Voilà quelques jours que je suis arrivé dans cette ville dans ce grand pays des États-Unis. Pays de liberté et pays du fric, en gros, par d'argent, pas de vie. En soi, ce n’était pas un problème, ce n’était pas dans mes habitudes à ne travailler et j’aimais rester indépendant dans ma vie dans tous les domaines. La recherche de travail n’était pas compliquée de nos jours, entre les annonces dans le journal classique, les entreprises d’intérim et Internet, nous avions l’embarras du choix pour chercher et trouver quelque chose. Il ne m’a pas fallu longtemps pour trouver une annonce proposant un contrat à durée déterminée dans un bar pour un remplacement ponctuel d’une semaine pour remplacer le barman malade. Il fallait bien commencer par quelque chose et pourquoi pas par ce petit contrat, ça fait de l’expérience et une première expérience dans ce pays. Car oui, aux Pays-Bas, je n’avais plus grand-chose à prouver, mais comme j’aime dire, un nouveau pays, un nouveau départ.

J’ai donc passé un entretien à la fermeture du bar et on m’interrogea sur le style de bar dans lequel j’ai pu travailler, depuis combien de temps, je faisais ça, mes sources de motivation, si j’étais contre les heures supplémentaires, mes qualités ainsi que mes défauts et etc. Un véritable responsable de ressource humaine ce gars avec leur question des plus étranges, mais que voulez-vous ? C’est ainsi de nos jours. Bon, ça allait encore, ce n’était que pour un remplacement, il n’y avait d’embauche de prévue. Bien sûr, le fait que je sois un vampire, cela apportait un petit contraint côté horaire. Mais il faut croire que la chance était de mon côté, le bar avait un service de nuit et c’était le gars qui devait s’occuper de ce service qui était absent et en cette période de l’année, les journées devenaient de moins en moins longues, ce qui m’arrangeait en soi, vivement l’hiver. En-tout-cas, j’ai eu le poste et je commençais donc mon poste aujourd’hui. Au cas où, mon entretien avec le patron, c'était hier soir.

Je pris donc mon poste, il était 20 h 00. Je saluais mon collègue temporaire qui avait fait la journée. J’étais déjà en tenue et je m’installais derrière le comptoir et commençai à faire l’inventaire des bouteilles pour voir où nous étions, ce qui nous restait et aller contrôler la réserve avant de ramener quelques bouteilles pour m’éviter de devoir y retourner après deux ou trois services. Bon, j’avais tout ce qu’il fallait, même le torchon pour essuyer le comptoir et les tables. À cette heure-ci, il y avait ceux qui étaient venus après le travail pour se détendre avant de rentrer chez eux qui commençaient à doucement partir pour laisser place aux habitués de la soirée, et même de la nuit. Je ne saurais dire vraiment si c’étaient des habitués en fait, c’était mon premier poste ici. Ce que je pouvais dire, c’est qu’il n’y avait pas de vampire, il y avait de tout, sauf des vampires. Il faut dire qu’il y avait des bars spécialisés pour nous autres buveurs de sang. Cela ne me dérangeait en rien et j’avais apporté de quoi me sustenter au besoin. J’avais déjà pris mon repas du soir avant de venir, j’avais apporté juste au cas où un petit creux devrait faire son apparition.

La soirée débuta sans encombre et les commandes se faisaient l’un après l’autre, allant du simple verre à la bouteille. Allant de la bière classique, aux cocktails élaborés jusqu’au digestif. L’ambiance était un peu bruyante, mais amicale. Pas de prise de tête malgré leur nature de bon consommateur. Certains avaient une bonne descente et une bonne résistance à l’alcool, d'autres un peu moins, ainsi va la vie. Alors que la soirée commençait à peine, une étrange cliente passa la porte du bar. Une jeune demoiselle aux longs cheveux blonds. Elle ne me semblait pas vraiment à sa place. Je sais qu’il ne faut pas se fier aux apparences, mais disons que j’ai une confirmation lorsqu’elle passa commande avec sa petite voix hésitante, un chocolat chaud… D’accord… Est-ce qu’on avait ça en stock… Je crois avoir vu cela dans la réserve, je ne suis pas convaincu que c’était pour les clients, mais comme on dit, le client est roi.

– Bien sûre Mademoiselle. Je vous apporte cela tout de suite.

Bon, ayons une approche douce et amicale, du moins, un peu plus qu’avec le client lambda. Elle me semblait un peu agitée, pour ne pas dire inquiéter, elle regardait un peu trop souvent la porte, comme si elle s’attendait à voir une personne en particulier passer cette porte et pas pour sa plus grande joie. Je levais mon sourcil un peu intrigué par ce que je voyais. Je fis chauffer le lait avec de la vapeur avec l’aide de notre machine à café, ce qui offrait du lait chaud avec une mousse au-dessus avant de mettre trois cuillères de cacao en poudre et de remuer tout cas à la longue cuillère. Une fois le chocolat chaud de préparer dans une tasse, je lui déposais juste devant elle sur un dessous de verre.

– Voilà pour vous, un chocolat chaud pour la demoiselle.

Elle me demanda si elle pouvait rester où elle était. Étrange question, en même temps, les clients pouvaient se mettre là où il voulait, sauf derrière le comptoir ou dans les pièces où était attaché un panneau « Privée ». Cette question montrait qu’elle n’était pas du tout habituée à ce genre de lieu. Je lui répondis doucement :

– Bien sûr, aucun problème. Vous pouvez vous installer ici.

J’avais deux questions qui m’arrivaient dans mon esprit, le premier, qu’est-ce qui pouvait perturber ou plutôt effrayer la jeune fille et la seconde question, avait-elle l’âge pour être ici… En plus non accompagné. Bon, elle n’avait pas commandé d’alcool, donc en soi, je n’avais pas besoin de demander son âge, par contre, pour la peur qui se lisait aussi bien sur son visage que sur sa façon d’être, je lui demandais calmement :

– Loin de moi de me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais… Tout va bien ? Vous m’avez l’air effrayée par quelque chose.

Bien que le barman soit là autant pour servir que pour écouter, il est dans l’habitude que ça soit le client qui vient vers le barman, pas le contraire, sauf si la situation l’exige. Pour moi, une personne ayant peur rentrant dans un endroit inhabituel pour elle, c’était déjà pas mal et je voulais savoir si je devais me préparer à accueillir quelqu’un ou pas dans le bar pouvant apporter des problèmes. C’était mon premier service et je voulais éviter que ça ne se passe mal pour moi, mais aussi pour la jeune fille qui n’avait pas l’air d’être de nature à chercher les problèmes.

Nous avions reçu une explication sur le pourquoi du comment de la présence de cette demoiselle ici présent. Un inconnu qui la suivait l’avait poussé à trouver un endroit de sûr où s’arrêter et trouver une certaine sécurité. Il est assez rare qu’un individu fasse quelque chose de répréhensible devant un certain nombre de témoins. Les bars font partis de ces établissements qui sont ouverts et qui à un minimum de présence. Elle affirma qu’un homme la suivait, il faut croire qu’il ne l’avait pas suivi jusqu’ici car elle surveillait toujours la porte. Je suppose qu’elle guettait si son poursuivant allait rentrer ici ou pas. Il se pourrait aussi qu’elle se faisait des idées et que cette personne marchait dans la même direction qu’elle. Après, tout peut sembler un peu étrange ou dangereux une fois la nuit tombée. De nos jours, il y a de tout qui se balade la nuit. Des bonnes comme de mauvaises personnes et qu’importe leur race, sans oublié que certain surnaturel, comme les vampires, sortent que la nuit et s’amuse à mordre les gens. Ce qui a donné ce sentiment d’insécurité la nuit pour certaines personnes. Surtout depuis l’officialisation de notre existence. Avant, nous étions des légendes, maintenant nous sommes des citoyens lambda avec nos habitudes connues de tous.

Dans notre cas à nous, elle semblait vraiment terrifiée. Elle n’avait pas de doute sur le fait d’avoir été poursuivi et qu’elle se sentait en danger. Ce que je pouvais comprendre en la voyant. Elle semblait assez limitée dans sa capacité à se défendre, comme dirait certain, c’est une proie facile. Je sais qu’on dit qu’il ne faut pas se fier aux apparences, qu’on pourrait être surpris, mais pour elle, j’étais assez sûr. Elle montrait tous les signes d’une personne profondément inquiète. Que ça soit sa façon de parler avec hésitation que sa posture et ses gestes. Sans oublier sa dernière phrase montrant son désir de rentrer, mais son corps qui la faisait rester sur place, allant lui faire couler une larme. Elle était en état d’aller nulle part. En plus, elle avait l’impression de gêner.

Que faire ? Que faire ? Il ne serait pas raisonnable de la laisser partir. Il y avait peut-être bien un rôdeur à l’extérieur attendant qu’elle sorte. Et si demain je vois dans les actualités que cette fille a été agressée ou pire, je m’en voudrais sûrement et cela ne sera pas non plus bon pour mon CV. Je la regardais un instant avant de prendre un verre que je venais de nettoyer et je lui dis calmement :

– Vous ne dérangez en rien mademoiselle. Il ne serait pas raisonnable de sortir si un danger est présent dehors. Vous pouvez rester ici en attendant que vous puissiez contacter quelqu’un pour vous accompagner.

Il ne fallait pas oublier que la plupart des humains, vie et le jour et dort la nuit et je pense qu’elle ne fait pas parti de ces gens qui dorment la journée pour faire la fête la nuit. Je pouvais voir la fatigue dans ses yeux. J'espère pour elle qu’elle avait une connaissance dans le coin pour l’accompagner ; Sinon il y avait une autre solution, mais qui serait longue pour elle car :

– Si vous trouvez personne, je pourrai vous accompagner, mais il va falloir attendre la fin de mon service. Cela risque d'être fatigant pour vous d’attendre, mais au cas où et si vous voulez, je pourrai vous aider à rentrer chez vous.

C’est un peu différent de mes accompagnements de d’habitude. Vous savez, appeler un taxi et porter le gars jusqu’à la voiture pour la ramener chez lui et éviter qu’il prenne le volant ou appeler un proche si j’ai leur numéro. Il est vrai que nous avons une certaine capacité pouvant délier la langue des personnes si nous avons besoin d’information. Il ne me restait plus à attendre sa réponse et si elle voulait rester pour m’attendre, la diriger vers un coin tranquille du bar et voir si elle voulait boire ou manger quelque chose. Je pouvais toujours lui faire un sandwich au besoin.

Le métier de barman est plein de surprise à vrai dire. On peut voir et entendre bien des choses plus ou moins intéressantes, mais sur ce coup-là, je ne savais pas trop quoi penser. La situation de cette demoiselle n’était pas des plus simples et il faut croire qu’elle n’avait pas trouvé de solution à son problème pour pouvoir rentrer chez elle. Même si elle refusa une première fois ma proposition, elle ne l’excluait pas complètement. Je pense que cela dépendra de la suite si elle finit par trouver une solution pour rentrer chez elle en sécurité. En attendant, elle finit par s’installer à une table dans un coin et commanda quelque chose à manger. Je partis donc lui préparer un sandwich au poulet accompagné de salade, de tomate, de tranche fine d’emmental ainsi qu’un léger filet de mayonnaise. Et je lui apportais cela avec un verre de jus de fruits vitaminé. Après tout, elle avait fait sa journée de travail et normalement, elle aurait dû être à la maison à cette heure-ci, mais par la faute d’un inconnu ayant apporté une trop grande attention à sa personne, elle finit par se réfugier dans un bar pour un certain temps.

En-tout-cas, la jeune blonde a été installée et servit. Elle se trouva une petite occupation, de la lecture qui fit son travail pour un temps avant qu’elle ne finisse par s’endormir sur son livre qui était posé sur la table qui lui-même était posé sur le sol et ainsi de suite. Bon, pendant qu’elle était occupée à dormir, je m’occupais du bar et des clients occupant les lieux. La soirée se passa au mieux, pas d’histoire, même pas une seule bagarre. On peut dire que c’était très calme.

Les heures passèrent jusqu’à la fin de mon service. Les clients commencèrent à partir les uns après les autres avec plus ou moins de grammes d’alcool dans le sang. Vous savez, le bar est plus un lieu de retrouvailles et de discussion où on parle de nos problèmes et ceux des autres et apportant chacun sa solution et a changé le monde. On peut dire que c’est un forum de discussions où l’alcool aide à délier la langue et les pensées de certains. Après, avec un petit coup dans le nez, on peut réagir de façon excessive et être plus sensible que d’habitude ce qui peut mener à des rires, des pleurs et à des prises de tête. La différence et qu’ici, les personnes se font face, ils ne sont pas protégés par la distance ou l’anonymat que peut apporter Internet. Ici, il faut assumer les conséquences de ses pensées et mots. C’est autre chose une prise de tête dans un bar que sur Internet.

Enfin, comme dit avant, aujourd’hui, c’était plutôt tranquille. Il n’y allait pas avoir plus de travail ou de rangement à faire ce soir. Je débarrassais et nettoyais les dernières tables, laver les chopes et les verres récupérés, je fis les derniers comptes à la caisse et commençais à fermer les volets. La jeune fille ayant cherché refuge ici était toujours en train de dormir. Elle était tellement discrète que peu de clients l’avaient remarqué avant de vouloir s’installer à la table où elle était avant de repartir une fois sa présence repérée. Il était temps de s’en aller. Il fallait voir pour la faire rentrer chez elle avant que le jour ne se lève, sinon la situation allait être compliquée pour moi.

Je m’approchais d’elle et posais doucement ma main sur son épaule avant de la secouer tout doucement pour la sortir de son sommeil.

– Mademoiselle ? Il est temps d’y aller. Le bar va fermer et il faut rentrer chez vous maintenant. Je vais appeler un taxi et vous accompagner jusque chez vous si cela peut vous rassurer.

J’attendis qu’elle soit un minimum réveillé avant d’appeler un taxi avec le téléphone du bar. On avait quelques taxis habitués à tourner dans le coin pour ramener les clients ayant trop bu. Lorsque le taxi arriva, j’aidais la jeune fille à se lever et l’accompagnais jusque dans le taxi après avoir vérifié qu’elle n’avait rien oublié au bar. Je fermais l’établissement après avoir activé l’alarme et j’attendis qu’elle donne l’adresse de son domicile, soit à moi au directement au chauffeur pour que nous puissions prendre la route.

Besoin d’un refuge

28/09/2036

Les choses semblaient peu à peu s'arranger bien que je n'osais toujours pas rentrer chez moi dans la nuit noir. J'avais été accueillis comme une princesse, et j'exagère à peine. J'avais trouvé un bon refuge, le barman m'avait apporté un délicieux sandwich et j'avais pu me poser au calme. Je faisais en sorte d'être très discrète, ne voulant pas que ma présence ne dérange. Je m'étais même mise à lire un livre sur une histoire d'amour entre une humaine et un Vampire. C'est assez drôle quand même, la jeune fille veut devenir Vampire pour vivre avec l'être aimé. Est-ce que à sa place j'aurai le courage de devenir une Vampire ? Je ne sais pas. C'est un gros changement quand même... en tout cas, aussi intéressant que fut le livre, la fatigue finit par me gagner et je m'endormis. Je joue la belle au bois dormant pendant deux heures environ, jusqu'à ce que je sente une main sur mon épaule me secouer. Je sors de mon sommeil, je me redresse et me frotte les yeux. Où est-ce que je suis ? Ah oui le bar ! Je me suis vraiment endormie ici ? Mince. J'affiche une mine désolée au monsieur.

Oh, je suis désolée, merci beaucoup... je ne dis pas non... a votre compagnie...

Je regarde à l'extérieur et il fait encore bien nuit. Même si je ne le connais pas, je suis bien plus rassurée qu'avec le rôdeur, si il était malveillant, il aurait pu profiter de mon sommeil.

Oh il faut que je vous règle aussi !

Je me relève doucement, mon dieu je suis ko. Je lui tends ma carte bleue, prête à payée. Une fois fait, je range mes affaires puis je sors avec lui. Mon corps me semble tellement lourd sur mes jambes. J'ai l'impression que je pourrais m'endormir debout. Lorsque le taxi arrive, on entre dedans, je donne mon adresse et c'est parti pour rentrer à la maison. Pendant le trajet, je me sens somnoler jusqu'à m'endormir, ma tête tombant sur l'épaule du barman. La nuit fut trop courte. Le trajet pris du temps, il y a des embouteillages suite à un accident sur la route. Après pas mal de temps, le taxi nous dépose. Je m'occupe de régler la course, remerciant le chauffeur. Une fois fait, Je me tourne de nouveau vers le barman.

Merci beaucoup de m'avoir raccompagné.

Je lui souris avant de regarder vers l'horizon, le soleil va se lever.

Oh, regardez, le soleil va se lever ! Comme c'est beau !

Sauf que j'oublie un détail: il travaille de nuit et je ne sais pas si c'est un humain ou une autre race. Peut-être qu'il ne supporte pas le soleil ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Il a fallu que j’encaisse l’argent de la petite blonde et que je rajoute son argent dans la recette de la journée avant de pouvoir partir et accompagner la petite jusque chez elle. Ce n’était pas dans mes habitudes de rendre ce genre de service, car de plus, c’était sur mon temps libre et donc pas réénumérer. Après cela ne me dérangeait pas plus que ça. Je n’avais pas prévu de faire quelque chose après le travail et faire un bon geste n’était pas de trop dans l’époque que nous vivions. De plus, c’était pour venir en aide à une charmante demoiselle dont la vie ne voulait pas se montrer tendre envers elle en cette soirée. Bon ! L’argent est encaissé, le bar rangé et prêt à être fermé et le taxi était arrivé. Tout était au vert pour que nous puissions y aller.

J’avais bien assez le temps devant moi pour accompagner la demoiselle et rentrer chez moi. Du mois, c’est ce que je pensais. Les aléas de la route qui s’accumulait pour me saboter mon temps que j’avais. Manque de chance ? On peut se prendre quelque ralentissement, mais là ! On s’est tout pris, l’un après l’autre. Et chaque accident, ralentissement et bouchon que notre taxi a pu rencontrer, je perdais du temps dans mon planning pour pouvoir rentrer chez moi après cet accompagnement. Je ne pouvais que soupirer devant le temps qui passait et qui me rapprochait du lever du jour qui était un événement normal et naturel, mais qui pouvait me coûter mon existence. Du moins, si je rentrais en contact avec le soleil.

Le trajet se passa au mieux et la demoiselle avait piqué du nez pendant le trajet qui dura bien plus longtemps que prévu. Nous finassâmes par atteindre la maison de la jeune fille bien plus tard que prévu. Nous sommes sortis du taxi, elle paya et le taxi parti vaquer à ses occupations. Alors que je regardais le taxi s’éloigner et d’un coup, je levais un sourcil et je pensais à mon for intérieur :

« Et merde… »

Cette pensée était suivie par le remerciement de la jeune fille pour l’avoir raccompagné et elle conclut de dire que le soleil allait se lever. Que du bonheur. Une réflexion me parvint à mon esprit. Pourquoi suis-je descendu du taxi ? Je l’avais accompagné. Ma tâche était terminée et j’aurais pu me faire emmener chez moi par le taxi et l’affaire aurait été classée. Maintenant, je me retrouve chez une cliente de circonstance, pas à côté de chez moi avec l’aube qui va se lever et qui risque de me détruire si je ne me mets pas à couvert du soleil. Il est vrai que le lever du jour est un spectacle des plus agréables à observer lorsque cela n’est pas mortel. Ah la la la ! Que mon enfance me manque lorsque je pouvais manger tout ce que je voulais et sortir à toute heure de la journée. L’immortalité à un prix et ce n’est pas rien. Du moins pour un vampire comme moi qui suis attaché à son enfance et son ancienne vie.

J’observais avec inquiétude l’horizon et je raclais la gorge avant de me tourner vers elle et de prendre la parole calmement :

– Il est vrai que c’est un magnifique spectacle et tout. Bien que je doive avouer que le soleil et moi, nous ne sommes pas de grands amis. J’ai une peau très sensible au soleil avec une réaction très virulente. Me serais-je possible de patienter chez vous jusqu’au coucher du soleil ?

On peut dire que c’est un échange de bons procédés. Je l’ai accompagnée pour m'assurer que son poursuiveur ne s'attaque pas à elle et je demande à mon tour de venir en aide. Bon, il est vrai que j’aurais pu lui dire que j’étais un vampire. Elle ne va peut-être pas comprendre le sous-entendu, mais ma priorité était de trouver un endroit protégé des rayons du soleil pour la suite de la journée.

Besoin d’un refuge

28/09/2036

Maintenant que je vois ma maison, que je suis à deux pas d’être à l’intérieur, je me sens totalement rassurée. Je vais pouvoir rentrer à l’abri dans mon petit nid douillet et passer une bonne nuit de sommeil. Je ne pourrais pas autant rentabiliser mon jour de week-end que je l’aurai aimé mais je peux tout de même me reposer. Et surtout, le plus important, tout va bien maintenant. Le soleil va se lever, c’est beau et je me demande ce qu’en pense mon… Compagnon de route ? Mon sauveur ? Mon bienfaiteur ? Pleins de surnoms lui vont bien. C’est vrai que je ne sais pas du tout comment il s’appelle. Alors que je suis en train de m’extasier devant le lever de soleil, je l’entends me dire qu’il a une peau très sensible au soleil et me demande s’il peut s’abriter chez moi le temps que le soleil se couche. J’ouvre de grands yeux surprises. C’est vrai qu’il a pris le temps de me raccompagner et que l’on a été embêté par pas mal d'embouteillages. Mince, lui qui devait avoir le temps de rentrer chez lui ne l’a finalement plus et c’est de ma faute. Il est descendu avec moi. Ni une, ni deux, sans réfléchir, je le saisis par le bras et l’entraine avec moi d’un pas rapide jusqu’à ma maison. Je déverrouille la porte vite, le fait entrer et referme la porte.

Je suis désolée, je ne savais pas que vous étiez allergique au soleil, ça ne doit pas être évident. Attendez, j’arrive !

Je m’occupe de fermer tous les volets, pour être sûre qu’aucun rayon ne passe. Je reviens donc vers l’homme et je prends ses mains dans les miennes avec un sourire chaleureux sur le visage.

Ne vous en faites pas, n’ayez pas peur de me gêner. Vous m’avez beaucoup aidé cette nuit alors…Maintenant c’est à moi de prendre soin de vous. Vous voulez manger ou boire quelque chose ?

Mais que suis-je bête… Il travaille de nuit et à une peau sensible au soleil… C’est peut-être un vampire ? Alors… Peut-être qu’il ne mange pas vraiment.

Veuillez m’excuser pour cette question mais… Est-ce que vous êtes un vampire ? Non pas que j’ai un problème avec ça, c’est juste que je suis en train de vous proposer à manger alors que peut-être que vous ne le pouvez pas ? J’aimerais ne pas vous faire de proposition idiote et vous rendre service, à mon tour. Oh et puis je n’arrête pas de parler mais…Il y a mieux que mon hall d’entrée pour ça ! Permettez…

Je lui retire sa veste et l’accroche au porte manteau puis je l’invite à s’installer sur le canapé.

Voilà ce sera mieux comme ça. Est-ce que vous avez besoin de quelque chose ? Au fait, vous vous appelez comment ? Moi c’est Akira. Et… Je crois que je ne vais pas faire long feu…

Dis-je avant de bailler. Un sommeil autant entre coupé n'est absolument pas réparateur...

Codage par Libella sur Graphiorum

Il ne faut pas se fier aux apparences à ce qui parait et je dois dire que cette jeune fille était plus rapide et était plus forte qu’elle en avait l’air. Alors que je lui avais partagé mon souci de santé par rapport au soleil, ni une, ni deux, elle me prit par le bras et m’attira rapidement à l’intérieur de sa maison. Elle me partagea sa compassion par rapport à mon « allergie au soleil » avant de me demander d’attendre. Elle fila d’un pas rapide dans chaque pièce et je pouvais entendre le bruit des volets en train d’être descendu. L’obscurité commença à envahir chaque pièce de la maison. Elle était plutôt réactive et très serviable. Je pouvais le constater par ses actions jusqu’à présent réalisées et ses dires après avoir pris mes mains dans les siennes. Il faut croire que cette fille était plutôt tactile. Cela ne me gêne pas, on pouvait voir que c’était dans sa nature et que tout était fait avec innocence. Je la laissais faire et l’écoutais attentivement et je souris à ses mots. Alors que nous venons à peine de nous rencontrer, elle voulait déjà prendre soin de moi et elle me proposa même à manger et à boire. C’était très gentil de sa part, elle était bienveillante, peut-être un peu trop rapidement avec les inconnus. Je ne sais pas pourquoi, mais l’expression « ta bienveillance te perdra », je pense qu’elle a dû déjà en faire l’expérience vue dans le monde que nous vivons.

En-tout-cas, elle montra des signes de réflexion, car elle finit par me poser la fameuse question sur ma véritable nature. Elle a pu voir et rassembler suffisamment d’éléments pour avancer la question. Je n’eus pas le temps de réagir qu’elle m’enleva ma veste pour l’accrocher avant de m’inviter à m’asseoir sur le canapé avant de me donner son prénom. Je m’assis donc et je me frottais le menton en la fixant trois secondes tout en réfléchissant à ma réponse avant de dire calmement avec un petit sourire au coin :

– Vous m’avez démasqué. Je suis bien un vampire et je vous remercie grandement pour votre attention à mon sujet. Ne vous inquiétez pas, j’ai pu manger au bar avant de fermer la boutique, je n’ai nullement faim ou soif, mais merci pour votre proposition et accueil et un grand merci de me permettre de rester chez vous le temps de la journée.

Il était normal que je lui apporte une réponse à son interrogation à mon sujet et de la remercier pour le service qu’elle m’a offert, que ça soit pour me permettre de rester chez elle, que pour la veste et sa proposition de repas, et cela, malgré son état de grande fatigue. Il était inutile qu’elle se force encore à rester debout pour moi. Je n’avais nullement besoin de me nourrir et elle s’était assurée que nul rayon de soleil ne va me lécher ma peau et me brûler. Elle avait suffisamment fait pour moi. Je me tournais vers elle et je la regardais dans les yeux en souriant :

– Je me nomme Maxwell, enchanté de faire votre connaissance Akira. Vous avez fait bien assez pour moi. Je vous demanderais juste où se trouve la salle de bains pour un brin de toilette et me dire où je peux me reposer et je ne vous retiendrais pas plus longtemps. Vous devez être épuisées et le sommeil est primordial pour entretenir une bonne santé. Et si je peux faire quoi que ce soit pour vous avant que vous n'alliez vous coucher, n’hésitez pas une seconde.

Il était normal qu’elle soit dans un tel état et quelle chance que nous soyons le week-end pour elle. Elle va pouvoir se poser et essayer de récupérer de cette nuit blanche qu’elle a passée à cause de son poursuivant. Heureusement que cette histoire se finit ainsi. Je veux dire que ça se finissait plutôt bien pour elle. Elle était certes épuisée, mais elle n’était pas blessée ou pire encore. Je demandais encore deux indications avant qu’elle ne puisse se coucher et bien sûr, si je pouvais faire quelque chose pour elle, ça serait avec un certain plaisir. Elle m’a quand même offert l’hospitalité sans vraiment avoir qui j’étais, et cela, de façon ponctuelle.

Il était indéniable que la jeune Akira était de nature serviable et bien intentionnée. Cela pouvait se voir, car ses mots ainsi que ses gestes étaient faits de façon si naturelle que ça devait être soit dans sa nature profonde soit qu’elle était une excellente simulatrice. Pour ma part, je penchais plus du côté que ça soit naturel sa façon d’être. Il est vrai que cet état d’esprit se faisait rare de nos jours, mais il était aussi vrai que cette qualité pouvait être dangereuse pour elle si la personne en face utilisait sa gentillesse à mauvais escient. Il est regrettable de dire que de nos jours, la gentillesse est vue par certains comme une faiblesse et non comme une qualité. Notre monde, sera-t-il prêt un jour à changer et à revoir sa façon de penser ? Qui sait, le monde à changer et évoluer en bien comme en mal, j’attends de voir ça si je continue à exister suffisamment longtemps.

Je ne sais pas pourquoi, mais pour ma part, je n’avais pas l’impression d’avoir tant fait que ça pour elle. Elle montrait une grande reconnaissance pour ma petite action qui s’était résumée à lui donner quelque chose à boire et à manger. En fait, le terme le plus exact est de lui avoir vendu à boire et à manger et de l’accompagner jusque chez elle. J’avoue que pour ce dernier, c’était un bonus, ma bonne action de la journée, si ce n’est de l’année.

Maintenant, nous connaissions le prénom de chacun et elle demanda d’employer le tutoiement avec elle. Eh bien, grand bien lui fasse, cela ne me dérangeait en rien, au contraire, la formalité est bien sympa, mais l’être moins est aussi bien, je pense que cela dépend des circonstances et des personnes que nous avons en face de nous. Nous avons fait un échange de bon procéder qui se résume en gros à l’un rendra service à l’autre au besoin. Sinon, elle me montra l’emplacement des différentes pièces pour ma précédente question. J’avais à ma disposition une salle de bains avec serviette et savon et la chambre d’ami. Après toutes ces indications et mise à disposition, elle me demanda si j’étais satisfait et que je pouvais aller jusqu’à la réveiller au besoin, à quoi, je répondis avec tendresse et petit sourire au coin :

– Eh bien Akira, enchanté de faire ta connaissance. Mais tu sais, je n’ai pas fait grand-chose en soi. En-tout-cas, merci pour ton accueil et pour tout le reste.

Que ça soit pour les volets, la serviette, le savon, la chambre d’ami. Elle donnait bien plus que ce que je lui avais offert. Du moins, c’est mon avis purement personnel. Je luis souris doucement avant de rependre :

– Il est de même pour toi, n’hésitait pas à venir me voir au besoin. Bon, je vais aller à la douche. Je te dis à tout à l’heure ou bonne nuit si tu es au lit à ma sortie.

Je rentrais donc dans la salle de bains pour me décrasser de cette journée de travail, ou plutôt cette nuit de travail. Vu le niveau de fatigue de l’hôte de la maison, je ne m’attendais pas à la voir à ma sortie, d’où ma bonne nuit préventive au cas où. Je pris une bonne douche chaude en me savonnant de la tête aux pieds. Quel moment agréable et apaisant. C’était fort appréciable ! Bon, j’avais de la chance, ma chemise de travail était convenable et ne sentait rien, cela allait faire l’affaire pour cette nuit. Alors que je sortis de la salle de bains, je vis Akira encore debout et elle me demanda un petit service, si petit que même sa voix était petite. Mais cela n’était pas un problème pour l’ouïe d’un vampire.

Elle me demanda donc de passer la nuit à ses côtés, car la journée lui avait été des plus marquants et cela perturbait son sommeil. Je pouvais comprendre la difficulté pour s’endormir, mais sa demande m’étonna quand même. On venait de se rencontrer, on ne savait presque rien sur l’un et l’autre, mais elle me demanda quand même ce service. Je lui vais dire que si elle avait besoin de quoi que ce soit, elle pouvait venir me voir, eh bien, voilà qui est fait. Je la regardais un instant avant de lui répondre chaleureusement :

– Et bien… Si c’est ce que tu veux, pourquoi pas. Je peux te tenir compagnie pour cette nuit. Et je ne doute en aucun cas sur le confort de ton lit.

Je ris et je m’approchais d’elle doucement :

– Eh bien, si mademoiselle veut bien prendre la peine ?

Bien que ma demande me surprît et me surprend encore, je n’étais pas des mieux habillé en plus. Une chemise blanche comme pyjamas en plus de mon boxer bien sûr. Je ne connaissais pas les lieux donc elle allait devoir me guider jusqu’à sa chambre. Je ne sais pas encore comment exactement, nous allons nous organiser pour la nuit. Ce n’était pas dans mes habitudes de passer la nuit chez une personne à peine rencontrée et passé la nuit dans le même lit que cette personne que j’appellerais une connaissance. Il y a une première à tout a priori, et cela, malgré mon âge avancé. Mais pourquoi pas. Dans l’histoire, c’était plus moi la menace potentielle qu’elle. J’attendis qu’elle passe devant pour me guider jusqu’au lieu voulu. Nous avions tous deux besoins de repos et je pense elle plus que moi.

Tout allait pour le mieux en cette journée. La petite blonde avait pu rentrer chez elle en sécurité et j’avais trouvé un endroit où passer la journée jusqu’au prochain coucher de soleil pour que je puisse sortir en toute sécurité. Akira et moi-même avions pu nous laver et nous préparer à aller au lit. Je dois dire que pouvoir me poser un peu me ferait du bien et j'en connaissais une où se coucher était une question vitale. Alors que je lui avais proposé de me demander quoi que ce soit au besoin pour la remercier de son hospitalité, elle me demanda un petit service à la sortie de la douche qui était de passer la nuit à ses côtés pour avoir une présence rassurante pour l’aider à trouver le sommeil. J’acceptais donc sans hésiter sa demande, bien que surprit. Nous allions passer la nuit ensemble alors que nous nous étions rencontrés, il y a moins de 24 heures. Offrait-elle trop rapidement sa confiance. Acceptais-je trop rapidement à sa demande ? Je pense qu’il y a un peu deux dans cette histoire. Heureusement qu’aucun de nous deux avait de mauvaises intentions envers l’autre, du moins je suppose.

Nous allions donc vers sa chambre dont elle n’oublia pas de me le dire si au cas où je m’étais perdu et que je ne savais pas où j’étais. Cela me fit rire doucement. L’intention était bonne de sa part et innocente et en vue du décor et le style de la jeune demoiselle, il n’y avait que peu de doute sur le fait que ça soit sa chambre. J’observais la pièce attentivement et dis avec un petit sourire :

– Voici donc la fameuse chambre où nous allons passer la nuit ? Je dois dire que la décoration est des plus charmants. On peut dire que ça te correspond assez bien.

Je ne savais pas si c’était voulu et si c’était sans faire exprès, mais que ça soit l’apparence de la jeune fille et la décoration de sa chambre, il y avait ce côté enfantin. Je savais qu’elle n’était pas mineure, mais alors que les femmes de ces âges font tout pour sembler plus mature pour leur âge, elle s’était l’inverse. Ce qu’elle portait et sa décoration la rajeunissaient pas mal, au point qu’on pouvait se demander si elle était majeure. Elle était encore un bourgeon qu'il lui fallait encore un peu de temps pour éclore en une fleur. C’est drôle de dire ça, car elle avait l’apparence d’une enfant, mais elle en avait plus l’âge. Comme les vampires, elle ne fait pas son âge.

Nous nous sommes donc installés sur son lit pour pouvoir nous détendre et dormir pour récupérer de notre journée de travail. Surtout pour elle. Alors que je m’étirais et me préparer pour dormir, elle me demanda un autre petit service. Si je venais à être réveillé avant elle, je devais la réveiller pour 14 heures si c’était possible.

– Bien sûr Akira, je m’en charge, tu peux dormir sur tes deux oreilles, je suis là. Par contre, tu sais que tu peux aussi me tutoyer hein ? Aller, bonne nuit Akira, dort bien et je te dis à tout à l’heure.

Il ne fallut que quelques secondes pour s’endormir profondément. J’ai découvert qu’elle faisait partie de ces personnes qui bougent en dormant. Alors que nous étions chacun de notre côté du lit, je finis par l’avoir contre moi. Bon, ce n’était pas un problème pour moi ni pour elle a priori. Je la serrais donc dans mes bras et me mis confortablement en place pour m’endormir à mon tour paisiblement. Il faut croire que j’étais suffisamment à l’aise pour m’endormir dans ce lieu inconnu avec cette nouvelle connaissance.

Notre sommeil se passa au mieux pour les deux. Au bout de quelques heures, je finis par me réveiller et j’avais encore Akira, dans mes bras, endormit. Je m’étirais comme je pouvais en bougeant un minimum avant de bâiller un peu bruyamment. Machinalement ma main alla masser l’arrière de la tête d’Akira et je fixais le plafond me demandant quelle heure il était. Avec mon autre main, je cherchais mon portable que j’avais posé sur la table de nuit. Je finis par l’attraper et je regardais l’heure. Il était 15 h 28. Je soupirais doucement et je dis de façon fatiguée :

- Akiraaaa… Il est l’heure… Il faut se réveiller…

Mes paroles étaient accompagnées par mon massage crânien que j’offris naturellement à Akira. Elle avait une belle chevelure douce. Je m’efforçais de me réveiller de mon côté tout en essayant de sortir doucement Akira de son sommeil.

Avions-nous eu besoin de repos ? Oh que oui. Même si le besoin était plus important pour la jeune demoiselle que pour moi. Nous n’avons pas eu la même journée, alors que je travaillais et qu’elle aurait dû être chez elle à dormir, elle était au bar après sa journée de travail jusqu’au lever du soleil. Donc on peut imaginer qu’elle devait avoir hâte d’y être. Et on sait tous que quand on est bien et confortablement installé, on a l’impression que le temps fuse et encore plus lorsqu’on dort.

La nuit était agréable, mais court. J’étais même étonné d’avoir pu me reposer convenablement alors que j’étais dans un lieu encore inconnu et avec une personne à peine rencontrée. Cela était plutôt une bonne chose pour moi.

Mon réveil n’était pas des plus durs, même si j’avais tendance à dormir un peu plus longtemps étant légèrement dérangé par le soleil en journée, donc c’était en général la journée à l’appartement. Mais je faisais une exception aujourd’hui, car c’était, une journée, plutôt inhabituel et compagnie d’une jeune demoiselle dont le réveil était des plus difficiles. En effet, elle devait être un peu déboussolée avec cette nuit blanche passée au bar.

Elle prit un petit moment pour émerger à la suite d’un « hum… ». Elle fit de petits mouvements jusqu’à ce que son visage soit en face du mien. J’ai cru voir une pointe de surprise, sûrement en train de reprendre ses esprits et ses repères. La pauvre, elle devait être déboussolée et pas qu’un peu, il faut croire que ce n’était pas dans ses habitudes de faire la fiesta jusqu’à tard dans la nuit malgré son jeune âge. À vrai dire, après réflexion et prenant en considération sa façon de s’habiller et le décor de sa chambre, je pouvais soupçonner qu’elle était plus la jeune fille innocente, un peu naïve et peut-être même imprudente. Je veux dire, qui passerait la nuit avec un inconnu ?

En soit, cela ne me dérangeait pas plus que ça, par contre, je pense fortement qu’elle a dû vivre de sacrés moments dans sa vie si elle était ainsi depuis toujours. Cela ne m’étonnerait pas qu’elle ait vécu des mésaventures avec des surnaturels.

Je la regardais en levant un sourcil lorsqu’elle déclara qu’il était trop tôt. Je ris doucement et je passais mes mains dans ses cheveux :

– Allons, allons… N’est-ce pas toi qui m’as demandé de te réveiller la miss ? Prends ton temps Akira, c’est le week-end après tout.

Me montrais-je un peu familier avec la petite blonde ? Effectivement. Elle me semblait dès plus sympathique, même gentille et pour preuve elle m’avait offert le logis pour cette journée pour éviter que je ne finisse carbonisé. Par la suite, elle me demanda comment s’était passée la nuit, à quoi je répondis en m’étirant doucement :

– Oh, ben, c’était plutôt agréable. Le matelas à un bon maintien et tu es une partenaire de nuit des plus correctes, tu ne m’as pas dérangé de la nuit si cela peut te rassurer.

Je lui souris doucement et je la regardais sortir du lit lentement avant de me demander si je voulais manger quelque chose, même si elle s’est rendu compte qu’en fait, j’étais assez limité de ce côté-là. Des gens pourraient penser que vivre longtemps, être immunisé contre la plupart des maux de cette terre pourrait être très avantageux et il est vrai que nous sommes de grands gagnants dans le plus grand cas, mais tout a un prix et le prix est de faire du soleil votre pur ennemi et se contenter d’une seule chose pour manger, c'est là, les deux plus gros défauts à mes yeux. Après, tout dépend de chacun et de la valeur qu’on apporte aux douces caresses des rayons du soleil sur la peau et aux multitudes de goûts que le monde peut t’offrir avec ses viandes, fruit, légume et épice. Ces petits plaisirs de la vie qui pourrait manquer à certaines personnes.

Je réfléchis tout en me levant du lit avant de bâiller et de me frotter l’arrière de la tête. Une fois, debout, je tirais les bras vers le haut en soupirant longuement avant de poser mon attention sur Akira :

- C’est très gentil de ta part, mais je suis limité au sang pour mon alimentation hélas, mais c’est sympa d’avoir demandé. Sauf si bien sûr, tu as une bouteille ou une poche de sang comestible, à me proposer.

Je ris doucement et je m’approchais d’elle doucement en lui souriant et je lui ouvris la porte de sa chambre. Je la taquinais, il y avait peu de chance qu’une humaine est cela en réserve, sinon ça serait étrange, sauf si elle avait l’habitude de fréquenter des vampires, mais j’en doute.

– Et toi ? Qu’aimerais-tu ? Je pourrai te cuisiner des pancakes ou des crêpes si tu as les ingrédients. J’adorais en manger lorsque j’étais enfant.

Peut-être n’avait-elle pas quelque chose à me proposer, en espérant que je n’ai pas une fringale qui vienne sans prévenir. En-tout-cas, je pouvais lui cuisiner un petit truc si elle le souhaitait. Une façon de la remercier pour ton hospitalité et sa gentillesse envers moi.

J’avais l’impression que mon idée de crêpe a eu un effet dynamique sur la jeune fille. Alors que le réveil lui a été des plus dures du fait d’un changement radical de son rythme de sommeil habituel, l’idée de pouvoir déjeuner avec des crêpes lui balaya d’un coup de vent sa fatigue. Du moins, c’est l’impression que ça donne. Nous voilà parti en cuisine où elle se mit au travail pour préparer les ingrédients ainsi que les ustensiles nécessaires pour l’élaboration de nos crêpes dont elle voulait participer activement. Elle me fit légèrement sourire, sa façon de réagir, s’émerveiller et trouver du plaisir dans les choses simples de la vie comme faire des crêpes. Ça se perd de nos jours.

– Eh bien, il me serait difficile de refuser ta participation devant autant d'enthousiasme, prends place.

Alors que je commençais à organiser la table pour optimiser la préparation, la petite blonde revint sur notre précédente conversation concernant le sang pour mon repas. Comme dit, je m’en doutais bien qu’une jeune humaine célibataire qui ne travaillait pas dans le domaine médical de près ou de loin n’avait pas de sang en stock, dans le cas contraire ça aurait été étrange. Sauf si elle avait l’habitude de recevoir des vampires chez elle, mais encore une fois, j’en doutais.

Elle me caressa la main après sa déclaration. Je la regardais et je la laissais faire. Je retenais un rire lorsqu’elle fit référence au fait de vouloir éviter que je ne saute sur quelqu’un pour me nourrir. Je déposais ma main sur la sienne et je lui souris doucement.

- C’est très gentil de ta part Akira. Ça me touche cette petite attention et j’en prends note. Après ne t’inquiète pas, je ne suis pas le genre de vampire à bondir au cou des gens pour avoir du sang. Pour le moment, je vais bien. Ne t’inquiète pas.

Je lui lâchais lentement sa main avant de lui sourire tendrement et de faire face à la table pour commencer la préparation.

– Et si nous nous attaquions à ces crêpes ma chère.

Akira avait une nature joviale, tendre et serviable. De très bonne qualité, mais qui pouvaient être source de problèmes à trop grosse dose. Car j’avais l’impression qu’elle manquait de prudence. Cela n’avait pas l’air d’être dans sa nature. Peut-être qu’avec le temps et l’expérience de la vie cela allait se développer. Sa proposition était des plus sincères et donner son sang volontairement permettait de faciliter la tâche et de diminuer le stresse que cela pouvait provoquer, mais quand même, savait-elle vraiment de quoi elle parlait en proposant ce service ?

Enfin bref, nous verrons bien d’ici là. Pour le moment, il était l’heure de préparer son petit déjeuner avec son assistance.

Vous savez que les humains et les vampires se fréquentent depuis bien plus longtemps qu’on peut le croire. Et les vampires ont su très rapidement cacher leur nature aux yeux des autres races avec un certain talent. Même si un petit nombre d’entre nous adoraient se faire remarquer et inspirer la peur dans le cœur des autres, la grande majorité, c’était discrétion pour être tranquille et se nourrir plus facilement en côtoyant la source de nourriture au plus près. Notre nature à nous nourrir de sang des humains et la motivation de leur part de se laisser faire a été une grande source de conflits entre nous. Mais tout cela, c’est du passé. De nos jours, nous sommes connus de tous, non pas en légende, mais bien en créature lambda parmi tant d’autres avec une mise en place de service comme les bars à sangs pour nous nourrir. En soi, ce n’était pas étonnant, nous faisons bien de la nourriture casher pour telle communauté et Halal pour un autre, ce n’était donc pas une première de mettre à disposition de la nourriture spécifique à la demande.

Akira m’étonnait, car elle symbolisait le volontariat et le bénévolat à offrir son sang, tout l’inverse de la grande majorité des humains. Ce n’était pas un reproche, que ça soit pour Akira ou les autres. Si j’étais un humain, je ferais partie des personnes réticentes à offrir son sang. Alors bien sûr, elle m’expliqua que cette volonté, à m’offrir son sang au besoin était motivée par le fait que je lui avais rendu service. Je pense qu’elle exagère un chouïa sur le fait que je lui avais sauvé la vie. Les faits étaient que je l’avais juste accompagné jusqu’à chez elle et il n'y a eu aucun problème. Je ne me demandais que ce désir de me donner de son sang fût une envie ponctuelle, car je l’ai aidé ou bien qu’elle fut de nature à vouloir rendre service à tous allants à offrir son sang à qui le veut bien.

En plus de vouloir m’offrir son sang, elle s’inquiétait sur le fait que son sang allait être à mon goût ou pas. Ah oui, quand même, elle en était là, elle ne faisait pas les choses à moitié. Je ris doucement en trouant ma tête vers elle :

– Ooooh… Il n’y a pas de raison que ton sang me déplaît. Le sang de chacun est unique et leur goût dépend de ton état de santé et de tes habitudes gastronomiques. On peut avoir de bonne comme de mauvaises surprises certes, mais dans la grande majorité, ça passe.

Je pense qu’on pouvait dire qu’elle était unique en son genre. Elle ferait le bonheur d’un grand nombre de vampires, sauf de ceux qui préfèrent chasser que d’avoir du sang en libre-service. Nous préparions donc les crêpes avec une grande efficacité que ça soit dans l’élaboration de la pâte que dans la cuisson, bien que ma partenaire de cuisine eût montré quelques signes de maladresse. Rien de grave, elle s’était salie légèrement.

Je l’assistais pour le nettoyage et le rangement jusqu’au moment où la petiote maladroite fit tomber un verre et se blessa en voulant ramasser les morceaux à la main. Au vu de la légère odeur de sang qui flottait en l’air, c’était une petite coupure. Bien que ça soit léger, cette odeur m’ouvrit légèrement l’appétit. Rien d’affolant, c’était plus une envie de vouloir manger un carreau de chocolat que de vouloir un plat complet.

Je ne fus pas surpris de sa réaction après s’être coupé. Elle me présenta son doigt en me parlant de ne pas gâcher. Si je ne la savais pas maladroite et innocente, je me serais dit qu’elle l’avait faite exprès. Je la regardais en levant un sourcil et je lui pris sa main et j’observais sa blessure un instant. Pour vérifier si c’était grave ou pas et s’il y avait du verre dans la blessure. Et lorsque j’ai pu répondre au négatif à mes deux interrogations, je lui gobais le doigt sans prévenir et je fis un léger effet de succions tout en dirigeant Akira vers le lavabo de la cuisine avant de lui retirer le doigt de ma bouche et de le mettre sous l’eau. Mes yeux avaient légèrement rougi lorsque ma langue était arrivée au contact de son sang.

– Eh bien, si cela peut te rassurer Akira, j’ai grandement apprécié ton sang et je peux dire sans aucune hésitation que tu es plus sucré que salé au vu du goût de ton sang.

Mes yeux reprirent progressivement leur couleur naturelle et je lui rinçais son doigt. Je lui souriais doucement avant de prendre de l’essuie-tout pour entourer son doigt blessé.

– Je te conseille de mettre du désinfectant et un pansement. Et merci pour ce présent.

Je la laissais s’en aller pour s’occuper de son doigt. Pour le moment, je lui préparais une crêpe à la pâte de tartiner au chocolat pour son retour. Je m’installais à table. Je ne pris rien pour moi car… Ça ne me servait rien. C’est sûrement une des déceptions qui me reste à travers la gorge de ne plus pouvoir pleinement profiter de ces aliments que j’aimais tellement.

Notre matinée se passa plutôt bien. Nous avions décidé de préparer des crêpes pour le petit déjeuner et c’était chose faite. On peut dire que nous avons pu tous deux avoir quelque chose sous la dent. Elle a pu savourer ses crêpes que nous avions préparés tous les deux et moi son doigt ensanglanté. He oui, chacun son petit déjeuner sucré. Peut-être qu’elle devrait faire attention à sa consommation de sucre.

Par contre, je ne m’attendais pas à une telle réaction de sa part à la suite à la dégustation de son doigt. A priori, j’avais de beaux yeux. Je suis légèrement intrigué, car ce n’était pas la première fois que nos regards croisaient, mais là, il y avait une réaction. Était-ce une coïncidence ? Il était dans notre nature d’utiliser notre capacité hypnotique pour rendre la morsure la moins désagréable possible pour la ou le mordu. Pourtant, il n’y avait pas de morsure dans notre situation. Ai-je, par automatisme, utilisé ma capacité sur elle ? Où est-elle très influençable ? Je n’avais pas de réponse à ces questions pour le moment, mais a priori, avec ou sans hypnose, je l’avais tapé dans l’œil, il faut croire. Autant cela me fit sourire, autant, j’ai eu une pointe d’inquiétude pour elle. Il y avait dans la nature des créatures comme les démons ou les vampires qui avaient des moyens innés pour influencer les autres créatures. Si j’ai pu l’envoûter sans le vouloir, imaginer une personne malintentionnée. Tout ce qu’il pourrait lui faire faire ou lui faire. N’y pensons pas.

Je n’ai pas vraiment eu le temps de lui dire quelque chose à la suite de son compliment, quel parti faire ce que je lui avais demandé, se désinfecter le doigt. Je la regardais partir en me frottant le menton, avant de rire doucement et me caresser l’arrière de la tête avant de réfléchir à tout ça.

Elle finit par revenir, pansement au doigt avant de lancer les hostilités envers les crêpes qui n’ont eu aucune chance de s’en sortir, paix à leur âme. Elle avait un assez grand appétit pour manger ma part en plus de la sienne et il faut croire que c’était bon.

– Eh bien, je suis content de voir que je n’ai pas perdu la main. Ça ne pouvait qu’être bon vu la ravissante coéquipière que j’avais.

Il ne fallut pas longtemps pour qu’elle finisse de manger et de mettre le reste au frigo. Alors qu’elle s’était levée pour ranger les crêpes, je restais assis, il n’y avait rien à ranger. Alors que je réfléchissais sur ce qui s’était passé jusqu’à maintenant, je sentis une étreinte par-derrière. Je fus victime par un câlin surpris. Je le laissais faire et je l’écoutais avec attention. Je souris doucement à ses mots et je posais ma main sur les siennes et je lui caressais le dos de ses mains tendrement.

– Ce n’est rien voyons Akira. Ça serait plutôt à moi de te remercier pour ton accueil et ta gentillesse.

Je me levais doucement avant de me tourner dans sa direction pour lui faire face et je l’entourais de mes bras la serrant dans mes bras avant de lui masser l’arrière de sa tête.

– Merci pour tout Akira.

Je me reculais légèrement d’elle et je lui déposais un doux baiser sur le coin de ses lèvres avant de lui sourire et de glisser mes doigts dans sa chevelure. Je restais ainsi une bonne minute avant de me reculer d’elle lentement avant de regarder autour de moi.

– Bon ! Nous avons passé une excellente matinée. Allons nous réussir cet exploit pour le reste de la journée ?

Je me demandais si je n’étais pas allé trop fort avec ce bisou. Elle me semblait être une personne assez sensible et qui n’avait pas l’habitude à ce genre de contact ou même à passer autant de temps avec la gent masculine. Je verrais bien, espérons qu’elle n’était pas trop perturbée et intriguée.

Besoin d’un refuge

29/09/2036

Cette petite matinée… Ou plutôt après-midi vu l’heure, mais comme on vient de se réveiller, ça se discute… Bref. Ce début de journée commençait super bien. Entre les crêpes et la présence de Maxwell pour égayer cet endroit, quoi de mieux ? Finalement, la mésaventure d’hier m’a permis d’avoir du bon aujourd’hui. Si je n’avais pas été suivi,je ne serais pas allée me réfugier dans le bar où Maxwell travaille et je ne l’aurai pas rencontré. En tout cas, je trouve que c’est un bon vivant et ça m’a beaucoup amusé de faire ces crêpes avec lui. En très peu de temps j’ai l’impression que l’on s’est rapproché. J’espère que quand il repartira, on restera en contact. Être avec lui, c’est comme si j’étais avec un ami et c’est super agréable.

Je reste quelques instants derrière son dos à l’enlacer. Je ne sais pas trop ce qu’il m’a pris mais j’ai eu envie de faire ça et je me suis laissée aller. Va-t-il me repousser ? Sûrement ! Il pose une de ses mains sur les miennes. Ah non, ce n’est pas du rejet ça. Il me remercie pour mon accueil et ma gentillesse. Je ne peux m’empêcher de sourire. Sans que je m’y attende, il dépose un baiser sur le coin de mes lèvres. J’ouvre de grands yeux, surprises de ce geste. Je deviens rouge écarlate. Il se retire en disant que l’on a passé une excellente matinée et en demandant si on réussira à faire de même pour le reste de la journée. Alors… Ce n’est pas que je n’ai pas écouté sa question, mais je suis restée à buguer par rapport au baiser. Je secoue la tête me tapotant les joues comme pour reprendre mes esprits.

Je… Heu… Oui…

Sans réfléchir, je reviens vers lui, me mettant sur la pointe des pieds pour répondre à son baiser en en déposant un à mon tour sur ses lèvres. Ensuite, je me recule et lui tire la langue

Prochaine étape, s‘habiller. Je ne vais quand même pas passer la journée en peignoir ! Laissez-moi juste quelques minutes, je reviens.

Je file donc à ma chambre récupérer quelques affaires puis direction la salle de bain pour une petite toilette. Ensuite, je m’habille et je prends ma brosse. Je redescends voir Maxwell, sinon il va m’attendre trop longtemps. Toutes en lui parlant je démêle mes longs cheveux.

Que voulez-vous faire après ? Sortir ? Ah non… Le soleil…Pardon je suis bête… Qu’est-ce qu’on peut faire… hm… Je suis très activités manuelles: couture, dessin, peinture, ça j’ai tout ce qu’il faut, mais en dehors… Je ne suis pas sûre d’avoir quelque chose d’intéressant à proposer dans cette maison…

Je réfléchis quelques instants. Je ne connais pas ses goûts ni rien. C’est vrai que je ne connais pas grand chose de lui.

On peut aussi faire connaissance sous forme de jeu ? Des questions ou alors un action-vérité ? Quoi que… C’est peut-être nul…

J’avoue que cette idée m’est venue d’un coup mais je ne sais pas si elle lui conviendra. Si c’est le cas, je lui laisserais poser la première question.

Codage par Libella sur Graphiorum

Je ne saurais dire si son action était sous la pulsion du moment ou si c’était réfléchi. Elle avait réagi à mon baiser de façon confuse ayant du mal à trouver ses mots. Heureusement que je lui avais déposé un bisou aux coins des lèvres, qu’est-ce que cela aurait donné si je lui avais offert un baiser directement sur ses lèvres. Le plus drôle dans l’histoire, c’est qu’elle avait perdu ses mots pour me répondre, autant que sa réaction, qui suivit, était plutôt fluide et directe. Je dois avouer que je ne m’attendais pas à ce baiser. Comme je dois avouer que je n’avais rien fait pour l’éviter ni pour le rompre, je la laissais faire l’accompagnant dans ce petit baiser des plus innocents ce qui n’enleva en rien au plaisir de ses douces lèvres.

Lorsqu’elle se recula à la suite de ce baiser surpris, elle tira la langue en m’expliquant qu’elle allait se changer pour la suite de la journée et s’en alla comme si de rien n’était. C’était sa façon à elle d’éviter à devoir expliquer le pourquoi du comment de ce baiser. Je la regardais s’en aller en riant doucement à tout ce qui venait d’arriver.

Eh bien, soit, le temps qu’elle allait se préparer, j’allais faire de même. Du moins contrôler ma tenue et ma coiffure et rectifier au besoin. Il ne fallut pas longtemps avant qu’elle ne revienne avec brosse à cheveux en mains et me proposant diverses activités pour la suite tout en se brossant les cheveux. Je la regardais attentivement et je m’approchais d’elle et je fis glisser ma main le long de son bras jusqu’à sa main qui tenait sa brosse à cheveux et doucement, je la lui pris avant de lui prendre sa main et de la diriger vers son salon. Je la dirigeais vers le canapé et je la fis s’asseoir, je me mis derrière elle. Je la fis me tourner le dos et délicatement, je commençais à lui brosser sa longue chevelure en faisant attention de ne pas lui tirer les cheveux avec la brosse et je lui dis tendrement :

- Eh bien, je pense qu’il n’y a rien de plus sympas d’apprendre à mieux se connaître qu’à travers ce petit jeu d'action-vérité.

Je continuais à lui brosser sa chevelure avant d’aller lui souffler à son oreille ma question :

– Était-ce le premier baiser que tu offrais ? Car il était un plus doux et agréable ma chère Akira.

Une question simple et une réponse possible si elle se demandait ce que j’avais pensé de son baiser.

Besoin d’un refuge

29/09/2036

C’est bien beau le confort, mais je n’aimais pas spécialement passer toute la journée en pyjama, et encore moins quand je suis en compagnie. Le temps en tenue de nuit avait suffisamment durée. Il était temps pour moi d’avoir une meilleure mine et d’être plus présentable. Après avoir récupéré des affaires, avoir fait ma toilette et m’être habillée, j’étais revenue aux côtés de Maxwell. Il avait fait de même, en tout cas ses vêtements étaient bien mis en place et sa coupe de cheveux était nickel. J’étais revenue avec ma brosse à la main pour tout simplement me brosser les cheveux et papoter en même temps. Alors ça, je ne m’y attendais pas. Il me prit par la main pour m’emmener vers un fauteuil et me brosser les cheveux. C’était adorable. Cette petite attention me fit rougir légèrement et était loin d’être désagréable. Il s’y prenait bien en plus, même si je ne suis pas très douillette, il ne me fit à aucun moment mal. Je ferme les yeux, profitant du moment présent. Ce n’était pas tous les jours que j’ai quelqu’un qui prend le temps de me brosser les cheveux avec autant de délicatesse. Je lui avais proposé plusieurs possibilités de sortie ou de jeu et il accepta ma proposition de faire connaissance à travers un action-vérité. Aucun besoin de choisir qui allait être le premier à poser la question ou à choisir action ou vérité, Maxwell avait déjà pris les devants. La question qu’il me souffla à l’oreille me rendit rouge écarlate et il est difficile de me rendre encore plus rouge qu’avec son commentaire suivant. Je tourne la tête vers lui, toute embarrassée, je ne m’attendais pas à cette déclaration. Je tourne de nouveau la tête devant moi, baissant le regarde vers ma jupe à laquelle mes deux mains se sont agrippés.

O… Oui… Je.. Je crois… C’était idiot… Je n’aurais pas dû… Excusez-moi… Je ne sais pas trop de qui m'a pris… Mais vous.. Enfin je… mince…

Je n’arrive plus à faire la moindre phrase plausible. Je suis là comme une idiote. Je finis par dire, de manière presque inaudible:

Le premier contact… De vos lèvres… Etait très agréable aussi…

Et c’est ça qui avait entraîné ma réaction. Je le connaissais depuis peu mais il me rendait déjà toute bizarre. Je sens mon coeur battre fortement dans ma poitrine. Je me mords la lèvre inférieure. J’avais réussi à faire comme-ci de rien n’était mais il était revenu sur le sujet. Et s’il est déjà en couple ? Il doit sûrement l’être, je serais surprise du contraire. Sa copine… Ou plutôt sa femme, si elle l’apprend… Et si c’est une vampire ? Elle va venir me dévorer.

Pardon… Vis-à-vis de votre femme… C’est très déplacé… J’assumerais les conséquences…

Je le regarde, sincèrement désolée. Dans ma tête c’était parti dans tous les sens. Lui ce qu’il avait fait, c’était juste de la sympathie, qu’est-ce qui m’a permis de réagir comme je l’ai fait ? Je suis vraiment en train de me faire des noeuds au cerveau…

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