Aujourd'hui la boutique était fermée et j'avais mérité une petite journée de repos. J'avais l'impression de courir partout ces dernières temps. Surtout qu'en ce moment je dormais très mal la nuit. Depuis ma rencontre avec les adolescents et la femme aux cheveux rouges alors que je devais livrer ma décoration florale, je me réveillais souvent en sursaut la nuit à cause de cauchemars. Cette altercation remontait déjà à il y a six jours mais je n'arrivais pas à m'en remettre. J'en avais parlé à personne, même pas à Jagger alors que je sais qu'il m'écouterait, ni à Freja parce que je ne veux pas l'inquiéter et encore moins à Seth parce que je ne pouvais pas l'ennuyer avec ça. Parmi toutes les personnes que je considère comme étant les plus proches de moi, ou du moins avec qui je passais le plus de temps je ne pouvais me confier à aucune. Non, j'avais bien trop peur des conséquences et j'étais persuadée que si elle le voulait, elle me retrouverait. Mais j'avais besoin d'en parler, de mettre des mots dessus j'avais besoin de me confier à quelqu'un. Mes parents, je ressentais le besoin de me rendre au cimetière, de leur parler, j'avais besoin de vider mon sac. Il s'était passé trop de choses ces derniers temps. Entre les agressions, mes rencontres et ce qu'il s'est passé la semaine dernière... Il fallait que j'aille me recueillir. Il pleuvait un peu dehors. Je pris mon parapluie, sans oublier les fleurs que je voulais mettre sur la tombe et je me mis en route pour le cimetière. Je marche pas mal de temps et j'arrive au niveau de la tombe de mes parents, je m'accroupis. Je dépose les nouvelles fleurs. Ensuite je regarde autour de moi et je ne vis personne dans le cimetière de prime abord. Je pouvais donc parler à haute voix sans m'inquiéter que l'on m'entende. Je m'adresse à la tombe de mes parents: je leur parle de ma rencontre avec Freja qui m'a sauvé d'une agression, je parle de Lysandro qui m'a également aidé, de Jagger qui a pris ma plainte et qui ensuite a accepté de m'apprendre à me défendre, Hell que j'ai rencontré à des cours de Krav Maga, Maleck aussi puis de la jeune femme aux cheveux rouges qui a martyrisé quatre pauvres adolescent dont j'étais au départ la victime. Je repensais à tout ce sang que j'avais vu et je me sentis quelque peu mal. Je me relève, quelques larmes coulent le long de mes joues. Je finis en concluant.

Je me sens si seule depuis que vous n'êtes plus là et grand-mère non plus... Mais... J'essaye malgré les épreuve de rester forte et bienveillant avec tout ceux qui m'entourent.

Je souris, les larmes coulants le long de mes joues. Je me retourne et je vois un peu plus loin près d'une tombe un homme assis. Mince je l'avais pas vu et il était surement là depuis que j'étais arrivé. Il m'avait surement entendu... Bon maintenant que c'était fait tant pis. Mais d'ailleurs, il était sous la pluie sans parapluie. De plus, la pluie tombait de plus en plus, il allait finir trempé à cette allure. Je me précipite vers lui pour mettre le parapluie au dessus de sa tête.

Vous allez attraper froid si vous restez ainsi sous la pluie. Vous êtes déjà mouillé, laissez-moi faire.

Je me baisse pour être à sa hauteur. Je prends une petite serviette que j'avais dans mon sac et je lui éponge le visage en douceur puis le cou et les épaules.

Voila ça ira mieux comme ça.

Je lui souris gentiment gardant mon parapluie bien au-dessus de sa tête.

Cet homme seul m'avait intrigué, il avait l'air perdu dans ses pensées et il était en train de prendre l'eau. Je ne pouvais pas rester ainsi sans rien faire. D'autres ne s'en seraient peut-être pas préoccupés mais je me disais qu'il avait peut-être besoin d'aide. J'épongeais gentiment sa face, faisant de mon mieux pour retirer le plus d'eau possible pour qu'il n'attrape pas de mal. Il me remercia, je lui souris, un sourire sincère et bienveillant. Il avait l'air plutôt fatigué et quelque peu tourmenté. Je n'étais pas obligé de faire ça ? Eh bien si, j'aurai beaucoup trop culpabilisé si j'étais partie sans rien faire et puis, il n'avait pas l'air méchant. Une petite voix en moi m'avait demandé de l'aider et c'est donc ce que je fis. Il n'avait pas fini sa phrase, il avait été interrompu par des gargouillis. J'avais pu les entendre sans aucun problème. Il avait faim. Il mourrait de faim. Je n'avais malheureusement rien sur moi... Je réfléchis quelques instants me frottant l'arrière de la tête avant de lui sourire à nouveau.

Attendez-moi ici, ne bougez pas, je reviens vite.

J'avais retiré mon mon manteau qui me protégeait de la pluie et le lui passais sur les épaules. Je lui laisse également mon parapluie. Je lui avais laissé tout ce qui me protégeait de la pluie, me disant qu'il en avait plus besoin que moi. Je me mets à courir sous la pluie pour rejoindre la boulangerie la plus proche. Je savais qu'il y en avait une pas loin, j'avais déjà eu l'occasion de m'y rendre à plusieurs reprises. J'arrivais à celle-ci un peu essoufflée. Je pris un bon sandwich, une bouteille d'eau et un muffin. J'espérais de tout cœur qu'il aimerait. Et si ça ne lui plaisait pas ? Bon c'était décidé, j'allais prendre d'autres petites choses. Je pris notamment: cookie, pain au chocolat, deux canettes de soda, et un deuxième sandwich. Il avait très faim, j'espérais que ça suffirait. Au moins il aura le choix et il pourra manger tout ce qu'il voudra. La vendeuse me mit le tout dans un sac que je réussi à faire rentrer dans mon propre sac en bandoulière. Je sortis donc de la boulangerie et je repris ma course vers le cimetière cette fois, pour rejoindre l'homme. La pluie ne s'était pas arrêtée, au contraire. J'étais trempée, mais c'était pour la bonne cause. Je continue de courir jusqu'à arriver au cimetière près de l'homme. J'y étais. Je me penche en avant, appuyée sur mes genoux. J'étais totalement essoufflée. Je manquais de cardio mais surtout avec ma santé, je devais éviter ces gros efforts physique. Je me laisse finalement tomber sur mes genoux, j'étais ainsi à l'hauteur de l'homme. Mes cheveux dégoulinaient d'eau, mes vêtements aussi. Finalement c'est moi qui risque de tomber malade... Je finis par sortir de mon sac tout ce que j'avais acheté. Je m'adressai à lui, essayant de reprendre en même temps mon souffle.

J... J'espère que... que vous aimerez... T... Tout est... Pour vous... Ser... Servez-vous...

Je mis automatiquement ma main au niveau de mon cœur comme si cela allait l'apaiser alors que je savais que cela n'allait rien changer. Je continuai de lui adresser mon sourire sincère.

Je peinais à reprendre mon souffle mais peu importait. Je savais que je n'aurai pas dû courir aussi longtemps et aussi vite alors que je n'étais pas habituée... Mais mon envie d'aider ce monsieur m'importait bien plus que mon souffle. Je ne sais pas mais l'avoir vu ainsi assis seul dans ce cimetière sous la pluie m'avait en quelque sorte intriguée et attendrie. Et en plus de ça il avait faim, s'il ne mangeait pas il pourrait faire un malaise ? Et en malaise, je m'y connais comme c'est un peu ma spécialité... C'est triste mais c'est la réalité. Je l'observais, je voulais voir ce qu'il allait prendre à manger dans tout ce que je lui avait apporté, je voulais voir si j'avais pris suffisamment de choses qui lui plaises. Tout ce qui m'importait c'était de remplir l'estomac de cet inconnu. Alors que je m'attendais à ce qu'il se serve, il préféra se préoccuper de moi. Il me rendit ma veste, je n'eu même pas le temps de le remercier qu'il me couvrit avec la sienne en plus. Il me précisa qu'il était un lycan et qu'il ne tomberait pas malade. Je souris, rassurée. Essayant encore tant bien que mal de reprendre mon souffle. C'est alors qu'il me serra contre lui. J'ouvris de grands yeux, je ne m'y attendais pas mais je ne le repoussai pas, il n'avait pas l'air méchant au contraire et c'était sûrement sa façon à lui de me venir en aide et de me remercier. Il ne sait pas qui je suis... C'est vrai que je ne m'étais pas présentée... Il fallait que j'y remédie. Il me dit également que j'étais trop gentil. Je ne voyais pas en quoi. C'est normal après tout d'aider quelqu'un dans le besoin, non ? Je suis trop gentille... Comme elle avait-il dit ? Je voyais le portrait d'une jeune femme, elle était vraiment magnifique et elle était très souriante. Contre lui et toute couverte des deux vestes, j'arrivais à me calmer peu à peu et à reprendre mon souffle.  Je fixai ce portrait quelque temps avant de rompre le silence.

Elle est magnifique. Elle a l'air si douce. Elle doit vous manquer terriblement. Mais elle restera toujours auprès de vous, dans votre cœur et je suis sure que de là où elle est, elle vous observe et elle doit être fière de vous. Vous avez vraiment l'air d'être une bonne personne.

Oui j'en étais persuadé, c'était forcément une bonne personne sinon il n'aurait pas essayé de me calmer et il se serait sûrement contenté de juste manger même si je ne lui en aurais pas voulu. Bon, il était peut-être temps que je me présente ?

Akira. Je m'appelle Akira. Je ne suis pas trop gentille, j'ai juste fait ce qui me semblait être nécessaire. Mais je vous retourne le compliment, vous êtes aussi très gentil. Merci pour la veste et... Pour ça...

Dis-je en rougissant légèrement, n'osant pas bouger de ses bras. J'éternuai deux fois. Voila, ça y est, j'ai déjà attrapé froid. En même temps il pleuvait pas mal et je m'étais séparée de tout ce qui me protégeait de la pluie. De ce fait j'étais dégoulinante d'eau. Tant pis c'était pour la bonne cause.

Je suis désolée... Je suis dégoulinante d'eau... Je suis en train de tremper votre veste...

Dis-je avant d'éternuer une troisième fois.

A l'heure actuelle, je m'inquiétais plus de tremper la veste du monsieur que d'attraper froid. J'avais toujours l'habitude de faire passer le bien des autres avant le mieux. On me dit souvent à cause de ça que je suis trop gentille, que certains vont en profiter, que l'on va abuser de ma gentillesse. Cependant, cela n'y change rien. J'étais comme ça et je ne l'étais pas pour que les gens me le rende. Vraiment, je le faisais car cela me faisait plaisir et je n'attendais absolument rien en retour. Quoi que... Savoir qu'ils sont heureux ou que ça les a aidé ou quoi que ce soit du même genre était une sorte de récompense pour moi. Concernant sa veste que j'étais en train de tremper, il me dit que ce n'était rien et qu'il la laverait. Je lui souris, comme rassurée. S'il le fallait, je pourrais la laver moi-même et la lui rendre après ? Je ne voulais pas qu'il perde son temps à cause de moi. Je ne pouvais pas ne pas lui proposer.

Si vous voulez je pourrais vous la laver et je vous la rendrais juste après, je ne veux pas que vous perdiez votre temps à cause de moi.

Il me tendit un mouchoir. Je pu ainsi éternuer une énième fois et me moucher. Je restais bien dos à lui, je ne trouvais pas ça élégant de se moucher en public, en tout cas je n'aimais pas trop le faire même si pour le coup c'était un cas de force majeur. Il se présenta. Meyer il s'appelait. Très bien, j'allais faire de mon mieux pour le retenir.

Enchantée Monsieur Meyer.

Il me remercia pour la nourriture. J'affichais une mine quelque peu surprise. Vraiment, je n'avais pas fait grand chose. Il avait faim, je n'avais fait que lui donner un petit coup de main. J'hochai la tête pour lui faire comprendre que ce n'était rien.

Ce n'est vraiment pas grand chose et ce fut un plaisir pour moi.

Je fus encore plus surprise, ouvrant de grands yeux, quand il me dit qu'il refusait de manger tout ça seul et que je n'avais pas le choix. Mais pourtant j'avais tout ramené pour lui. C'était très gentil de sa part mais si j'en mangeais, peut-être qu'il n'en aura plus assez ? Il me tendit une main me promettant qu'il ne m'emmènerait pas dans un endroit douteux. Je souris, saisissant sa main, je me relève. Je fais bien attention à ne pas faire tomber nos deux vestes. Wow... Je suis minuscule à côté de lui. Je lève la tête pour le regarder dans les yeux. Au moins 40 cm nous séparaient. Cela me surprit tellement que je n'en avais pas lâché sa main. J'ai l'habitude d'être plus petite que tout le monde mais là, je ne m'attendais pas à ce point là. J'eus un moment d'égarement avant de reprendre.

Mais j'ai tout pris pour vous. J'ai peur que vous n'ayez pas assez à manger mais... C'est comme vous voulez. Je vous suis.

Lui dis-je en souriant. Je me rends compte alors que je n'ai toujours pas lâché sa main. Je la lâche enfin rougissant.

Je... Pardon...

Je détourne le regard et je ramasse mon parapluie. Nous n'avions rien oublié et étions prêts à partir.

J'étais prête à le suivre, nous avions récupérer toutes nos affaires, tout était bon. Il prit mon parapluie pour le mettre au dessus de nos deux têtes. Il avait bien fait, il est tellement plus grand que moi que j'aurai peiné à garder le parapluie au-dessus de sa tête. Nous marchons quelques mètres avant d'arriver dans un café. Oh oui, on allait être bien au chaud et à l'abris de la pluie. De plus, je pourrais sécher un peu. Et effectivement, il ne m'avait pas emmené dans un endroit douteux, même si je n'en avais pas douté un seul instant. Un serveur nous installe dans un petit coin tranquille, c'était plutôt agréable et je m'y sentais bien. Je commande un chocolat viennois. Un chocolat chaud me ferait le plus grand bien et j'adore la chantilly alors quoi de mieux qu'un bon chocolat viennois ? Meyer demanda au serveur si il avait une serviette pour mes cheveux, c'était vraiment adorable et je répondis un peu embarrassée, tout en souriant.

Oh ce n'est rien ne vous embêtez pas...

Après quelques instants, il rompt le silence en me disant le nom de la jeune femme. Je ne dis rien, me contentant de l'écouter. Peut-être avait-il besoin de parler et de ce fait je ne voulais pas l'interrompre. Je serais une oreille attentive pour lui. Il me dit ensuite qu'elle est partie l'année dernière. J'étais triste pour lui. Perdre un proche est une douleur horrible et il a l'air d'aimer réellement cette femme, ça se voyait à la façon dont il regardait sa photo. Je sentais qu'il avait eu envie de me dire quelque chose de plus, je l'avais vu entrouvrir la bouche puis la refermer. Finalement il avait opté pour garder le silence. Je voulais l'aider, le soutenir mais que dire ? Des gestes aident parfois plus que des mots. Je me lève donc, me mets derrière lui et je l'enlace, posant ma tête sur son épaule et posant mes bras sur son torse. J'essayais tant bien que mal d'être réconfortante. C'est là que le serveur arriva pour déposer les boissons chaudes. Il pose également une petite serviette éponge. Je le remercie mais je ne bouge pas, je reste toujours derrière Meyer, continuant de le serrer dans mes bras. Une fois le serveur repartit, je finis par lui dire d'une voix douce et rassurante.

Si vous avez envie de parler, je vous écouterai. Si vous voulez rester silencieux, je m'en accommoderais. Si vous voulez que je retourne m'assoir, je le ferais. Si vous voulez que je reste ainsi, je le resterais.

J'attendais le moindre de ses mots, le moindre de ses gestes pour savoir ce que je devais faire ou non. Je restais attentive à chacune de ses réactions et à chacun de ses mouvements.

J'étais restée immobile essayant de le réconforter. Je ressentais la tristesse qu'il avait en lui, j'étais un peu comme une éponge à ce niveau là et je voulais vraiment l'apaiser, le soulager et le soutenir. J'attendais la moindre de ses paroles, j'étais très attentives aux besoins et envies de Meyer. Je restais ainsi quelques instants, sentant ses mains sur les miennes, je ne bouge toujours pas. Il finit par les lâcher, j'espérais que cela lui avait fait du bien. Il prit la serviette et la pose sur mes cheveux, remusant ses doigts dessus. Ce n'était pas désagréable. Il me remercia et je lui souris, restant silencieuse. Il prit ma main et m'invita à reprendre place sur ma chaise, ce que je fis sans la moindre hésitation. Une fois à ma place, j'essaye de ma sécher les cheveux tant bien que mal avec la serviette mais ils étaient tellement longs que ce n'était pas évidant. Il me dit que sa fille aimerait avoir la même longueur de cheveux. Il me dit également qu'elle s'appelle Janna et qu'elle à 8 ans. J'affichais un grand sourire.

Oh vous avez une fille ?! C'est génial ! Un jour moi aussi j'en aurais peut-être une ? J'aurai aimé avoir une petite soeur !

Dis-je des étoiles dans les yeux.

Et concernant mes cheveux, je ne les ai jamais coupé. Et... Vous pensez que je pourrais la rencontrer un jour ? Elle doit être tellement mignonne !

Tout en discutant, je mange le morceau de muffin que Meyer avait posé devant moi. Il était délicieux et je me régalais. J'étais vraiment très contente d'être là. Je prends ensuite les autres petites choses à manger que j'ai acheté et je les mets toutes devant Meyer.

Mangez, c'est pour vous que je les ai pris. Je n'ai pas très faim de mon côté. Ce bout de muffin m'a rassasi....

Je n'eu pas eu le temps de finir ma phrase qu'un gargouillis de mon ventre se fit entendre. Je croisai mes bras sur celui-ci me penchant en avant, essayant de camoufler le bruit. Je rougis un peu gênée.

oups... Pardon...

Je m'excusais que mon ventre gargouille. Mais je ne voulais pas qu'à cause de ça il me donne trop à manger et que lui meurt de faim. Je cherche une idée. Avant même qu'il ne dise quoi que ce soit, je pose un doigt sur ses lèvres.

Chut, c'est pour vous j'ai dit. Je ne veux pas que par ma faute vous mouriez de faim.

Sur ces mots, je lui pique sa cuillère, je coupe avec un petit morceau de muffin que je mets dessus et j'approche la cuillère de sa bouche.

Faites Ahh

Lui-dis-je en lui mimant d'ouvrir sa bouche. J'étais prête à le faire manger moi-même.

Alors que je lui dis d'ouvrir la bouche pour lui faire manger son muffin, Meyer se mit à exploser. Je le regarde ne comprenant rien à ce qu'il se passait. Je le regarde souriant toujours mais ne comprenant pas. Il s'excusa en précisant que c'était inattendue. Je me mis donc à rire avec lui. J'étais contente de le voir rigoler ainsi de bon cœur. Cela le changeait et lui allait bien. L'ambiance du cimetière était bien loin derrière nous et c'était tant mieux. Je finis par m'arrêter de rire. Il me demande s'il peut récupérer la cuillère. J'hoche la tête, ne comprenant pas vraiment mais j'accepte et je la lui donne. C'est alors qu'il me prend par surprise et me la met dans ma bouche. Il posa ensuite sa main sur ma tête me remerciant d'égayer sa journée. Je retire la cuillère de ma bouche et j'avale le morceau de muffin. Je lui souris.

C'est de la triche ! Vous m'avez eu par surprise ! et sinon... C'est avec plaisir, si je peux aider alors j'en suis heureuse.

Je regarde l'heure. Sa fille devait être à l'école. Il devra sûrement aller la chercher. Peut-être pourrais-je y aller avec lui ? Ou alors ça va le déranger ? Une seule solution, lui demander. En tout cas, j'étai déjà très heureuse qu'il accepte que je vienne jouer avec elle de temps en temps. Il ne me connaissait pas mais il avait suffisamment confiance pour que je rencontre sa fille j'étais flattée. Mais qui lui dit que je ne suis pas une mauvaise personne ?

Vous me faites suffisamment confiance pour que je rencontre votre fille mais... Qui vous dit que je ne suis pas une vilaine fille et une kidnappeuse d'enfant ? Vous ne me connaissez pas après tout .

Etais-je crédible ne serait-ce que pour la plaisanterie ? Pas du tout. Et avec ma force de mouche aucun risque. Même une enfant de 6 ans avait plus de force que moi. Et niveau course... Je n'étais pas douée non plus. J'avais vraiment le profil type de la fille gentille et je faisais de mon mieux pour l'être. Sinon, j'avais très envie de la rencontrer cette petite. Je me décide à lui demande pour l'accompagner la chercher à l'école. Je regarde la table, évitant de le regarder dans les yeux et je lui demande timidement.

Je... Je pourrais vous accompagner pour aller chercher votre fille ? J'aimerais beaucoup la rencontrer mais... Je ne veux surtout pas vous déranger alors... Enfin je... Sinon une autre fois, ce n'est pas grave.

Je finis par le regarder dans les yeux, lui souriant et rougissant légèrement. Je finis par éternuer une nouvelle fois. Cela faisait presque longtemps. Je commençais à frissonner et à avoir froid. Etais-je réellement déjà en train de tomber malade ? Apparemment, en tout cas j'étais bien partie pour. Je frottais mes mains l'une contre l'autre, cherchant à les réchauffer.

Alors que je commençais à me dire que ma demande était peut-être trop prétentieuse sachant qu'il ne me connaissait pas tant que ça et que c'était la première fois qu'il me voyait, il me dit de le suivre. J'en étais presque surprise mais à la fois contente. Je supposais que s'il me disait de le suivre c'était du coup pour aller chercher sa fille. Moi qui commençait à me dire que j'allais peut-être trop vite en besogne, finalement il n'en était rien. Je me contente de sourire et je le suis, non sans le remercier de m'avoir prêté sa veste en plus de la mienne. Il me propose son bras, j'accepte. Je monte dans la voiture, il me dit de manger. Je n'avais plus sun faim que ça et puis c'était pour lui... Vraiment.

Mais c'est pour vous tout ça...

Résignée, je prends finalement le pain au chocolat que je mange tranquillement. J'avais mis une serviette sur les genoux pour éviter de salir au maximum. Même s'il m'avait dit que ce n'était pas grave, je voulais quand même rendre sa voiture en bon état. Il rebondit sur la conversation qu'on avait eu au café. Je l'écoute attentivement tout en continuant de manger. Je le regarde pendant qu'il parle. Lorsqu'il me dit qu'il était peut-être quelqu'un de malveillant, je tressaillis, une expression d'inquiétude sur le visage. Je commençais à angoisser me disant que je m'étais peut-être fait avoir. Il finit par me rassurer en me disant qu'il était quelqu'un d'honnête. Je soupire, soulagée. En soit il avait raison, je devais faire attention. Malgre les différentes agressions que j'avais subis, je continuais à baisser ma garde constamment. C'est la qu'il me dit qu'il a sa fille à protéger et que mes parents le font pour moi. Je détourne le regard, je baisse la tête, je serre ma jupe sous mes doigts.

Mes... Parents...

Je sais qu'ils veillent sur moi de la où ils sont mais ils ne sont malheureusement plus là pour tout ce qui est mise en garde. J'aimerais pourtant. Parler de cela m'attristait.. Mais il ne pouvait pas le savoir. Peut-être devrais-je lui en parler un peu. Il s'était confié à moi après tout, il m'avait donné quelques informations.

Je... Mes parents sont morts lorsque j'avais 11 ans. Un accident de voiture... J'ai été ensuite élevée par ma grand-mère qui est partie à son tour. Je vis seule maintenant...

Je finis par le regarder à nouveau, une larme coula le long de ma joue, je lui souris. Un sourire triste mais un sourire quand même. Je me permets de rajouter quelque chose avant même qu'il n'ai le temps de s'excuser.

Ne vous en faites pas vous ne pouviez pas savoir. Je m'y suis faite maintenant. Et des fois recevoir les mises en garde, même d'un inconnu, ça peut faire du bien.

Je finis par détourner le regard à nouveau, regardant la route.

Un silence pesant régnait dans la voiture. Je restais silencieuse. J'avais plombé l'ambiance en parlant de mes parents. Je n'aurai pas dû l'importuner avec ça... Mais trop tard, c'était fait. Il posa sa main sur ma tête, ce contact, cette sensation me fit un bien immense. Il n'y avait pas besoin de mot, je me sentais déjà un peu mieux. Des fois les actes valent mieux que des mots. Je ne disais rien de plus, regardant la route. Quelques instants après, Meyer se gare. Il me dit que je peux monter à l'arrière et c'est ce que je fis, me disant qu'il préférait sûrement ainsi et je pourrais surtout faire connaissance avec sa fille. J'avais hâte. J'attendais, un peu stressée, espérant que sa fille m'apprécie, que je ne lui fasse pas peur. Après quelques minutes, je les vois arriver. La jeune demoiselle à l'air trop mignonne. Elle monte en voiture à côté de moi. Meyer s'occupe de faire les présentations. Janna... Très joli prénom. Je lui souris. Elle dit également que mes cheveux sont trop beaux. Je souris un peu plus encore.

Enchanté Janna.. Et merci beaucoup.

Je lui caresse le dessus de la tête. Je lui pose quelques questions, j'essaye de faire un peu la conversation pour faire connaissance avec elle. L'atmosphère était détendue, cela changeait du cimetière et de la fin du trajet en voiture avant d'arriver à l'école.

Tu as passé une bonne journée ? Comment ça s'est passé à l'école ? Il y a des activités que tu aimes faire ?

Des questions plutôt banales mais dont la réponse m'intéressait. Et puis pour faire connaissance il faut bien commencer quelque part non ? J'éternue trois fois... ça faisait presque longtemps. Je me sentais frissonner de nouveau. J'avais chaud et froid en même temps. Je sentais ma tête bouillonner alors que j'avais froid dans le reste du corps. Cependant je ne me plaignais pas. Je voulais à tous prix parler avec cette petite, c'est pour ça que j'étais là après tout. Nous reprenons la route, je continue de parler avec Janna, en apprenant plus sur elle. C'était vraiment agréable. Après quelques temps, nous arrivons à ce qui devait être la maison de Meyer. Je sors de la voiture. J'essayais tant bien que mal de lutter mais je ne tenais plus, je m'écroulai au sol. Mon front devait être brûlant. J'avais de la fièvre. Je grelottais de tout mon être.