- Nan…
Beaucoup de mauvaise volonté mais surtout beaucoup de colère. J’ai fait d’énormes efforts dans l’espoir de ne pas être détestée mais au final, je finis toujours toute seule. Je digère très mal toutes ces emmerdes qui me tombent sur la gueule les unes après les autres.
Ariel part donc tout seul faire les cookies tandis que moi je reste cachée sous ma couette. Lorsque je suis sûre qu’il est loin, je me lève et commence à foutre le bordel dans ma chambre. Encore. Je rage et balance tout ce qui se trouve à portée de main. Livres, lampe de chevet, peluches, objets divers. Les seules choses qui sont épargnées, c’est ma console de jeu, mon ordinateur et évidemment mon téléphone. C’est le genre de trucs qui coûtent cher alors je n’ai pas trop envie de les défoncer contrairement au reste. Lorsque mon champ de bataille est créé, que j’ai pu passer un peu mes nerfs et me calmer légèrement, je me recouche et me remets directement sous le duvet.
Je m'y attendais, Saori me repousse, elle est en colère et je le comprends tout à fait. Oui j'aurais pu lui dire plus tôt. Mais entre, sa dispute avec Lisandro, le départ de Lilith et les soucis d'Eden. Je voulais amener encore mon lot de surprise. Une fois dans la cuisine, je prépare les cookies. J'entends alors la guerre qui se déclare dans la chambre de Saori. Elle a mal je le sais et elle extériorise tout en cassant ses affaires dans sa chambre. Je termine la pâte et je forme les cookies que je mets au four. Après m'être lavé les mains j'envoie un SMS à Elijah.
« Je viens d'annoncer mon déménagement à ma sœur...ça ne se passe pas super bien. J'ai droit à un petit d'encouragement ? »
Je fais souvent ça quand je ne suis pas en forme. Je demande un petit mot au Lycan et en général un simple tu me manque ou un simple courage suffit à me donner chaud au cœur. Une fois les cookies prés, la calme est revenue à l'étage depuis plusieurs longues minutes. Je monte donc à la chambre avec ma boite remplis de cookies et une bouteille de Thé à la pèche. J'entre dans la chambre. J'ai du mal à pousser la porte vue le bordel qui y règne. Le bruit de la boite qui se pose sur la table de nuit du démon, la bouteille que je pose au sol, je m'assois sur le lit et je passe mes doigts dans les cheveux de ma sœur en murmurant.
« Je vais vivre seul Saori...Je quitte juste la maison, car je suis assez grand et comme ça je libère ma chambre si jamais Marya et Logan veulent adopter...Je crois qu'il est temps que tu deviennes une grande sœur »
Oui elle n'allait pas aimer mes paroles. Pourtant, c'est la vérité. Je décide donc de lui raconter quelques choses que je lui avais longtemps caché. J'inspire alors un grand coup et je m'allonge sur le dos dans son lit pour fixer le plafond. Je lui explique alors qu'au début j'avais du mal à accepter que J'allais devoir partager Marya et Logan avec elle. Aillant été un enfant maltraité, j'avais besoin qu'on s'occupe de moi. Alors même si au début j'étais juste « gentil » avec elle, je n'avais pas envie de l'aimer.
« Et puis un soir Marya est venu me parler. Elle me disait que je n'avais pas besoin de partager l'amour. Que l'amour était tellement grand qu'il suffisait juste de tous se serrer les uns contre les autres pour avoir la même dose d'amour »
Une larme roule le long de ma joue et je réponds.
« Le lendemain je me rapprochais de toi et j'ai vite compris que l'amour c'était quelques choses de non modulable...Je t'aime Saori et même si je vais dans un autre endroit...Tu seras toujours dans mon cœur »
Pourquoi ils attendent toujours le dernier moment pour me dire les choses ? Pourquoi je suis toujours la dernière au courant de ce qui se trame. J’en ai marre. Alors oui, quand Ariel a voulu me consoler, me câliner ou faire des cookies avec moi, j’ai tout refusé. De la mauvaise foi mélangée à de la colère. Surtout de la colère en fait. Pendant son absence, ma chambre est devenue un champ de bataille. J’ai eu besoin d’extérioriser un peu et forcément quand je le fais, c’est par la violence. Je me suis ensuite recouchée dans mon lit, duvet sur la tronche. J’hiberne. Je vais le faire pour les cent prochaines années.
Ariel me dit qu’il va vivre seul mais je note qu’il ne nie pas du tout le fait d’avoir un petit-ami. Ou une petite-amie. Je ne sais même pas ce qu’il préfère dans ce domaine. Devenir une grande-sœur ? Hein ? Attendez… J’ai loupé un épisode ? On m’a encore cachée quelque chose ? Une adoption est prévue ? Pitié pas encore un môme. Tout le monde est déjà gaga de Mika et m’oublie. Si en plus un autre môme se pointe et qu’il est H24 à la maison, c’est mort. Je refuse d’être une grande sœur.
- J’serai jamais une grande sœur, j’préfère crever que de voir encore tout le monde gagatiser comme des mongoles devant une demie portion.
Puis Ariel me parle un peu de son vécu. Je l’écoute mais ne sors pas de ma cachette pour autant. Il me détestait au début juste parce qu’il devait partager nos parents avec moi ? Ben il est marrant mais dans ce cas, ça aurait dû être moi qui aurait dû le détester pour ça. J’ai été adoptée avant lui et techniquement, c’est lui qui volait mes parents. M’enfin pour ce que ça change maintenant…
- C’est pas ce que Lisandro a sous-entendu… M’enfin toute façon ça change rien au reste. Tout le monde est parti. Toi tu vas le faire, Isha le fera aussi bientôt, j’en suis sûre et Emily attend sûrement l’occasion de le faire aussi.
Tout le monde me laisse seule…
- En plus t’as pas nié le fait que t’es en couple donc j'en conclus que tu l'es. Même ça j’dois le deviner…
Je soupire un peu en m’enroulant encore un peu plus sous la couette.
- Peu importe… Faites tous ce que vous voulez. J’laisse tomber…
Je sais que les cookies et la boisson sont posés sur la table de nuit mais je ne cherche même pas à en avoir. Je n’ai ni envie de manger, ni envie de boire. Je veux juste que mes emmerdes disparaissent. J’ai cependant la sensation que je ne suis pas prête d’en avoir terminé avec les ennuis. Je ne parle pas de ceux que je vais créer mais bien ceux qui vont me tomber sur la gueule comme ça a été le cas dernièrement.
Je sens bien que quoique je dise, quoique je fasse, Saori ne sortira pas de sa cachette. Dans ces moments-là je sais que la seule solution c'est de partir, mais j'ai du mal à me dire que je dois la laisser seule. Je me frotte la nuque en l'écoutant me répondre. Puis je prends la parole.
« Lisandro était en colère, Toi aussi tu dis des choses horribles quand tu es furieuse. Et oui je ne nie pas, je suis avec quelqu'un, mais on n'a pas pour projet de vivre ensemble pour le moment. Je veux juste voler de mes propres ailes... Et un jour toi aussi tu partiras d'ici »
Du coup là j'avais deux choix, partir et la laisser mettre sa chambre à feu et à sang, ou bien rester là au risque de me faire jeter. Je soupirs et je m'allonge sur le dos à côté d'elle en annonçant.
« Ok, pose tes questions. Je n'ai rien à cacher, c'est juste que je ne pense pas à tout dire à tout le monde. Alors vas-y pose tes questions »
C'est peut-être le moment de parler d'Elijah à ma famille. Si j'ai gardé le silence sur ma relation avec le Lycan, c'est uniquement parce que j'ai peur de blesser Eden, ou que ma relation avec son meilleur ami ne lui plaise pas. Et si je le dis aux membres de la famille, j'ai peur que ça vienne aux oreilles de mon frère. Je sors alors mon téléphone et je le jette sur le lit devant Saori. Il y avait la photo d'Elijah. Je prends alors la parole.
« Tu le connais...enfin de nom et de vue, mais pas plus...J'ai peur de la réaction d'Eden, c'est pour ça que j'ai dit à personne que je sortais avec Elijah »
Je me tourne sur le côté et je regarde la masse sous la couette. Si elle me parle ou me pose des questions, je lui répondrais et je parlerais avec elle. Si dans le cas contraire elle préfère être seule, je quitterais sa chambre après lui avoir fait un petit bisou sur la tête après l'avoir trouvé sous cette énorme couette. Avant de partir je rangerais un peu la chambre histoire que Marya ne la sermonne pas en voyant tous ce bazar.
Ariel essaie de me réconforter mais je suis tellement mal que les mots entrent d’une oreille pour en ressortir aussitôt par l’autre. Mon cerveau n’enregistre aucune information et ne les traite pas du tout. Enfin il ne traite pas les bonnes parce que le fait qu’Ariel m’avoue être en couple, ça n’est pas passé dans l’oreille d’une sourde. Quant à son départ, je comprends qu’il veuille voler de ses propres ailes, avoir une totale liberté sur sa vie, beaucoup plus d’intimité et tout. Sauf que ça fait mal quand même d’apprendre un départ et c’est encore pire quand c’est dans un délai aussi court. Je vois tout le monde s’en aller les uns après les autres et refaire leur vie plus loin et avec d’autres personnes. Comment veulent-ils que je n’aie pas peur après ?
Ah ! Maintenant il veut me laisser le questionner et lui demander ce que je veux ? Ah oui mais non c’est trop tard là ! Moi je n’ai plus envie de savoir quoi que ce soit. Je sais qu’il part, qu’il a quelqu’un dans sa vie, que je ne pourrai quasiment plus le voir, c’est déjà trop. Puis même si je pose des questions, rien ne me dit qu’il ne restera pas vague même s’il a dit n’avoir rien à cacher.
- J’ai pas envie de poser de question…
J’ai peur de ce que je pourrais encore apprendre en plus. Qu’il est avec une femme et qu’elle attend déjà un gosse ? Qu’il est avec un homme et qu’il veut adopter un mioche ? Qu’il compte lui aussi quitter le pays un jour ? Je n’ai vraiment pas envie de prendre le risque d’apprendre ce genre de stupidité.
Lorsque je sens un truc tomber sur le lit, je sors un peu ma tête pour regarder ce que c’est. Le téléphone d’Ariel avec la photo d’un type. Apparemment son copain. Ah… Donc il sort avec le pote d’Eden… Et il craint la réaction de celui-ci. Okay. C’est une excuse valable pour avoir fermé sa gueule à ce sujet. Enfin je ne pense pas qu’Eden sera contre, bien au contraire, mais au moins ça n’a rien à voir avec le fait qu’il voulait volontairement me le cacher. Je rends le téléphone à Ariel et me recache sous la couette avant de marmonner quelques mots.
- Il sera sûrement content pour toi… C’est Eden, pas Satan.
Quelques minutes passent encore puis je sens Ariel qui se relève après m’avoir fait un bisou sur la tête. J’entends même un peu de bruitage à côté comme s’il déplaçait des choses dans la chambre avant de s’en aller. Je n’ai pas envie d’être seule mais en même temps, je n’ai pas vraiment envie de voir qui que ce soit non plus. Du coup au lieu de faire une scène pour qu’il reste, je le laisse partir. De toute façon il a sûrement des trucs à faire.