Les années avaient filé depuis 2036 et aux yeux de Siegfried, cela ne lui offrait rien de bon. Tout ce qu'il s'était passé pour les non-humains lui rappelait beaucoup trop le passé, comme si l'homme dans son grand H répétait inlassablement le même schéma.

Identifier et pucé les non-humains pour savoir leurs moindres faits et gestes, chercher à les effacer de la population ou les parquets, c'était là un processus qu'il avait vu dans bien des nations, un processus qui l'avait fait partir de son pays natal alors qu'il n'était qu'un loup frais et un processus que les états-uni avaient déjà employé par le passé pour d'autre ethnie.

Si bien des gens ici était trop jeune pour avoir connu cela et s'en accommodait, voir voulait coopérer, Siegfried lui, savait très bien où cela mènerait, il savait très bien que la coopération ne mènerait en rien à leur salut ou la paix, mais plutôt à une survie presque indésirable pour tous.

Il avait pu en voir les effets immédiats ne serait-ce que dans son travail, ayant totalement abandonné le fait de passer par les sources officielles pour trouver ses contrats, car cela voudrait dire se faire pucer, cela voudrait dire être marqué comme une bête et être traqué, quelque chose qu'un Lycan ne pouvait accepter de par sa nature de chasseur et surtout qui mettrait en danger son entourage.

Car oui, il n'y avait pas que cela qui avait changé depuis 2036, il y avait aussi sa vie sociale qui aux yeux de certains pouvait dire qu'elle s'était amélioré. Un beau jour, alors qu'il était à son appartement à faire le ménage, il eut droit à la visite de Viper et de son chien, bagage en main, qui lui demanda son aide. Il apprit donc l'explosion et la dissolution des enragés et donc que la demoiselle se retrouvait à être sans abris.

Que ce soit pour son affinité envers elle, ses restants d'ancien Alpha ou encore le fait qu'elle lui laissait à moitié le choix en se présentant ainsi, il accepta sa venue chez lui. Si au début elle dormait sur son canapé, il lui fit bien vite de la place dans la pièce qui à la base lui servait d'armurerie ou pour certains le dirait, de musée au vu des armes centenaire qui s'y trouvait.

Un marché avait donc été passé entre eu deux, elle lui offrait ses services pour lui trouver des contrats sur le web et en échange, cela payait sa part du loyer. Bien vite, les choses prirent une tournure positive, la symbiose s'opérant entre eux deux, jusqu'à ce que, Siegfried pût la voir se mettre un peu plus en retrait, restant plus souvent à travailler dans sa chambre que sur le canapé et la table basse du salon.

Il mit cela simplement sur le dos de son caractère ou du fait qu'elle avait peut-être besoin d'être isolé pour travailler correctement, alors il ne s'en offusqua pas et puis, il n'était que colocataire, tant qu'elle faisait sa part des taches dans l'appartement, tout allait bien, même si, il n'allait pas se mentir, sa présence lui était devenu agréable.

Le temps était donc passé sur cela et ils s'étaient retrouvé à travailler ensemble sur l'un de ses contrats, se retrouvant face à un petit génie de l'informatique, Siegfried était dans un défi au-dessus de ses moyens et l'aide de Viper lui fit des plus utiles. Mais la déception fut assez élevée lorsqu'il réussit à mettre la main sur sa proie, opposant une résistance physique et moral presque inexistante une fois en face de lui, presque frustrant à ses yeux.

Après cette mission menée à bien et les gains touchés, Il eut la surprise d'être invité par Viper dans son chalet familiale, un lieu reculé dans la foret où elle allait chaque mois pour se ressourcer en paix. Cette fois il était donc invité à y venir et ne pouvait qu'accepter, c'était tout de même une ouverture sur son territoire, quelque chose d'important pour un Lycan, donc il ne pouvait refuser et la blesser.

Traversant la forêt enneigée, ils arrivèrent donc à cette cabane en bois assez typique des Américains, venant alors descendre de sa voiture en sortant leurs affaires, ses pas venant croquer la neige au sol en se dirigeant vers l'entrée.

Une fois à l'intérieur, il put en apprécier la simplicité si agréable et confortable des lieux, son odeur naturelle qui lui rappelait son passé, la laissant s'occuper des lieux tandis que lui posait leurs affaires là où elle le lui indiquait avant de retirer son manteau.

Puis, alors que le feu était désormais bien allumé et commençait à réchauffer les lieux, il put l'entendre lui parler, évoquant leur dernier contrat.

" D'un point de vue technique oui, de l'autre ... Assez décevant"

Il n'aurait même pas eut besoin de se transformer pour le rattraper si sa cible avait tenté de s'enfuir.

" C'était un contrat que tu aurais même pu résoudre seul en réalité, je n'ai pas vraiment été des plus utiles."

Elle avait fait le plus gros du travail, lui n'avait servi qu'a frapper à la porte de la proie, le saisir par le col et l'emmener aux autorités compétente.

" J'aime beaucoup cet endroit. "

Dit-il en observant les lieux

Siegfried continuait d'apprécier le lieu, sa simplicité, son coté rustique, son odeur naturelle et son manque de technologie, tout un lot qui empêchait ses poils de se dresser à réfléchir sur comment cela allait fonctionner.

Il avait su évoluer avec son temps tout de même, mais il trouvait que beaucoup de choses avaient rendu ce monde beaucoup plus compliqué et moins libre qu'avant, alors qu'elle en prônait le contraire, à commencé par le puçage des non-humains.

C'était donc en ces lieux que sa colocataire avait grandi, hochant simplement la tête avant d'agrandir son geste sous sa demande pour visiter les lieux. La suivant au pas, il put voir les différentes pièces qui composaient cette cabane, tel que le salon, la chambre du chien qui était anciennement celle de Viper et de sa défunte sœur. Elle montra ensuite en marchant quelque pas là où se trouvaient les serviettes propres pour prendre une douche, ce qui était louable, mais Siegfried en avait toujours une dans ses affaires quand il se déplaçait, accompagné de sa trousse de toilette.

La suivant toujours pour retourner au salon, il put donc voir une autre porte qui menait donc à une terrasse avant de relever son regard pour observer la mezzanine. Sa tête redescendit ensuite sur la demoiselle une fois la fin de la visite arrivée. Un sourire léger au coin des lèvres, il lui répondit d'une voix simple ce qu'il pensait

" Le canapé me suffira amplement, c'est déjà un plaisir et un honneur que d'avoir été invité ici, mais j'ai quelque chose à t'avouer qui te fera sûrement sourire."

Il laissa un petit temps de repos pour attendre d'avoir toute son attention avant de lui répondre.

" Souvent quand la pleine lune arrive ou que le bruit de la ville m'exaspère, je me retrouve à partir loin de tout ça, en forêt. Celle-ci en fait parti et maintenant, je reconnais cette odeur, ce mélange."

Il se tourna pour regarder de nouveau la maison un court instant, toujours droit sur lui-même, puis la regarda de nouveau.

" Mais tu me connais, je ne suis pas ce que l'on appelle quelqu'un de social, donc je ne suis jamais venue voir la source de ces odeurs et donc ce lieu."

Il roula ensuite des épaules, sentant son corps qui avait hâte de profiter de la nature, de se laisser aller et de se dépenser, les nouvelles restrictions à cause de la loi l'ayant quelque peu contraint à moins le faire pour éviter les ennuis. Il vint alors dispatcher ses affaires, et les déplaça à côté du canapé, un sac de couchage, ses affaires de toilette. Puis, d'un autre sac, il sortit un lot de boisson non alcoolisé qu'il avait cru comprendre que Viper appréciait particulièrement, les posant sur la table du salon en la regardant.

" Tu veux en mettre déjà au frais ? "

Il n'allait pas se mentir à lui même, cela lui avait fait plutôt bizarre de ne plus vivre seul du jour au lendemain, sans crier gare. Habitué depuis autant de décennie à vivre seul, reprendre une vie de groupe fut au début étrange, mais il s'y fit bien vite.

Il avait déjà de l'estime pour Viper et sûrement que son odeur lui rappelant un peu son passé jouer aussi la dessus, mais cela avait grandement facilité sa décision à l'accepter chez lui.

Aux déclarations sur le fait qu'il était déjà passées dans les parages et avait déjà senties son odeur auparavant, il put entendre une phrase typique de la demoiselle qui lui décrocha un sourire sincère, n'y répondant qu'ainsi avant de lui présenter ses petits cadeaux de soirée. Il y a encore quelques années, l'idée de venir ici pour discuter avec quelqu'un, aussi belle soit-elle, ne lui aurait pas effleuré l'esprit, preuve en est, sinon il se serait rencontré bien plus tôt.

" Les plaisirs simples de la vie sont les meilleures. "

Répondit-il ensuite à sa remarque sur le fait de lui avoir amené ses soda préférés pour se détendre. Techniquement, il était encore tot dans la journée, mais au vu de la saison, le soleil tombait déjà et la couleur rosâtre du couché de soleil se faisait de plus en plus présent à travers les fenetre de la cabane. Sous cette image, la demoiselle proposa alors à Siegfried la possibilité d'aller courir, d'abord dans sa forme humaine, puis l'autre solution que son corps lui disait clairement de choisir.

Il sentait presque comme si sa peau était trop resserré sur son corps, comme une combinaison trop petite à force de ne pas se transformer ces derniers temps, une fois par mois ne lui suffisait vraiment pas à assouvir ses instincts.

Faisant craquer sa nuque, l'Autrichien se mit donc à se défaire de ses habits lui aussi, les posant proprement sur une chaise jusqu'à se retrouver dans son plus simple appareil, se changeant alors de forme dès qu'il le put, la demoiselle ayant commencé avant lui, mais de par son jeune âge, finit après lui.

Il se mit à se secouer une fois sa forme complètement changé, comme se débarrassant de tension dans tous les muscles de son corps, son pelage noir comme ses cheveux sous forme humaine, sa gueule barrée de sa cicatrice la plus profonde, courant du haut de son museau jusqu'en dessous de son oreille, créant une ligne beige qui contrastait à son pelage noir. Un simple regard vers Viper suffit à savoir qu'elle était prête pour partir et donc, tout deux s'élancèrent dans la foret enneigé, courant à vive allure dans la forêt, Viper, sparrow et lui.

Ces trois heures lui firent un bien fou, pouvant utiliser toute sa musculature, sentir sa force, sa vitesse et ses sens à leur maximum, profitant des odeurs de la nature, du silence de l'hiver et de la neige.

Il mit par contre, pour le retour, un peu plus de temps qu'eux, car par les temps qui courent, il préféra faire attention à eux et rebroussa chemin par le même tracé qu'à l'aller, choisissant d'effacer leur trace dans la neige avant de pouvoir rentrer. De nouveau devant la cabane, Siegfried se secoua avant d'entrer, se débarrassant de la neige et de l'eau accroché à son pelage avant de monter sur le perron pour commencer à reprendre forme humaine.

Pied nu, il se mit à marcher dans la cabane, refermant la porte derrière lui avant de sortir sa serviette de bain de son sac pour finir de se sécher et de sécher ses cheveux, se tournant en souriant vers la demoiselle maintenant de nouveau humaine elle aussi.

" Cela te fait encore beaucoup de douleur ? "

Lui demanda t-il alors, voulant savoir à quel stade elle en était dans ses transformations.

Siegfried était plutôt ravi d'entendre qu'elle n'avait pas trop mal lors de ses transformations. Il était vrai que les natifs avaient moins à souffrir que les transformé. Lui, se souvenait très bien de la douleur de sa mutation, faisant passer les blessures qu'il avait subi à côté pour de simples griffures et avait bien cru qu'il allait mourir cette nuit-là.

Il se souvenait aussi très bien de sa première transformation et de celle de tous ses hommes, la douleur, la confusion et la peur chez eux.

Mais cela était bien loin derrière lui désormais, même si les transformations restaient désagréables à vivre, elle n'était plus une épreuve à chaque fois que ses os se déformaient. Finissant de se sécher, il finit par remettre ses affaires, tandis que la demoiselle revint habillée d'un peignoir en venant lui demander s'il avait faim

" Totalement."

Répondit-il à sa demande. Se transformer et courir dans la neige étaient une activité qui faisait pas mal se dépenser, alors son estomac étaient plus que ravis d'entendre sa proposition d'un repas bien mérité, d'ailleurs Sparrow ne se fit pas prier pour être d'accord avec lui.

Finissant de boutonner sa chemise, il put la regarder commencer à préparer le repas, proposant quelque chose de plutôt équilibrer et qui nourrissait bien, venant lui dire que ce n'était qu'un repas soft avant de lui proposer un planning pour demain des plus intéressant, venant tirer un sourire en coin sur son visage alors qu'il amenait sa serviette non loin de la cheminée pour la laisser sécher.

" C'est une idée qui me plaît, je serais même ravis de voir tes talents de chasseuse."

Il connaissait désormais son caractère, le fait qu'elle aimait se battre, mais il se demandait comment elle se comportait en chasse. Elle avait su retrouver les bourreaux de sa sœur, mais lui ne l'avait pas vu en action, alors la promesse de pouvoir y assister lui plaisait fortement. Revenant en cuisine, il s'approcha des fourneaux où elle était

" Tu as besoin d'aide ? "

Lui demanda-t-il avant de l'aider ou non selon sa réponse. Pendant la cuisson, il discuta tranquillement avec elle

" Tu chasse souvent le gibier ? "

Commença-t-il à lui demander, voulant toujours en apprendre plus sur elle. Cela faisait un moment qu'elle piquait son intérêt, si ce n'est presque depuis qu'ils s'étaient rencontré, alors en apprendre plus sur elle était un plaisir. Une fois le repas presque prêt, il sortit donc les assiettes et les couverts nécessaires pour les mettre sur la table avant de sortir quelques boissons du frigo pour le repas.

Il y avait eu un quelque chose dans la cuisine qu'il n'aurait su expliquer à cet instant, son regard dans le sien, comme agrippé, attiré. Mais les paroles de la demoiselle le tirèrent de nouveau de cela, souriant en coin de lèvres pour venir s'occuper de " mettre la table " . Elle avait choisi de plus passer un moment à son style, manger sur le canapé avec des bols plutôt que de manger à table. Siegfried n'y vit pas trop de mal à faire un écart, car comme on le disait, à Rome, faite comme les Romains.

Lui aussi, depuis quelque temps, ressentait quelque chose de changé, pas seulement dans le comportement de Viper qu'il trouvait légèrement moins à garder des distances, mais aussi dans le sien. Sa présence chez lui le changeait, ou plutôt lui faisait redevenir un peu plus ce qu'il était autre fois. Avec elle vivant chez lui, il se sentait beaucoup plus en alerte, il se sentait bien plus faire attention aux alentour et au danger possible autour de lui lorsqu'elle était là.

Il sortit donc les ustensiles nécessaires, les plaçant sur la table basse avant d'attendre que le repas soit fait, lui tendant les deux bols pour les remplir avant de se diriger vers le dit canapé avec elle. L'odeur était alléchante et les portions promettaient d'être des plus nourrissantes, en ayant déjà l'eau à la bouche.

Assis sur le canapé, il lui souhaita donc un bon appétit avant de commencer à manger. C'est après quelques bouchée de lentilles que l'attention du loup se tourna de nouveau vers Viper, reposant sa fourchette dans son bol en l'écoutant et la regardant attentivement. Il souffla un peu du nez en finissant d'avaler sa bouchée, amusée par ses mots et ses appréhensions. Sa main vint d'abord prendre un verre d'eau pour s'hydrater et s'éclaircir la gorge, puis, son regard dans le sien, lui répondit sincèrement.

" Comme tu viens de le dire, si j'avais voulu me débarrasser de toi, il y a longtemps que cela aurait été fait."

Il vint passer une main sur sa mâchoire, allant dévoiler quelque chose qu'elle ne s'attendrait peut être pas à entendre, son regard toujours dans le sien, sa tenue toujours droite et assuré.

" J'aime toujours autant la solitude, mais depuis que tu es là, j'ai repris goût aussi à la vie à plusieurs. On ne peut pas vraiment parler de meute étant donné que l'on ait que deux, mais ta présence m'est très agréable, même lorsque tu n'en fait qu'à ta tête."

Finit-il sur une touche de vérité mêlée d'humour avant de conclure.

" Donc, voilà, si tu as envie de partir parce que tu te sens de trop, je ne t'en empêcherais pas, mais une grande part de moi aimerait que tu restes, une grande part de moi se sent bien d'avoir ta compagnie. On peux dire que j'ai l'impression de rajeunir un peu depuis que tu es la."

Il eut un sourire en coin en l'écoutant avoué ce qu'elle pensait de leur situation, lui, continuant à manger un peu, finissant son bol avant de s'essuyer proprement, puis de lui répondre.

" Je sais ce que c'est de se retrouver d'un coup seul, de perdre toutes les personnes que l'on pensait voir pour toujours avant de se rendre compte que le monde ne fonctionne pas souvent ainsi. C'est un sentiment très dur à dompter, même lorsque l'on est de base quelqu'un de solitaire."

Il ne le montrait pas, mais oui, même alors que sa meute était une meute de guerres, cela n'avait jamais été un plaisir que de perdre un membre, quelles que soient les circonstances, alors quand il se retrouva finalement à en être le dernier survivant après toutes ces années, cela l'avait marqué.

Il souffla ensuite du nez, amusé par ses mots lorsqu'elle fut ravie de garder sa chambre.

" Oui, tu peux garder ta chambre couverte de trace de peinture."

Dit-il pour la taquiner sur ses talents de peintre en bâtiment. Le repas était fini et bien fini, il avait permis de bien les caler et, Siegfried se releva du canapé, venant prendre les couverts et bol usagé pour les laver. Devant l'évier de la Kitchenette, commençant à tremper l'éponge, il l'entendit prononcer son nom, lui répondant d'un simple son de la gorge pour lui signifier qu'elle avait son attention.

Sous ses mots, il s'arrêta un instant de laver, éponge en main, puis reprit, venant lui répondre comme toujours en toute franchise.

" Bien-sur que si. C'est le genre de chose qui peux arriver à tout le monde et encore plus à des Lycans, et d'autant plus quand tu es un chef de meute. Cela m'est déjà arrivé comme cela m'est arrivé d'avoir peur de ruiner la vie d'autre personne en disant quelque chose."

Et des vies, il en avait déjà fait perdre de nombreuses, celle qu'il ne regrette pas pour leur propre survie, et celle qu'il regrette et qui le hante encore à ce jour. Il n'en disait rien, c'était son fardeau, le fardeau de la guerre et le fardeau d'être un chef de meute, le fardeau d'envoyer à la mort sa propre famille jour après jour, pour une raison qui plus le temps passait, plus elle leur échappait.

Il laissa tomber l'éponge dans le lavabo, venant se retourner pour la regarder.

" Mais il vaut mieux vivre en se disant que l'on a essayé plutôt que de vivre dans le regret de n'avoir rien fait. Mais pourquoi cette question ? "

La regardant, attendant sa réponse, il n'eut pas vraiment ce qu'il escomptait entendre, même si, dans un sens, cela pouvait dire quelque chose, le champ était trop large.

" Tant que cela ne te fait pas tuer, ça devrait bien se passer."

Mais sous sa réponse, il put la voir se relever du canapé, venant dire simplement qu'elle allait prendre une douche. Son regard suivit la jeune femme se dirigeant vers la salle de bain avant de regarder Sparrow qui avait l'air intrigué.

Sieg le regard un instant, lui souriant avant de dire

" Ne t'en fais pas pour elle."

Sur ses mots, il se remit à finir de faire la vaisselle. Il avait sa petite idée sur ce qui lui arrivait, sur ce qui la faisait stresser ainsi, à force de travailler dans le domaine de la traque, on arrive à décrypter quelques trucs chez les gens et puis, cela faisait presque un bon moment qu'ils vivaient ensemble, alors il avait pu apprendre un peu sur elle. Mais il trichait un peu aussi, car certaines odeurs, ça, il les reconnaissaient, tel que l'anxiété, la peur, mais une autre assez caractéristique qui planait depuis quelques temps lorsqu'ils étaient tous les deux.

Rangeant les couverts et ustensiles pour les laisser sécher sur le bord de la kitchenette, il vint s'accroupir pour caresser Sparrow un instant avant de voir la demoiselle sortir de la douche. Quand elle sorti, il la trouva très élégante ainsi, venant se relever en la regardant venir vers lui, les joue légèrement rosie.

Son odeur, son teint et le ton de sa voix qui montrait qu'elle se donnait du mal à lui parler de ce qu'elle voulait. Sur ses mots, Siegfried se redressa, prenant une bouffée d'air en plongeant son regard dans le sien. Il laissa un silence se poser dans la cabane, faisant quelque pas pour se retrouver à quelques petits centimètres de séparation d'elle, gardant toujours son regard bien ancré dans le sien. Sa main droite se releva lentement, venant se poser délicatement sur sa nuque, son pouce passant lentement sur sa joue en la caressant avant de lui répondre.

" Tu veux que l'on aille dormir maintenant ? "

Sa voix était calme, posée, sûre de lui, il savait très bien qu'il était tôt, mais autant son odeur que la sienne trahissait ce que cela voulait réellement dire.

Sieg avait pu la voir reculer d'un pas avant de se retrouver bloqué entre lui et l'angle de la " cuisine ".

Sa main caressant sa nuque et son regard perçant le sien, il put voir sa réaction, sentir l'effet que cela lui faisait, son teint changeant, sa peau frémissant sous ses doigts délicat, son regard changeant de couleur sous ses émotions.

Ce n'était pas la première fois qu'il avait eu envie d'elle et ce n'était pas d'hier qu'elle lui faisait de l'effet, mais entre son éducation assez vieillotte et toujours un peu ancré ainsi que son habitude à vivre seul, il avait plutôt opté pour prendre le temps, voir quand serais le bon moment, si cela arrivait biensur. Il y avait bien eu d'autres soirées où ses hormones l'avaient travaillé avec sa présence à ses côtés, mais il s'était retenu jusque-là, jusqu'à cet instant où tout était idyllique pour que cela se passe.

Son visage était détendu, son regard perçant, son coeur battant lentement, mais avec force, attendant sa réponse, son feu vert ou non, qui fini par venir, non par des mots, mais par des gestes. Un grognement, une respiration et elle lui avait sauté sur les lèvres.

Sieg ne pouvait cacher que cela était délicieux et, lorsqu'il sentit la pointe de sa langue passer sur ses lèvres, il ne put qu'y répondre en laissant la sienne la rejoindre, caressant ses papilles, ses lippes, dans un souffle brûlant, resserrant ses bras autour d'elle, une main entre ses omoplates, l'autre sur ses hanches.

Mais ce baiser était tel un feu follet, lumineux, magnifique, mais éphémère, les bras de la demoiselle se détachant bien vite avant de pouvoir la voir bien plus rouge qu'au moment où elle avait déclenché tout cela. Il pouvait entendre ses mots se battre pour sortir, sans vraiment donner de sens par eux même, mais dans leur tumulte, signifiait bien une chose, elle n'était pas restée de marbre sur ce qui venait de se passer.

Un simple sourire au coin droit de sa bouche, Siegfried relevant de nouveau une de ses mains, venant passer sur sa nuque, son pouce venant sous son menton pour le relever et accrocher à nouveau son regard.

À cet instant, il s'approcha un peu plus, venant réduire et faire disparaître l'espace entre elle et lui, faire disparaître l'espace entre elle et le mur de la cabane, la faisant s'appuyer contre avant de venir à son tour l'embrasser. Ses baisers étaient diffèrent des siens, plus doux, plus long, mais tout aussi passionné, tout aussi enflammé, ses lèvres caressants les siennes avec faim tandis que sa langue venait inviter à son tour la sienne.

S'il n'avait écouté ses que ses pulsions ou qu'il aurait été plus jeune, avec beaucoup moins de contrôle sur lui même, il aurait sûrement déjà craqué pour se débarrasser des vêtements de la belle ainsi que les siens, le léger scintillement de ses yeux pouvant surement trahir l'effet qu'elle lui faisait

Mais au vu de son comportement, la tension avait l'air d’être retombé, relâché grâce à ce baiser des plus délicieux pour lui aussi. Son souffle faisait gonfler lentement mais puissamment son torse près du sien, écoutant ses mots alors que son regard passait de ses lèvres à ses yeux, les deux l'attirant tout autant l'un que l'autre.

Il eut alors un sourire en coin franc et sincère en l'écoutant, amusé par ses mots en venant lui répondre sans avoir besoin d'y réfléchir.

" Bien-sur, mais la peinture reste dans l'autre pièce."

Dit-il pour la taquiner un peu, même s'il y avait une bonne part de vérité en ne voulant pas retrouver toutes les autres pièces de l'appartement dans le même état, surtout depuis qu'ils avaient dû en changer.

Il souffla légèrement du nez en l'entendant dire qu'elle attendait cela depuis des mois. Cela serait mentir de sa part s'il disait le contraire, comme évoqué plus tôt, la jeune femme lui faisait de l'effet depuis assez longtemps, mais sa présence chez lui n'avait fait que faire monter les choses pour en arriver à ce stade.

" C'est une envie qui m'habitait depuis un moment aussi."

Il se doutait bien qu'elle avait dû le sentir, mais à force, avec le temps, il avait bien compris certaines choses avec elle, le fait qu'elle n'ait pas confiance en son apparence en était une auparavant, mais lui pesait beaucoup moins ces derniers temps et l'hésitation aussi.

Est-ce que l'ambiance cabane avait aidé à ce rapprochement, à ces aveux entre eux ? Certainement, pour Sieg en tout cas, l'air plus naturel et plus proche de ce qu'il avait pu vivre et préféré comme époque l'aidait sûrement à être plus apaiser, plus détendu.

Ils échangèrent alors quelques baisers supplémentaires, tout plus délicieux les uns que les autres, goûtant ses lèvres, sa langue, profitant de ses caresses en les lui rendant avec douceur. Mais cela serait tout de même bête que de rester planter là à ne faire que ça, alors, après quelques minutes de plaisir, ils s'arrêtèrent pour retourner au canapé, s'asseyant confortablement.

Lorsqu'elle posa sa tête contre son épaules, Siefried bougea un peu, par réflexe, il vint passer son bras par-dessus elle, entourant ses épaules de son bras. Il pencha ensuite sa tête sous ses paroles, l'entendant lui demander dans un sens son avis sur la situation, sur ce qu'elle devrait faire ou non.

" Et bien, je pense que pour le moment, profiter de l'instant, profiter de notre week-end. Pour le reste, il n'y a pas de raison que cela s'arrête, je ne pense pas que tu aies envie de partir après cela et je ne suis pas du genre à embrasser et à m'ouvrir à quelqu'un pour disparaître le lendemain."

Ses paroles étaient sincères, voulant la rassurer, la regardant un instant avant d'ajouter.

" Mais je n'ai pas envie que ça se stoppe non plus."

Alors qu'il lui avait répondit franchement sur la situation actuelle et sur ses intentions pour, ce qu'on pouvait dire désormais, leur futur, il put la voir et la sentir s'asseoir à califourchon sur lui. Son torse se gonfla un peu plus sous une profonde inspiration avant que leurs lèvres ne se frôlent et se caressent de nouveau.

Ses mains passaient sur ses jambes, les parcourant lentement sous son désir d'elle qu'il contrôlait le plus possible. Cela faisait bien plusieurs décennies qu'il n'avait pas eu de contact physique avec la gente féminine, il n'en avait jamais eut le manque, mais avec elle, son odeur, sa présence et ce rapprochement, tout cela était remonté d'un coup et il y avait de grandes chances qu'elle puisse le sentir sous elle au vu de son assise.

Lorsqu'elle rompit se baiser sous un léger mordillement, il dut se retenir de grogner, mais le scintillement de ses yeux pouvait trahir un peu plus l'effet qu'elle lui faisait.

Il Souria lui aussi en la voyant sourire, mais surtout sous ses mots qui l'amusaient grandement, laissant ses pouces caresser lentement ses cuisses presque au niveau de ses hanches, son regard dans le sien avant de lui répondre

" As-tu vraiment envie de rester calme ? "

Dit-il d'une voix douce et tentatrice, alors qu'une de ses main remontait le long de ses bras, lentement avant de se loger sur sa nuque, venant à son tour reprendre du gour de ses levres, les posant sensuellement alors que sa langue s'inviter à se balais ennivrant, ses odeurs aphrodisiaque et se désir puissant de ne faire qu'un avec elle qu'il devait contenir, ne voulant en rien la forcer, mais assez pour lui montrer son attirance et son désir pour elle, son torse frolant de nouveau le sien dans un souffle profond de plaisir.