Samedi matin, dix heures... Noïd ne se réveilla pas comme une fleur. La première chose à laquelle il songea fut qu'il était crevé. La seconde qu'il avait chaud et froid à la fois. La troisième, après avoir regardé le réveil et s'y être prit à trois fois pour déchiffrer l'heure, que c'était pas habituel pour lui de se réveiller aussi tard. P'tain, il s'était pourtant pas collé une mine la veille... Nan, ça avait été une journée classique, il avait fait les courses, s'était bougé pour faire son boulot (même si ça caillait bien dehors), et était rentré s'occuper de sa fille. Il avait la bouffe, elle avait été contente, et il avait terminé la soirée à planer devant un film, en se disant que la journée avait quand même été bien crevante.
Mais là, c'était quand même autre chose. P'tain, il s'était jamais senti comme ça. Allait, fallait qu'il se lève... Il devait aller faire le petit déjeuner, sa louloute devait être affamée. Noïd s'extirpa de son lit plus qu'il ne se leva et, toujours en pyjama, marcha d'un pas lourd vers la cuisine. Mika était déjà levée, et était dans le salon en train de dessiner. Noïd n'eut pas besoin de regarder la feuille pour savoir que c'était bien moche, mais elle prenait tellement de plaisir à dessiner que c'était pas bien grave. C'était rare qu'elle soit debout avant lui. L'albinos sourit à sa fille, et lui frotta la tête avec affection. Rien que la voir lui filait de l'énergie.
- « Hello ma louvette... Je crois que j'ai un peu trop dormi, tu dois avoir faim. Je vais faire à manger, d'accord... ? »
La petite fille regarda son père avec une expression un peu étonnée. Il était un peu différent ce matin. Mais oui, elle avait faim, alors elle hocha la tête avec vigueur. Le lycanthrope tangua vers la cuisine, et entama la préparation. Là, il avait pas le courage de faire compliqué. Chocolat chaud, un café pour lui, des tartines... Il savait que sa fille serait satisfaite. Lui avait pas des masses faim de toute manière. Le petit déjeuner avalé, il se fit la réflexion que même son café avait un sale goût. C'était chiant... Y avait vraiment des matinées ou fallait pas se lever. Mais bon, pas se lever était pas une option quand on était père.
- « Allez ma puce, à la douche. »
Mika se rua à la douche, et Noïd entendit l'eau couler. C'était vraiment une bonne pitchoune, elle remettait jamais rien en cause. Il aurait bien aimé qu'elle soit plus égoïste des fois mais bon, elle était ce qu'elle était. La douche de sa petite effectuée, Noïd se brossa les dents à son tour et entra dans la cabine de douche. L'eau chaude qui coula sur son corps lui fit du bien. P'tain, ça remettait les idées en place. Il fonctionnait vraiment de travers ce matin. Il resta un peu plus longtemps que d'habitude sous l'eau, avant de finalement sortir avec difficulté de la douche. Il s'habilla, laissa ses cheveux mouillés, en se disant que ça allait bien sécher naturellement. Il sortit de la salle de bain pour voir Mika qui le regardait, un peu inquiète. Il devait vraiment être en train de déconner si sa fille se faisait du mouron pour lui.
- « Allez ma louloute, fait pas cette tête. On fait un jeu ? »
Et ce fut à cette seconde que ses jambes le lâchèrent. Noïd lâcha un « fait chier », avant de percuter le sol. Il songea brièvement que le sol était frais, et que c'était bien. Bordel, il lui arrivait quoi... ? Il avait plus aucune énergie, bordel de merde... Allez, les bras, on se bouge... Noïd tenta de prendre appui sur ses bras, échoua lamentablement, et se retrouva à gigoter faiblement. Qu'est-ce qui lui arrivait, punaise... ? Il voyait dans le flou le visage de sa fille, mais il la sentait qui lui secouait le bras. Elle s'inquiétait.
- « Ok... On panique pas. Mika, tu vas chercher mon téléphone, ok... ? Il est dans ma chambre. »
La petite fille, catastrophée, hocha la tête et courut vers la chambre de son père, et grimpa sur le lit pour prendre le téléphone. Elle ne savait pas très bien s'en servir, mais elle savait qu'il fallait appuyer sur le bouton en forme de bonhomme pour voir les gens. Il fallait qu'elle en appelle un qui vienne aider 'Pa ! Elle appuya donc sur le bonhomme et vit des noms apparaître, par ordre alphabétique. La petite fille appuya sur le premier nom de la lettre A qu'elle connaissait. Ariel Park. Il y eut quelques « tuuuuut », puis la voix du jeune homme résonna dans le téléphone.
- « Ariel ? Ariel ! Viens ! Vite ! 'Pa... 'Pa il est par terre et il bouge plus ! Je crois qu'il va mourir ! »
Noïd qui entendait sa fille depuis le couloir fit la grimace. Il espérait avoir été convainquant en lui disant de ne pas paniquer. Apparemment il s'était planté.
Saori me tannais depuis plusieurs jours pour aller faire du Shopping. Je pense surtout qu’elle voulait que je sorte un peu de chez moi. Elle sait, tout le monde le sait même si je n’ai rien dit. Elijah est parti et je vis comme un Hermite quand je le peux.
Aujourd’hui Dylan est à la crèche alors j’ai appelé Saori et je lui ai proposé une journée shopping. On est donc aller à l’ouverture au centre commercial. Je me suis racheté quelques vêtements, des fringue pour Dylan et j’ai même offert à Saori un truc qu’elle voulait. Nous sommes ensuite aller manger ensemble au resto et j’ai commencer à parler avec elle.
« Je sais que tu as du mal avec Mika. Je me doute qu’avec Dylan c’est pareil non ? Il t’aime bien lui en tout cas »
Je lui avait fait un petit sourire pour lui montrer que ce n’était pas un reproche bien au contraire. Je ne la questionne pas sur Finn, je sais que ça l’agace, tout comme ça m’agace qu’on me demande si je vais bien. Non je ne vais pas bien mais je fais avec. Une fois notre repas finis, nous prenons nos sac et on continus notre shopping. Quand tout d’un coup mon téléphone se met à sonner. Noïd ? Tiens c’est rare qu’il appel.
« Attends Sao je décroche et on rentre dans la boutique »
Je décroche mon téléphone et j’annonce.
« Allo ? » - « Ariel ? Ariel ! Viens ! Vite ! 'Pa... 'Pa il est par terre et il bouge plus ! Je crois qu'il va mourir ! »
Je reconnais la voix de ma nièce. Elle est paniquée, elle a peur et sa phrase fait changer l’expression de mon visage. Je tente alors de la rassurer.
« Ok me puce. Je vais venir, mais je te garde au téléphone. Dis-moi, il saigne ? Ses yeux ils sont ouvert ? »
J’agrippe Saori par le bras et je la traine avec moi en lui disant alors que je décolle mon téléphone de mon oreille.
« Y a un problème chez Noïd il est par terre »
Je lâche ensuite Saori qui va surement se speeder et je lui dis. « Appel un taxi »
Je continus de parler avec Mika et surtout de la rassurer. Le trajet en taxi se fait rapidement et une fois devant chez Noïd, je cours avec ma sœur en disant à Mika.
« Ouvre la porte chérie, on arrive on est là »
Je raccroche et lorsqu’on arrive devant la porte, celle-ci s’ouvre. Connaissant Saori, elle ne va pas rassurer Mika. Je la laisse donc foncer voir comment va Noïd. Quant à moi je prend la petite dans mes bras et je la serre contre moi en murmurant.
« Tu es géniale Mika, tu as eu de bon réflexe. Ça va toi ? »
J’entre dans l’appartement et je ferme la porte avec mon pied. Je pose mes sac dans l’entrée et je garde Mika contre moi en approchant du Lycan au sol. J’observe dans un premier temps en écoutant Saori. Puis je pose Mika dans le canapé et je pose ma main sur le front de Noïd.
« T’es comme ça depuis combien de temps ? T’es bouillant »
Il m’a fallu plusieurs jours pour convaincre Ariel d’accepter de faire du shopping avec moi. Plusieurs jours à le tanner sans relâche. Ca a fini par payer. Il a accepté, j’ai obtenu ce que je voulais et on est partis en shopping. Ca lui fera du bien de sortir un peu de chez lui. Depuis qu’il n’est plus avec l’autre voleur, Ariel est devenu une espèce de légume. Je refuse de le laisser se momifier donc il vient avec moi et il n’a pas le choix.
Les achats sont divers. Bon ils sont surtout au niveau des fringues parce que j’aime bien renouveler ma garde-robe de temps en temps. Ariel m’a même offert une robe que je voulais. Direction ensuite le restaurant pour qu’on puisse se remplir la panse. Et c’est ce moment que choisit mon frère pour parler.
- M’en fiche qu’il m’aime ou pas. Il m’empêche d’avoir autant de temps que j’veux avec toi.
Le repas étant fini, on prend nos affaires et le shopping peut continuer. Enfin presque. Tout est stoppé par un coup de téléphone. J’espère que ce n’est pas en rapport avec Dylan, ça me ferait chier de devoir annuler la journée juste parce que monsieur le bébé a décidé de chialer toutes les larmes de son corps parce qu’il a fait caca dans sa couche. Bon apparemment c’est le virus. C’est pas vraiment mieux… Elle veut quoi encore l’autre chieuse ? Quelqu’un saigne. Son ours en peluche ?
Je me fais rapidement embarquer pendant qu’Ariel prend la route en direction de l’appartement de Noïd. Notre frère ne va pas bien et je dois appeler un taxi, chose que je fais immédiatement. On arrive rapidement à destination et on entre. Comme d’habitude je me préoccupe plus de mon frère que de la demie portion. Je me suis donc rendue directement vers Noïd et appuie un peu sur sa joue avec mon index.
- Hé… T’es pas mort hein ? T’es encore vivant ?
Il est surtout brûlant en fait. Il est déjà chaud en temps normal mais là, il est à plusieurs crans au-dessus. Même pas besoin de poser la main sur le front, je le sens déjà rien qu’en lui pouicant la joue. Les lycans peuvent donc être malades ? C’est bon à savoir ça parce que depuis le temps, je commençais à me le demander vu que je n’ai jamais vu aucun des lycans de notre famille être malade.
- Faudrait le mettre dans son lit. Mais il pèse une tonne…
Je laisse Ariel m’aider à installer notre frère plus confortablement puis me rends déjà en cuisine afin de lui préparer un thé chaud. Avec du miel en plus. Maman en met toujours quand je ne me sens pas très bien. Il paraît que c’est très bon pour la santé. Moi je trouve ça super bon tout court donc elle pourrait m’en mettre partout, j’en serais contente aussi.
- Tu crois qu’on doit l’amener à l’hosto ? J’ai jamais vu de lycan malade. C’est peut-être grave. Peut-être qu’il risque réellement de mourir.
Mika peut sûrement m’entendre et ça lui fait sans doute flipper mais c’est le cadet de mes soucis. Je veux juste m’assurer que Noïd n’a pas chopé une saloperie grave qui pourrait le tuer dans les heures qui suivent.
Noïd commençait vraiment à planer sévère, ais il parvint à comprendre des explications paniquées de sa fille qu'Ariel arrivait. Ok, ça c'était une bonne nouvelle. L'albinos avait découvert que son petit frère avait vachement plus de facette qu'il le pensait auparavant, et notamment qu'il pouvait être super doué pour gérer à certains moments. Aussi il était content qu'il arrive, parce que lui par contre il savait pas combien de temps il allait pouvoir continuer à assurer. En l’occurrence, sa tentative pour assurer était qu'il essayait de détendre sa fille qui était en panique totale à côté de lui. C'était pas des masses concluant, mais c'était tout ce qu'il pouvait faire à l'heure actuelle. A plusieurs reprise il tenta de se redresser, mais ses bras semblaient vouloir faire grève. Il avait aucune énergie, et son esprit faisait du yoyo, il avait du mal à rester concentré...
Ariel continuait à parler à Mika au téléphone. Noïd lui en fut reconnaissant, car il commençait vraiment à galérer. Aussi il put s'adonner à l'activité d'un fun absolu qui consistait à planer sévère alors que sa fratrie arrivait. Mika ouvrit la porte, et deux Park entrèrent en trombe dans le logement. Réunion de famille, wouhouuuu. Noïd, à travers le brouillard qui lui obstruait la vue, constata qu'Ariel avait Mika dans les bras. Brave petit frère. Un doigt traversa son champ de vision pour lui pouiquer la joue. C'était frais. Ça faisait du bien. La voix de sa frangine retentit. Saori.
- « Kestufouslatoi... ? »
Sa voix était pas du tout agressive. Il était justement sincèrement surpris de voir sa petite sœur. Son cerveau dans les nuages mit un peu de temps à calculer qu'elle était certainement avec Arie, et il fit un « Ah » silencieux. Big brain. Mais malgré tout, même si c'était pas forcément hyper visible, il était content de la voir. Il tenta même de sourire. Ce qui rendit un résultat encore plus chelou que lorsqu'il essayait en étant en pleine forme.
- « Nan j'suis pas encore cané, j'te remercie... »
Sao et Ariel s'entraidèrent pour soulever le lycan qui manqua de dégueuler le peu qui lui restait dans le ventre, et il fut bientôt posé sur son lit, ou il s'écrasa contre son oreiller. Il prit quelques secondes pour capter la question de son frère et en analyser le sens.
- « Pas la couette s'il vous plaît, je crève de chaud... J'me sentais un peu patraque hier mais bah... Je pensais que c'était pas super sérieux. Et ce matin, j'étais dans le coltard. J'ai la crève ? Fait chier... Je suis quasiment jamais tombé malade... »
Il transpirait tout ce qu'il pouvait transpirer et ses cheveux mouillés lui donnaient en même temps froid. Pour lui qui avait jamais vraiment réalisé la réalité derrière le concept de « prendre froid », ça faisait un sacré coup dans la gueule. Il entendit Mika, qui écoutait la conversation derrière la porte, sursauter en entendant Saori.
- « Il va mourir ? Pa... Il va mourir ? Je... Je veux pas ! On a des médicaments ! Il faut lui donner ? »
Même dans le brouillard, le lycanthrope savait très bien ce qui se jouait dans la tête de sa petite fille. Une très grande terreur à l'idée de se retrouver toute seule, sans la bouée de sauvetage qu'elle voyait dans son père. Déjà qu'elle était un peu paumée depuis que c'était fini avec Pearl...
- « Putain, Sao... Ça va aller, ma louloute... Ariel, tu peux la caler devant la télé s'il te plaît... ? »
C'était pas vraiment son genre de mettre sa gamine devant un écran pour qu'elle leur foute la paix, mais la c'était surtout pour qu'elle ait autre chose à penser pour ne pas s'inquiéter. Ça fonctionnerait sans doute pas des masses, mais c'était tout ce à quoi il pouvait penser pour le moment. Il profita du bref moment ou il se retrouvait seul avec sa frangine pour lui chuchoter :
- « Steuplé Sao... Je peux pas gérer, la... J'ai besoin que tu sois cool avec ma petiote. C'est pas facile pour elle en ce moment. »
Ni pour lui d'ailleurs. Une rupture c'était pas franchement le fun, et il s'était accroché à son quotidien pour continuer à être un daron qui faisait de son mieux. Il avait voulu en parler à personne. C'était pas important, et il savait que son petit frère traversait une période pas franchement cool non plus, donc il avait pas voulu emmerder le monde avec ça. Il était plus vieux qu'Ariel et puis... Et puis c'était pas son genre de vouloir trop parler de ce qui se passait pour lui. Pourquoi fallait qu'il chope sa première crève en vingt ans maintenant ? Il attendit qu'Ariel soit revenu pour maugréer :
- « Je tombe quasiment jamais malade... J'sais pas ce qu'il faut faire pour un loup-garou quand ça arrive. Mais au pire... Ça va bien finir par passer, nan ? Au pire... On passe un coup de fil à maman ? Elle sait pt'être... »
Bon l'avantage c'est que Saori et moi on n'est pas non plus des incapables. J'ai déjà géré des malades dans la famille, j'ai déjà vue Marya faire donc on va s'en sortir. J'aide Saori à emmener Noïd dans son lit. Il pèse une tonne et pour le coup là je suis soûlé d'avoir perdu en muscle. J'aurais pu éviter de me déglinguer le dos. Bref une fois le Lycan au lit Noïd demande alors à ne pas avoir la couette. Je la retire et je l'écoute me répondre alors que je réponds avec bienveillance.
« Y a un début à tous. Je suis sûr qu'on va réussir à te soulager »
Saori est déjà en cuisine pour préparer ce qu'il faut à son frère. Je tends l'oreille, car Saori nous parle et je me frappe le front quand elle lâche sa bombe. Ce n'est pas possible des fois je me dis que je devrais la bâillonner cette adolescente. Rapidement Mika se met à paniquer. Noïd enguirlande Saori, mais sans vouloir être méchant, dans son état il a zéro crédibilité. Je me lève et je vais caresser la tête de Mika pour la rassurer alors que mon frère me demande de la mettre devant la télé. Je murmure alors à Mika.
« Tu me fais confiance ? Je vais le soigner. Il va dormir et demain il sera en pleine forme tu verras »
Je lui prends la main et je l'emmène dans le salon en lui mettant la télévision. Je lui dis alors.
« Evite de venir chérie. On ne sait pas ce qu'il a je ne voudrais pas que tu tombes malade aussi. Promis ? »
Puis après avoir lancé son dessin animé préféré, je retourne dans la chambre. Je reviens alors dans la chambre alors que mon frère parle avec ma sœur. En passant derrière Saori je lui colle une petite targette derrière la tête. Rien de méchant, mais assez pour qu'elle comprenne que ce n'est pas le moment.
« T’es intenable toi »
Noïd s’adresse alors à moi et je lui répond.
« Si j'appelle maman tu sais qu'elle va débarquer et poser ses valises ? T'es un Lycan, et de ce que je sais il n'y a pas de maladie spéciale pour vous. Tu as surement chopé une grippe où une connerie du genre. »
J'entends le téléphone de Noïd sonner. Je retourne alors dans le salon et je vois que c'est Grenat. Je réponds doucement.
« Oui Greuh ? » "Ariel ? C'est toi ?" « Oui, Mika m'a appelé en urgence, Noïd est malade… » "Décidément... Il y a un virus qui circule ou quoi ? Je passerai le voir dès qu'il fera nuit, prenez soin de lui." « Un virus ? Un autre Lycan est malade ? »
Une fois la discussion terminée, Je raccroches et je me décide à appeler ma mère finalement. Je la rassure rapidement en lui disant qu'il est inutile de venir, que ça risquerais de faire paniquer Mika. Elle m'explique alors qu'il a surement la grippe ou un rhume. Après une longue explication, elle m'annonce qu'elle récupèrera Dylan à la crèche pour moi. Je raccroche et je dis à Saori.
« Je vais à la pharmacie je reviens. »
En général je n'aurais pas laissé Saori avec Mika, mais y a Noïd donc ça va le faire. Je m'absente alors quinze minutes et quand je reviens, je débarque dans la chambre avec deux sac plastique. Un avec dedans un gouter pour Mika et l'autre avec des médocs.
« Maman m'a fait une ordonnance. Elle dit que tu as du chopé une grippe sauf que chez les Lycan la fièvre est plus impressionnante que chez nous »
Je demande à Saori si elle peut me remplir un verre d'eau, puis je dis à Noïd.
« Elle veut aussi que je prenne ta température. Ne m'en veut pas c'est du rectal »
J'attends de voir sa tête puis je le rassure.
« Je plaisante…détend toi. Au fait Grenat à appeler. Elle passera ce soir voir comment tu vas. On va rester ici jusqu'à ce qu'elle vienne, comme ça je vais jouer avec Mika pour l'occuper »
Bonjour l’accueil. Je m’inquiète pour la santé de mon frère, je viens avec Ariel voir comment il va et le soigner et lui il m’accueille en me demandant ce que je fous chez lui. Il arrive même à me répondre de la merde. C’est sûr, il ne va pas crever. Il est juste bien fiévreux. Par contre c’est quoi ce sourire méga chelou qu’il vient de faire ? Putain ce con n’est vraiment pas fait pour ça. Son truc à lui, c’est tirer la tronche en toute occasion. Y en a qui sont encore plus beaux gosses avec un sourire, lui, non. Il devient juste tordu.
Avec l’aide d’Ariel, on parvient à foutre Noïd au lit mais il râle pour qu’on ne le couvre pas. Crétin. Quand on est malade on se couvre justement ! Bref je me suis rendue ensuite à la cuisine pour lui préparer du thé tout en écoutant les autres. Je reviens dans la chambre après quelques minutes avec une tasse de thé dans les mains et la pose sur la table de chevet tout en posant une question sans même faire attention à la morveuse qui pourrait écouter. Apparemment je lui ai fait peur. Mouahaha ! Ce n’était pas prévu mais ça me satisfait. Ariel se charge de la consoler tandis que moi, je me fais réprimander.
- Rho ça va, je posais juste une question. J’pensais pas qu’il y aurait des oreilles indiscrètes qui rôderaient dans les environs pile à ce moment-là…
Je n’éprouve aucun regret mais en même temps, ça me fait quand même chier d’être réprimandée pour un truc que je ne pouvais pas prévoir. Enfin j’aurais pu songer au fait qu’elle serait sûrement dans les parages vu qu’elle est toujours dans les pattes des gens. Je me prends même une claque sur la tête de la part d’Ariel.
- Hé ! T’es pas obligé de me frapper !
Pendant qu’Ariel répond au téléphone, je regarde Noïd et lui pointe la tasse de thée chaud.
- Faut en boire un peu. Ca te fera du bien. En plus j’ai fait comme maman, j’ai mis le miel dedans donc ça devrait t’aider à te soigner.
Après un second téléphone, Ariel m’annonce qu’il part à la pharmacie. Ah non ! Il n’a pas le droit de me laisser seule avec un malade agonisant et sa morveuse ! Je veux bien m’occuper de mon frère mais...pas l’autre ! Il ne veut vraiment pas la prendre avec lui ? Non ? Fait chier…
Il s’absente une quinzaine de minutes durant lesquelles je reste à veiller sur Noïd sans me préoccuper de sa gamine. Enfin si je me préoccupe d’elle seulement pour m’assurer qu’elle reste devant la tv et non dans mes pattes. Lorsque Ariel revient, je suis soulagée. Il a de quoi soigner Noïd et...c’est quoi l’autre sac ? Bon on s’en fout, d’abord notre frère. Je remplis un verre d’eau et l’apporte à Ariel sans savoir ce qu’il veut en faire.
- On doit lui mettre un thermomètre dans le fion ? Compte pas sur moi pour ce truc ! T’es un mec, tu t’en charges ! Moi j’veux pas voir les fesses, ni le...le machin de Noïd !
Ah...il plaisantait. Quelque part ça me rassure. Et donc Grenat doit passer aussi ? C’est fou, même quand il est malade je ne peux pas l’avoir vraiment pour moi. Tant pis, de toute façon il ne peut pas faire grand-chose à part pioncer et éviter de s’approcher des portes de la mort.
- Bon Noïd tu fais pas le difficile pendant qu’on te soigne sinon j’te frappe. J’veux pas que tu sois proche des portes de la mort !
Ariel rassura Mika, et l'emmena devant la télévision. Heureusement qu'il était là sans déconner, parce qu'avec lui qui était en train de planer sévère, et Sao qui était toujours autant à chier avec les gosses, la petite louvette aurait fini par faire un arrêt cardiaque à force de paniquer. Mika, dans le salon, arrêta un peu de trembler en entendant Ariel la rassurer et en sentant sa main sur sa tête. Depuis qu'elle avait été récupérée par son père, elle avait toujours bien aimer ce geste, la grande main qui frottait ses cheveux. Ça l'apaisait à chaque fois. Même si là elle était très inquiète pour son 'Pa, elle avait très confiance en Ariel, et un peu moins en Saori, même si elle était très gentille avec 'Pa.
- « D'accord. Je viendrais pas. Vous cassez pas 'Pa, hein ? »
Elle essaya de sourire un peu, mais elle était trop inquiète pour ça, alors elle attrapa un des coussins du canapé et le serra fort contre elle. Elle aimait bien faire ça, ça faisait passer un peu le cœur qui battait fort. Heureusement, y avait un dessin animé qu'elle aimait bien, ça aidait à penser à autre choses. Même si y avait des pubs. D'ailleurs, y en avait une autre. Avec des numéros qui s'affichaient.
Dans la chambre, Saori venait de se prendre une baffe sur le sommet du crâne, ce qui arracha un sourire à Noïd. P'tain, il avait décidément pris en assurance le p'tit Ariel. Dire qu'avant c'était toujours lui qui se faisait martyriser par Saori. Y a pas, Dylan et son expérience avec Elijah l'avait fait changer. Il attrapa quand même la tasse que Saori avait apporté, et en avala difficilement plusieurs gorgées.
- « T'es mignonne, Sao. C'est pas mal le thé, merci. Mais j'savais pas que le miel c'était un médoc, hé. »
Il se marra un peu à la dernière remarque. Sur certains points, la p'tite Sao était encore une vraie gamine, mais c'était adorable comme trait. Mais elle avait raison, ça faisait passer le thé un peu mieux, et même si c'était du thé, avoir un truc chaud dans le bide pouvait que lui faire du bien. Ariel répondit, et c'était vrai qu'au vu du tempérament de leur mère, elle allait débouler. Et même s'il était à deux doigts de compter les étoiles, il avait pas franchement envie d'avoir sa mère sur le dos. Vu sa constitution, il allait pas rester comme ça longtemps, si ? Son téléphone sonna, Ariel alla prendre l'appel, et il en profita pour passer le coup de fil. Il revint pour annoncer qu'il allait à la pharmacie, ce qui était plutôt cool. En dehors des trucs pour sa fille, il avait pas grand chose.
Il se retrouva donc avec Saori pendant quelques minutes. Bon. La connaissant, elle avait peut-être déjà remarqué plusieurs détails dans l'appart, et bah... Avec elle, valait mieux faire les trucs directement.
- « Bon... Sao, tant qu'on est tout les deux. La dernière fois t'avais inspecté l'appart au peigne fin et t'avais capté des trucs. Donc bon, j'te le dis à toi, parce que tu serais foutue d'remarquer toute seule. Pearl et moi c'est fini. Y a pas grand monde au courant. »
Il laissa la phrase planer dans l'atmosphère, réalisa que putain, ça faisait quand même mal à dire, même s'il se doutait que sa frangine allait plutôt bien prendre la nouvelle. Mais bon, il lui disait pour une raison fixe, sinon il aurait bien fermé sa gueule.
- « … En parle pas à Ariel steuplé. Il a déjà assez à gérer comme ça, je veux pas lui en rajouter. Je te fais confiance, ma p'tite Sao... »
Ariel prenait déjà assez cher comme ça. Ils s'étaient fiancés et c'était fini, avait Dylan qui avait déboulé dans sa vie... Il voulait pas en rajouter. Il comptait pas lui mentir non plus, juste lui parler... plus tard. C'était une façon de le protéger. Et il comptait sur Saori pour garder le secret. Malgré tout, elle était prête à pas mal de choses pour sa famille. Donc il comptait sur elle la dessus, il savait qu'elle voudrait aussi prendre soin d'Ariel. Même si elle avait sans doute été bien contente de pouvoir en récupérer un bout. De son côté, Mika faisait une connerie, mais personne la surveillait.
Leur frère revint rapidement, avec un sac de courses et des médocs. Sao revint avec de l'eau, et Noïd écarquilla les yeux en entendant Ariel parler. Il devint encore plus blanc et se débattit avec l'énergie qui restait.
- « Nan mais ça va je peux me démerder, j'ai pas besoin que tu t'approche de mon trou de balle, oh! »
Sao était aussi choquée que lui, jusqu'à ce qu'Ariel avoue qu'il déconnait. Noïd se laissa tomber sur le lit en maugréant.
- « P'tit con va. T'as raison Sao cogne-moi, ça serait con que j'reste éveillé. Et j'vais pas crever putain, c'est juste un coup de froid. J'pense. Ariel dis-lui, t'es meilleur avec les mots que moi ! »
Bon, c'était quand même marrant, même s'il l'avouerait jamais. Il avait bien dédramatisé la situation. Noïd écouta ensuite ce que disait son frère. Grenat avait appelé ? Comment ça elle voulait passer ? Nan mais il était en train d’à moitié crever ! Sa pote était vraiment adorable, mais il allait pas mobiliser la moitié de la ville pour prendre soin de lui !
- « Ok... Z'etes vraiment mignons. Bon, allez filez-moi ces médocs qu'on en finisse. »
Il prit ce que lui tendait son frère et les avala avec la flotte. La vache, il préférait le thé. Il manqua néanmoins de s'étouffer en entendant la sonnerie. Bordel, qui c'est qui déboulait maintenant ? La cause tenait en quatre lettres. Mika. La petite fille avait suivi les consignes d'Ariel et n'avait pas quitté le salon. Mais une page de pub sur les numéros d'urgence était passé à la télé et... Toujours très inquiète, elle avait scrupuleusement suivie ce qu'ils disaient.
- « Il y a quelqu'un ? C'est les pompiers. Une petite fille nous a appelé, nous a dit que c'était très grave et qu'une personne pouvait peut-être mourir. Répondez s'il vous plaît ! »
Apparemment ma blague sur le thermomètre à un peut détendu l’atmosphère. Néanmoins, Saori reste inquiète et forcement elle reste maladroite sur sa façon de le dire. J’allais donc encore devoir jouer les traducteurs. Je souris doucement et je réponds à Noïd. « On ne sait pas ce que tu as et…Saori est juste en train de te dire qu’elle s’inquiète pour toi »
Noïd demande ensuite à avoir ses médoc. Je vide le sac sur le lit et je lui tant un truc contre la fièvre en lui expliquant que c’est un toute les six heures en cas de fièvre. Je lui donne ensuite un truc pour le booster un peu afin qu’il tienne un minimum debout, puis j’ajoute.
« Matin midi et soir et…du repos et de l’hydratation. C’est important, même maman a insisté dessus »
Je laisse donc mon frère prendre ses médocs, puis je me lève quand on sonne à la porte. Ça ne peut pas être Grenat il fait encore jours et maman est au boulot. J’entends alors une énorme voix derrière la porte.
- « Il y a quelqu'un ? C'est les pompiers. Une petite fille nous a appelé, nous a dit que c'était très grave et qu'une personne pouvait peut-être mourir. Répondez s'il vous plaît ! »
Rapidement je tourne la tête vers Mika et je souris doucement.
« Mika ? Sérieusement ? »
Je n’étais pas en colère, c’était mignon et en plus ça prouvait qu’elle savait quoi faire en cas d’urgence. J’ouvre alors la porte et je regarde les deux pompiers qui sont là. Je dois avouer que le premier est…mince j’ai chaud là. Je rougie un peu et je tente de leur expliquer.
« Désolé, c’est ma nièce…Son père a de la fièvre, elle a paniqué alors qu’on s’occupe de lui »
Le pompier me fixe, puis il remarque la petite louve. Il comprend la situation mais il demande tout de même à entrer, quitte à voir comment va le malade. J’accepte et je les laisse entrer pour ensuite les guider jusqu’à la chambre. Je laisse les pompiers avec Saori et Noïd. Quant à moi je vais prendre Mika dans mes bras et je la ramène dans la chambre pour qu’elle voit que son père va bien. Tout en marchant je murmure à son oreille.
« Tu vois il va bien. Je te l’ai dit on s’occupe de lui. En plus Mami est docteur, elle m’a dit quoi faire »
Mika aimerais aller voir son père, mais je lui explique doucement qu’il faut éviter qu’elle tombe malade aussi, surtout qu’on ne sais pas du tout ce qu’a Noïd. Je retourne ensuite déposer Mika dans le canapé et cette fois je reste avec elle et je prend mon téléphone. Je dis alors.
« Et si…je commandais des burger frites pour tout le monde ? »
Je regarde la réaction de Mika, puis je commande le repas du midi afin que nous puissions tous manger en famille.
Pendant qu’Ariel s’absente à la pharmacie, je continue de veiller sur notre frère malade. C’est durant ces quelques minutes seule avec Noïd que j’apprends que le lycan est à nouveau célibataire. Maintenant qu’il en parle, c’est vrai que je n’ai pas vu autant d’affaires traîner depuis mon dernier passage. Il y en a même moins. Beaucoup moins. Pour ne pas dire plus aucune. Il a rompu depuis quand ? Longtemps ? Il ne veut pas que j’en parle à Ariel par contre. Mouais. Il marque un point. L’éveillé a déjà bien assez de choses à gérer de son côté avec sa rupture. Je ne cacherai pas que ça me fait plaisir de savoir que les intrus sont partis mais en même temps, ça ne me plaît pas vraiment de savoir que mes frères sont attristés par la situation.
- Promis, j’lui dirai rien. Mais t’as rompu depuis longtemps ? C’est la tristesse qui t’a rendu malade ?
Et ben quoi ? Ce ne serait pas impossible. Je sais que l’état psychologique peut jouer un rôle sur la santé. Enfin...j’en suis sûre en fait. Certains se laissent aller et ne mangent plus rien, picolent, se droguent ou se laissent juste mourir alors pourquoi tomber malade n’en ferait pas partie ?
Après quelques minutes, Ariel finit par revenir avec de quoi soigner plus rapidement le lycan et lui lance une plaisanterie à laquelle j’y ai cru. Heureusement que ce n’était qu’une blague. Je l’aurais laissé se démerder tout seul pour lui foutre le thermomètre dans le cul.
- Ne m’encourage pas, tu sais très bien que j’suis capable de réellement te frapper, couillon !
Notre conversation est coupée par la sonnette de l’appartement. Les pompiers ? Euh… Ariel les a appelés pendant qu’il était à la pharmacie ? Non, il nous l’aurait dit. Pourquoi ils sont là alors ? Je viens jeter un œil et comprends rapidement qui est la coupable. C’est le boulet de service… Bon Ariel gère la situation donc je peux retourner dans la chambre surveiller le malade. Les pompiers arrivent quand même dans la chambre pour voir le patient.
- Vous êtes là pour l’emmener à l’hosto ? Sa maladie est plus grave que prévue ? J’le savais ! Il va mourir ?! Vous avez déjà préparé un sac mortuaire ?
J’affiche une mine effrayée en regardant les hommes qui tentent de me rassurer sur l’état de Noïd et leur présence. Mouahaha bande de crétins. Je sais bien que Noïd ne va pas clamser si facilement. Enfin normalement. Et je sais aussi qu’ils sont là seulement pour s’assurer qu’il n’a rien de grave. J’ai juste rien de mieux à faire que de les mener en bateau. Ils repartent ensuite après avoir vu l’état de mon frère de leurs propres yeux. Dès que la porte de l’appartement est refermée, je ne peux m’empêcher d’afficher un grand sourire fier. Ce que les gens peuvent être cons, je vous jure. De son côté Ariel passe commande pour des burgers et frites.
- Oublie pas de leur demander la sauce cocktail !
Je reviens dans la chambre pour m’occuper du deuxième frangin et m’arrête juste un instant à la porte pour m’adresser à Ariel, souriant encore fièrement.
- Et faut toujours mettre le thermomètre dans le cul de Nono. Et aussi le suppositoire !
C’est dégueu mais même si c’est une plaisanterie, je rêve de voir Noïd essayer de se débattre avec sa force de mort-vivant face à Ariel qui est en pleine forme physique. Ca serait une espèce de Walking Dead en version pathétique et drôle.
Seul avec Sao, ils purent discuter un peu. Au vu du tempérament possessif de la démone, il se doutait que la nouvelle devait pas déclencher les trompettes du désespoir chez elle, mais malgré tout, elle ne sauta pas de joie comme il aurait pu s'y attendre. Nan, c'était pas une grosse grosse tristesse de sa part, mais elle se préoccupait de lui. Punaise, sa sœur avait drôlement muri. Y a pas si longtemps, elle se serait simplement réjouie, mais la elle se préoccupait de lui. C'était touchant. Même si elle restait une ado. La tristesse qui rendait malade, hein... ? Enfin, il savait que ça existait, mais il s'imaginait pas que ça puisse lui arriver à lui.
- « Quelques semaines. Roh ça va, je fais pas une dépression non plus. C'est juste pas la joie en ce moment, mais bah... C'est la vie. »
Chacun continuait de son côté. C'était comme ça, tout simplement. Pearl continuerait sa vie de son côté et lui du sien. De toute façon, il ne pourrait pas s'arrêter pour pleurer. Il ne voulait pas laisser Mika voir son père être triste, il devait rester solide pour elle. Car ça avait été difficile pour elle aussi. Et autour de lui, les gens étaient touchés également. Sao avait souffert de tous les changements chez les Park, et Ariel s'étaient séparé. Il voulait pas leur faire porter ce poids. Une petite voix dans sa tête lui disait qu'Ariel était largement assez grand pour faire la part des choses et qu'il n'avait pas besoin que Noîd le protège, mais il l'étouffa. De toute façon, c'était pas trop son genre d'aller parler.
Ariel revint cependant vite, et il put mettre des mots... Non pas sur la maladie qu'il avait, mais sur le fait que Sao était juste inquiète pour lui. Noïd resta figé comme un con, et réalisa qu'il avait quand même un peu aboyé sur sa sœur depuis qu'elle était là. Un peu penaud, il se laissa tomber sur l'oreiller, et fit un sourire contrit à la licorne.
- « … T'as raison Ariel. Désolé, Sao. J'vais tâcher de moins râler. Mais t'en fais pas, je suis solide, ça sera bientôt qu'un mauvais souvenirs. »
Il put pas vraiment s'excuser davantage, car il prit ses médicamentset ce fut le moment ou des pompiers déboulèrent dans la pièce. Le regard hagard, Noïd vit les deux types l'examiner, sans qu'il ne fasse quoi que ce soit. Mais qu'est-ce qu'ils foutaient la ces deux guignols ? Ce ne fut qu'une fois qu'il vit Mika dans les bras d'Ariel qu'il comprit. Bordel... Il ne put s'empêcher de sourire. Au moins Mika savait quoi faire en cas d'urgence. Elle était mature pour son âge. Mais bon, elle avait vraiment du s'inquiéter pour en arriver la. L'albinos mobilisa toutes ses forces pour lui faire un coucou en souriant, ce qui parut rassurer la petite. Ariel repartit avec elle vers le salon, puis... Noïd vit sa sœur paniquer ou tout du moins faire semblant devant les pompiers. Un des pompiers attrapa solennellement la main de la démone, essayant de lui parler d'une voix rassurante.
- « Ne vous inquiétez pas, miss. Je comprends que vous soyez très inquiète pour lui, mais ce n'est sûrement qu'une maladie bénigne. Une épidémie touche les lycans en ce moment, mais c'est bénin, bien que ça soit impressionnant. Ne vous en faites pas pour lui . »
Le gars était un jeunot, et il prenait vraiment à cœur le fait de rassurer Sao. Noïd eut du mal à se retenir de rire. Il connaissait sa frangine, et elle se serait pas comporté comme ça si elle avait flippé. Elle aurait fait... comme avant en fait. La, elle s'amusait juste à les faire tourner en bourrique. Quand les deux pompiers furent partis, il put finalement se marrer un coup.
- « Punaise, t'es une vraie peste j'te jure. Les pauvres, ils essayaient vraiment de bien faire ! Par contre vous avez fini avec mon cul, oui ? Même comme ça, j'peux vous coller la fessée les merdeux ! »
Il éclata de rire pour montrer qu'il plaisantait. Ariel commandait à bouffer, après que Mika ait accepté sa proposition. Elle aimait bien les hamburgers et les frites, mais elle en mangeait pas souvent avec son papa, donc la proposition lui faisait plaisir. Noïd était pas sûr de bien réussir à manger, mais autant essayer d'avoir un truc dans le bide. Le seul truc qu'il avait avalé de la journée c'était un café après tout. La livraison arriva vite, et ils furent tous rapidement installés. Avec les médicaments qui commençaient à faire effet, Noïd parvint à sortir du lit et à s'installer à table sans se péter la gueule. Mika mangeait devant la TV, mesure exceptionnelle pour lui éviter de péter un câble. Les trois « adultes » (Saori faisant partie exceptionnellement de ceux-ci pour la journée) se retrouvèrent donc face à leur assiette, Noïd se forçant pour manger, et buvant beaucoup d'eau pour compenser.
- « Dites... Vous pourrez déposer Mika chez les parents ce soir ? J'suis pas sûr de bien pouvoir m'occuper d'elle, et elle va s'inquiéter si elle me voit un peu H.S, même si ça va déjà un peu mieux. J'pense qu'elle serait mieux chez eux ou chez toi, Ariel. J'ai les médocs, je m'en sortirais bien tout seul... Et si en plus, Gre doit va passer je serai pas vraiment tout seul. »
Bon, Sao allait faire la gueule si elle récupérait Mika chez elle ce soir, mais bah... C'était un cas de force majeure. A moins qu'Ariel décide de la prendre. D'ailleurs, cet événement avait fait découvrir au grand frère un peu obtus des côtés de ses frères et sœurs qu'il ne connaissait pas. Ariel avait vraiment su gérer, il était clairement plus le jeune timide qu'il était avant et Sao, même si ça restait une adorable chieuse, s'était un peu assagie. Mais bon, il aimait quand même pas trop être un boulet pour eux. Noïd reposa sa moitié de burger, avala une grande gorgée d'eau, et regarda l'Éveillé.
- « Sinon toi Ariel, comment tu vas ? Tu tiens le coup ? Ok la j'suis pas au meilleur de ma forme, mais je suis la si t'as besoin. »
Saori est intenable. Les pompiers vont surement nous mettre dans les perles de leurs interventions. J'ai laissé volontairement Saori avec Noïd. Non pas que je ne veuille pas passer du temps avec mon frère, mais je sens bien que je suis le seul ici à pouvoir m'occuper de Mika. Je la prends donc avec moi dans le canapé et je lui fais signe de venir choisir sur mon téléphone ce qu'elle veut en burger. Je murmure à son oreille alors que Saori me cris de penser à la sauce cocktail.
« C'est tonton qui paie alors prend ce que tu veux c'est aussi ta soirée ma puce »
Saori me reparle alors du Thermomètre et je réponds en souriant.
« Si ça peut t'occuper vas-y ! »
Puis j'ajoute en rigolant que non ce n'est pas la peine. Je commande donc ce que souhaite Saori, Mika et moi. Pour Noïd je lui prends des frites et un burger assez petit au cas où il n'aurait pas trop faim. Je note des soda , du jus de fruit et hop j'envoie la commande. Puis je regarde la télé avec Mika pour être sûr qu'elle ne refasse pas de bêtise. J'adore ma nièce et je me demande toujours si c'est réciproque. Après tout elle se confie peut et avec tout ce qu'elle à vécue.
Lorsque la commande arrive quinze minutes après, je laisse Mika le temps de tout récupérer et quand je ferme la porte, j'ouvre le colis sur la table. J'installe tout et je sers les boissons. Quand Noïd arrive, je veille de loin pour être sûr qu'il se retame pas. Mika peut manger devant la télévision ce qui est rare connaissant Noïd. Je prends une frite alors que mon frère me parle. Je tourne la tête vers Mika et je demande alors en souriant.
« Mika ? Dis tu veux aller dormir chez mamie ce soir ? Ou bien on va chercher Dylan ensemble et tu dors chez moi ? Comme ça papa il dort et demain il est en forme pour que je te ramène »
Je laisse alors Mika faire son choix. Mais dans tous les cas oui je la déposerais loin d'ici pour que Noïd puisse se reposer. En plus si Grenat vient il ne sera pas seul et la connaissant elle va s'occuper de lui. Je commence à manger en écoutant ce qui se dit , mais quand c'est à moi qu'on parle, je fixe Noïd. Mon visage s'assombrie un peu et je réponds doucement.
« Ça va…Je n'ai pas trop le choix de toute façon. Il est parti donc je continus d'avancer »
Je croque une nouvelle fois dans mon burger et j'ajoute.
« Ne t'inquiète pas que Saori s'occupe de venir pourrir mon appart avec ses chips…et j'ai une pote qui passe de temps en temps . Son mec l'a largué y a quelques mois et je lui avais remonté le moral alors…elle fait pareil avec moi »
Seulement depuis quelques semaines ? Mouais j’aurais plutôt dit l’inverse moi. Déjà depuis quelques semaines. En plus comme il n’a rien dit, je n’ai pas pu me réjouir jusqu’à maintenant. Bon ce qui est chiant c’est qu’en contre-partie, Noïd est triste. Pareil pour Ariel. Du coup, je me réjouis seulement intérieurement.
- T’as pas l’intention de retrouver une nana tout de suite, hein ?
Certes, je déteste savoir que mes frères sont attristés mais je ne suis non plus pas pressée qu’ils aient un nouvel intrus dans leur vie. Oui bon, il y a de meilleures manières de le dire aussi mais je n’ai jamais été connue pour la délicatesse dans mes mots.
Ariel finit par revenir et parle un peu avec Noïd. Le plus drôle dans tout ça c’est que maintenant le lycan s’excuse auprès de moi alors je ne me plaignais vraiment pas de ce qu’il me disait. Oui je m’inquiète pour lui, oui ma façon de le dire laisse franchement à désirer mais je ne lui demandais aucune excuse. Enfin je crois qu’Ariel n’a pas trop compris mon sous-entendu non plus. Quoique...il n’y en avait même pas ! Je suis capable de frapper ma famille même quand ils sont malades, c’est un fait !
- T’as intérêt sinon j’te secoue comme un prunier. J’suis sûre que ça fera sortir les microbes plus vite. Ou alors j’te mets dans un four. J’ai entendu dire que plus on transpirait, plus vite le rhume partait.
Ouais sauf que si je le mets dans un four, il va certes transpirer comme un bœuf mais il va surtout griller. Je devrais trouver une autre idée. Ca attendra. D’abord, j’ai mieux à faire. Comme par exemple, faire croire aux pompiers que je flippe vraiment pour la vie de mon frère. Je ne pensais pas que mon cinéma serait aussi crédible mais c’est encore mieux que je ne l’espérais.
- Ne vous inquiétez pas, miss. Je comprends que vous soyez très inquiète pour lui, mais ce n'est sûrement qu'une maladie bénigne. Une épidémie touche les lycans en ce moment, mais c'est bénin, bien que ça soit impressionnant. Ne vous en faites pas pour lui.
- Vous en êtes certain ? Merci monsieur !
Merci crétin ouais. Ils s’en vont après m’avoir encore « rassurée » sur l’état de Noïd et en parlant de lui, le malade éclate de rire.
- Ben quoi, j’voulais juste m’assurer que mon frère chéri n’allait pas passer l’arme à gauche à cause d’un rhume à la con. Et puis il faut bien les aider à ne pas se pointer pour rien.
Mon sourire devient plus sournois, plus moqueur aussi alors que j’observe mon frère en gardant une distance de sécurité après avoir dit à Ariel qu’il faut toujours le thermomètre.
- Ah oui ? Viens essayer de nous la donner sans t’éclater au sol comme le cadavre que t’étais quand on est arrivés.
Peste jusqu’au bout des ongles et de la corne. Ariel gère la commande du repas pendant ce temps et quelques minutes plus tard, tout est déjà là. Je me suis précipitée à table pour m’installer à côté d’Ariel mais face à Noïd. Je m’attendais à ce que la naine soit aussi là mais ils l’ont laissée devant la tv. Tant mieux. Enfin sauf quand Noïd souhaite la caser soit chez nos parents, et donc dans le lieu où je vis, soit chez Ariel.
- Faites c’que vous voulez mais moi j’la gère pas et j’pars pas avant l’arrivée de Grenat. J’vais pas laisser Noïd tout seul.
Je regarde Ariel avec une expression dramatique tout en mangeant mon burger et mes frites.
- Imagine si son état empire pendant notre absence et que la maladie le tue ! On s’en voudrait toute notre vie ! On sait jamais, les médocs peuvent faire effet pour le moment et bim l’état se dégrade d’un coup ! Et on devra rappeler une ambulance pour l’amener à l’hosto !
J’exagère mais ils ont l’habitude maintenant. La discussion dévie ensuite sur la rupture d’Ariel. C’était peut-être pas le meilleur sujet à balancer avec la délicatesse d’un hippopotame dans une boutique de porcelaine mais quand Ariel m’en avait parlé, j’ai aussi mis les pieds dans le plat comme une sauvage donc je préfère fermer ma gueule.
- J’pourris pas ton appart avec mes chips. J’marque mon territoire monsieur ! Mais si tu préfères, j’pisse partout comme le font les animaux hein, moi ça me dérange pas.
Enfin si un petit peu quand même à cause de l’odeur qui régnerait à la longue. Je ne suis pas maso au point d’apprécier l’odeur de pisse. Bref les chips c’est le meilleur moyen que j’ai de foutre la merde sans que ça schlingue. Puis vu que je ne peux plus le faire chez Lisandro, il faut bien que je salisse un autre appartement. Enfin...un autre en plus de celui d’Andrea. Tiens d’ailleurs je devrais commencer à faire pareil chez Noïd. Il faut juste que je trouve ce que mange le truc planté devant la tv.
- Noïd ? C’est quoi le truc que la demie portion préfère manger ?
Moi, avoir de mauvaises intentions ? Noooooooooon. Je songe juste à foutre le bordel et accuser ma rivale, c’est tout. C’est rien de méchant.
Ok Sao perdait pas le nord. Se trouver une nana desuite ? Nan, c'était clairement pas dans ses projets. Déjà parce qu'il doutait franchement, après avoir mit trente ans à rencontrer une qui s'intéressait à lui, que ça puisse arriver de nouveau aussi vite, et ensuite parce qu'il en avait pas des masses envie. Être seul c'était pas trop mal non plus. Mais bon, il pouvait bien la faire chier.
- « Ah si si, carrément. J'ai quatre nanas sur la liste, je sais pas laquelle je vais choisir. Je te demanderais ton avis, à l'occasion. Mais nan, patate, tu me connais. J'doute franchement que ça arrive. »
Il allait juste être de nouveau seul avec Mika. Il savait que ça peinait la petite fille mais bah... C'était ça la vie. Mais il était entouré de gens géniaux, que ça soit par sa famille ou par Grenat, qu'il voyait plus en ce moment. Donc cette étape dure bah... Elle restait supportable. La conversation fut interrompue par les pompiers, et le drame que leur fit Saori. Son air sournois avait pas de prix.
- « T'as raison, grâce à toi, ils se diront que ça n'a pas été inutile, ils ont rassuré une adolescente inquiète. Quel beau métier que celui de pompier, tiens. »
Noïd étendit un peu pathétiquement les bras dans une tentative de paraître agressif et en forme, à la menace de Saori. Bon ok, il se ferait clairement bolosser par ses deux cadets s'ils se décidaient à lui mettre la misère. Maintenant qu'il y pensait il s'était jamais vraiment chamaillé avec Ariel quand ils étaient plus jeunes. Un peu plus avec Sao, mais c'était difficile de faire autrement avec celle-là.
Mika de son côté, faisait la commande avec Ariel. L'Éveillé avait le don de lui parler tranquillement, ce qui ne manquait jamais de la rassurer. Elle prit une formule pour enfant, qui allait déjà être un peu dure à terminer au vu de son petit appétit, mais dedans y avait un petit jouet qui lui faisait envie. Et Ariel avait dit qu'elle pouvait commander n'importe quoi. Elle attendit la commande en regardant la télé, après s'être installée sur les genoux d'Ariel. Comme toujours avec elle, elle parlait peu, mais elle était bien à cette seconde. Son oncle avait truc qui la rassurait, il était pas du tout le même que son 'Pa mais elle aimait bien aussi.
Elle fut bientôt installée avec son repas devant la télévision, alors que les trois autres mangeaient sur la table. Son inquiétude commençait à partir un peu. Elle avait vu 'Pa, qui était déjà un peu plus... debout que ce matin, et Ariel lui avait parlé doucement. Donc le nœud qu'elle avait dans son ventre s'était relâché, et elle pouvait manger. Elle tourna néanmoins la tête vers eux quand Ariel posa la question. Elle comprenait ce qui était dit. 'Pa devait dormir, et si elle était là, il dormirait moins. Parce qu'il devrait faire à manger. Et il voudrait jouer avec elle.
- « Je veux bien voir Dylan. Il est mignon. Je veux bien dormir chez toi, tonton. Tu es gentil. »
Elle avait aussi très envie de voir Logan et Marya, mais Ariel l'avait tellement détendue qu'elle préférait rester avec lui pour le moment. Noïd sourit à sa fille qui lui rendit timidement, et se tourna de nouveau vers sa famille alors qu'Ariel répondait à la question, qu'il avait posé avec toute la délicatesse qui faisait son charme. Son frère tirait la gueule à l'annonce, et c'était normal. Il s'accrochait et faisait de son mieux pour juste continuer. Il avait du caractère. Et Sao le soutenait à sa façon, ainsi qu'une amie qu'il avait. C'était une bonne nouvelle. Noïd se força pour manger quelques bouchées de son burger, et fit une pause pour boire du soda. Sao, de son côté... faisait sa Saori. Elle faisait quand même vachement gaffe à sa famille. Elle était adorable quand elle voulait.
- « Tant mieux. T'façon je doute pas qu'un type en or comme toi peut-être entouré. Prends soin de toi, frérot. Hésite pas si t'as besoin. Je dis ça mais aujourd'hui c'est vous deux qui me sauvez. N'empêche, je vous en doit une à tous les deux pour aujourd'hui... Alors merci. »
Saori posa ensuite une question... que Noïd pigea pas. Ce que Mika aimait manger ? Il réfléchit un instant à ce que Saori voulait dire. Elle voulait continuer les efforts, et préparer des trucs que Mika aimait bien ? La vache elle avait tellement grandie. Noïd était fier d'elle, même si elle appelait sa pitchoune « demi-portion. »
- « Elle s'appelle Mika, je te rappelle. Mais elle adore les fraises, pour te répondre. Ça me fait plaisir que tu t'intéresse à elle, Sao. C'est vraiment gentil. »
Comme quoi il était jamais vraiment habitué aux conneries de sa sœur. Parce qu'il était vraiment sincère pour le coup. Le reste de l'après-midi se passa bien, entre discussion et rires. Mika allait nettement mieux, les médicaments faisaient effet aussi il récupéra un peu d'énergie. Quand finalement le soir vint, Grenat lui envoya un message pour lui dire qu'elle n'allait pas tarder, aussi il prévint Saori et Ariel que c'était bon. Mika embrassa son père, et il lui frotta avec affection la tête, et il remercia encore une fois Sao et Ariel d'être venus. Quand ils furent repartis, il se traîna sur le canapé, et alluma la télévision en attendant Gre.
Je lance un regard à Saori quand ose dire qu’elle ne pourrit pas mon appartement. C’est limite si elle à pas noter le planning de Dylan dans sa tête, elle vient toujours quand il est à la crèche. Mon aspirateur à même fait une overdose de chips au piment ! Je roule des yeux et je croque une nouvelle fois dans mon burger.
Je suis ensuite surpris de voir que Saori se demande ce que Mika mange. Ça cache quelque chose mais je ne dis rien. Quand je vois que Mika arrive à la fin de son repas, je me lève doucement et je vais débarrasser sa table en mettant ses restes si y en dans une boite que je met au frigo. J’annonce ensuite à Saori.
« Il ne va pas mourir en cinq minutes Saori. Les petits ne vont pas trainer dehors la nuit. Donc après manger on prend le bus. Je vais récupérer Dylan chez maman, je te dépose et je repars avec les petits. »
Ma phrase n’était pas ferme, froide ou violente, tout dans la bienveillance, mais Saori savait que c’était le programme du soir. Et la connaissant elle avait aucune envie de venir chez moi ce soir vue que je m’occuper des petits de la famille. D’ailleurs je demande à Mika d’aller préparer son sac en lui listant ce qu’il lui faut. Bien sur je vais l’aider mais avant je la laisse autonome.
Je débarrasse la table de mon frère et ma sœur et je dis à Noïd
« Va t’allonger dans le canapé…Saori, tu peux lui ramener une couverture ? Et l’étouffe pas dedans en le bordant »
Pendant ce temps je remplis une bouteille d’eau et je vais la poser sur la table basse. Le but c’est que Noïd reste couché et ne se lève pas avant l’arrivée de Grenat. Pendant que Saori s’occupe de son frère, je vais voir Mika dans sa chambre et je m’assoit sur son lit.
« Alors montre moi ce que tu as pris »
Elle me montre son Pyjama…son Doudou et un pantalon. Je ris un peu et je joue au devinette avec elle pour l’aider. « Avec le pantalon on met quoi…Oui voilà des chaussette et une culotte…ensuite il manque quoi ? Voila un t-shirt…Et dans la salle de bain ? La brosse a dent, t’es trop forte dis donc »
Une fois le sac prés je le prend et je prend la main de Mika. Je la rassure en lui disant.
« Demain matin on appellera papa ok ? »
Elle fait oui de la tête et après qu’elle est dit au revoir, je traine Saori avec moi pour qu’on rentre.
Putain même malade, il parvient à se foutre de ma tronche. Il mériterait vraiment que je le tape. J’espère bien moi qu’il n’a pas l’intention de se trouver une autre copine tout de suite ! Une voleuse c’est déjà trop alors sil en rajoute une, ça va être difficile d’être joyeuse. Il a même essayé de...de faire quoi au fait ? Se lever du lit ? Me faire la misère ? HAHA ! Non. Il n’y parviendra pas. Pas dans son état. Il est beaucoup plus menaçant et convaincant quand il n’agonise pas dans un plumard. Au bout de quelques minutes, on a finit par rejoindre Ariel et le microbe pour le repas.
Hé, c’est quoi ce regard que me lance Ariel ? Ce qu’il appelle du bordel, c’est en vérité du marquage de territoire. Rien de plus. Les animaux pissent partout, moi j’émiette des chips partout. Toutefois une idée me vient en tête et pour ça, il me faut connaître les goûts du minimoyz. Ca surprend mes deux frères, c’est normal, mais malheureusement ce n’est pas pour ce qu’ils croient que je me renseigne. Si un jour ils l’apprennent – ce qui arrivera sûrement – ils seront sûrement très déçus. Bref, elle aime donc les fraises. Moi qui ne raffole pas de ça… Enfin j’en mange de temps en temps mais ce n’est vraiment pas mon truc.
Je suis déçue de ne pas pouvoir rester avec Noïd et je ne le cache pas. Bien sûr qu’il ne crèvera pas en quelques minutes. Enfin qu’il ne mourra pas tout court mais même s’il est malade, j’avais enfin une occasion de passer un moment totalement seule avec lui. Bande de rabat-joie.
- J’vais plutôt l’étouffer avec tout le respect que j’ai pour les gens.
Encore faudrait-il que j’en aie. Je vais donc chercher une couverture et la rapporte au salon pour la poser sur le malade. Je reste encore avec lui pendant qu’Ariel se charge de l’autre tache pendant tout le reste de l’après-midi. Moi je ne gère pas du tout le baby-sitting. Dès qu’il est temps de partir, je le fais à contre-coeur, rentrant avec Ariel. Toutefois Noïd peut être sûr que demain je lui enverrai un message dès que je serai debout pour savoir comment il va.
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