Vous savez ce moment où vous passez une journée de travail difficile, que ça ne se passe pas bien ? Cette journée pas agréable ? C'est la mienne actuellement. Ça ne se goupille pas bien, les répétitions traînent, les erreurs s'enchaînent. Il y a des jours avec et des jours sans et aujourd'hui c'est compliqué pour tout le monde. On essaye tous de faire de notre mieux mais aujourd'hui c'est une vraie galère. Un pas de danse.. Mince c'est moi qui me plante, je me percuté contre une autre nana. Et je vois notre chorégraphe me fusiller du regard. J'avoue que depuis que je sais que je suis une lycane, je m'inquiète plutôt de ça que du reste et je suis pas mal déconcentrée.
Il t'arrive quoi en ce moment ?! Tu ne sais plus mettre un pied devant l'autre ? T'es censée être la meneuse mais en ce moment tu fais n'importe quoi ! Si on ne peut pas compter sur toi ne vient pas. Soi t'es à fond, soit tu vas ailleurs.
Pardon ? C'est une blague la ? Je sens mon sang bouillir en moi. Tout le monde a fait des erreurs et il vient m'humilier devant tout le monde ? Je vois le regard désolé de mes autres partenaires qui n'osent rien dire. Un autre danseur repond:
Tout le monde fait des erreurs aujourd'hui, ce n'est pas à elle de tout se prendre dans la tronche parce qu'elle vient de commettre sa première erreur de la journée.
Je n'ose pas dire quoi que ce soit. Je me sens bouillonner, je suis à la fois triste et en colère. Mes yeux deviennent jaune. Oh non je ne le sens pas. Non ça ne va pas recommencer ? Je quitte la pièce le plus rapidement possible. Une douleur abominable, je me transforme... Je suis le studio et je cours loin, très loin, rejoignant la forêt. Je cours pas mal de temps, me calmant peu à peu. C'est pas vrai ! Comment je vais faire encore... Il faut que je me retransforme... Mais si je fais ça... Je n'aurai rien à me mettre et je vais me retrouver dans une posture encore plus délicate. Je marche dans la forêt, il faut que je me rapproche de chez moi. Je regarde autour de moi mais je ne sais même pas où je suis. Dans quel pétrin je me suis fourrée encore ? Non pas maintenant... Je reprends ma forme humaine. Me voilà assise sur les genoux. Je ne suis pas chez moi et me voilà nue, seule au milieu de la forêt. Je regarde autour de moi' comment je vais me sortir de là...
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Dernière édition par Keira Alexanderson le Ven 11 Mar - 0:30, édité 1 fois
Le bruit de la fermeture éclair résonna dans le salon. Le sac à dos était prêt. Tout y était : des sandwichs, de l’eau, l’herbier de Janna et surtout, une petite boîte dans laquelle j’allais bientôt y ranger ma montre, le bracelet que ma fille m’avait offert, et mon alliance. En effet, une transformation était envisagée aujourd’hui. La pleine lune ? Non. Une simple mutation. Même si je n’aimais pas tellement ça, il me fallait prendre l’habitude de gérer le changement en loup afin de mieux encaisser les douleurs. Même après un siècle, j’avais encore besoin de ça. Chacun son rythme…
- Je suis prête !
Janna me rejoignit en courant, un grand sourire accroché aux lèvres. Elle adorait aller promener en forêt. Mais ce qu’elle aimait davantage, c’était balader avec son père sous forme de loup. Le côté grosse peluche avait sûrement un effet mignonnerie qu’une petite fille comme elle appréciait particulièrement. Et cela faisait plus d’un an que nous n’avions plus eu l’occasion de partager ce genre de moment. Même si le Whitney Canyon Park ne se trouvait pas si loin de la maison, à peine cinq minutes en voiture, nous prîmes le véhicule pour nous y rendre. A pied, la route n’était pas très sûre et de toute façon, il y avait de la place pour se garer. Il était plus de midi quand nous arrivâmes à destination. Un peu de marche et, quelques minutes plus tard, nous nous arrêtâmes à l’entrée du coin le plus arboré du parc. Au début, c’était surtout buissonneux, ensuite venait la forêt. Nous prîmes notre temps pour manger, appréciant les sandwichs et le beau temps. La météo était toujours aussi clémente, même en cette fin de février. J’allais vraiment finir par croire que nous n’aurions pas d’été… Bref, mieux valait en profiter sans rechigner. Et les lieux étaient calmes. Les chemins demeuraient pas mal fréquentés par les promeneurs. Mais tout un chacun semblait en quête de repos et de paix. Alors personne ne parlait, ou très bas, comme par respect pour l’endroit, comme par crainte de déranger un quelconque esprit.
- Papa…chuchota Janna tandis que je rangeais les emballages de nourriture dans le sac à dos.Regarde.
Elle me montra quelque chose à trente centimètres au-dessus du sol, devant elle. Une minuscule libellule voletait. Il devait y avoir un point d’eau ou un ruisseau quelque part.
- Tends ton doigt,dis-je à voix basse également.Elle va peut-être venir te voir.
Elle s’exécuta. Coup de chance, la libellule se posa sur le bout de son index. Impressionnée, Janna retint son souffle et me lança un regard plein d’excitation.
- Comment tu veux l’appeler ?
Elle réfléchit.
- Mh… Blue ! Parce que, regarde, elle a un trait bleu là.
Elle voulut me montrer en pointant le corps de l’insecte avec son autre main. Mais il s’envola soudain. Contente, elle suivit la bestiole des yeux jusqu’à ce qu’elle disparaisse de son champ de vision.
- On va marcher ?proposai-je en me levant.
Elle accepta, se mit debout à son tour. J’avais envie de promener d’abord sous forme humaine, histoire de discuter un peu avec ma fille et l’aider à trouver de nouvelles feuilles pour son herbier. Cela nous prit presque deux heures. Nous cherchâmes ensuite un coin reculé ou personne ne pouvait venir me déranger pendant ma transformation. D’abord, je rangeai mes effets personnels dans la fameuse boîte que je planquai bien au fond du sac à dos. Je détestais retirer mon alliance mais je n’avais pas vraiment le choix. Alors il me fallait la cacher correctement. Je laissai le sac à dos ouvert et le confiai à Janna. Puis j’allai me cacher derrière un gros buisson pour me déshabiller. Comme d’habitude, la mutation ne fut pas chose agréable. Heureusement que c’était rapide. A présent sous forme lupine, je ramenai mes vêtements à la petite qui les rangea dans le sac. Et elle le mit sur son dos. J’eus droit à un câlin ponctué de grattouilles au niveau de l’épaule. Étant déjà très grand en tant que lycan, même du point de vue d’un adulte, je le demeurais encore plus pour ma fille de sept ans. Je m’allongeai complètement pour l’aider à me grimper dessus. Elle s’accrocha fermement à ma fourrure et nous voilà partis. Je restai au pas, de peur de la faire tomber. Je ne commençai à accélérer qu’au bout de quelques mètres. Une heure après, Janna riait tout ce qu’elle pouvait, bien accrochée sur mon dos, pendant que je courais entre les arbres, sautais par-dessus les racines et zigzaguais autour des buissons. Nous fîmes une pause le temps que Janna aille au petit coin. Et nous reprîmes notre promenade sportive – enfin, surtout pour moi. A la fin de la journée, épuisé, je proposai silencieusement à ma fille de nous reposer. M’allongeant sur le flanc, je la regardai déposer le sac à dos par terre, près de mes pattes avant. Puis elle s’assit contre moi et attrapa ma queue pour la poser sur ses genoux et la caresser, se faisant une sorte de couverture avec. Je soupirai, fatigué, et fermai les yeux. Le soleil était presque couché quand une odeur m’obligea à relever la tête. Un lycan. Ou plutôt, une. Je humai l’air. De la peur, de l’angoisse. Un nouveau-né, cela ne faisait aucun doute. Du bout du museau, je touchai l’épaule de Janna qui s’était endormie. Elle gémit, se frotta les yeux. Je lui fis signe de me remonter dessus. Elle remit le sac à dos et grimpa de nouveau. Il ne me fallut faire que quelques pas pour voir, au détour d’un groupement d’arbres, une forme humaine agenouillée. Une femme, nue, tremblante comme une feuille, les bras croisés autour de sa poitrine pour la couvrir, les épaules et le dos cachés par une longue chevelure rose.
- Oh…fit Janna quand elle la vit aussi.
L’inconnue nous remarqua, eut un léger sursaut. Je n’approchai pas plus, m’allongeai pour laisser Janna descendre. Je touchai le sac à dos du bout du museau. Elle me le donna, je l’attrapai du bout des crocs et m’éloignai de quelques mètres derrière un gros buisson. J’aurais pu dire à ma fille de venir avec moi, ne pas la laisser seule avec cette femme qui sortait d’on ne savait où. Mais vu son état, à mon avis, elle ne ferait rien de mal. Je fis quand même le plus vite possible pour reprendre forme humaine et me rhabiller. Je ne mis cependant pas mon tee-shirt, et le laissai tomber dans les mains de Janna.
- Va lui donner, s’il te plaît,dis-je doucement.Elle a besoin d’aide.
Elle hocha la tête et rejoignit la demoiselle. Respectueux, je restai où j’étais et détournai les yeux pour ne pas l’embarrasser.
- Désolé, il n’est pas très propre mais c’est tout ce que j’ai,déclarai-je assez haut pour qu’elle m’entende.
Je suis nue dans une forêt seule, tremblant comme une feuille. Je sens un parfum arriver jusqu'à mes narines. Qu'est-ce que c'est ? Je vois d'un coup un loup et une petite fille. Je sursaute. Je suppose que le loup est un homme. Et moi je vais être là nue devant deux inconnus. Je leur tourne dos cherchant à me camoufler le plus possible, espérant qu'ils repartiraient et qu'ils ne me poseraient pas de problème. J'entends des pas s'approcher de moi... Pitié non... Laissez-moi tranquille. C'est ce que je me disais. Je restais la toute recroquevillée, yeux fermés comme si j'attendais que le supplice passe. Mais rien. Je regarde vers les bruits de pas. C'était la petite fille et elle avait un tee-shirt à la main. J'entends l'homme un peu plus loin. Il me prête son tee shirt ? Ça va faire déjà deux fois que je me retrouve à porter le tee-shirt d'un inconnu. Je prends le tee-shirt et me couvre. Il m'arrive au ras des fesses mais c'est déjà mieux que rien. Je prends les mains de la petite fille dans les miennes et je lui souris.
Merci adorable et jolie petite demoiselle.
Je lui tiens à présent une main et je me rapproche de ce que je supposais être son père. Toute timide, rougissant légèrement, je le remercie.
Merci beaucoup...
Je ne sais pas quoi dire de plus. Je suis toute timide quand je ne suis pas sur scène et puis... Disons que je n'étais pas très habillée et qu'en plus j'étais nue il y a à peine deux minutes. Je baisse la tête pour regarder le sol. Je lâche la main de la petite fille et je lui souris.
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Un froissement de tissu. J’attendis encore, osai enfin regarder dans sa direction. Elle avait enfilé le tee-shirt. Heureusement que j’étais grand. Ainsi, il lui couvrait une bonne partie des cuisses. Pas très agréable pour elle mais c’était mieux que rien. Visiblement rassurée, du moins, un poil plus, elle prit délicatement les mains de ma fille dans les siennes et la gratifia d’un sourire reconnaissant.
- Merci adorable et jolie petite demoiselle.
Janna se contenta d’un petit ricanement gêné, rouge comme une pivoine. Tenant toujours une de ses mains, l’inconnue se mit debout et toutes deux approchèrent.
- Merci beaucoup…fit-elle à mon attention, timide.
Lâchant la main de ma fille qui vint se placer à côté de moi, elle baissa la tête, les joues roses, n’osant pas me regarder. Je comprenais son embarras. Si elle en était à sa première transformation en louve, ou l’une de ses premières, ce n’était vraiment pas évident, surtout quand cela survenait en dehors des pleines lunes. Un trop plein d’émotions, de sensations fortes et tout pouvait basculer. Pour ma part, je contrôlais les mutations intempestives depuis longtemps. Sauf lorsque je me mettais très en colère. Mais il fallait vraiment me mettre hors de moi pour que cela arrive. La dernière fois que j’avais failli me transformer, c’était le soir du meurtre de Mary. Failli, parce que Bear m’avait empêché de le faire, bien trop rapide dans sa contre-attaque pour me mettre au tapis avant même que je m’en rende compte. Chassant ces sombres souvenirs de ma tête, je me reconcentrai sur la demoiselle qui était en piteux état. Que devais-je faire ? La laisser là me paraissait être un peu rude. Il allait bientôt faire nuit. Mon regard tomba sur son épaule nue que dévoilait mon tee-shirt trop grand pour elle. Une trace de morsure. Elle était donc auparavant tout à fait humaine, et très récemment. « J’aurais préféré être né lycan parce que, croyez-moi, c’est pas de la rigolade » avait dit Schneider l’autre soir, en compagnie de Freja et Ava. Je le croyais, même si je ne pouvais pas savoir exactement quelle sensation cela faisait de se faire mordre, d’y survivre, et de se dire que, désormais, je faisais partie d’une race dangereuse de créatures mangeuses de viande crue. Être né au sein d’un clan de lycans avaient ses avantages, forcément. Les plus expérimentés étaient présents pour soutenir les jeunes, les aider à accepter leur condition, leurs nouvelles capacités, la douleur de la transformation, etc. J’avais eu la chance de pouvoir bénéficier de ce genre de soutien… avant de me faire expulser après la mort de ma mère. Durant la guerre, j’avais été témoin d’une multitude de morsures forcées. Par forcées, je voulais parler des soldats souhaitant devenir lycans pour mieux défendre leur pays. Une bien belle erreur… A mon avis, ce fut une des raisons pour lesquelles l’Allemagne perdit du terrain face à l’URSS. Trop de soldats ne furent plus en état de combattre à cause de la fièvre que généraient les morsures. Beaucoup d’entre eux en moururent étant donné que nous n’avions pas de quoi nous soigner correctement. Je me souvins avoir tenté vainement de maintenir un camarade en vie alors qu’il convulsait, trop affaibli par la fièvre. Une époque sombre que j’espérais ne plus jamais connaître… Encore perdu dans mes pensées, je reportai mon attention sur la jeune femme aux cheveux roses. Elle tremblait encore. La nuit s’avançait de plus en plus, il commençait à faire frais.
- Euh…hésitai-je.
Je me sentais con à ne pas savoir comment l’aider. Les conseils de mes aînés étaient bien loin derrière moi, et je n’étais pas doué pour rassurer autrui. Je devais surtout faire peur avec ma tête de grincheux… Par chance, Janna était présente. Son visage d’ange adoucissait l’image sévère que je renvoyais aux gens. Je rouvris la bouche pour parler. Mais ma fille se mit à fouiller dans le sac à dos, et en sortit le reste de son sandwich de midi, emballé dans du papier aluminium.
- Tiens, Madame,dit-elle en le tendant à la demoiselle. - Janna…fis-je contrarié.Ҫa ne se fait pas, t’as croqué dedans… - Mais elle a peut-être faim,protesta-t-elle comme s’il s’agissait d’une mendiante.On a qu’à l’inviter à la maison ?
Hein ? Mais quelle idée, nous ne la connaissions même pas ! Mon regard passa de l’une à l’autre. Quand Janna avait décidé d’aider quelqu’un dans le besoin, on ne pouvait plus l’arrêter. Le côté charitable de sa mère… Bon, je n’avais pas envie de passer pour un sans âme aux yeux de ma fille. Ma grattant l’arrière de la tête, je repris la parole.
- Si… si ma tête de déterré ne vous effraie pas, je peux vous proposer de venir vous reposer quelques minutes à la maison… On habite pas loin. Et je vous ramènerai chez vous.
Un peu d’humour pouvait peut-être la dérider, on ne savait jamais…
- Je pense pouvoir vous prêter des vêtements à votre taille,ajoutai-je.
Mary ne m’en voudrait sûrement pas d’aider pour ça. Et puis, en y pensant, je me dis que, dans quelques années, ses vêtements seraient passés de mode et Janna ne voudrait pas les porter. Alors s’ils pouvaient servir à quelque chose une dernière fois, autant que ce soit pour dépanner quelqu’un.
J'avais de la chance, les deux inconnus étaient apparemment des bonnes personnes et je me sens tout de suite rassurée. Mon regard a du mal à quitter la bouille de la petite fille. J'aime beaucoup les enfants et j'aimerais plus tard en avoir. Cette petite est juste à croquer. Elle me rends un sandwich je lui souris. C'est comme si sans rien faire elle avait fait disparaître ma carapace. J'ai tendance à être méfiance mais pas avec les enfants, sûrement ce côté si innocent. J'attrape son sandwich, c'est vrai que je n'avais pas mangé et que je m'étais pas mal dépensée lors de la répétition. Je m'accroupis puis je caresse la tête de la jeune fille pour la remercier, lui souriant avec douceur.
Merci beaucoup ma puce, c'est adorable.
Je fais quelques crocs dans le sandwich, jusqu'à le finir. Mon regard se pose sur l'homme torse nu. Je rougis légèrement et je suis un peu embarrassée. Il me propose de passer par chez eux mais on dit toujours de ne pas suivre des inconnus. Je ne savais pas trop quoi faire j'étais tiraillée. Il était venu à mon aide et avait même fait en sorte de détourner son regarde pour ne pas m'embrasser alors que j'étais nue. Je réfléchis quelques instants.
Je... Merci beaucoup... Je vais vous suivre... Au vu de ma tenue, je crois que... C'est mieux que je passe par chez vous.
Mes mains agrippèrent le tee-shirt pour qu'il tienne bien en place. J'avais l'impression qu'au moindre mouvement il allait révéler une nouvelle parcelle de mon corps. Je baisse la tête. Un peu gênée, ma timidité me perdra. Je me mets juste à côté de l'homme tête baissée, prête à le suivre.
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La demoiselle ne parut pas ennuyée par le fait que le sandwich était déjà entamé, et s’en empara, visiblement affamée. Elle s’accroupit et caressa la tête de Janna.
- Merci beaucoup ma puce, c'est adorable.
Elle l’engloutit en peu de temps. Au moins, il lui avait plu. Elle me remercia une nouvelle fois puis…
- Je vais vous suivre,décida-t-elle.
Ah. J’aurais plutôt pensé qu’elle voudrait directement être ramenée chez elle. J’aurais parfaitement compris sa méfiance vis-à-vis de moi.
- Au vu de ma tenue, je crois que… c'est mieux que je passe par chez vous,justifia-t-elle.
Elle tira un peu sur le tee-shirt, de peur qu’il ne remonte trop. Malheureusement pour elle, je n’avais rien d’autre à lui prêter pour la couvrir. Puisqu’elle était prête à nous suivre, autant y aller tout de suite. Au bout d’un moment, nous n’y verrions plus rien. Enfin… surtout Janna et elle. Si elle découvrait à peine ses capacités de lycan, elle ne savait peut-être pas activer au moins la vision nocturne sans se transformer. Au début, ce n’était pas facile… En la remarquant pieds nus, j’hésitai, me ravisai. C’était plutôt mal venu de lui proposer de faire la route sur mon dos. Dans son accoutrement… ce serait surtout très gênant. Alors, à contrecœur parce qu’elle devait sûrement souffrir, je restai silencieux. De temps en temps, je lui offris ma main pour l’aider à passer par-dessus les racines, trous, et autres obstacles de la nature qu’il lui était difficile de franchir seule. Janna marchait devant nous, jetant parfois des coups d’œil derrière elle pour nous regarder progresser, l’air très inquiète pour l’inconnue. Comme il allait faire bientôt nuit, nous ne croisâmes personne. Tant mieux, nous aurions eu l’air fins. Moi torse-nu, tenant la main d’une demoiselle peu vêtue, accompagnés d’une petite fille… drôle de petit groupe. Le trajet jusqu’à la voiture fut un peu long. Il dut l’être encore plus pour la jeune femme aux cheveux roses. Nous arrivâmes enfin. Janna me donna le sac à dos. J’en sortis la petite boîte qui contenait ma montre, le bracelet en corde et mon alliance. Je remis tout à sa place, un peu soulagé, comme s’ils faisaient office de protection. Puis je plaçai le sac à l’arrière de la BMW, à côté de Janna qui s’installa et boucla sa ceinture. J’ouvris la portière côté passager, laissai l’inconnue s’installer. Enfin, je m’assis au volant et démarrai.
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