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 Un nouveau départ

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Un nouveau départ
Feat. - Sofia Ashley
Je déposai le dernier carton au milieu du séjour, me redressai en poussant un grand soupir. Nous y étions, notre nouvelle maison à Santa Clarita, au Nord de Los Angeles. Il m’avait fallu un moment pour prendre la décision. Presque un an… Mais c’était très difficile de continuer à vivre à l’appartement. La présence de Mary y demeurait trop importante. D’un côté, ce n’était pas une si mauvaise chose, nous ne voulions pas l’oublier complètement, surtout pas. Cependant, je nous voyais mal remonter la pente dans cet environnement chargé de souvenirs. Avant de m’arrêter sur mon choix, j’en avais posément parlé à Janna. La convaincre ne fut pas une mince affaire mais la promesse d’un jardin et du fait que nous garderions les affaires de sa mère réussit à lui faire accepter ce changement. Alors nous voilà en train de déballer les premiers cartons pour commencer une nouvelle vie. Une nouvelle vie… Combien de fois avais-je vécu ce genre de situation en une centaine d’années ?

- Papa, tu peux m’aider s’il te plaît ?

Je rejoignis Janna devant la porte de sa chambre et soulevai le coffre en bois qui se trouvait là. Je le déposai à l’intérieur de la pièce, près de la commode qui avait été installée par les déménageurs.

- Ne sors que le nécessaire, on s’occupera du reste plus tard, dis-je en posant une main sur sa petite tête blonde. Je vais monter ton lit.

Ce que je fis tout de suite, avant de m’occuper du mien et ranger quelques affaires. Il était près de treize heures et nous n’avions pas encore déjeuné. Comme il faisait beau et pas trop froid, je proposai à ma fille d’aller manger à l’extérieur. Elle accepta, contente. Nous montâmes dans la voiture et prîmes la direction du Sud. Après réflexion, je l’emmenai acheter un hamburger afin de le déguster près du Japanese Garden, à environ trentre minutes de la maison, un endroit que nous n’avions jamais pris le temps de visiter et qui semblait être intéressant à voir. Le repas englouti, nous pénétrâmes les lieux. Aussitôt, la beauté et le calme des environs posèrent sur mes épaules comme un voile de tranquillité, et je me sentis étrangement bien. J’entendis Janna pousser un petit « Ouah… » admiratif, tandis que sa main lâchait la mienne, avant de faire quelques pas en avant.

- C’est trop joli ! fit-elle en se tournant vers moi, souriant de toutes ses dents.
- Tu veux commencer par où ? demandai-je.

Elle réfléchit, pointa un petit chemin à ma droite.


- Par là !

Nous nous mîmes en route, marchant côte à côte, en silence. J’aurais voulu lui parler des jardins japonais, de la végétation, du style d’agencement, des traditions… mais je n’y connaissais rien du tout. Dommage, cela aurait été une occasion de discuter un peu. Fourrant les mains dans les poches de mon manteau, je restai silencieux et laissai à ma fille le loisir d’admirer le terrain verdoyant et coloré. Je ne m’attendais pas à ce que cette vision fasse aussi bien au moral. Mary ne cessait de répéter qu’il fallait profiter de chaque petit instant de bonheur, peu importe lequel. Que ce soit manger un bon plat, fêter un anniversaire ou, comme aujourd’hui, se promener dans un lieu superbe, il était bon de vivre ce moment à fond. J’avais toujours admiré son positivisme, moi qui voyais plutôt le verre à moitié vide. Janna était comme elle, heureusement.
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Constantine Meyer

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Un nouveau départ



Avec Meyer




Comme chaque matin, Aris me réveillait en douceur, avec une petite musique d'ambiance. Les volets s'ouvrirent et j'eus droit, comme chaque matin, aux prévisions météo du jour ainsi que les dernières nouvelles. Comme presque toujours, ma nuit fut agitée et, surtout, très courte. Je me frottai le visage en cherchant, à tâtons, mon téléphone qui devait être posé quelque part sur le lit. La luminosité de l'écran m'agressa les yeux, que je dus plisser fortement pour y voir plus clair. En tout cas, aucuns messages ou appels manqués. Tant mieux, j'allais pouvoir commencer ma journée tranquillement. Je me levai du lit pour regarder par la fenêtre, tout en réajustant ma robe de chambre. Le jardinier était déjà là, il taillait mes ilex crenata, toujours en forme de nuage. En réalité, je n'avais pas besoin de veiller à son travail. Je l'avais choisi personnellement et il était spécialisé dans les jardins japonais, comme le mien.

"Aris, fait chauffer l'eau s'il te plait."

"Tout de suite, Miss Ashley." Répondit-il.

Il me donnait du "Miss", pour je ne savais quelle raison. C'était sûrement l'une des idées de Roy... Pendant que l'eau chauffait dans la cuisine, je me dirigeai vers la salle de bain pour me faire un brin de toilette. Plus présentable, maquillée et habillée, je descendis vers le rez-de-chaussée pour préparer mon café. Il était encore assez tôt, environs 7 heures du matin. J'allais profiter de ma journée pour sortir un peu, surtout si le temps allait se montrer clément aujourd'hui. J'avais bien droit à au moins un jour de repos, non ? Je travaillais bien assez, parfois le dimanche. Mais avant, j'allais prendre un bon petit déjeuné. Café, petite viennoiserie, une orange et un œuf au plat avec une petite tranche de bacon grillée. C'était complet et équilibré, de quoi bien démarrer la journée.

Je profitai de ma matinée pour faire un peu de ménage chez moi. Pour gagner du temps, mon robot aspirateur s'occupait du salon et de la cuisine. Moi, j'avais à faire à l'étage. Il me fallut un peu plus de trois heures pour faire le plus gros. C'était suffisamment ... Acceptable pour que je puisse partir l'esprit tranquille. De retour dans la cuisine, je me préparais un petit encas pour ce midi, dans ma boite à bento. Je voulais manger léger, donc c'était parfait. Je rassemblai mes affaires dans mon petit sac à main et pris la route vers le nord. J'avais envie de profiter du Japanese Garden.

J'avais de la chance, il n'y avait pas beaucoup de monde aujourd'hui. Je garai ma voiture à l'écart... Opération qui me demanda plusieurs minutes. S'il y avait des lignes blanches au sol, c'était bien pour une raison. Donc ma Mustang devait être parfaitement au centre. Satisfaite, je descendis de la voiture et entrai dans le jardin. J'étais toujours agréablement surprise de constater que cet endroit fut réalisé avec une certaine connaissance de mon pays de naissance. Je passai rapidement le Jardin Sec, pour me diriger vers le Jardin de l'Eau qui était, à mes yeux, bien plus reposant.  

Je trouvai un banc libre et, avec quelques lingettes, passai délicatement sur le bois pour le nettoyer avant de m'y installer. Je pris une grande inspiration, l'air semblait si pure, ça me fit le plus grand bien. J'avais vu sur le lac, qui était parsemé de lotus et autres nymphéacées. Délicatement, je posai un torchon propre sur mes genoux, sur lequel j'ouvris mon encas. Je le dégustai lentement en me laissant bercer par le calme, le son de l'eau et des oiseaux. Il y avait quelques passants, le jardin commençait à se remplir un peu.

Je me levai finalement de ma place, pour poursuivre ma petite marche et m'aider à digérer. J'arrivai vers les lanternes qui ornaient cette section du jardin. Il y en avait de toutes les sortes, mais uniquement en pierre. Devant moi, il y avait un très grand homme, qui tenait la main à une petite fille qui semblait s'émerveiller sur tout ce qu'elle voyait. Avec Roy, nous avions prévus d'avoir un enfant. Le pauvre homme semblait complètement perdu face aux questions de sa fille. Elle le questionna notamment sur les lanternes, tandis qu'elle s'arrêta devant l'une d'elle. Je m'approchai, pour essayer... d'éclairer sa lanterne.


"Ce sont des lanternes, tout simplement. Et elles ont toutes une signification. Répondis-je avec douceur. Celle que tu vois là, c'est une ishi-dōrō. Car elle est faite de pierre et, qu'en plus de cela, se trouve sur un piédestal. Les autres, que tu vois autour, avec une sorte de toit, sont des yukimi. Ou alors Lanterne Neige. Car elles retiennent justement la neige. A son origine, la lanterne était un objet de culte, que l'on trouvait essentiellement dans les temples. C'était à la fois pour guider les fidèles, mais également une offrande à Bouddha."

Je regardai la fillette, qui semblait écouter mes explications. Un très doux sourire vint alors s'afficher sur mes lèvres. Elle devait probablement être surprise ou apeurée à l'idée de ne pas voir mes yeux. Mais le ton de ma voix pouvait être suffisant pour la rassurer.

"Leur présence ici est très correct. Elles servent à éclairer le long de l'eau en plus de nous diriger vers le petit temple, qui se trouve plus loin. On y va pour prier, méditer, allumer de l'encens... Mais avant ça, tu auras bien d'autres choses à voir." Conclus-je.

Je n'allais pas rentrer dans davantage de détails, cette petite tête blonde, même si elle semblait curieuse, allait probablement oublier la moitié de ce que je venais de lui dire. Sauf si... Son papa avait bien écouté ! Il allait pouvoir lui répéter tout ça, une fois à la maison. Je me tournai d'ailleurs vers lui pour me courber doucement vers l'avant.


"Navrée d'avoir interrompu votre promenade. Sofia Ashley, enchantée. Je ne suis pas une guide, mais si vous avez d'autres questions, je pourrais essayer d'y répondre."

Je me redressai lentement pour regarder ce géant dans les yeux, toujours le même sourire avenant sur mon visage. Mon poignet vint gracieusement se poser sur le manche de mon katana, pour patienter sagement sa réponse. Si j'allais en avoir, d'ailleurs... A première vu, cet homme ne semblait pas des plus amical.  
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Un nouveau départ
Feat. - Sofia Ashley
Le soleil pointait haut dans le ciel. Il faisait encore beau pour un mois de novembre. Les températures en Europe, ou en tout cas à Berlin, devaient avoisiner les dix à douze degrés en cette période. Là, il faisait presque vingt degrés. C’était agréable de pouvoir profiter de l’extérieur et des couleurs d’automne sans trembler de froid. Quoi que, pour ma part, il fallait vraiment que les températures soient loin en dessous de zéro pour me déranger. L’avantage d’être un lycan… « Tu es le plus économique des chauffages ! » avait dit Mary lors de notre premier hiver ensemble. J’eus un pincement au cœur en même temps qu’un demi sourire en me rappelant ce moment. Je le chassai de ma tête, regardai Janna qui avançait devant moi en sautillant, visiblement heureuse. C’était tout ce que je voulais, qu’elle soit heureuse et le plus longtemps possible. Normalement, dans quelques années, elle aurait droit à sa première transformation en lycan. Parfois, j’angoissais à l’idée que ce ne soit pas le cas. Que, par le plus grand et le plus malheureux des hasards, elle n’ait pas hérité des gènes lycanthropes, et reste tout à fait humaine. Au sujet de sa mère, je m’étais douloureusement fait à l’idée qu’un jour, la vie la quitterait en arrivant au terme d’une existence normale d’être humaine. Le sort en avait décidé autrement, et on me l’avait enlevée plus tôt. Par contre, concernant ma fille, j’étais terrorisé à l’idée qu’elle parte avant moi, peu importait la manière. Les enfants n’étaient pas censés mourir avant leurs parents. Le contraire demeurait certes éprouvant mais naturel, dans l’ordre des choses.

- Regarde Papa ! C’est quoi ça ? s’enquit Janna, me faisant sortir de mes songes.

Elle pointait du doigt un oiseau blanc à grandes pattes qui se tenait au bord d’une petite étendue d’eau.


- C’est un héron… je crois, répondis-je soudain pas très sûr de moi.

Je n’en avais jamais vu avec le plumage blanc. Les plus courants étaient gris. Et comme nous nous trouvions dans un environnement typiquement japonais, je me disais que cet oiseau-là portait peut-être un autre nom…


- On peut lui donner à manger ?
- Non, c’est interdit à cause des gens qui pourraient donner n’importe quoi, et lui faire du mal.


Apparemment satisfaite de ma réponse, elle avança, balançant ses bras au rythme de sa marche en fredonnant un petit air de musique. Nous bifurquâmes à gauche, sur un chemin de petits graviers qui crissaient sous nos pas. Janna demanda à plusieurs reprises le nom d’un tas de petits monuments, d’arbres et buissons en tout genre mais j’étais incapable de lui répondre. C’était bien joli à regarder, néanmoins, je ne m’étais jamais renseigné sur la culture japonaise. Durant la Seconde Guerre mondiale à laquelle j’avais participé, l’Allemagne faisait partie du camp de l’Axe alliant l’Italie et le Japon. Ces trois pays partageaient deux intérêts communs qu’étaient l'expansion territoriale et la fondation d'empires par la conquête militaire et le renversement de l'ordre international né de la Première Guerre mondiale, et la destruction ou la neutralisation du communisme soviétique. Etant directement sur le terrain et non dans la paperasse des hauts gradés, je n’avais jamais rencontré d’allié japonais. Et de toute façon, les asiatiques ne se battaient pas en Europe. Ils avaient leur propre guerre dans le Pacifique face à la Chine. C’était donc la raison pour laquelle je n’avais jamais eu l’occasion de discuter avec quelqu’un de ces origines, ni pris la peine de m’y intéresser. A la fin de la guerre, j’avais autre chose à penser que ma culture personnelle, et m’étais directement tourné vers le métier de Thanatopracteur que je voulais exercer avant que les conflits débutent.
Bref, en attendant, je me retrouvais bien embêté de ne pas pouvoir aider Janna à comprendre l’environnement dans lequel nous nous promenions actuellement. Elle s’approcha d’un petit édifice en pierres, le toucha timidement du bout de l’index pour soulager sa curiosité enfantine.


- C’est quoi ? On dirait un gros champignon en cailloux…

J’ouvris la bouche.

- Ce sont des lanternes, tout simplement. Et elles ont toutes une signification.

Ce n’était pas ma voix, ça. Je tournai la tête à droite, baissai les yeux sur une demoiselle qui se tenait là, droite comme un i, un sourire au coin des lèvres en regardant Janna. Enfin… je supposais qu’elle la regardait vu qu’elle était tournée vers elle. Car ses yeux demeuraient cachés derrière un fin bandeau noir. Ses cheveux courts et blancs comme la neige caressaient ses épaules couvertes par le tissu d’un kimono tout aussi noir que le bandeau. A cela s’ajoutait le manche d’un katana qui dépassait de sa ceinture, offrant ainsi à son apparence un style peu banal mais pas forcément désagréable à regarder. L’inconnue reprit la parole en désignant la fameuse lanterne, s’adressant aimablement à ma fille.

- Celle que tu vois là, c'est une ishi-dōrō. Car elle est faite de pierre et, qu'en plus de cela, se trouve sur un piédestal. Les autres que tu vois autour, avec une sorte de toit, sont des yukimi. Ou alors Lanterne Neige, car elles retiennent justement la neige.

Elle expliqua qu’à son origine, la lanterne était un objet de culte que l'on trouvait essentiellement dans les temples. C'était à la fois pour guider les fidèles, mais également une offrande à Bouddha. Janna écoutait attentivement, comme hypnotisée. Elle faisait toujours cette tête quand le sujet l’intéressait vraiment… c’est-à-dire souvent.

- Leur présence ici est très correcte, poursuivit la demoiselle aux cheveux de neige. Elles servent à éclairer le long de l'eau en plus de nous diriger vers le petit temple qui se trouve plus loin. On y va pour prier, méditer, allumer de l'encens... Mais avant ça, tu auras bien d'autres choses à voir.

Elle lui offrit un joli sourire puis se tourna vers moi et se courba légèrement en guise de salutations.

- Navrée d'avoir interrompu votre promenade, dit-elle soudain embarrassée. Sofia Ashley, enchantée. Je ne suis pas une guide mais si vous avez d'autres questions, je pourrai essayer d'y répondre.

C’était… gentil de sa part. D’un côté, je trouvais bien que cette Sofia puisse assouvir la soif de connaissances de Janna en jouant les guides dans ce grand jardin. Et d’un autre… je ne ressentais pas le besoin de partager notre promenade avec une parfaite inconnue. Armée qui plus est. J’ouvris une nouvelle fois la bouche pour parler, fus aussi une nouvelle fois interrompu, par ma fille ce coup-ci.

- Je veux aller voir le temple ! fit-elle enthousiaste. Tu peux nous le montrer ? enchaîna-t-elle à l’attention de Sofia.

Bon. La décision était prise, apparemment. Je n’allais pas contredire le souhait de Janna, elle paraissait tellement contente. Mais d’abord…


- Schatz*, dis-je doucement en m’accroupissant. Komm*.

Elle vint à ma rencontre.

- On va aller voir le temple mais je crois que tu devrais d’abord remercier Sofia.

Elle hocha la tête, leva le visage vers la demoiselle.

- Merci !

Je me redressai.

- Meyer, me présentai-je à mon tour en inclinant légèrement le menton.

C’était la moindre des choses étant donné que Sofia l’avait fait.


- Janna, ma fille, ajoutai-je en posant ma main sur le haut de son crâne.

Je désignai ensuite le bout du chemin d’un geste incertain.


- Je vous laisse faire.

J’attendis qu’elle ouvre la marche, et je la suivis tandis que Janna prenait ma main.


______________________
* Schatz : Ma chérie
* Komm : Viens


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Un nouveau départ



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Il m'arrivait parfois d'avoir le mal du pays. J'avais vécue au Japon durant toute mon enfance et une partie de mon adolescence. Surtout que maintenant, je devais me rendre à l'évidence, plus rien ne me retenait à Los Angeles. Enfin, j'avais toujours Emy... La seule amie que j'avais et je tenais vraiment beaucoup à elle. Mais quand même, parfois j'avais envie de tout laisser, comme ça, et repartir vivre au Japon. Des fois, je ne me sentais pas à ma place, ici, aux USA. Alors oui, il y avait bien Little Tokyo mais bon, ça ne valait clairement le Japon. C'était surtout devenu un coin touristique... Mais je devais quand même avouer qu'y allait ça m'aidait un peu. Je pouvais parler librement le japonais avec les restaurateurs et autres commerçants. C'était mieux que rien, non ? En effet, c'était toujours mieux de se contenter de ce qu'on avait. Et, dieu merci, j'avais déjà beaucoup. J'avais conscience d'être une privilégiée, comparée à beaucoup d'autres. C'était juste un petit coup de blues passager, comme j'en avais souvent. Un petit tour au food truck de mon amie, qui allait me préparer les meilleurs taiyaki du monde et j'irais mieux. Et, sans exagérations, ses taiyakis étaient réellement excellents. Enfin ! Je sortis de mes pensées et revenais vers le papa et sa fille. Cette dernière était tellement mignonne, d'ailleurs. Rayonnante.    

" Je veux aller voir le temple ! Tu peux nous le montrer ?" Lança-t-elle, toute contente.

Un petit sourire se dessina sur mes lèvres tandis que je hochai la tête. Leur servir de guide allait me changer de mon quotidien, je pourrais leur parler de tout ce que je savais de ce lieu. De quoi faire remonter quelques souvenirs agréables de mon pays natal. Le père de la fillette sembla l'appeler, ça ressemblait à de l'allemand à priori. Schatz, aucune idée de ce que c'était. Mais le Komm, c'était très simple à comprendre. Polie, je fis quelques pas en arrière pour les laisser converser. Je ne voulais surtout pas que ma présence ne soit dérangeante. Je me détournai alors volontairement pour regarder le lac et leur laisser le temps d'échanger quelques mots.  


"Merci !" Fit la fillette, d'une voix fluette.

Délicatement, je me tournai à nouveau vers elle pour m'incliner.


"Meyer."Déclara le grand blond.

Meyer, donc. Une présentation courte, simple, mais suffisante. Difficile de savoir s'il venait de me donner uniquement son nom ou son prénom...


"Janna, ma fille" Ajouta-t-il.

Meyer déposa sa main sur la tête blonde de sa fille. Une nouvelle petite courbette de ma part, pour leur montrer que j'avais bien entendu les présentations. Puis, d'un geste un peu incertain, Meyer m'invita à ouvrir la marche.


"Je vous laisse faire." Annonça-t-il.

J'en conclus donc qu'il était d'accord pour se faire guider. Bien, j'ouvris alors la marche, les mains jointes contre le bas de mon ventre. Mes pas étaient plutôt lents, sereins. Nous arrivâmes lentement vers l'embarcadère. Pour la fillette, hélas, cela ne risquait pas d'être intéressant. Mais je pouvais malgré tout capter son attention en lui racontant le début d'une petite histoire.


"Au Japon, la mer est le commencement de toutes choses. Fis-je en m'approchant de l'embarcadère. Les dieux, que l'on appelle Kami, avaient désignés Izanami et Izanagi pour façonner de manière plus solide une petite tâche flottante qu'ils voyaient depuis leur demeure céleste. Le couple se mit aussitôt au travail et forma la première île : Onokoro, grâce aux hallebardes confiées par le premier Kami, les Ame no Huoko."

Toujours aussi délicate et raffinée, je me tournai doucement vers Janna. Elle semblait m'écouter très attentivement. Un sourire vint alors étirer mes lèvres, ravie de constater que cette petite histoire l'intéressait autant.

"C'est ce qui explique la présence des deux petites îles ici. Nous avons l'île au Saule Pleureur, pour commencer. On raconte que les bouddhistes placent des âmes dans ces arbres, et que cette âme aurait des effets positifs ou négatifs. L'histoire la plus connue est celle du samuraï Matsudeira. Celui-ci possédait, dans son jardin, un immense et magnifique saule aux feuilles d'argent. Hélas, Matsudeira ne connaissait que malheur. Il perdit sa femme, qui succomba d'une grave maladie. Son fils, quant à lui, vit ses jambes brisées, peut de temps après. Le pauvre homme subit ainsi, chaque jour, les déboires que la vie lui imposait. Il se questionna alors : Et si c'était le saule, l'origine de ses problèmes ? Plutôt que de le couper, il le proposa à son voisin, Inabata, qui lui était veuf et sans enfants. Il accepta se présent et, un jour, alors qu'il sortit dans son jardin, il vit une magnifique femme adossée au tronc de l'arbre. Elle était si belle qu'il en tomba amoureux. Inabata et sa femme eurent un enfant, Yanagi, et vécurent ainsi 5 années durant.

Un jour, l'un des piliers du temple de Sanjusangendo, se brisa. Le daimyo, celui qui gouvernait l'une des provinces du Japon, consulta les prêtres. Ses derniers lui affirmèrent que seul un tronc d'arbre, grand et solide, pouvait remplacer ce pilier. Le daimyo apprit rapidement qu'un tel arbre poussait dans le jardin d'Inabata. On ordonna alors d'abattre l'arbre pour le Seigneur de la province. Inabata fit part de cela à sa femme, qui lui avoua être l'âme du saule. Sachant qu'Inabata ne pouvait se défaire des ordres de son Seigneur, celle-ci lui fit ses adieux. La femme avança alors vers l'arbre avant de disparaître dans les feuillages.

Les bûcherons arrivèrent pour couper l'arbre, malgré les supplications d'Inabata. Le saule gît au sol, il ne restait plus qu'à le transporter. Mais, même si les bucherons étaient très forts... Impossible de bouger l'arbre ne serait-ce que d'un centimètre. Les bucherons appelèrent de l'aide, mais l'arbre ne bougea pas. Ce fut 300 hommes, au final, qui vinrent essayer de bouger l'arbre, mais celui-ci semblait cloué au sol. Yanagi, l'enfant d'Inabata, s'approcha doucement de l'arbre et chuchota avec toute la douceur du monde : "vient, maman". Le petit garçon attrapa l'une des branches et, de sa minuscule main, fit glisser l'arbre jusqu'au temple. C'est pour cette raison que, de nos jours, le saule est considéré comme la personnification féminine, de la douceur, de l'amour et de la tendresse."


J'inspirai doucement, fermai les yeux. J'aimais beaucoup cette histoire. Car, pour moi elle signifiait une chose importante : Le bonheur n'était jamais quelque chose d'acquis. Pour tous, la roue pouvait tourner. Les malheurs des uns pouvaient cesser, à l'image de Matsudeira. Le bonheur des autres pouvait disparaître, comme ce fut le cas pour Inabata. Comme ce fut le cas pour moi. Et comme ce fut le cas pour un tas d'autres personnes. Toujours aussi bienveillante, calme et posée, je me tournai vers la fillette. Je pouvais clairement voir dans ses yeux que mon histoire avait éveillée en elle quelques malheureux souvenirs.

"Loin de moi l'idée de vouloir te faire quelconque moral, Janna. Mais cette histoire, chacun peut l'interpréter. Pour moi, cela veut simplement dire que rien n'est eternel. Bonne ou mauvaise chose, tout peut changer. Peut-être faut-il simplement se contenter de ce que "aujourd'hui" nous donne. Car si hier était le passé et que demain est un mystère... Aujourd'hui, c'est un cadeau."

Amusée, je la regardai, à travers mon fin bandeau. Elle semblait comme suspendue à mes lèvres. Meyer avait de la chance d'avoir une petite fille aussi mignonne.

"C'est pour ça qu'on l'appelle Présent. Alors profitons simplement de ce présent ensemble, rien qu'aujourd'hui. Et voyons plus tard ce que demain nous donnera."

A nouveau, je joignis mes mains devant moi. Je me tenais parfaitement droite, comme un "i", pour contempler un instant le lac et ses deux îles. Avant de continuer, je préférais laisser Janna méditer sur ce qu'elle venait d'entendre. Oh non, loin de moi la prétention de lui faire la moindre éducation. Son père devait déjà très bien s'en charger. Mais elle semblait si curieuse que je trouvais cela dommage de lui priver de quelques histoires. Et des histoires, j'en avais encore quelques unes, à mesure que notre visite allait avancer. Et des questions, elle pourra m'en poser autant qu'elle le voudra. Paisible, je souris doucement, seule. Finalement, je ne regrettais pas d'être venue aujourd'hui. Cette petite rencontre me fit du bien. Je pouvais ouvrir mon cœur, sur quelque chose qui comptait pour moi. J'aimais mon pays. Sa culture. Pouvoir partager cela avec cette petite fille était plus que suffisant pour me faire oublier mon mal du pays. Ce n'était pas à elle de me remercier, mais à moi.
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La visite guidée débuta, et nous nous approchâmes d’un charmant point d’eau. On aurait dit une petite plage de galets noirs aménagée de façon à ressembler à un embarcadère, taillé dans de la pierre qui ressemblait fortement à du granit, à première vue. Mais peut-être me trompais-je. Enfin… ce n’était pas important.

- Au Japon, la mer est le commencement de toutes choses, commença Sofia.

En une phrase, elle donnait l’impression d’avoir toujours fait ça. Et elle assurait ne pas être guide ici ? Peut-être demeurait-elle une habituée des lieux, et n’étions-nous pas les premiers à bénéficier de son aide afin de passer une visite plus enrichissante… Bref, au moins, Janna pouvait désormais apprendre plein de choses grâce à Sofia. Depuis toute petite, elle adorait s’instruire. En général, le personnel de l’éducation pestait quand certains parents poussaient trop leurs jeunes enfants à assimiler le plus d’informations possibles pour améliorer leur niveau et faire d’eux des sortes de génies. Le « problème » avec Janna, c’était que ni Mary ni moi ne l’avions forcée à étudier. Depuis qu’elle avait un an et demi, la petite ne cessait de nous montrer ses jeux et ses livres d’images, et de nous demander ce qui y était représenté. Nous n’allions pas l’ignorer sous prétexte qu’elle était trop petite pour apprendre. Alors, à force d’être curieuse, elle avait très vite retenu le nom d’un tas d’animaux et d’objets du quotidien, quelques formes géométriques, reconnaissait toutes les lettres de l’alphabet et savait compter jusqu’à dix. A son entrée à l’école un an plus tard, nous avions eu droit au sermon de sa maîtresse. Celle-ci s’était vite ratatinée quand j’avais « gentiment » répondu qu’elle n’aurait pas intérêt à discriminer Janna parce qu’elle était plus avancée que ses petits camarades. Aujourd’hui encore, ma fille aimait toujours autant apprendre et j’en étais très fier.


- Les dieux, que l'on appelle Kami, avaient désignés Izanami et Izanagi pour façonner de manière plus solide une petite tâche flottante qu'ils voyaient depuis leur demeure céleste, poursuivit Sofia de cette voix douce et ce ton qui forçait le respect de sa pédagogie. Le couple se mit aussitôt au travail et forma la première île : Onokoro, grâce aux hallebardes confiées par le premier Kami, les Ame no Huoko.

Janna hocha la tête, attentive.

- C'est ce qui explique la présence des deux petites îles ici.

Elle pointa lesdites îles d’un doigt parfaitement manucuré.

- Nous avons l'île au Saule Pleureur, pour commencer.

Elle raconta l’histoire de cette île. Les bouddhistes plaçaient des âmes dans ces arbres, et cela pouvait avoir un effet positif ou négatif. Elle évoqua le samuraï Matsudeira qui possédait, dans son jardin, un immense et magnifique saule aux feuilles d'argent.

- Hélas, Matsudeira ne connaissait que malheur. Il perdit sa femme…

J’eus aussitôt un désagréable frisson et un battement de cœur en moins, mais ne laissai rien paraître.

- … qui succomba d'une grave maladie. Son fils, quant à lui, vit ses jambes brisées peu de temps après. Le pauvre homme subit ainsi, chaque jour, les déboires que la vie lui imposait. Il se questionna alors : et si c'était le saule, l'origine de ses problèmes ?

Les yeux de Janna s’écarquillèrent de surprise, et elle sembla retenir son souffle. Sofia continua. Plutôt que de couper le saule, le samouraï le proposa à son voisin, Inabata, qui était veuf et sans enfants. Il accepta ce présent et, quelques jours plus tard, dans son jardin, Inabata vit une magnifique femme adossée au tronc de l'arbre. Elle était si belle qu'il en tomba amoureux. Tous deux eurent un enfant, Yanagi, et ils vécurent ensemble et heureux durant cinq ans.

- Un jour, l'un des piliers du temple de Sanjusangendo se brisa. Le daimyo, celui qui gouvernait l'une des provinces du Japon, consulta les prêtres. Ces derniers lui affirmèrent que seul un tronc d'arbre grand et solide pouvait remplacer ce pilier.

Le saule d’Inabata, certainement… Sofia confirma en exposant le fait que le Seigneur de la province donna rapidement l’ordre de faire abattre cet arbre. Inabata partagea son inquiétude à sa femme qui lui avoua être l'âme du saule.

- Sachant qu'Inabata ne pouvait se défaire des ordres de son Seigneur, celle-ci lui fit ses adieux. La femme avança alors vers l'arbre avant de disparaître dans les feuillages.

Janna lâcha un petit « Oh… » attristé mais garda une attention toute éveillée pour la suite. Sous ordre du daimyo donc, les bûcherons coupèrent l’arbre et s’apprêtèrent à le transporter. Cependant, étrangement et malgré tous les efforts, le saule ne bougea pas d’un centimètre. Même trois-cent hommes ne parvinrent pas à le déplacer. Yanagi, l'enfant d'Inabata, s'approcha de l'arbre et chuchota avec toute la douceur du monde : « Viens, Maman ». Le petit garçon saisit l'une des branches et, aussi facilement que s’il tirait un jouet à roulettes, fit glisser l'arbre jusqu'au temple.

- C'est pour cette raison que, de nos jours, le saule est considéré comme la personnification féminine de la douceur, de l'amour et de la tendresse, conclut la demoiselle aux cheveux de neige.

Je ne savais dire ce que pensait Janna de toute cette histoire. Elle l’avait bouleversée, cela se voyait. Et en même temps, elle avait l’air contente d’avoir appris quelque chose.


- Loin de moi l'idée de vouloir te faire quelconque morale, Janna, déclara Sofia, toujours avec ce sourire bienveillant. Mais cette histoire, chacun peut l'interpréter. Pour moi, cela veut simplement dire que rien n'est éternel. Bonne ou mauvaise chose, tout peut changer. Peut-être faut-il simplement se contenter de ce qu’aujourd'hui nous donne. Car si hier était le passé et que demain est un mystère… Aujourd'hui, c'est un cadeau.

Je vis dans les yeux de ma fille qu’elle se triturait la cervelle face aux dernières paroles de notre guide de fortune.

- C'est pour ça qu'on l'appelle Présent, précisa Sofia. Alors profitons simplement de ce présent ensemble, rien qu'aujourd'hui. Et voyons plus tard ce que demain nous donnera.

Une jolie conclusion pour palier au fait que cette histoire avait quelque chose de plutôt angoissant et triste, à mon humble avis. Mais je gardai mes commentaires pour moi, préférant savoir ce que Janna avait à dire. Elle se tourna vers la petite plage de galets noirs, son regard fila au loin pour observer l’île au Saule Pleureur. Mon cœur se serra en imaginant tout ce qui pouvait passer par la tête de la petite fille. Était-elle en train de s’imaginer que l’on pouvait enfermer l’âme de sa mère dans un arbre pour pouvoir lui parler ? Se visualisait-elle le gamin qui tirait le saule comme s’il ne pesait rien ? Ou encore pensait-elle que cette histoire put être vraie ? Au bout d’un moment, elle se tourna vers Sofia et lui offrit un grand sourire.

- Elle était bien cette histoire, dit-elle visiblement ravie. J’ai beaucoup aimé !

Elle contempla les alentours, montra quelque chose derrière moi.

- On peut aller au pont là-bas ? demanda-t-elle.

J’acquiesçai, et nous nous mîmes en route. De bonne humeur, Janna gambadait joyeusement, ses longs cheveux blonds et ondulés sautant sur ses épaules et contre son dos. A chaque fois que je la regardais, je me demandais comment nous avions fait pour avoir une enfant aussi jolie. Évidemment, n’importe quel parent dirait cela de sa progéniture. Mais, objectivement, il fallait avouer que Janna était mignonne. Elle n’avait que sept ans et je craignais déjà les garçons qui pouvaient lui tourner autour. S’il lui arrivait malheur à cause de l’un d’eux, je ne garantissais pas de laisser des survivants…


- Ouah ! s’exclama la petite fille en s’arrêtant à l’entrée du pont.

Elle sautilla jusqu’en son centre.


- Fais attention, prévins-je en remarquant qu’il n’y avait aucun mur ni rambarde de sécurité.

Si elle tombait à l’eau, c’était la catastrophe…


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Avec Meyer




Chaque pays avait sa propre culture, ses propres histoires, sa propre mythologie. J'avais une certaine préférence pour la mythologie Nordique, un certain respect pour ce peuple de combattant -mais aussi conquérant. Les grecques pouvaient également être fier de leur histoire, la mythologie servait, à l'époque, d'éducation. Apprendre pas le biais d'histoire, c'était très original et idéal pour capter l'attention des enfants. Puis, évidemment, la mythologie japonaise, qui avait un coté magique, fantastique et épique. La fillette était très attentive, je ne fus aucunement interrompue. Elle avait tout écouté jusqu'au bout, mais j'ignorais si elle avait bien tout compris. Peut-être pourra-t-elle penser à cela à tête reposée, ce soir, dans son lit. Pendant que Papa allait la border. Je les voyais déjà, Janna qui allait avouer à son papa que cette journée fut géniale, qu'elle avait aimée toutes ces histoires. Qu'elle allait peut-être le questionner, sur certains sujets. J'étais réellement ravie de pouvoir me montrer utile, d'une quelconque façon, pour cette petite fille. Et pour Meyer aussi, probablement. Egalement d'une façon ou d'une autre. Ces pensées me suffisaient à trouver paix et sérénité, car c'était, pour moi, ma vocation, en quelque sorte. Mon code de vie. Un silence apaisant couvrit un petit instant l'endroit, dès lors que j'avais terminé mon histoire. La fillette sembla alors sortir de ses songes, qu'elle préféra pour le moment garder pour elle, et me regarda avec un sourire radieux. Je le lui rendis, touchée par cette innocence que son visage reflétait.

"Elle était bien cette histoire. J’ai beaucoup aimé !" Fit-elle, toute contente.

En guise de gratitude, pour la remercier de m'avoir écouté et d'avoir apprécié mon histoire, je m'inclinai doucement. Plutôt énergique, excitée à l'idée de se trouver dans un nouvel endroit, Janna regarda autour d'elle, en quête de notre prochaine étape. Soit, elle allait donc décider de notre parcours. Pourquoi pas, cela allait changer du mien, qui était toujours le même. Ses grands yeux scrutèrent le jardin, jusqu'à tomber sur le pont flottant. Aussitôt, elle le désigna du doigt.


"On peut aller au pont là-bas ?" Demanda-t-elle.

J'attendis patiemment l'accord du père avant de me mettre en marche à ses cotés. Janna sautillait joyeusement devant nous, jusqu'à arrivée à l'entrée du pont.


"Ouah !" S'exclama Janna.

Elle sautilla encore jusqu'au centre du pont. Même si celui-ci ne semblait relié à rien, il était très stable, elle ne risquait donc rien.


"Fais attention" Prévint Meyer.

Lentement, d'un pas gracieux, je m'approchai d'elle. Ce pont avait également une signification. C'était davantage un symbole, en réalité, de ce que l'on pouvait réellement trouver au Japon. Je laissai la fillette guetter un peu partout, pour assouvir sa soif de curiosité. Puis, lorsqu'elle me regarda, visiblement prête à m'écouter, je lui souris et pris la parole.


« Pont vers le paradis ». Ama no hashidate, dans ma langue. Ou du moins, une simple représentation de la réalité. Situé sur la péninsule de Tango, Ama no hashidate est un mince bras de sable d'environs 3,5 km s’étendant dans la mer et planté de pins. Il est possible de faire la traversée à pied, au départ du temple Chion-ji. Lorsque l’on regarde cette fine parcelle de sable, depuis le parc Kasamatsu, en surplomb de la ville, l’illusion d’optique d’un pont suspendu dans les cieux est parfaite. Il y a un endroit spécifique pour observer cela. Un banc de pierre sur lequel il faut grimper et regarder, la tête en bas, entre les jambes."

Je marquai une petite pause, amusée de voir que la gamine essayait de regarder le pont la tête en bas. Je patientai, gardant le silence, jusqu'à la laisser terminer. Evidemment, elle n'allait pas avoir grande impression de flotter ici.

"Dans la mythologie Japonaise, il existe trois royaumes : le royaume des dieux au delà des nuages, le royaume des hommes sur la terre et le royaume des choses mortes dans les profondeurs. Il ne faut pas confondre cela avec vos croyances chrétiennes, cependant. Nulle question d'Enfer ou de Paradis ici. Le Royaume des morts n'est pas un lieu de punitions, c’est là que finissent les choses qui périssent, les corps, les enveloppes charnelles. Les âmes, elles, deviennent des kami, des forces. Elles restent sur terre pour influencer le destin de ceux qui restent, en bien ou en mal. Les dieux, eux, vivent dans les cieux et viennent parfois frayer avec humains ou simplement explorer la beauté du monde mortel. Te souviens-tu de Izanami et Izanagi, Janna ?"

Elle hocha doucement la tête, toujours autant à l'écoute.

"Pour descendre des cieux, il leur faut un pont qui enjambe l’océan du ciel. Ame no uki hashi, ou le pont flottant dans le ciel . Un jour qu’Izanagi et Izanami, les deux divinités créatrices du Japon, remontaient ce pont pour rejoindre leur royaume céleste, une planche se brisa et tomba dans la mer d’Aso pour créer Ama no hashidate, le pont vers le paradis. Plus tard, lorsque l'on ira se détendre au Jardin de Thé, je te raconterais l'histoire de ces divinités plus en détail."

Tandis que je pivotai doucement sur moi-même pour faire face à Meyer, mon talon glissa sur le sol humide. J'inspirai, paniquée, les yeux grands ouverts.

"Ho crott-... !"

Juste avant de tomber, Meyer parvint à me rattraper par le poignet. Avec sa main, là ! Sa grosse main sale pleine de doigts !! Oh non, non non non non !!! Je sentis une bouffée de chaleur monter en moi, mon teint, d'ordinaire très pale, de porcelaine, vira au rose. Terrorisée, je fouillai vivement dans mon sac, la respiration saccadée et rapide. Je trouvai enfin mon paquet de lingettes de secours et récupérai l'une d'elles. Je frottai aussitôt celle-ci sur mon poignet, vivement, avec énergie.

"M-... Merci, Monsieur Meyer... ! Vous m'avez évité une belle chute."

Je déglutis et soufflai lentement, en rythme, pour essayer de me calmer. Ecœurée par cette lingette sale que je tenais en main, je la tendis vers Meyer, sans vraiment réellement réfléchir. A croire que c'était moi qui aurais dû faire attention. Quelle idée avais-je de monter sur ce pont qui était généralement humide à cause de la présence de l'eau...
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Sofia la rejoignit et je me tins un peu à l’écart, pas franchement rassuré par l’étendue d’eau qui nous entourait. Elle était trouble, on ne voyait pas le fond. J’ignorais si une chute demeurait risquée ou non…

- Pont vers le paradis, annonça notre guide. Ama no hashidate, dans ma langue.

Je n’imaginais pas qu’elle était japonaise. Son prénom ne sonnait pas du tout asiatique. Son nom non plus, d’ailleurs… Qu’est-ce que c’était déjà ?

- Ou du moins, une simple représentation de la réalité, clarifia la demoiselle.

Elle nous fit un rapide cours de géographie. Ama no hashidate était un mince bras de sable d'environs 3,5km s’étendant dans la mer et planté de pins, situé sur la péninsule de Tango. Il était accessible à pied, au départ du temple Chion-ji.


- Lorsque l’on regarde cette fine parcelle de sable depuis le parc Kasamatsu, en surplomb de la ville, l’illusion d’optique d’un pont suspendu dans les cieux est parfaite, dit Sofia avec passion. Il y a un endroit spécifique pour observer cela. Un banc de pierre sur lequel il faut grimper et regarder, la tête en bas, entre les jambes.

Les instructions ne passèrent pas par l’oreille d’une sourde. Amusée, Janna se pencha en avant jusqu’à avoir la tête en bas, et essaya de nous regarder entre ses jambes.

- Dans la mythologie japonaise, il existe trois royaumes : le royaume des dieux au-delà des nuages, le royaume des hommes sur la terre et le royaume des choses mortes dans les profondeurs.

Elle expliqua qu’il ne fallait pas confondre cela avec les croyances chrétiennes, qu’il n’était question ni d'Enfer ni de Paradis. Le Royaume des morts n’était pas un lieu de punitions mais l’endroit où finissaient les choses qui périssaient, les corps, les enveloppes charnelles. Les âmes, elles, devenaient des kami, des forces. Elles restaient sur terre pour influencer le destin des vivants, en bien ou en mal. Les dieux, eux, vivaient dans les cieux et venaient parfois fréquenter les humains ou simplement explorer la beauté du monde mortel.

- Te souviens-tu de Izanami et Izanagi, Janna ? questionna-t-elle gentiment.

La petite fille hocha vivement la tête. Sofia reprit la parole.


- Pour descendre des cieux, il leur faut un pont qui enjambe l’océan du ciel. Ame no uki hashi, ou le pont flottant dans le ciel. Un jour qu’Izanagi et Izanami, les deux divinités créatrices du Japon, remontaient ce pont pour rejoindre leur royaume céleste, une planche se brisa et tomba dans la mer d’Aso pour créer Ama no hashidate, le pont vers le paradis.

Elle proposa de lui raconter l’histoire de ces divinités quand nous irions nous détendre au Jardin de Thé, un peu plus loin. Ça tombait bien, il était bientôt l’heure du goûter de Janna. Avec toutes les informations qu’elle emmagasinait depuis tout à l’heure, il lui fallait faire une pause. S’apprêtant à poursuivre la visite, Sofia pivota et, en me faisant face, fit une drôle de tête – du moins, ce que j’en voyais. Je baissai les yeux, vis son talon glisser. Elle poussa un juron et commença à basculer vers l’arrière. Par réflexe, je fis un pas en avant pour la rattraper par le poignet et lui éviter de tomber à l’eau. Quelle ne fut pas ma surprise quand, au lieu de me remercier, elle se mit à trembler comme une feuille, la respiration irrégulière, la bouche grimaçante, en fouillant dans son sac à main avec des gestes frénétiques. Qu’est-ce qu’elle nous faisait ? Une crise d’angoisse ? Elle sortit un paquet, en retira une lingette désinfectante et se frictionna vigoureusement le poignet comme si je lui avais transmis la pire des maladies. Janna et moi échangeâmes un regard perplexe.

- M… Merci, Monsieur Meyer ! dit enfin Sofia en essayant de se calmer. Vous m'avez évité une belle chute.

D’accord mais c’était quoi cette réaction totalement dingue ? Je n’avais pas la peste ! Et elle en rajouta une bonne couche quand elle tendit la lingette vers moi, du bout des doigts, visiblement écœurée, comme si elle pensait que j’allais lui en débarrasser. Mais bien sûr, Madame, tout ce que vous voulez, Madame ! Et puis quoi encore ? C’était limite vexant là. Je commençais à croire qu’elle avait décelé mon côté lycan et répugnait la race au plus profond d’elle-même. Bonjour l’ambiance maintenant… Je dus faire de sérieux efforts pour ne pas m’énerver et lui balancer la lingette à la figure. Si ça se trouvait, elle en mourrait instantanément… Au lieu de ça, je m’en emparai d’un geste brusque, non sans lui accorder un regard ennuyé et, dans un soupir, allai la jeter dans la première poubelle venue, à quelques mètres du pont. Janna nous regarda tour à tour, toujours étonnée. Puis elle s’approcha de Sofia et se pencha en avant, le visage levé vers elle.

- Ҫa va Sofia ? T’es bizarre…

Bizarre ? Complètement allumée oui ! Heureusement qu’elle distrayait Janna avec la visite guidée du jardin, sinon j’aurais immédiatement décidé de nous en aller pour éloigner ma fille de cette… J’inspirai profondément, expirai lentement. Il fallait que je me calme. Ce n’était pas grand-chose, vraiment pas grand-chose. Nous allions faire une pause au Jardin de Thé. A mon avis, tout le monde en avait besoin.


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Cette journée venait presque de tourner au drame à cause d'un ... d'un fichu pont humide ! Et de cette grosse patte sale qui avait touchée ma peau ! Mais, l'un dans l'autre, sans cette grosse patte, j'aurais terminée à l'eau. Et là... Là.... Oh non, je ne préférais pas y penser. Moi, ma tenue, mon sabre, trempée, par cette eau... immonde !? De quoi me faire frissonner d'horreur. Meyer s'empara brusquement de ma lingette sale et me lança un regard des plus blasés. Mince... Je n'avais pas fait attention mais si ça se trouvait... Lui aussi ça le dégoûtait de toucher une lingette usagée ? Je devrais faire plus attention la prochaine fois. Enfin, il parvint à trouver une poubelle pour la balancer dedans. Contente, je lui offris un petit sourire et le remerciai, tandis que je me remettais de mes émotions. Bon, je n'avais qu'une hâte à présent : Quitter ce maudit pont pour aller trouver réconfort devant une bonne tasse de thé. Surtout que, ici, il était très bon et authentique. C'était surprenant, pour un endroit qui se voulait avant tout touristique. Comme quoi, on pouvait tout à fait respecter coutumes et traditions, si l'on s'intéressait un minimum à la culture d'un pays. La petite Janna s'approche de moi, avec un petit sourire malicieux sur les lèvres. Amusée, je redressai la tête vers elle tandis que je reprenais mon souffle.  

"Ҫa va Sofia ? T’es bizarre…" Déclara-t-elle en toute innocence.

"Navrée Janna ! Mais oui, je vais bien, je te remercie. Nous avons évité une belle catastrophe grâce à ton papa."

Elle le regarda fièrement, toute contente. Bien, il était temps de nous remettre en route. A nouveau, je joignis mes mains contre mon bas-ventre et ouvrit la marche -prudemment cette fois. Nous nous dirigeâmes ainsi vers la maison de thé, qui était délicatement entourée de bambou. C'était tout simplement magnifique, il y avait même un tsukubai à l'entrée tout à fait opérationnel. Je vis alors la petite s'en approcher, curieuse. Je la suivis, d'un pas léger, prête à répondre à la moindre de ses interrogations. Elle se pencha doucement au dessus du petit bassin, puis me regarda. Un regard plein de curiosité qui valait bien 10 000 mots. Toujours aussi douce et avenante, je lui souris.

"Il s'agit d'un tsukubai, ce qui veut dire « bassin où l’on se penche ». Il est présent devant chaque maison de thé et il est utilisé pour se purifier le corps et l'esprit, avant de pénétrer le lieu. On se nettoie ainsi les yeux, la bouche, les mains. Plus globalement, le visage. S'il est aussi bas, c'est pour nous obligé à nous pencher en avant, signe d'humilité et de respect."

Soudain, un petit bruit de pas se fit entendre. L'une des serveuses vint nous accueillir, vêtue de manière traditionnelle.

"Oh, Miss Ashley ! Bienvenue." Lança-t-elle, ravie.

J'étais habituée à venir ici pour goûter à leur thé. Selon moi, c'était le meilleur de la ville. Si je ne comptais pas Emy qui, par je ne savais quel miracle, parvenait à faire du thé japonais de bien meilleure qualité. Elle salua poliment Janna et Meyer et nous invita à entrer. Sans prononcer le moindre mot, la serveuse récupéra un chiffon propre pour nettoyer ma chaise. Peut-être m'avait-elle vue plusieurs fois passer un coup de lingette avant de m'installer, lorsque je venais ici. En tout cas, j'appréciais grandement cet effort. Elle nous proposa de nous installer et nous donna une petite carte. Il n'y avait pas beaucoup de sorte de thé, mais ceux proposés étaient largement suffisant. C'était les plus populaires et cela permettait de se faire une très bonne idée que la qualité du thé japonais. Devant les deux visages perplexes de Meyer et Janna, je me sentis obligée d'intervenir pour les guider.


"Commençons par le thé Sencha. C'est le plus populaire et le plus répondu au japon. Ici, nous en avons deux sortes. Le Futsu-Mushi Sencha, un thé jaune-vert, plutôt clair et a un goût parfumé et subtil.. Le Fuka-Mushi Sencha est plus vert et profond et a un goût prononcé mais moins parfumé. Le thé Gyokuro est un thé de luxe, ce qui explique son prix très élevé. Il ne représente qu’à peine 1% de la production de thé japonais et est cultivé uniquement autour de Kyoto et Fukuoka. Pendant les 20 derniers jours de culture, il est couvert pour être à l’ombre, ce qui lui donne un goût très particulier, beaucoup plus doux. Le thé Kabuse-Cha est plus abordable, il est cultivé presque de la même façon que le Gyokuro. Enfin, nous avons le thé Matcha. J'imagine que celui la, vous le connaissez bien. La maison proprose ensuite des thés plus classiques, si l'idée de tester le thé japonais ne vous séduit pas."

Je regardai ensuite Janna, visiblement très concentrée sur sa carte.

"Pour les enfants, ils proposent du thé déthéiné. Quoi qu'il en soit, Meyer, je ne peux que vous conseiller le Gyokuro. Inutile de regarder sur le prix, je vous invite. J'insiste."

Je regardai alors la serveuse, qui prit nos commandes. 3 thés Gyokuro, dont un déthéiné. Je profitai de ce moment de calme, regardai le jardin, jusqu'à l'arrivé de notre commande. Pour se faire une idée, les tasses avaient un volume de 50ml, chacune. Et, si on ne prenait pas en compte celui de Janna, le thé Gyokuro de cette maison était proposé pour un prix de $15 unitaire. C'était plutôt acceptable, au vu de la qualité de celui-ci. Autant dire que c'était davantage de la dégustation. Pas le genre de boisson que l'on buvait d'une traite. Il fallait tout simplement l'apprécier. Ressentir son parfum, humer l'odeur qui s'en dégageait.
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- Navrée Janna ! Mais oui, je vais bien, je te remercie, répondit Sofia visiblement calmée. Nous avons évité une belle catastrophe grâce à ton papa.

Oui, oui… Pas la peine d’en faire tout un plat. J’eus quand même droit au regard fier de ma fille avant que tout le monde se remette en route. Le Jardin de Thé était une bâtisse entourée de bambous. A l’entrée, Janna s’arrêta devant une espèce de gros bol en pierre qu’un tube de bambou venait remplir d’eau. Elle l’observa, curieuse, et leva un regard interrogatif sur Sofia.

- Il s'agit d'un tsukubai, ce qui veut dire « bassin où l’on se penche » dit-elle. Il est présent devant chaque maison de thé et il est utilisé pour se purifier le corps et l'esprit, avant de pénétrer le lieu. On se nettoie ainsi les yeux, la bouche, les mains. Plus globalement, le visage. S'il est aussi bas, c'est pour nous obliger à nous pencher en avant, signe d'humilité et de respect.

Une employée vint alors à notre rencontre.

- Oh, Miss Ashley ! Bienvenue, salua-t-elle avec un grand sourire.

Bon, Sofia était bel et bien une habituée des lieux. Cela expliquait donc ses connaissances, en plus d’être apparemment originaire du Japon. La serveuse s’inclina face à nous et nous invita à entrer. Nous la suivîmes jusque dans un coin tranquille, et je la vis passer un coup de chiffon sur la chaise que la demoiselle aux cheveux de neige choisit. Elle nous donna ensuite une carte des thés à chacun. Leur nombre demeurait plutôt réduit, je m’attendais à une plus large palette de saveurs. Enfin… pour une découverte, c’était déjà pas mal. Cependant, je ne savais absolument pas quoi prendre, et Janna ne devait pas comprendre un mot des ingrédients indiqués sous chaque préparation.


- Commençons par le thé Sencha, proposa Sofia qui ne regardait même pas sa carte. C'est le plus populaire et le plus répondu au Japon.

Elle nous révéla l’existence de deux sortes de Sencha ici. Le Futsu-Mushi Sencha, un thé jaune-vert, plutôt clair avec un goût parfumé, et le Fuka-Mushi Sencha, plus vert et profond, au goût prononcé mais moins parfumé.

- Le thé Gyokuro est un thé de luxe, ce qui explique son prix très élevé, poursuivit-elle. Il ne représente qu’à peine 1% de la production de thé japonais et est cultivé uniquement autour de Kyoto et Fukuoka.

Pendant les vingt derniers jours de culture, ce thé était couvert pour être à l’ombre, lui donnant ainsi un goût plus doux.

- Le thé Kabuse-Cha est plus abordable, il est cultivé presque de la même façon que le Gyokuro. Enfin, nous avons le thé Matcha. J'imagine que celui-là, vous le connaissez bien.

Vaguement… Je ne buvais pas de thé. Mary en consommait un peu mais elle préférait les tisanes. Sofia termina par le fait que la maison proposait des thés plus classiques si nous n’avions pas envie de tester les japonais. Et que l’on servait aussi du thé déthéiné pour les enfants.

- Quoi qu'il en soit, Meyer, je ne peux que vous conseiller le Gyokuro.

Attends, le truc à quinze balles pour à peine 50ml ?

- Inutile de regarder le prix, je vous invite.

Mais…

- J'insiste, fit-elle avant que j’aies pu dire quoi que ce soit.

Bon. Je demandai à Janna si elle voulait goûter aussi, elle affirma. Sofia commanda donc trois thés Gyokuro dont un déthéiné, et la serveuse s’éloigna. Son retour fut plutôt rapide. En regardant autour de nous, je remarquai que les autres clients se faisaient rares. Nous pouvions aisément parler sans que quiconque surprenne notre conversation.


- Souffle un peu dessus, c’est chaud, conseillai-je à Janna qui s’apprêtait déjà à boire son thé.

Elle obéit, prenant son temps jusqu’à ce qu’elle puisse attraper la tasse sans se brûler les doigts. Elle trempa doucement le bout des lèvres dans la boisson… et grimaça. Je m’y attendais. Elle connaissait les tisanes mais les prenait toujours avec un peu de sucre car elle ne les aimait pas nature. Sauf que là, c’était du thé, plus fort en goût, un goût qu’elle découvrait qui plus est.


- Qu’est-ce que tu en penses ? demandai-je tout de même désireux de savoir son véritable ressenti.

Moi qui pensais qu’elle délaisserait la tasse, elle me surprit en reprenant une gorgée, les yeux perdus dans le vague comme si elle réfléchissait intensément. Finalement, elle me sourit et dit :


- Je croyais que c’était pas bon, mais en fait c’est bon.

Au moins, c’était clair. Je testai la boisson à mon tour, constatai qu’effectivement, ce n’était pas mauvais du tout. Mais ayant surtout l’habitude du café, je trouvais le goût assez spécial.

- Sofia, pourquoi tu caches tes yeux ?

Je faillis recracher la gorgée que j’étais en train d’avaler. Les enfants et leur absence de filtre… Même si moi aussi je me demandais pourquoi Sofia portait ce bandeau, je n’aurais pas osé poser la question. Pas maintenant… si nous nous revoyions un jour.

- Tu nous vois ? enchaîna ma fille en agitant sa main devant le visage de notre interlocutrice.

Je lui attrapai doucement le poignet et abaissai son bras.


- Janna… fis-je contrarié. C’est malpoli, présente tes excuses.

Elle rougit jusqu’aux oreilles et baissa la tête en murmurant « Pardon », honteuse.
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Avec Meyer




Et je ne fus pas déçue par ce thé. Comme à chaque fois, il était d'une saveur inégalée. Comme à chaque fois, cela me rappelait le pays. Et comme à chaque fois, j'en devins nostalgique. La musique, d'ailleurs, m'aida à voyager spirituellement. Les yeux clos, je me voyais au beau milieu des cerisiers en fleurs, tandis que quelques pétales vinrent virevolter au vent, certain s'amusant à glisser sur ma chevelure, d'autre à caresser ma peau. J'imaginais cette odeur florale, portée par la douce brise qui sifflait mélodieusement entre les branches des arbres. Je parvins à faire abstraction de tout ce qui m'entourait, comme si je venais d'entrer dans un petit état de méditation. Aux yeux de Janna et Meyer, je devais sembler endormie, de marbre comme une statue. D'ailleurs, maintenant que j'y pensais, je regrettai d'avoir acceptée cette chaise, j'aurais préféré un coussin à même le sol. Cette maison proposait naturellement des places typiquement japonaises, mais pour le confort de mes deux amis du jour, j'avais opté pour des places normales. Je n'entendis, à présent, plus rien de ce qui m'entourait, j'ignorais si ce thé était à leur goût. Le bruissement de l'eau à travers le bambou me rappelait mon ancienne demeure, dans un coin reculé, isolé, au Japon. Je rouvris lentement les yeux, la petite tasse toujours entre mes mains. Mon regarde se posa sur la fillette, qui semblait apprécier son breuvage. Je portai le mien à mes lèvres, pour en prendre une petite gorgée. Il était très chaud, la température parfaite.

"- Sofia, pourquoi tu caches tes yeux ?" Demanda-t-elle avec toute l'innocence du monde.

Son père faillit recracher son thé, visiblement surprise par la spontanéité de sa fille.


"- Tu nous vois ?" Enchaîna-t-elle en agitant sa main devant mon visage.

Offusquée, moi ? Pas le moins du monde. Je la regardai toujours avec autant de bienveillance, ce même sourire reposant sur mon visage.


"- Janna… C’est malpoli, présente tes excuses" Fit Meyer, chiffonné.

Il abaissa doucement le poignet de sa fille qui, toute penaude, présenta ses excuses.


"Ne t'excuse pas si je ne suis pas contrariée, Janna. Déclarai-je, douce. Ce n'est rien, ne vous en faites pas." Précisai-je en regardant Meyer.

Elle était naturellement curieuse, sa question ne me surprit donc pas. Mais je n'allais pas pouvoir lui dire que je préférais couvrir mes yeux car je risquais de terroriser les gens en les fixant. Dans la panique, l'angoisse, le stress... J'avais du mal à contrôler mon don. Je pouvais involontairement lancer une illusion désagréable à la première personne qui croisait mon regard. A cela, il fallait ajouter ma sensibilité accrue à la lumière, depuis... "Ce jour là". Songeuse, je repris une gorgée de thé et reportai mon attention sur la fillette.


"Disons que... Je suis malade et que la lumière risque d'abimer mes yeux. Regarder la lumière me donner la nausée et d'insupportables migraines. Et oui, je te vois parfaitement, petite curieuse." Lançai-je, amusée.

Mon bandeau n'était pas complètement opaque. Il était tissé comme de la dentelle fine. Mais sa couleur noir rendait mes yeux pratiquement impossible à voir. Délicatement, je m'approchai alors de Janna.


"Mais si tu te rapproches davantage, tu pourras voir mes yeux. Je suis navrée si mon bandeau t'a mise mal à l'aise."

C'était en effet parfois déroutant, de voir quelqu'un couvrir ainsi ses yeux. Pas très naturel, aussi. Cela m'avait déjà valu quelques remarques, petites moqueries... Mais ça me passait bien au-dessus de la tête. Je laissai le temps à Janna s'assouvir sa petite curiosité et, si elle le désirait, d'essayer de voir mes yeux. Puis je me redressai, posant mes mains sur mes cuisses.

"Je t'ai promis de te conter l'histoire d'Izanami et Izanagi."

Elle hocha la tête. Bien, elle semblait contente de pouvoir écouter une autre histoire. Je toussotai doucement pour m'éclaircir la voix.

"Izanagi et Izanami enfantèrent de nombreux kamis et vécurent très heureux, tandis qu'ils façonnèrent le Japon. Ce bonheur fut de courte durée. Car par malheur, Izanami perdit la vie en accouchant de Kagutsuchi, le kami du feu qui brula mortellement sa mère. Désespéré et en colère, Izanagi tua l’enfant. Izanami, elle, prit la fuite vers le Royaume des morts : Yomi. La douleur fut trop grande pour Izanagi, qui souhaita à tout prix retrouver sa conjointe: il prit la route pour le pays de Yomi.

Une fois arrivé, il supplia Izanami de lui revenir pour parachever le monde qu’ils avaient commencé à créer. Mais il était déjà trop tard. Si elle espérait sortir, elle devait obtenir l’autorisation des divinités gardiennes de Yomi. En attendant, Izanagi devait respecter une interdiction stricte : en aucun cas il ne devait essayer de voir celle qu’il aimait avant qu’elle n’ait quitté Yomi.

Cependant, l’impatience le gagna : s’étant fabriqué une torche grâce à une dent de son peigne, il entra dans les enfers et découvrit le corps putréfié de celle qu’il aimait.  Pris de terreur, le kami s’enfuit. Izanami, honteuse d'avoir été vue ainsi, entra dans une rage folle : elle envoya à la poursuite de son époux les « laiderons de Yomi », huit sorcières infernales. Il parvint toutefois à les semer in extremis. Avant qu’elle ne puisse quitter le royaume des morts pour venir le chercher elle-même, il barricada l’entrée de Yomi grâce à un immense rocher, qui scella définitivement le passage entre le monde des vivants et le monde des morts. La déesse décida donc de se venger autrement ; elle tuera désormais chaque jour 1000 enfants d’Izanagi. Pour y répondre, son frère en fait donc naitre 1500 quotidiennement, perpétuant le cycle de la vie et de la mort.

Après avoir mis un pas à Yomi, ce lieu impur, Izanagi dut se nettoyer entièrement de ses souillures. De ces ablutions naquirent à nouveau plusieurs kamis. En lavant son visage, Izanagi donna naissance par son œil gauche à Amaterasu, la déesse du soleil. Susanō, le dieu des tempêtes naquit de son nez. Tsukuyomi, le dieu de la Lune, naquit de son œil droit."


Ainsi s'acheva mon récit. Janna semblait comme éblouit par cette histoire. Je terminai alors mon thé avant d'en redemander, pour moi et mes invités. Je voulais davantage profiter de ce lieu, en leur compagnie. Et, peut-être que cette fois-ci, Janna aurait des questions à me poser.
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Sofia nous offrit un doux sourire, assura qu’elle n’était pas contrariée du tout.

- Disons que… Je suis malade et que la lumière risque d'abîmer mes yeux, justifia-t-elle. Regarder la lumière me donne la nausée et d'insupportables migraines. Et oui, je te vois parfaitement, petite curieuse, ajouta-t-elle d’un ton taquin à l’adresse de ma fille.

Elle se pencha un peu en avant.


- Mais si tu te rapproches davantage, tu pourras voir mes yeux. Je suis navrée si mon bandeau t'a mise mal à l'aise.

Janna se redressa sur sa chaise et se pencha aussi, un sourire amusé accroché aux lèvres. Elle rit en regardant Sofia droit dans… le bandeau. Puis elle se rassit correctement tandis que notre guide reprenait la parole.

- Je t'ai promis de te conter l'histoire d'Izanami et Izanagi.

Janna hocha la tête, très attentive. Sofia s’éclaircit discrètement la voix et commença.

- Izanagi et Izanami enfantèrent de nombreux kamis et vécurent très heureux, tandis qu'ils façonnèrent le Japon. Ce bonheur fut de courte durée. Car par malheur, Izanami perdit la vie en accouchant de Kagutsuchi, le kami du feu qui brûla mortellement sa mère. Désespéré et en colère, Izanagi tua l’enfant.

La bouche de Janna forma un O étonné. Je me demandais s’il était judicieux de raconter ce genre d’histoire à une gamine de son âge. J’espérais qu’elle n’allait pas en faire des cauchemars…

- Izanami, elle, prit la fuite vers le Royaume des morts : Yomi. La douleur fut trop grande pour Izanagi, qui souhaita à tout prix retrouver sa conjointe. Il prit la route pour le pays de Yomi. Une fois arrivé, il supplia Izanami de lui revenir pour parachever le monde qu’ils avaient commencé à créer. Mais il était déjà trop tard. Si elle espérait sortir, elle devait obtenir l’autorisation des divinités gardiennes de Yomi. En attendant, Izanagi devait respecter une interdiction stricte : en aucun cas il ne devait essayer de voir celle qu’il aimait avant qu’elle n’ait quitté Yomi.

Tiens… cela me rappelait une autre histoire provenant de la mythologie grecque. Celle d’Orphée, fils du roi Œagre et de la Muse Calliope. Je ne me rappelais plus exactement de sa rencontre avec Eurydice, la dryade qui devint sa femme, mais leur aventure fut à peu près la même qu’Izanagi et Izanami. Quand Eurydice mourut, elle fut envoyée aux Enfers. Orphée s’y rendit avec la ferme intention de la récupérer. Après avoir séduit les gardiens des Enfers, dont le roi Hadès lui-même, il fut autorisé à ramener sa bien-aimée dans le royaume des vivants, à la seule condition qu’Orphée ne se retourne pas tant qu’elle n’aurait pas atteint la rive des vivants et la lumière du soleil.

- Cependant, l’impatience le gagna, poursuivit Sofia. S’étant fabriqué une torche grâce à une dent de son peigne, il entra dans les Enfers et découvrit le corps putréfié de celle qu’il aimait.  Pris de terreur, le kami s’enfuit. Izanami, honteuse d'avoir été vue ainsi, entra dans une rage folle : elle envoya à la poursuite de son époux les « laiderons de Yomi », huit sorcières infernales. Il parvint toutefois à les semer in-extremis. Avant qu’elle ne puisse quitter le royaume des morts pour venir le chercher elle-même, il barricada l’entrée de Yomi grâce à un immense rocher, qui scella définitivement le passage entre le monde des vivants et le monde des morts. La déesse décida donc de se venger autrement. Elle tuera désormais chaque jour mille enfants d’Izanagi. Pour y répondre, son frère en fait donc naître mille-cinq-cent quotidiennement, perpétuant le cycle de la vie et de la mort.

Bon, cette histoire était bien plus flippante que celle d’Orphée et Eurydice. Car, contrairement à Izanami, Eurydice n’avait rien de méchant. Elle suivit simplement Orphée jusqu’à l’entrée des Enfers, sans parler. Mais, proche du but, et n’entendant plus les pas de sa femme derrière lui, Orphée se retourna. Une autre version relatait le fait qu’Orphée se serait retourné par impatience, et non par peur qu’elle ne soit plus là. Dans tous les cas, à cause de cela, il perdit Eurydice à jamais. Sofia expliqua qu’après avoir mis un pas à Yomi, ce lieu impur, Izanagi dut se nettoyer entièrement de ses souillures. De ces ablutions naquirent à nouveau plusieurs kamis. En lavant son visage, Izanagi donna naissance par son œil gauche à Amaterasu, la déesse du soleil. Susanō, le dieu des tempêtes, naquit de son nez. Tsukuyomi, le dieu de la Lune, naquit de son œil droit.
Janna fronça les sourcils, se demandant certainement comment des enfants pouvaient naître de cette manière. Sofia termina son thé, nous fîmes de même. Elle nous en commanda un autre. Quand le silence tomba entre nous, permettant à chacun de savourer une nouvelle fois sa boisson, je me mis à cogiter sur l’identité de Sofia. Elle était bien gentille de nous servir de guide ici grâce à ses larges connaissances du Japon. Mais son comportement de tout à l’heure était vraiment trop étrange. Et je ne savais rien d’elle, en vérité. Si ma fille était absente, je n’aurais pas pris la peine d’y réfléchir car je ne ressentais pas forcément le besoin ou l’envie de croiser à nouveau Sofia. Mais une petite fille sensible et rapidement attachée comme Janna souhaiterait sûrement la revoir. Alors je devais en savoir un peu plus sur la demoiselle aux cheveux de neige, histoire d’être sûr que nous n’avions pas affaire à une personne dangereuse.


- Je ne sais pas pourquoi, même si ça pourrait très bien être le cas, je ne vous imagine pas bosser ici, déclarai-je au bout d’un petit moment.

Sofia leva le visage vers moi.


- J’ai le droit de savoir dans quoi œuvre réellement… Miss Ashley ? m’enquis-je en me rappelant la façon dont la serveuse l’avait nommée à notre arrivée.

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Constantine Meyer

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Un nouveau départ



Avec Meyer




Amaterasu. Susanō. Tsukuyomi. J'aurais pu enchainer avec l'histoire de ces trois là. Une fois lancée dans ce genre de conversation, j'avais du mal à m'arrêter. Mais je ne voulais pas avoir l'air ennuyeuse, j'avais racontée bien assez d'histoire pour aujourd'hui, peut-être même trop pour une si petite fillette. Elle m'écouta tout le long, sans m'interrompre une seule fois. Et parler autant m'avait donné très soif, je fus donc ravie de pouvoir à nouveau savourer ce thé. Très aimable, la serveuse vint nous proposer trois petits bols individuels de crackers de riz. Ca tombait plutôt bien, j'adorais ces choses là, surtout avec un thé. Le petit risquait également de beaucoup apprécier ces petits biscuits. Un nouveau silence s'installa entre nous, mais je sentis le regard se poser sur moi. Il semblait ... Songeur.  

"Je ne sais pas pourquoi, même si ça pourrait très bien être le cas, je ne vous imagine pas bosser ici" Déclara-t-il au bout d'un moment.

Je posai mon bol de thé et relevai le regard vers lui, intriguée.


"J’ai le droit de savoir dans quoi œuvre réellement… Miss Ashley ?" Demanda-t-il.

Pour je ne savais quelle raison, il utilisa la même formule employée par la serveuse. A croire que ce "miss" allait me coller à la peau à présent. Même le capitaine m'appelait "Miss". Enfin, j'allais bien devoir m'y habituer, maintenant que je vivais aux USA. C'était plutôt étrange, cet élan de curiosité soudain. Lui qui ne semblait pas franchement bavard... Il voulait peut-être simplement faire la conversation.


"Je suis enquêtrice, à mon compte. Et consultante pour la police, pour certaines affaires. Répondis-je simplement. Ma société s'appelle "Ashley Consulting"." Précisai-je.

Je n'avais pas de site internet, simplement une page Google avec mon numéro de téléphone, comme j'étais recensée au registre national des sociétés. Et, en réalité, je n'avais même pas besoin de me faire de la publicité. L'essentiel de ma clientèle se faisait par le biais de bouche à oreille. Certains avocats demandaient également mes services pour gonfler les dossiers avant les procès. J'avais également une petite clientèle parmi certaines entreprises, qui avaient parfois besoin de l'aide d'un enquêteur. Les cas étaient assez diversifiés, d'ailleurs. Fraude en matière d’indemnisation des travailleurs, réclamations clients suspectes, l’abus et le vol des biens et, très souvent, la violation des accords de non-concurrence. Pour les particuliers, c'était majoritairement des femmes et des hommes qui doutaient de leurs conjoints. Sinon, c'est surtout pour des affaires de recherche d’ayant-droit, d’héritiers, recherches généalogiques...Comme toujours lorsque je réfléchissais, je triturai doucement l'alliance qui je portais au doigt, à l'aide de mon pouce. Je pourrais retourner la question à Meyer, lui demander ce qu'il faisait également dans la vie. Mais, pour être tout à fait honnête, ça ne m'intéressait pas vraiment.

Mon téléphone se mit à sonner à ce moment là. Confuse, je m'excusai auprès de mes invités et refusai l'appel. Il sonna à nouveau dans les secondes qui suivirent. Mal à l'aise, je m'excusai encore et me levai pour m'éloigner de quelques pas. Ca devait être important. Le coup de fil ne dura pas plus que quelques secondes, je venais simplement de préciser que je n'étais pas disponible aujourd'hui. Afin de ne plus être dérangée, je mis mon téléphone sur silencieux. Seul Aris avait l'autorisation d'annuler ce mode, si quelque chose d'inhabituel devait arriver à la villa. Je revins m'installer, pour terminer mon thé. Je laissai le temps à Meyer et Janna de faire de même, avant de leur proposer de continuer notre visite.


"Avez-vous passé un bon moment, Miss Ashley ?" Demanda la serveuse, au comptoir.

"Comme toujours, madame. D'ailleurs, je vais vous prendre une dizaine de sachet de votre thé Gyokuro. Je viens d'y pensais, je n'en ai plus à la maison."

Elle hocha la tête et partit en arrière boutique pour préparer ma commande. La maison de thé proposait à la vente de nombreux accessoires, des tasses, théières, boules à thé.... Tout ce qu'il fallait pour se faire un service à thé complet. La serveuse revint avec les dix sacs, de 40 grammes chacun. Elle tapota rapidement sur l'écran de sa machine, pour dresser la facture...

"10 sachets thé Gyokuro et 4 tasses de thé Gyokuro... La maison offre les consommations de votre adorable fille. Annonça-t-elle en souriant à Meyer. Cela nous fera un total de $1009"

Je sortis naturellement ma carte bancaire, que je présentai à la serveuse. Elle récupéra sa machine, j'insérai ma carte et... Ah. Le code. Le code à entrer. Sur le pavé numérique. Avec les doigts. Je déglutis, nerveuse. Hors de question de toucher à ça. Vite, vite... Une solution ! Je regardai autour de moi, l'air complètement paumée. Et là, sous mes yeux, le Saint Graal. Des touillettes en bambou, sur le comptoir. J'en récupérai une et m'en servis pour taper mon code. Ouf, c'était moins une ! Je tendis la touillette souillée à la serveuse, qui se contenta de la jeter à la poubelle. Bien ! Nous pouvions sortir. La serveuse nous salua très chaleureusement -offrit même une friandise à Janna- et nous quittâmes l'endroit.

"Puis-je tout de même vous retourner la question, Monsieur Meyer ? Au sujet de votre travail. Fis-je en le regardant. Si cela n'est pas indiscret bien sûr."

Il y avait un plan du jardin, juste à la sortie de la maison de thé. De quoi laisser Janna choisir notre prochaine destination, pendant que Meyer répondait -ou non- à ma question. Je ne voulais pas paraître totalement indifférente, au final.
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- Je suis enquêtrice, à mon compte, répondit-elle. Et consultante pour la police, pour certaines affaires. Ma société s'appelle « Ashley Consulting ».

Enquêtrice consultante… C’était la première fois que je croisais quelqu’un du métier. Je me demandais quelles affaires elle devait régler. Les histoires d’infidélité ? De fraude ? De crimes plus sérieux comme… les meurtres ? Ou tout cela à la fois ? En songeant aux meurtres, un frisson me secoua l’échine. Et si je lui parlais de l’assassinat de Mary ? Parviendrait-elle à mettre la main sur le lycan responsable ? Non… je ne pouvais pas lui parler de ça maintenant. Pas devant Janna. Et… je ne savais absolument pas si elle était compétente. Par contre, maintenant que je connaissais le nom de son entreprise, je pourrais aller jeter un coup d’œil sur Internet. Peut-être trouverais-je des informations et des avis sur ses services.
La sonnerie d’un téléphone me sortit de mes pensées. Je levai les yeux, vis Sofia refuser un appel en s’excusant. Mais quelques secondes plus tard, le téléphone sonna de nouveau. Nouvelles excuses, elle se leva et s’éloigna de quelques mètres pour décrocher. Je m’en désintéressai, savourai le thé en me demandant si elle allait vraiment payer les deux commandes. Comment pouvait-elle être aussi gentille pour deux inconnus ? Soit elle dépensait sans compter, soit elle était beaucoup trop généreuse. Ou les deux… Bref, elle expédia très vite l’appel et revint s’installer. Elle nous demanda si nous voulions continuer la visite. Janna répondit par un « Oui ! » très expressif. Nos quittâmes la table et nous rendîmes au comptoir pour régler la note.


- Avez-vous passé un bon moment, Miss Ashley ? s’enquit joyeusement la serveuse.
- Comme toujours, madame, dit Sofia. D'ailleurs, je vais vous prendre une dizaine de sachets de votre thé Gyokuro. Je viens d'y penser, je n'en ai plus à la maison.

Ah parce qu’en plus, elle pouvait se payer le luxe de ramener ce thé hyper cher chez elle… La serveuse accéda à sa demande en allant chercher les produits dans l’arrière-boutique. Elle encaissa le tout.

- Dix sachets de thé Gyokuro et quatre tasses de thé Gyokuro… La maison offre les consommations de votre adorable fille, annonça-t-elle à mon attention.

C’était bien aim…


- Cela nous fera un total de 1 009$.

… able. WAS ? Abasourdi par ce que je venais d’entendre, je regardai Sofia sortir sa carte bancaire sans ciller, et payer. Enfin, payer… Il fallait voir la façon dont elle se mit à chercher autour d’elle, l’air perdu, et attraper une touillette en bois pour composer le code de sa carte sur le pavé numérique. Une fois fait, elle tendit la touillette à la serveuse qui, sans un mot, la jeta dans une poubelle derrière elle. Mille-neuf dollars pour du thé… Mon regard passa de la serveuse au boîtier numérique, à Sofia, et à sa carte bancaire qu’elle prenait soin de ranger au millimètre près dans son sac. Sérieusement, cette femme avait un grain. Janna eut droit à une friandise que je l’autorisai à manger maintenant puisqu’elle était sage. Et nous nous retrouvâmes dehors. Mille-neuf dollars…

- Puis-je tout de même vous retourner la question, Monsieur Meyer ? Au sujet de votre travail. Si cela n'est pas indiscret bien sûr.

Mille-neuf… Je secouai la tête. Tandis que Janna s’approchait du plan du jardin pour le consulter, je me tournai vers Sofia.

- Euh… oui. Je veux dire, non, ça ne me dérange pas.

Je me ressaisis, me raclai la gorge et repris.

- Je suis à mon compte également, en tant que Thanatopracteur. Je travaille en centre funéraire mais aussi à domicile.

Je ne savais dire encore aujourd’hui pourquoi la thanatopraxie m’avait attiré. N’importe qui dirait que c’était un choix étrange et un peu lugubre, qu’il fallait vraiment le vouloir pour s’occuper des morts. Je m’en fichais et n’écoutais personne. Mes études confirmèrent mon intérêt pour le métier et, aujourd’hui, j’aimais toujours autant ce que je faisais. Et j’étais très doué. Apparemment, ce n’était pas aussi bien payé qu’Enquêtrice consultante mais cela m’avait toujours permis de vivre convenablement. Mon côté solitaire, taciturne et impatient m’empêchait d’exercer un métier plus « convivial » comme médecin ou infirmier. Mary m’avait un jour proposé de suivre son chemin mais j’avais refusé, bien trop anxieux à l’idée de côtoyer des… vivants. Sauver des vies, c’était tentant. Mais les relations humaines, beaucoup moins. Alors autant m’occuper des morts. Eux, au moins, ils fermaient leur gueule. J’ignorais si Sofia connaissait le métier. Mais je me gardai d’en étaler la définition et la pratique près des oreilles innocentes de ma fille. Janna savait que Papa embaumait les morts, en « les faisant tout beaux pour aller au ciel ». Ce qu’elle ne savait pas, en revanche, c’était la façon dont je m’y prenais.
En quelques mots, la thanatopraxie désignait l’action de préserver le corps par l’injection de produits. Cette pratique permettait aussi d’embellir le visage du défunt pour les funérailles, avec quelques produits cosmétiques. Ce soin était d’une grande importance afin d’aider les proches du défunt à faire convenablement leur deuil en le leur présentant de la façon la plus agréable qui soit. Les soins devaient toujours être précisés aux familles et aucune injection ne devait être effectuée sans leurs accords préalables. Le procédé requérait la ponction des liquides physiologiques et l’injection d’une solution à base de formol en vue de conserver l’apparence du corps. Autrement dit, lors de la réalisation du procédé, le sang et les fluides du défunt étaient remplacés par un antiseptique comme le formol ou autre. Cela permettait de suspendre tout avancement de la décomposition de la dépouille pour deux à trois semaines. En général, la pratique de la thanatopraxie ne demeurait pas obligatoire après un décès. Cependant, il était recommandé de recourir à cette prestation dans certains cas comme les accidents ayant entraîné des blessures à cacher, les maladies ayant dégradé le corps ou lorsque le défunt devait être rapatrié à l’étranger. Car s’il était transporté durant plus de deux heures et que le cercueil ne faisait pas plus de dix-huit millimètres d’épaisseur, cela pouvait accélérer la décomposition.

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Meyer semblait quelque peu... Etrange depuis quelques minutes. Comme s'il était ailleurs. Je n'y fis pas vraiment attention, peut-être qu'il était simplement un peu gêné d'avoir été invité par une parfaite inconnue. Mh... Oui, maintenant que j'y pensais, ça devait paraître plutôt étrange. Il ne me connaissait ni d'Adam, ni d'Eve et pourtant, voilà que j'acceptais de passer du temps avec eux, pour divertir au mieux son adorable petite fille tout en l'invitant ici, à boire un thé. Il allait se faire des idées, probablement... Mhmh... Je regardai discrètement ses mains, il avait aussi une alliance. Du moment qu'il ne se faisait pas d'idée, en tout cas. Un homme restait un homme après tout. J'en avais déjà vu qui, volontairement, retirait leur alliance pour aller tremper leur petit biscuit à droite et à gauche. Et lui il avait une tête pas nette du tout.

"Euh… oui. Je veux dire, non, ça ne me dérange pas. Répondit-il, un peu hasardeux.
Je suis à mon compte également, en tant que Thanatopracteur. Je travaille en centre funéraire mais aussi à domicile."

Oh mon dieu quelle horreur ! Il touche des... Des cadavres avec ses mains !? Et il m'a touché MOI avec cette même main dégueulasse toucheuse de cadavres !? Je déglutis, sentant à nouveau la panique me gagner. Mon teint vira aussitôt au blanc, j'allais tomber dans les pommes à ce rythme ! Inspirer, expirer.... Inspirer.... Expirer... Voila, tout doucement. On aspire et on souffle. Mon poignet était propre, j'avais bien pris soin de nettoyer avec ma lingette. De très bonnes lingettes, d'ailleurs. Triple action bactéricide, fongicide, virucide à l’efficacité prouvée qui éliminaient 99,9% des bactéries en un seul geste et permettant de réduire les risques de contamination croisée. Elles répondaient également aux réglementations en vigueur et convenaient tout à fait à un usage dans le cadre médical. Oui, voila, dans le cadre médical ! Donc, aucun risque.

L'air de rien, je souris doucement à Meyer et hochai la tête. Après tout, il n'y avait aucun sous-métier. Il fallait de tout et sans quelqu'un comme Meyer, les défunts ne seraient pas très présentable et pourrait grandement perturber le deuil des familles. Ca ne devait pas être la grande joie, son travail... Côtoyer la mort chaque jour... Voir un défunt comme si c'était la chose la plus naturelle au monde avait quelque chose d'effrayant. Bien sûr, j'en avais moi aussi déjà vu, dans le cadre de mes enquêtes. Mais c'était difficile de comparer. Janna vint interrompre ces pensées pas franchement joyeuses pour nous dire qu'elle voulait aller au temple. Parfait, c'était justement dans la continuité.

Je me mis donc en marche, toujours d'un pas lent, pour apprécier le paysage. Cela laissait aussi le temps à mes deux amis du jour de contempler ce jardin. Peut-être que cette visite leur plaisait assez pour revenir et, pourquoi pas, nous croiser à nouveau. Nous arrivâmes enfin au sanctuaire. J'étais, bien sûr, très tolérante et ouverte d'esprit. Mais ici, il convenait tout de même de respecter certaines règles. Certes, nous n'étions pas au Japon et l'endroit était davantage touristique, mais cela restait tout de même un lieu de culte. Certains y venaient pour, réellement, se recueillir. De manière toujours aussi bienveillante, je m'accroupis vers Janna.


"Nous y sommes, Janna. Si tu le veux, tu pourras me regarder et faire comme moi, d'accord ? Je lui souris délicatement, ma voix était particulièrement douce. Lorsque l'on rentre dans un endroit comme celui-ci, de prière, il y a certaines règles à respecter. Notamment le silence."

Je me relevai et m'approchai du torii qui était à l'entrée du sanctuaire. Lorsque la petite fille arriva à ma hauteur, je baissai mon regard vers elle.

"Le torii est une porte qui permet aux humains d’accéder au monde spirituel, protégé par une force divine, puis d’en ressortir pour revenir dans notre monde. Ainsi, lorsque l’on rentre par un torii, il faut ressortir par le même portail afin de pouvoir retourner dans le monde réel." Expliquai-je à voix basse.

A l’entrée du sanctuaire, se trouvait un bassin de pierre et des petites louches afin de se verser de l’eau sur les mains. Ce rituel avait pour but de se laver de tous ses péchés, pour entrer purifié sur le territoire sacré. Je passai un petit coup de lingette sur l'une des louches et récupérai de l'eau pour me laver les mains. Si Meyer et Janna voulaient faire de même, je leur laissais la place. Je traversai ensuite ledit torii, après m'être inclinée devant lui, pour pénétrer dans le lieu de culte. Non loin des marches du sanctuaire, une petite boite en bois était présente, destinée à revoir les offrandes. J'y glissai un petit billet de $100 avant de tirer sur la corde pour faire tinter la petite cloche. Devant l'autel, je m'inclinai deux fois et posai mes genoux sur le tapis. Je frappai deux fois dans mes mains, fermai les yeux pour méditer un court instant.

Janna fut la seule à me rejoindre, je sentis sa présence à mes cotés. Elle fut très silencieuse tout le long de sa méditation. Lorsque je terminais ma prière, je m'inclinai longuement en avant et me redressai, pour rejoindre Meyer qui attendait plus loin. Je ne voulais pas perturber la petite et lui laisser tout le temps nécessaire. Je croisai les bras sous ma poitrine, songeuse, les yeux rivés sur la petite. Je me penchai doucement vers Meyer, pour parler à voix basse.


"Votre fille est vraiment intelligente... Elle semble avoir beaucoup de chose à confier au kami du lieu."
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De la part de quelqu’un qui semblait craindre la saleté comme le Diable lui-même, je ne fus même pas étonné de voir Sofia pâlir à l’évocation de mon métier. Bon, elle savait de quoi il s’agissait, du moins en avait-elle une idée. Et ça ne lui plaisait pas mais qu’importait. Elle cacha rapidement son dégoût derrière un autre de ses sourires avenants. Janna nous rejoignit, indiquant qu’elle souhaitait aller voir le temple. Nous revoilà donc en route. Cette partie du jardin était plus fournie en verdure qu’au début. Il avait un côté davantage reposant et le silence qui régnait, seulement rompu par le piaillement de quelques oiseaux et le crissement de nos pas sur le gravier, donnait envie de s’allonger dans l’herbe et profiter d’une bonne sieste. Nous parvînmes au sanctuaire. Notre guide se tourna vers Janna et s’accroupit devant elle.

- Nous y sommes, Janna, annonça-t-elle d’une voix plus posée qu’au début de la visite, comme si elle ne voulait pas réveiller un quelconque esprit. Si tu le veux, tu pourras me regarder et faire comme moi, d'accord ?

La petite fille hocha la tête, compréhensive. Sofia déclara qu’au moment de rentrer dans un endroit de prière comme celui-ci, il y avait certaines règles à respecter, notamment le silence. Janna me regarda comme si elle voulait que je lui confirme les dires de Sofia. Je levai un index devant ma bouche, suscitant un petit sourire au coin de ses lèvres. La demoiselle aux cheveux de neige se redressa et s’approcha de l’espèce de structure en bois qui faisait office d’entrée. Elle était constituée de deux grands piliers verticaux supportant deux linteaux horizontaux, l’un au-dessus de l’autre. Le tout était peint en rouge. J’avais déjà vu ce genre de monument dans les livres, les films ou sur Internet, mais jamais en vrai. Quand Janna avança à la hauteur de Sofia, cette dernière reprit la parole.

- Le torii est une porte qui permet aux humains d’accéder au monde spirituel, protégé par une force divine, puis d’en ressortir pour revenir dans notre monde, développa-t-elle, toujours à voix basse. Ainsi, lorsque l’on rentre par un torii, il faut ressortir par le même portail afin de pouvoir retourner dans le monde réel.

Elle nous invita à la suivre jusqu’à l’entrée du sanctuaire devant lequel se trouvait un bassin de pierre rempli d’eau. Sur le bord reposaient des louches et je me demandais bien à quoi elles pouvaient servir. Notre guide ne manqua pas de passer un coup de lingette désinfectante sur le manche de l’une d’entre elles, avant de s’en emparer pour se verser de l’eau sur les mains et les laver. Janna m’accorda un regard interrogatif, demandant certainement l’autorisation de faire pareil. Je m’accroupis à côté d’elle et m’occupai de verser l’eau sur ses mains pendant qu’elle les frictionnait. Sofia s’inclina devant le torii et s’éloigna. Nous la regardâmes effectuer ses petits gestes rituels : faire une offrande, sonner une petite cloche, s’incliner encore, s’agenouiller et frapper deux fois dans ses mains avant de se mettre à méditer.

- Je peux aller prier moi aussi ? demanda Janna dans un chuchotement en tirant sur le pan de ma chemise.

Prier… Si Mary et toute ma belle-famille avaient insisté pour faire baptiser la petite parce qu’ils se sentaient proches de la religion chrétienne, personnellement, je penchais plutôt vers l’agnosticisme. Toutefois, je n’allais pas imposer ma pensée à ma fille, elle était libre de croire en ce qu’elle voulait. Et si elle voulait prier, alors soit. Je posai ma main sur sa petite tête blonde.


- Vas-y, répondis-je doucement moi aussi. Prends le temps qu’il faut, d’accord ?

Elle sourit, contente, et alla retrouver Sofia. Je la regardai s’agenouiller et frapper deux fois dans ses mains. Puis le silence. Je soupirai tristement, bien conscient de ce à quoi était en train de penser Janna durant sa prière. Le cœur en boule, je reculai de quelques pas et m’assis sur le banc de pierre qui se trouvait derrière moi. Si, quelques minutes auparavant, le jardin avait quelque chose d’apaisant, là, l’ambiance me déprimait plus qu’autre chose. La tête remplie de pensées négatives, je me penchai en avant, laissant reposer mes avant-bras sur mes cuisses, le regard rivé sur mon alliance que je triturais entre le pouce et le majeur de l’autre main. Si Mary avait été encore en vie, elle serait là-bas, agenouillée à côté de Janna. Mais il n’y avait que Sofia. Sofia qui semblait faire de son mieux pour que notre venue ici se passe le mieux possible. Elle était bizarre mais je devais avouer que sa gentillesse, surtout envers ma fille, était louable. Nouveau soupir.
Mary avait disparu depuis onze mois. Et depuis onze mois, Janna et moi étions plus proches que jamais. Cela avait parfois du bon. Et parfois… A la maison, il lui arrivait certains jours de ne pas me quitter d’une semelle. Je la comprenais, et moi aussi j’avais besoin de sa présence. Mais parfois, la situation devenait pénible. Faire la cuisine entouré de jeux de construction, passer l’aspirateur en lui demandant cinquante fois de s’enlever du milieu, supporter ses bougonnements derrière la porte de la salle de bain pendant que je prenais ma douche, ou encore l’entendre pleurer après l’avoir mise au lit parce qu’elle voulait que je reste jusqu’à ce qu’elle s’endorme… C’était épuisant. Dans ces moments-là, elle semblait retourner au stade de bébé ayant besoin de toute l’attention de son unique parent. Je ne voulais pas m’énerver contre elle mais dès fois, je ne savais plus quoi faire et perdais mes moyens. Forcément, ça n’arrangeait pas les choses, ni pour moi, ni pour elle. Elle pleurait davantage et moi, j’endurais la peine de la voir dans cet état. Au début, j’avais eu très peur que le traumatisme de la perte de sa mère ait causé une régression doublée d’une dépression. Inquiet, je l’avais emmenée consulter une psychologue pour enfants. Au bout de quelques séances, cette dernière m’annonça que, d’après elle, Janna surmontait mieux le drame que ce que je croyais. J’en fus surpris, bien sûr. Mais vraiment rassuré. Les séances demeuraient plus espacées aujourd’hui. Elle voyait sa psy tous les quinze jours. Et à la maison, j’arrivais à avoir un peu plus la paix.
Grâce à ces améliorations, je profitais davantage du temps que nous passions ensemble, que ce soit pour faire des activités extérieures ou jouer avec elle, tout simplement. J’appréciais ces moments de partage et de complicité… tout en regrettant ces jours où, par flemme ou mauvaise humeur, j’avais esquivé les jeux, les rires et les câlins tous les trois, ces jours où j’avais laissé Mary gérer seule les mauvaises passes parce que je me sentais incapable d’y faire face. Ce qui me permettait de tenir, de ne pas craquer, de ne pas faire une connerie et tout envoyer bouler, de ne pas m’apitoyer sur mon sort au point de vouloir en finir… c’était Janna. Heureusement qu’elle était là… Sinon, plus rien ne m’aurait retenu de rejoindre Mary.


- Votre fille est vraiment intelligente. Elle semble avoir beaucoup de choses à confier au kami du lieu.

Je mis un moment à me rappeler de l’endroit où je me trouvais, et avec qui. Sofia se tenait à côté de moi, légèrement penchée dans ma direction, souriante, le visage tourné vers Janna qui priait toujours. Je redressai mon dos en me massant la nuque.

- Oui… fis-je en regardant la petite à mon tour, pensif. Je ne me rappelle pas avoir été aussi…

Comment dire ça ?

- Aussi doué, au même âge.

Janna choisit ce moment pour revenir vers nous. Elle avait cet air absent que je lui connaissais bien quand une multitude de songes se bousculaient dans sa tête, les sourcils légèrement froncés, les yeux baissés sur ses pieds et les lèvres pincées. Arrivée à ma hauteur, elle grimpa sur le banc entre mes jambes, appuyée sur les genoux, et me fit un câlin sans rien dire. Je la serrai contre moi.

- On continue la visite ? proposai-je tout bas, au creux de son oreille.
- Oui… chuchota-t-elle.

Elle descendit, je me levai. Nous avions parcouru la moitié du Japanese Garden. Je me demandais si Sofia avait encore d’autres histoires à raconter à Janna. En attendant, le sentier bordé de fleurs que nous empruntions ravissait ma fille. Que ce soit pour les jouets, la nature, la nourriture ou l’art, tant qu’il y en avait en quantité et que c’était généreusement coloré, elle semblait être la plus heureuse du monde.


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Mon regard se perdit sur cette gamine qui, agenouillée au sol, semblait comme figée dans le temps. Si à cet âge là elle prenait autant de temps pour méditer, sans bouger, sans montrer signe d'impatience... Quelque chose la perturbais. Et pas qu'un peu. Je regardai ensuite la tête de déterré qu'avait son père depuis tout à l'heure. Il semblait ravagé par la vie celui là. Le genre de tête de blasé du type qui dormait mal. Mais bon, ce n'était pas mes affaires et tout le monde avait ses propres problèmes. Ca me faisait simplement de la peine pour cette pauvre petite.

Oui… Répondit-il, pensif. Je ne me rappelle pas avoir été aussi…Aussi doué, au même âge. Poursuivit-il après un moment d'hésitation.

Bon ben du coup elle devait tenir davantage de sa mère. Amusée, je souris légèrement tandis que Janna semblait avoir terminée sa prière. Elle revint vers nous, l'air particulièrement songeuse. A croire que cet endroit avait soulevé en elle quelques questions. Mais, comme toujours depuis le début de notre visite, elle ne m'en posait aucune. Même si, cette fois-ci, ce qui semblait la tracasser ne me concernait absolument pas. Silencieuse, elle offrit un petit câlin à son papa.


"On continue la visite ?" Demanda-t-il.

"Oui… "

La voilà bien moins enthousiaste d'un coup. Etait-ce une bonne idée au final, de lui avoir montré cet endroit ? Mon but n'était pas de la rendre triste, mais de l'aider à passer une agréable journée. Heureusement, sur le petit sentier fleuris, elle retrouva rapidement sa joie. C'était peut-être simplement l'atmosphère spirituelle du sanctuaire qui l'avait mise dans cet état. Et des souvenirs, songes et autres questions qui s'étaient soulevés en elle. Mais en tout cas, c'était une journée très bien remplie pour une si petite tête blonde. Nous arrivâmes à nouveau proche du lac et, sur notre gauche, une cascade était visible. Elle était divisée en trois niveaux clairement visibles. Et il y avait, évidemment, une raison à cela. Je m'en approchai donc, signe que j'avais quelque chose à dire dessus. Janna le compris et me suivit pour regarder l'eau s'écouler. Heureusement, cette cascade là n'était pas très bruyante.

"Sais-tu pourquoi cette cascade comporte trois niveaux ? Demandai-je. Un petit indice : Je l'ai évoqué lorsque nous étions au « Pont vers le paradis ». Je marquai une petite pause, avant de reprendre. Le royaume des dieux au delà des nuages, le royaume des hommes sur la terre et le royaume des choses mortes dans les profondeurs. Le niveau le plus haut de la cascade symbolise donc le domaine des dieux. Le niveau qui se trouve à notre hauteur, c'est nous. Tout simplement. Et celui en bas, c'est pour le royaume des morts."

Je n'avais rien d'autre à ajouter à cela. Pas d'histoire, cette fois-ci. Je laissai donc le temps à Janna de contempler cette cascade, avant de reprendre notre route. Sur la droite, au niveau du lac, se trouvait une île. D'après le plan du jardin, c'était "l'île aux grues". On pouvait en voir d'ailleurs quelques unes. Je m'approchai donc du bord de l'eau pour regarder cette île. J'entrelaçai mes doigts, mes mains contre mon bas ventre. Lorsque Meyer et Janna arrivèrent à ma hauteur, je leur offrit un doux sourire.

"L'île aux grues. A ne pas confondre avec les hérons. Deux moyens très simples pour différencier ces deux oiseaux. La première, c'est la queue. Celle des grues est plus volumineuse, en raison des nombreuses plumes qui lui donnent un aspect touffu. La seconde, c'est le cou. Les hérons ont tendance à toujours replier le cou, même en vol. Ce n'est pas le cas de la grue.

Pour nous, la grue est un symbole, avec ses significations. Depuis les temps anciens, la grue est considérée comme un oiseau mystérieux de par sa couleur, ses périodes de migration, et de son environnement. Les gens croyaient au retour de l’âme de leurs ancêtres lorsqu'elles arrivaient, car ces oiseaux, habitant le royaume de Tokoyo, un pays imaginaire situé au-delà des mers, leur rendaient visite à la période de la fête des morts. C’est la raison pour laquelle les toriis ressemblent aussi à des perchoirs.

Au Japon la grue est symbole de longévité. On dit, selon les légendes, qu'elle peut vivre 1000 ans. On raconte également qu'elle est symbole de bonheur, car si au cours d'une année on plie et relie entre elles mille grues de papier, des origamis, le vœu de celui ou de celle qui les a réalisées sera exaucé. Elle est aussi symbole de fidélité, puisque la grue japonaise est connue pour choisir un partenaire à vie. C’est pour cette raison que la grue est majoritairement utilisée comme motif sur le « uchikake », un long manteau de kimono porté lors des mariages. Enfin, les larges ailes de la grue étaient perçues comme un moyen d’amener les âmes au paradis, et de porter chacun vers un niveau plus élevé de spiritualité, vers l’illumination."


J'appréciais particulièrement la grue en raison de toutes ces significations. Et puis elle avait quelque chose de majestueux. C'était si rare, dans le monde animal, cette notion de fidélité... Evidemment, mes pensées se tournèrent vers Roy. J'aurais tant souhaité le voir encore à mes cotés, pour lui parler de tout ça. Faire cette même visite guidée, avec lui. Il aurait adoré, pour sûr. Il disait que j'étais un puits de connaissance et qu'il était capable de m'écouter raconter des histoires des jours entiers. Il me manquait terriblement. Et je savais très bien que, s'il me voyait aujourd'hui, il allait se mettre en colère contre moi. Car je refusais de tourner la page. Car je refusais de donner mon amour à une autre personne que lui. Me voilà bien perdue dans mes pensées. Si bien que j'en oubliai presque mes amis du jour. Ah... Si seulement une de ses grues pourraient aller le récupérer, pour me le rendre...
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Nous perçûmes bientôt le bruit caractéristique d’une cascade. Encore quelques pas et nous la vîmes sur notre gauche. Elle était divisée en trois niveaux. Sofia demanda justement à Janna si elle savait pourquoi.

- Un petit indice : je l'ai évoqué lorsque nous étions au « Pont vers le paradis ».

Elle attendit. Ma fille se gratta le dessus de la tête en réfléchissant, mais ne sembla pas se rappeler. N’était-ce pas une histoire de royaumes ?

- Le royaume des dieux au-delà des nuages, le royaume des hommes sur la terre et le royaume des choses mortes dans les profondeurs, révéla Sofia, en échos à mes pensées.

Elle expliqua que le niveau le plus haut de la cascade symbolisait le domaine des dieux. Le niveau qui se trouvait à notre hauteur nous représentait nous. Et celui d’en bas était pour le royaume des morts. Apparemment, elle n’avait pas d’histoire à raconter pour le moment car nous reprîmes la route aussitôt. A notre droite, au milieu du lac, nous aperçûmes encore les oiseaux blancs à grandes pattes que nous avions croisé au début de notre visite. Notre guide s’approcha du bord de l’eau et nous la rejoignîmes.


- L'île aux grues, annonça-t-elle. A ne pas confondre avec les hérons.

Zut, je m’étais trompé.

- Deux moyens très simples pour différencier ces deux oiseaux. La première, c'est la queue. Celle des grues est plus volumineuse en raison des nombreuses plumes qui lui donnent un aspect touffu. La seconde, c'est le cou. Les hérons ont tendance à toujours replier le cou, même en vol. Ce n'est pas le cas de la grue.

Au moins maintenant, nous saurions faire la différence.

- Pour nous, la grue est un symbole, avec ses significations, poursuivit Sofia toujours souriante. Depuis les temps anciens, la grue est considérée comme un oiseau mystérieux de par sa couleur, ses périodes de migration, et son environnement. Les gens croyaient au retour de l’âme de leurs ancêtres lorsqu'elles arrivaient, car ces oiseaux habitant le royaume de Tokoyo, un pays imaginaire situé au-delà des mers, leur rendaient visite à la période de la fête des morts. C’est la raison pour laquelle les toriis ressemblent aussi à des perchoirs.

Elle ajouta qu’au Japon, la grue était symbole de longévité. D’après les légendes, elle pouvait vivre mille ans. Elle était également symbole de bonheur car si au cours d'une année on pliait et reliait entre elles mille grues de papier, des origamis, le vœu de celui ou de celle qui les avait réalisées serait exaucé. Elle était aussi symbole de fidélité car la grue japonaise demeurait connue pour choisir un partenaire à vie. Pour cette raison, la grue était majoritairement utilisée comme motif sur le « uchikake », un long manteau de kimono porté lors des mariages.

- Enfin, les larges ailes de la grue étaient perçues comme un moyen d’amener les âmes au paradis, et de porter chacun vers un niveau plus élevé de spiritualité, vers l’illumination.

Je ne m’étais jamais intéressé aux religions ni aux croyances des différents pays du monde, même l’Allemagne dont j’étais originaire. J’avais l’impression que le Japon en tenait une bonne couche. Pour le moment, tout ce que racontait Sofia était intéressant, donnait envie d’en savoir plus. Mais j’imaginais que cela ne devait pas être toujours le cas selon la légende et que les japonais avaient l’air d’être un sacré peuple d’allumés… Évidemment, je me gardai d’en faire la remarque à voix haute. Surtout que je jugeais sans savoir. Si ça se trouvait, ils n’étaient pas les pires.

- Du coup, c’est pas des hérons, déclara Janna en montrant les animaux du bout de l’index.

Elle leva son visage de porcelaine vers moi.


- Non, confirmai-je un peu déçu qu’elle se soit souvenue de mon erreur. Je me suis trompé tout à l’heure.

Elle se contenta de me sourire, j’ébouriffai ses cheveux. Elle protesta en ricanant et se recoiffa comme elle put. Puis elle tira doucement sur le kimono de la demoiselle aux cheveux de neige.

- Dis Sofia, est-ce qu’on peut doses… démosti…
- Domestiquer,
l’aidai-je à voix basse.
- Domestiquer une grue ? Ou c’est un animal sauvage ?

J’ignorais la raison pour laquelle elle tenait tant à le savoir. Par contre, ce que je savais, c’était qu’elle adorait les animaux. Souvent, dans sa chambre, elle s’imaginait responsable d’un zoo et s’amusait à prendre soin de ses animaux en plastique ou en peluche. Elle y passait pas mal de temps, comme avec ses cartes d’animaux quand elle était plus petite.
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...coup...pas des hérons... Entendis-je, de manière lointaine.

Je sortis de mes pensées, pour regarder Janna qui pointait du doigt les oiseaux. Non, ce n'était pas des hérons, comme je venais de le dire. Elle leva le visage vers son papa. Oh, je venais de comprendre d'où venait cette petite méprise.


"Non. Je me suis trompé tout à l’heure." Avoua Meyer.

Il était difficile de différencier ces oiseaux si on ne s'y connaissait pas. Meyer ne pouvait toutefois même pas consoler en se disant que grues et hérons appartenaient à la même famille.... Les grues appartenaient à la famille des Gruidae tandis que les hérons, eux, étaient de la famille des Ardeidae. Commentaire que je me gardais de préciser. Il devait probablement se sentir déjà bête. Meyer ébouriffa affectueusement la tignasse blonde de sa fille, qui geignit et remit aussitôt ses cheveux en place. Alors que je regardai à nouveau en direction de l'île, je sentis quelque chose tirer sur mon kimono. Je baissai les yeux pour regarder Janna.


"- Dis Sofia, est-ce qu’on peut doses… démosti… " bafouilla-t-elle.

Je la regardai, attendrie. Un mot bien compliqué qu'elle essayait d'employer.


"- Domestiquer" Aida Meyer, à voix basse.

"- Domestiquer une grue ? Ou c’est un animal sauvage ?"

Une question qui souleva en moi un tas de réflexions soudaine. Et l'envie de débattre. Animaux domestiques, animaux sauvages... Je croisai mon bras sous ma poitrine, songeuse, et attrapai mon menton avec mon autre main, du pouce et de l'indexe... Comment pouvais-je formuler ma pensée sans entrer dans une discussion peut-être trop profonde pour une si petite fille ? Surtout que son père, lui, ne semblait pas franchement adepte des débats. Avec sa tête, là. Et ses petits yeux. Mh...

"Je dirais que, à l'origine, comme tous les animaux, ils sont sauvages. La domestication est une pratique vraiment ancienne. Le meilleur exemple est celui des bovidés. J'imagine que tu sais déjà qu'à l'origine, nous étions, les humains, des chasseurs cueilleurs. Nous avons simplement vu en la domestication un moyen plus simple, plus efficace et moins dangereux d'avoir accès à la nourriture. Plus familier avec la domestication, l'humain a compris rapidement que les animaux pouvaient nous aider. Ainsi, les chevaux furent domestiqués pour nous transporter mais aussi pour nous aider à labourer les champs. Je m'éloigne un peu de ta question mais, au final, les grues sont, comme tous les animaux à l'origine, sauvages. "

Et, pour moi, les animaux devaient rester sauvages. C'était un peu ce que je voulais dire par là. Nous n'avions plus réellement besoin des animaux dans la vie de tous les jours. A présent, ils nous servaient uniquement pour nous tenir compagnie. Nous divertir.

"D'autant plus que la grue a des besoins spécifiques. Elle a besoin de marais, pour se nourrir. Mais elle est aussi grégaire, ce qui veut dire qu'elle a besoin d'être entourée des siens pour être heureuse. Elle a besoin d'espace, bien plus qu'un petit jardin, pour s'épanouir et voler librement. Il s'agit d'un oiseau migrateur, qui vol des milliers de kilomètres pour vivre ailleurs, avant de revenir une fois les températures à nouveau en hausse. Il existe cependant des endroits où la grue est domestiquée. Mais uniquement à des fins de préservations de l'espèce. Elle est classée comme espèce en danger de disparition."

Je souris doucement à Janna, qui devait songer à mes paroles. Je regardai ensuite Meyer et proposai de poursuivre notre visite. Il restait encore un seul endroit à visiter. L'île du Saule, que nous pouvions voir de plus près, mais j'avais déjà raconté mon histoire à son sujet. Il restait le pont "zig zag". Nous nous en approchâmes, c'était un endroit magnifique, entouré d'iris qui poussaient dans l'eau. Eau dans laquelle fut construit un pont à 8 planches en forme de zig zag, d'où son nom.

"Le pont Zig Zag. Il fait référence à l'un des passages des Ise Monogatari. Ce sont des contes et poèmes Japonais qui se regroupent dans 125 sections, chacune combinant des poèmes et de la prose. En tout, il en existe 209. Et ce pont là fait justement référence à l'un d'eux. Les Ise content l'histoire d'un jeune aristocrate en voyage. Et durant son voyage, il arriva avec ses amis au bord d'un étang et aperçoit un pont où poussent des Iris, Kakitsubata dans ma langue. Ses amis qui l'accompagne propose un jeu : Ecrire un poème en acrostiche avec Kakitsubata. Le jeune homme en profite pour parler de son éloignement à la femme qu'il aime. Le jeune homme se sent remplis de tristesse à cause de l'éloignement et de son amour laissé à la capitale. Mh..."

Je marquai une courte pause et regardai Janna. Ah, oui.

"Acrostiche, c'est lorsqu'un poème dont les premières lettres de chaque vers forment un mot quand elles sont lues verticalement." Précisai-je, souriante.

Je m'éclaircis doucement la voix.


"Karagoromo
kitsutsu narenishi
tsuma shi areba
harubaru kinuru
tabi o shi zo omou

Ce qui veut dire : J'ai une épouse bien-aimée, familière comme la jupe, d'une robe bien usée, et ainsi ce voyage lointain remplit mon cœur de chagrin"

L'auteur compare sa femme, qui lui manque parce qu'il est en voyage, à un vêtement usé. Cela signifie que lorsque vous portez quelque chose pendant longtemps, il devient une partie de vous et s'adapte parfaitement. L'auteur ressent donc exactement cela pour sa femme : elle lui va parfaitement et elle lui manque profondément."


Et ce fut avec cette dernière petite histoire que s'acheva notre visite. Le soleil commençait déjà à se coucher, lentement, dans le ciel. Il était caché par la cime des arbres et donnait au ciel cette couleur d'or que j'affectionnais particulièrement. La fatigue me gagnait, cette journée fut bien remplie en ce qui me concernait. Je n'allais donc pas tarder à retourner à la villa. Peut-être pourrais-je à nouveau croiser Janna et Meyer ici. Je doutais fortement qu'il avait envie de rester en contact avec moi. Mais peut-être que sa fille, elle, en avait envie.
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Face à cette question qui soulevait sûrement bien des débats, Sofia réfléchit longuement, un bras calé sous sa poitrine, l’autre main sous son menton que venaient caresser son pouce et son index.

- Je dirais qu'à l'origine, comme tous les animaux, ils sont sauvages, finit-elle par répondre au bout de quelques secondes. La domestication est une pratique vraiment ancienne. Le meilleur exemple est celui des bovidés. J'imagine que tu sais déjà qu'à l'origine, nous étions, les humains, des chasseurs cueilleurs. Nous avons simplement vu en la domestication un moyen plus simple, plus efficace et moins dangereux d'avoir accès à la nourriture. Plus familier avec la domestication, l'humain a compris rapidement que les animaux pouvaient nous aider. Ainsi, les chevaux furent domestiqués pour nous transporter mais aussi pour nous aider à labourer les champs. Je m'éloigne un peu de ta question mais, au final, les grues sont, comme tous les animaux à l'origine, sauvages.

C’était un assez bon résumé, je n’aurais pas mieux fait. Comme Mary, Sofia trouvait les bons mots pour donner les meilleures explications à Janna, afin qu’elle comprenne rapidement. Bon, la demoiselle aux cheveux d’argent y ajoutait plus de détails, telle une encyclopédie sur pattes, mais ce n’était pas forcément dérangeant. D’ailleurs, elle continua en insistant sur le fait que la grue avait des besoins spécifiques : un marais pour se nourrir, être entourée de ses congénères pour être heureuse, un bel espace pour voler librement… Cet oiseau migrateur pouvait voler des milliers de kilomètres pour vivre ailleurs, avant de revenir quand les températures remontaient. D’après Sofia, il existait des endroits où la grue était domestiquée mais seulement à des fins de préservations de l'espèce car elle était en voie de disparition. A ce point ? Je l’ignorais. En les voyant comme ça, je pensais que ces animaux étaient courants. Nous apprenions pas mal de choses grâce à notre guide aujourd’hui. Cette dernière sourit à ma fille et me proposa de poursuivre notre route. J’acquiesçai, pris la main que Janna me tendait et l’entraînai à la suite de Sofia. Nous passâmes près de l’île du Saule que nous avions vu de loin tout à l’heure, et atteignîmes un pont en forme de zigzag. Il était bordé de jolis iris qui poussaient dans l’eau.

- Le pont Zig Zag, présenta Sofia en s’arrêtant devant. Il fait référence à l'un des passages des Ise Monogatari. Ce sont des contes et poèmes Japonais qui se regroupent dans cent-vingt-cinq sections, chacune combinant des poèmes et de la prose. En tout, il en existe deux-cent-neuf.

Ce pont faisait apparemment référence à l’un d’eux. Sofia conta l’histoire d’un jeune aristocrate qui, durant son voyage, arriva avec ses amis au bord d'un étang. Il aperçut un pont où poussaient des Iris, « Kakitsubata » en japonais. Ses amis qui l'accompagnaient proposèrent un jeu : écrire un poème en acrostiche avec Kakitsubata. Le jeune homme en profita pour évoquer son éloignement de la femme qu'il aimait, laissée à la capitale.

- Acrostiche, c'est lorsqu'un poème dont les premières lettres de chaque vers forment un mot quand elles sont lues verticalement, expliqua Sofia devant l’air perplexe de Janna.

Elle s’éclaircit alors la voix et récita un morceau de poème.


Karagoromo
kitsutsu narenishi
tsuma shi areba
harubaru kinuru
tabi o shi zo omou


- Ce qui veut dire : « J'ai une épouse bien-aimée, familière comme la jupe d'une robe bien usée, et ainsi ce voyage lointain remplit mon cœur de chagrin ».


Quand elle parlait en japonais, sa voix était légèrement différente, d’une sonorité plus aigüe. Cela lui donnait des airs de jeune fille plutôt que de femme. Ce n’était pas une mauvaise critique, seulement mon ressenti.

- L'auteur compare sa femme, qui lui manque parce qu'il est en voyage, à un vêtement usé. Cela signifie que lorsque vous portez quelque chose pendant longtemps, il devient une partie de vous et s'adapte parfaitement. L'auteur ressent donc exactement cela pour sa femme : elle lui va parfaitement et elle lui manque profondément.

J’aurais voulu exprimer mon chagrin et raconter que Mary me manquait parce qu’elle était simplement éloignée. Malheureusement, là où elle se trouvait, je ne pourrais jamais la retrouver… à moins d’achever le voyage de ma propre vie. Mais il me restait encore bien des décennies à traverser avant que ce ne soit le cas, sauf si la mort me fauchait de manière moins naturelle que la vieillesse… Peu importait la façon dont je mourais. Je ne souhaitais qu’une chose avant : voir ma fille grandir et s’épanouir, être heureuse et se construire la vie dont elle rêvait. En attendant, ses méninges devaient tourner à fond depuis le début d’après-midi. A présent, le soleil descendait vers l’horizon et la couleur du ciel commençait à prendre des teintes dorées, les derniers rayons colorant le feuillage des arbres d’un joli orangé doux et agréable à regarder. Nous avions terminé la visite et ça tombait bien, il était temps de rentrer à la maison. Il restait juste à passer par la boutique.
Sofia préféra rentrer chez elle directement. Étant une habituée, elle devait connaître le magasin par cœur et ne ressentait sûrement pas le besoin de s’y arrêter. Pas aujourd’hui en tout cas. Nos chemins se séparaient donc ici. Je la remerciai pour son aide, ses connaissances et sa compagnie agréable, omettant volontairement de lui faire remarquer que ses penchants pour l’ultra propreté la rendait totalement bizarre. Au final, c’était un détail comparé aux informations utiles et passionnantes qu’elle nous avait délivré tout au long de notre avancée dans le jardin. Je la remerciai également pour sa générosité quant au paiement de nos boissons au Jardin de Thé. Le prix annoncé par la vendeuse me donnait encore la nausée… Tout sourire, Janna la remercia aussi, ne manqua pas de mentionner le fait qu’elle avait envie de revoir Sofia pour écouter encore plein d’histoires sur le Japon. J’étais content qu’elle s’y soit tant intéressée. En général, tout ce qui pouvait enrichir sa culture personnelle captait efficacement son attention. Pourtant, j’étais toujours surpris et impressionné de constater à quel point ma fille pouvait emmagasiner les informations avec autant d’enthousiasme, sans jamais se décourager face aux difficultés.
Cette journée se terminait plutôt bien, à mon sens. Nous avions pu mieux profiter du Japanese Garden grâce à Sofia. Sans elle, nous l’aurions traversé en deux fois moins de temps sans connaître les monuments devant lesquels nous passions. Et elle était gentille avec Janna. Alors oui, si la petite fille voulait revoir la demoiselle aux cheveux de neige, j’acceptais sans hésiter.



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Constantine Meyer

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