Nous étions en plein moi de décembre, la fin de journée arrivait et mon service d'aujourd'hui venait de se terminer. Je devais bien avouer que la matinée était assez dure et que le reste de la journée l'a été tout autant. J'avais donc décidé de me changer les idées en sortant un peu en ville avant de rentrer chez moi et ma petite-amie. À l'approche des fêtes, il y avait toujours cette odeur de nostalgie en ville. Le lait de poule, les sapins de Noël, les différentes épices que l'on utilisait lors de ces fêtes, tout cela me remplissait de joie. J'avais hâte de fêter ça avec toute ma famille, afin de passer un bon moment.

Je me baladais désormais dans les rues de Downtown, et j'observais les nombreuses décorations de la ville. Dans la foule, je pus remarquer une personne à la tenue bien différente des autres. On ne pouvait pas dire qu'elle passait inaperçue, mais ce qui m'intriguait surtout c'est qu'elle semblait vraiment très jeune. M'avançant alors et la suivant de loin, j'étais intrigué par cette fille qui semblait se balader sans but précis. Je marchais alors, et petit à petit, je me retrouvais dans les rues les plus isolées du quartier. Mon instinct protecteur me poussait à continuer de la suivre, au moins pour l'aider. Je marchais encore, jusqu'à tomber sur une scène qui me glaça le sang. Elle était là, allongée, en train de subir des attouchements de la part d'un homme à l'hygiène plus que douteuse. Cette scène était répugnante, ignoble, et il était hors de question que je laisse cela se produire.

Me ruant alors vers la victime, je soulève l'homme d'une main avec ma force lycane, avant de le mettre debout et de le plaquer contre le mur. Mes yeux avaient légèrement changés de couleurs sous l'effet de la colère naissante en moi, mais mes propos restaient calmes, quand bien même le ton employé était plus direct.

-Partez d'ici. La prochaine fois que je vous vois en train de faire ce genre de chose, j'appelle la police, ou je m'en charge personnellement.

Je grogne alors, le repoussant assez fortement pour qu'il s'éloigne de plusieurs mètres. Il se mit alors à fuir, courant à toute vitesse face au danger qu'il venait de créer. Une fois en sûreté, je tends la main vers la jeune fille, lui souriant et reprenant ma couleur d'yeux normale.

-Ça va aller? Il ne t'a rien fait? Il faut qu'on te raccompagne chez toi ou ta famille, ce n'est pas bon de traîner dans ces rues.

Je l'aide alors à se relever si elle avait besoin de mon aide. De ce que je voyais, elle semblait perdue, personne ne se balade dans ce genre de rues sans les connaître un minimum, et vu son choix de direction hasardeux, je me posais des questions quand à sa connaissance des lieux. Peut-être que c'était une touriste, ce n'était pas impossible. Je tente alors de la rassurer avec un sourire, me présentant.

-Je m'appelle Lisandro. Tu n'as rien à craindre avec moi, je connais la ville et si tu as besoin de te rendre quelque part, je serais ravi de t'aider.

Je ne comptais pas la laisser seule avant qu'elle soit en sûreté, pas avec ce que j'avais vu. Pour moi, c'était la moindre des choses de l'aider dans la limite du possible, et qui sait, savoir ce qu'elle faisait ici.

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La jeune fille semblait être en sécurité, visiblement encore choquée de ce qui venait de lui arriver. Il faut dire que ce n'est pas agréable de se faire agresser de la sorte par un alcoolique qui trainait dans la rue. Pourquoi s'en prendre à une enfant surtout... Ça devait sans doute être encore une adolescente, au look et à sa façon d'agir. Je tentais néanmoins de la rassurer, lui disant qu'elle n'avait désormais plus rien à craindre et que plus personne ne viendra l'embêter. Je voulais me montrer rassurant, mais elle semblait avoir du mal à s'exprimer, sans doute à cause du choc qu'elle avait subi. N'ayant pas réussie à se présenter, elle s'enfuit alors de la ruelle, sortant à toute vitesse. Intrigué, je décide de la suivre, d'un pas rapide, mais le visage toujours aussi doux. Je ne mis pas longtemps à la retrouver, elle était juste au bout de la rue, épuisée.

Elle respirait fort et bruyamment, et elle pleurait en même temps. Ça ressemblait fortement à une crise d'angoisse et je devais intervenir, je ne pouvais pas la laisser ainsi, surtout que les gens commençaient à la regarder et que ça devenait compliqué de gérer une telle situation. Je m'approche alors d'elle, tentant une approche plus calme et douce.

-Hey, ça va aller, il est parti désormais, tu ne crains plus rien. Respires calmement...

Je passe une main sur son dos, tentant de la rassurer. Il y avait du monde qui nous observait et certains commençaient à se poser des questions. Les regards ne trompaient pas et je ne pouvais pas expliquer la situation à tous les passants. À la place, je décide alors de tenter de la convaincre de me suivre. Je me montre aimable et je lui parle d'une voix douce et apaisante.

-Tu veux qu'on aille boire un café ensemble? Tu as besoin d'un bon remontant, ça te fera sûrement du bien, tu ne crois pas?

Je restais auprès d'elle alors que le soleil commençait doucement à se coucher, après tout, nous étions en fin de journée. Il fallait absolument que je trouve comment faire pour la consoler et la raccompagner chez elle, ne pouvant décemment pas la laisser ici, seule dans le froid de décembre. L'idée d'appeler la police pour l'aider m'a traversé l'esprit, mais à part la traumatiser, cela ne fera pas avancer les choses. J'attendais donc sa réponse, attendant qu'elle se calme et restant avec elle autant de temps que possible, afin qu'elle ne se fasse pas de nouveau agressée, inquiet pour sa santé. Qui était cette jeune fille et surtout qu'est ce qu'une fille visiblement assez jeune faisait seule dans les rues de la ville à cette heure?

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La jeune fille n'allait pas bien, et ça se ressentait. Le fait qu'elle m'ait foncé dessus à toute allure, sans contrôler son élan, qu'elle se rattachait fortement à moi en sanglotant en disait long sur son état. Pour son jeune âge, elle a dû vivre une expérience traumatisante. Elle était venue contre mon torse, s'agrippant à moi aussi fort qu'elle le pouvait. Le monde nous regardait et la scène, quand bien même était surprenante, ne semblait pas les interpeller plus que ça. Personne avait vu ce qu'elle allait endurer si je n'étais pas intervenu. L'amener à la police serait particulièrement embêtant pour elle, il fallait que je réussisse à la calmer si je ne voulais pas avoir des complications. Je la gardais encore dans mes bras, lui caressant le dos et les cheveux pour qu'elle se détende. Cela semblait avoir marché, elle ne disait plus rien, s'étant calmée rapidement. Je la relâchais doucement, quand je sentais qu'elle était peut-être un peu trop détendue. La rattrapant de justesse, je la garde dans mes bras, la portant convenablement pour ne pas qu'elle tombe.

Elle était évanouie, incapable de bouger, et je devais bien admettre que j'étais un peu perdu, ne sachant pas vraiment quoi faire. Je pris une grande inspiration, me calmant et ne voulant pas céder à la panique. Elle semblait respirer encore, la panique ayant eu comme effet un blackout. Je décide alors de me dépêcher, courant à toute vitesse grâce à ma vitesse de lycan jusqu'à l'hôpital le plus proche. Il était hors de question que je la laisse ainsi à son triste sort. Arrivant à l'accueil, j'explique la situation aux personnes qui commençaient à prendre en charge la petite.

-Elle s'est évanouie après s'être faite agressée par un SDF. Si je n'étais pas intervenu... elle aurait subi bien pire. Elle est encore sous le choc. Il va falloir qu'on appelle ses parents, la prévenir qu'elle est ici et qu'elle n'est pas en danger. Je vais rester là le temps qu'elle arrive.

Entre temps, j'envoie un message à Britanie, la prévenant que je rentrerais plus tard que prévu, lui racontant l'histoire folle que j'étais en train de vivre. Je n'aimais pas rentrer tard chez nous, mais vu les circonstances, elle comprendra sans aucun doute. La jeune fille était alors installée dans une chambre, avec de quoi contrôler sa tension et ses battements, alors que j'étais dans la chambre, attendant qu'elle se remette de ses émotions. Pendant ce temps, les urgentistes tentaient de trouver des informations concernant la petite fille, mais semblaient avoir du mal à en trouver. Je la regardais alors dormir, passant une main sur son front avec un petit sourire. Si jamais, c'était une de mes enfants, je doute que j'aurais pu contenir le dégoût et la rage que j'ai ressenti face à cet homme. Quel idée de faire ça à une enfant... Maintenant, elle était sauvée et c'est ce qui comptait le plus, alors que la journée venait de tomber, laissant doucement place à la nuit.

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Je devais prendre soin de cette jeune fille qui semblait se remettre petit à petit de son choc émotionnel. Je n'eus pas à attendre longtemps avant qu'elle se réveille. Elle semblait perdue, ne sachant pas où elle se trouvait. Je sentais alors sa main se saisir dans la mienne alors qu'elle commençait à me sourire et à me remercier de l'avoir aidé, mais aussi, à s'excuser du fait qu'elle se soit sauvée plus tôt malgré mon aide. La jeune fille montrait des signes de reconnaissance et c'était vraiment adorable. Haussant les épaules, je secoue la tête, rejetant sa proposition.

-Ce n'est rien, vraiment. Tu n'as pas besoin de t'inquiéter, tout va bien désormais. Je suis juste surpris qu'une fille aussi jeune soit laissée sans surveillance dans une rue aussi peuplée de Los Angeles.

Où étaient ses parents? Ce n'était pas une vampire, ni une lycane, et elle avait l'air très jeune, je lui donne 15 ans maximum si c'est une humaine. Quoiqu'il en soit, il va falloir l'aider encore un peu, je ne pourrais me reposer que lorsqu'elle sera chez elle et en sécurité, pas avant. Pour le moment, nous avions repris les présentations, se présentant sous le nom d'Akira Rainsworth. C'était un joli nom, pour ma part, je m'étais déjà présenté, mais peut-être que maintenant, elle sera en état de retenir mon prénom, maintenant que l'état de choc est passé. Retirant doucement ma main de la sienne, je lui réponds avec un sourire franc.

-Enchanté, moi c'est Lisandro Park. En tout cas, c'est rassurant de te voir ainsi. Tu m'as fait une sacrée peur tout à l'heure, et je me voyais mal te laisser seule à ton propre sort, ce n'est pas quelque chose qui me ressemble. Maintenant que j'y pense ... est-ce que tu as un numéro que je dois appeler pour t'aider? une personne à contacter? Histoire d'informer les gens que tu es ici. Les infirmiers m'ont parlé pendant que tu dormais, ils conseillent de rester ici cette nuit, tu pourras rentrer chez toi le lendemain sans aucun souci.

Le soir arrivait vite et la pleine lune allait bientôt arriver. Pour le bien de tous, je ne pouvais pas rester ici, sinon, je risquais de me transformer sans que je puisse me contrôler. J'avais encore un peu de temps pour discuter avec elle et faire connaissance, mais je n'allais pas pouvoir veiller sur elle très longtemps. Je restais néanmoins pour m'assurer qu'elle aille bien et que quelqu'un de sa connaissance pouvait au moins prendre de ses nouvelles ou s'assurer de venir la chercher ce soir ou demain. Je sors rapidement mon téléphone, envoyant un message à ma petite-amie que je devrais arriver dans pas longtemps, car j'ai conduit une jeune fille à l'hôpital et que je lui raconterai les détails une fois que je serais avec elle, car c'était assez long et sensible à expliquer par message.

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À l'annonce de son âge, j'eus un haussement de sourcils. 21 ans, vraiment? Pour moi, elle était mineure, mais il faut croire que les humains aussi, peuvent être de véritables fontaines de jouvence. Je me grattais la tête, un peu gêné de la nouvelle que je venais d'apprendre et me rendant compte que j'avais jugé, à tort, le physique de mon interlocutrice. Je me sentais un peu honteux de lui répondre, mais je prends mon courage à deux mains, restant honnête jusqu'au bout et gardant le sourire.

-Et bien ... c'est vrai que je t'aurais donné 16 ans. J'avais juste deviné que tu es une humaine. Tu fais plus jeune que tu ne laisses paraître, c'est plutôt une qualité. Moi-même, j'ai 30 ans, mais ça ne se voit pas trop. Je suis un lycan, je vais donc garder cette apparence pendant des dizaines d'années encore.

Toutes les races n'avaient pas la même façon de vieillir, mais cela ne veut pas dire que nous étions supérieurs ou non, nous sommes tous égaux. Peu importe l'âge, tant qu'elle était en lieu sûr, c'est ce qui comptait le plus. Je continuais de l'écouter attentivement, lui souriant alors qu'elle commençait à afficher une mine triste pour une raison que j'ignorais. Elle faisait souvent ce genre de malaise à cause d'une grande peur. Plus je l'écoutais, plus je me disais que cette fille avait besoin d'aide, que si je la laissais maintenant seule à son sort, ce genre de situations risquait de recommencer. Je lui réponds alors, avec bienveillance afin qu'elle se sente rassurée.

-Tu n'as pas à t'excuser. Je me devais d'agir et de t'aider, il était hors de question que je regarde ça en étant impuissant. Comment ça se fait que tu as ce genre de malaise depuis toujours? Tu n'as pas trouvé de remèdes pour en guérir? En tout cas, j'espère que ça s'arrangera.

Je devais rebrousser chemin pour aider ma petite-amie, mais plus j'y pensais, moins je pouvais me résoudre à laisser Akira ainsi. Je réfléchis, puis j'envoie un message, disant que je viendrais un peu en retard, qu'il fallait que je règle quelque chose d'important, que c'était plus grave que ça en avait l'air. Partir maintenant reviendrait à l'abandonner, alors quand elle me dit qu'elle ne connaît personne à Los Angeles, mon coeur se serra un peu. Non, je ne pouvais définitivement pas partir. Cependant, je pouvais faire quelque chose pour elle. Je souris alors, la regardant dans les yeux et lui faisant une proposition intéressante.

-Écoute ... Je connais un endroit où ... on pourrait t'aider, le temps qu'il faudra. Je dirige une communauté de lycans pacifistes qui ne veut que le bien de la nature et de son prochain, mais on accueille aussi des réfugiés. Si tu le souhaites, tu peux y venir si tu veux, le temps que ça aille mieux ou si tu as besoin de compagnie. Après, rien ne t'y oblige, c'est juste une proposition pour t'aider, mais sache que tu y seras la bienvenue.

Cette jeune fille ne fera de mal à personne, et il était de mon devoir de l'aider. Les réfugiés ne sont pas réservés qu'aux lycans, tout le monde peut en faire partie, et quand tout ira mieux pour eux, ils pourront partir et aller de l'avant.

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Au final, elle prenait plutôt bien le fait que je l'ai rajeuni. Étant une humaine, je ne me serais pas doutée qu'elle serait si jeune, si elle avait été une humaine ou une vampire, je n'aurais eu la même déduction. J'écoute alors ses explications et je tique en entendant qu'elle voulait avoir des capacités spéciales. Il y avait toujours un prix à payer pour ces capacités, et parfois, il était très lourd. Je secoue la tête face à ses dires, voulant la raisonner sur ce qu'elle venait de dire.

-Avoir des capacités est une chose des plus tentantes, mais elles ont souvent un coût. Être un vampire signifie ne plus pouvoir sortir de jour et de profiter du Soleil. Être un lycan, c'est s'exposer à sentir tout ses os se briser en même temps quand on doit se transformer. C'est une douleur à laquelle on s'habitue, mais qui fait affreusement souffrir les premières fois. Ce que tu peux faire, c'est apprendre à te défendre et à faire attention aux dangers de la ville. Tu n'es pas une simple humaine, tout le monde est unique et il ne tient qu'à toi de trouver tes forces et faiblesses.

Si au début, mes paroles pouvaient être moralisatrices, rapidement, elles prenaient un air de discours de motivation. La jeune femme pouvait se prendre en main et changer, devenir la meilleure version d'elle-même. Je continue de l'écouter parler et je comprends qu'elle n'avait vraiment pas une situation facile. La santé, c'était la chose la plus importante que l'on pouvait avoir et elle tenait bon malgré tout. La transformation serait une bonne alternative pour elle, mais sera-t-elle capable d'endurer toutes les douleurs, que ça soit en lycan ou vampire? Au moins, son optimisme me faisait sourire et j'avais vraiment envie de l'aider, c'était l'urgence du jour. Alors quand elle accepta de rejoindre la communauté, du moins, le temps que ça aille mieux pour elle, cela me fit sourire et je complète alors mon expression du visage de paroles rassurantes.

-Tu as tout à fait ta place parmi les réfugiés. Et tu seras libre de partir quand tu le sentiras. Je viendrais dès demain à l'hôpital et je t'emmènerai faire une visite des lieux. Tu seras entre de bonnes mains et nous serons tous là pour que tu t'épanouisses, je te le promets.

Je regardais l'heure qui tournait. Je ne pouvais pas rester trop longtemps, la pleine Lune allait bientôt arriver et il fallait que je sois chez moi en lieu sûr pour ne blesser personne. Je commence à remballer mes affaires et à sourire à Akira, la prévenant.

-Je reviendrais demain, promis. C'est juste que la pleine Lune est dangereuse et qu'il ne faut pas que je reste ici, du moins, pas cette nuit. Du coup, je te dis bonne nuit et à demain.

Je la salue alors, avant de partir de l'hôpital et de rentrer chez moi au plus vite, afin de ne blesser personne. Le lendemain, je reviendrais la voir pour l'emmener au Wood Manor pour lui expliquer les principes de la meute et ce que nous pouvons lui apporter. Je restais donc chez moi, ne sortant que pour profiter de la pleine Lune et de pouvoir gambader librement sous ma forme lupine, due à une transformation non contrôlée.

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