Nous vivons à une époque de trouble, d’insécurité et de méfiance. L’apparition et l’acceptation des surnaturels était en marche. Le monde ne sera plus jamais comme avant. Les légendes sont devenues réalité. Cette découverte apporta son lot d’émerveillement cause d’effroi. Nous souhaitons vivre en paix et à ne pas craindre les autres. À pouvoir se balader en sécurité sans avoir la peur de se faire agresser. Du moins, la majorité des gens. Avant l’apparition des surnaturels, ce n’était pas le cas et maintenant ça l’est encore moins. Personne ne se cache plus, nous devons faire face à des créatures bien plus puissantes et bien plus dangereuses que nous. L’agent de l’Ordre que je suis, se dit qu’on est encore loin des jours heureux et de sécurité. Il est vrai qu’il y a des monstres partout, dans toutes les races, mais certains surnaturels, même sans arme, restent bien plus dangereux qu’un humain armé. Je suis méfiant de nature et par leur dangerosité possible, je le suis encore plus contre les non-humains. Mon analyse envers eux était des plus froides et je pensais ne jamais pouvoir m’entendre avec eux. Mais voilà quelque temps où j’ai croisé une personne. Elle s’appelait Keira et c’était une lycane qui n’avait pas une vie facile. Et sans le savoir, elle réussit à remettre en question ma considération des surnaturels. Me remettre en question ? Sur les surnaturels ? À cause d’une lycane ? Bon sang Boris, qu’est-ce qui t’arrive ? Tu te ramollis mon vieux !  

Enfin, passons. Une enquête est en cours pour trouver un tueur en série qui a pour habitude de mutiler leur victime en leur entaillant les lèvres de chaque côté jusqu’aux oreilles. On appelle ça  "le sourire de l’ange" dans le milieu. La plupart du temps, les victimes sont égorgées par la suite, il y a eu très peu de victimes survivantes et ce n’était pas beau à voir. Par chance, si on peut se permettre ces mots, et que notre tueur avait une zone assez bien limitée. Nous avons pu faire un hypothétique profil de notre homme par rapport à son mode opératoire, à l’étude des victimes et des lieux où il faisait ses crimes. Nous avons pu conclure que c’est un prédateur de nuit, qu’il s’attaque qu’aux femmes se déplaçant seules. La récente découverte est que nous savons maintenant qu’il déplaçait les corps pour les déposer dans des lieux exposés en leur offrant des postures subjectives. Bon sang, encore un qui se prend pour un artiste. Pour le moment, nous avons à déplorer six victimes. Six victimes de trop. Ce gars-là, il aura une chance de pouvoir être jugé si c’est sûr moi qu’il tombe.

Nous pensons qu’il utilise des logements abandonnés se situant en périphérie côté Sud dans cette zone. Nous avons donc dispersé plusieurs agents, habillés en civil pour localiser et arrêter ce malade. Nous avons même des agents féminins qui se baladent dans les rues pour se faire passer pour une victime potentielle. Nous étions partout ou presque, mais la zone était plutôt bien quadrillée.
Nous nous étions postés depuis 17 h en attendant la nuit. J’étais planqué dans une voiture banalisée. La majorité des agents était vers le centre, pour ma part, j’étais un peu plus éloigné, garé sur le bord d’une route pavé. Il était 22 h passées et rien à l’horizon. Je restais le plus discret possible dans la voiture en guettant. J’espérais que nous allions le choper cette nuit l’enfoiré.

Alors que j’écoutais la radio de police pour voir si mes collègues avec plus de chances que moi dans la recherche de notre fugitif, je vis, au loin, une silhouette se rapprocher. J’ai fini par pouvoir identifier cette silhouette. C’était une jeune femme ou peut-être fille aux longs cheveux blonds. Que faisait-elle là, aussi tard ? Une petite pointe d’inquiétude, car elle avait plutôt bien le profil des précédentes victimes. Je la surveillais discrètement de la voiture. Je la vis se retourner, comme si elle avait entendu quelque chose derrière elle. D’où j’étais, je ne remarquais rien, jusqu’au moment où une silhouette apparut comme de nulle part et percuta la jeune fille et la fit tomber par terre et elle ne bougea plus. Son agresseur se pencha au-dessus d’elle, avant de l’emmener comme un sac à patates et de rentrer dans une rue. Je m’apprêtais à sortir de la voiture pour le poursuivre, jusqu’au moment, j’entendis le bruit d’un de moteur d’une voiture qui sortit de la ruelle. Je reconnus l’agresseur dans la voiture et je le laissais s’éloigner un peu avant de démarrer à mon tour la voiture et de le suivre en gardant une distance de sécurité pour éviter qu’il ne se doute qu’il soit poursuivi.

La poursuite discrète ne durera pas longtemps. Il finit par s’arrêter dans la cour d’une maison abandonnée. Je me suis arrêté à bonne distance avant de prendre la radio de police de la voiture :

- Inspecteur Boris Joukov à Central. Je pense avoir trouvé notre homme, il a une victime avec lui, je vais intervenir. Localise le puce GPS de ma voiture et envoi moi du renfort au plus vite. Le suspect est rentré avec l’otage dans la grande maison abandonné style colonial rouge à 5 mètres de la voiture. Terminer.

- Central à Joukov. Attendez les renforts avant intervention. Terminer.

- Boris Joukov à central. Je vais rentrer avec ou sans renfort, grouillez-vous ! Terminer.

Je ne laissais pas le temps au gars du central de me recontacter que je sortis de la voiture. Mon arme à la main et un gilet pare-balles. Je regardais autour de moi avant de rentrer dans cette grande maison abandonner. Je rentrais par la porte principale en me déplaçant d’un pas léger et essayant de localiser le fugitif ou la victime. J’inspectais le rez-de-chaussée en contrôlant chaque pièce avant de remarquer un escalier qui montait au premier étage. Je n’entendis rien et je continuais mon inspection avant d’entendre enfin quelque chose, des grincements. Le bruit venait du premier étage. Aussi, vite, que j’ai pu, je me suis dirigé vers les escaliers avant de les monter aussi discrètement que je pouvais. J’ai eu beaucoup de chance, il n'y a eu aucun grincement des escaliers. Je me retrouvais dans un couloir où il y avait trois pièces. Toutes les portes étaient fermées sauf celui du fond à gauche. Je pouvais entendre le son de deux voix, celui d’un homme et le second d’une fille. A priori, j’étais au bon endroit. Je ne compris pas les mots, j’entendis juste des voix. Je me rapprochais tout lentement. Je serrais mon 9 mm avec mes deux mains. J’arrêtais même de respirer pour éviter qu’on puisse entendre ma respiration. J’étais arrivé à l’encadrement de porte et là, je surgis en criant :

- POLICE ! ON NE BOUGE PLUS !

Cette intervention surprit l’agresseur qui le fit légèrement reculer de sa prisonnière et je vis son couteau à la main et je repris de plus belle :

- Pause ton arme !

Mon arme était braquée sur lui. Je l’avais dans la ligne de mire. Un seul mouvement suspect et je le descendais. À ce moment-là, il leva son couteau et je tirais trois balles. Une balle atteignit son front, les deux autres allèrent se loger dans son torse. Le corps de l’agresseur s’effondra et je fonçais dans la direction de la victime pour tourner la chaise avec elle dessus pour éviter qu’elle ne voit le corps de son agresseur. Il se tenait debout, derrière la chaise et d'une voix calme et douce, comme si de rien ne s’était passé, bien que le cœur battait du fait de l’adrénaline, il dit :

- Vous n’avez plus rien à craindre mademoiselle. Je suis agent de l’Ordre. Tout va bien.

J’attendis un peu avant de doucement la libérer de ses liens la retenant à la chaise. Lorsque cela était fait, il l’aida à se relever. Elle semblait être en état de choc. Ce qui était plutôt normal avec ce qui venait d’arriver. M’assurant de lui cacher la vue du corps, je posais un genou à terre pour pouvoir la prendre dans mes bras et la porter vers la sortie. Je faisais attention de la manipuler avec délicatesse pour ne pas la blesser sur le trajet et ne pas la secouer plus qu’elle n'était déjà. En m’approchant de la sortie, je pouvais entendre le bruit des sirènes de police et celui des secours.

Un policier se déplaça vers moi pour me demander :

- Qu’est-ce qui s’est passé ?! Où est le suspect ?!

Je forçais un peu le passage pour déposer la victime dans le lit d’ambulance qui avait été préparé au cas où. Les ambulanciers prirent en charge la jeune victime. Je me retournais vers le collègue pour lui dire d’un ton sec :

- Qu’avez-vous foutu ?! Elle ne serait déjà plus de ce monde si je vous avais attendu ! Notre suspect est allongé au premier étage. J’ai dû l’abattre, il était armé.

- Alors tu connais le protocole. Tu nous remets ton arme, une enquête va être faite pour voir si c’était légitime ce qui a été fait et tu vas devoir passer devant le médecin du travail.

- Oui, je sais bien tout ça. Pour info, j’ai tiré trois fois, les douilles sont encore à l’étage.

Soupirant, je remis mon arme de service à l’agent de police pour l’enquête interne qui va avoir lieu. Je le saluais avant de me diriger vers les ambulanciers.

- Je vais accompagner la victime à l’hôpital avec vous.

Il me fit signe de la tête. Les ambulanciers avaient déjà donné les premiers soins et récupéré ce qu’ils ont pu comme information la concernant. Je fis signe au collègue de ne pas oublier de prendre ma voiture de service et faisant signe que les clefs étaient sur le contact. Je saluais tout le monde avant de monter à l’arrière de l’ambulance avec notre demoiselle aux longs cheveux allongés sur le lit d’ambulance. Je tapais trois coups sur les parois de l’ambulance pour dire que c’était bon avant de sentir l’ambulance prendre la route. J’étais assis, en face de la victime allongée. Je regardais si ça allait pour elle.

Notre victime a fini par s’évanouir avant que je ne puisse la remettre aux ambulanciers. Les secouristes la prirent en charge et s’assurèrent que son pronostic vital n’était pas engagé. Après quelques manipulations et contrôle, ils confirmèrent que son état était stable et ils contactèrent le central des secours pour demander à quel hôpital se rendre après avoir fait le bilan de son état de santé. Nous étions en route pour un hôpital public.

Pendant le trajet, je la vis bougée un peu dans le lit d’ambulance avant de voir ses yeux s’ouvrirent. Elle avait fini par se réveiller de son malaise. Elle semblait légèrement déboussoler. Elle regardait autour d’elle. Je me tenais juste à côté d’elle sur une place réservée pour les accompagnateurs. Elle se redressa et avant que je puisse l’inviter à rester couché, elle me prit la main avant de me sourire et de me remercier de l’avoir sauvé et si elle pouvait faire quoi que ce soit pour me remercier, ça serait avec plaisir. Alors qu’elle avait déjà tant dit malgré son état de santé, elle prit la peine de se présenter avant de demander comment je me nommais. Avant que je ne puisse dire et faire quoi que ce soit, elle se recoucha en s’excusant.

Elle avait lâché ma main pour la poser sur son front. Je pensais que c’était sûrement dû à des étourdissements. Elle avait vécu un moment traumatique, je pensais bien qu’elle ne pouvait pas être déjà remise de toutes ces émotions. Je fus déjà surpris de ce qu’elle a pu faire et dire malgré sa situation. Je l’observais attentivement restant silencieux quelques secondes avant de prendre la parole d’une voix tranquille afin de préserver ce calme présent :

- Veuillez rester allonger mademoiselle Akira jusqu’à que vous ayez consulté un médecin pour nous assurer que vous allier bien.

Je pris le risque de l’appeler mademoiselle en ayant constaté l’absence d’alliance sur ses mains. Bien qu’aujourd’hui, l’absence ou la présence d’alliances à la main, ça ne veut plus dire grand-chose. Pour commencer, il fallait s’assurer qu’elle reste tranquille. Sans examen complémentaire, il était difficile de savoir si l’agresseur et sa mésaventure ne lui avaient pas fait plus de mal qu’on le pensait. Je m’assurais que le lit de l’ambulance était bien immobilisé. Je me dressais légèrement au-dessus d’Akira et je pris sa main qui était sur le front pour la poser le long de son corps avant de reprendre parole de la même façon qu’avant :

- Fermez vos yeux et respirez calmement. Vous avez besoin vous reposer.

Je posais la paume de ma main sur son front pour voir si je sentais de la température. Au premier regard, rien à signaler, mais rien n’était sûr sans appareil de mesure adéquate. Je repris la parole :

- Je me nomme Boris Joukov, Inspecteur de l’Ordre. Vous pouvez m’appeler Boris.

Après quelques minutes supplémentaires, l’ambulance finit par s’arrêter et un des ambulanciers ouvrit les portes arrières pour tirer le lit sur lequel se trouvait Akira pour l’emmener dans la partie urgence de l’hôpital. Un médecin récupéra les informations détenues par les ambulanciers avant de demander à deux infirmières de l’emmener dans une des salles de consultation.

Depuis le début, je suivis le déplacement d'Akira et je me présentais comme l’inspecteur qui s’occupait de son agression. J’entrais dans la même salle où se trouvait Akira et je m’approchais d’elle qui a été mise sur un lit d’hôpital en attendant l’arrivée d’un médecin pour l’analyser. Je regardais autour de moi. C’était plutôt calme et assez bien isolé phonétiquement, on entendait à peine les bruits du couloir. Je soupirais doucement avant de me tourner dans la direction d'Akira et de m’en approcher avant de lui demander :

- Comment vous vous sentez Akira ?

Question un peu ridicule en soi, mais qui peut être intéressant à poser malgré tout pour voir si son état ne s’était pas empiré. J’espérais que le médecin ne prendrait pas trop longtemps pour venir. J’étais prêt à apporter des témoignages complémentaires si le médecin avait besoin d’en savoir plus sûr ce qui s’était passé, dans les grosses lignes bien sûres.

Ces derniers temps, c’était de sacrer soirée que je passais. Que ça soit au travail ou en repos, je n’ai pas le temps de m’ennuyer. J’ai une vie bien chargée. Cette soirée continua donc à l’hôpital pour notre victime de nom d’Akira. La pauvre n’était pas dans sa meilleure forme. Je pensais que ses blessures étaient en grande partie psychologiques. Bien qu’elle montrât des signes de mal-être qui sort de ma zone psychologique.

Elle répondit à ma question de telle façon que je savais déjà que ce n’était la bonne réponse. Elle n’allait vraiment pas bien. Vous allez me demander, comment je peux le savoir ? Nous avons plusieurs éléments à notre disposition. Pour commencer elle s’endormait très rapidement et de façon régulière, on peut dire qu’elle s’évanouissait oui. Le fait qu’elle n’arrive pas à bien se tenir, même de façon assise dans son lit d’hôpital, pourrait être, un soigne d’un manque d’équilibre, si je me trompe, c’est l’oreille interne qui s’occupe de cela, s’il y a une défaillance, peut-être qu’elle a reçu un coup sur la tête. Le fait qu’elle n’arrive pas à bien se tenir, même de façon assise dans son lit d’hôpital, pourrait être, un soigne d’un manque d’équilibre, si je me trompe, c’est l’oreille interne qui s’occupe de cela, s’il y a une défaillance, peut-être qu’elle a reçu un coup sur la tête. Ouais. J’aurais dû le voir venir quand j’ai vu le visage d’Akira blanchir et son regard d’une fille en bout de vie. Bon, comment dire ? C’était une sensation des plus désagréables, surtout quand ça avait atteint mes chaussures. Je ne vous parle pas de la sensation de chaud, de coulure et cette petite odeur des plus fins. Je mis mon poing devant la bouche et je fermais les yeux pour maîtriser mon estomac, pour éviter un second accident du même style. Au bout de quelques secondes, j’ai pu maîtriser les nausées avant de prendre le rouleau d’essuie-tout qui était posé sur une table à côté pour lui essayer la bouche et ayant une grande maîtrise de moi-même pour ne pas céder aux nausées. Pendant que je lui essayais au mieux sa bouche et que je la mettais en position latérale de sécurité sur le lit d’hôpital pour m’assurer que si elle venait à évacuer à nouveau le contenu de son estomac, elle ne s’étoufferait pas avec.

Alors que je finis tout cela, je reculais de deux pas, m’assis sur une chaise et je commençais à enlever mes chaussures et rassurant notre blessé pour cet incident :

- Ce n’est… Rien. Ce sont des choses qui… Arrive quand on n’est pas bien. Restez allongé jusqu’à l’arrivée du docteur. Ça va aller.

He oui, ce sont des choses qui arrivent. Il est vrai que c’est très loin d’être agréable, mais que voulez-vous que je fasse ? Il faut être un minimum compréhensible et un bon pédagogue dans ce métier. Alors que j’avais enlevé mes chaussures ainsi que mes chaussettes et que je réfléchissais sur le sort futur pour mon pantalon, un médecin rentra et remarqua le petit accident d’Akira.

- Ah ? Je vois… Docteur William. C’est moi qui vais m’occuper de vous.

Je restais assis pour éviter de répandre une certaine chose qui était sur moi, partout.

- Agent Boris Joukov de l’Ordre et voici Akira votre patiente qui vient pour un contrôle suite à une agression.

Le docteur me regarda et vit le petit problème et appela une infirmière ainsi qu’un technicien de grande surface pour venir nettoyer. Il tenait dans sa main un dossier. Il prit le temps de le lire, alla examiner Akira avant de prendre des notes.

- Elle va passer une radio et un scanner pour nous assurer qu’elle n’a aucune fracture et pas de commotion cérébrale. Vu son état, elle a dû recevoir un choc sur le crâne ce qui peut expliquer son état. Nous en saurons plus après examen approfondi.

Une infirmière et un homme de ménage arrivèrent dans la salle de consultation. L’infirmière et le médecin partirent avec Akira pour faire les examens et l’homme de ménage commença à nettoyer et à désinfecter la pièce. Je regardais cet homme avant de lui demander avec courtoisie :

- Excusez-moi de vous déranger monsieur, mais serait-ce possible de faire quelque chose pour ceci ?

Je lui montrais mon pantalon, mes chaussettes ainsi que mes chaussures qui avaient vu des jours meilleurs aussi. Il me regarda dans les yeux, je fis de même et je sortis mon portefeuille.

- Votre service sera bien sur rénumérer.

- Dans ce cas, il y a moyen de faire quelque chose en effet. Donnez-moi tout et je vous ramène ça dans une petite heure.

Bon, je suppose que si je veux améliorer ma situation un minimum, il me faut passer par là. Je lui donnais donc les chaussures, les chaussettes et bien sûr le pantalon. Me voilà donc en boxer dans la salle de consultation en attendant deux choses, le retour d’Akira et du docteur ainsi qu’une partie de mes habits. J’espérais que l’homme d'entretien arriverait à faire quelque chose avec.

Pendant ce temps, dans l’aile de radiographie de l’hôpital. Akira, accompagné du docteur William et de l’infirmière Smith, commencèrent par faire une radiographie au niveau du crâne, des cervicales ainsi de la colonne vertébrale pour s’assurer qu’il n’y a pas de fracture ou de fissures suivit d'un scanner pour contrôler qu’il n’y a pas de lésion au cerveau. Après, comme d’habitude, dans les urgences, il y a les priorités selon l’état de santé des patients. Nous avions de la chance dans le malheur d’Akira. Elle faisait partie des tops 5 des patients, elle avait droit à une petite priorité pour les examens. Si nous prenons le temps d’attente entre chaque examen, l’impression des images et l’écrit des comptes-rendus, peut-être Akira recevra un traitement. Nous allons avoir pour plus ou moins 02 h 30 ou 03 h 00 devants nous. Les urgences dans les hôpitaux, c’est toujours long et en soirée, encore plus longue.

Ce qui était en soi une bonne chose pour ma part. Mes affaires devaient revenir dans une heure. Si tout allait bien, j’allais récupérer des habits corrects et plus tard, Akira avec le docteur pour pouvoir nous entretenir pour la suite.

Après un peu de patience, j’ai pu récupérer mes habits et chaussures propres bien que légèrement humides. Je suppose qu’il a demandé le service aux blanchisseurs de l’hôpital, car cela m’a coûté 50 dollars. C’est presque du vol dit donc, mais bon, quand tu veux quelque chose dans ce pays, il faut savoir mettre la main au porte-monnaie. C’était un peu froid à porter, mais bien plus confortable qu’avant. J’attendis l’arrivée d’Akira et du docteur en passant quelques coups de fil au travail pour leur faire le point sur la situation avec Akira et bien sûr, ma situation avec cette enquête interne. Je vais y avoir droit à l’interrogatoire, le suivi psychologique et bien sûr l’écrit d’un certain nombre de rapports.

Il en a fallu de la patience avant de pouvoir revoir les autres revenir. Akira était endormi et le médecin tenait les différentes images et comptes rendus des examens de santé de notre patiente. En conclusion, elle avait un traumatisme crânien mineur avec une légère fissure à l’arrière du crâne de deux centimètres suite à un choc, une petite lésion qui se régénéra avec du repos sans conséquence. Par contre, pour être sûr qu’aucune mauvaise surprise n'arrive, elle doit être sous bonne surveillance pendant un minimum de 24 h à partir de maintenant. Le docteur m’informa qu’il avait administré un calmant afin de la soulager des douleurs, mais aussi pour la détendre et un traitement antibiotique au cas où. Il n’y avait pas grand-chose à faire pour elle à part du repos. Je le remerciais avant d’aller à l’accueil pour se renseigner à propos des frais d’hôpitaux et leur règlement. Vu que c’était à la suite d’une agression, une partie est prise en charge par l’état et l’autre partie par la mutuelle d’Akira. Tout semblait être bon. À mon retour dans la salle de consultation, je vis Akira se réveiller doucement. Ce n’était pas encore ça et ça serait une ambulance qui allait nous ramener au domicile d’Akira. J’allais l’accompagner jusque chez elle pour m’assurer qu’elle arrive bien en entier chez elle et voir s’il y avait une personne pour veiller sur elle pendant les 24 h à venir.

La soirée n’était pas encore terminée. Akira n’avait pas vraiment récupéré, depuis son agression à maintenant, elle n’avait pas vraiment eu l’occasion de se reposer. L’ambulance nous amena au logement d’Akira. Il arrêta le véhicule et sortit pour nous ouvrir les portes arrière. Je laissais Akira sortir en première avant de la suivre. Je savais qu’elle était en bout de vie juste en voyant sa démarche, elle se tenait à peine sur ses jambes. J’espérais qu’il y avait au moins quelqu’un pour la réceptionner et la surveiller cette nuit.

Il faut croire qu’il n’y avait pas d’espoir à avoir. L’ambulancier sonna à la porte et pas de réponse. En fait si, nous avions eu une réponse de la part d’Akira pour nous dire qu’elle vivait seule en me tendant les clefs. Ah ! D’accord. Donc il n’y avait personne de présent pour la surveiller cette nuit chez elle. Il va falloir trouver une solution. J’avais une impression de déjà-vu, une histoire d’intervention, d’accompagnement et de nuit. En-tout-cas, il fallait bien la faire rentrer, on est quand même mieux chez soi qu’à l’hôpital. Je pris les clefs d’Akira avant d’ouvrir la porte d’entrée et de la laisser rentrer. Je devais finaliser avec l’ambulancier pour qu’il puisse partir. Me voilà chez Akira, avec un traumatisme crânien avec personne pour la surveiller.

Je me suis retourné vers la porte d’entrée après avoir entendu un bruit sourd. Je vis Akira au sol. Je me doutais que ça allait arriver, vu son état. Elle réussit à se redresser, mais pas sans difficulté. Elle tourna son regard vers moi et je vis dans ses yeux, une fille au bout du rouleau, qu’elle n’en pouvait plus. Même plus la force de se relever. On pouvait dire que c’était une fille en détresse.

Mon travail n’était pas terminé. Je fermais la porte d’entrée derrière moi et laissais la clef sur la serrure côté intérieur pour ne pas la perdre. Je m’approchais d’elle doucement avant de poser un genou à terre. Je lui souris pour la rassurer avant de mettre un bras derrière son dos et je la fis se renverser en arrière pour l’immobiliser avec son premier bras avant de glisser le second bras sous ses jambes. Lorsque j’étais sûr que je la tenais bien, je la plaquais doucement contre moi avant de me relever délicatement. Je n’avais aucune difficulté à la porter, elle était si légère. Je regardais autour de moi avant de reprendre la marche dans la direction qu’elle était en train de prendre. Je suppose que son objectif était d’atteindre sa chambre. Allons-y.

Je la laissais me guider malgré sa faible voix jusqu’à sa chambre. J’ouvris la porte qui était entrouverte avant de re rapprocher de son lit et de la déposer tendrement dans son lit. Je m’assurais qu’elle était bien positionnée dans le lit, pas près du bord pour éviter de la voir tomber et je lui passais derrière sa tête l’oreiller, la rembourrant.

Je profitais de la voir allonger sur le dos pour m’assurer qu’elle ne s’était pas blessée dans sa chute à l’entrée. Ça avait l’air d’y aller. Je soupirais profondément en me frottant l’arrière du crâne. Je réfléchis pour la suite. Il y avait de grandes chances que j’allais devoir rester pour m’assurer qui lui n’arrive rien. Il s’assit sur le bord du lit et je me tournais vers Akira lui souriant :

- Vous voilà chez vous Akira. Vous allez avoir besoin de repos pour vous rétablir, d’accord ? Restez tranquillement couché, je vais m’occuper du reste.

Effectivement, je ne voyais pas qui pourrait lui venir en aide à ce moment-là et je n’allais pas la laisser seule dans cet état. Être au service des autres, c’est tout un métier. Avec ses hauts et ses bas. Bon, il y avait bien pire comme situation et surtout, moi ça allait très bien, je n’avais pas à me plaindre, malgré l’incident du vomi l’hôpital dont j’ai pu assez bien m’en sortir. Par contre ce n’était pas le cas pour Akira qui vivait sûrement une de ses pires journées. Essayons d’arrondir les coins et de lui rendre cette soirée moins pénible pour elle.

Le décor du logement était à l’image de la jeune fille que j’accompagne si on peut dire. C’était innocent et enfantin. Si on prenait un peu le temps d’observer et de méditer, on pouvait ressentir une petite peine. Un sentiment der compassion pour Akira qui vivait seule ici alors qu’on s’attendait à une habitation familiale avec des parents, frère et sœur. Mais en fait, c’était vide. Il y a deux ans en arrière, je n’aurai pas eu cette réflexion et cette compassion. Il faut croire que faire une petite pause dans mon service militaire m’a permis de retrouver une partie de mon humanité. J’ai toujours été touchée par l’innocence, la justice, celui qui travaille honnêtement et durement pour gagner sa vie dans ce monde au bord du chaos mondial. L’innocence se faisait rare ces derniers temps. Je suis venu à penser que l’innocence n’était plus et qu’il y avait juste un niveau de culpabilité et que selon ce niveau, il y avait les conséquences et la peine qui allaient avec. Pour Akira, je commençais à me demander si cette pensée était encore d’actualité.

Après l’avoir posé dans son lit, je suis allé fermer la porte d’entrée à clef en laissant la clef dans la serrure. Je partis en exploration pour découvrir son habitat, repérer les pièces et m’assurer que les fenêtres et volets étaient bien fermer pour la nuit. Je finis ma ronde avant de me rediriger vers la chambre où je vis qu’Akira n’y était plus. Je regardais autour de moi et la recherchais du regard. Elle ne pouvait pas être loi et je ne l’avais pas croisé en revenant, elle devait être part ici.

Alors que je me dirigeais vers une pièce que je n’avais pas encore visitée et que je vis, de la lumière passée par-dessous la porte, j’entendis un bruit sourd et dès pas des plus rassurants. Je m’y précipitais dans la pièce, ouvris brusquement la porte et là, il y avait Akira, allongé dans la baignoire. Je m’y approchais en urgence, me mis sur mes genoux et je la pris par les bras aussi délicatement que je pouvais pour l’allonger sur le dos dans la baignoire adossant son dos sur l’extrémité incliné de la baignoire. Lorsqu’elle était placée et immobilisée correctement dans sa baignoire, je glissais mon index et mon majeur serrés l'un contre l'autre au niveau du cou d’Akira pour prendre son pouls.

Bonne nouvelle, le cœur battait encore. J’examinais son cops pour voir si elle s’était blessée, une trace d’hématome, une entaille, du sang et tout autre signe de blessure. Bon, au premier regard, je ne voyais rien, ça pouvait encore venir avec le temps, des moins des bleus. Je posais mon regard sur ses yeux fermés, je lui tenais la joue avec une main et avant le second, je tapotais la joue en disant :

- Akira, tu m’entends ? Akira ?!

Elle était complètement dans les vapes. Je remarquais juste maintenant sa nudité et qu’elle n’était pas bien rincée. Je pensais qu’une fois chez elle, la situation allait se stabiliser pour elle. Il faut croire que non. Bon sang ! Il fallait la ramener à la chambre, mais je ne pouvais la ramener ainsi. Je contrôlais à nouveau ses signes vitaux avant d’enlever ma veste et de la poser à côté. Je montais les manches de ma chemise et pris la douchette et j’ouvris l’eau en réglant la température en utilisant mon avant-bras. Lorsque c’était bon, je commençais à rincer ses cheveux intensivement en faisant attention de ne pas faire couler de l’eau sur son visage, une fois les cheveux de rincer, je fis couler de l’eau sur son visage recouvrant son nez avec ma main pour éviter qu’elle n'en respire. Une fois fait, je m’occupais du reste du corps e, regardant au maximum son visage, détournant mon regard des zones dit intime. Le rinçage n’était pas le plus compliqué dans l’histoire. L’étape suivante par contre, le séchage, c’était une tout autre histoire.

Je contrôlais à nouveau son état de santé avant de prendre une grande respiration. Je la laissais dans la baignoire un instant, le temps de prendre une serviette, la déplier et de la déposer contre Akira. Je me frottais le visage lentement avec mes deux mains avant de laisser un profond soupir. Il fallait le faire et en plus, si je ne la sèche pas, elle serait capable d’attraper froid. Je commençais donc par l’avant. D’abord le haut de la tête. Je la frottais avec la serviette de façon très douce et délicatement pour ne pas la blesser et l’irriter la peau avec cette serviette sèche. Je descendis la serviette tenue par une main sur son visage, caressant son front suivi des joues avant de m’attaquer aux yeux. Je faisais preuve d’une grande douceur dans cette action. Et je fis ainsi pour le reste du corps avec une certaine gêne, il faut l’avouer. Je préférais tapoter avec tendresse les zones les plus sensibles comme la poitrine et… Mon Dieu. Que dire de la seconde zone ? J’ai déposé la serviette dessus tapotant très légèrement et rapidement. Sinon, les épaules, les bras, le ventre ainsi que les jambes et pour finir les pieds, c’était très facile. Je n’avais pas facilement accès à son dos bas du dos, à ses fesses. Donc j’ai dû laisser comme telle.

Je la laissais coucher dans la baignoire et je filais dans la chambre pour préparer son lit pour la réceptionner. J’enlevais la couette puis je déposais une serviette pour couvrir le matelas ainsi que l’oreiller. Je retournais vers la salle de bain pour la chercher. Je lui enlevais la serviette mouillée d’elle avant de la prendre dans mes bras et de la plaquer contre moi avec précaution. Me gêne était présent, j’avais une jeune fille complétement nue et un peu mouillée encore dans mes bras. Je regardais où je mettais les pieds, faisais attention de ne pas la cogner contre les murs, les encadrements de porter et porte bien sûr. Je m’approchais du lit d'un pas lent pour ne pas la secouer et je le déposais sur la serviette en douceur avant de tirer la couverture sur elle pour cacher sa nudité et éviter qu’elle n'attrape froid. Je m’assis sur le bord de lit et je pris sa main dans la sienne et caressais son front avec l’autre main. Je faisais attention à son état de santé.

- Akira ? Tu m’entends ? Sers moi la main si tu m’entends ?

Je restais attentif si elle réagissait à mon appel en espérant que je n’aurais pas besoin d’appeler les secours pour un second voyage aux urgences.

Je pense qu’il faut vraiment qu’elle se repose. Je peux comprendre son action d’aller se laver et se changer pour aller dormir. Il est plus agréable d’aller au lit après une bonne douche et avec une tenue adéquate que l’inverse. En voulant faire tout ça, elle s’était mise en danger. Les accidents domestiques sont aussi dangereux que ceux qui peuvent se passer à l’extérieur du moins côté mortalité, je parle.
La chance était de notre côté. Akira finit par se réveiller. Elle me disait qu’elle allait bien en s’excusant. J’avais des doutes sur la première partie. Si on va bien, on ne s’évanouit pas. Il y avait un petit détail qui est quand même bon à relever. Voulant me rassurer de ce qu’il s’était passé dans la salle de bain, elle me prit dans ses bras alors qu’elle était dans son plus simple appareil. Pour ma part, je le savais, donc ce n’était pas une surprise en soi, même si je ne m’attendais pas à sa réaction. Je pensais qu’elle allait rester allongée, mais non. Je sentais que son attention était sincère. Je la laissais faire sachant qu’elle allait s’en rendre compte à un moment donné, comme pour moi lorsque je m’occupais d’elle dans la baignoire. Je répondis à son acte de bonté avec une douce voix :

- Ce n’est rien voyons. Le plus important, c’est que tu ailles bien Akira.

Comme prévu, assez rapidement, elle remarqua sa nudité et réagit en conséquence en se couvrant avec sa couette. Je remarquais qu’elle avait cherché quelque chose sous ses oreillers. C’était son pyjama qu’elle se le mit sous la couette avec une certaine difficulté. Bien que l’idée de l’aider mes traversées l’esprit, je pensais aussi avoir fait déjà pas mal jusqu’à maintenant. Elle arriva à s’habiller malgré la difficulté. Elle avait de la persévérance cette fille avec un soupçon d’inconscience.  

Akira se rallongea dans son lit et me prit la main. Je la serrais en douceur et je posais mon regard sur elle, mais elle détourna son regard du mien avant de me faire une demande des plus surprenantes. C’était une situation délicate. Un homme et une femme passaient la nuit ensemble dans le même lit. De l’autre côté, elle expliquait la raison de sa demande. Elle cherchait une présence rassurante à ses côtés pour la nuit. Je pouvais comprendre qu’après tout ça, qu’on n’aimerait pas être seul. Je conçois que ma présence pouvait la rassurer du fait de mon intervention à son égard et mon accompagnement depuis son agression. Je me frottais l’arrière de la tête et fermais les yeux pour réfléchir à cette demande. Je rouvris mes yeux et je le regardais à nouveau et je vis son regard touchant, suppliant et désolé. Je pesais le pour et le contre, mais encore une fois, ça se voyait qu’il n’y avait aucune arrière-pensée, juste un sincère appel à l’aide.

Je n’avais pas eu le temps de lui donner une quelconque réponse qu’elle s’excusa pour sa demande. Et me lâcha la main avant de se mettre en boule dans sa couverture. Je ne savais pas trop quoi dire où faire sur le coup. Je pris une grande respiration avant de me lever du bord du lit. Je m’éloignais un peu et j’enlevais mes chaussures pour les poser à l’extérieur de la chambre. Je suivis par la veste que je le pliais et le posais sur une chaise qui se trouvait dans la chambre. J’ouvris les trois premiers boutons de la chemise pour avoir un peu plus de confort et j’enlevais ma ceinture pour éviter que la boucle de ceinture puisse être un problème. Je posais la ceinture sur ma veste et je finis par les chaussettes que je les posais sur mes chaussures. Évitons de trop disperser mes affaires, ça sera plus simple de les retrouver demain matin. Je me frottais le visage. La fatigue commençait doucement à prendre du terrain.  

Je me suis dirigé vers le lit, du côté opposé à Akira. C’était un grand lit double, nous allions avoir la place pour nous deux. Je m’assis sur le bord du lit avant de m’y allonger en restant par-dessus la couverture. J’étais en pantalon et en chemise et je ne croyais pas le froid, au contraire. Je m’approchais un peu d’elle avant de passer mon bras derrière son dos et de la serrer doucement contre moi, bien qu’elle soit dans la couette et je lui caressais doucement le dos à travers la couverture avant de lui dire gentiment :

- Ne t’inquiète pas Akira. Je vais rester là pour cette nuit. Tu n’as pas à t’excuser pour quoi que ce soit. Je comprends. Ça va aller, d’accord ? Tu dois te reposer maintenant, il faut que tu récupères de cette journée. Dors bien et bonne nuit Akira.

Je fermais les yeux et pris une profonde respiration. Je dois avouer que je me sentais étrange. Ce n’était pas du tout dans mes habitudes. Mais de l’autre, je me voyais mal la laisser ainsi dans cet état d’esprit surtout avec ce dernier malaise. Mais ça allait, au bout de quelques minutes, j’étais suffisamment calme et apaiser pour pouvoir sentir prêt à recevoir le sommeil. Il me fallait toujours un peu de temps pour m’endormir.

Mes années de service dans l’armée et dans la police russe m’avaient appris à avoir le sommeil léger. Un instinct de survie qui nous rappelle que quand on dort, nous sommes très vulnérables. Le problème, c’est que même en lieu-dit sûr, ce réflexe du subconscient ne changeait pas. Cela ne m’empêche pas de bien dormir, mais il ne faut pas grand-chose pour me sortir de mon sommeil. Malgré la discrétion d’Akira pour éviter de me réveiller, cela ne suffit pas, du moment où elle s’écarta de moi, j’étais passé en phase du réveil et il ne fallait pas longtemps pour cela.

Alors que j’émergeais de mon sommeil, j’entendis Akira parler à quelqu’un. Je n’entendis pas la conversation au complet, mais suffisamment pour comprendre qu’elle allait se mettre en route. En route ? Pour aller où ? Elle avait déjà oublié qu’elle était en arrêt ? Qu'elle avait subi un traumatisme crânien ? Il n'y avait aucune chance qu’elle aille où que ce soit pour le moment. J’ouvris mes yeux et m’étirant avant de regarder dans la direction d’Akira et je la vis avec un portable en mains. Voici à qui elle parlait. D’un geste rapide sans être brusque, je lui pris le portable de la main et je pris l’appel d’une voix sérieuse sans être agressif :

- Allô ? Oui bonjour. Je suis Boris Joukov, inspecteur de l’Ordre. Vous êtes ?

J’avais une dame au bout du fil et elle se présenta comme étant être la responsable d’Akira. Elle s'expliqua du fait de ne pas l’avoir vu au travail et pas eu de nouvelle, elle avait appelé pour savoir si tout allait bien. Elle avait l’air d’être une employeuse s’inquiétant pour ses salariés. Après sa présentation et explication, je repris calmement :

- C’est bien aimable de votre part de prendre de ses nouvelles. Je dois vous informer qu’elle a été victime d’une agression en soirée et qu’elle a été blessée. Ne vous inquiétez pas, elle a été contrôlée par un médecin dans un hôpital. Elle a subi un léger traumatisme crânien. Vous allez recevoir sous 48 h son arrêt de travail pour la semaine. Elle a besoin de repos pour récupérer.

Elle fut bien surprise d’apprendre tout ça, à vrai dire Akira avait manqué de précision dans ses explications. Je ne sais pas pourquoi, mais cela ne m’étonnait pas. Il est vrai qu’elle s’interrogea sur ma présence, chez elle, en matinée. Elle avait même quelque doute sur mon identité, il est vrai que ce n’est pas facile de présenter son badge au téléphone sans appel vidéo. Je repris donc :

- Je suis l’inspecteur qui s’occupe de dossiers. Si vous voulez être rassuré, je vous invite à contacter le poste de police la plus proche et de donner mon nom, donc c’est Boris Joukov, J O U K O V. Voilà. Ils pourront vous confirmer mon identité. N’ayez crainte, on s’occupe de tout et son agresseur a été mis hors d’état de nuire.

Elle était plus ou moins rassurée, même si je pense qu’elle allait se renseigner à mon sujet et elle avait bien raison. Elle me remercie pour les informations et le fait de m’occuper d’Akira, elle souhaitait un bon et rapide rétablissement pour Akira avant de me souhaiter une bonne journée encore. Je fis de même pour elle avant de raccrocher. Je refermais les yeux en posant ma main tenant le portable d’Akira sur mon front. Je laissais échapper un bâillement avant de déposer le portable à côté d’Akira. Je me frottais le visage et les yeux avant de poser mon regard sur Akira avant de lui dire gentiment avec un petit sourire :

- Akira… Tu es en maladie, tu es en repos. Ne penses en aucun cas d’aller travailler ou quoi que ce soit de pénible. Ce n’est pas parce que tu as l’impression que tu vas bien que ce soit forcément vrai. Si le médecin t’a mis une semaine de repos, c’est qu’il avait ses raisons. D’accord ?

Je posais ma main sur la sienne avant de le caresser avec mon pouce pour lui montrer que je n’étais pas fâché ou contrarié par ce qu’elle venait de faire. Je voulais la rassurer et la détendre et surtout qu’elle prend conscience qu’il ne faut pas rigoler avec la santé. Je me redressais dans son lit pour finir assis et je lui lâchais la main pour m’étirer proprement sentant mon dos craqué par moments. Je commence à me faire vieux ?

Je ne savais pas trop comment gérer ce genre de situation. Je préférais aller au plus simple et réagir avec les éléments en mains et ce que j’avais en main, c’était la mésaventure d’Akira, sa visite à l’hôpital et son arrêt maladie. J’ai donc réagi avec ces informations à l’intention d’Akira d’aller travailler et au coup de téléphone de sa responsable. Je pense avoir mis les choses au clair avec tout le monde, même si je pouvais manquer de tact.

En-tout-cas, mon intervention n’avait pas l’air d’avoir blessé d’une quelconque façon. Lorsque j’avais terminé de m’étirer de tout mon long, elle me reprit la main avant de prendre la parole avec un sourire pour m’expliquer une triste vérité sur sa situation actuelle. La solitude. Elle avait trouvé une solution pour faire face à cela et c’était le travail où se trouvaient ses collègues. Ce n’est pas un comportement étrange, il n’y a pas beaucoup de personnes qui se tournent vers le travail pour combler un vide, une ennuie, penser à autre chose. Cette méthode fonctionne le temps qu’on soit au travail, mais une fois dehors, à la maison, ce qu’on essayait de fuir et de nouveau en face de nous avec ses effets nuisibles. Ce n’était pas une situation simple, ni agréable et qui, avec le temps, finit par nous user.

Après un petit silence, elle reprit afin de me remercier. Elle appréciait ce que j’avais fait pour elle. Elle m’avoua que c’était la première fois qu’elle passait la nuit avec quelqu’un et qu’elle avait apprécié ce moment. Cette petite femme cette aura d’innocence ainsi que de douceur. Elle avait toujours le sourire et bien que tout ne soit pas rose, elle gardait le moral. C’était une brave fille. Des personnes comme elle, ça se faisait rare de nos jours.

Je ne savais pas pourquoi, mais j’avais de la compassion pour cette fille, du moins, un peu plus que d’habitude. Tout au long de sa prise de parole, elle présentait l’apparence d’une jeune femme joyeuse, un peu gênée par moments, enthousiasme. La suite montra son bon fond, elle se leva complètement de son lit et elle me proposa un petit déjeuner, je pouvais même l’avoir au lit si je le souhaitais. Cette proposition me fit doucement rire. Elle se montrait si intentionnée et serviable envers un étranger. Je ris doucement avant de m’asseoir au bord du lit et de me lever doucement. Je me tournais vers elle et lui dit petit sourire aux lèvres :

- J’accepte avec plaisir ton invitation à déjeuner et je le prendrai au salon à tes côtés si cela ne gêne pas. J’aimerais bien goûter ton fraisier avec un café, merci Akira, c’est très gentil de ta part.

Je la vis partir préparer le petit déjeuner. Pendant ce temps, j’en profitais pour me rhabiller. Je commençais par remettre ma ceinture suivie de mes chaussettes. Je me suis dirigé vers la salle de bain pour me nettoyer le visage et remettre un peu mes cheveux en place avant de m’attaquer à la chemise. Il fallait un peu remettre tout ça en place pour être un minimum présentable. Une fois terminé de me préparer, ce qui m’avait pris quelques minutes, je sortis de la salle de bain avant de récupérer mes chaussures au passage pour aller les déposer vers la porte d’entrée, je trouvais que c’était une place plus appropriée que dans le couloir.

Mais avant de me diriger vers le salon, je me suis dirigé vers la chambre à nouveau pour aller ouvrir les volets et mettre en battant la fenêtre et je fis cela pour chaque pièce où il y avait une fenêtre avant de finir par rejoindre le salon et faire de même. C’est une habitude que j’ai prise avec le temps, il était important d’aérer un minimum les logements et de faire rentrer du soleil. Même si au premier regard ce n’était pas grand-chose, cela avait son importance. Sachant qu’elle avait des problèmes de santé récurrents, ça ne pouvait pas lui faire de mal.

J’avais fini de faire le tour et je regardais ce qu’elle avait préparé et ça avait l’air délicieux. Je me tournais vers Akira avec sourire :

- Tout cela me semble bien délicieux Akira.

Oui, ce qu’elle avait fait donner envie. Et il était bon de féliciter et de complimenter les personnes lorsqu’il faisait quelque chose de bien et c'était le cas pour cette chère Akira. J’attendis ses directives pour savoir où il fallait se mettre et attendre le, feu vert pour savourer ce petit déjeuner préparé par elle. Je gardais une posture amicale, une expression du visage tendre et mes gestes étaient doux. Je réfléchis un peu pour le reste de la journée et ce que j’allais bien pouvoir faire pour la suite. Cette révélation de la part d’Akira ne m’avait pas échappé et ne me laissait pas insensible, je me demandais si je pouvais faire quelque chose pour lui rendre son arrêt maladie le moins désagréable possible.

La matinée se passait bien. Nous prenions le petit déjeuner dans la tranquillité et le calme. Akira m’avait invité à m’installer sur le canapé, ce que je fis. Une fois installée confortablement, elle me tendit une assiette avec une part de son fraisier avant de me dire qu’elle était contente de pouvoir partager ce gâteau avec quelqu’un. Cette information, bien que petite, illustrait la vie de la jeune femme. Je ne savais pas grand-chose d’elle, mais je sentais par ses dires, ses remarques et sa timidité par moments qu’elle vivait seule depuis un certain temps. Elle faisait avec, car elle n’avait pas le choix. Elle nous l’avait dit elle-même qu’il n’y avait personne ici. Certaines personnes supportaient assez bien la solitude et l’avaient acceptée sans chercher à combler ce vide où en avait fait le choix. Cela n’empêche pas, sans le chercher ou le vouloir, qu’une rencontre inopinée change la donne et que cette solitude qui n’était pas un problème le devient. Pour elle, cela n’avait pas l’air d’avoir été un choix, mais que cette solitude lui avait été imposée. Ce qui peut expliquer son désir d’aller au travail, malgré après ce qui venait d’arriver la veille pour éviter de se retrouver seul. Ces compliments et remerciements du fait que je suis resté avec elle. Ce petit commentaire du fait d’être contente de partager ce gâteau avec quelqu’un. Est-ce que j’ai un certain sens de l’analyse ? Il est vrai et cela est aussi dû à mon métier. Elle s’exprimait de façon indirecte. Je ne saurais dire si parce qu’elle est humaine, qu’elle soit une jeune fille si douce et joyeuse ou qu’elle a été une victime plutôt mal menée et que je suis inquiète pour son état. En-tout-cas, j’avais un peu de la peine pour elle.

Elle fit une remarque sur notre façon d’être habillé. Je n’avais pas spécialement attention à ce détail. Mais sa remarque, je fis sourire doucement et rire discrètement. Elle fit référence à un dessin animé de Walt Disney dont le titre est la Bête et la Belle, sauf que, dans notre cas, elle faisait remarquer que le rôle était inversé. Bien pensé, je dois l’avouer d’où ma réaction. Il est vrai qu’elle était encore en pyjama et pas coiffé. En même temps, elle était chez elle et avait de quoi se changer. Alors que pour moi, c’étaient mes habits de travail que je porte depuis hier et je n’avais rien d’autre à me mettre sur le dos. Si j’étais chez moi, il y aurait de grandes chances que j’aurais été encore en tenue de nuit surtout si je ne devais pas travailler. Sa tenue ne m’avait donc pas étonné plus que ça. Après ce petit rire, je commençais à savourer son gâteau qui était très bien réussi. C’était un bien grand gâteau d’une certaine complexité pour que ça soit un gâteau qu’on fasse juste par envie. Je veux dire, tu as envie d’un gâteau, tu fais un gâteau aux yaourts, au chocolat ou une tarte aux pommes. Là, c’était quand même un fraisier, c’est un peu plus élaboré.

Je ne savais ce que j’allais faire pour la suite de la journée ou même pour les prochains jours. Enfin si, j’avais une idée. Il y avait une enquête en interne sur moi du fait que j’ai utilisé mon arme de service dans l’intervention pour aller sauver Akira. Il fallait bien que j’aille faire mon rapport et répondre aux questions du service d’enquête de la police des polices dont son nom officiel est « L'inspection générale de la Police ». Il va falloir me justifier pour avoir abattu un suspect. Je ne pense pas que je vais avoir plus de problèmes que ça, mais jusqu’à la conclusion de cette enquête, je ne serais pas en service. Donc j’avais du temps libre devant moi, mais je peux être convoqué à tout moment pour répondre à des questions. J’ai pensé tout ça à la suite de la remarque d’Akira qui disait que j’allais repartir vaquer à mes occupations et qu’elle allait devoir rester, toute la semaine, seule ici jusqu’à sa reprise du travail. Et qu’elle aurait pu faire un effort vestimentaire le temps de ma présence.

Tout le long de ses prises de paroles, je mangeais et savourais le gâteau en prenant un plaisir gustatif avant de finir par le café. Je la laissais s’exprimer tout le long de la conversation en rigolant et en souriant par moments en réponse. Je la voyais intentionnée envers moi, même un peu trop, je me disais. Elle avait pris peur que je m’étais forcée à manger son gâteau et si je n’appréciais pas, elle pouvait faire autre chose. Je pouvais comprendre cette intention envers moi du fait dont je suis venu à son aide. Elle avait posé sa main sur mon genou avant de partager cette inquiétude. Je la vis regarder l’heure et elle reprit la parole pour me dire que j’étais peut-être pressé, qu’est-ce que j’allais faire, qu’elle ne voulait pas m’embêter et que j’étais sûrement occupé.

Ah la la la la la. Akira. Je sentais bien une certaine appelle à l’aide de sa part comme pour hier. Elle ne voulait pas être seule. Quelque chose me dérangeait un peu en soi, car je pensais qu’elle allait quand même recevoir de la visite, au moins de ses collègues après leur travail. Je pris un instant pour analyser toutes ces informations et réfléchir à une réponse pour la détendre un peu et lui rendre la journée plus simple avec moins de prise de tête. Je pris à mon tour la parole avec un délicat sourire :

- Akira. Tout va bien. J’apprécie ce petit moment avec toi. Je suis rassuré que tu ailles mieux qu’hier.

Je déposais la tasse de café sur la table basse avant de poser ma main sur la sienne avant de reprendre :

- Ton gâteau est excellent, je l’ai beaucoup apprécié. Et ne t’inquiète pas pour ta tenue. Tu n’as aucune impérative et prends ton temps. Tu es en repos.

Je la regardais dans les yeux et caressais sa main avec mon pouce avant de lui la lâcher et de me lever en prenant mon assiette et ma tasse et me diriger vers la cuisine pour déposer ce que j’avais dans la main soit dans le lavabo ou dans le lave-vaisselle s’il en avait un avant de reprendre un parlant suffisamment clairement pour qu’elle puisse m’entendre si elle n’était pas proche de moi :

- Je n’ai rien de prévu pour le reste de la journée ni pour les prochains jours. Suite à mon intervention, je vais devoir répondre à quelques questions pour l’enquête et jusqu’à la fin de l’enquête, je suis en repos. Je dois juste me montrer disponible si les enquêteurs ont des questions à me poser. Aujourd’hui et si tu veux, je peux rester avec toi et pour les prochains jours, je pourrais te rendre visite si tu le souhaites.

Pour aujourd’hui, je savais que je pouvais rester avec elle, par contre, je ne pouvais pas promettre pour les jours suivants. Comme dit, je suis soumis à une enquête et à tout moment, je pouvais être convoqué. Cette enquête était pour s’assurer que je n’avais pas fait d’excès de zèle et que ce n’était pas une exécution sommaire, que tout a été fait dans les règles. Je voulais essayer de voir ce que je pouvais faire pour elle. Ce qu’elle avait vécu daté d’hier et je sentais qu’elle n’était pas prête à être seule. Il va falloir essayer de trouver une solution pour lui venir en aide à faire face à tout ça.

Une chose me parvint à l’esprit. Dans tout ça. En fait l’histoire du fraisier qui était un gâteau élaboré pour être une simple envie de sucrer. Le fait qu’elle ne voulait pas la manger seule. Je réfléchis quelques secondes et là, un flash m’apparut. Dans le dossier d’Akira, dans la partie identification du patient il y avait son nom, son prénom, sa date de naissance et son lieu de naissance. Et je me souvenais que j’avais pensé que c’était une bien triste journée pour le jour de sa naissance. Mais bien sûr, c’était son anniversaire hier et ce gâteau, c’était pour cet événement. En me rappelant de cela, je me suis tourné vers Akira avant de lui dire chaleureusement avec un petit sourire :

- Joyeux anniversaire en retard Akira.

Oui, c’était en retard, mais que voulez-vous ? Disons que les circonstances, jusqu’à présent, n’étaient pas propices à cela. Mieux vaut tard que jamais comme dirait certain. J’espérais que cela allait lui apporter un certain réconfort en plus du reste.

C’est à force de passer du temps avec une personne qu’on apprend à la connaître. Et je dois avouer que je découvrais petit à petit cette Akira. Je faisais face à une Akira en meilleure forme qu’hier et beaucoup plus expressif. À priori, elle était de nature joyeuse et légèrement impulsive. Cette constatation était due à sa réaction lorsque je lui avais souhaité son anniversaire en retard. Je n’avais pas eu le temps de bouger d’un pas, que je l’avais au cou. C’était un câlin très enfantin. J’ai eu le temps de la réceptionner. J’étais surpris sur le coup. Je n’étais pas habitué à tellement de contact et je ne m’attendais pas à une telle réaction de sa part. Je trouvais légèrement excessif, du moins de mon point de vue. Comme dit, ce n’était pas dans ma nature ni dans mes habitudes de ce genre d’accolade. Disons plutôt que j’étais plus habitué au contact agressif dans les interpellations et interventions de police. C’était presque comme une découverte, une expérience à prendre et à apprécier. Un peu de changement dans le train-train quotidien ça faisait du bien. Doucement, mais sûrement, la surprise laissera place au plaisir avec le temps. C’était un moment de calme et chaleureux ce qui était plutôt rare pour moi.

Après cette accolade, elle éloigna son visage du mien pour me remercier et me demander comment je l’avais su pour son anniversaire. J’avais eu pas mal d’élément en ma possession pour le deviner bien qu’il a fallu une petite voix pour me le faire penser. On pouvait voir des choses sans pour autant le relever ou le signaler, ce qui a bien failli m’arriver. Elle rit de sa demande de savoir si j’étais devin avant de faire la remarquer sur le fait qu’elle n’avait rien contre l’idée que je reste avec elle pour la journée. Je pensais bien qu’elle n’allait pas refuser mon invitation à rester avec elle. Je pouvais me le permettre pour aujourd’hui.

Elle finit par me lâcher pour finir de ranger ce qui restait du petit déjeuner avant de me prévenir qu’elle allait s’absenter pour se changer, ou comme elle le dit, être plus présentable. Je lui souris la laissant s’éloigner de moi avant de lui dire :

- D’accord, prends tout le temps qui te faudra. Nous ne sommes pas pressés.

Je la vis partir donc partir pour se changer. En attendant, je pris mon smartphone pour voir si j’avais un message, un mail, ou un appel manqué. J’avais reçu un message d’un collègue de l’ordre qui m’avait fait un point sur notre intervention. Il me résuma la situation en me confirmant que l’enquête avait commencé et que j’étais relevé de mes fonctions jusqu’à la conclusion de l’enquête et que je devais être disponible en cas de convocation. Bien sûr, il n’y avait pas besoin de s’inquiéter, c’était la procédure normale et j n’avais aucune perte de salaire ou autre. C’est juste mon activité qui est en arrêt pour être sûr qu’il n’y avait pas un mauvais flic en circulation. Je passais quelques coups de téléphoné pour m’informer et informer les autres avant de raccrocher. Il fallait croire qu’Akira et moi étions coordonnés, car du moment où j’avais raccroché, je l’entendis revenir.

Elle revint métamorphosée ! Non, je rigolais. Elle était charmante et toujours souriante. Elle me remercia pour ma patience et me demanda si je voulais faire quelque chose en particulier aujourd’hui. Je n’avais pas spécialement un programme défini dans la tête, je pense qu’il va falloir improviser. Elle me signala que si j’avais besoin de quelque chose, je ne devais pas hésiter et que je pouvais faire comme chez moi. Je me frottais le menton en fermant les yeux pour réfléchir à tout ça avant de poser mon regard dans la sienne et de lui dire souriant :

- Je dois avouer que je n’ai rien de prévu en particulier en tête pour aujourd’hui, donc nous sommes libres de faire ce que bon nous semble, donc si tu as une idée, je suis preneur. Tu as déjà fait beaucoup avec le petit déjeuner et je t’en remercie pour tout. Profitons de ta pause pour prendre l’air et t’occuper l’esprit, tu veux bien ?

Je ne doute pas de sa réponse. Ça sera une réponse positive et je pense qu’elle avait besoin de sortir et profiter de ne pas être seule pour s’occuper l’esprit et penser à autre chose. Je ne savais pas combien de temps, je pourrais rester à ses côtés. Mais je pense qu’on peut dire, qu’elle s’est fait une nouvelle connaissance.

Voilà que les minutes passèrent pendant la réflexion d’Akira. Je dirais qu’à vue de nez, elle était plongée dans sa réflexion depuis environ trois minutes. Après cette petite attente, elle donna une première réponse en s’excusant, car elle avait beaucoup d’idées en tête et qu’elle n’arrivait pas à faire le choix. Elle retourna dans sa réflexion pendant une petite minute, je pense, avant qu’elle reprenne la parole et de proposer de trancher ensemble sur l’activité à faire pour aujourd’hui. Elle cita donc sa petite liste d’activité qui lui plairait. Il y avait vraiment de tout. Je peux dire qu’elle en avait des idées pour aujourd’hui. Il y avait autant de sorties en extérieur qu’en intérieur. Il y avait des balades dans la nature, du shopping, des visites de musées passants mêmes par un pique-nique. Il y avait pour tous les goûts. Même du cheval pour dire, même si elle fit la remarque que ce n’était peut-être pas la meilleure idée vue son traumatisme crânien d’hier. Cette analyse de sa part était plutôt rassurante, ça montrait une certaine maturité malgré son jeune âge.

J’ai remarqué aussi que c’était une personne plutôt tactile, elle aimait prendre les personnes dans ses bras et leur prendre la main et tout ça avec le sourire. C’était dans sa nature, souriante, joyeuse, tactile, tout ça, c’était fait d’une façon naturelle, on voyait bien que c’était des actions ponctuelles et non réfléchies ou préparées. C’était charmant, innocent et légèrement enfantin. Elle était comme un bol d’air pur même si je pensais que c’était aussi un manque de prudence dans ce monde d’être ainsi. Enfin, tant qu’elle fait attention à elle, ça devrait aller, même si à force de la côtoyer et de la découvrir, elle me faisait penser à un mouton dans un monde de loups.

Elle m’avait pris la main lorsqu’elle me proposa son idée d’écouter ses propositions et de faire un choix. Je l’avais laissé faire et je voyais qu’elle ne s’était pas vraiment rendu compte de ce geste, car lorsqu’elle me demanda si une de ses idées avait attiré mon attention, elle me lâcha la main gênée et s’excusant. Quelle drôle de fille quand même. Elle avait une nature à s’attacher aux gens, à être une personne aimante le contact, mais qui avait un côté timide qui faisait qu’elle prenait un peu de recul. On peut dire qu’elle avait une personnalité qui s’opposait par moments, ce côté à aller au contact et être timide par la suite. C’était une personne agréable et rafraîchissante.

Je souris à sa réaction avant de lui reprendre la main tendrement et de lui caresser le dessus avec mon pouce :

- Inutile de t’excuser pour ça voyons, ce n’est rien.

Nous étions des connaissances basées sur une circonstance de sauvetage. Nous avions un début de lien amical et je voyais que même si c’était par moments peut-être un peu trop familier, je voulais la rassurer sur cette tendance qu’elle avait et je pouvais accepter, car c’était dans sa nature, ce n’était pas dans un but calculé et précis. Si nous devions passer cette journée ensemble, essayons de faire avec sa personnalité et de lui rendre cette journée agréable et apaisante pour elle. Elle avait autant besoin de se détendre que de penser à autre chose qu’à sa journée d’hier. Je lui lâchais doucement la main avant de me frotter le front avant de baisser légèrement la tête et de fermer les yeux :

- Alors… Que pourrions-nous faire aujourd’hui avec tout ça ?

Je réfléchis quelques secondes avant d’ouvrir les yeux et de remonter mon regard dans la sienne avec un petit sourire :

- Et si nous allions faire du shopping aujourd’hui ? Je trouve que pour commencer ça serait très bien pour toi.

Je n’étais pas forcément un grand fan du shopping, mais je sais que pour la plupart des filles, c’était une activité plutôt appréciée, au moins, c’était une activité tranquille, pas fatigante, qui occupe bien l’esprit. Je pourrais aussi lui offrir quelque chose pour conclure son anniversaire dans la joie est la bonne humeur. Il est vrai que je n’avais aucune obligation de faire tout ce que je faisais, c’était même du bonus pour elle en fait, tout ça. Mais je me dis qu’au moins j'étais rassuré de la voir bien et contente et que je peux aussi bien être une bonne personne envers un autre et pas le froid agent de l’ordre. En vérité, je ne me forçais en rien dans tout ça, j’acquiesçais et prenais plaisir à cette ambiance calme et douce.