Physique

Que dire de moi ? De taille moyenne, plutôt mince, je ne me démarque pas de ceux qui m'entourent. Même mes longues mèches rousses ne sont pas si remarquables, dans une ville où toutes les colorations se retrouvent. Entre le bleu, le vert et le rose, je suis finalement assez classique. Ce qui me convient bien, je m'aime plutôt bien comme je suis, sans ressentir le besoin de me faire remarquer. Et il faut admettre que j'ai de jolis yeux verts, qui ressortent bien sur ma peau pâle. J'échappe même aux tâches de rousseur si je pense à faire attention au soleil.
Ma silhouette générale est assez harmonieuse, sculptée par la danse classique plus que par des formes généreuses, j'ai renoncé à avoir un décolleté ravageur au profit de longues jambes nerveuses et musclées et d'une bonne souplesse. Cela dit, je suis une amatrice acharnée bien, pas une professionnelle, et je n'ai pas cette grâce tout en contrôle des grandes étoiles. Il n'est pas rare que je me cogne au quotidien, contre des meubles ou des angles que je côtoie pourtant depuis des années.
Mon style n'est pas plus remarquable que ça. J'aime les vêtements confortables et souples, une paire de leggings et un houdi, des tennis ou des ballerines aux pieds... Des teintes douces, claires et lumineuses, du blanc et du gris. Je suis frileuse, et l'hiver je m'enfouis sous les écharpes colorées. Ce qui ne m'empêche pas d'avoir le visage qui rougit au moindre courant d'air frais.
Là où je suis moins commune, c'est sous ma forme lupine :  une épaisse fourrure rousse marquée de blanc sur la face et la queue, et de très longues pattes noires, j'évoque plus le loup à crinière que le loup gris.

Caractère

Décrire sa propre personnalité... Ça n'a rien de simple ça ! Mon père dirait que je suis têtue, trop bonne poire, et stressée, juste pour le plaisir de m'embêter. Moi je répondrais que j'ai besoin d'être convaincue pour faire quelque chose, que je veux le mieux pour ceux que j'aime (et les autres aussi, d'ailleurs) et que j'ai toujours peur de rater ou de décevoir.
En fait, avec mon enfance, j'ai appris à me débrouiller et à assumer plus de responsabilités que la plupart des gamins. J'ai aussi appris que plus on a de personnes à aimer, plus on a d'amour à donner. Et qu'il ne faut pas attendre des autres plus qu'ils n'ont à donner.
Mais c'est vrai aussi que je sais que rien n'est éternel ou assuré, donc je m'inquiète. Pour les finances, pour la santé, pour la scolarité, et surtout pour mes frères et sœurs. Vue la mère qu'on a, ce n'est pas de l'anxiété, c'est juste l'habitude...
Heureusement, papa m'offre un foyer stable, ce qui m'a permis de me construire plus sainement. Chez lui, je ne fais pas ce que je veux, même aujourd'hui, mais au moins je n'ai jamais eu l'angoisse de rentrer pour le trouver baignant dans son propre vomi... Et sa nouvelle femme, Marla, m'a appris les petits trucs d'une vie de femme qu'on apprend normalement avec sa mère. Ce n'est pas une nouvelle maman, mais une amie.
Mais ce qui compte le plus pour moi, ça reste ma fratrie : être l'aînée de cinq enfants avec une mère démissionnaire, ça forge une vie. Et je suis plutôt fière de ne pas avoir suivi son exemple, même si je culpabilise toujours d'avoir fuit pour vivre chez papa. Je compense en étant très disponible pour eux. River et Charlie savent qu'ils peuvent m'appeler en pleine nuit, j'accoure aussitôt !
Je suis plus circonspecte vis-à-vis de la meute qui m'a adoptée. J'apprécie leur vision des choses, bien que certains soient trop mystiques pour moi, mais j'ai encore beaucoup de mal à m'ouvrir à eux. Sans doute parce que ça implique de lâcher prise, ou parce que j'ai un peu honte des raisons de ma transformation... Mais ils m'ont appris à contrôler ma louve, et ils m'offrent un environnement sécurisé. Je les apprécie, mais je reste réservée. Pas autant qu'avec des inconnus, tout de même, mais je ne suis pas encore prête à quitter les rangs des louveteaux.
De façon plus légère, j'aime la danse classique depuis que je suis petite, et je suis des cours plusieurs fois par semaine pour garder un bon niveau. Je suis loin du niveau professionnel, mais danser me rend plus sereine. C'est peut-être pour ça que je n'aime pas qu'on me regarde m'entraîner. Bien sûr, quand je suis sur scène avec les autres, ce n'est pas pareil, même si je suis toujours gênée après. J'aime aussi cuisiner, des repas simples mais bons, des desserts dangereux pour la ligne. Je ne consomme presque pas d'alcool, j'ai toujours en tête l'image de ma mère et ça en retire tout l'attrait.
Je dois vouloir compenser mon impuissance vis-à-vis de mes frères et sœurs, parce que je fais des études pour devenir assistante sociale. Je travaille comme serveuse à temps partiel pour mettre un peu d'argent de côté, même si en vivant avec papa je n'ai pas beaucoup de frais.

Compétences, Connaissances & Spécialités éventuelles

Des connaissances en droit social, une bonne capacité d'écoute et d'empathie
Des compétences de débrouillardise pour faire tourner une maison (cuisine, lessives, organisation) avec peu de moyens
Un assez bon niveau en danse classique
Un très bon contact avec les enfants

Intérêts & Loisirs

La danse classique, les sciences sociales

Avis sur le monde extérieur

Je suis assez intimidée face à la plupart des créatures, mais je n'ai rien contre elles, tant qu'elles ne s'en prennent pas aux innocents. Après tout, j'en suis une aussi.



Extraits du carnet de liaison d'Ashley, en septembre 2018 :




J'avais quatre ans lorsque papa et maman ont divorcé. J'ai mis longtemps à comprendre pourquoi. Pourquoi River n'était que mon demi-frère. Pourquoi mon papa n'était pas le sien. Je n'étais encore qu'une toute petite fille, et ces histoires de grands étaient bien trop compliquées pour moi. J'étais triste que papa n'habite plus avec nous, mais contente d'avoir un petit frère. Et quoi qu'on ait pu dire sur nos liens exacts, je l'ai toujours aimé. Tout comme j'ai aimé Charlie, alors que je vivais ma vie de petite fille. Chez maman, et un week-end sur deux, chez papa. La moitié des vacances aussi.
J'aimais bien aller chez papa, c'était propre, rangé, et les repas étaient toujours prêts à l'heure. Même si je ne pouvais pas regarder la télé autant que j'en avais envie. Même si je devais faire mes devoirs, et ranger ma chambre. En fait, ce qui me paraissaient être des corvées, ça m'apprenait tout ce qui m'a ensuite servie à faire tenir la maison.
Mais papa disait qu'il ne pouvait pas me garder chez lui, qu'avec son métier, c'était dangereux. Il était policier, et il craignait, si il ne devait pas rentrer un jour, que je me retrouve toute seule. Et plus tard, il a été transféré dans la milice, lorsqu'elle a été créée. Au moins, si maman rentrait tard, ce n'était pas parce qu'un démon s'en était pris à elle. En tout cas pas le même genre de démon.

Parce qu'à partir de mes huit ans, maman a arrêté d'être une vraie maman. Elle était trop occupée. Avec des hommes, et j'étais désormais assez grande pour comprendre. Maman aimait faire des enfants, mais pas s'en occuper. Même si elle nous aimait, à sa façon. Heureusement, grand-père était là. Il s'assurait qu'on ait toujours à manger, et de quoi s'acheter des vêtements et des fournitures scolaires. Moi je gérais la maison, la plupart du temps. Les repas, les douches, les devoirs, le ménage...
Je m'échappais chez papa, avec toujours la même culpabilité : est-ce que j'avais préparé assez de repas à l'avance ? Dans quel état serait la maison ?
Je crois que si papa et grand-père n'ont pas prévenu les autorités, c'était pour qu'on ne soit pas séparés. Et puis, ce n'était pas encore trop grave. On s'en sortait.

Papa a rencontré quelqu'un. Enfin, rencontrer... Retrouvé plutôt. C'était Mme Weber, ma directrice de maternelle. Marla. Ils se sont mariés. Et j'ai découvert que toutes les mamans n'étaient pas comme la nôtre. Enfin, je le savais, mais là je ne pouvais plus me leurrer. Marla n'était pas ma maman, elle n'essayait pas de l'être. Mais c'est elle qui m'a acheté mes premières protections hygiéniques et m'a expliqué ce qui se passait. C'est elle qui m'emmenait faire du shopping, et chez le coiffeur. Alors que maman ne faisait rien, à part ramener de nouveaux mecs. Alors j'en ai eu assez.

Je n'ai pas trop laissé le choix à papa, je suis venue vivre avec lui. J'avais quatorze ans, j'étais assez grande pour passer une soirée seule, et il y avait Marla. Il a fini par cédé. Bien sûr, ce fut difficile de laisser River et Charlie. Je les abandonnais. Je crois que j'espérais que papa les prendrait avec nous, mais bien sûr il ne pouvait pas. Alors j'ai demandé à papa de m'acheter un nouveau téléphone portable, même si il m'en avait déjà offert un deux ans plus tôt. J'ai laissé l'ancien à River, avec mon nouveau numéro en raccourci. Je le lui ai fait apprendre par cœur, et à Charlie aussi. Pour qu'ils puissent m'appeler, tout le temps, peu importe l'heure et la raison. Et depuis, je n'ai jamais, jamais éteint mon téléphone. Je revenais souvent chez maman, malgré tout. Pour aider, pour que River ne soit pas tout le temps "le grand".

Surtout que maman est encore tombée enceinte. D'un type qui n'a même pas attendu la naissance de Judd pour s'enfuir. Pauvre petit bout... Moi au moins j'avais papa, mais je suis la plus chanceuse. Les autres n'ont que maman. Et nous tous, notre fratrie. On se porte les uns aux autres l'amour et l'attention dont nous prive notre mère.

Elle ne s'inquiète même pas de notre sécurité. J'ai eu un appel de River, un jour. Il était bouleversé. Et je l'ai été aussi quand il m'a raconté. Le nouveau mec de maman était violent. Envers Charlie, ce qui était inadmissible. J'avais seize ans, mais ça ne m'a pas empêchée de décrocher le téléphone pour dire à maman ma façon de penser. Seule qu'elle était complètement ivre. Alors j'ai appelé papa, je lui ai expliqué. Papa a beau être sévère, n'avoir jamais pardonné à maman de l'avoir trompé, mes frères et sœurs, ils sont de ma famille. Ça me touche, donc ça le concerne. Le soir même, il mettait l'enfoiré dehors, et disait à maman ce qu'il avait à lui dire. Je pense qu'il l'a menacé de prévenir la protection de l'enfance.

Elle a arrêté de ramener n'importe qui, mais elle a encore plus laissé tomber les enfants. Et les embrouilles se sont enchaînées.

Grand-père a dû entrer en maison de retraite. River s'est mis à voler. Je n'aime pas ça, mais comment l'en empêcher ? C'est ce qui leur permet de manger. Maman craint niveau finances. Mes salaires à temps partiel ne suffisent pas. Il a fallu qu'il trouve une solution. Et en plus, je l'ai lâché, sans le vouloir.

Je sortais avec Dan, un lycan de naissance, dont j'étais très très amoureuse. J'avais dix-sept ans, j'étais naïve. On se fréquentait en cachette depuis un an, si papa savait que je sortais avec un garçon il m'aurait enfermée à vie. Je rêvais d'atteindre la majorité pour devenir la tutrice légale de ma fratrie. Dan m'a dit qu'il avait une solution. Pour que je sois plus forte, assez pour les protéger. Et pour qu'on puisse se marier sans qu'il doive me voir vieillir à ses côtés alors que lui resterait jeune. On s'est fait un cadeau de Noël mutuel qui, sur le moment, m'a paru romantique en diable. Diablement débile oui... Il m'a mordue. A fait de moi une lycan.

Autant dire que papa était furieux ! Il ne pouvait pas m'enfermer, puisqu'il ne pouvait pas gérer les transformations, mais lorsque Dan est venu prendre de mes nouvelles, il a pris une balle. Dans la cuisse, rien de mortel, rien qu'un lycan ne puisse guérir. Mais ça fait mal, et papa lui a promis que la prochaine serait en pleine tête. Il l'a aussi dénoncé à l'Ordre. Dan disait m'aimer, mais pas à ce point visiblement. Il a rompu, me laissant me débrouiller. Heureusement, papa a des contacts en tant que milicien. Il m'a confiée aux Pawnees. J'ai appris à me gérer, même si j'ai du mal à faire confiance. Je suis encore un louveteau chez eux, et je doute que ça change. Mais au moins, j'ai une vie à peu près normale.

Et j'ai compris que pour aider ma famille, il y a d'autres moyens. Je fais des études pour devenir assistante sociale. Et je mets de l'argent de côté en bossant comme serveuse. J'espère pouvoir devenir la tutrice des plus jeunes, mais pour ça il me faut un dossier solide plutôt que des poils à chaque pleine lune. D'autant plus qu'une petite sœur s'est ajoutée à l'ensemble. Papa et moi nous disputons régulièrement sur ça : il ne veut pas que je me gâche la vie à réparer les erreurs de maman. Il comprend que je sois là pour eux et me soutient sur ça, mais il ne veut pas que j'en sois la responsable légale. Il a peur que ça m'enchaîne. Et je le comprends, mais comment faire autrement ?

Autant dire que je ne parle pas trop de cet homme que j'ai rencontré à la sortie de la maternelle. Veuf, père de deux jumelles, les cheveux roses. Il n'y a rien entre nous, mais il m'intrigue, et je le cherche quand je viens chercher Jude. Je suis pourtant vaccinée à l'amour. Enfin je crois. Non ?