Je ne suis pas fan du lycée – qui le serait ? - mais je dois admettre qu’il y a un avantage à y poser les pieds. On entend des rumeurs, parfois fausses, parfois vraies, mais aussi les fêtes qui sont organisées. Ce soir il y en aura une. Elle n’est normalement autorisée qu’aux personnes de dernière année qui ont été invitées. Ce n’est pas pour les plus jeunes. On n’est pas assez cool pour les plus grands. Ce n’est pourtant pas ce détail qui m’empêchera de me rendre à cette fête. Si on me me fait une remarque concernant mon âge et les raisons pour lesquelles je devrais rentrer chez moi, je pourrai toujours sortir l’excuse qu’à 16 ans, je suis encore dans l’âge bête et que c’est normal de se rebeller.

Une fois à la maison, les affaires scolaires posées en vrac dans un coin de la chambre, j’ai attendu le moment opportun pour me changer. Une espèce de débardeur/bustier avec un jean clair et me voilà fin prête à filer en douce. Je vois mal mes parents accepter que je sorte à une fête qui est normalement réservée aux adultes ou à ceux qui le seront dans les mois à venir. J’ai fait trop de bêtises pour qu’ils me laissent bien gentiment sortir tard le soir. Et aujourd’hui, je vais en rajouter une à ma liste déjà bien longue.

Me glisser dans la soirée n’a pas été le plus difficile. Etant tous pris dans l’ambiance, personne n’a fait attention à mon entrée. Profitant de mon invisibilité provisoire, je prends un verre de punch et le goûte. J’en ai jamais bu, c’est la première fois que je touche à ce truc. Ben ce n’est clairement pas ce que je boirai souvent. C’est...bizarre.

Je n’ai pas vraiment le temps de bien me faire au goût du punch. Je sens une main m’agripper le poignet pour me tirer vers l’extérieur de la maison. Que ce soit en geste ou en paroles, on me fait bien comprendre que ma présence n’est pas la bienvenue ici. Je suis juste jetée dehors comme une malpropre.

- Ca, ils vont me le payer ces enfoirés…

On ne me jette pas ainsi dehors ! Je suis peut-être une démone adolescente en pleine crise de rébellion mais ce n’est pas une raison pour me foutre dehors de cette manière. Mon attention se porte cependant ailleurs lorsque j’entends une chute puis une insulte. Ah ! Je ne suis pas la seule dont la présence n’est pas souhaitée. Il a l’air d’avoir à peu près mon âge. J’imagine que c’est ça qui a coincé pour lui aussi.

Lorsqu’il me tend la main pour m’aider à me relever, je la saisis sans la moindre réticence. C’est un ange, je le sens mais ça ne me gêne pas. Sinon je serais en train de détester Blaire. Et aussi le médecin qui m’a soignée. Quand je déteste une personne, c’est jamais une question de race.

- Ouais, ils m’ont dégagée comme une vulgaire clodo…

Il veut leur faire regretter leurs actes ? Pas si angélique que ça l’ange. Tant mieux ! Je comptais foutre la merde pour les faire payer mais si en plus j’ai un allié, ça va rendre les choses plus intéressantes. Je ne le connais pas mais pas besoin d’être ami avec une personne pour se venger. On a un point commun, c’est tout ce qui compte.

- Et bien faisons-le ! Pourquoi on se retiendrait de leur faire payer l’affront alors qu’eux, ils ne se sont pas retenus pour nous jarter de la fête ?

Par contre il faut s’organiser. Si on fait juste de la destruction depuis l’extérieur, ça passe. On pourra filer assez rapidement sans se faire choper. Cependant si on fout la merde depuis l’intérieur, on n’aura aucune chance de nous enfuir. Trop de monde qui peuvent nous attraper. Ou alors…

Je me recule un peu en levant la tête, observant la maison. Y a un étage. On devrait pouvoir s’y faufiler en passant par le toit. Encore faut-il réussir à grimper sur le toit… S’il y a un arbre assez proche, ça devrait faire l’affaire. Je commence donc à faire un petit tour, étudiant le terrain.

- On devrait pouvoir passer par le toit si on a un arbre ou un autre truc à proximité pour monter. Et on pourra foutre le bordel dans la maison du coup. Sauf si l’étage est aussi trop rempli…

C’est le risque avec ce genre de soirée. Une bonne partie est en bas à picoler, s’amuser, danser, etc mais une autre partie va souvent s’isoler à l’étage pour être en intimité. Inutile d’avoir fait de grandes études pour savoir ce qu’ils fichent dans les chambres, les chiottes ou toute salle pouvant contenir deux personnes… Ca me répugne rien que d’y songer… S’il y en a qui sont vraiment en train de coucher, je me ferai un plaisir de les couper dans leur élan et de les interrompre. Ca les emmerdera et mon but sera atteint.

La seule bonne chose qu’il y a à cette soirée, c’est l’allié que je viens de me trouver. Il veut foutre le bordel pour se venger et moi, je veux en faire de même. Ils nous ont jeté dehors parce qu’on est trop jeunes selon eux, on va leur montrer de quoi on est capables. Ils vont regretter de nous avoir pris pour de simples gosses.

Notre alliance étant accepté des deux côtés, il ne nous manque plus qu’à trouver un moyen de retourner dans la maison. Nous venger en restant dehors c’est bien, c’est sécurisé mais ce n’est pas drôle. On observe alors attentivement les lieux jusqu’à trouver une fenêtre ouverte. Il ne nous reste plus qu’à monter en espérant que personne ne se trouve à l‘intérieur de la pièce et encore moins en train de copuler.

Le type se désape en partie puis déploie ses ailes. C’est… C’est trop cool ! J’oubliais que les anges pouvaient faire ça. Finalement grimper sur le toit ne sera pas le plus dur. Rien que pour ce côté pratique, je veux aussi des ailes !

- Non ça sera plus simple si tu peux me porter.

Plus rapide aussi. Et moins chiant. Je ne salirai pas mes vêtements comme ça. Je m’approche donc de l’ange et me tiens à lui. C’est un peu bizarre de se foutre dans les bras d’un type torse nu… J’en connais plusieurs qui me charrieraient beaucoup s’ils voyaient cette scène. Ils ne le sauront jamais, heureusement pour moi. Bref on monte donc sur le toit et entrons dans la pièce sombre l’un après l’autre. Personne. Tant mieux.

Un grand lit double, des affaires plutôt pour adultes, une ambiance tout sauf adolescente. Ca doit être la chambre des parents. Ca explique pourquoi il n’y a personne. L’ange commence déjà à fouiller dans son coin tandis que j’en fais de même dans le mien. Durant mes recherches, je suis interrompue par le garçon qui me tend une boîte. Je fouille un peu dedans et souris.

- Moins de bijoux pour eux, plus d’argent pour nous.

J’embarque tout le reste en fourrant dans mes poches de jean. Elles sont tout juste assez grandes pour contenir les bijoux. Ca aurait été plus simple de les mettre autour du cou concernant les colliers mais...trop voyant. Je reprends ensuite ma fouille des tables de nuits et tombe sur un tiroir rempli de trucs ignobles.

- Putain j’crois qu’on est tombés sur une famille chelou. Y a plein de sextoys divers dans leur tiroir.

Je laisse le tiroir ouvert et me concentre plutôt sur ce que dit l’autre. La porte est verrouillée ? Pas étonnant que personne n’ait pu venir ici.

- Nan j’sais pas crocheter mais on peut aller briser une fenêtre à côté. Ca sera plus discret que si on défonce la porte et puis on pourra toujours la détruire de l’extérieur. Les parents croiront que c’est les invités qui ont fichu le bordel.

Et nous on fera plus de casses. En plus c’est aussi beaucoup plus simple de péter une vitre. Je prends plusieurs objets plus ou moins lourds que je pourrai lancer sur la fenêtre pour la briser.

- C’est bon on peut aller faire de la casse.

Je m’approche de la fenêtre par laquelle on est entrés et sors, me plaçant sur le bout de toit qui mène à la fenêtre suivante. Je jette un œil à l’intérieur afin de vérifier une éventuelle présence et il n’y a personne. En tout cas pour le moment donc il ne faut pas traîner. Je brise la vitre puis rentre à l’intérieur de la chambre. Je me mets rapidement à fouiller la zone après m’être débarrassée des objets encombrants dehors. Cette fois ça ressemble bien plus à une chambre d’ado que la précédente.

- Elle a des goûts de chiotte notre hôte…

C’est quoi ces posters de stars super moches accrochés au mur ? Et les rideaux roses à paillettes… Putain en fait je suis dans la chambre de Barbie passion stalkage ! Oh merde il faut fuir les lieux avant d’être contaminés par cette horreur. J’écoute à la porte et il ne semble pas y avoir trop de monde. J’ouvre même la dite porte pour jeter un œil discret à l’extérieur.

- On devrait pouvoir sortir sans trop de problème. Y a des gens mais peu nombreux et ils ont l’air plutôt occupés à…...enfin tu vois quoi.

Draguer, s’embrasser, se caresser, aller se planquer pour le plus si affinités. Bref ils font leurs trucs de grands quoi. Beurk… Je viens d’en voir un qui a carrément foutu sa main dans le froc d’une miss pour la tripoter. Je grimace en arrêtant de regarder dehors. S’il veut savoir quand la voie sera libre pour sortir, je le laisse regarder lui-même. Moi j’ai déjà donné et j’aimerais effacer de mes souvenirs ce que je viens de voir.

- J’crois que j’vais vomir et pas à cause du punch… Ils peuvent pas faire ça dans une pièce isolée ?

Finalement je ne suis pas sûre de vouloir retourner à une soirée de lycéens la prochaine fois. Je m'attendais à ce que l'alcool et les hormones leur donnent envie de profiter de leur liberté pour s'envoyer en l'air. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'un duo commence les préliminaires dans le couloirs !! C'est vraiment super cons les ados dans une fête comme celle-ci.

La chambre des parents est rapidement fouillée et mise à sac. Je fourre tout ce que je peux dans mes poches puis je continue mes recherches.Je tombe même sur un tiroir rempli de sextoys. C’est quoi cette famille de tordus ? Et ça n’a même pas l’air de l’interpeler plus que ça.

- Leurs outils naturels ne doivent pas leur suffire… Enfin peu importe, ces trucs ne sont pas intéressants.

Quant à la porte, elle est verrouillée. Je propose alors de passer par la pièce juste à côté en brisant une vitre, puis de défoncer la porte de cette chambre de l’extérieur. Quitte à foutre le bordel, autant y aller jusqu’au bout en y impliquant de potentielles victimes indirectes. En voyant une porte ouverte, ils iront sûrement profiter de la pièce. Et y laisseront plein d’empreintes partout, camouflant ainsi les vrais coupables. Comment pourrait-on foutre le bordel alors qu’on a été jetés dehors ? On sera innocents.

On passe alors par la fenêtre de la chambre d’à côté et là, c’est un décor ignoble qui nous attend. Comment peut-on aimer une couleur si moche ? Et l’autre qui me fait une remarque sur ça. C’est quoi ce cliché de « les nanas aiment le rose » ? J’hausse un sourcil en le regardant comme s’il venait d’une autre planète. Pas besoin de mot pour qu’il devine ce que je pense. Cette couleur est immonde et ce n’est pas parce que je suis une fille que je vais l’aimer.

Première tentative de fuite vers l’extérieur de la pièce : échouée. En plus de ça la vue m’a écoeurée. C’est à son tour d’aller guetter la sortie. Je ne m’attendais cependant pas à ce qu’il jette un objet. Pas con sa technique de distraction. Grâce à ça, la voie est libre. Enfin presque libre. Il y a encore des gens mais ceux-ci sont trop occupés entre eux pour nous remarquer. Je ne peux retenir un petit rire lorsqu’il ouvre des portes et que ça fait râler les couples cachés derrière. Et lorsqu’on arrive devant la porte de la chambre parentale, il met à exécution notre idée. Destruction de la poignée : Check !

- On fait les deux, ça sera encore plus drôle.

On va vraiment aller jusqu’au bout de notre plan destruction. Je le suis jusqu’en bas des escaliers jusqu’à ce que je me sente soudainement tirer vers l’arrière. J’observe le type en question et affiche une moue.

- L’un des cons avec lui… C’est lui qui m’a dégagée.

Ils sont les videurs de la soirée et ils font leur tour de repérage ou quoi ? Quoique… Nan. Celui qui a dégagé mon allié tient un tonneau d’alcool. Je pense qu’on a juste été malchanceux en les croisant et que maintenant ils sont déjà en train de picoler à nouveau. Tant mieux pour nous. Plus ils seront ivres, moins ils feront attention à nous. On peut donc se glisser à nouveau à travers les différents invités et nous diriger vers la cuisine. Je me mets à fouiller l’air de rien dans les placards, cherchant de quoi détruire le punch. Maggi, huile, vinaigre, soja, tabasco, sirop d’érable,… Zut. Y a que le tabasco qui pourrait passer. Les reste sera soit trop voyant, soit ils ne changeront pas réellement le goût. Je prends donc le flacon de tabasco et pendant que personne ne regarde, j’en vide un maximum dans le punch puis je touille un peu pour bien mélanger. Fallait pas laisser le récipient à la cuisine, les gars !

- Direction la cave à vin ! Ca doit pas être très loin. On va tout briser et ensuite, on pourra mettre ton idée à exécution. Fuir et appeler les poulets.

Je lui prends rapidement la main et le tire avec moi pour sortir de la cuisine et partir à la recherche d’une cave ou de tout autre lieu qui pourrait contenir les vins. C’est dans une cave qu’on trouve notre bonheur.

- On va avoir de quoi nous amuser dis donc. C’est vraiment bien une maison de richto. T’as vu la dose de vin qu’ils ont ?

Déjà qu’une bouteille peut coûter la peau du cul alors avec le nombre de bouteilles présentes dans la cave, on pourrait se faire un paquet de fric si on les revendait. Dommage qu’on soit mineurs. À la place, on va s’amuser à réduire à néant tout ce fric gaspillé pour une boisson.

- On les jette un peu partout ? Ca fera une peinture naturelle.

Et deux fois plus de temps pour nettoyer tout le merdier. Et possiblement deux fois plus d’emmerde aux autres ados. Faudrait qu’on trouve un moyen de les faire descendre aussi à la cave pour qu’ils foutent leur bordel aussi. Ou qu’on attire les plus ivres pour qu’ils s’évanouissent dans les débris de verre. Les gens croiraient alors que ce sont eux les coupables et qu’ils s’en sont même pas rendus compte à cause de l’alcool.

J’aime pouvoir me balader dans la maison sans que personne ne fasse réellement attention à nous. Peut-être que les deux crétins qui nous ont jetés dehors ont été justement mandatés pour faire attention aux invités et aux intrus. Je ne vois que ça. Ou alors il n’y a qu’eux qui ne se fichent pas de l’âge des invités. Peu importe la raison au final, grâce au je-m’en-foutisme des autres, mon allié et moi avons pu mener à bien nos nouvelles petites missions. Changer légèrement la composition du punch puis aller faire un joli petit carnage dans la cave à vin.

Première mission : Check ! J’ai mis autant de tabasco que je le pouvais. Je ne pense pas que le goût changera beaucoup mais en tout cas, les effets seront plus drôles. L’ivresse mélangée à une bonne indigestion ou une bonne chiasse. De quoi leur faire regretter d’avoir bu ici. Deuxième mission : En cours ! La destruction des bouteilles de vin peut commencer.

- Ca pue aussi. J’comprends pas l’intérêt d’en acheter autant si c’est pour les garder des années dans une cave. Autant le boire le jour même ou dans le mois dès qu’ils en ont acheté.

Ma proposition a eu une réponse positive. Et pouf une bouteille de moins et une tache en plus. Et c’est parti pour un concert de bris de verre ainsi que pour de l’art mural. En réponse à son toast, je lève une autre bouteille en souriant.

- À la vengeance et la destruction !

Et hop encore une bouteille éclatée dans un mur. Je l’aime bien ce type. Si je n’avais pas cette capacité à reconnaître les anges et les démons, je croirais réellement qu’il est de la même espèce que moi. En fait, même maintenant je me demande s’il est réellement un ange.

Il s’absente quelques minutes durant lesquelles je continue de foutre le bordel dans la cave. Des bouteilles contre les murs, d’autres qui sont simplement jetées au sol pour refaire la couleur. Lorsqu’il revient, il est accompagné par quelques personnes. Ils sont complètement bourrés. Parfait. Ils seront donc les accusés. Lorsqu’il faut partir, je remonte donc les escaliers et suis mon allié du soir pour sortir de la baraque.

- On pourra appeler les flics depuis le véhicule.

On cherche à quelle voiture correspondent les clés tout en discutant.

- Hum… Au parc ? Ce nous fera de meilleurs alibis quand on appellera les poulets anonymement. Et on planque la voiture dans un canal rempli d’eau ! Ca effacera nos empreintes, j’ai vu ça dans les experts Manhattan ! Dès que l’ojet a été plongé dans l’eau trop longtemps, ils n’arrivent plus à relever les empreintes.

Je sais qu’il y a une différence entre les séries et la réalité mais pour rendre le truc plus crédible, ils s’inspirent toujours de faits réels. Je ne pense pas qu’ils diront qu’une preuve est impossible à trouver si ce n’est pas vrai. Surtout si la série en question se passe dans le présent et non dans le futur.

La voiture finit par faire un petit bruitage et je tire mon allié vers le véhicule en souriant.

- Notre carrosse est là ! J’te laisse conduire vu que t’as les clés.

Et aussi parce que la dernière fois que j’ai conduit une voiture, je n’ai pas su comment la faire fonctionner correctement et j’ai fini dans un poteau. J’ai même eu droit à des blessures et des remontrances de a part de mes parents. Je m’installe donc sur le siège passager et fouille déjà le véhicule sans aucune gêne. Boîte à gants, éventuelles cachettes, portières, tout y passe. Voler dans la maison ne m’a pas suffi. Je finis par trouver un téléphone et souris.

- Ouh la pire idée de sa vie. Laisser son portable dans la voiture en croyant le mettre en sécurité. Ben il nous servira pour appeler les flics. Tu veux le faire où j’le fais ?

Mouhahaha notre plan commence à porter ses fruits ! J’ai bien entendu les plaintes de dégoût pour le punch. Entre le goût dégueulasse et les gueules en feu, c’est parfait. Souffrez bande de crétins congénitaux ! Une fois dehors, notre nouvelle mission se résume juste à trouver la voiture qui répondra à l’appel. Ceci étant fait, on prend place à l’intérieur et c’est parti mon kiki ! Destination un parc, peu m’importe lequel. Tant que c’est loin d’ici, tout m’ira. Toutefois on ne pourra pas jeter la voiture dans un canal. J’oubliais qu’il n’y en a pas vraiment dans le coin… Zut. On devra donc se contenter d’abandonner le véhicule quelque part.

Durant notre route, je fouille un peu l’habitacle et trouve un téléphone qui nous sera bien utile. À qui la mission d’appeler les flics du coup ? À moi.

- Oh oui !

Je compose le 911 et lorsque j’ai le service des urgences, je leur explique les faits. Une fête a lieu et dérange le voisinage, je leur donne même l’adresse. Et je leur parle aussi du fait qu’on a vu des gens fumer du cannabis ou quelque chose qui y ressemblait. J’en rajoute même une couche en expliquant qu’on a entendu des bruits ressemblant à une dispute qui tourne mal, des coups et des engueulades. Tout ceci est fait anonymement évidemment. Je raccroche ensuite et regarde mon allié avec un grand sourire aux lèvres.

- Ils vont aller voir le carnage ! J’aimerais bien être une souris moi aussi. Ca doit être magique de voir leurs tronches quand ils verront les flics et qu’ils se rendront compte de tout le bordel qui a été mis.

Et pour voir la tête qu’ils feront quand les parents seront mis au courant de tout ça. J’aimerais tellement voir à quel point ils sont dans la merde. Il finit par garer la voiture et c’est le moment de sortir du véhicule. On va pouvoir se dégourdir un peu les jambes et laisser l’auto loin de nous.

- Ah putain, c’est vrai ! Moi c’est Saori.

Ce détail qui nous revient qu’après coup… Bon il faut dire qu’on a été pas mal occupés avec notre opération commando. On s’apprête à aller nous poser mais notre route ne va pas beaucoup plus loin que la voiture. Son père a apparemment remarqué sa disparition. Shit. J’espère que ce n’est pas le cas des miens. Je sors mon téléphone pour vérifier mais je n’ai rien reçu. Ni appel, ni sms. Ca ne veut pas pour autant dire que je suis sauvée.

- Carrément ouais !

Je note donc son numéro et lui donne le mien. Ca sera plus pratique pour réorganiser des plans de destruction. Ou simplement quand on s’ennuie dans notre chambre parce qu’on a été privés de sortie. Une fois cela fait, je ris un peu et le salue.

- J’te retiens pas plus longtemps. Ca serait con d’avoir la cavalerie alors qu’on a tout fait pour l’éviter. À la prochaine, Finn !

Je le lais partir puis m’en vais aussi de mon côté. La route est beaucoup moins rapide en bus… Finalement on n’aurait peut-être pas dû aller aussi loin pour le parc. Enfin la soirée était drôle. Même si je suis potentiellement punie à mon retour, ça en valait la peine. Ca m’a aussi permis de penser à autre chose que les derniers événements familiaux.