J’arrive enfin à la demeure Park. J’ai enfin trouvé le courage de parler à Logan et Marya de ce qu’il se passe pour Dylan. Ils comprennent ma vision des choses et sont prêts à me soutenir. Je viens donc prendre un thé avec ma mère, mais nous ne parlons pas de Dylan. Elle semble inquiète. J’apprends alors que depuis un moment Saori ne quitte pas sa chambre, elle déprime. Je suis surpris, c’est vrai qu’elle répondait à peine à mes sms, mais je pensais qu’elle boudait, car elle avait appris pour Jenny. Je termine mon thé et je dis à Marya.
« Tu peux me garder Dylan ce soir ? Je vais m’en occuper de Saori »
Marya accepte avec plaisir. Quant à moi, je monte voir ma sœur. J’ouvre la porte et je comprends que la miss en effet passe son temps dans sa chambre. Je fais semblant de raler alors que ça sent le fennec histoire de la faire râler pour être sûr qu’elle respire encore et que ce n’est pas l’odeur de son cadavre que je sens. J’ouvre les volets, les fenêtres et je parle fort.
« Allez bouge-toi petite soeur! On va chez moi. Dylan va rester ici, j’ai un nouveau jeu d’horreur à faire et tu vas le faire avec moi »
Je prends un sac, j’ouvre son armoire et je prends tout ce qui passe pour qu’elle ai du change. Je mets le sac sur mon dos et si elle n’est pas encore sortie du lit, je tire la couette en ajoutant.
« Grouille-toi ! Tu t’habilles, j’appelle un taxi. Si dans dix minutes, tu n’es pas en bas, je traîne par les cheveux »
Je descends dans le salon, j’appelle un taxi et j’en profite pour appeler Noïd.
« C’est Ariel… tu peux faire garder Mika ? Dylan est chez maman. Saori va mal, je l’emmène chez moi. Ramène des chips et des pizza »
Une fois, le téléphone raccroché, soit Saori est en bas et on prend le taxi, sois je monte et c’est sur mon épaule tel un gros sac à patates que je la remmène dans le taxi. Sur la route, je tourne la tête vers elle et je tente de comprendre. Je ne l’avais jamais vue comme ça. Bouder pour un truc débile oui, mais s’enfermer dans cette chambre durant des jours. Je me mordille la lèvre inférieure et je passe mon bras autour d’elle pour montrer que je suis là.
« Qu’est-ce qui se passe Sao ? Je ne t’ai encore jamais vue comme ça »
Je l’écoute si elle veut me parler.
Une fois le taxi devant chez moi, je descends avec son sac et je l’emmène chez moi en envoyant un sms à Jenny
Citation :
« Ma sœur ne va pas bien. Je vais passer quelques jours seul avec elle. Prends soin de toi, tu me manques »
Je pose le sac dans le salon et je propose à Saori d’aller se poser le temps que j’installe le jeu. Je prépare aussi de quoi se rafraîchir et je lui annonce.
Je déteste déjà ce début de mois. Je le hais de toute mon âme. Je vais bannir le mois de juin de ma vie. Désormais il n’existera plus. Il y aura mai, truc inexistant, juillet et ainsi de suite. Bref depuis le départ de Finn, je fais tout pour avoir la paix. Je fais comme si tout allait bien devant tout le monde – du moins j’essaie –, je m’isole la majeure partie du temps en prétextant avoir des devoirs ou être fatiguée ou même en me rendant ailleurs qu’à la maison, j’en viens même à beaucoup sécher les cours. Bien plus que d’habitude. Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas ça qui a motivé mes parents à faire appel à Ariel… Ils ont déjà reçu plusieurs appels du lycée à ce propos. Je le sais vu qu’ils m’ont fait la morale et que je n’ai rien écouté. Ils doivent sans doute se dire que si c’est l’un de mes frères qui me fait le discours, ça passera mieux.
Aujourd’hui j’ai encore eu droit à une morale parce que j’ai encore été errer au lieu de me rendre au lycée, et me suis juste allongée sur mon lit. Je ne me suis pas couverte, j’ai juste pas envie de faire quoi que ce soit d’autre. J’ai même fermé les stores pour rester dans l’obscurité. Bon en fait ils sont fermés depuis des jours, j’ai juste une flemme intense d’y toucher. Alors quand Ariel se pointe en gueulant et en ouvrant tout, forcément ça me gonfle très vite.
- Arrête de gueuler, j’suis pas sourde et j’dormais même pas…
Seule réaction supplémentaire de ma part : Me tourner sur le ventre pour fourrer mon visage dans le coussin. M’en fiche du jeu, m’en fiche que le mioche reste chez les parents et m’en fiche qu’il appelle un taxi. J’préfère rester dans mon lit. Je ne comprends juste pas pourquoi il tire la couette alors que je suis dessus. Bouarf c’était peut-être juste un réflexe.
Il s’en va finalement après avoir fait je ne sais quoi avec mes affaires. J’ai pas regardé. Pendant de longues minutes, je reste allongée tranquillement jusqu’à ce qu’une tornade vienne m’embarquer sur son épaule pour me foutre dans un taxi. Je n’ai même pas eu la foi de râler. Je me suis juste contentée de regarder dehors en silence. Enfin c’était le cas jusqu’à ce qu’Ariel me pose la question à laquelle je n’ai pas envie de répondre.
- Il se passe rien. La preuve je râle, je fais chier les profs, j’me prends des punitions. Tu vois, il se passe rien de bizarre.
Rien à part que je ne suis pas retournée en cours depuis des jours, que je ne vais même pas à mes heures de colle reçues – quoique ça ce n’est pas nouveau – et que je préfère juste être seule dans mon coin.
On sort du taxi une fois chez mon frère puis on entre dans son appartement. Je ne sais pas trop où me mettre en fait alors je m’assieds au sol, contre un mur. Il est en couple et je sais qu’ils ont déjà couché ensemble. Son idiote de copine nous a tout balancé à Pâques. « On pratique le coït » gna gna gna. Rien que de savoir ça, je suis sûre que le lit, le canapé, la cuisine, la table… Tout est contaminé par Wikipédia ambulant. Le sol est plus sûr.
- Il est pas censé être là ton dictionnaire ambulant ?
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Noïd était chez lui, en train de bouquiner lorsqu'il reçut un appel d'Ariel. Une fois n'était pas coutume, il avait pas grand chose à faire. Mika était dans sa chambre, et gribouillait sur une feuille, le ménage était fait, et Grenat était à côté de lui, lisant également. Un moment tranquille, quoi. Cela ne l'empêcha pas de décrocher assez rapidement à son téléphone, toujours content d'entendre son frère. Sao allait pas bien ? Ça c'était franchement pas commun. Enfin, en soi, la petite démone avait toujours eut un caractère de merde, et sa peur d'être abandonnée par sa famille faisait qu'elle n'était jamais vraiment contente, mais aller franchement mal, ça par contre c'était neuf.
Et pour qu'Ariel l'appelle, c'est que c'était pas une petite déprime, ni une bouderie comme cela pouvait de façon plus classique. Maintenant un peu inquiet, il répondit à son Éveillé de frère qu'il arrivait, et se prépara rapidement, prenant au cas ou de quoi dormir. Il demanda à Grenat de s'occuper de Mika pour la soirée, l'informa qu'il savait pas trop quand il allait rentrer et lui fit un énorme bisou avant d'aller prévenir sa fille. Il savait que y aurait pas de soucis. Mika adorait Grenat, et passer une soirée avec elle la dérangeait pas du tout. Ça lui rappelait le temps ou elle était encore sa nounou. « J'suis en route, je m'arrête faire le plein de bouffe et je déboule. Dis à Sao que ce soir, je lui ramène un Everest de chips, ok ? »
Noïd appela son marchand de pizza habituel, et fit un commande genre d'un gros stock, avant de foncer au supermarché, ou il fit le plein de saloperies. En gros, une belle quantité de chips et de boissons en tout genre pas du tout bonne pour la ligne. Ariel et lui allaient devoir transpirer pour éviter de prendre du bide. Contrairement à Sao, qui même si elle se gavait de chips toute l'année, semblait toujours rester fine. Après ça, il passa récupérer les 6 pizzas qu'il avait commandé, et les chargea dans sa voiture. Ça sentait drôlement bon. Ils allaient pas manquer de bouffe ce soir.
Alors qu'il conduisait vers chez Ariel, il se demanda comment ils allaient aborder le sujet qui fâchait avec Sao. Est-ce que c'était toujours le même problème ? Pourtant jusque la ça avait jamais provoqué une crise pareille qui justifiait qu'Ariel l'appelle. Bon, ils allaient bien voir. Y a environ un an, Sao s'était retrouvée chez lui, et ils avaient déjà eut une grosse discussion à ce sujet... La, il allait falloir aviser. Déjà, peut-être qu'une soirée chill allait lui faire du bien. Ils allaient sûrement mater des trucs d'horreur, voir geeker ensemble. Ça faisait longtemps qu'ils s'étaient pas retrouvés tous les trois ensemble, ça allait faire du bien. Même s'il risquait encore de se faire casser la gueule peut importe le jeu qu'ils allaient mettre, Noïd étant bien moins doué aux jeux vidéos que sa famille plus jeune.
Chargé comme une mule, une pille de pizza entre les mains et divers sacs de courses accrochés tout autour de lui, Noïd sonna chez Ariel et attendit que ce dernier lui ouvre.
- « Salut frangin. Tu vas bien ? Elle est ou notre démone préférée ? »
Contre le mur ? Noïd, un peu abasourdi, vit Sao qui était appuyée contre une paroi, et qui faisait vraiment BEAUCOUP la gueule. La vache, il l'avait jamais vue comme ça. P'tain, il savait pas ce qu'il se passait, mais la il allait falloir deux frangins pour la faire sourire. Il alla déposer tout son bordel dans la cuisine, laissant bien le parfum des pizzas se diffuser pour mettre sa sœur en appétit, et mit les boissons au frais. Les mains libres, il put étreindre brièvement son frère, avec un sourire un peu plus calme. Silencieusement, il lui signifiait qu'il parlerait pas de leur précédente discussion, concernant Dylan, ce soir. Sao était pas en état de l'entendre et risquait de réagir genre... bizarrement. Mais malgré tout, Ariel gérait. C'était pas la période la plus simple pour lui, et il arrivait quand même à s'occuper de sa sœur. Il était vraiment fait pour prendre soin des autres, le p'tit. Rien que pour ça, Noïd l'admirait, car c'était pas vraiment un truc sur lequel il était doué. Mais bah, en lui faisant un câlin, et en lui pressant l'épaule un peu, il espérait lui montrer qu'il était là. Même si c'était pas vraiment le truc qu'il savait bien exprimer.
Noïd ouvrit un paquet de chips, et en mit dans un bol. C'était sans doute le premier truc à faire. Il s'avança ensuite vers la cornue qui était dans un coin, et après avoir posé les chips sur la table devant la télé, se mit à sa hauteur.
- « Salut, mon affreuse préférée. Bah alors, tu comptes passer la soirée contre le mur ? Allez, le canapé est plus confortable, je t'emmène. »
Il était à des lieux d'imaginer pourquoi elle s'était foutue la. Alors il l'attrapa comme une princesse, en profitant pour lui faire un câlin au passage, et fit mine de la jeter sur le canapé. Après s'être immobilisé, il la déposa finalement et lui mit le bol de chips entre les mains.
- « Bon, ça vous dit que vous me colliez une branlée sur un de vos jeux ? J'vous prévient, j'ai pris de la bouffe pour un régiment. »
Fallait déjà ramener un peu de bonne humeur dans cette pièce, sinon ils arriveraient à rien.
Qui y-t-il de pire que Saori dans une vie ? Une Saori déprimée. Clairement, elle est adorable quand elle le veut, elle est démoniaque quand elle le veut. Mais alors quand elle est mal, c’est le pire. Elle a râlé tout le trajet alors que je souhaitais juste savoir ce qu’elle avait. Une fois chez moi, je le vois s’asseoir sur le sol. À quoi elle joue encore ? Mon canapé n’est pas assez bien pour elle ? Je prépare de quoi boire que je dépose sur la table basse et je lui réponds en souriant.
« Elle s’appelle Jenny. Et non elle n’est pas là. On ne vis pas ensemble et je lui ai dit que je passais du temps en famille aujourd’hui. »
J’allume la console, je mets le cd dedans et je m’assois dans le canapé en ajoutant.
« Tu as quoi contre mon canapé ? »
Bon sa réponse me rire. Quelle cruche ce n’est pas possible , je commence à manipuler l’héroïne de mon jeu d’horreur en attendant que la démone vienne s’asseoir. Surtout que je lui aurais dit dans le plus grand des calmes que je pratique le coït que dans mon lit. Oui, finalement, cette expression me fait rire alors pour taquiner Jenny, je l’emploie maintenant. Tout en jouant, je demande à Saori.
« Tu ne veux pas en parler ? C’est à cause de pâque ? Quelqu’un t’as fait du mal ? »
J’écoute la démone, puis je lui envoie la manette pour aller ouvrir. Je me doute que c’est Noïd. Malgré la situation, j’offre un sourire à mon frère en répondant.
« Elle est dans le salon… Elle n’est vraiment pas en forme. »
Je laisse le Lycan entrer et ranger son barda. Je ferme la porte que je verrouille afin que personne ne débarque à l’improviste et je profite de l’étreinte de mon frère quand il revient vers moi. Je le laisse ensuite gérer Saori le temps que remplissent les verres sur la table basse. Je dis alors à Noïd qui porte Saori.
« Elle s’est mise dans le crâne que Jenny et moi, on se câline dans le canapé… Ce qui est faux »
J’entends Noïd qui propose de jouer ensemble. Pourquoi pas. Je coupe mon jeu et je lance un truc de voiture. Le genre Mario Kart histoire qu’on ne le démonte pas trop vite le Lycan. Saori et moi, on a rodé le jeu depuis un moment et on doit lui laisser sa chance. Je décide alors de lancer un challenge.
« Le gagnant pose la question qu’il veut et les perdants doivent répondre ça vous va ? »
Avec un peu de chance, je vais gagner et pouvoir forcer Saori à me révéler ce qui lui arrive.
Un voyage dans le silence. C’est ce dont Ariel a droit de ma part. Le seul moment où j’ouvre ma gueule, c’est pour râler un peu puis je retrouve mon silence de tombe. Le véhicule nous mène tout droit chez mon frère et pendant qu’il se charge de faire je ne sais quoi de son côté, moi je m’installe sur le sol, contre un mur. Je n’ai pas envie de poser mes fesses sur un truc où ils auraient évacué du… Berk ! Rien que d’y songe ça me répugne.
Je prends d’ailleurs des mini nouvelles du dictionnaire ambulant, me renseignant seulement sur son absence. Elle n’est pas là et je trouve ça bizarre. Tous mes frères et sœurs en couples passent le 90 % de leur temps avec leur chéri(e). Les dix derniers pourcents sont partagés entre leur job, leurs amis et le reste de la famille. Bref l’absence de l’autre chieuse est bizarre. Quant à son canapé...
- J'suis sûre que vous avez couché dessus et qu'il y a vos fluides sexuels.… J’veux pas poser mon cul sur ces trucs, c’est répugnant.
Et ça le fait rire en plus… Ben ça ne me fera pas venir m’asseoir sur ce truc.
- C’est pas à cause de Pâques !
Ca date de trop longtemps ça. C’était en avril. Je ne vais pas déprimer pour un truc qui s’est passé il y a deux mois. Je rattrape ensuite la manette de justesse avant de la poser au sol. Depuis quand il jette les manettes de jeu comme ça ? Il aurait pu la bousiller. Pendant qu’il va ouvrir, je me recroqueville simplement contre le mur. C’est Noïd qui fait son entrée accompagné de notre frère qui...s’en va encore ailleurs.
Je lève très légèrement les yeux en entendant le son des chips qu’on verse dans un récipient sans pour autant bouger de mon coin. Je proteste toutefois lorsque Noïd me porte dans les bras pour aller me lâcher sur le canapé que j’avais bien esquivé jusqu’à maintenant. C’est pas juste. Pourquoi ils ont plus de force que moi ? Et puis je veux pas jouer à la console, je veux juste être tranquille dans mon coin.
- Faites ce que vous voulez, moi j’déclare forfait.
Comme ça je ne joue pas. Bon, indirectement je perds aussi mais je m’en fiche. Je n’ai même pas envie de foutre la raclée à Noïd. Je me contente donc de grignoter quelques chips en les regardant jouer s’ils en ont envie. Être triste ne me bloque pas l’estomac. En fait la nourriture passe encore très bien quand je déprime. Ca m’occupe et ça me console indirectement. C’est toujours mieux que de se saouler dans un bar j’imagine. Je n’ai jamais touché à l’alcool alors je ne sais pas trop si ça aide réellement ou non.
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Des câlins dans le canapé ? En quoi ça empêchait d'aller dess... Oh, ce genre de câlins la. Noïd batti des yeux quelques secondes, sans trop savoir quoi dire face Saori qui boudait ouvertement, après avoir accusé Ariel de s'être envoyé en l'air sur le canapé. 'Fin, que ça soit vrai ou non, ça la regardait pas vraiment. Chaque couple faisait bien ce qu'il voulait, nan ? Bon, en soi si ça l'importait vraiment elle avait qu'à poser la question à Jenny la prochaine fois qu'elle la verrait, Noïd était certain qu'elle répondrait sincèrement à la question. Même si la réponse lui plairait pas.
Le loup-garou proposa de jouer aux jeux vidéos pour détendre l'atmosphère, et Ariel le suivit en faisant une proposition qui aurait pu permettre de tirer les verres du nez de Saori, mais le tout fit un bide monumental. La démone boudait comme elle avait jamais boudé, et se contentait de grignoter des chips en regardant l'écran. Noïd lâcha un soupir, et s'installa à côté d'elle pendant qu'Ariel lançait le jeu, le laissant se mettre de l'autre côté de la démone. Au moins comme ça elle serait entourée de ses frères, ça la détendrait peut-être un poil. Les premières courses furent lancées, Ariel et Noïd jouèrent donc un peu tous les deux, vu que Sao voulait pas jouer, et sans surprise Noïd se fit exploser. Il était pas si manchot à Mario Kart, mais Ariel était juste trop doué pour lui. Le p'tit geek la.
- « T'as intérêt à pas poser des questions gênantes, j'te préviens. »
Même si son frère était gentil, il avait pleinement confiance en ses capacités à le taquiner quand il le voulait. Il se rappelait carrément de l'histoire du thermomètre dans le cul. A la quatrième course, après un départ qui commençait pas trop mal, comme d'hab l'Éveillé lui passa devant après qu'il se soit fait sniper par une carapace verte. Ce fut à ce moment qu Noïd râla, et flanqua d'autorité sa manette dans la main de Saori.
- « J'ai envie de pisser, j'te laisse continuer la course par procuration. T'inquiètes c'est moi qui réponds si tu foires, mais je comptes sur toi pour me venger, je suis sûr qu'on peut trouver une question gênante à poser à Ariel. »
C'était pas un mensonge, il avait vraiment envie. Il se rendit donc aux toilettes, en espérant que Sao joue le jeu. Ça la détendrait de se défouler sur un truc, et peut-être que la motivation de poser une question à chier à Ariel la ferait sortir de sa torpeur. Il servit des boissons à tout le monde en revenant, et les posa près d'eux, en profitant pour faire un petit câlin à sa petite sœur. Il avait envie de la secouer un peu pour qu'elle s'ouvre un peu, mais c'était sans doute pas l'idée du siècle pour l'instant, autant la laisser d'abord se poser un peu. Mais bon, il allait finir par foutre les pieds dans le plat si ça bougeait pas.
- « Bon, vas-y. C'est quoi tes questions, p'tit frère ? Ou alors tu comptes me faire faire un gage ? J'te préviens, je saurais me venger si t'abuses. »
Si elle bougeait toujours pas, il serait toujours tant de mater un bon film d'horreur. Généralement, ça faisait toujours mouche pour la détendre. Même s'il avait des fois du mal à comprendre comment un film comme ça pouvait détendre. Mais bon, c'était toujours des bons moments.
Saori déclare forfait, elle ne veut pas jouer et cela m’arrange comme ça au moins on va pouvoir l’interroger. Je mets donc sa racler à Noïd comme souvent. D’un côté, il n’a jamais été un grand gameur. Finalement, la dernière course sera faite par Saori. Qu'elle le fasse ou non je fais la course et je la gagne histoire de terminer le truc. De toute façon Saori, ne compte pas y mettre du sien, c’est que le soucis est bien plus important qu’on le pensait. Je pose la manette sur le canapé et je m’étire. Noïd revient avec des boissons et je dois lui poser une question. Je réfléchis, car il ne faut pas aborder Grenat devant Saori. Puis une idée me vient en tête.
« Le jour où tu as eu le plus gros coup de blues… Comment tu l’as passé ? »
Une question qui peut être aidera Saori. Noïd, quand il a su pour Mika, il a eu le soutien de notre famille. Si Saori refuse de nous parler de ses soucis, peut-être que savoir qu’on est là pour elle…
Je laisse donc Noïd nous parler pendant que je prends mon verre. Je bois une gorgée, puis une fois le silence revenu, je regarde Saori.
« Sao, je sais que tu ne veux pas en parler, mais on aimerait t’aider à te sentir mieux, sauf que si on ne sait pas ce qu’il se passe… »
Je pose alors doucement ma main sur son épaule. Je lui rappel alors que quand moi, j’allais mal elle était là tout comme Noïd et qu’il était de mon devoir et du sien d’être ici pour elle. J’ajoute ensuite.
« Tu sais, on ne te demande pas des détails. Juste ce qu’il se passe rapidement. Ensuite, on va s’adapter. T’en a parlé à ton pote ? Finn. Peut-être que tu as plus confiance en lui qu’en nous non ? »
J’étais loin de m’imaginer que ce nom devait éviter d’être prononcé. Mais espérons qu’elle ne m’étripe pas et que Noïd trouve aussi un moyen de la faire parler, car je dois avouer que je n’avais encore jamais vu ma sœur comme ça et pourtant elle m’en a fait des séances de bouderie.
J’observe mes deux frères qui tentent de gagner tandis que je grignote quelques chips. C’est Ariel qui obtient la victoire et qui en profite pour poser sa question à Noïd. Un albinos qui est peut-être aussi mauvais perdant que moi. Ou moins… Beaucoup moins en fait. Je suis sûre que c’est juste une excuse pour m’obliger à jouer. Je soupire un peu en posant mon bol de chips pendant que le plus âgé s’en va aux chiottes puis je fais la course à sa place. Honnêtement je n’essaie même pas de gagner. Je roule, laisse quelques par-ci par-là, tire quelques coquilles par principe mais Ariel gagne aisément et ça lui laisse donc une seconde occasion pour poser la question à son adversaire original.
Noïd revient lorsque la partie est finie et qu’il a définitivement perdu. Il en profite pour poser les boissons sur la table et faire un câlin. Ariel pose alors sa question et je dois dire que je m’attendais à un truc plus vicieux. Je sais pas moi ! Un truc qui aurait eu un rapport avec le nombre d’enfants désirés, une potentielle envie de mariage, s’il est cap ou non de boire x verres d’un alcool précis, etc etc. Et non, c’est juste pour un coup de blues. C’est surprenant. J’écoute à moitié la réponse de l’albinos, m’étant déjà rapidement remise à grignoter les chips.
Je savais que la paix ne régnerait pas longtemps. Je le savais ! Notre frère a à peine fini de réponse à sa question qu’Ariel se met déjà à m’interroger de façon détournée. Je sais que j’ai déclaré forfait mais ça ne compte pas ! C’est pas du jeu ! Et puis il a sorti LE nom. Celui qui m’a achevée au début du mois alors que je n’allais déjà pas très fort. J’arrête de manger et pose le bol sur les jambes d’Ariel avant de me recroqueviller totalement au fond du canapé, visage caché dans mes bras alors que les larmes se mettent à couler sans que je ne puisse les retenir.
- Ca sert à rien de parler… Ca fait pas revenir les gens. J’laisse tomber. Toute façon quoi que j’fasse tout le monde s’en va et moi j’en ai marre d’être celle qu’on laisse derrière. Alors quitte à finir seule, j’préfère que ce soit de mon fait. Donc j’ferai plus jamais l’erreur d’être en couple, j’irai plus en cours…
C’est déjà le cas depuis des jours, les parents ont même reçu un appel du lycée à ce sujet. Oh d’ailleurs, est-ce que je leur avais parlé de… ah non, c’est vrai. J’avais décidé de garder le secret sur la relation entre Finn et moi. De toute façon ils se sont tous imaginés qu’on était en couple dès le départ alors ça n’aurait rien changé. Et puis même ainsi, j’ai jamais changé ma manière d’agir. J’ai continué à foutre le bordel, à être disponible, à réclamer mes frères déjà occupés ailleurs, et j’en passe. Alors la différence de relation entre l’ange et moi ne s’est jamais vue.
- Et vous pourrez faire tout ce que vous voulez avec vos demeurées de service. Moi j’laisse tout tomber. J’me bats plus…
De toute façon à quoi ça me servirait ? Quand je fais un effort, il ne se voit pas. Ils ne voient tous que les bêtises que je fais. Quand je veux pouvoir passer un vrai moment avec eux, et seulement eux, sans les copains ou copines qu’ils se trimballent, ben c’est un échec puisqu’ils sont toujours rejoint par les autres ou par un mioche. Et même quand j’essaie de les rendre heureux, qu’ils me disent que ça leur ferait du bien de rester un peu à la maison et tout, ben ils partent. Et ce n’est même pas pour trouver un appartement à Los Angeles. C’est pour aller vivre carrément dans un autre pays. Eden est parti alors je n’ai plus mon confident. Finn est parti faire ses études ailleurs alors je n’ai plus mon ami, mon confident, mon pote de conneries et mon...bref.
- Finn ne reviendra jamais. Il est parti, il aura du succès auprès de pétasses en chaleur, il se trouvera une nouvelle copine et il m’oubliera. Et Eden il préfère vivre au trou du cul du monde plutôt que de rester à la maison alors qu’il a dit que ça lui ferait du bien. Il m’a mentie… Ca lui a pas fait du bien et il a fui lui aussi.
Pourquoi on me laisse toujours de côté ? C’est toujours moi qui me retrouve seule dans un coin. Mes frères ont leurs couples, leurs marmots pour certains, leur clan aussi, et même en dehors ils connaissent plein de monde. Et moi en dehors de la famille, j’ai seulement la Confrérie et..ben je ne les connais pas tant que ça. En fait je ne les côtoie pas plus que ça non plus. Je viens squatter dans le donjon pour avoir la paix mais je ne leur parle pas plus que ça. Sauf à Rose. Je croyais pourtant que voir des démons me changerait mais au final, non. Ils ne me servent finalement qu’à améliorer mes capacités raciales. Bref, je m’égare encore. Au moins Ariel a eu sa réponse. Complètement en vrac et dans le désordre mais il fera avec. Pareil pour Noïd.
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Dernière édition par Saori Park le Sam 20 Aoû - 18:31, édité 1 fois
Après s'être fait péter la gueule deux fois de suite sur des jeux vidéos, il avait foutu un peu par autorité la manette dans les mains de Saori. Il espérait que ça la détente, ou on sait pas trop, qu'elle pète un câble et qu'elle laisse sortir ses émotions. Mais au vu de ce qu'il voyait à l'écran, elle essayait pas vraiment. Habituellement, elle était démoniaque avec ses carapaces vertes, elle te snipait en virage et te passait devant en se foutant de ta gueule. La... C'est comme si elle était éteinte. C'était ça le mot. Saori était éteinte. Retenant un soupir, Noïd s'installa près de Saori et lui fit un câlin, alors qu'Ariel lui posait sa question. Il était un peu trop simple pour comprendre toute la réflexion qu'Ariel s'était faites sur sa question, aussi il haussa les sourcils, et réfléchit un instant.
- « Mon plus gros coup de blues... Bah c'est quand j'ai du me barrer d'ici. Tout me paraissait insurmontable. Résultat des courses j'ai picolé, et j'ai été nul. Et ensuite bah... J'ai appelé maman. Et j'ai accepté que j'avais besoin d'aide. Et que ma famille était là. Penser à vous ça m'a aidé. Maman a déboulé, et m'a fait comprendre que j'pouvais pas tout faire tout seul. »
Ça avait sans doute été le moment le plus dur de sa vie. Tout seul dans cette ville géante... Il s'était senti complètement dépassé. Surtout avec cette petite fille qui l'appelait Monsieur qu'il allait voir chaque jour alors qu'elle ne manifestait aucune émotion. Putain, rien qu'y penser le rendait émotif. Il secoua brièvement la tête pour chasser les mauvaises pensées. C'était fini maintenant. Mais clairement, il aurait pas tenu le coup tout seul. Il lâcha alors un « AH ! », en pigeant le sens caché derrière la question d'Ariel. Ok, c'était pour servir de conseil à Sao. Putain, il était vraiment trop lent à la détente des fois.
Ariel, fidèle à lui-même, avait fini par prendre les choses en mains. De façon douce, il avait fini par poser la question qui fâchait. Ils s'inquiétaient pour elle. Et il parla de son pote Finn. C'est vrai, elle semblait bien l'aimer, alors peut-être qu'il pourrait aider. La réaction ne fut pas du tout celle qu'ils attendaient.
Saori se recroquevilla complètement sur elle-même, et... commença à pleurer. L'albinos n'avait jamais vu sa petite sœur comme ça, dans un tel état de fragilité. Il avait l'impression que son cœur allait se briser en la voyant comme ça. Et enfin, elle parla. Elle se sentait seule, elle se sentait laissée derrière. Si ça ce n'était pas non plus franchement nouveau, elle laissa fuiter un truc... Elle avait été en couple ? Oh bordel, si elle était dans cet état c'est que ça c'était pas bien fini. C'était qui le concerné ? Le p'tit Finn, la ?
Apparemment oui. Sauf que le petit con en question s'était barré. Au même moment qu'Eden, qui était lui aussi très proche de Saori. C'était donc ça... Bordel, pour une fois qu'elle réussissait à s'ouvrir ailleurs que dans la famille, pourquoi il fallait que ça se finisse comme ça ? Pourquoi ils pouvaient pas avoir du bol une fois ? Ça aurait pu lui faire tellement de bien, à leur petite Saori... Mais non, au lieu de ça elle était la, entre ses frères, recroquevillée, à pleurer toute les larmes de son corps. Elle était malheureuse et ça faisait de la peine à voir. Beaucoup de peine. Noïd ne savait faire qu'une seule chose dans ce genre de situation. Il fit signe à Ariel de les rejoindre, et prit Saori dans ses bras, tout simplement. Il nicha le menton de la démone par dessus son épaule, et lui fit un énorme câlin. Il y mit de la force, pas assez pour lui faire mal, mais juste... Il savait pas trop, pour qu'elle sente qu'ils étaient là.
- « Ça va aller, Sao... Ça va aller. » Il répétait ça en boucle. Il ne savait pas trop lequel des deux il essayait de convaincre, mais il espérait que ça se réalise. Il frottait les cheveux de sa petite sœur en même temps, dans ce petit geste de tendresse qu'il avait toujours eu envers elle.
Il sut pas exactement combien de temps ils restèrent comme ça. Lui-même avait les yeux qui piquaient un peu, parce qu'il aimait pas voir quelqu'un de sa famille aussi affecté. Sûrement qu'Ariel était dans le même état.
- « Un truc comme ça qui s'arrête... Je sais à quel point ça fait mal, et Ariel aussi. Je voudrais te dire que y a une solution qui feras que t'auras plus mal mais bah... Y en a pas. Quand ça nous est arrivé... On a juste serré les dents. Et comme toi, on l'a dit à personne. Ce qui étais con, au final, parce que bah... C'est dans les moments comme ça que la famille est toujours là. »
Ils continuèrent le câlin familial. Il voulait envelopper Saori, la rassurer, comme une enfant. Pourtant, elle était presque majeure, mais y avait encore tellement de points ou elle avait besoin d'aide. Comme eux au final, même a trente ans, ils finissaient toujours par compter sur la famille.
- « Regarde... On est la pour toi, Sao. Et on le s'ra toujours. Cette soirée, on l'a pris pour toi, pas pour t'engueuler ou quoi. Juste pour être la, parce que t'es notre petite sœur et qu'on t'aime. Et on t'aimeras toujours, ok ? J'suis désolé qu'on ait pas compris plus tôt ce qui se passait. »
Il savait juste parler de sentiments, il avait pas de bon conseils à donner. Ariel serait peut-être plus doué que lui pour ça. Après tout, c'était bien l'Éveillé le plus raisonnable des trois, et ce depuis toujours.
C’était à moi de poser une question vu que j’avais gagné. On va être clair, en temps normal, ma question serait sincère envers mon frère, mais là, je m’en tape de sa réponse. Je cherche à amener la conversation pour qu’on sache enfin pourquoi notre démone de sœur ne va pas bien. Certes, elle m’a rendu fou quand je lui ai présenté Jenny, j’avais été en colère contre elle. Mais jamais je ne laisserais ma sœur dans un état comme celui-là. Je ne suis pas un monstre, ni rancunier. J’écoute alors Noïd me répondre. Sans surprise, il nous parle de la fois où il est parti et qu’il a ensuite appelée maman. Ce jour-là, il a su qu’il n’était pas seul et je voulais que Saori le comprenne aussi. Je la questionne alors doucement, mais lorsque je prononce le nom de Finn, voilà qu’elle me tends le bol de chips et qu’elle se recroqueville dans le fond du canapé. Ok…J’ai donc enfin comprit. C’est ce type le problème. Ses larmes coulent et elle commence à parler. A la mention du couple j’ouvre en grand les yeux et je comprends encore plus. Saori à toujours eu du mal avec l’abandon, mais là voilà que son meilleur ami l’a fait et…ils étaient donc réellement ensemble. Saori a donc subit deux abandons, celui d’Eden qui avait juré de je ne jamais la laisser et celui de Finn. Je tourne la tête vers Noïd. Mon regard en dit long, j’ai mal pour ma sœur et en temps normal, je reste digne et sage, là, j’ai envie de fondre en larmes et je sais que mon frère, c’est sûrement la même.
Je laisse alors Noïd caresser les cheveux de Saori et prendre la parole. J’attends mon tour, car si y a bien une chose qu’on a tous appris dans la famille Park, c’est que chacun doit avoir son temps. Noïd la conseil et lui rappel que nous aussi on a vécu une rupture. Pearl pour lui, Elijah pour moi et comme Saori nous avons déprimé dans notre coin. Mais la démone elle, elle était venu nous soutenir alors c’était notre tour maintenant de la soutenir. Lorsque Noïd eut fini ses mots d’amour comme il savait si bien le faire, ce fut mon tour. Je me lève du canapé et je me mets à genoux devant elle pour poser mon menton sur ses jambes et je prends la parole.
« Tu te souviens quand Elijah m’a largué ? T’es venue, tu m’as râlé dessus parce que mon appart était en bordel et que je n’avais pas pris de douche depuis des jours… Vois le bon côté des choses, toi, tu as pris une douche, tu sens bon. »
Je ricane un peu en espérant la faire rire. Même si je me doute que c’est peine perdue. Je reprends alors la parole.
« Laisse-le s’amuser avec ses chiennes en chaleur. Tu vaux mieux que ça. Tu es Saori Park et tu n’as besoin d’aucun mec pour exister. »
Ma voix était douce et berçante. Je voulais qu’elle comprenne qu’une peine de cœur pouvait faire mal, mais qui ne tenais qu’a elle de passer au-dessus même si c’est dure. J’ajoute ensuite.
« Quant à Eden…Il est parti et alors ? Regarde qui tu as, le Lycan le plus blanc de la ville et le plus râleur et un éveillé qui te tiens tête dans tous les jeux vidéo. Ce n’est pas le top ça ? »
Ariel voulait juste me poser une question de manière indirecte mais il m’a surtout achevée. Parler de Finn n’était pas une bonne idée même s’il ne pouvait pas le savoir. Il aurait dû rester concentré sur Noïd et en profiter pour lui mettre d’autres raclées pour lui poser des questions plus sournoises.
Je me suis rapidement recroquevillée au fond du canapé avant de me mettre à pleurer. Tout sort dans le désordre. Le sentiment de double abandon, que j’ai été en couple, que je n’ai plus envie de m’attacher à qui que ce soit, que j’ai carrément abandonné le lycée et même le fait que je suis fatiguée de me battre pour des buts impossibles. J’en suis même arrivée au point de vouloir m’isoler de tout le monde parce que quitte à me sentir seule, autant l’être sous toutes les formes et de ma propre volonté. Ce sera moins douloureux.
Le lycan m’embarque contre lui sans que je n’oppose la moindre résistance. Je n’ai plus envie de me battre pour quoi que ce soit. Encore moins maintenant. La petite démone est devenue une loque. Je les écoute tous les deux alors qu’ils essaient chacun leur tour de me remettre d’aplomb. Je sais bien que leur but c’est juste de me rebooster. J’ai tout de même beaucoup de mal à oublier tous les ressentis que j’ai eus jusqu’à maintenant, autant en amitié qu’en famille.
- Les derniers qui m’ont dit qu’ils étaient là pour moi, ils sont partis…
Eden et Finn. Ils me l’ont dit, me l’ont fait comprendre à plusieurs reprises et pourtant ils ne sont plus là. Alors oui, j’ai un lycan albinos râleur et un Eveillé casse-couille qui ont encore présent mais je sais que ça ne durera pas éternellement. Tôt ou tard, ils feront pareil. Ils ont une petite-amie et un gosse. Un jour ils voudront plus et ça les mènera sûrement loin d’ici. Sans compter qu’ils sont tous les deux dans un clan aussi.
- Vous serez là un moment et après vous aurez aussi envie de partir dieu sait où. Ca sera peut-être dans quelques mois, peut-être quelques années mais ça finira par arriver.
Je prends un instant pour respirer et essayer de me calmer. Parler en pleurant c’est galère pour se faire comprendre. En plus c’est aussi plus épuisant.
- Et puis Finn c’est toujours mon ami !
Enfin je crois…
- Il est juste parti pour étudier. Mais j’sais très bien qu’il aura du succès auprès des autres parce qu’il est cool ! Et il trouvera une petite-amie et moi je ne compterai plus, j’en suis sûre !
Je souffre mais je le défends toujours. Au fond, c’est vrai. Il est parti pour ses études. Le reste, c’est ce qui arrivera sans doute parce qu’il créé facilement des liens et que je ne vois aucune raison pour qu’il ne trouve pas encore un amour. C'est ce qui fait le plus mal. Savoir qu'ils peuvent tous me remplacer comme bon leur chante si l'envie leur prend.
J’ai encore du mal mais je parviens peu à peu à me calmer. Au fond je sais déjà ce que je dois faire pour ne plus souffrir. J’ai juste à réduire à néant le sentiment d’amour pour l’un et mes espérances pour les autres. Dès que tout sera anéanti, je ne souffrirai plus. Et pour ça je dois...ben...je ne sais pas comment on fait en fait. Je ne peux pas leur demander à eux vu qu’ils ne l’ont pas détruit, ils l’ont juste renouvelé. Comme un abonnement. Je m’essuie un peu les yeux avec les mains en regardant mes deux frères.
- Vous devez être dotés d’un truc que je n’ai pas. Ca doit expliquer pourquoi savez faire confiance aux gens et gérer les situations nulles.
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Dernière édition par Saori Park le Sam 20 Aoû - 18:30, édité 1 fois
Noïd ne lâchait plus sa petite sœur, faisant de son mieux pour essayer de la réconforter via une thérapie papouilles. C'était apparemment pas ce qu'il y avait de plus efficace, mais il ne savait pas trop ce qu'il pouvait faire d'autres. Ça faisait mal de voir Saori comme ça. Bon, ça n'avait jamais été la plus joyeuse de la famille, mais il ne l'avait pas si souvent vu déprimée. Enfin, l'autre fois, quand elle était venue chez lui, ça avait déjà été compliqué. Elle avait un peu parlé, et il avait essayé d'être là. Ca c'était plutôt bien fini, et elle avait terminé en squattant son lit. Mais aujourd'hui, il avait l'impression que la même scène se rejouait un peu, devant Ariel et lui. Sauf que cette fois, ce qui avait provoqué le drame était le départ d'Eden et du fameux Finn. Ariel tentait de la rassurer de son côté, en l'encourageant et en lui disant qu'ils étaient la, mais ça ne fonctionna pas des masses non plus. Elle avait l'impression qu'ils allaient partir aussi.
Et même dans l'état ou elle était, elle trouvait l'énergie de défendre son Finn. La vache, elle devait vraiment tenir à lui pour continuer à le défendre même après tout ce temps. C'était à la fois doux et douloureux de la voir défendre ce type qui n'était plus là. Parce que ça montrait bien à quel point elle l'avait aimé, voir l'aimait toujours.
- « Peut-être... Je sais pas. Je le connais pas, ce gamin, je sais pas ce qu'il va faire. Mais Sao, t'es pas aussi insignifiante pour qu'on puisse juste te remplacer comme ça. »
Il fit un bisou sur le front de la démone, et laissa la place à Ariel qui s'était rapproché pendant son discours pour qu'il puisse papouiller aussi sa sœur s'il en avait envie.
- « R'garde, on est la et j'ai pas prévu de me casser. C'est vrai, ça bouge tout le temps, je vais peut-être emménager avec ma chérie, mais malgré tout je vais rester en ville. Et je crois pas qu'Ariel ait prévu de quitter la ville non plus. Donc nan, Sao, on va pas partir. Dans c'te ville, y a pas que Mika et Grenat qui comptent pour moi. Y a nos parents, y a Ariel, Isha, Andréa... Et puis y a toi. Ça fait beaucoup de raisons pour que j'ai pas envie de me barrer. Il s'rait temps que tu piges qu'on t'aime, espèce d'abrutie. »
La phrase pouvait sembler dure à l'entendre, mais Noïd la prononçait avec douceur. C'était juste sa façon de parler naturelle, il réussirait pas à dire à Sao qu'il tenait à elle avec des tournures de phrase gnangnan, il préférait parler comme ça.
- « Tu crois ça ? J'pense que t'es tout aussi douée que nous. J'aime pas les gens, perso, et ceux qui sont pas de la famille que j'ai laissé m'approcher je les compte sur les doigts d'une main. Te dévalorise pas. Et les situations nulles, je les gères en gueulant, c'est pas non plus ouf. C'est pas grave si tu fais pas comme nous, non ? »
Il lui frotta la tête, et regarda Ariel. Il essayait d'exprimer un truc à Saori, et savait pas vraiment comment lui dire, donc il espérait que son petit frère s'exprime mieux, et l'aide à parler de ses idées.
- « Tu sais... Même si c'est fini, je pense pas qu'il t'oubliera comme ça. T'as été un bout de sa vie malgré tout, et même si ça fait mal quand ça s'arrête t'as quand même eut quelque chose la d'dans. Avec Pearl, ça a fait mal quand c'était fini. Mais bah je regrette pas, ça m'a apporté un truc d'une certaine façon. Et toi, Ariel ? Tu regrettes, pour Elijah ? »
Il commença à fouiller dans les films d'Ariel pour en trouver un qui les occuperait quelque temps. Un bon film d'horreur, ça ferait plaisir à la démone. Vu qu'elle était pas en état de jouer, peut-être que mettre son cerveau sur off et juste regarder un truc qu'elle aime entre ses deux frangins lui ferait plus de bien.
Saori nous ouvre enfin son cœur, on apprend alors vite que le souci est Finn. Il est parti étudier ailleurs apparemment et Saori se retrouve alors sans son ami, mais aussi sans son petit ami de ce que j’arrive à comprendre. Je ne suis pas le plus doué pour remonter le moral des gens, j’ai limite envie de dire que c’est Noïd le plus doué. Mais doucement quand elle est dans les bras du Lycan, je pose une main sur sa jambe pour lui montrer que je suis là. Mais Noïd se mit à parler de nous. Il ne compte pas quitter la ville. Mais moi… Je n’en ai encore parler à personne, pas même à Jenny, mais Paris m’a contacté y a quelques jours. On me propose une place au Louvre comme adjoint directeur. J’avais postulé quand Elijah était parti et le poste avait pris entre temps. Mais voilà qu’il allait se libérer. Il n’y avait encore rien de sûr, mais… Ce n’est pas le moment que j’en parle, surtout avec Saori dans cet état.
Je laisse ensuite Noïd aller chercher un film alors qu’il m’a posé une question sur Elijah. Si je regrettais Elijah ? Là, pour le coup, ce n’était pas la bonne question à poser devant Saori. Je soupire et je réponds un peu sèchement.
« Il m’a largué sans aucun mot, aucun message…Il est partis du jour au lendemain. Pourquoi je le regretterais ? »
Je me rends compte de ma réponse et je soupire à nouveau. Dès que j’aborde le sujet Elijah, je suis encore plus agacé. Surement aussi, parce que je sais que peut-être, je vais devoir partir en France et je n’ai pas envie d’abandonner Jenny. De toute façon, je ne ferais pas comme Elijah, je partirais avec elle ou sans elle, mais si je pars sans elle, je resterais en couple avec elle-même si on a de la distance. Lorsque Noïd trouve enfin un film, je le laisse lancer et je vais nous faire des sandwich que je passe un peu au four.
Notre soirée continuera dans le plus grand des calmes devant ce film en mangeant. Saori restera dormir chez moi et Noïd peut aussi dormir ici. On dormira en mode dortoir comme on le faisait déjà à la maison quand on était plus jeunes. Je suis tellement claqué par le boulot, que je ne met pas longtemps à m’endormir la tête sur les jambes de ma sœur. Espérons qu’elle ne va pas me dégager, car j’ai vraiment besoin de dormir.
Ils ne partiront pas, hein ? Mouais. J’attends de le voir pour y croire. De toute façon même sans ça, il va me falloir du temps pour ne plus flipper. J’essayais déjà de gérer mon anxiété par rapport à leur couple donc maintenant je rajoute juste celle des possibles futurs départs. Avec tout ça, je suis moi-même surprise de ne pas m’être noyée dans l’alcool ou la drogue. Faut dire aussi que je n’y ai jamais touché… Ca doit aider à ne pas y plonger, j’imagine.
- Abruti toi-même, tronche de grizzli.
Me faire doublement papouiller par mes deux frères ne liera jamais ma langue quand j’ai décidé d’insulter. Et puis c’est Noïd qu’a commencé même si je sais très bien qu’il le dit affectueusement. C’est notre façon d’être. Il m’insulte par amour, moi j’insulte mes frères et sœurs par affection aussi – sauf quand je suis énervée – et Ariel il fait un mixte. Parfois il nous insulte, parfois non.
Noïd me parle encore tandis qu’Ariel me câline. Je vois bien qu’ils font leur possible pour me rassurer. Bon le fait qu’Ariel ne regrette pas le départ de son ex, ce n’est pas hyper rassurant même si au fond, il a raison. Son copain s’est barré du jour au lendemain sans rien dire alors que Pearl ben...je ne sais pas comment ça s’est terminé avec l’albinos mais ça a l’air de s’être bien fini. Et Finn il m’a avertie avant de prendre la poudre d’escampette. J’imagine donc que je dois m’estimer heureuse de ça.
Le lycan-grizzli-grincheux de service – ouais c’est un mutant – lance un film d’horreur et on le regarde tous les trois tranquillement. Je ne sais pas si c’est par fatigue ou par ennui mais Ariel s’est rapidement endormi sur mes jambes durant le film. Je regarde Noïd, hésitant à réveiller notre frère ou à le laisser pioncer.
- Il s’est vite endormi… Tu crois qu’il a pris de la drogue ou une espèce de somnifère ?
Ca ne me dérange pas d’avoir un poids sur mes jambes. Je passerai toute façon la nuit ici vu qu’ils ne me laisseront jamais rentrer seule à une heure aussi tardive. Et vu que j’adore squatter les lits de ma famille, voire même mes frères et sœurs tout court pour dormir, si je peux me retrouver avec deux d’entre-eux en mode entassement, c’est du bonus.
Saori lui balança une vanne sur le même ton que lui, et Noïd sentit un p'tit sourire affectueux envahir son visage. Décidément, il adorait toujours autant sa petite sœur. Malgré tout le bordel qui avait pu se passer et qu'elle avait pu provoquer, il savait qu'elle pouvait être mignonne quand elle le voulait. Passer la soirée tous les trois faisait quand même quelque chose. C'était dommage qu'ils se soient pas rabibochés avant avec Ariel, ils auraient peut-être pu passer plus de temps tous les trois comme ça. Le lycan buté, l'Éveillé calme et la peste de démone. Une famille qu'il aurait échangé pour rien au monde.
Bon fallait croire qu'il était toujours autant à chier pour s'exprimer clairement, parce que son p'tit frère semblait pas avoir compris quelle était sa question. C'était pas tant d'Elijah en lui-même que de la relation dont Noïd parlait. Genre est ce que la relation en elle-même il la regrettait, le fait d'avoir essayé même si ça c'était pas super bien fini. Mais c'était peut-être con de penser comme ça. De toute façon, il savait bien qu'Ariel et lui fonctionnaient pas de la même façon, et c'était très bien comme ça, ils se complétaient bien de cette façon.
Ils lancèrent un film, et grignotèrent ensemble devant. C'était sensé être de l'horreur, mais avec les trois loustics, ils passèrent plus de temps à rire qu'autre chose ensemble. Ils étaient tellement pas effrayés qu'Ariel s'endormit carrément sur les jambes de Sao pendant le film. Elle sembla pas des masses opposée à l'idée, ce qui arracha un petit rire à Noïd.
- « Meuh non, c'est juste que t'es confortable. Si t'avais de la place, peut-être que je te squatterais aussi, mais t'as des trop p'tites jambes pour ça. Je laisse ça à Ariel. Et interdit de lui crayonner la tronche, ok ? »
Parce qu'elle en aurait été clairement capable. Noïd se rapprocha de Saori, la prit par l'épaule et la ramena contre lui. Lui-même commençait à se sentir un peu dans les vapes, donc peut-être qu'il allait pas tarder à s'endormir non plus. Mais Saori semblait un peu plus tranquille que tout à l'heure, donc la soirée s'était bien passée.
- « J'vais rester pioncer ici aussi, ce soir... C'te nuit t'as pas besoin de t'infiltrer dans notre lit pour dormir avec un de tes frères, j'espère que t'es contente. T'en as même deux pour le prix d'un. »
Parce qu'il sentait qu'ils étaient bien partis pour s'endormir comme des masses sur le canapé. On était l'été, et le corps d'un lycan était quand même un sacré bon chauffage donc il craignait pas qu'ils prennent froid. Et puis ils étaient bien la quand même. Trois adultes ou presque avachis les uns sur les autres, y avait pas plus confortable. Ils avaient pas besoin d'avoir des liens de sang ou d'être blindés de pognon pour ça. C'était ça les Park. Il adorait vraiment sa famille.
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