Musique d'écriture Bien que ce soit un jour off, tu te prépares pour aider une connaissance. Elle organise une sorte de soirée à thèmes et il t’a demandé un peu d’aide. Comme elle est à la fois court niveau service au bar et au cas où ça dérape, avoir un vampire qui coche les cases lui semblait être la solution toute trouvée.
Tu trouvais l’idée pas mal aussi. Sur le papier.
Tu t’es levé du mauvais pied, fatigué et comme en pleine gueule de bois. Ou comme si tu avais dormi sur un lit de camp, sur une seule de tes oreilles. Tu n’as pourtant pas abusé la veille, surtout après la piqûre que tu as sentie passer. Ça te paraît étrange, d’ailleurs ; qu’il faille aussi vacciner les immortels. D’habitude, vous n’êtes pas sujets aux mêmes saloperies que les humains … Mais bon, si ça peut protéger Eleazar et le reste de ton entourage, c’est toujours ça de pris.
Le jeune homme est d’ailleurs toujours aussi silencieux. Dans sa bulle, surtout. Tu te dis que ça doit être une de ses soirées où il est encore moins loquace qu’à son habitude ; et tu ne réfléchis pas trop. Quand tu lui demandes s’il veut venir, il se contente de renforcer sa position fœtale dans le canapé, un nouveau bouquin dans les mains.
Sortir seul il sera !
La fameuse soirée n’est pas très loin et tu t’y rends à pied. L’esprit léger, tu marches tranquille ; jusqu’à ce que tu entendes des bruits bizarres, au loin. Des feux d’artifices ? Manque la lumière. A moins qu’il s’agisse de gros pétards ? Tant que c’est pas dans ta face, ils font c’qu’ils veulent ! Tu arrives enfin et comprends pourquoi un vampire ne serait pas de trop, au cas où ça parte en vrille …
Soirée NRA, avec plus de flingues que d’invités au mètre carré … Qu’est-ce qu’il t’a pris d’accepter sans réfléchir ?
Ta connaissance te retrouve enfin et, visiblement occupée, se dépêche de te filer les directives. Auxquelles tu acquiesces et commentes d’un fier :
- SIR YES SIR !
La demoiselle a un petit sourire, amusée par ta bêtise ; puis passe à autre chose, bien trop pressée pour t'accorder plus d'attention. Tu ne comprends pas trop ce que tu viens de rater et files t'occuper du bar, inconscient de la façon dont tu viens de réagir.
«I shot the sheriff, but I swear it was in self-defense. I shot the sheriff, and they say it is a capital offense »
Ah Halloween… Une sacrée soirée pour les flics. En effet, ils étaient appelés de tous les côtés, tantôt pour des oeufs projetés sur les portes des habitants, tantôt pour des tarés qui pensaient reproduire des scènes cultes de films d’horreur… Sans compter l’alcool qui coulait à flot lors des fêtes organisées un peu partout. Le pauvre lycan était rincé et sa fatigue était peut-être aussi dû à cette saleté de vaccin qu’il avait reçu la veille. Pourquoi le vacciner alors qu’il ne pouvait pas tomber malade ? A croire que le gouvernement ne disait pas tout, pour changer. Heureusement, son service était terminé et il avait bien envie d’un petit verre. Zack se rendit donc au bar le plus proche, toujours en uniforme et avec son arme de service chargée. Il s’installa au comptoir et aperçut un homme et une femme qui discutaient. Pour une raison obscure, le vampire lui répondit comme un militaire et le jeune loup ne put s’empêcher de prendre son arme.
“Yiii ha !” Cria-t-il avant de tirer dans le plafond.
Ses yeux s’écarquillèrent en observant sa connerie. Mais qu’est-ce qui lui avait pris ? Il regarda partout autour de lui et les clients du bar se mirent à crier avant de se cacher sous des tables. Le policier leva les mains devant lui en essayant de calmer la situation.
“Désolé, hé c’est une fausse, d’accord ? J’ai utilisé un pétard, je.. J’suis déguisé ! J’pensais pas que ça ferait autant de dégâts par contre…”
Il se massa la nuque en espérant que son mensonge passe et on le regardait maintenant de façon médusée, comme si les personnes présentes se demandaient s’il n’était pas fou. Il était sûrement préférable qu’il parte avant que quelqu’un appelle ses collègues… Alors il commença à s’éloigner doucement du bar en priant pour ne pas être alpagué par le ou la propriétaire des lieux. Lui-même se demandait s'il ne lui manquait pas une case pour avoir utilisé son arme de façon incontrôlé. Etait-ce dû à la fatigue ou à autre chose ? C'était vraiment étrange.
Même pas le temps de servir tes premiers clients, que l'un d'entre eux pète déjà un câble. Tu n'es qu'à quelques pas du monsieur, de l'autre côté du bar ; autant dire que tu entends et ressens le coup de feu avec force, intensité et assourdissement. Doué d'une ouïe un peu trop sensible, tu en as un acouphène pendant une bonne dizaine de secondes. Tu reviens à toi suffisamment tôt pour entendre l'explication fumeuse de l'homme ; à laquelle tu ne crois qu'à moitié.
- Qui t'a dit que tu pouvais filer à l'anglaise, toi ?
Manquerait plus qu'il se barre, tiens ! Vu le danger potentiel, tu n'as aucun remords à user de ton hypnose, pour lui extraire quelques informations. La première étant assez évidente.
- Ton arme, c'est une vraie ?
Avant de lui demander quoi que ce soit d'autre, tu joues la prudence.
- Pose-la sur sur le bar.
Et seulement après, tu avances dans la conversation. Ou l'interrogatoire ?
- Qu'est-ce qu'il t'a pris, à jouer les cowboys ? Tu sais ce que tu aurais pu causer, comme dommages ?
Tu penses avoir la situation sous contrôle. Mais tu es aux États-Unis et s'il y a une chose à laquelle ils tiennent ici, c'est leurs armes. Ou leur «libertés», t'as un doute dans les priorités. Passé la peur du premier coup de feu, les plus téméraires n'ont pas tardé à s'approcher ; pour encercler le suspect, eux armés jusqu'aux dents.
- J'ai la situation sous contrôle, vous devriez ... - Tu vas pas me dire quoi faire, le cadavre ! Je t'ai vu le ...
Tu ne sais pas si c'est le fait d'être interrompu, qu'il te traite de cadavre ou te parle mal tout court ... Mais la salve verbale part d'un coup et tu l'engueules comme s'il était le dernier des troufions.
- TU T'ES PRIS POUR QUI, LA BLEUSAILLE ? LE COMMANDANT ICI C'EST MOI ET TU VAS LE RESPECTER ! VOUS AVEZ CINQ SECONDES POUR POSER VOS JOUETS OU JE VOUS FAIS ENFERMER POUR INSUBORDINATION ET TENTATIVE DE MUTINERIE, C'EST COMPRIS ?!
Avec tes yeux rouges et les crocs de sortie ; tu fais soudainement peur, Roger ! D'habitude ... Non, il n'y a pas d'habitude qui tienne ! Quatre connards qui vous mettent en joue, alors que tu es en train de désamorcer une situation déjà merdique ; tu as clairement autre chose à foutre que finir en charpie !
«I shot the sheriff, but I swear it was in self-defense. I shot the sheriff, and they say it is a capital offense »
Zack avait pensé s’en sortir tranquillement en s’approchant de la sortie mais il fut aussitôt alpagué par le barman. Un juron s’échappa de ses lèvres et il se retourna vers lui, les muscles tendus. Le vampire n’était pas né de la dernière pluie puisqu’il posa tout de suite la bonne question et le jeune loup lui avoua la vérité à contre-cœur, sans même réaliser ce qu’il se passait.
“Oui.”
Il posa ensuite son arme sur le bar alors qu’il n’en avait pas envie mais c’était plus fort que lui. Il serra les dents, ayant l’impression d’être fait comme un rat alors que c’était lui l’autorité, un comble ! Il faut dire qu’il avait merdé et il payait donc les pots cassés. Le plus frustrant était qu’il ne savait même pas pourquoi alors quand le vampire lui demanda ce qu’il lui avait pris, il haussa les épaules en affichant une mine aussi décontenancée que la sienne.
“J’sais pas, c’était comme si on avait pris le contrôle de mon corps, j’ai rien vu v’nir. Evidemment que j’me rends compte que j’aurais pu blesser quelqu’un… C'est pour ça que j'voulais pas rester.” Dit-il avant de soupirer et de passer sa main dans ses cheveux.
C’est alors que des types armés s’approchèrent des deux surnaturels et la façon dont l’un d’eux s’adressa au barman ne plut pas du tout au policier qui fronça les sourcils. Il attrapa aussitôt son arme, sans viser le groupe.
“Vous feriez mieux de…” Il fut coupé par le vampire qui se prit pour un commandant de l’armée.
Le jeune homme cligna des yeux en se demandant ce qu’il racontait et il commença à penser que tout le monde était en train de devenir fou dans cette baraque. Non seulement ça n’avait eu aucun effet sur leurs assaillants mais en plus, ils étaient encore plus en colère qu’auparavant… Les menacer avec une arme était-elle une meilleure idée ? Peut-être pas mais Zack était un cow boy ce soir et il n’allait pas se laisser impressionner. Un coup parti sans qu’il l’ai souhaité, tout comme le fait de crier “yi ha !” et heureusement, la balle termina sa course dans un mur. Encore ?! Il avait la gâchette ce soir et ça devenait VRAIMENT inquiétant. C’était du délire, il ne comprenait pas du tout ce qu’il lui arrivait mais il ne se démonta pas pour autant pour prouver que la situation était sous contrôle.
“Cassez vous de là si vous voulez pas finir au poste.” Il montra sa plaque et les toisa du regard. “Spoiler alert : j’ai menti.”
Les types se ravisèrent puisqu’aucun ne voulait avoir des problèmes avec la police mais celui qui avait beuglé sur le barman la ramena encore une fois.
“C’est toi qui transforme le bar en gruyère, espèce de taré ! C’est ça la police ?! Tu vas finir par tuer quelqu’un, toi dégage !”
Zack se sentit vraiment con sur le coup et il ravala sa salive avant de se masser la nuque.
“Ouais euh… J’suis un bleu, j’l’ai pas fait exprès… Désolé !”
Son interlocuteur le regarda l’air choqué et le groupe préféra partir avant de se prendre une balle par un flic cinglé. Il venait de décrédibiliser la police toute entière, ce qu'il voulait éviter mais il ne savait plus comment argumenter présentement. Zack se tourna ensuite vers son acolyte et lui fila un billet.
“J’ai b’soin d’un verre… J’deviens fou mec, il faut m’enfermer. Pourquoi j’me prends pour un cow boy, putain ?! Et toi qui te prends pour un militaire, on fait bien la paire ! J’ai rien pris pourtant, j’pige pas !”
C’est alors qu’il repensa au vaccin, l’injection était trop récente pour ne pas être reliée à cet événement. Etait-ce possible ça fasse partie des effets secondaires ?
Tu ne comprends pas. What the Actual Fuck is going on, in there ? Ou peut-être qu'il n'y a rien à comprendre. Vous êtes aux USA, chez les cinglés. Ça devrait tout résumer, non ? Si seulement tout était aussi facile. Mais ça n'explique toujours pas pourquoi l'autre déguisé en flic joue au cowboy.
Encore moins quand il l'ouvre.
Tu n'as même pas réfléchi, quand tu as utilisé ton hypnose. C'est venu naturellement, un peu comme l'envie de lui montrer qui est l'patron, ici. Allez, on te laisse y croire encore un peu. Juste un peu. Le temps que les tocards s'en remettent et reviennent à la charge.
Tu ne sais plus de qui tu dois avoir peur. Que ce soit tu flic bipolaire qui oscille entre le Far-West et son premier jour en uniforme ; les clients qui sont un jour des victimes, mais des chasseurs de primes la seconde d'après ... Et toi, Roger ? Tu n'as pas peur de ton attitude ? Juste un peu ?
Oh, tu ne réalises pas encore, c'est ça ?
Suffit d'en parler pour que l'autre craque, sous tes yeux. Ça, au moins tu sais y faire quelque chose. Il y a même un cocktail pour ça ; que tu lui sers, d'ailleurs ! Un subtil mélange qui revigore et remet les pieds sur terre. Bon, ça envoie un peu sur orbite si on en abuse, mais c'est un détail. Tu écoutes d'une oreille distraite, quand tu réalises.
Qu'il a raison, le con. A la bonne heure !
Tu bloques un instant, semblant enfin t'entendre ; après t'être rejoué la scène.
- Je ... Euh ... La prochaine est pour moi. J'en ai aussi besoin, je crois.
Restant con un moment, tu sembles dans ta tête. Et puis, tu entends de nouveau les coups de pétard. De plus en plus proches, de plus en plus intenses. Jusqu'à sentir les ondes de choc se propager dans ta cage thoracique. Et comprendre. Que ce ne sont pas des pétards.
- A COUVERT !!!!!
L'instinct prend le dessus et tu tires le monsieur de l'autre côté du bar ; pour qu'il te rejoigne. Non, tu n'y vas pas avec des pincettes, et c'est entre les fûts de bière et le lave-vaisselle que tu l'accueilles ; le surplombant de ta personne.
Eden va te tuer.
Tu sens un truc bizarre et, avec un ton étrangement neutre, tu lui demandes :
- C'est ta matraque, que je sens dépasser ?
Est-ce que tu veux vraiment avoir la réponse ? Attends seulement d'apprendre que tout ce bordel n'était qu'une hallucination auditive ...
«I shot the sheriff, but I swear it was in self-defense. I shot the sheriff, and they say it is a capital offense »
Les idées commençaient à être plus claires après un verre bien corsé. Ou pas, le barman à moitié soldat était aussi paumé que le policier et il n'avait d'ailleurs pas l'air de se rendre compte que quelque chose clochait. Ils avaient au moins un peu de répit le temps de boire un coup. Et là, sans que Zack n'y comprenne quoique ce soit, il se retrouva derrière le bar, tiré comme un sac à patates. Il écarquilla les yeux en observant le vampire, se demandant ce qu'il lui arrivait encore. Pourquoi devaient-ils se cacher ? Il n'y avait aucun danger !
"Mais t'es pas net mon pauvre... Tu m'as fait flipper !"
C'est alors que le barman lui posa une drôle de question et le lycan se figea avant de soupirer, la main sur son front. Il le repoussa ensuite doucement le bout des doigts, sur l'omoplate, sans vraiment chercher à le faire tomber.
"J'vais te montrer ma matraque de plus près si t'arrête pas tes conneries..."
Sa vraie matraque, évidemment ! Bon, la situation devenait de plus en plus bizarre et Zack devenait éclaircir certains points. Qu'est-ce qui avait poussé le vampire à se cacher, tout en sachant que les types armés étaient partis ?
"T'as fait l'armée ou pas ? Parce que t'as l'air de... Comment dire, tu sais les gars qui reviennent du front, ils se comportent bizarrement parfois, on appelle un syndrome post traumatique j'crois." Cependant, ça n'expliquait pas le comportement étrange du loup...
Le jeune homme se releva et obligea son pote des galères à faire de même pour lui prouver qu'il ne se passait rien. Enfin, c'était jusqu'à ce que les gorilles reviennent avec des barres de fer, battes de baseball et guns.
Musique d'écriture L'homme te met le doute. Non, pas sur sa matraque. Tu as bien compris qu'il n'avait pas envie de parler de sa gaule soudaine à l'idée de s'être fait prendre par surprise et ... Oui Roger, on voit que tu tentes vainement d'utiliser des propos douteux pour ne pas avoir à réfléchir à la vraie question. Ou plutôt au constat, car à ce stade c'est avéré.
Tu deviens cinglé.
Le flic vient d'ailleurs te fournir une psychanalyse de qualité et mets des mots sur ton comportement. Roger, tavernier en plein PTSD. Tu devrais déposer les droits, avant que quelqu'un te les vole pour une intrigue. Tu fixes bêtement le monsieur et, après honnête réflexion, tu commentes :
- Je ... Non jamais je ... J'y comprends plus rien. Ca semblait tellement réel, pourtant ...
Tu sais ce qui semble réel, d'un coup ? C'est la populace que vous avez échaudé, à jouer au cowboy et au vampire qui prend les gens de haut. Tu les vois, armés jusqu'aux dents ; et tu as à peine le temps de te remettre à couvert que les premiers coups tombent. Le mur de bouteilles en verre éclate de tous les côtés et le sol se retrouve souillé ; autant de morceaux tranchants que de relents de différents alcools.
- Et ça, c'est du post-traumatique ?!
Non Roger. C'est une invitation au meurtre. A chaque coup, ça résonne un peu plus dans ta tête et te pousse dans tes retranchements. Tu veux te barrer d'ici fissa, avant qu'ils vous encerclent et puissent vous canarder par le dessus du bar. En cherchant un coin plus sûr, tu tombes sur un truc tellement gros qu'il a du être confisqué par les organisateurs. Ou alors c'était pour l'animation ?
Tu observes le minigun ainsi que la caisse de munitions et le ruban de balles qui raccorde les deux. Il ne faut que quelques coups de feu supplémentaires pour que tu cesses de réfléchir et te saississes de l'engin. Tu le manies avec aisance, comme si tu avais toujours connu ce type de matériel. Tu le mets en marche, enlèves la sécurité puis informes le flic :
- Ils vont voir de quoi il est capable, le cadavre ...
S'il n'a pas encore compris, le fait que tu te lèves et appuie sur la gachette devrait suffire. Les balles pleuvent, les corps commencent à tomber et tu te sens soudainement ... Toute la rage accumulée est en train de se décharger sur eux et tu fais mouche.
La première vague tombe, mais tu entends que d'autres - à couvert - s'agitent déjà. Résolu à leur faire leur fête à tous, tu te prends un peu trop au jeu et gueules à l'autre ; comme si tu étais dans une partie de Call Of Duty :
«I shot the sheriff, but I swear it was in self-defense. I shot the sheriff, and they say it is a capital offense »
Apparemment, le barman n’avait jamais fait l’armée et après l’avoir regardé de haut en bas… Ça faisait sens. En fait, il était juste bizarre et Zack ignorait si c’était mieux ou non. Il avait presque envie de lui demander maintenant si le vampire n’avait pas oublié de prendre ses petites pilules. C’était peut-être aussi à cause du vaccin… Ils n’étaient pas les seuls à avoir vrillé ce soir-là et le policier avait d’ailleurs été appelé un peu partout. Du jamais vu. Que pouvaient-ils y faire ? Attendre que ça passe ? Le lycan en avait plein les bottes de cette soirée et avait juste envie de rentrer chez lui mais les clients armés étaient revenus, avec dans l’idée d’en découdre. La bar devint un champ de bataille en moins de deux et Zack dû dégainer son arme pour se défendre. Les autres personnes dans la salle s’échappèrent de l’établissement en criant et un mouvement de foule se créa rapidement. Il ne pouvait pas tirer dans le tas ou il risquait sa place, voire pire. Il tenta alors de viser les jambes ou les bras tout en se protégeant derrière le comptoir. C’est alors que le vampire sortit une arme et commença à tirer sur leurs assaillants, les neutralisant un par un. Le jeune loup écarquilla les yeux, c’était lui qui se prenait pour un cow boy maintenant.
“Hé mais t’es malade ?! Devant un flic en plus !”
C’était déjà assez un carnage comme ça ! En réalité, Zack n’avait pas du tout l’intention de lui passer les menottes même si son petit doigt lui disait qu’il ne serait pas contre cette idée, bizarrement... La bonne nouvelle était que son coup d’éclat avait suffi à mettre quelques uns à terre mais d’autres se cachaient et continuaient de tirer. Un des gars attrapa Zack en passant par-dessus le bar et le tira comme s’il était une poupée de chiffon. Un surnaturel… C’était bien sa veine. Son corps finit lourdement contre le sol et il se prit une salve de coups. Il tenta de se protéger avec les bras et attendit une occasion pour attraper un bout de verre et le planta dans la jambe de son agresseur. Ce dernier poussa un cri et posa un genou au sol, permettant au lycan de se relever. Bon, ça avait assez duré. Non seulement il fallait arrêter le barman qui allait finir par tuer tout le monde mais aussi se casser d’ici pour appeler des collègues en renfort. Mais comment stopper quelqu’un qui tirait partout et le forcer à sortir ? Zack attrapa une corde qui avait servi pour les décorations d’Halloween, c’était une sorte de guirlande où étaient accrochés des fantômes, des citrouilles, etc… Il arracha tout, bricola un lasso, tout en se protégeant derrière une table qu’il avait renversée et il chopa de loin le vampire qu’il ramena rapidement vers lui. Il n’avait plus qu’à vite traîner son pote des galères dehors qu’il ramena ou plutôt qu’il jeta dans sa voiture pour dégager de là en vitesse. Il utilisa ensuite sa radio tout en conduisant pour prévenir ses collègues de la fusillade.
"Ça va ?” Demanda-t-il au brun, en regardant le rétroviseur. “J’peux te ramener chez toi s’tu veux ou à l’hôpital psychiatrique, au choix. Au fait, je t’ai même pas demandé ton nom… Moi c’est Zack.”
Il tentait de faire bonne figure mais au fond, son corps tremblait encore, frappé par les émotions dû à tout ce bordel.
Tu ne sais pas ce qu'il t'arrive, Roger. Il y a comme un flou qui couvre ton regard et tout ce que tu retiens, c'est la haine qui pulse dans tes veines en cet instant. Ainsi que le soulagement infini, à l'idée de nettoyer cette pièce par le vide.
Et les balles.
Incontrôlable, il n'y a rien à faire pour s'arrêter. Peut-être que l'arme va surchauffer. Ou que tu vas tomber à court de munitions. Mais tu es toi-même une arme ambulante et tu as assez de couteaux derrière le comptoir pour jouer aux fléchettes. Et certains savent à quel point tu es mauvais, aux fléchettes. Alors avec des couteaux et sur des corps mobiles ... Ça pourrait être fun, qui sait !
Tu n'entends même plus le pseudo flic, il n'y a visiblement plus rien qui compte, mis à part évacuer tout ce trop plein qui déborde. Tu ne réalises même pas qu'il est parti faire ses affaires ailleurs ; d'abord sauver son beau p'tit cul, puis celui de ceux encore présents qui n'ont encore rien demandé. Comme un taureau qu'un cinglé aurait réussi à choper par les cornes, tu te fais attraper au lasso.
Ce n'est que lorsqu'il se referme sur toi et que l'arme tombe, que tu sembles revenir sur terre. Et que tu constates enfin, le massacre que tu viens de commettre.
En plein choc, tu te laisses faire jusqu'à arriver dans une bagnole qui n'est pas la tienne. Le flic fait son boulot ... De flic et contacte ses collègues. Toi, tu restes con, penaud, tremblant. Tu ne réponds même pas quand il te demande comment tu vas ; ton regard vide doit te trahir de façon suffisamment claire.
Toutefois, tu sembles reprendre tes esprits quand il demande où te déposer. Tu réfléchis à la vitesse de l'éclair et lui réponds, du tac-o-tac.
- John. J'm'appelle John. Et tu peux me déposer là, j'habite à côté.
Si tu sais un truc, c'est que peu importe pourquoi tu as agi comme cela ; il leur faudra un coupable. Alors un étranger et non-humain qui pète une durite ... Tu sais que la présomption d'innocence, tu peux te la fourrer où tu penses. Non, ça n'a pas besoin d'impliquer le fameux Zack pour t'aider.
En descendant, tu le salues à peine ; enfin quelques mots bateau, toujours déstabilisé. Une fois qu'il est hors de ta vue, tu as quand même le réflexe d'appeler ton meilleur ami. Et lui demander :
- H, t'as toujours ton pote au fin-fond de je-sais-plus-où ? Faut que j'quitte le pays. Maintenant.
Tu veux pas attendre qu'ils se ramènent avec les torches et fourches ? T'es pas joueur, tu sais !
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