Aujourd'hui allait être une journée un peu particulière. Je devais revoir Meyer et ça fille et rien qu'à cette idée, j'étais très heureuse. J'étais flattée de savoir que le papa me faisait suffisamment confiance pour que je m'occupe de Janna toute seule. Il allait me confier la prunelle de ses yeux. J'allais faire de mon mieux pour m'en sortir de manière exemplaire. Je veux pouvoir lui prouver qu'il a bien fait de me faire confiance et qu'il peut compter sur moi. Et puis… Janna était vraiment un amour alors ce petit temps passé entre fille me comblait de joie. Meyer vient me chercher en voiture. Une fois arrivé, je monte à l'intérieur de celle-ci et nous nous mettons en route pour aller récupérer Janna à l'école. Celle-ci monte à son tour en voiture en se jetant littéralement dans mes bras. Je l'enlace gentiment contre moi. J'aime tellement cette petite, un amour. On discute un peu de tout et de rien, c'est franchement agréable. On passe à un fastfood pour le plus grand bonheur de la petite. Personnellement ce n'est pas le genre de nourriture que je préfère, rien de mieux que le fait maison mais je m'adapte. Une fois arrivés chez Meyer, nous mangeons tous les trois. J'ai vraiment l'impression de faire partie d'une famille et je me sens tellement bien. Une fois le repas fini, je vais jouer un peu avec Janna. Meyer doit partir, il me précise qu'en cas de problème je peux l'appeler et qu'il reviendra après le diner. Il pose sa main sur ma tête pour me saluer. Je lui souris.

Passez un bon après-midi. Faites attention à vous et je ferais de mon mieux pour être à la hauteur.

La journée avec Janna se passe super bien, on joue à la poupée, à la dinette, on joue aussi à la coiffeuse. Je la coiffe, lui faisant un joli chignon haut avec un noeud papillon dessus, elle était beaucoup trop mignonne, ça la changeait.

Oh j'adore, je vais la garder jusqu'à ce que Papa rentre.
D'accord, si jamais elle se défait après ton bain je te la referais.

On va jouer ensuite dans le jardin. Il fait beau et bon, c'est le moment d'en profiter. Je lui montre comment faire une petite couronne de fleur avec des pâquerettes. On s'allonge dans l'herbe en regardant les nuages, laissant place à notre imagination pour dire à quelles formes ils nous font penser. L'après-midi passe incroyablement vite. Je lui donne son goûter avec du jus de fruit. Nous mangeons dans le jardin, au soleil. Elle me raconte ses journées d'école, elle est toute souriante. Pendant qu'elle ma parle, elle est assise devant moi dans mes bras. Il vient l'heure du bain. Je la laisse faire, lui disant que si elle a besoin, elle peut m'appeler. Je commence en attendant à préparer tranquillement le repas, optant pour des lasagnes. J'enfile un tablier et je prépare le plat, il ne reste plus qu'à l'enfourner quand j'entends la vois de la jeune fille.

Aki ? Tu peux me laver les cheveux s'il te plait ? Et tu pourras me refaire une jolie coiffure ?
Bien sur, avec plaisir !

Je vais donc à la salle de bain et je lui lave les cheveux, massant doucement sa petite tête, elle ferme les yeux, toute détendue. Je rince ses cheveux. Elle se sèche ensuite, j'exerce de légères pressions sur la serviette pour l'aider à se sécher. Elle met son pyjama et de mon côté je démêle ses cheveux avant de les coiffer. Cette fois-ci je fais deux petits macarons.

Oh j'adore !

Je ne peux m'empêcher de lui sourire, heureuse que ça lui plaise. Une fois sortie de la salle de bain, je lui allume la télé la laissant s'installer. Pour ma part, je mets le plat au four avant de m'installer à côté d'elle faisant de temps à autres des aller-retour jusqu'au four pour vérifier que tout se passe bien. J'allais sortir le plat du four quand j'entends Meyer rentrée.

Bon retour à la maison...

Dis-je. Cependant je m'étais déconcentrée et j'avais réussi à me brûler avec le plat. Que je finis tant bien que mal par poser sur un dessous de plat. Aïe ça fait mal... Mais je fis comme de rien, m'attelant à mettre la table.

Toute la journée avec Janna s'était déroulée sans le moindre accro. J'étais vraiment contente. Je n'avais fait aucune boulette m'obligeant à appeler Meyer alors qu'il était au travail. Heureusement ! Je n'avais absolument aucune envie de le déranger et je voulais lui montrer qu'il pouvait vraiment compter sur moi. Cependant, tous mes efforts furent réduit à néant puisque je finis par me brûler en sortant le plat de lasagne. J'avais voulu faire en sorte qu'il ne voit rien mais... j'avais été grillée. Une journée sans boulette n'arrivera donc jamais... Sauf peut-être quand je ne serais plus de ce monde. Meyer avait eu le bon réflex de d'appliquer un sachet de glaçon sur la zone brûlée. Il me dit de le laisser poser quelques minutes et c'est ce que je fis.

Merci beaucoup.

Dis-je en lui souriant. Le temps que le plat refroidisse, il partit à la douche. De mon côté je restais avec Janna, me posant sur le canapé avec elle. Quand je n'entendis plus l'eau de la douche couler, je me doutais que le papa allait bientôt sortir, de ce fait j'avais dit à Janna de se mettre à table. Je fis de même, commençant à servir les parts de lasagne. Meyer nous rejoint vite et nous commençons à manger. Il me conseille également d'appliquer une crème quand je sortirais de ma douche. Effectivement, ce serait une bonne idée. Pour le moment, j'espérais de tout cœur qu'ils aiment tous les deux ce repas. J'y avais mis tout mon amour dedans. Je fus très vite rassurée et je ne pu m'empêcher de rougir légèrement mais surtout de sourire. J'étais vraiment contente. J'adorais cuisiner pour les autres et je n'en avais pas souvent l'occasion alors quand ça arrivait et que mon plat plaisait, j'étais forcément très heureuse. Nous continuons de manger et Janna raconte tout ce qu'on a fait toutes les deux aujourd'hui: les jeux, les coiffure, la contemplation des
nuages. On s'était vraiment bien amusées toutes les deux. Je me permets d'interroger Meyer.

Et vous, votre journée s'est-elle bien passée ?

On finit de manger tranquillement. Cette sensation de repas en famille me faisait vraiment un bien fou. Plus le temps passait et plus je considérais vraiment Janna comme ma petite sœur. Une fois le repas fini, je débarrasse, m'occupe de faire la vaisselle. Pas de boulette en vue pour le moment. Et si Meyer me proposait son aide, je lui disais de me laisser faire, il avait travaillé et méritait bien un peu de repos. Je le laisse donc avec sa fille. Je prends donc mes quelques affaires pour la nuit que j'avais pensé à prendre en sachant que je ne rentrerais pas chez moi avant le lendemain. Je prends ma douche rapidement, lavant mes cheveux puis je ressors. Je me sèche et enfile mon pyjama: un short rose et un débardeur court blanc. Je démêle mes cheveux et les attache en deux grandes tresses. Je sors de la salle de bain, il n'y a pas de bruit dans le salon mais j'entends une musique en fond. Je m'y dirige et je découvre le bureau de Meyer qui était plutôt bien insonorisé parce que quand j'ouvre la porte, ce n'est plus une musique de fond que j'entends. Meyer joue de la batterie et Janna est en train de danser.

Oh vous jouez de la batterie ? C'est génial ! J'aimerais beaucoup savoir jouer d'un instrument !

Je me joins alors à Janna, pour danser à mon tour avec elle.

Cette soirée promettait d'être géniale. Je m'amusais comme une folle à danser avec Janna pendant que Meyer jouait de la batterie. Je trouvais ça incroyable. Je suis moins d'être une bonne danseuse je dirais même que je suis médiocre mais je m'amusais et c'est tout ce qui comptait. Mais soudain la tendance changea. La musique fut brusquement interrompue. Avec Janna on se lâche les mains et on regarde Meyer. Qu'est-ce qu'il se passe ? Il n'a pas l'air bien. Il se lève d'un bond et part en courant vers la porte. Je ne l'ai jamais vu paniquer autant. Alors certes je ne le vois pas tous les jours mais suffisamment pour savoir qu'il est rarement dans cet état. Il parle de la pleine lune. Oui c'est la pleine lune et alors ? Quel est le rapport ? Je suis un peu perdue. Les stores, je dois les fermer. Je ne pose pas de question et je fais ce qu'il me dit. Je suis terriblement inquiète, je ne comprends rien, la situation me dépasse...  Pendant que je m'occupe des stores et Janna  des portes, Meyer s'éclipse. J'aimerais l'aider mais je ne sais pas quoi faire. Je sors de la pièce pour essayer de le retrouver mais je tombe nez à nez avec... Un loup ?! J'ouvre de grands yeux. J'ai... Peur? Dois-je me méfier. Je suis quelque peu paniquée. Je recule, apeurée, je trébuche en arrière, je continue de le fixer tétanisée. Je n'ai jamais vu de lycan sous cette forme de mes propres yeux et ça m'impressionne beaucoup. Je ne bouge plus, je n'ose pas m'approcher... Janna va se serrer contre lui sans problème. C'est Meyer alors ? Je souffle un coup. Hésitante, je finis par me relever et je commence à me rapprocher de lui doucement. J'ai un peu peur mais j'essaye quand même, me fiant à Janna. Je suis suffisamment près de lui. J'avance ma main doucement, prête à la retirer rapidement s'il venait à vriller puis je finis par caresser sa tête.

Je... Pardon je n'ai jamais vu de lycan sous cette forme et ça m'a un peu surpris...

Non, il ne peut pas faire de mal à une mouche. Je m'approche pour de bon et je le serre dans mes bras, sa tête sur mon épaule.  Ensuite je le regarde dans les yeux.

Je n'aurai pas dû avoir peur de vous, c'était idiot... Je sais que vous ne feriez même pas de mal à une mouche.

Cette soirée avait prit une tournure plutôt étrange. Enfin... Quand on n'a jamais vu de lycan autrement que sous sa forme humaine. Meyer m'avait dit qu'il était un lycan mais je dois bien avouer que sous l'effet de la surprise je n'avais pas fait le rapprochement. Il faut dire que sur le coup je n'avais réfléchis à rien, tout s'était passé précipitamment. Mine de rien, heureusement que Janna était la pour me faire comprendre que Meyer et le loup ne faisaient qu'un. Sinon j'aurais juste eu peur et je serais partie me cacher. En soit c'était logique mais voilà, il est tard, je commence à fatiguer donc mes idées ne sont pas forcément très clair. Cependant, maintenant que j'avais bien compris que le loup qui était avec nous ne ferait pas de mal à une mouche, j'étais totalement sereine et je l'avais serré dans mes bras comme si c'était une peluche géante. Janna me dit que son papa est gentille. Je ne peux m'empêcher de lui sourire et d'acquiescer.

Oh que oui, il est adorable.

Dis-je en souriant au papa. La petite s'éclipsa pour aller vérifier les portes. De mon côté je continuais de câliner doucement cette grosse peluche. Janna revient, le caressant de nouveau. Elle fit un commentaire sur ses poils et demanda si on pouvait les brosser. Je souris, j'avais très envie de prendre soin de lui comme il l'avait fait avec moi, me rappelant le jour de notre rencontre où j'ai été malade.. Il grogne un peu, je me recule, Janna insiste et Meyer finit par céder. Comment résister à la bouille de Janna surtout quand elle fait les yeux de chien battu ? C'est tout bonnement impossible. Elle va donc chercher des gros peignes et elle m'en donne un. Je commence à le peigner délicatement, prenant vraiment le plus grand soin et faisant preuve de la plus grande délicatesse. Une idée me vient en tête.

Je reviens tout de suite.

Je vais fouiller dans mes petites affaire, même si je ne suis venue que pour une nuit, j'ai toujours tendance à emmener beaucoup de chose juste "au cas où". Je finis par prendre ma trousse de toilette complète. Je retourne avec Janna et Meyer. Je montre le contenu de ma trousse à la petite demoiselle.

Est-ce que ça te plait ? Tu crois que ça lui irait bien ?
Oh ouiiii !
Sers-toi mon chaton.

Je lui souris, elle avait l'air hyper emballée par l'idée. On continue de prendre soin du pelage du loup, celui-ci devenant à chaque fois un peu plus doux. Une fois cela fait, qu'il était tout beau tout propre, on sortit quelques éléments de ma trousse et on se charge de les faire découvrir à Meyer. Après quelques minutes il se retrouva avec: un nœud papillon rose attaché à sa queue, un grand ruban blanc autour de son cou, des fleurs artificielles du la tête, du vernis rose sur les griffes et une petite touche de parfum aux fruits rouges.

Oooooh vous êtes beaucoup trop mignon.
Oh oui Papa tu es magnifique !

On avait toutes les deux les yeux qui pétillaient. Non vraiment, on avait vraiment fait du bon travail.

Avec Janna, nous avions fait une œuvre d'art. Les nœuds, les fleurs, je trouvais que ça allait super bien à Meyer. Il était vraiment à croquer comme ça.  Il s'était endormi pendant que nous prenions bien soin de lui. Sa journée de travail avait dû le fatiguer et nous nous faisions donc un plaisir de le chouchouter comme il le méritait. Lorsque l'on a fini de le rendre tout beau, bon il était déjà très beau sans tous ces artifices mais bref. Une fois que nous avions fini il se réveilla et... Il ne pouvait pas parler mais il avait l'air moins enthousiasmé que nous. Il grogna et je me pris sa queue en pleine figure. Je fus surprise, basculant en arrière mais je ne pu m'empêcher de rire. Oups... Il retira sa couronne de fleur et me l'envoya. Elle atterrit sur mes genoux. Je la prends et la mets sur ma tête. Il était l'heure pour Janna d'aller se coucher. Déjà si tard ? Le temps passe si vite quand on s'amuse. Elle me souhaite une bonne nuit. Je me lève pour aller lui déposer un baiser sur ses petites joues.

Bonne nuit mon chat.

Je la laisse partir avec son papa, les laissant tranquille. En attendant, je vais dans le salon et je range nos petites bêtises: je ferme ma trousse, je pose les peignes sur la table basse. Je ne fais pas trop attention à ce qu'il se passe autour... Soudain je me retrouve à faire une roulade. Heu... Il s'est passé quoi la ? J'ai même pris de la hauteur. Je n'ai jamais été aussi grande. Je comprends alors que je suis sur le dos de Meyer. Je me mis à rire.

Hey vous avez failli me faire avoir une crise cardiaque ! Bien joué !

Je me laisse transporter jusqu'à la chambre d'amis. Je m'attendais tout simplement à ce qu'il me laisse descendre de son dos pour que je puisse rejoindre le lit. Mais non, je me retrouve à exécuter une roulade avant. J'ai dû mal à m'empêcher de rire tellement je m'amuse. Je découvrais un côté de Meyer que je ne connaissais pas trop mais j'adorais ça. Il secoua sa queue, le nœud finit dans le lustre. Oups… Je m'apprêtai à me lever pour essayer de le décrocher mais le lycan m'avait devancé en se mettant sur ses pattes arrière. Il est quand même vachement grand ! C'est alors qu'il perd l'équilibre et tombe en avant à côté de moi. J'explose de rire mais je me ressaisis. Je m'alonge, passant mes bras autour de son cou, l'enlaçant.

Est-ce que ça va ? Vous ne vous êtes pas fait mal au moins j'espère.

Tout en l'enlaçant, je le câline avec douceur comme une grosse peluche. Je dépose un baiser sur sa tête, en caressant sa joue. Je le regarde dans les yeux, lui souriant.

Merci beaucoup pour tout. J'ai passé une superbe journée avec Janna, merci de m'avoir fait confiance. Et merci pour cette soirée riche en émotions, je me suis vraiment beaucoup amusée.

Peut-être que pour lui c'est moi qui ai rendu service mais en passant ces petits moments avec eux, je suis la jeune fille la plus heureuse sur cette terre. Je finis par bailler, je mets ma main devant ma bouche. Je commence à tomber de sommeil, cependant je n'en lâche pas moins le lycan. C'était une grosse peluche que je serrais contre moi pour m'endormir.

Meyer en loup tout contre moi, je m'endormais. J'adorais les peluches et pour le coup j'en avais une qui faisait au moins trois ma taille. Je le papouillais mais peu à peu je m'abandonnais dans les bras de Morphée. La fatigue me gagna rapidement, je n'eu aucun mal à m'endormir. Ma nuit se passa délicieusement bien. Je l'avais ait d'une traite. Je me réveille uniquement parce que Meyer est venu me réveiller. Mais sans lui, j'étais bien partie pour encore dormir des heures et des heures. J'avais l'impression de me faire réveiller par mon père. A la fois cela me rendait nostalgique mais aussi très heureuse. Une fois qu'il a quitté la chambre, je me lève. Je vais à la salle de bain faire une rapide toilettew ensuite je m'habille et je brosse ma longue chevelure. C'est sûrement l'étape la plus longue lorsque je me prépare le matin. Une fois cela fait, je rejoins Meyer et Janna. Meyer qui d'ailleurs avait repris sa forme humaine. Certes il m'avait réveillé mais, ma tête encore dans le brouillard je n'avais pas fait le rapprochement avec les événements de la veille. Je reste à le fixer quelques instants comme si j'essayais de comprendre quelque chose. Finalement je secoue la tête pour reprendre mes esprits et je vais m'asseoir à table.  Il voulait que je lui retire son vernis. Je me mis à rire, j'avais presque oublié. D'ailleurs il sentait encore le parfum. Un parfum très féminin mine de rien.

Oups... Vous n'aimez pas ? Pourtant ça vous va super bien ! Oh ! Et vous sentez encore la framboise, c'est super agréable ! Promis je vous retire le vernis juste après le petit déjeuner.

Janna ne pu s'empêcher de rigoler et je fis de même. Finalement je m'arrête de rire pour m'excuser. J'ai l'impression de manquer terriblement de respect pour celui qui m'a héberger cette nuit. Je m'incline légèrement en avant.

Veuillez m'excuser. Loin de moi l'envie de me moquer. Je suis très impolie.

Dis-je un peu embarrassée. Je bois un bon chocolat chaud et je mange deux tartines de confiture à la fraise. J'en tartine aussi une pour Janna et deux pour Meyer. Mon regard a du mal à quitter l'homme. Je me posais pas mal de question. Je n'y connaissais rien aux lycans même s'il était le deuxième que j'avais rencontré. Je continue de manger. Janna nous raconte le rêve qu'elle a fait cette nuit avec une histoire de fée, de dragon et d'un chat géant. Je ne pu m'empêcher de rire avec elle. Nous finissons tranquillement de manger. Une fois fini, je viens débarrasser et je mets le tout dans le lave vaisselle. Je passe par l'étape brossage de dent avec Janna qui veut me faire goûter son dentifrice. J'accepte. Une fois cette étape faite, je m'occupe de coiffer la jeune demoiselle, lui faisant une couronne en tresse sur le dessus de la tête. On dirait une princesse. Ensuite, je remets ma trousse de toilette dans mon sac, prête à partir mais avant tout, je sors le dissolvant et je reviens vers Meyer. Je prends délicatement sa main dans la mienne puis avec un coton je retire le vernis, avec douceur.

Laissez moi faire... Et voilà.

Dis-je une fois fini. Il était à présent l'heure de partir. Nous montons en voiture. Je monte à l'arrière avec Janna le temps d'arriver jusqu'à son école. Elle nous explique qu'aujourd'hui elle allait faire un gros atelier d'arts plastique. Elle espérait que je reviendrais pour lui qu'elle puisse me montrer ce qu'elle aurait fait. Je lui dit que ce serait avec plaisir. On l'a dépose à l'école, je lui fais un bisous sur la joue en lui souhaitant une bonne journée. Je me mets ensuite à l'avant de la voiture, à côté de Meyer. Je le regarde silencieusement avant de briser le silence.

Je suis désolée, j'essaye de me retenir mais... J'ai tellement de question que j'aimerais vous poser. C'est la première fois que je vois une transformation en lycan...

J'inspire un bon coup. J'ai peur de l'embêter avec mes questions.

Est-ce que ça fait mal ? Et... Une fois transformé à part l'apparence, il y a quelques chose qui change ? C'est peut-être bête mais est-ce que du coup vous pouvez parler aux animaux ? Quels sont les avantages et les inconvénients ?

J'avais enchaîné toute mes questions sans m'arrêter. Je respire un coup.

Pardon mais... Je ne suis qu'une humaine... Et du coup je n'y connais pas grand chose. Si vous ne voulez pas répondre à mes questions il n'y a aucun souci, vous j'y êtes pas obligé...

Je regarde devant moi, resserrant le bas de ma robe entre mes doigts, un peu gênée.

Nous avions déposé Janna et nous étions à présent seuls dans la voiture. je lui avais posé tout un tas de question. J'étais extrêmement intriguée, je voulais en apprendre davantage sur les lycans. J'étais vraiment fascinée par chacune de ses questions. J'avais l'impression d'être une enfant en train d'écouter une histoire incroyable. En plus, je suis très vite rassurée. J'avais peur que mes questions ne lui posent problème mais il les comprenait parfaitement et me répondit sans aucun problème. Alors comme ça on a une vie d'humain jusqu'à l'adolescence ? C'est intéressant, pourtant ça aurait été trop mignon des petits louveteaux. Il me parle de la douleur des premières transformations. J'affiche un regard triste, ça doit être tellement difficile. Les transformations peuvent être voulues ou non. J'ouvre de grands yeux.

Vous pouvez vous transformer parce que vous êtes tristes ou en colère ? Donc si un jour je vous vois vous transformer hors pleine lune et de manière non voulu, ça voudra dire que vous n'irez pas bien ?

J'affichais un regard un peu inquiet. Je ne voulais pas le voir aller mal mais au moins je savais qu'il ne pourrait pas me le cacher si c'était le cas. Et dans ces cas-là je l'aiderais.

Vous ne pourrez pas me le cacher si c'est le cas mais je ferais en sorte de vous soutenir si ça arrive.

Lui dis-je en souriant. J'appréciais beaucoup Meyer, il était comme un père pour moi et il était donc normal que je veuille l'aider en cas de coup dur. Pour le coup, je ne l'avais jamais vraiment vu énervé ou triste. Était-il le genre de personne à bien cacher ses émotions ? Peut-être. Je fus rassurée de savoir que les transformations ne sont pour lui presque plus douloureuses. Il a encore du mal avec la mâchoire. Instinctivement, j'approchai ma main de la bouche de Meyer, glissant mon doigt sur ses lèvres. Je me rends alors compte que mon geste est déplace. Je baisse alors mes mains, je les remets sur mes genoux devant moi puis je regarde la route, rougissant.

Pa-Pardon... Je me demandais si on pouvait voir un semblant de crocs sous votre forme humaine. C'était déplacé, veuillez m'en excuser.

Pour continuer, il me dit qu'il tombe rarement malade, il peut à la limite chopper un rhume mais voilà, pas grand chose. Je le regarde de nouveau. Si j'étais une lycane, peut-être aurais-je moins de souci de santé ? Il ne tombe pas malade mais à la place il a dû s'occuper de moi qui l'a été lors de notre première rencontre. Il m'évoque également le fait qu'il a plus de force qu'un humain.

Ne plus tomber malade... Le rêve... Vous ne l'êtes presque jamais et à la place vous vous êtes retrouvé à vous occuper d'une gamine qui l'a été... Je suis encore désolée pour ce moment où vous avez dû me materner... Malheureusement ma santé fragile de naissance n'a pas aidé. Si j'avais été né lycan, peut-être que ça aurait été plus simple... Et en ce qui concerne la force, vous avez plus de force qu'un humain lambda et je crois que n'importe quel humain a plus de force que moi.

Je me mis à rire. C'était un fait, j'avais la force d'une mouche. Il avait fini de me raconter tout jusqu'à ce qu'il me dise avoir oublié quelque chose. Il a passé les 118 ans. J'ouvre de grands yeux et la bouche, je suis bouche-bée.

118 ans ?! C'est papy que je vais devoir vous appeler alors !

Je me mis à rire. Puis soudain une question me traversa l'esprit. Je regardai de nouveau tristement la route. Je posais ma question sans une once d'émotion.

D'ailleurs... Vous pouvez transformer des humains en lycan ? Si je vous le demandais ou... Si ma vie était en danger... Seriez-vous prêt à me transformer ? Pardon... C'était nul comme question.

Dis-je, agitant les mains devant moins, un peu embarrassée.

J'avais posé ma question sans réellement réfléchir. Je m'étais même dis que ma question n'avait pas lieu d'être et qu'il n'y répondrait sans doute pas. C'était sûrement un sujet délicat. Transformer quelqu'un c'est quelque chose d'irréversible et ça ne doit pas être sans conséquence. L'a-t-il déjà fait ? Est-ce difficile ? Le regrette-t-il ? Est-ce difficile d'être lycan au quotidien ? Tant de nouvelles questions me viennent en tête. Sa réponse me surprend. Il était prêt à le faire si c'était la seule façon de me sauver. Je le regardais, quelque peu étonnée avant d'esquisser un sourire timide. Je pose ma main sur son épaule.

Ne vous en faites pas, ça n'arrivera pas. Vous n'aurez pas à vous incommoder de ce fardeau. Je suis plus robuste que j'en ai l'air. Et puis si vraiment un jour ça ne va pas, je ferais appel à vous avant que le pire n'arrive, je sais que je suis en sécurité avec vous et que vous saurez me protéger… Merci en tout cas.

Je rougis légèrement. Nous arrivons presque à la boutique, elle n'est plus qu'à quelques rues. J'avais passé un excellent moment avec Meyer et sa fille et je n'oublierais jamais ce moment, surtout cette première fois où j'ai vu un homme se transformer en lycan. On finit par arriver juste devant la boutique. Il se gare. Il est temps pour moi de lui dire au revoir. Je détache ma ceinture puis je me tourne de nouveau vers lui. Je viens déposer un doux baiser sur sa joue caressant son bras en même temps.

Merci pour cette soirée merci d'avoir répondu à mes questions. Et surtout ne changez jamais. A une prochaine fois j'espère.

Pour finir, je l'enlace. Je lui lance ensuite un dernier sourire puis je sors de la voiture. Je le salue de la main, un grand sourire sur les lèvres, j'étais toute pétillante. Je disparais ensuite dans la boutique pour prendre mon service.