Saori et moi sortons tout juste de la supérette du quartier de Westwood. La petite dernière étant en plein crise de peur de l'abandon depuis l'arrivée de Mika, je me suis dit qu'une soirée chez notre aîné lui ferai du bien. Et j'ai aussi espoir que Lissandro m'aide à gérer les peurs de notre sœur. Nous sommes donc aller acheter des pizzas, des boissons et des sucreries histoire que Lissandro ne soit pas trop furieux de nous trouver chez lui. Il adore nous voir, mais il a horreur de nous voir débarquer à l'improviste. Marya à les doubles des clefs de chez nos aîné au cas où ils auraient un soucis ou qu'ils perdent leurs clefs. Alors parfois on ne se gène pas pour piquer la clef de Liss et on débarque. Mais en général, je ne viens jamais les mains vide. Bref tout en marchant je regarde parfois mon téléphone. Aucune nouvelle d'Elijah, on doit normalement se revoir, car il à perdu le challenge et il doit organiser un rencard, mais pour le moment rien. D'un côté peut être que je devrais lui envoyer un message. Pourquoi ça serait forcement à lui de le faire ? Bref, histoire que Saori ne se doute de rien, je range le téléphone. Nous voilà devant chez Lissandro et une fois dans son appartement, je me dirige directement vers le congélateur pour ranger les pizzas, les glaces et dans le frigo je mets les boissons. Je lance ensuite à Saori un gros paquet de chips qu'elle à choisit et je lui dis.
« Trouve nous un film sympa dans la chambre de Lissandro on va se poser dans son lit. Par-contre tu mets pas le bazar ok ? »
Je nous sors deux canettes de soda et de thé glacé, puis je la rejoins dans la chambre en posant les canettes sur les tables de nuit et un paquet de sablé au chocolat sur le lit. Je retire mes chaussures et je m'allonge sur le lit du grand frère en soupirant.
« C'est toujours réconfortant ici...je sais pas pourquoi. T'as trouvé quoi alors à la télé ? »
Je sors à nouveau mon téléphone , et cette fois je tape un message discrètement à Elijah.
« Salut...ça va ? »
C'est idiot comme message, mais j'ai rien de trouvé de mieux à dire et je me dis que peut être le message lui fera plaisir...enfin plutôt le fait que je pense à lui. Je pose ensuite le téléphone sur la table de nuit et je fourre ma main dans le paquet de chips de Saori pour en manger une poignée. Je fais attention à ne pas mettre de miette dans le lit. Surtout que d'ici une heure il sera dix neuf heures et Lissandro est normalement de retours vers ces heures là. J'espère juste qu'il va rentrer seul et pas avec une fille...Saori risque de râler sinon. J'ai volontairement pas fermé l'appartement à clef, c'est un peu le code entre lui et moi pour l'informer qu'on est là. Et puis comme ça il râlera dès qu'il rentrera sûrement.
Quand Ariel prévoit d’aller dire bonjour à nos cher frère Lisandro, il faut toujours passer à la supérette. Surtout lorsque nos passage est à l’improviste. C’est donc ce qu’on vient de faire avant de nous rendre chez notre aîné. Le pauvre. Je lui en fais voir de toutes les couleurs et Ariel m’amène encore chez lui. Enfin il accepte qu’on se pointe pour lui dire bonjour donc j’imagine que je ne le fais pas trop chier.
Pendant que l’on marche, j’aperçois que mon frère regarde son téléphone de temps à autre. Il tente d’être discret mais il oublie que je suis la reine des fouineuses et des emmerdeuses. Je ne sais pas trop de qui il attend un appel ou un sms mais ça doit être important. Cependant je ne le charrie pas à ce sujet. Pas envie. Pas d’humeur à le faire même si ça m’intrigue.
On entre finalement dans l’appartement de Lisandro après plusieurs minutes de marche. Ariel s’occupe d’aller ranger les courses spéciale corruption tandis que moi, je rattrape le paquet de chips qu’il me lance avant d’aller fouiller la chambre de mon frère.
- Ouais ouais, je laisserai tout rangé comme si on n’était pas passés…
Ou pas. J’en suis incapable. Je me mets donc à fouiller la chambre en cherchant un film à mettre. Je me demande pourquoi on regarde dans la chambre et pas directement dans le salon en fait. Peut-être pour la surprise. Remarque, nous pointer à l’improviste est déjà une surprise en soi… Peu importe en fait. Je commence par foutre un petit peu le bazar parmi les dvd. Puis je tilte qu’Ariel a parlé de la télévision et non d’un film en dvd. Je fouille donc un peu le reste à la recherche de la télécommande. Bordel, il la laisse traîner où ? Ah ! Au sol… Elle devait être tombée une nuit où Lisandro avait un rêve agité peut-être.
Je prends la télécommande, m’installe ensuite sur le plumard puis ouvre mon paquet de chips. Je commence rapidement à grignoter tout en cherchant un truc potable à la tv. Film romantique, encore romantique, toujours romantique. Erk je crois que je vais vomir. C’est la journée des navets ou quoi ? Film comique. Beurk. Film dramatique...bof. Ah ! Film thriller ! Enfin un truc potable. Y a des meurtres, du sang, de la baston, un type ou une nana louche et un peu psychopathe. C’est bon en général ce genre de truc. Ariel finit par me rejoindre et me pique des chips après s’être posé lui aussi sur le lit.
- Un thriller. J’sais pas ce qu’il vaut mais c’est le seul truc qui semblait bien.
Je fais mine de ne rien voir mais en vérité, j’aperçois bel et bien Ariel taper un sms. Soit il a eu le message qu’il attendait et il y répond, soit il va prendre des nouvelles directement pour aller plus vite. Ca doit VRAIMENT être important. De mon côté, je grignote juste mes chips en regardant le film, éparpillant quelques miettes sur le lit. Je promets que je ne le fais pas exprès. C’est pas simple de manger des chips sans que la moindre miette ne tombe. C’est même impossible. La preuve, même moi j’en reçois sur mes vêtements.
- Il est long à ramener ses fesses Lisandro...
Plus qu’à attendre une heure de temps. Heureusement que le film passe. Ca nous fera tuer le temps et diminuer l’attente.
Encore une journée difficile et un peu fatigante, entre les détenus qui ne savaient pas se tenir, on a encore eu une tentative d'évasion d'un éveillé qui s'est soldé par une incarcération plus sévère. Il y avait pas mal de prisonniers, et il faut dire qu'avec les tensions entre les différentes races, ça ne s'arrangeait pas. Je m'occupais principalement de la section lycanne, afin de mieux gérer la situation que mes collègues. C'était particulièrement dur de les contrôler lors des nuits de pleine lune, c'est pourquoi il y a des aménagements spécialisés rien que pour eux, afin qu'ils ne puisse s'échapper, même avec leurs capacités décuplées. La prison était plutôt sûre et relativement calme hormis quelques cas exceptionnels comme l'éveillé d'aujourd'hui. C'était souvent du rappel à l'ordre et l'action était peu présente, mais le métier n'était pas de tout repos pour autant.
Quittant mon service à l'heure, j'avais qu'une seule hâte, c'était de me poser chez moi, de me faire un bon repas, un bon bain, et de me relaxer. Et qui sait, peut-être faire un peu de méditation. La prison se situait assez loin de mon domicile, mais avec les installation californiennes, tout était accessible en un temps record. C'est donc vers 19h15 que je reviens enfin chez moi, après 30 minutes d'autoroute et des bouchons. C'est toujours aussi embêtant d'y être coincé, mais bon, je me dis que ça pourra être pire. Au moins, j'ai un travail qui paie pas trop mal et j'ai un logement, donc tout va bien. Je gare ma voiture au parking et je monte à l'étage de mon immeuble. Je commençais à entendre des bruits de télé venant de mon logement et je compris assez vite ce qui se passait. Ils étaient encore là, et c'était toujours le même duo. Combien de fois je leur ai déjà dit : j'ai aucun souci qu'ils viennent chez moi, du moment qu'ils me préviennent. Là, ils sont encore venus à l'improviste et je n'apprécie pas trop. Soupirant devant la porte, je l'ouvris, annonçant ma venue à voix haute.
-J'espère que vous n'avez pas foutu le bordel tous les deux! Je viens de changer les draps en plus.
Le pire, c'est que la porte n'était pas fermée à clé, et même si c'est pour signaler qu'il y a quelqu'un, ça laisse aussi le champ libre à n'importe quel voleur. J'entre et je trouve Saori et Ariel dans le lit, avec des miettes partout. Entre mes DVDs qui sont par terre, les chips dans le lit, et la télé bien trop forte, je ne pouvais pas laisser passer ça.
-Vous n'êtes pas comme ça chez maman. Alors vous ne serez pas comme ça chez moi aussi. Regardez moi ça... j'avais fait le ménage avant de partir au travail, et quand je reviens c'est une porcherie. Alors vous terminez ce film, et ensuite, vous rangez tout! Et ensuite, on ira se détendre en mangeant les pizzas, parce que c'est quand même sympa de vous voir tout les deux. Moi je vais me laver, j'ai chaud.
J'avais tout le temps chaud il faut dire, je crois que c'est dû à mon sang de lycan. Je prends donc de quoi me laver et je passe à la salle de bain, espérant qu'ils ne fassent pas plus de bordel qu'avant. Quelque part, je suis content qu'ils traînent ensemble, ils se soutiennent et se sentent moins seuls, on est une famille après tout. Je sors ensuite, entourant mon corps d'une serviette, afin de chercher des vêtements propres pour m'habiller. J'avais déjà mon boxer sur moi, il ne me manquait plus qu'un jean et un t-shirt pour être tranquille. Sur le chemin, je marchais sur une chips, ce qui avait le don de m'énerver un peu. Autant Ariel avait compris qu'il ne fallait pas trop faire de bazar, autant les chips de Saori par terre, c'était récurrent. Je décide donc de la rappeler à l'ordre.
-Saori, ma princesse. Je sais que tu es adorable, mais même Mika salit moins le sol que toi, et elle a 5 ans, alors fait un petit effort s'il te plaît. Bon, je t'en veux pas, mais fait juste attention, c'est pas la première fois que je te le dis.
Saori avait donc mis un thriller, je ne vais pas me plaindre, elle est trop jeune pour les films d'horreur que je regarde, mais un thriller ça va le faire. Je grignote donc les chips avec ma sœur devant ce film qui ma foie n'est pas trop mal. J'avais reposé mon téléphone après avoir envoyé le message pour me concentrer sur le film. Instinctivement je prends ma sœur dans mes bras pour qu'elle puisse s'appuyer contre moi. Je remarque les miettes sur le lit et le sol et je me dis que Lisandro va être furieux. Lorsque j'entends Saori râlé, je lui rappelle.
« Il bosse dur Sao...et tu sais que son boulot n'est pas simple alors soit patiente...déjà qu'il va pas être content en voyant l'état de sa chambre »
J'aurais pus faire le ménage, mais à quoi bon ? Saori ne ferra pas attention et c'est comme-ci je n'aurais rien fait. Bref comme dit Marya c'est sûrement une « mauvaise phase qui va passer » Saori est en pleine adolescence alors forcement c'est compliqué.
Citation :
-J'espère que vous n'avez pas foutu le bordel tous les deux! Je viens de changer les draps en plus.
Je venais de me fourrer une poignée de chips dans la bouche quand la voix lourde de mon frère raisonne. Je tourne la tête vers Saori alors que mes joues sont gonflées de chips et j'avale en murmurant.
« La sentence arrive... »
J'avais dis ça sur le ton de l'humour. Lissandro n'était pas méchant et il savait se contrôler alors hormis râler il allait pas nous faire grand chose. Je regarde l'entrée de la chambre tel un ange et j'attends de voir la tête de mon frère. Ah voilà la tête du loulou de la famille. Je sais pas trop s'il nous gronde ou s'il lâche l'affaire, en tout cas je me mords la lèvre pour pas rire. On a déjà du mal à avoir de l'autorité sur Saori alors si en plus on se moque les uns des autres quand on tente de la gronder...ça va devenir compliqué. Lorsque Lissandro va dans la salle de bain, je descends lit en prenant soin d'emmener mon téléphone dans ma poche et je dis à Saori.
« Allez fais un effort, range. Je vais prépare le repas il doit avoir faim »
Je quitte la chambre et je vais dans la cuisine pour faire préchauffer le four. Rapidement je serts trois verres, un de thé glacé pour Saori et Lissandro et un de Soda pour moi. J'entends Lissandro refaire la moral à sa princesse ce qui me fait sourire. Pendant ce temps je sort une pizza à la viande haché et je rajoute quelque tranche fine de viande rouge car je sais que le côté Lycan de Lissandro adore ça. Je la met en four pour quelques temps pendant que je prépare les deux autres pizza. La préfère de Saori que je met en dessous dans le four et la mienne au fromage encore à l'étage du dessous. Dans trente minutes on mangera chaud. Je profite ensuite de croiser Lissandro sans Saori pour lui parler. « Désolé d'être venue sans prévenir mais...Je sais plus quoi faire pour Saori. Je me suis dit que ca lui ferais du bien de passer la soirée avec toi et moi. »
Je me doute qu'il ne comprend pas de quoi je parle alors je murmure.
« L'arrivée de Mika la rend folle...y a quelques jours elle...a volé une voiture. J'en ai parlé aux parents, d'après maman c'est une mauvaise phase et faut juste l'aider moralement. »
Mouais. J’ai mis un thriller en me disant que ce serait mieux que toutes les autres merdes proposées à la tv mais je le regrette un peu. Il n’est pas terrible. Ariel a l’air de l’apprécier mais moi je m’ennuie devant le film. Heureusement que les chips m’occupent. Je croyais que le thriller serait plus intéressant que ça mais il n’y a pas assez de meurtres et de sang à mon goût. La preuve étant qu’à cause de ça, j’ai pu remarquer ce que fichait Ariel sur son téléphone. Bon je n’ai pas vu le message en question mais j’ai pu voir que c’était un sms. Je ne lui ai pourtant fait aucun commentaire à ce sujet, faisant mine que je n’ai rien remarqué.
Après trop longtemps à mon goût, j’entends enfin la porte d’entrée s’ouvrir puis se refermer. Et un bonhomme qui râle surtout. Lisandro est enfin arrivé. Il a mis le temps ! Bon on n’a pas le droit à un bonjour. Juste à être réprimandés dès le départ avant qu’il nous lâche directement pour aller à la douche. Il m’a même pas laissée le temps de lui expliquer que les miettes ne sont pas volontaires… Et on ne peut même pas finir le film avant qu’Ariel ne bouge. Bon okay le film est nul mais quand même. Je soupire et me lève en râlant un peu.
- Ouais ouais j’vais ranger…
Sans aucune motivation mais je vais le faire. Je laisse le paquet de chips entamé sur la table de nuit, embarque un aspirateur même si je déteste utiliser ce machin et...ben j’aspire les miettes sur le lit et sur le sol. Je fais ça rapidement pour éviter de rager avec cet appareil de l’enfer. Je le refous ensuite à sa place et range les dvd que j’avais mis en bordel. Voilà c’est rangé maintenant qu’on me laisse tranquille. Sauf que le nettoyage que j’ai fait ne suffit pas ! LE contraire m’aurait étonnée… Lisandro ressort à peine de la douche à moitié désapé et il trouve encore le moyen de me râler dessus et de me comparer à l’autre morpion.
- Me compare pas au virus de service ! J’ai nettoyé !! J’ai passé l’aspirateur ! Ariel peut le confirmer et si t’es pas devenu sourd entre temps, t’as pu entendre le bruit insupportable de ton machin même sous la douche !!
Je m’énerve très vite mais bon il n’a pas été très malin de me comparer à l’autre truc alors qu’il sait que je ne la supporte pas. J’ai fait un effort et on ne le voit même pas, ça me saoule ! Je reprends l’aspirateur et le remet en route en passant sans aucune douceur sur la partie où une malheureuse chips a réussi à s’échapper. Puis j’éteins la machine et la range à nouveau à sa place sans plus de douceur.
Je m’isole ensuite dans la chambre et me venge sur le reste de mes chips. Sauf que cette fois j’ouvre la fenêtre en grand et je mange la tête dehors. On ne pourra pas râler sur les miettes cette fois. C’est pas juste… Qu’on me réprimande quand je ne fais aucun effort est une chose. Qu’on le fasse encore alors que je ne suis pas responsable et qu’en plus je fais des efforts pour arranger les choses, ça me gonfle. En fait quoi que je fasse c’est jamais assez. Ni bien. Et je suis toujours comparée à l’autre tâche ambulante en plus de passer après elle. Je suis censée faire quoi moi si quoi que je fasse c’est jamais bien ? Laisser tomber ? Continuer en supportant encore et toujours les remarques et comparaisons ? Envoyer chier tout le monde en sachant que ça voudrait dire nouvel abandon de leur part et nouvelle solitude pour moi ? J’en sais rien. Ca m’énerve. Ils m’énervent. Le paquet de chips m’énervent aussi parce qu’il est vide. Putain j’ai encore tellement ragé dans mon coin que j’ai encore tout mangé sans m’en rendre compte.
Bon je fais quoi du paquet vide ? Si je le lâche par la fenêtre, ils me râleront dessus. Si je ne le fais pas, ils me râleront dessus de toute façon pour quelque chose. Et puis zut, qu’ils aillent se faire foutre. Dans tous les cas je me prendrai des remarques pour quelques chose alors au point où j’en suis… Je lâche finalement le paquet vide par la fenêtre. Et pouf dans la rue… C’est pas grave, c’est déjà rempli de déchets en tout genre, et même des déchets vivants alors un de plus ou de moins, ça ne changera pas grand-chose.
Je reviens vers mes frères au bout de longues minutes et me pose sur le canapé en croisant les bras. Je ne dis pas un mot parce que je sais que si j’ouvre ma gueule, ils vont encore me faire une remarque. Quoique si je ne dis rien aussi. Fait chier ! Je sors mon portable et entame un jeu dessus tout en m’adressant à Lisandro.
- Tu ferais mieux de t’habiller… Ca se fait pas de se balader à moitié nu devant sa sœur il paraît. On va croire à de l’exhibitionnisme.
Au fond moi je m’en fous. J’ai déjà vu Ariel en caleçon. Eden aussi. En fait le trois quart de mes frères vu que je suis déjà venue squatter leur chambre de nombreuses fois. À la plage ou à la piscine, on voit tous les mecs torse nu. En fait, je m’en fiche au point que l’un de mes frères pourrait se balader complètement nu devant moi que ça ne me ferait strictement aucun effet. Ils feraient juste face à une indifférence totale. Ma remarque est juste pour faire chier un peu au final.
Bon, d'un côté, ça me faisait plaisir de les voir, mais de l'autre, je me dis qu'un message n'aurait pas fait de mal. Surtout que la porte était entrouverte et qu'il y avait du bazar partout. J'avais pris ma douche pour décompresser, et quand je suis revenu, j'ai juste rappelé à l'ordre Saori, car elle avait comme sale manie de manger sur mon lit pour y mettre plein de miettes. Bon, elle avait nettoyé, c'est bien, mais ce n'est pas pour ça que je la gronde, mais à cause du fait que si elle faisait attention, elle n'aurait pas besoin de nettoyer, mieux vaut prévenir que guérir comme on dit, surtout que ça lui aurait épargné des efforts. J'haussais néanmoins un sourcil quand elle évoqua le virus de service. Je soupirais à nouveau, sa jalousie était vraiment navrante, mais ce n'était encore qu'une enfant, enfin, une ado, mais avec un comportement d'enfant. Je la laisse donc seul, ne prenant qu'un bas. Je vais au salon et Ariel s'adresse à moi, avec une plus grande maturité. Je l'écoute attentivement et je comprends que Saori est mal depuis que Mika est présente. Je regarde Ariel, lui posant une main rassurante sur son épaule.
-Je pense savoir ce qu'elle veut. On va faire en sorte qu'elle aille mieux
Généralement, un enfant turbulent l'est forcément pour une bonne raison, et la démone ne faisait pas exception, tout ce qu'il fallait, c'était de lui donner ce qu'elle recherchait. Le retour de la princesse était assez tendu, on sentait qu'elle était vraiment vexée. Au fond, ça m'amusait un peu, mais extérieurement, je restais impassible, y compris face à sa remarque qui était juste là pour me faire un reproche. Je partis donc dans ma chambre sans rien dire, prendre un T-shirt avant de m'installer à côté de Saori sur le canapé et de la prendre dans mes bras. Je lui dépose ensuite un baiser sur sa petite corne.
-Personne ne t'abandonnera princesse. Ce n'est pas parce qu'il y a une nouvelle dans la famille que tu vas être laissée de côté. Tu sais bien qu'on t'aime tous et que t'es irremplaçable.
Je la regarde à nouveau dans les yeux, lui tapotant doucement l'épaule pour rassurer cette tornade aux cheveux verts. Personne ne sera abandonné chez les Park, et je comptais bien le lui rappeler.
-Regarde. On est là, non? Je vais pas me mettre à préférer Mika pour quelques miettes. Tout ce que je veux, c'est que tu fasses attention. Après tout, tu es maintenant Tatie Saori! Je suis sûr qu'elle va te prendre pour modèle, enfin... d'un côté, j'aimerai éviter qu'elle vole une voiture dans dix ans, mais tu m'as compris. Alors arrêtes de bouder et viens manger ta pizza, c'est bientôt cuit.
Je me lève alors du canapé pour sortir les pizzas du four. Rien qu'aux garnitures, on pouvait reconnaître à qui elles étaient. Celle avec la viande, ça devait être pour moi et Ariel lui, avait un faible pour le fromage. Les sortant du four, je les dépose dans une assiette par personne et après les avoir découpées, je les pose sur la table en face de la télé, avec des couverts au cas où.
-Allez, venez manger, je les ai déjà découpées, ça sera plus simple pour regarder un film. Vous avez déjà vu des gens fâchés devant une pizza? Moi pas. En plus, j'ai une faim de loup, alors si vous ne venez pas, c'est pour moi!
De quoi les motiver à venir, parce que oui, le travail ça creuse, surtout que ça n'avait pas été de tout repos aujourd'hui...
Je venais d'expliquer à Lissandro ce qui se passe en ce moment avec Saori. Je sais qu'il aurait voulus un sms pour notre arrivé, mais je sais plus quoi faire en ce moment avec Saori et son mal-être alors je me suis dit qu'il m'en voudrait pas de pas prévenir. Ça c'est décidé à la dernière minute en plus. Bref la main de mon frère sur mon épaule me rassure un peu et ses paroles m'apaisent. Il va me soutenir et je sentais un poids s'évaporer de moi. Lorsque Saori et sa mauvaise humeur débarque dans le salon, je sens sa remarque pleine de reproche à notre frère. Je lève les yeux au ciel et quand Liss va dans sa chambre se changer, je marmonne à ma sœur. « Arrête d'être désagréable Saori ! »
Lissandro revient ensuite totalement vêtue et se pose avec Saori dans le canapé. Je continus de préparer les boissons. Pendant qu'ils échangent, je pose les trois verres remplis sur la table basse et je crispe ma mâchoire quand il l'appelle Tati Saori. Il a vraiment envie que l'appartement explose sous la colère de notre sœur ? Il se lève ensuite pour aller sortir les pizzas du four tandis que je fais signe à Saori de se calmer. Je retourne ensuite dans la cuisine et je jette à la poubelle tout ce qui doit l'être tandis que le lycan nous appelles pour manger.
Petit défaut que j'ai , j'aime sauter par-dessus le dossier des canapés et il me semble que mon frère est pas fan. Mais tant pis pour faire vite, j'arrive derrière le canapé et avec l'aide de ma main je passe au-dessus du dossier et j' atterrie tel un hippopotame dans le canapé contre la hanche de mon frère. Je me penche pour prendre de la pizza en répondant.
« Pardon , j'oublie toujours que tu voues une adoration à ton canapé »
Puis je croque dans ma pizza. Tandis que Saori et Lissandro parlent, je vois le téléphone sur la table basse vibrer. Vu que j'ai le même modèle que mon frère, j'oublie que le mien est dans ma poche de jean et je prends celui sur la table. Je tombe alors sur un sms d'une certaine Britanie . Je dis alors tout haut.
« C'est qui Britanie ? »
Je comprends alors que c'est pas mon téléphone.
« Mince , c'est pas le mien, désoler Lissandro »
Bien-sur j'avais parlé suffisamment fort pour que la petite sœur entende et là...j'aimerais pas étre à la place de Lissandro. Mais je fais quand même le curieux.
« C'est ta nouvelle petite amie ? ...allez raconte nous »
Je me suis isolée un moment pour rager et faire disparaître le paquet de chips par la fenêtre. J’ai rejoint mes deux frères après plusieurs minutes de bouderie. Et en fait, même sur le canapé, je boude toujours. Lisandro a utilisé les mots qu’il ne fallait pas et Ariel me critique encore. Je suis certes désagréable mais Lisandro m’a cherchée aussi…
Lorsque mon frère canin s’installe à côté de moi, je me laisse embarquer dans ses bras même si je ne dis pas un mot. Personne qui ne m’abandonnera et me laissera de côté malgré la présence de l’autre peste ? Si seulement c’était vrai. Ils ne s’en rendent pas compte à quel point ils s’éloignent tous de moi depuis l’arrivée de Mika. Tu parles qu’il ne va pas se mettre à la préférer elle ! C’est déjà le cas. Ils préfèrent tous la demie portion parce qu’elle est petite, innocente et mignonne.
- Traites-moi encore de tatie et j’te colle mon poing dans la gueule, frère ou pas frère…
Je fais attention mais il semble oublier qu’il y a certains aliments qui sont beaucoup plus difficiles à contrôler que d’autres. Quant à la morveuse, hors de question que je sois son modèle. C’est cool si elle apprend à faire des bêtises, je ne le nie pas ! Mais faut pas qu’elle me prenne comme modèle. Je ne veux pas que les autres croient que finalement je me serais prise d’affection pour ce petit monstre.
Lisandro se relève pour récupérer les pizzas, Ariel lui, tente plutôt de me maintenir calme avant de retourner en cuisine. Quant à moi, je reste sur le canapé et prends la pizza qui m’est destinée. Celle aux champignons. C’est pas dur à savoir. Entre le fanatique de la viande et le barge du fromage, c’est simple à savoir à qui est celle aux champis. C’est sans compter l’atterrissage de l’hippopotame à côté de Lisandro.
Je mange tranquillement ma pizza jusqu’à ce qu’un sms apparaisse sur le téléphone de Lisandro. Je ne l’ai pas lu, je n’ai même pas cherché à le faire mais Ariel par contre l’a fait. Si moi je le fais, il me trucide presque mais alors lui il ne se gêne pas ! Bravo le grand frère… Bel exemple. C’est littéralement du « fais ce que je dis, pas ce que je fais ».
- Si c’est un message cochon, c’est sûrement un stupide coup d’un soir qui espère avoir le plus si affinités…
Au fond je veux savoir si c’est vraiment sa petite-amie ou non. Cependant une autre partie de moi n’a pas envie de le savoir. Trop peur de deviner la réponse. Lisandro qui a un crush, ça veut dire beaucoup moins de temps à me consacrer. Déjà qu’il n’en a pas beaucoup à cause de son travail… S’il a une petite-amie, je peux dire adieu à mes soirées chez lui. Je ne le verrai que les quelques fois où il passe à la maison mais même s’il dort là-bas, il aura sûrement cette Britanie avec lui. Je devrais la maudire tiens. Ca la dissuadera de faire souffrir Lisandro.
La vie de famille, ce n'était jamais simple, et il fallait savoir s'adapter à chacun de mes frères et sœurs. Pour certains, c'était plus facile que d'autres et Saori rentrait dans la catégorie compliquée. Cette fille avait besoin d'attention et d'amour, et tant qu'elle n'avait pas ce qu'elle voulait, elle pouvait être mauvaise. Au fond, elle a juste des soucis de compréhension, ne voyant pas à quel point sa famille l'aime. Pour Ariel, il n'y avait pas trop ce problème, il savait gérer ses émotions et ses problèmes, mais dans le cas contraire, je serais aussi présent pour l'aider. Je me mis à taquiner Saori, l'appelant Tatie, mais ma plaisanterie ne semblait pas être à son goût, me menaçant de me mettre son poing à la figure, ce à quoi je ris, lui frottant la tête frénétiquement en la taquinant.
-On ne frappe pas les gens de la famille et tu le sais. Et puis, tu sais bien que je te charries. Juste, ne doutes pas du fait qu'on sera toujours là pour toi Saori, d'accord.
Au moment où je finis de rassurer Saori, je sens une personne qui chute sur mon canapé. Me tournant, j'observais Ariel qui prenait ses aises en sautant sur mon canapé. Bon, ne soyons pas trop sévère, ils sont jeunes encore. À la place, je me contente de sourire et de lui rappeler à l'ordre Ariel, sans me montrer menaçant.
-C'est surtout une histoire de principe, pas d'adoration. En soit, ce n'est pas très grave, tant que tu ne casses pas le canapé.
Il est clair que si jamais, le canapé venait à être cassé, je risquais de faire une toute autre tête. N'empêche, ça sonnait bien Tatie Saori, ou tatie Sao. Dommage qu'elle n'aime pas, mais j'ai un moyen pour la taquiner. Bref, la soirée avait repris son cours et chacun de nous était en train de manger notre pizza, quand j'entendis un téléphone vibrer. Voyant Ariel avec un téléphone dans les mains, je me suis dis que c'était le sien. J'étais sur le point de lui rappeler qu'il ne fallait pas avoir le téléphone en main quand on mange, avant que j'entende le prénom de Britanie sortir de sa bouche. Mon expression changea, prenant une mine embarrassée. Je lui reprends rapidement le téléphone de ses mains que je gardais sur moi.
-Bas les pattes! C'est privé!
Ce n'était pas dit méchamment, juste de manière précipitée sous la gêne. Zut, ils avaient entendu et j'allais devoir leur expliquer. Je ne suis pas du genre à mentir, donc je vais juste leur dire ce qu'ils ont besoin de savoir. Saori y est aussi allée de son commentaire qui était plus proche de la vérité qu'Ariel. Techniquement, c'est un coup d'un soir mais c'était surtout accidentel. Ceci dit, je doute fortement que ça soit un message cochon comme la démone l'avait dit, ce n'était pas son genre. Je soupire alors, racontant tout.
-C'est une amie que j'ai rencontré lors de mes balades nocturnes sous forme lupine. On s'est croisé en forêt et je l'ai reconnu par son odeur. C'est tout. Pas de message cochon et ce n'est pas ma petite-amie. C'est une femme tout à fait respectable
Aucun mensonge, juste la pure vérité. Je leur ai volontairement épargné la suite, ils n'avaient pas besoin d'en savoir plus. Peut-être qu'un jour, elle viendra à mon logement, mais pour l'instant, c'était juste une bonne connaissance avec qui je m'entendais bien. Je m'adresse alors à Ariel, avec le sourire puis aux deux
-En tout cas, fait attention à la prochaine fois, pas que j'attende des messages osés, mais je suis sûr que tu as des choses que tu n'aimerais pas partager sur ton téléphone Ariel. Dans tout les cas, vous restez ma famille, et personne ne passera avant elle. Oui Saori, je parle aussi de toi, princesse Chips.
Je ris légèrement, leur ébouriffant les cheveux à tous les deux pour ne pas faire de jaloux, alors que je continuais à manger ma pizza devant la télé. Qu'il est bon de manger avec sa famille.
Je m'en voulais un peu d'avoir lu ce message, mais d'un autre côté ma curiosité l'emportait. D'où mes questions. Je lance tout de même un regard surpris à Saori. Comme à son âge elle peut sortir des choses pareils ? Parfois je me dis qu'on devrait surveiller ses fréquentations. Mais connaissant Saori, je doute qu'un homme ou une femme tente de l'approcher, elle serait du genre à le faire ou la faire partir en pleurant. Britanie, ce nom me parle, mais j'ai du mal à trouver où je l'ai entendu. Lissandro s'adresse alors à moi. Je vire rapidement au rouge. En effet j'ai pas envie qu'on mette le nez dans mon téléphone. J'échange un peu avec Elijah sur messagerie et j'ai pas envie de devoir expliquer certaines choses alors que moi-même je ne sais pas où nous en sommes, ni où nous allons. Je râle quand Lisandro m'ébouriffe les cheveux. J'ai horreur de ça.
« Lisandro arrête c'est chiant »
Je tente de me recoiffer et je prends une part de la pizza du grand frère. Je sais que ça le fais râler. Je croque dedans en annonçant.
« Égalité balle au centre...On est pire que des gosses à l'école »
L'école ! Mais oui voilà où j'ai entendu le nom de Britanie. Je tourne la tête avec des yeux exorbités vers Lisandro et je bug quelques secondes. C'est donc ..Non pas la Maîtresse de Mika tout de même. Mon côté taquin prend le dessus. Je me concentre à nouveau sur la télé et je lance à Saori.
« Sao...Tu connais le nom de la Maîtresse de Mika ? »
Je me doute de sa réponse alors j'ajoute.
« Britanie Backson...Lisandro c'est pas elle ton amie ? »
J'avais fait le signe des guillemets avec mes doigt en tenant ma pizza avec ma bouche. Je ricane un peu. J'aimais bien taquiner mes frères alors je comptais pas le lâcher avec ça. J'appuie alors sur ses muscles du bras avec mon majeur.
J'avais pas trop réfléchie, mais si c'était reelement la maîtresse de Mika, Saori allait peut-être voir rouge non ? Je ferme alors ma bouche une bonne fois pour toute et je tente d'aider mon frère.
« A Los Angeles des Britanie y en a plein de toute façon... Et toi Saori ? Quelqu'un à succomber à ton charme princesse ? »
Je ne dois pas frapper les gens de ma famille, hein ? Donc ceux qui n’en font pas partie, je peux. Enfin pour moi ça ne change rien. Je frappe qui je veux. Et si Lisandro me traite encore de tatie alors que je n’en suis clairement pas une – je refuse catégoriquement d’être considérée comme telle – je le frapperai. Je m’en fous qu’il fasse partie de ma famille.
Pendant que les deux autres se chamaillent à propos du canapé, moi je me concentre plutôt sur ma pizza. Du moins jusqu’à ce qu’Ariel lise le message qui était destiné à Lisandro. Ne voulant pas trop en apprendre davantage, j’ai juste émis une hypothèse en espérant que ça satisferait la curiosité d’Ariel. Raté. En plus ça l’a surpris. Ben quoi ? J’ai dit quoi qui l’étonne autant ? C’est le fait que je fasse une théorie sur une amante d’un jour avec des sms cochons ? Ou le fait que je n’en fasse pas tout un scandale ? Autre chose ?
Pendant que Lisandro fait un peu la morale à Ariel, moi je termine ma pizza. Pour une fois que ce n’est pas moi qui fait une connerie et qui fouille dans la vie des gens, je profite que ce soit quelqu’un d’autre qui se fasse sermonner. Par contre il aurait pu éviter de m’ébouriffer les tifs ! Je déteste ça. Ca me fout le bordel dans les cheveux, me fait apparaître des nœuds et je dois tout recoiffer après.
- Grumpf !
Ouais très constructif, je sais… Ca suffit pour comprendre que je n’ai pas apprécié la mise en bataille de mes cheveux. Je bois un peu de mon thé froid et suis à la limite de le recracher lorsque Ariel évoque la maîtresse du virus. Qu’est-ce que j’en sais moi de son nom ? Je ne m’intéresse pas à elle ! Je fixe alors mon frère avec une expression qui en dit long sur ce que je pense de cette question. Elle est stupide. Inutile.
- Est-ce que j’ai une tête à connaître les noms des gens qui approchent du virus ambulant... ?
Réponse : Non. Apparemment elle s’appelle Britanie. Youhou c’est potentiellement elle l’amante de Lisandro…
- L’écoute pas Lis, raconte rien. On ne veut rien savoir…
Ariel veut en savoir plus, oui. Moi je veux juste éviter le sujet emmerdant. Je sirote encore un peu de ma boisson tout en écoutant la nouvelle question de mon frère. Faire succomber quelqu’un à mon charme ? Quel charme ? Je regarde Ariel avec un air désabusé avant de lâcher un gros rot. Le bon rototo de camionneur. Je n’ai pas que ça à foutre d’avoir des crétins avec moi qui me disent des trucs mielleux et dégoulinant de conneries.
- Tiens, prends mon « charme » dans la gueule. Pourquoi quelqu’un devrait y succomber ?
Je savais qu'ils n'aimaient pas que je trifouille leurs cheveux, et ça me faisait toujours autant rire de voir leur réaction par rapport à ça. C'est un truc de grand frère, à vouloir taquiner les plus jeunes, mais ça nous rapproche. Ariel se venge en mangeant une de mes part, mais à la limite, ce n'est pas si grave, et la réaction de Saori me faisait toujours autant sourire. Bref, le repas continuait, jusqu'à qu'Ariel évoque "la maîtresse de Mika", ce qui me fit presque avaler de travers ma gorgée d'eau. Mince, il savait qui c'était, en même temps, n'importe qui ayant été cherché Mika au moins une fois le savait, mais je n'avais pas le souvenir qu'Ariel l'ait fait. Décidément, le petit frère avait des connaissance, mais elle se mettait encore le doigt dans l'oeil, ce n'était pas ma petite-amie comme il adorait le prétendre, juste une amie avec qui le courant est bien passé - un peu trop bien même - , c'est tout. Je secoue la tête, me rangeant du côté de la raison, à savoir celui de Saori, ce qui est une première.
-Saori a raison, vous ne voulez pas savoir. Mais non, je n'ai pas de crush sur elle, ce n'est qu'une amie avec qui je m'entends bien.
La conversation continue et quand Ariel évoque le charme de Saori, celle-ci lâche un rot qui aurait fait trembler les murs s'ils n'étaient pas bien isolés. Bon, ce qui est sûr, c'est qu'elle n'était pas intéressée par l'amour, mais peut-être que ça viendra plus tard. Après tout, elle n'a que 16 ans et à son âge, ce n'était pas la chose qui m'intéressait le plus. Je me contentais de rire, regardant Saori.
-Ne te prends pas la tête avec ça. L'amour, ça peut attendre, ce qui compte, c'est que tu te retrouves dans ce que tu fais. Tu sais bien qu'on sera toujours là pour t'encourager dans tes projets, tant qu'ils ne sont pas nuisibles, c'est ce que papa et maman veulent.
Je bois le restant de mon verre, et pris ma dernière part de pizza. Ariel avait décidé d'embêter tout le monde, et je me dis qu'il serait grand temps de le taquiner un peu et je savais faire preuve d'un peu de ruse. C'est avec un grand sourire que je m'exprime vers mon petit frère.
-Par contre, vous étiez mignons tous les deux dans la rue l'autre jour avec tu-sais-qui, tu pourras l'inviter ici un de ces quatre si tu veux.
Je le laissais quelques instants pour qu'il réponde ou qu'il se défende, observant bien ses réactions. Après l'avoir suffisamment torturé, je lui avoue le pot-au-rose.
-Relax, je plaisante, je t'ai vu avec personne. Mais qui sait, toi je sens que tu serais capable de tomber amoureux. Saori, c'est princesse rototo, et c'est moins son genre, pour le moment.
On ne sait jamais ce qu'ils peuvent préparer comme coup, ces deux là. Si ça se trouve, d'ici quelques années, c'est Saori qui sera la plus dévergondée de tous, ou alors, ça sera une adorable petite tatie qui prendra soin de Mika comme la prunelle de ces yeux. Mon dieu, si elle pouvait lire dans mes pensées, elle aurait déjà tapé sa plus grande colère, ou elle aurait recraché son repas en entendant la proximité avec le "virus" de Noïd, qui était une adorable boutchou. Quand la démone saura que rien ne pourra nous éloigner d'elle, elle aura fait un grand pas en avant.
Je comprends rapidement que Lisandro n'est pas amoureux ou bien il le cache bien. Bref, je change de sujet et je parle avec Saori qui me lâche un énorme rot de camionneur. Décidément Saori a son charme à elle. Je roule des yeux alors que notre frère se met à rire. Je tends la main vers une autre part de pizza et je croque dedans en écoutant Lisandro prendre la parole. C'est ce que j'aimais avec mon frère. Quand il ouvrait la bouche, c'était pour parler avec sagesse. Il était toujours de bon conseils. Je me concentrais sur ma pizza jusqu'à ce que Lisandro me parle d'Elijah et moi dans la rue. Mais !! comment ? Et où dans quelle rue ? Je m'étouffe avec ma pizza, car je viens d'avaler de travers. Tandis que je tape dans mon torse pour faire passer le gros morceau de pizza, Lisandro me dit qu'il plaisantait. Je viens de me trahir seul. Mes joues virent au rouge écarlate et je me lève directement pour débarrasser la table sans un mot. Je ne voulais pas en parler, j'étais pas prés et en plus je sais même pas ce que ressent Elijah pour moi , ni ce que moi je ressens alors j'esquive le sujet en allant ranger la cuisine sans un mot.
Je sors mon téléphone de ma poche et je jette un œil au profil d'Elijah pour ensuite ranger de nouveau mon téléphone. Je continus de ranger la cuisine et je mets au frigo le reste de pizza et de boisson pour Lisandro afin qu'il ait des réserve le soir au cas où. Quand il rentre du boulot, s'il a pas envie de cuisiner au moins là il a de quoi faire. Je regarde l'heure et de la cuisine je lance à Lisandro.
« Dis Lis ! Tu penses qu'on peut dormir chez toi ? Maman va s'inquiéter si Saori est dans la rue tard le soir. Même si elle est avec moi, je sais qu'elle aime pas trop »
Personnellement je prendrais le canapé, mais Lis...il allait devoir partager avec notre petite sœur son lit et on peut pas dire qu'elle ai le sommeil doux. Il va sûrement risquer de perdre quelques mètres carré du lit.
Parfois j’ai du mal à suivre où ma famille veut en venir quand elle aborde les sujets des amours. Bon en fait, j’ai surtout du mal à en comprendre l’intérêt. Ariel a voulu narguer Lisandro, okay. Ca j’ai compris. Mais pourquoi pousser le vice plus loin en voulant savoir qui est la personne et où ça en est ? Enfin Lisandro s’est bien défendu en renvoyant la balle vers Ariel. Et à en croire la réaction et l’expression du concerné, Lisandro n’a pas tapé loin de la vérité. Pourtant il pensait juste le taquiner, rien de plus. Bon. Ca pue cette histoire.
- Ben « princesse rototo » ou « Princesse chips » ne voit juste pas l’intérêt d’être amoureux. Ca rend stupide et après les gens font des trucs débiles. J’tiens pas à devenir niaise et mongole.
Bon on repassera pour le tact hein mais au moins ils savent ce que je pense de ces conneries. Ils savent aussi que je ne risque pas de ramener un petit-ami avant loooooooooongtemps. Sûrement pas avant ma mort. Et même après en fait.
- Par contre Ariel a déjà l’air d’avoir un crush vu comment il a réagi. Il est même tout rouge aux joues.
Et la fuite pas du tout discrète qu’il vient de nous faire en partant à la cuisine pile au moment le plus embarrassant. Il se trahit beaucoup trop. La suite m’intéresse beaucoup plus étrangement – ou pas –. Dormir chez Lisandro. J’écarquille les yeux et m’excite déjà sur le canapé en regardant mon frère canin.
- J’dors avec toi !!
Je peux encore dormir régulièrement avec Ariel quand on est à la maison mais plus avec Lisandro. Du coup je veux en profiter. Enfin...encore faut-il qu’il accepte. Je lui ai déjà dit que je pioncerais avec lui mais je n’ai même pas attendu sa réponse en fait. Pour moi, c’est une évidence. Il doit dire oui, i le fera et je dormirai dans son lit, point.
Visiblement, j'avais touché un point sensible quand j'avais blagué concernant un potentiel crush pour Ariel. À la base, c'était juste une taquinerie visant à changer de sujet, mais sa réaction me fit penser à tout autre chose. Le pire, c'est qu'il n'a même pas tenté de se justifier après avoir avalé de travers sa bouchée, il s'est contenté de débarrasser la table en silence, sans dire quoique ce soit. Il y a pas à dire, il était vraiment gêné et ça me faisait presque rire. Ce retournement de situation me faisait sourire et Saori avait aussi remarqué le comportement de son frère, elle qui déniait totalement l'amour en général. Je me dis qu'elle est encore jeune, c'est pour ça qu'elle réagit ainsi. Je continue de manger encore un peu de ma pizza, sans la finir pour autant, avant d'aider Ariel à faire quelques rangements, histoire de ne pas passer pour le grand frère ingrat qui profite.
Ariel proposa alors de dormir chez moi avec Saori et je me voyais mal refuser une telle offre, et notre mère trouverait ça irresponsable de les laisser rentrer maintenant. J'hoche la tête, leur souriant.
-Bien sûr que vous pouvez rester. Si tu veux Ariel, il y a la chambre d'ami pour dormir. Bon, je ne te la propose pas à Saori, je sais qu'elle va vouloir dormir avec au moins un de ses frères, si ce n'est les deux.
Ça ne m'étonnerait pas que la démone préfère avoir deux hommes dans son lit plutôt qu'un seul, mais elle avait tellement peur de l'abandon qu'elle avait une tendance exagérée vis-à-vis de ses frères et sœurs, quitte à rester en permanence avec eux. Je continue de débarrasser la table et les miettes que nous avons mises sur la table avant de continuer le film diffusé à la télé. J'étais avec ma fratrie et tout allait pour le mieux. D'ailleurs, je souris à Saori, la rassurant un peu.
-Oui princesse, tu peux dormir avec moi, mais me lâches pas des rots de camionneur à la figure, d'accord? Je plaisante, je sais bien que c'est impossible de te demander ça, alors ne piques pas toute la couette! Quoique... euh... Bon, fait comme tu le sens, tu sais bien que je suis pas du genre à être grognon quand je dors.
Dormir avec Saori, ce n'est pas aussi dur qu'on pouvait le penser, mis à par le fait qu'elle bouge pas mal dans le lit, elle arbore une expression plutôt paisible sur son visage, c'était agréable à regarder. On continue alors de regarder la télévision tout les trois et je les regarde avec un sourire. Les soirée en famille, même si on avait tous nos petits défauts, c'était vraiment quelque chose que je n'échangerai pour rien au monde. Je suggère alors une idée.
-Vous voulez qu'on dorme tout les trois ensemble? Ça sera une sorte de pyjama party.
On était un peu vieux pour ça, enfin, sauf Saori, mais si ça se trouve, elle en fera avec Mika un jour et ça sera drôle à regarder Tatie s'occuper de son ennemie jurée. Elle a peur qu'on lui vole son amour, alors elle vole des voitures, la pauvre. Ariel, je devais bien avouer qu'il m'avait rendu curieux, mais je n'allais pas pour autant l'interroger, ça pourrait le déranger. Il m'en parlera quand il le voudra, ça sera sans doute mieux pour son bien-être.
J'avais pas spécialement entendu la conversation entre Sao et Lis sur mon potentiel Crush. Je m'étais sauvé rapidement en fait. J'aurais pus être heureux et leur annoncer que oui en effet je craque sur quelqu'un et que ce quelqu'un craque aussi sur moi et sans mon pouvoir en plus. Mais la vérité était tout autre, je ne connaissait pas totalement les plan d'Elijah et je préférais être sûr que lui et moi ça se passe bien avant d'en parler à ma famille. Après tous je n'ai jamais eu de petit ami officiel alors je ne voulais pas que les gens ai de la peine après. Bref, changement de sujet, je propose à Lisandro de nous héberger, je me doute que la chambre d'ami est libre, mais je voulais pas qu'il se force à dormir avec Saori. Mais apparemment notre démone de sœur ne lui a pas laisser le choix.
Je termine de nettoyer la cuisine quand Lisandro propose une soirée pyjama. Sa proposition est adorable, mais je crois que je suis trop grand pour ça, en plus j'ai eu une longue journée, j'ai qu'une envie aller me coucher. Je m'étire en baillant et je réponds.
« Je vous laisse tous les deux avec votre soirée. Désolé Lisandro, mais je crois que je suis trop vieux pour les soirées Pyjama »
Je le taquine en tirant la langue, puis je vais préparer ma chambre vu que Saori à l'air décide à dormir avec le Lycan. Je ne mets pas longtemps à faire mon lit et j'en profite pour laisser Lisandro jouer son rôle de grand frère avec notre petite sœur. Après tous elle déconne pas mal en ce moment et il devient urgent qu'un autre frère la recadrer un peu. J'en profite alors pour prendre aussi une douche chaude, puis je reviens dans le salon vêtu d'un boxer et de mon t-shirt.
« Bon bah Lis, je te laisse t'occuper de Saori. Sao, bisous ma puce »
Je lui envoie un bisou, si jamais elle veut un câlin je lui en ferais un aussi, puis je pars me coucher dans le lit d'amis. Je ne mets pas longtemps à m'endormir, Saori m'a épuisé elle et ses idées farfelues, plus mes devoirs...bref ma journée m'a usée.
La décision est prise. On dort chez Lisandro et moi, je pioncerai dans son lit, avec lui. Le loup ne veut juste pas m’entendre roter. Pas trop fort en tout cas. Et pas dans sa tronche. Ni de lui piquer toute la couette. Sauf que cette andouille sait que dès l’instant où je dors, je ne contrôle plus rien. Si je prends toute la place sur le lit en dormant, je n’y peux rien. De toute façon il ne peut pas m’en vouloir.
Le programme tv continue de nous occuper un petit moment jusqu’à ce que Lisandro propose une soirée pyjama. Moi je suis clairement pour ! Ariel par contre c’est tout le contraire. Il préfère aller se doucher, se changer et aller dormir.
- Bonne nuit papi Ariel…
Bon mais du coup ce n’est pas arrangeant ça ! Si grand-père va se coucher, nous on ne peut pas faire notre soirée pyjama. Parce que si on la fait, il va râler comme quoi on fait trop de bruit et qu’on l’empêche de dormir. Tant pis, on devra donc la remettre à plus tard.
- On regarde un film d’horreur ?
Papi s’est peut-être couché mais moi je ne suis pas encore fatiguée ! C’est encore trop tôt pour que j’aille au lit sagement comme une petite vieille qui n’a plus toute sa raison. Je suis contente d’entendre que Lisandro est d’accord pour le film d’horreur. Ca nous occupera encore un peu avant de nous coucher. Je mets donc un bon film effrayant puis me mets à mon aise contre mon frère. Enfin...sur mon frère est plus exact. Je me suis juste allongée sur le canapé et j’ai posé ma tête sur les jambes du grand pas méchant loup.
Pendant toute la durée du film, je suis restée étonnamment tranquille. Pas de raison de foutre la merde. Même si l’un d’eux est parti roupiller, j’ai quand même deux de mes frères pour moi toute seule. Après le film il a toutefois fallu aller se coucher. Lisandro a dû travailler toute la journée et je crois qu’il remet ça encore demain. Et puis moi j’ai mes cours aussi. Je vais déjà devoir passer à la maison pour récupérer des affaires avant d’aller au lycée alors si je me couche trop tard, je n’assumerai pas. Quoique...ça me donnerait une excuse pour glander.
Je me lève donc et me rends dans la chambre de Lisandro. Une fois à l’intérieur, je retire seulement le pantalon et le pull. Contrairement à eux, je ne peux pas me permettre de dormir à moitié à poil. Je garde donc mon t-shirt et évidemment mes sous-vêtements puis me glisse dans le lit de mon frère le temps qu’il s’installe lui aussi. Lorsqu’il est bien installé, je m’étale comme une loque sur lui pour pioncer. Y a rien de mieux qu’avoir un frangin en guide de coussin géant ou matelas supplémentaire.
J'avais fait la proposition à Ariel et Saori concernant une soirée pyjama. Bon, en soit, c'est juste que j'avais envie de faire une petite soirée tous ensemble, mais Ariel semblait vouloir dormir tout de suite. Il était fatigué, je n'allais pas lui en vouloir pour ça. Je lui souris donc, clément, lui indiquant alors la chambre d'amis.
-Tu peux aller dormir là-bas Ariel, on ne fera pas trop de bruit. Bonne nuit!
Je me tourne ensuite vers Saori et je hoche la tête. Oui, un film d'horreur n'a jamais fait de mal, et disons qu'à force, ça ne me fait plus grand chose. C'est l'un des inconvénients à être un Lycan, on doit tellement contrôler ses émotions qu'on arrive plus à être effrayé par des images à la télé. Nous mîmes alors un film et la démone s'allongea, mettant sa tête sur mes jambes en faisant bien attention à ne pas me transpercer avec sa corne. Elle était particulièrement calme, et ça me plaisait, je pouvais enfin me détendre et profiter du film, mais je sentais la fatigue me gagner petit à petit. J'en avais profité pour faire quelques papouilles dans les cheveux de la princesse. Quand le film fut fini, nous gagnâmes le lit, moi dormant en boxer et torse nu, tandis que Saori était en T-shirt et sous-vêtements. Comme dans le salon, elle s'était étalée sur moi. Elle était envahissante par moment, mais ce n'était pas grave. Elle profitait certainement de mon corps chaud. Ce fut la première à s'endormir, ce qui me permis de mieux la placer dans el lit avant de m'endormir à mon tour. J'étais crevé, et il fallait remettre ça demain soir.
Le lendemain, je me réveille le premier, en pleine forme et je me mets à préparer le petit-déjeuner. Rien de très compliqué, des oeufs, du bacon avec un supplément pour moi et quelques crêpes pour ceux qui voulaient du sucré. Ils allaient avoir besoin de force pour affronter cette nouvelle journée, donc autant qu'ils aient ce qu'il faut pour bien commencer la journée avant de partir de la maison. Parfois, je me dis que je les gâte un peu trop, mais papa ferait sûrement de même, quoique, le connaissant, il aurait sûrement apporté le petit-déjeuner au lit avec le sourire, il l'a déjà fait après tout. Je profitais aussi qu'ils étaient encore en train de dormir pour ranger quelques affaires qui traînaient par ci par là, envoyant un message à Britanie pour lui souhaiter une bonne journée et que je m'excusais si je n'étais pas trop bavard hier, vu que j'avais Ariel et Saori à la maison.
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